Jamaisseul ensemble - Comment vivre Ă deux en restant diffĂ©rents - Jacques SalomĂ© - Aujourdâhui, si deux couples sur quatre se sĂ©parent, trop souvent dans la souffrance, la violence et le dĂ©sarroi de lâincomprĂ©hension ou dans les dĂ©chirements des accusations, câest quâils nâont pas su se proposer une relation de croissance mutuelle.
Jamaisseuls ensemble (2002) Vivre avec les autres (2002) Une vie Ă se dire (1998) Ă qui ferais-je de la peine si j'Ă©tais moi-mĂȘme? Lisez une entrevue de Jacques SalomĂ© parue dans le magazine Le Bel Ăge (fĂ©vrier 2010) Ătre ou ne pas ĂȘtre nĂŽtre Lisez l'entrevue de Jacques SalomĂ© dans le magazine Mieux-Ătre. (fĂ©vrier-mars 2009)
Voussaurez instantanĂ©ment que lâenfance est finie, que ce ne sera plus jamais la faute des autres, que vous venez de prendre votre vie en main et que vous ĂȘtes dĂ©sormais seul maĂźtre de votre destin. Vous direz adieu Ă la douce irresponsabilitĂ© qui a
Toutesles " discussions difficiles" présentent une structure commune. Les auteurs expliquent que chaque conversation difficile est vraiment constituée de trois
Texteécrit par Jacques Salomé, paru en avril 2001, sur le site Psychologies. Partager cet article . Repost 0. Publié par Nicole Charest-dans Amour-Amour de soi-Bonté commenter cet article 30 septembre 2015 3 30 / 09 / septembre / 2015 14:17. La gentillesse. Chacun a le pouvoir de rendre le monde plus doux et moins violent. Comment ? En redécouvrant les vertus de la gentillesse !
JeanJacques Goldman tabs, chords, guitar, bass, ukulele chords, power tabs and guitar pro tabs including envole-moi, bonne idée, comme toi, je te donne, encore un matin
Jamaisseul ensemble: Comment vivre à deux en restant différents audiobook written by Jacques Salomé. Get instant access to all your favorite books. No monthly commitment. Listen online or offline with Android, iOS, web, Chromecast, and Google Assistant. Try
Ellesemblait ne jamais avoir entendu parler de la mĂ©chante sorciĂšre et distribuait des chaudoudoux en abondance sans crainte dâen manquer. Elle en offrait gratuitement, mĂȘme sans quâon lui en demande. Les gens lâappelĂšrent Julie Doudoux, mais certains la dĂ©sapprouvĂšrent parce quâelle apprenait aux enfants Ă donner des chaudoudoux sans avoir peur dâen manquer.
TéléchargerJamais seuls ensemble PDF En Ligne Gratuitement Jacques SALOME - Passer de la rencontre à la relation. Construire et vivre une relation. Forces de cohésion et forces d'éclatement dans le couple. Vivre en couple, c'est accepter de créer et de développer une double intimité . Télécharger Jamais seuls ensemble vos Ebook Gratuit français Gratuitement en
Ila besoin de critiquer le complexe parental, voire de le malmener. Mais un jour la maturitĂ© entraĂźne un basculement. Ce peut ĂȘtre la fin de "la faute de l'autre" (le "tu/tu" de Jacques SalomĂ©) et l'entrĂ©e en responsabilitĂ©. Ce qui est important â disait Sartre â ce n'est pas tant ce qu'on nous a fait, mais ce que nous faisons de ce
caLui. 2 notes Ce titre dans d'autres formats et Ă©ditions Livre Audio 6,50 ⏠Neuf - En stock InformationsL'article est expĂ©diĂ© le jour-mĂȘme pour toute commande passĂ©e avant 14h00, du lundi au vendredi. 8,20 ⏠Neuf - ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours InformationsCet article sera commandĂ© chez un fournisseur et vous sera envoyĂ© 3 Ă 6 jours aprĂšs la date de votre commande. Ce titre dans d'autres formats et Ă©ditions E-book 12,50 ⏠Neuf - ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours InformationsCet article sera commandĂ© chez un fournisseur et vous sera envoyĂ© 3 Ă 6 jours aprĂšs la date de votre commande. 8,20 ⏠Neuf - En stock InformationsL'article est expĂ©diĂ© le jour-mĂȘme pour toute commande passĂ©e avant 14h00, du lundi au vendredi. 6,50 ⏠Neuf - En stock InformationsL'article est expĂ©diĂ© le jour-mĂȘme pour toute commande passĂ©e avant 14h00, du lundi au vendredi. 7,95 ⏠Neuf - En stock InformationsL'article est expĂ©diĂ© le jour-mĂȘme pour toute commande passĂ©e avant 14h00, du lundi au vendredi. 7,80 ⏠Neuf - En stock InformationsL'article est expĂ©diĂ© le jour-mĂȘme pour toute commande passĂ©e avant 14h00, du lundi au vendredi. 8,20 ⏠Neuf - ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours InformationsCet article sera commandĂ© chez un fournisseur et vous sera envoyĂ© 3 Ă 6 jours aprĂšs la date de votre commande. 2 notes Ce titre dans d'autres formats et Ă©ditions Jeunesse 12,50 ⏠Neuf - En stock InformationsL'article est expĂ©diĂ© le jour-mĂȘme pour toute commande passĂ©e avant 14h00, du lundi au vendredi. 7,70 ⏠Neuf - ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours InformationsCet article sera commandĂ© chez un fournisseur et vous sera envoyĂ© 3 Ă 6 jours aprĂšs la date de votre commande. 7,70 ⏠Neuf - En stock InformationsL'article est expĂ©diĂ© le jour-mĂȘme pour toute commande passĂ©e avant 14h00, du lundi au vendredi. 7,95 ⏠Neuf - ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours InformationsCet article sera commandĂ© chez un fournisseur et vous sera envoyĂ© 3 Ă 6 jours aprĂšs la date de votre commande. 7,10 ⏠Neuf - ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours InformationsCet article sera commandĂ© chez un fournisseur et vous sera envoyĂ© 3 Ă 6 jours aprĂšs la date de votre commande. 7,10 ⏠Neuf - ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours InformationsCet article sera commandĂ© chez un fournisseur et vous sera envoyĂ© 3 Ă 6 jours aprĂšs la date de votre commande. 7,90 ⏠Neuf - ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours InformationsCet article sera commandĂ© chez un fournisseur et vous sera envoyĂ© 3 Ă 6 jours aprĂšs la date de votre commande. 8,20 ⏠Neuf - ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours InformationsCet article sera commandĂ© chez un fournisseur et vous sera envoyĂ© 3 Ă 6 jours aprĂšs la date de votre commande. Ce titre dans d'autres formats et Ă©ditions E-book 13,20 ⏠Neuf - ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours InformationsCet article sera commandĂ© chez un fournisseur et vous sera envoyĂ© 3 Ă 6 jours aprĂšs la date de votre commande. 6,70 ⏠Neuf - ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă 6 jours InformationsCet article sera commandĂ© chez un fournisseur et vous sera envoyĂ© 3 Ă 6 jours aprĂšs la date de votre commande.
Jamais seuls ensemble Comment vivre Ă deux en restant diffĂ©rents Livraison gratuite dĂšs 20âŹ. Format BrochĂ© Etat Occasion - Bon Poids kg Langue Français Notes Les Ă©ditions de l'homme CatĂ©gories > ThĂšmes > DĂ©veloppement personnel ISBN 9782761912709 Aujourd'hui, si deux couples sur quatre se sĂ©parent, trop souvent dans la souffrance, la violence et le dĂ©sarroi de l'incomprĂ©hension ou dans les dĂ©chirements des accusations, c'est qu'ils n'ont pas su se proposer une relation de croissance mutuelle. Jacques SalomĂ© nous invite Ă mieux cerner ce qui fonde les relations durables dans un couple. Il nous propose, outre une rĂ©flexion approfondie, des outils concrets pour construire des Ă©changes sur la rencontre des diffĂ©rences, sur la capacitĂ© Ă vivre une double intimitĂ© commune et partagĂ©e, personnelle et respectĂ©e. Ce livre est la réédition d'un grand best-seller qui, depuis 1995, aide des milliers de couples Ă fonder leurs relations sur une communication plus efficace.
