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Les acides peuvent se combiner avec la base en diverses proportions ; mais dans chacune dâelles, ils nâont pas toujours la mĂȘme affinitĂ© en gĂ©nĂ©ral, il existe des proportions dans lesquelles la combinaison est plus stable. Dans les diverses combinaisons dâun mĂȘme corps, il y en a toujours une beaucoup plus stable que les autres ; et quand rien ne sây oppose, la combinaison la plus stable peut toujours se former. Ainsi, on verra des oxides renfermant plus dâun atome dâoxigĂšne revenir Ă un seul atome pour former une combinaison plus stable, par exemple. Je puis combiner le peroxide de mangĂšse avec lâacide sulfurique je formerai un sel rouge bien acide, mais qui se dĂ©compose avec facilitĂ© pour passer Ă lâĂ©tat de protoxide ; il suffit pour cela dâune lĂ©gĂšre chaleur. Il est Ă remarquer quâentre les corps de mĂȘme classe lâaffinitĂ© est faible ainsi, les acides entre 2 .. 30 COURS eux et les bases entre elles ont peu dâaffinitĂ© ; mais les acides ont une grande affinitĂ© pour les bases. Il y a beaucoup de considĂ©rations pour lesquelles nous renverrons Ă une Ă©poque plus avancĂ©e ; nous attendrons, pour parler de lâĂ©lectricitĂ©, que le professeur de Physique en ait traitĂ©. Je dirais des mots nouveaux, je ne serais pas compris ; il vaut mieux attendre que vous soyez familiers avec les phĂ©nomĂšnes Ă©lectriques et galvaniques. Je ferai remarquer que les gĂ©nĂ©ralitĂ©s dĂ©coulent des faits, en sorte quâon peut dire quâun fait gĂ©nĂ©ral doit suivre lâexposition des faits particuliers. Nous parlerons dâabord de ces faits, qui serviront Ă nous fixer. Il faut commencer par classer les sels, et voir comment nous les Ă©tudierons. Ils sont excessivement nombreux ; mais ils nâont pas tous la mĂȘme importance pour nous aussi nous passerons lĂ©gĂšrement sur ceux qui en ont le moins. En examinant les sels, on voit quâon en peut former deux sĂ©ries de groupes. Dans lâune, on DF. CHIMIE. ai peut placer les sels de mĂȘme base et dâaeides difâ fĂ©rens; dans lâautre, les sels de mĂȘme acide avec des bases diffĂ©rentes. Ces deux mĂ©thodes ont Ă©tĂ© employĂ©es. En MinĂ©ralogie, avait rangĂ© les sels dâaprĂšs les bases au lieu de dire sulfate de chaux, il disait chaux sulfatĂ©e. En Chimie, on aime mieux les ranger dâaprĂšs les acides, parce que les acides sont en gĂ©nĂ©ral plus faciles Ă dĂ©composer. Ainsi, nous rangerons les sels de maniĂšre Ă former autant de groupes que dâacides diffĂ©rens nous mettrons donc ensemble tous les sels formĂ©s par lâacide sulfurique et les diffĂ©rentes bases, et nous les nommerons sulfates.; nous mettrons Ă©galement ensemble tous les carbonates, etc. ; nous examinerons les caractĂšres des divers groupes, et ensuite ceux, des espĂšces. En parlant des sels, nous ne pouvons pas avoir pour but dâĂ©tudier ces corps dans tous leurs dĂ©tails, ils sont trop nombreux. Sâil fallait les mettre en contact avec tous les corps, ce serait une Ă©tude longue et sans utilitĂ© il faut les dĂ©finir, les caractĂ©riser; et si un petit nombre de caractĂšres 22 COURS suffit pour distinguer un corps, nous nous eri contenterons. Ainsi, caractĂ©riser un corps, câest donner les caractĂšres saillans qui le reprĂ©sentent; de sorte que lâĂ©tude des sels comprend leurs dĂ©finitions et leurs propriĂ©tĂ©s les plus saillantes. Les caractĂšres que prĂ©sentent les sels sont de deux ordres les caractĂšres gĂ©nĂ©riques, propres Ă tous les sels formĂ©s par un mĂȘme acide ; et les caractĂšres spĂ©cifiques , qui sont dĂ©terminĂ©s plus particuliĂšrement par la