Apprenez-nous lâenthousiasme. Enseignez-nous lâĂ©tonnement de dĂ©couvrir. Nâapportez pas seulement vos rĂ©ponses. RĂ©veillez nos questions. Accueillez surtout nos interrogations. Appelez nous Ă respecter la vie. Apprenez-nous Ă Ă©changer, Ă partager, Ă dialoguer. Enseignez-nous les possibles de la mise en commun. Nâapportez pas seulement votre savoir. RĂ©veillez notre faim dâĂȘtre. Accueillez nos contradictions et nos tĂątonnements. Appelez nous Ă grandir Ă la vie. Apprenez-nous le meilleur de nous-mĂȘmes. Enseignez-nous Ă regarder, Ă explorer, Ă toucher lâindicible. Nâapportez pas seulement votre savoir faire. RĂ©veillez en nous le goĂ»t de lâengagement. Accueillez notre crĂ©ativitĂ© pour baliser un devenir. Appelez nous Ă enrichir la vie. Apprenez-nous la rencontre avec le monde. Enseignez nous Ă entendre au-delĂ des apparences. Nâapportez pas seulement de la cohĂ©rence et des bribes de vĂ©ritĂ©s, Ă©veillez en nous la quĂȘte du sens. Accueillez nos errances et nos maladresses. Appelez-nous Ă entrer dans une vie plus y a une urgence chaque rentrĂ©e scolaire, enseignants, parents, Ă©ducateurs et enfants vont pouvoir trouver un outil de travail vivant sous forme de vidĂ©os, concrets nombreux exemples et illustrations de la vie scolaire et revitalisant apports mĂ©thodologiques transmissibles pour rĂ©pondre aux nombreuses questions que les uns et les autres se en avons la confirmation tous les jours, ce sont essentiellement des problĂšmes dâincommunication, des malentendus dans les Ă©changes et des affrontements relationnels, qui sont au cĆur de prĂ©occupations de tous ceux qui participent au monde de lâĂ©cole dâaujourdâ SalomĂ©, Psychosociologue, formateur en relations humaines, auteur de nombreux ouvrages sur la communication interpersonnelle, considĂ©rĂ© comme un spĂ©cialiste dans ce domaine, Ă rĂ©alisĂ© avec le concours de diffĂ©rents organisme CRDP, Direction de lâEnseignement Catholique, Direction des Affaires Culturelles du Hainaut plusieurs vidĂ©os accompagnĂ©es de livrets dâapplication utopie la plus tenace âquâon enseigne un jour la communication Ă lâĂ©cole comme une matiĂšre Ă part entiĂšreâŠâ vient de voir un dĂ©but de son approche, autour de la MĂ©thode il nous rappelle que le systĂšme relationnel dominant, quâil appelle SystĂšme entretient le plus souvent des rapports dâaliĂ©nation, de violence et favorise le dĂ©veloppement dâincomprĂ©hensions, dâaffrontements ou de dĂ©missions au travers dâĂ©changes et de messages vĂ©cus comme toxiques, dĂ©valorisants et parfois nous proposant une mise en pratique novatrice et dynamique dans le domaine des relations adultes/enfants et plus particuliĂšrement entre enseignants et enseignĂ©s, il nous invite Ă des dĂ©marches dâapprentissage et dâintĂ©gration susceptibles de favoriser des Ă©changes crĂ©atifs, en rĂ©ciprocitĂ©, porteurs de vitalitĂ© et de croissance. En dĂ©veloppant les bases dâune mĂ©thodologie accessible Ă chacun et surtout transmissible, il introduit la possibilitĂ©, pour chaque enseignant de prendre appui sur des concepts, des rĂšgles dâhygiĂšne relationnelles et des outils pour agrandir lâĂ©coute, la disponibilitĂ©, la participation et la responsabilisation de travail ne sâinscrit dans aucune idĂ©ologie et ne vise pas Ă dĂ©velopper une pratique âdu bien communiquerâ mais porte essentiellement sur une approche pragmatique autour des quatre pĂŽles qui structurent tout Ă©change, Ă savoir demander / donner / recevoir / refuser, pour pouvoir se dire et ĂȘtre entendu, reconnu et valorisĂ©, Ă lâintĂ©rieur dâune Ă©coute active et tout temps cela a Ă©tĂ© toujours dĂ©licat, difficile et passionnant dâenseigner ! Il y a toujours une part de crĂ©ativitĂ©, dâimprĂ©visible et de conflictuel, dans toute dĂ©marche de transmission, dâapprentissage ou de formation. Une alchimie mystĂ©rieuse nourrie non pas uniquement du savoir Ă transmettre, de la matiĂšre support, mais de la qualitĂ© de la relation, du respect mutuel entre les possibles ou les limites de lâun et les ressources ou les limites de lâautre. Il y a tout un jeu complexe, labyrinthique entre donner et recevoir, demander et amplifier, prendre et refuser. Aujourdâhui, il semble plus difficile aux enseignants, dâĂȘtre des adultes cohĂ©rents, centrĂ©s, suffisamment assurĂ©s dans leurs connaissances, confirmĂ©s dans leurs pratiques, stables dans leurs attitudes face Ă la mutation des valeurs et au renouvellement des savoirs. Difficile surtout dâĂȘtre un adulte en interrogation, car lâobjet dâune remise en cause quasi permanente, face Ă des enfants en mutation rapide, en mal dâĂȘtre aussi. Difficile de transmettre un savoir nouveau vigoureux Ă des enfants qui semblent dĂ©jĂ remplis de connaissances informelles mĂȘme si elles sont chaotiques, mĂ©langĂ©es qui entrent en compĂ©tition avec le savoir formel des ailleurs, il ne faut jamais oublier, quand on est accompagnant dâun enfant ou enseignant, que tout enfant quel que soit son Ăąge est dâune habiletĂ© incroyable pour rĂ©veiller lâex-enfant qui est en nous. Si bien que parfois nous croyons voir un adulte penchĂ© sur un enfant alors quâil sâagit de deux enfants en prĂ©sence et dans certaines situations le plus petit des deux nâest pas celui auquel on pense !Il y a dans lâenvironnement des enfants un savoir disponible Ă discrĂ©tion revues, tĂ©lĂ©vision, Internet, jeux vidĂ©osâŠ, accessible sans trop de difficultĂ©. Savoir qui ne veut pas se mĂ©langer avec celui de lâĂ©cole. Savoir acquis par quasi imprĂ©gnation, dans le dĂ©sordre, qui ne fait pas lâobjet dâune Ă©laboration, dâune critique ou dâune mise en prioritĂ© et donc dâune intĂ©gration. Ce savoir sauvage et dispersĂ© est Ă lâorigine de beaucoup de confusions et dâ apportĂ© par lâenseignant en paraĂźt dâautant plus fade, dĂ©vitalisĂ©, Ă la fois insuffisant et secondaire, sinon dans un cadre stable, une atmosphĂšre de rĂ©ceptivitĂ© est dâautant plus difficile aujourdâhui, que les rapports de force ont changĂ©. Il nâest plus possible de sâabriter derriĂšre une fonction, un statut, un titre ou mĂȘme des connaissances pour sâimposer face aux quâil ne faut pas confondre avec la communication sâest depuis quelques annĂ©es considĂ©rablement libĂ©rĂ©e chez les enfants, je pourrai dire sâest dĂ©bondĂ©e, comme dâun tonneau dont la bonde a lĂąchĂ©e. Ils se disent et sâexpriment sans beaucoup de contrĂŽle, sur tout, avec plus ou moins dâexcĂšs, de maladresses. Ils sâaffirment Ă lâemporte-piĂšce, remettent en cause, dĂ©tournent les bribes du savoir quâils pensent possĂ©der pour en faire des croyances, ils agressent les images, les lieux et les reprĂ©sentations du pouvoir, sĂ©lectionnent, dĂ©forment ou sâanesthĂ©sient Ă enseignants affrontent malgrĂ© eux, un autre phĂ©nomĂšne. Ils rencontrent dans leur pratique quotidienne, ce que jâappelle, les enfants du dĂ©sir. Je pense Ă toute cette gĂ©nĂ©ration dâenfants, qui avec le dĂ©veloppement de la contraception, ont Ă©tĂ© dĂ©sirĂ©s, attendus par leurs parents. Lesquels ou lâentourage immĂ©diat sont trop souvent et trop vite entrĂ©s dans les dĂ©sirs de ses enfants, avec beaucoup de difficultĂ©s Ă dire non, Ă les frustrer et donc Ă prendre le risque dâun conflit ouvert avec eux. Dâailleurs les enfants lâexpriment de façon lapidaire Moi je nâai pas demandĂ© Ă venir au monde, câest toi qui mâa voulu, alors tu dois rĂ©pondre Ă mes demandes, tu dois faire ce que je veux, tu es lĂ pour ça ! ». Et ce qui me parait plus grave, ils tentent dâimposer leur perception de la rĂ©alitĂ© Ă des adultes qui en doutent ! Il y a, depuis quelques annĂ©es comme un retournement des valeurs. Contrairement Ă ce qui se passait dans les gĂ©nĂ©rations antĂ©rieures, aujourdâhui et de plus en plus, ce sont les enfants qui dĂ©finissent les rappeler quâune des grandes fonctions parentales aujourdâhui dĂ©faillante câest de rĂ©pondre aux besoins des enfants et non Ă leurs dĂ©sirs ! Encore faut-il entendre la diffĂ©rence entre besoin et dĂ©sir !On retrouvera cette collusion prĂ©sente dans le systĂšme scolaire, dans lequel les enfants tentent avec tĂ©nacitĂ© dâimposer leur dĂ©sir aux enseignants. Ainsi dans beaucoup de situations pĂ©dagogiques, circulent un pseudo libĂ©ralisme, une fausse comprĂ©hension, qui laisse croire que enfants et adultes sont sur un pied dâĂ©galitĂ© dans la perception de leurs besoins rĂ©ciproques, dans la perception dâune rĂ©alitĂ© qui doit rester diffĂ©rente ou encore dans la conceptualisation de leurs serait souhaitable que les enseignants puissent se positionner plus fermement ce qui ne veut pas dire brutalement ! Jâai entendu ton dĂ©sir de parler du dernier film passĂ© hier Ă la tĂ©lĂ©vision. Câest un beau dĂ©sir, mais je ne suis pas lĂ pour rĂ©pondre et satisfaire tes dĂ©sirs ! Je suis lĂ pour rĂ©pondre Ă un besoin qui, mĂȘme sâil nâest pas reconnu comme tel par toi, est de pouvoir mieux intĂ©grer les rĂšgles du participe passĂ© ! »Bien sĂ»r, dans un premier temps, il y aura peu dâenfants pour reconnaĂźtre quâune meilleure maĂźtrise de la grammaire puisse ĂȘtre une rĂ©ponse Ă des besoins Ă venir de pouvoir mieux se situer dans la vie et affronter la communication verbale et Ă©crite !Lâabsence dâune affirmation claire, dâun positionnement ferme face aux dĂ©sirs des enfants, de la part des adultes, fait quâil y a de plus en plus dâenfants dont le seuil Ă la frustration est incroyablement bas. Ayant Ă©tĂ© Ă©levĂ©, et cela quelque soit le milieu social et Ă©conomique, avec des parents qui rĂ©pondaient trop souvent et trop rapidement Ă la plupart de leurs attentes matĂ©rielles, qui satisfaisaient trop vite leurs demandes, le moindre refus est vĂ©cu comme une agression, toute confrontation avec une rĂ©alitĂ© diffĂ©rente entraĂźne des frustrations insupportables. Toute rĂ©ponse nĂ©gative ou diffĂ©rĂ©e devient pour lui inacceptable et dĂ©clenche un passage Ă lâacte verbal, physique ou Ă©motionnel. La violence, comme une fuite en avant, pour desserrer lâĂ©tau du manque, leur parait ĂȘtre la rĂ©ponse la plus adaptĂ©e Ă lâinsupportabilitĂ© de la privation. Câest lĂ une des origines les plus profondes de la violence actuelle Ă lâĂ©cole et dans les me paraĂźt important Ă©galement de suggĂ©rer, que la fonction de lâĂ©cole doit changer, ce qui supposera des ajustements et donc une formation, pas seulement du volontarisme ou des obligations chez les nous acceptons que depuis les dĂ©buts de lâĂ©cole laĂŻque et obligatoire, les matiĂšres de base de lâenseignement Ă©lĂ©mentaire Ă©taient ouvrir Ă lâexpression, apprendre Ă lire, Ă©crire et compter, avec en plus le dĂ©veloppement implicite de la sociabilitĂ© par des activitĂ©s groupales et une rĂ©fĂ©rence Ă la loi de la classe, incarnĂ©e par lâadulte prĂ©sent, nous avons Ă imaginer quâil conviendrait aujourdâhui dâajouter apprendre Ă communiquer. Il me semble que câest le point faible de lâĂ©cole dâaujourdâhui et quâil est Ă lâorigine de beaucoup de malentendus, de violences et dâinsĂ©curitĂ© qui caractĂ©rise lâunivers scolaire des derniĂšres programmes concrets pour un apprentissage de la communication relationnelle pourraient ĂȘtre mis sur pieds, proposĂ©s et suivis durant tout le cursus ne suffit plus aux enseignants de tenter de mieux communiquer avec les Ă©lĂšves, il convient dâapporter quelque chose de plus une mĂ©thodologie de la mise en il est difficile aujourdâhui dâenseigner et cela risque de sâaggraver si on continue Ă traiter les problĂšmes de lâĂ©cole en termes sociologiques, psychologiques ou Ă©conomiques. Je crois profondĂ©ment quâil sera nĂ©cessaire, de mettre en place une nouvelle discipline, enseignĂ©e comme une matiĂšre Ă part entiĂšre la communication dernier Colloque de lâAlliance des professeures et professeurs de MontrĂ©al, qui sâest dĂ©roulĂ© les 13 et 14 mai 2004 au Palais des CongrĂšs de MontrĂ©al, a eu pour thĂšme Jâenseigne tu sais ! » Cette interpellation dont le caractĂšre humoristique ne visait pas Ă masquer une rĂ©alitĂ© douloureuse, visait Ă toucher autant les enfants que les parents. Elle a paru nĂ©cessaire pour rappeler et confirmer que les enseignants sont lĂ effectivement⊠pour enseigner. Autour de cette affirmation, il mâa paru important dâaccrocher trois questions Enseigner quoi ? Comment ?⊠et Ă qui ? » Enseigner quoi ? Peut ĂȘtre faut-il le rappeler quand mĂȘme, les enseignants sont lĂ , principalement pour transmettre, partager du savoir et du savoir faire et initier Ă son utilisation dans la vie au quotidien. Mais aussi, et cela sâavĂšre de plus en plus nĂ©cessaire, de proposer un enseignement Ă du âsavoir ĂȘtreâ, du âsavoir crĂ©erâ, du âsavoir devenirâ, câest-Ă -dire de poser les bases dâune relation Ă soi et aux autres pouvant dĂ©boucher sur des ancrages pour une socialisation durable, pour permettre aux enfants de dĂ©velopper une sensibilitĂ© citoyenne, et de favoriser ainsi une intĂ©gration dans le monde qui est le nĂŽtre et qui sera, avec quelques changementsâŠ, le leur. Enseigner aujourdâhui ne peut se rĂ©sumer Ă transmettre un savoir codifiĂ© ou des connaissances nouvelles, cela suppose aussi pour lâenseignant dâavoir Ă se confronter et peut ĂȘtre entrer en concurrence avec tout un savoir informel possĂ©dĂ© par les enfants, acquis dans la rue, Ă la tĂ©lĂ©vision, emmagasinĂ© hors de lâĂ©cole en prise directe trop directe parfois avec le monde des adultes, savoir qui confronte trĂšs tĂŽt les enfants Ă des rencontres, Ă des expĂ©riences de vie pour lesquelles ils nâont aucune prĂ©paration et envers lesquelles ils restent mĂȘme si nous voulons le nier vulnĂ©rables. Les enseignants face Ă ce savoir diffus, anarchique, chaotique