prĂ©sence de la base. Ces caractĂšres se composent de propriĂ©tĂ©s qui sont ou chimiques ou physiques. Par propriĂ©tĂ©s physiques , on entend toutes celles quâon peut remarquer sans altĂ©rer le corps, comme la forme, la couleur, la saveur qui, en gĂ©nĂ©ral, dĂ©pend plus de la base que de lâacide, comme dans tous les sels de magnĂ©sie, qui sont caractĂ©risĂ©s par une amertume particuliĂšre; lâodeur, la densitĂ©, lâaction sur la lumiĂšre ou la rĂ©fraction, la fusibilitĂ© , la volatilitĂ©. Les propriĂ©tĂ©s chimiques sont la maniĂšre dont DE CHIMIE. 23 les sels se comportent avec lâeau, câest-Ă -dire, eu general, lâaction des dissolvans. Câest un grand point dans lâhistoire des sels, de connaĂźtre sâils sont solubles dans lâeau , et en quelle quantitĂ© ; cela dĂ©termine les moyens de sĂ©paration et de combinaison. Ce que je dis de lâeau sâentend de tous les dissolvans ; de lâalcool, dont on se sert beaucoup pour dissoudre les sels , des acides. Dans les propriĂ©tĂ©s chimiques, il faut encore ranger lâaction de la chaleur, de lâair, des corps â " simples, des acides et des bases. LâĂ©tude dâun sel sera terminĂ©e par son histoire naturelle, câest-Ă -dire par les circonstances oĂč il se trouve dans la nature. En gĂ©nĂ©ral, la dĂ©nomination chimique fait connaĂźtre sa composition quand je dis sulfate de potasse, vous entendez de quel corps je veux parler. Mais il y a beaucoup de sels qui sont avec excĂšs dâacide ou de base ; il y en a qui sont ce quâon nomme hydratĂ©s, câest-Ă -dire combinĂ©s avec lâeau. Les propriĂ©tĂ©s peuvent donc aussi dĂ©pendre de la prĂ©sence de lâeau on sera donc H COURS forcĂ© de dire sel hydratĂ© ou non. Vous ĂȘtes familiers avec la plupart de ces propriĂ©tĂ©s ; nous ne devons nous en occuper quâautant quâelles se rapportent Ă lâĂ©tude des sels. Nous exprimerons la composition des sels dâune maniĂšre simple par les atomes, en faisant connaĂźtre sâils sont neutres, acides ou basiques ; les quantitĂ©s dâeau seront de mĂȘme exprimĂ©es atomiquement. Autrefois, on donnait les quantitĂ©s pondĂ©rales prises sur cent parties il Ă©tait difficile de retenir de pareils nombres. Lâaction de la chaleur comprend plusieurs phĂ©nomĂšnes , comme la fusibilitĂ©, la volatilitĂ©; propriĂ©tĂ©s auxquelles nous donnons une grande importance. Mais, en Ă©tudiant lâaction de la chaleur sur ces corps, on observe un phĂ©nomĂšne que ne prĂ©sentent pas tous les sels, et qui, par cela mĂȘme, devient un caractĂšre câest la dĂ©crĂ©pitation. Si lâon jette du sel marin sur des charbons chauds, il saute en Ă©clats en pĂ©tillant ce phĂ©nomĂšne est souvent une preuve de lâabsence de l 'eau chimique dans le sel, câest-Ă -dire que, le DE CHIMIE. 25 plus souvent, les sels hydratĂ©s ne dĂ©crĂ©pitent pas. Je ne dis pas cependant que tout sel qui ne contient pas dâeau , dĂ©crĂ©pite; cela serait faux. A quoi est dĂ» ce phĂ©nomĂšne ? On peut lâattribuer Ă deux causes. Les sels, en gĂ©nĂ©ral, se forment au milieu de lâeau ; il se peut que les molĂ©cules, en sâagrĂ©geant, ne lâexpulsent pas entiĂšrement ; il en reste, mais des quantitĂ©s si petites, quâon ne peut les Ă©valuer au-delĂ de quelques milliĂšmes. Ainsi un sel quâon nommera anhydre pourra cependant contenir quelques milliĂšmes dâeau. Cette eau nâest pas considĂ©rĂ©e comme chimique, et aujourdâhui on a un moyen de reconnaĂźtre lâeau en combinaison chimique; câest quâelle soit en proportions dĂ©finies. Cette eau est interposĂ©e entre les lames des cristaux, et lâon conçoit que quand on jette un sel de cette nature sur des charbons ardens, lâeau peut prendre