quâils devront rĂ©organiser, restructurer et surtout relier au savoir plus formel dont ils sont les dĂ©tenteurs. Il conviendrait aussi dâenseigner et cela me paraĂźt une urgence les prĂ©mices dâune communication non violente Ă lâĂ©cole comme une matiĂšre Ă part entiĂšre, dans un cursus qui sâouvrirait sur les sciences de la vie et les sciences humaines, de façon Ă apprendre aux enfants non seulement comment se dĂ©veloppe et se construit un petit dâhomme, mais comment il lui appartient dâapprendre Ă se relier aux autres, pour des Ă©changes et des partages en rĂ©ciprocitĂ© ! Des gĂ©nĂ©rations dâenseignants ont apportĂ©s de belles rĂ©ponses Ă cette question, des pĂ©dagogues hors pairs ont ouverts beaucoup de pistes, de multiples mĂ©thodes pĂ©dagogiques en tĂ©moignent. Elles ont pour vocation dâĂ©veiller, de stimuler, de faire participer en sâappuyant sur les ressources vives de chaque enfant. Il se trouve quâaujourdâhui la plupart de ces mĂ©thodes sâavĂšrent caduques ou inadaptĂ©es aux enfants de ce temps. Peut-ĂȘtre reste-t-il, ici ou lĂ au QuĂ©bec comme en France, de nombreux Ăźlots, Ă©coles, collĂšges ou lycĂ©es et certainement beaucoup de classes encore qui restent protĂ©gĂ©es, ouvertes et dynamiques. Des endroits oĂč le savoir est proposĂ©, accueilli et reçu sans trop de tensions, dâoppositions ou de violences, mais nous le savons et il serait vain de se le cacher les difficultĂ©s pour enseigner sont de plus en plus grandes. Il devient de plus en plus difficile de rester un enseignant Ă vie, mĂȘme si pour la plupart il sâagit dâune vocation profonde. Il conviendrait sur le plan du comment , de privilĂ©gier Ă la fois la dimension interpersonnelle qualitĂ© de la relation qui permet de laisser circuler le savoir et dâasseoir les ancrages pour une meilleure intĂ©gration et la dimension groupale en sâappuyant sur les ressources du groupe pour favoriser la mise en pratique et les savoir faire. De renforcer aussi la dimension institutionnelle cadre protĂ©gĂ© avec des codes et des rĂšgles prĂ©cisant mieux Ă la fois les droits, mais aussi les devoirs de chacun et balisant de façon plus fermes les transgressions possibles. Enseigner Ă qui ? Câest autour de cette question que les enseignants sont actuellement le plus en souffrance. Se contenter de dire que les enfants en Ăąge dâĂȘtre scolarisĂ©s ne sont plus ceux de mon Ă©poque serait un lieu commun affligeant et tomber dans la tentation de mettre en accusation la famille qui ne remplit plus ou pas son rĂŽle serait alimenter les leurres dâun conflit toujours en gestation entre enseignants et parents. Mais constater que de nos jours beaucoup dâenfants ne possĂšdent pas lâĂ©quipement relationnel de base, les ancrages suffisants pour leur permettre de vivre en communautĂ©, et donc de se confronter aux frustrations inĂ©vitables de la vie collective, dâaccepter les contraintes minimales exigĂ©es par la situation dâapprentissage en commun, dâavoir la capacitĂ© dâun minimum de concentration pour se fixer sur la production dâune tĂąche, le suivi dâune action ou dâune rĂ©alisation personnelle, câest ĂȘtre obligĂ© dâaccepter que les conditions minimales pour exercer comme enseignant ne sont pas remplies et que cela met en pĂ©ril lâĂ©quilibre de beaucoup. Les enseignants dâaujourdâhui se trouvent en prĂ©sence dâune nouvelle catĂ©gorie, je devrais dire "variĂ©tĂ©" dâenfants que jâappelle les "enfants du dĂ©sir". Des enfants qui ont Ă©tĂ© Ă©levĂ©s sans contrainte, par des adultes et des proches quâils ont du mal Ă respecter, car ceux-ci nâexercent pas toujours les grandes fonctions parentales qui sont nĂ©cessaires Ă âlâĂ©levageâ et jâĂ©cris ce mot au sens fort du terme, il sâagit bien dâĂ©lever, de hausser, de faire croĂźtre. Un milieu qui nâalimente pas, tĂ©moigne peu des valeurs morales, esthĂ©tiques, spirituelles. Des adultes qui sont souvent eux-mĂȘmes dans la transgression devant des enfants qui les jugent ou les copient. Des adultes qui ne peuvent pas reprĂ©senter ni une rĂ©fĂ©rence ni une image dâautoritĂ© suffisamment fiable pour leur permettre de se confronter aux contradictions dâun environnement en mutation. Des enfants dont le seuil de frustration est tellement bas, que toute rencontre avec la rĂ©alitĂ© est vĂ©cue par eux comme une agression insupportable, Ă laquelle ils rĂ©pondent, pour survivre, par de la violence. Ces enfants du dĂ©sir, mĂȘme sâils reprĂ©sentent pour lâinstant une minoritĂ©, induisent par mimĂ©tisme les comportements et les conduites de nombreux autres enfants, mais surtout et il faut le dire avec fermetĂ© ils "parasitent", ils dĂ©stabilisent le travail de toute une classe tout au long dâune annĂ©e scolaire. Ils se confrontent aux adultes dans une relation oĂč ceux-ci sont frĂ©quemment dĂ©munis, face Ă la grossiĂšretĂ©, aux menaces, aux passages Ă lâacte. Les rĂ©ponses et les interventions classiques sont devenues inopĂ©rantes. Enfants du dĂ©sir, âtout, tout de suite, sans contrepartieâ, âenfant tĂ©flonâ sur lesquels ni sanctions, ni gratifications nâont de prises, voilĂ la population nouvelle, imprĂ©visible, insaisissable avec laquelle les enseignants ont et auront Ă travailler ! En tentant de rĂ©pondre Ă cette derniĂšre question, nous verrons quâil sera possible de conforter quelques unes des rĂ©ponses aux deux prĂ©cĂ©dentes questions et peut ĂȘtre ainsi redonner Ă lâĂcole une place plus fiable et aux enseignants quelques espoirs pour se re-dynamiser si besoin Ă©tait. Proposition de loi visant Ă favoriser les relations humaines en milieu scolaire par lâapprentissage de la communication dĂšs lâĂ©cole maternelle Par Jacques SalomĂ© ExposĂ© de motifs Depuis quelques annĂ©es, lâopinion est de plus en plus souvent alertĂ©e par la violence et la dĂ©gradation des comportements Ă lâĂ©cole. Les incivilitĂ©s des Ă©lĂšves sâaffichent parfois mĂȘme dĂšs lâĂ©cole maternelle. Aujourdâhui, les agressions envers les enseignants sont heureusement fortement dĂ©noncĂ©es. Cependant, certaines statistiques font Ă©tat de chiffres inquiĂ©tants qui indiquent que la majoritĂ© des violences a lieu parmi les Ă©lĂšves entre eux, au sein de lâĂ©cole. Un rĂ©cent avis du Conseil Ă©conomique, social et environnemental intitulĂ© lâEducation civique Ă lâĂ©cole » sâest penchĂ© sur ce problĂšme. Cet avis prĂ©conise une Ă©ducation civique dĂšs la maternelle considĂ©rant que lâinstruction civique qui visait, autrefois, Ă transmettre des savoirs et des rĂšgles de comportement, le reste Ă©tant de la compĂ©tence des familles, nâest plus en adĂ©quation avec lâĂ©volution de la sociĂ©tĂ©. En effet, lâinstabilitĂ© des couples, le nombre important de familles monoparentales oĂč le pĂšre nâest plus prĂ©sent pour imposer des limites, les conditions de vie prĂ©caires, le chĂŽmage, rendent de plus en plus difficiles lâĂ©ducation des enfants. De plus, lâenvironnement consumĂ©riste ainsi que le savoir dĂ©sordonnĂ© et dispersĂ©, accessible sans difficultĂ© sur internet, contribuent Ă offrir de faux repĂšres et crĂ©ent la confusion dans lâesprit de bien des jeunes. Aujourdâhui, de nombreuses familles se sentent dĂ©munies et demandent Ă ĂȘtre secondĂ©es par lâĂ©cole dans leur mission Ă©ducative. LâĂ©cole devrait pouvoir rĂ©pondre Ă cette demande Ă©ducative toute en assurant sa mission prioritaire qui demeure lâinstruction et la transmission du savoir. Elle devrait pouvoir devenir un lieu ou lâexpĂ©rimentation de la vie en commun dans le respect dâautrui trouve toute sa place. Quelques expĂ©riences Ă©ducatives mises en place tant en France quâau Canada se sont avĂ©rĂ©es trĂšs prometteuses. En effet, des enseignants spĂ©cialisĂ©s en communication, extĂ©rieurs Ă lâĂ©cole, formĂ©s Ă la communication et aux relations humaines et/ou Ă la communication non-violente, ont rĂ©ussi Ă mettre en place des outils et mĂ©thodes pĂ©dagogiques favorisant lâapprentissage de la communication relationnelle basĂ©e sur lâĂ©coute, lâestime de soi, le respect dâautrui, la tolĂ©rance et lâouverture aux autres. Ces projets innovants ont permis de crĂ©er des liens dâestime entre les Ă©lĂšves et entre les professeurs et les Ă©lĂšves au sein dâĂ©tablissement scolaires qui connaissaient de rĂ©elles difficultĂ©s. Les Ă©lĂšves ont appris Ă se rencontrer, Ă sâĂ©couter, Ă faire tomber leurs craintes et leurs peurs et Ă mettre en commun leurs expĂ©riences rĂ©ciproques. LâĂ©cole, lieu de brassage social, devrait pouvoir devenir ce lieu dâinclusion oĂč le sentiment dâappartenance Ă une mĂȘme Ă©cole peut devenir un faire-valoir pour dĂ©velopper la confiance en soi et favoriser la rĂ©ussite scolaire. La loi dâorientation et de programme pour lâavenir de lâEcole du 23 avril 2005 dans son article 34 ouvre la possibilitĂ© dâinnover dans le systĂšme scolaire, au titre de lâexpĂ©rimentation. Il nous a semblĂ© utile de tirer profit dĂšs Ă prĂ©sent de certaines expĂ©rimentations en rendant obligatoire dĂšs lâĂ©cole maternelle un enseignement de la communication et des relations humaines. Cet enseignement devrait pouvoir sâintĂ©grer dans les programmes scolaires comme activitĂ© dâĂ©veil sous forme dâatelier Ă raison de 2 heures par mois. Entre le cabinet du mĂ©decin ou du psychologue il y a un espace Ă crĂ©er au sein de lâĂ©cole pour traiter les difficultĂ©s du quotidien et favoriser lâapprentissage du savoir vivre ensemble dans le respect des diffĂ©rences. Cette proposition devrait pouvoir contribuer Ă la lutte contre les incivilitĂ©s et les agressions en milieu scolaire dont sont victimes, aujourdâhui, trop dâĂ©lĂšves et de professeurs. Les moyens peu coĂ»teux, nĂ©cessaires Ă sa mise en Ćuvre, devraient pouvoir allier la formation humaine des jeunes tout en favorisant leur intĂ©gration et leur rĂ©ussite dans un cadre scolaire. Tel est lâobjet de la prĂ©sente proposition de loi qui vous est soumise. Lettre ouverte aux enseignants Par Jacques SalomĂ© Un dĂ©fi majeur DĂ©velopper un enseignement de la communication relationnelle. Il sâagit bien dâun dĂ©fi majeur et prioritaire pour les enseignants de lâensemble du cursus scolaire, Ă savoir proposer un enseignement de la communication relationnelle comme une discipline Ă part entiĂšre et cela dĂšs le dĂ©but de la scolaritĂ© classes enfantines jusquâĂ son aboutissement rĂ©ussite scolaire ou dĂ©crochage. Je considĂšre que lâorigine de la violence quâil ne faut pas confondre avec les causes amplifiantes de la violence ghettos des banlieues, chĂŽmage des jeunes, conflits religieux ou ethniques est dans lâincommunication. Dans la difficultĂ© de plus en plus Ă©vidente, Ă mettre en commun et Ă vivre ensemble en lâabsence de quelques rĂšgles dâhygiĂšne relationnelles communes et de balises repĂ©rables pour communiquer sans violence. Quand on ne peut pas mettre des mots on va ĂȘtre conduit Ă mettre des maux, sur les autres ou sur soi-mĂȘme. Enseigner une Communication Relationnelle Essentielle Ă lâEcole CREE me semble aujourdâhui relever dâune urgence et dâune nĂ©cessitĂ© criante, quand on voit lâimportance, le dĂ©bordement des conflits, des malentendus, des manifestations de violence tant dans le milieu familial et lâenvironnement proche dâun enfant que dans le milieu scolaire. Cet enseignement dâune communication relationnelle CREE me semble possible Ă partir de la transmission suivie et cohĂ©rente de quelques rĂšgles dâhygiĂšne relationnelles communes acceptables et transmissibles, qui constitueront un ensemble de rĂ©fĂ©rences de la petite enfance Ă lâadolescence jusquâĂ lâĂąge adulte. Ces rĂšgles dâhygiĂšne relationnelles ont Ă©tĂ© rassemblĂ©es dans une approche spĂ©cifique, dĂ©jĂ connue par beaucoup dâenseignants et de travailleurs sociaux, la MĂ©thode ESPĂRE*. La rĂ©forme concrĂšte, quâil serait possible, pour les pouvoirs publics, de proposer aux enseignants repose sur des enjeux relativement simples intĂ©grer une formation de base Ă la communication relationnelle dans la formation directe et la proposer dans la formation continue. Cet enseignement pourrait ĂȘtre transmis, par les diffĂ©rents enseignants quelle que soit leur discipline, dans des sĂ©quences courtes en dĂ©but de chaque cours. La communication relationnelle deviendrait ainsi une matiĂšre transversale essentielle, pour irriguer, relier, amplifier lâensemble des disciplines scolaires entre elles. Il appartient donc au lĂ©gislateur de poser les bases dâune directive pour que cet enseignement puisse voir le jour, le plus tĂŽt possible. Cet ensemble de textes est accessible sur le site web qui vous propose des dossiers sur diffĂ©rents sujets, dont une rubrique consacrĂ©e Ă des textes de Jacques SalomĂ© Les difficultĂ©s pour enseigner sont de plus en plus grandes dans beaucoup dâĂ©tablissements scolaires. Des enfants qui ont Ă©tĂ© Ă©levĂ©s sans contrainte, par des adultes quâils ont du mal Ă respecter, car ceux-ci tĂ©moignent peu des valeurs de vie, sont souvent dans la transgression devant eux et ne peuvent reprĂ©senter ni une rĂ©fĂ©rence fiable, ni une image dâautoritĂ©. Des enfants dont le seuil de frustration est tellement bas, que toute rencontre avec la rĂ©alitĂ© est vĂ©cue par eux comme une agression insupportable, Ă laquelle ils rĂ©pondent par de la violence. Ces enfants-lĂ , mĂȘme sâils reprĂ©sentent pour lâinstant une minoritĂ©, induisent par mimĂ©tisme les comportements et les conduites de nombreux autres enfants, mais surtout et il faut le dire avec fermetĂ©, ils âparasitentâ, ils âdĂ©stabilisentâ le travail de toute une classe tout au long dâune annĂ©e scolaire. Ils se confrontent aux adultes dans des relations dâopposition, de refus et des rapports de force, oĂč ceux-ci sont frĂ©quemment dĂ©munis. Face Ă la grossiĂšretĂ©, aux menaces, aux passages Ă lâacte les enseignants dĂ©pensent des Ă©nergies folles Ă maintenir leur prĂ©sence, se heurtant Ă dâinnombrables obstacles en essayant de faire passer des connaissances suivies et cohĂ©rentes. Les attitudes pĂ©dagogiques et les interventions classiques semblent inopĂ©rantes ou inadaptĂ©es. Enfants du dĂ©sir, âtout, tout de suite, sans contrepartieâ, âenfant tĂ©flonâ sur lesquels ni remarques, ni sanctions, ni stimulations ou gratifications nâont de prise, voilĂ la population nouvelle, imprĂ©visible, insaisissable avec laquelle les enseignants ont et auront Ă travailler ! En tentant de rĂ©pondre Ă cette derniĂšre question, nous verrons quâil peut ĂȘtre possible de conforter quelques unes des rĂ©ponses aux deux prĂ©cĂ©dentes questions et peut ĂȘtre ainsi redonner Ă lâĂ©cole une place plus fiable et aux enseignants quelques espoirs pour se redynamiser si besoin Ă©tait. La violence est un langage Par Jacques SalomĂ©, paru dans âRecto-Verseauâ 201 â septembre 2009 Je suis indignĂ© au sujet des informations tĂ©lĂ©, journaux, radio Ă propos de lâagression dâun professeur par un garçon de 13 ans, on ne dit rien de lâessentiel, on se focalise sur le sĂ©curitaire. Câest aujourdâhui un des langages les plus utilisĂ©s dans lâunivers par des adultes de toutes races, de toutes cultures, de toutes religions. Langage privilĂ©giĂ© par de plus en plus dâenfants et cela quel que soit leur Ăąge. Chaque jour nous le rappelle, des enfants sâagressent mutuellement, des enfants et des adolescents blessent des adultes, des Ă©lĂšves passent Ă lâacte sur des enseignants, des enfants battent leurs mĂšres⊠Oui la violence est un langage. Un langage inadaptĂ©, dĂ©viant, mais un langage essentiel avec lequel les enfants sâexpriment, non pas faute de vocabulaire ils en ont mais faute de mots sensibles avec lesquels ils pourraient se dire dans leurs ressentis intimes, dans leurs sentiments rĂ©els, dans leurs besoins profonds. Car ce qui domine chez beaucoup, câest la notion du dĂ» on me doit, câest la force en eux dâune exigence primitive je veux me sentir acceptĂ© inconditionnellement, que le monde rĂ©ponde Ă mes dĂ©sirs, tout de suite, sans autres conditions, lâimmersion dans une culture du plaisir facile je veux jouir de lâinstant. La violence comme langage permettra dâĂ©vacuer provisoirement des frustrations, dâignorer les incomprĂ©hensions, de diminuer la sensation dâĂȘtre rejetĂ©, mal aimĂ©. Peut ĂȘtre est-il souhaitable de rappeler quâun langage sert essentiellement Ă communiquer Ă travers quatre enjeux demander, recevoir, donner, refuser et que sa finalitĂ© ultime est de tenter de combler le fossĂ© plus ou moins grand, toujours mouvant entre des attentes vĂ©cues parfois comme des exigences et des rĂ©ponses plus ou moins gratifiantes, proposĂ©es par lâenvironnement immĂ©diat famille, Ă©cole, sociĂ©tĂ©. Parmi ces attentes il y a des besoins et surtout des dĂ©sirs, et ce qui domine chez les enfants et les adolescents ce sont des pulsions autour des dĂ©sirs. Tout se passe comme sâils laissaient libre cours, se laissaient submerger par la toute-puissance infantile de dĂ©sirs primaires, qui rĂ©clament satisfaction immĂ©diate face Ă une rĂ©alitĂ© qui sera vĂ©cue inĂ©vitablement Ă certains moments comme dĂ©cevante et frustrante. DĂ©ceptions et frustrations qui sont intĂ©riorisĂ©es par eux comme agressantes et qui suscitent en retour de la violence contre ce mĂȘme environnement proche et en particulier sur ceux qui incarnent des limites, des exigences, des contraintes. Et sur ce plan les enseignants sont en premiĂšre ligne. Nous venons dâen avoir, une fois de plus, un exemple concret Un Ă©lĂšve de treize ans, que son entourage, familiers et professeurs nous prĂ©sentent sans problĂšme, bien insĂ©rĂ©, gentil, rieur, nous disent ses camarades de classe et qui face au refus de son professeur de lever une punition, lui plante un couteau dans la poitrine. AussitĂŽt, câest lâamalgame, la collusion entre la violence manifestĂ©e et lâinsĂ©curitĂ© Ă lâĂ©cole, les difficultĂ©s des enseignants Ă enseigner, Ă transmettre, Ă se faire respecter. LâĂ©tablissement scolaire Ă©tait paisible jusque lĂ , il nâĂ©tait pas dans une zone dâĂ©ducation prioritaire et on avance des solutions prĂ©sence dâun policier dans lâĂ©cole, comme en Angleterre, fouille, contrĂŽles et prĂ©cautions matĂ©riellesâŠ. On veut, comme chaque fois, rĂ©soudre le problĂšme en amont, sans entendre ou vouloir entendre, quâil ne faut pas confondre lâexpression dâun symptĂŽme et sa rĂ©sonnance avec les causes amplifiantes de la violence et la nature de ses origines. Lâorigine de la violence, nous la voyons en permanence sous nos yeux. Depuis plusieurs dĂ©cennies, les enfants sont Ă©levĂ©s Ă partir de leurs dĂ©sirs, sans que nous, les adultes, nous entendions leurs vĂ©ritables besoins. Et en particulier leurs besoins relationnels, dont je me permets de rappeler les plus vitaux Besoin de se dire avec des mots qui sont les leurs. Et cela dans diffĂ©rents registres niveau des idĂ©es, des ressentis, des sentiments, du faire, des croyances, des Ă©motions, des besoins et des dĂ©sirs. Besoin dâĂȘtre entendu dans lâun ou lâautre de registres que lâenfant va privilĂ©gier Ă un moment ou lâautre de son dĂ©veloppement. Ce qui ne veut pas dire quâil sera satisfait, mais il attend implicitement des proches, dâĂȘtre reçu dans ce quâil exprime. Besoin dâĂȘtre reconnu, tel quâil se sent et pas seulement pour ce quâil fait, mais pour ce quâil est comme personne. Besoin dâĂȘtre valorisĂ©. Et pas uniquement dans ses rĂ©ussites, mais au delĂ , par des mots dâencouragement, par des confirmations, par des attentions particuliĂšres, pour ce quâil est. Besoin dâintimitĂ©, qui donne une sĂ©curitĂ©, besoin dâun temps et dâun espace sans intrusion des adultes. Besoin de crĂ©er et dâinfluencer son environnement immĂ©diat. Dâavoir le sentiment, que ses propositions, ses suggestions pour amĂ©liorer tel ou tel aspect de sa vie ne tombent pas aux oubliettes, quâil existe comme sujet. Besoin de rĂȘver. De rĂȘver que demain sera meilleur quâaujourdâhui et aprĂšs aprĂšs-demain meilleur que demain. Ce dernier besoin est violentĂ© aujourdâhui, car ils se sont transformĂ©s en consommateurs, dĂ©pendants dâune technologie qui les coupe du rĂ©el et les propulsent vers des mondes virtuels, avec lâillusion quâils ont une emprise sur ces mondes lĂ . Des enfants dont les besoins relationnels ne sont pas pris en compte et qui vont tenter de compenser vers des dĂ©sirs de plus en plus factices et vains, qui sâimposent Ă eux et quâils veulent imposer Ă leur entourage. Des enfants qui sont donc quotidiennement soumis Ă des pressions consumĂ©ristes valorisant leurs dĂ©sirs et qui sont trĂšs souvent frustrĂ©s dans leurs besoins profonds. Des enfants qui nâont plus de rĂ©fĂ©rences claires pour dissocier la fiction du rĂ©el, qui sont sollicitĂ©s, conditionnĂ©s par des univers virtuels, sans avoir la maitrise suffisante ou les moyens de sâajuster au dĂ©ferlement de stimulations, de sollicitations dont ils sont lâobjet. Des enfants normaux et non des cas, comme on voudrait nous le laisser croire, qui vont avoir recours aux langages des maux contre autrui ou contre soi. Langage de la violence, quand les mots sont impuissants pour crier ce quâils vivent comme une succession dâinjustices Jâai un dĂ©sir et vous devez y rĂ©pondre, tout de suite, sans contrepartie, sinon vous ĂȘtes un obstacle. Et je nâhĂ©site pas Ă me dĂ©barrasser de lâobstacle, Ă le supprimer quand il sâoppose Ă mes dĂ©sirs ! » La violence est devenue le langage le plus utilisĂ© pour supprimer le plus vieux des malentendus le dĂ©calage entre des attentes envahissantes et des rĂ©ponses insatisfaisantes. La non adĂ©quation entre ce que je veux et ce qui mâest donnĂ© ou imposĂ©. Lâabime entre ce que jâai imaginĂ© et rĂȘvĂ© et ce que je suis obligĂ© de vivre. Ainsi un enfant de sept ans est capable de menacer de mort exemple rĂ©el une enseignante de trente cinq ans, qui refuse de le laisser sortir en rĂ©crĂ©ation sans son blouson, parce quâil fait froid dehors ! Un enfant de dix ans, va mettre le feu Ă la voiture de lâenseignant qui suite Ă un devoir incomplet, a refusĂ© dâaugmenter sa note. Un enfant de douze ans, menacera son enseignante, qui a une fillette de cinq ans Ă lâĂ©cole maternelle voisine Si vous continuez comme ça avec moi, avec vos questions merdiques, il faudra pas vous plaindre si votre fille se fait troncher⊠» Les exemples sont innombrables, parfois encore plus violents que ceux que je viens dâĂ©noncer. Ils ont tous la mĂȘme connotation ils expriment un refus de se soumettre Ă des frustrations, Ă des limites, Ă des interdits, ils prĂ©tendent imposer un dĂ©sir, ils entretiennent le mythe que la rĂ©alitĂ© doit rĂ©pondre impĂ©rativement Ă toutes les demandes et combler toutes les attentes. Nous savions que les mots nâĂ©taient pas suffisants, nous avons du mal Ă admettre quâils sont devenus impuissants pour servir de mĂ©diateurs, quâils sont insuffisants pour mettre en commun, pour dĂ©velopper une possibilitĂ© dâĂ©change et de partage. Dans les cours de rĂ©crĂ©ation les mots sont utilisĂ©s pour disqualifier, dĂ©valoriser, agresser. Ils ont perdu leur pouvoir symbolique fondamental qui Ă©tait justement dâĂ©viter le passage Ă lâacte. Câest ainsi que les passages Ă lâacte font irruption dans le quotidien familial, scolaire ou le monde des loisirs. Le monde de la famille, de lâĂ©cole ou la sociĂ©tĂ© plus Ă©largie, nâentrevoit pour lâinstant dâautres ressources que de se protĂ©ger, de se durcir, de rĂ©pondre par⊠de la violence. Et si on apprenait la communication Ă lâĂ©cole comme une discipline Ă part entiĂšre ! Et si on enseignait quelques rĂšgles dâhygiĂšne relationnelles communes aux enfants et aux adultes ! Et si on dĂ©couvrait quâil est plus important de rĂ©pondre aux besoins des enfants quâĂ leurs dĂ©sirs ! Alors la violence ne serait plus un langage dominant, mais lâexpression ponctuelle dâune difficultĂ©, dâune souffrance Ă identifier. OĂč en est lâĂ©cole dâaujourd'hui ? Par Jacques SalomĂ© Les difficultĂ©s relationnelles entre parents et enseignants, entre enfants et enseignants, les violences qui surgissent en permanence dans lâunivers scolaires, ont fait lâobjet de beaucoup de commentaires, dâexplicitations et de recherches pour trouver des solutions. Je crois cependant quâil serait possible de pouvoir faire avancer ces questionnements avec une Ă©coute diffĂ©rente et de proposer ainsi une autre dynamique dans les Ă©changes. Mise en cause ou propositions ? Ce qui est le plus frĂ©quemment abordĂ©, câest lâĂ©noncĂ© dâun problĂšme ou dâune situation gĂȘnante et la mise en avant dâune explication ou la recherche des causes. Avec ce que jâappelle une attitude de mise en cause, de plainte ou de dĂ©nonciation. Ce qui a Ă©tĂ© moins abordĂ© câest la recherche et la mise en place de propositions concrĂštes pour tenter de rĂ©soudre les problĂšmes en amont et non dans lâaprĂšs coup ou en aval. Ce que je propose serait Dâune part, dâĂ©noncer, en dĂ©but dâannĂ©e scolaire, une charte de vie relationnelle aux parents et aux Ă©lĂšves qui indiquerait, en quelques points, quelles sont les rĂšgles dâhygiĂšne relationnelle qui seraient mises ne pratique dans cette classe ; Et dâautre part de poser les bases dâun enseignement de la communication Ă lâĂ©cole, comme une matiĂšre Ă part entiĂšre. Et je sais quâil y a un intĂ©rĂȘt rĂ©el, je reçois actuellement quelques 100 lettres par jour de parents et dâenseignants qui souhaiteraient sâengager dans cette voie et voudraient une formation de base correspondante. Je sais aussi quâil y a bien sĂ»r des rĂ©sistances car toute formation aux relations suppose une remise en cause personnelle et institutionnelle des uns et des autres. Ce qui me fait proposer cela Je suis un ex enfant, issu de lâEcole rĂ©publicaine et laĂŻque, celle de Jules Ferry qui transmettait des savoirs et des savoirs faire. Jâai Ă lâĂ©gard de cette Ă©cole beaucoup de reconnaissance, mĂȘme si jâai Ă©tĂ©, durant des annĂ©es, un cancre, un rĂȘveur. Cette Ecole, nous a permis, Ă mon frĂšre et moi de âsortirâ dâun milieu pauvre, acculturĂ© ma mĂšre faisait des mĂ©nages et savait Ă peine lire son nom pour devenir des enseignants jâai Ă©tĂ© chargĂ© de cours durant 12 ans Ă lâuniversitĂ© de Lille III et mon frĂšre est restĂ© prof de math jusquâĂ la retraite. LâĂ©cole doit changer Aujourdâhui, chacun le reconnaĂźt et lâespĂšre, lâĂ©cole doit changer. Cela veut dire, transmettre au delĂ du savoir et du savoir faire, un savoir ĂȘtre, un savoir devenir et un savoir crĂ©er en acceptant que ces trois derniĂšres dĂ©marches, puissent passer par un enseignement de la communication, considĂ©rĂ© comme une matiĂšre Ă part entiĂšre. Jâai eu cinq enfants, devenus parents Ă leur tour et quand je vois ce qui attend mes 8 petits enfants, je suis inquiet. LâĂ©cole est devenue aujourdâhui inadaptĂ©e pour rĂ©pondre aux besoins relationnels des enfants et certains lieux scolaires sont devenus toxiques, dans le sens oĂč ils ne sont plus protĂ©gĂ©s contre les violences qui environnent les enfants, des lieux oĂč peuvent se dĂ©velopper aussi des auto-violences que certains enfants sont devenus habiles Ă secrĂ©ter et Ă rĂ©pandre, que ce soit dans la cours de rĂ©crĂ©ation, dans les intercours ou en classe. Il ne sâagit pas faire le procĂšs des thĂ©ories pĂ©dagogiques qui peuvent cohabiter ou sâaffronter, elles sont parfois stimulantes et dâautres fois elles peuvent sâinscrire Ă contre temps. Mon propos se situe en amont. Comment intĂ©grer des enfants qui nâont pas les bases dâune socialisation Ă©lĂ©mentaire ? Comment permettre Ă des enfants qui arrivent dans le cursus scolaire, avec un seuil de frustration trĂšs bas face aux contraintes inĂ©vitables dâune rĂ©alitĂ© quâils vont vivre comme agressante ? Frustrations qui leur paraissent insupportables et auxquelles ils rĂ©pondent par de la violence. Comment intĂ©grer des enfants qui nâont pas les bases dâune socialisation Ă©lĂ©mentaire, qui ont du mal Ă se situer en termes dâĂ©changes et de partages autour des 4 ancrages de base DEMANDER â DONNER - RECEVOIR - REFUSER. Comment les aider Ă entrer dans un processus dâapprentissage relationnel, leur permettant de vivre Ă la fois des gratifications qui rĂ©pondent Ă leurs besoins, mais pas toujours Ă leurs dĂ©sirs et de se confronter Ă des frustrations, Ă des contraintes et des limites ? De leur rappeler que quelque soit le savoir dĂ©tenu par lâenseignant et la qualitĂ© de ce savoir, quelque soit sa richesse personnelle, tout cela passe par une relation. Faut il rappeler quâune relation, câest un pont, une passerelle, un canal dans lequel va circuler dans les deux sens des messages. Que si la relation nâest pas entretenue, vivifiĂ©e par des communications de qualitĂ©, les messages nâarrivent pas. Ătre Ă lâĂ©coute des besoins relationnels des enfants. Quelque soit lâapproche pĂ©dagogique qui est un outil il convient aujourdâhui, pour un enseignant de se recentrer, dâĂȘtre Ă lâĂ©coute des besoins relationnels des enfants. Besoins qui sont le plus souvent ignorĂ©s ou maltraitĂ©s dans leur milieu. La plupart des enfants quelque soit le milieu dâorigine sont Ă©levĂ©s dans lâordre du dĂ©sir tout, tout de suite, sans contrepartie ce qui en fait Ă la fois de redoutables consommateurs et aussi lâĂ©quivalent de terroristes relationnels qui ne supportent plus la moindre contrainte, qui refusent, transgressent et combattent les exigences Ă©lĂ©mentaires dâune vie en commun. Des enfants qui ont un savoir que jâappelle informel dĂ©couvert de façon parcellaire et chaotique Ă la tĂ©lĂ©, dans la rue, dans les BD, savoir qui entre en concurrence avec le savoir formel des enseignants. Lâincroyable contamination des conditionnements consumĂ©ristes, qui pĂšsent sur les enfants et leur imaginaire. Il est frĂ©quent de faire rĂ©fĂ©rence pour situer lâorigine de ces nouveaux comportements au laxisme de lâaprĂšs guerre, dans la difficultĂ© des parents qui avaient vĂ©cus les privations de la guerre, Ă faire vivre Ă leurs enfants des contraintes, des frustrations et des interdits. Ou encore aux errances de lâaprĂšs 1968. Mais il y aussi lâincroyable contamination des conditionnements consumĂ©ristes, qui pĂšsent sur les enfants et leur imaginaire. Les multinationales dĂ©veloppent des actions publicitaires, trĂšs efficaces en direction des enfants. La publicitĂ© quâils proposent, impose un conditionnement trĂšs serrĂ©, favorise une rĂ©cupĂ©ration des valeurs, et transforme les enfants en prescripteurs de biens. Les enfants du dĂ©sir, comme je les ai nommĂ©s plus haut, sont dans lâimmĂ©diatetĂ©, le plaisir de lâinstant, la fuite du rĂ©el. Ils sont les grands utilisateurs des outils de la communication et confondent mise en commun et transmission dâune information. On favorise la communication avec le lointain au dĂ©triment de la communication avec le prochain. Ce qui suscite une sorte dâhĂ©morragie vers les univers virtuels tĂ©lĂ©vision, jeux vidĂ©o etc.. Mais lâimpact de la violence Ă la tĂ©lĂ©vision sur les enfants diminue considĂ©rablement, quand il possible dâĂ©changer avec eux et câest notre rĂŽle sur ce quâils voient. Jâai eu cinq enfants, ils savaient tous que le sang qui apparaissait sur lâĂ©cran, Ă©tait du Ketchup, que les cascadeurs Ă©taient trĂšs habiles, que la lame du couteau rentrait dans le manche, que le mort allait se relever pour aller boire un coup avec celui quâil lâavait tuĂ©, ils ne confondaient pas les bons et les mĂ©chants, bref, ils dissociaient la fiction de la rĂ©alitĂ©. Aujourdâhui il y a une collusion permanente entre rĂ©alitĂ© et fiction, entre ce qui est dedans et ce qui est dehors, les bons ne se distinguent plus des mĂ©chants. Il y a aussi une rupture avec la convivialitĂ© lâanonymat et lâindividualisme ont remplacĂ© lâentraide. Je nâaurais jamais pu rencontrer Monsieur Dutroux, quand jâallais Ă lâĂ©cole tout seul depuis la maternelle, lâensemble du quartier, connaissait mon nom, veillait sur moi ! Il y aussi le manque de repĂšres pour les parents qui nâont plus de modĂšle surtout pas comme ma mĂšre, surtout pas comme mon pĂšre, qui ont oubliĂ© ce positionnement relationnel face Ă leurs enfants Je ne suis pas lĂ pour rĂ©pondre et satisfaire tes dĂ©sirs, je suis lĂ pour rĂ©pondre et satisfaire tes besoins et cela jusquâĂ un certain Ăąge, car ensuite, ce sera Ă toi de prendre en charge la satisfaction de tes besoins et peut ĂȘtre de tes dĂ©sirs ! ». Câest ce qui explique aujourdâhui lâapparition dâune nouvelle tranche sociologique entre lâadolescence et lâĂąge adulte que jâappelle les ADULTLOSCENTS, qui restent chez papa, maman, comme des parasites jusquâĂ 26-28 ans et parfois plus. Et face Ă tout cela, il y a des enseignants qui se sentent dĂ©munis. Des enseignants sont confrontĂ©s Ă la difficultĂ© de transmettre un enseignement uniformisĂ©, formatĂ©, Ă des populations dâenfants non homogĂšnes. On a sacrifiĂ© lâĂ©quitĂ© Ă lâĂ©galitĂ©. Les inĂ©galitĂ©s existent encore et partout. Ma grand mĂšre disait nous sommes tous Ă©gaux, mais il y en a qui sont plus Ă©gaux que dâautres. Les ressources personnelles, lâhistoire de chaque enfant, ses expĂ©riences de vie, sa disponibilitĂ© Ă participer, Ă intĂ©grer des savoirs sont aujourdâhui rĂ©parties sur un Ă©ventail de possibles trĂšs large. Les problĂ©matiques des parents retentissent plus directement sur les enfants quâautrefois. En effet dans la famille dite Ă©largie, il avait, dans le passĂ©, pour un enfant la possibilitĂ© de se dire, dâĂȘtre entendu par un grand pĂšre, un oncle, une tante, le chien de la ferme Ă qui il pouvait se confier. Aujourdâhui dans la famille dite nuclĂ©aire ou reconstituĂ©e, il est plus difficile semble-t-il de trouver un interlocuteur, avec qui parler Je voudrais te dire maman, mais tu es tellement prise dans tes conflits avec papa que je nâose mĂȘme pas te dire ce qui va mal chez moi⊠». Serait-il possible de dire en conclusion, que lâĂ©cole doit devenir un lieu dâapprentissage de la communication, une oasis relationnelle oĂč pourrait sâapprendre et se transmettre les bases pour des relations vivantes et en santĂ© ?
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