lâĂ©tat de fluide Ă©lastique et briser le sel. Cette explication est admise; mais je fais remarquer quâil peut y avoir dĂ©crĂ©pitation sans quâelle soit due Ă la volatilitĂ© de lâeau. En effet, 26 COURS il y a des corps solides vitrifiĂ©s dans lesquels on ne peut supposer de lâeau ; cependant, ils peuvent se briser et dĂ©crĂ©piteiâ, comme la larme batavique quâon rĂ©duit en parcelles en brisant seulement la queue. On peut attribuer ce phĂ©nomĂšne Ă lâaction de la chaleur qui agit inĂ©galement par la dilatation. La chaleur peut encore agir chimiquement en sĂ©parant lâeau de cristallisation quyest retenue trĂšs faiblement dans les corps, et qui peut ĂȘtre expulsĂ©e par la seule chaleur de lâatmosphĂšre ou Faction hygromĂ©trique. On reconnaĂźt facilement quand un sel contient de lâeau; il suffit pour cela de le placer dans un tube fermĂ© Ă lâune de ses extrĂ©mitĂ©s, et de chauffer; et lâeau, sâil en contient, se vaporise et se dĂ©pose Ă la partie supĂ©rieure sous forme de gouttelettes. Quelque petite que soit la quantitĂ© dâeau, on peut la reconnaĂźtre de cette maniĂšre. Dâautres fois, la chaleur agit en dĂ©terminant un nouvel arrangement entre les molĂ©cules. Lâaction de lâeau sur les sels est des plus remar- DE CHIMIE. 2 7 quabĂźes, car elle comprend la solubilitĂ© et la cristallisation. On mesure la solubilitĂ© en prenant, par exemple, ioo parties dâeau , et cherchant la quantitĂ© de chaque sel quelles peuvent dissoudre. Lâeau dissout en gĂ©nĂ©ral les corps en quantitĂ© variable, suivant que sa tempĂ©rature est plus ou moins Ă©levĂ©e ; il y a cependant quelques sels qui se dissolvent mieux Ă froid quâĂ chaud, tels que le sulfate de soude et le sĂ©lĂ©niate de soude; il faut donc faire une expĂ©rience pour chaque tempĂ©rature dĂ©terminĂ©e , afin dâobtenir le point de saturation. Mais le sel peut ĂȘtre hydratĂ© ou anhydre; il faut donc examiner le sel quand il est cristallisĂ©, et, sâil se sĂ©pare anhydre, on dira que lâeau a dissous tant de parties de sel anhydre ; mais, en gĂ©nĂ©ral, il se sĂ©pare avec son eau de , cristallisation, et alors on dit que câest un sel hydratĂ©. Ainsi, la solubilitĂ© sera apprĂ©ciĂ©e en Ă©valuant le sel tel quâil se sĂ©pare du dissolvant. On peut faire cette expĂ©rience de deux maniĂšres dâabord en tenant de lâeau pure Ă une tempĂ©rature constante avec un excĂšs de sels, 28 COURS pendant assez long-temps pour quâelle soit saturĂ©e ; en opĂ©rant, par exemple, dans un matras au bain-marie, dont on dĂ©termine la tempĂ©rature au moyen dâun thermomĂštre, dĂ©cantant la liqueur dans un matras pesĂ©, le pesant de nouveau, et faisant Ă©vaporer Ă siccitĂ© ; ou bien en faisant une dissolution saturĂ©e Ă une certaine tempĂ©rature , par exemple, 20°, et exposant la liqueur Ă une tempĂ©rature plus basse, comme io°, dĂ©cantant la liqueur, et lâĂ©vaporant Ă siccitĂ© comme prĂ©cĂ©demment. On trouve beaucoup de sels qui contiennent de lâeau de cristallisation ; en les chauffant, lâeau qui est Ă lâĂ©tat solide va agir comme dissolvant, de maniĂšre que le sel qui Ă©tait solide, exposĂ© Ă la chaleur, va fondre câest lĂ ce quâon nomme la fusion aqueuse; elle est dĂ©terminĂ©e par la prĂ©sence de lâeau dans le sel. Le sel anhydre peut ensuite fondre Ă la chaleur rouge, de sorte que le sel qui vient de subir la fusion aqueuse Ă une tempĂ©rature modĂ©rĂ©e, fondra souvent encore si on lâexpose Ă une tempĂ©rature trĂšs Ă©levĂ©e, et il Ă©prouve DE CHIMIE. 2 9 alors ce quâon nomme la fusion ignĂ©e. Si lâon jette du sulfate de soude sur un corps incandescent, il subit la fusion aqueuse, et prĂ©sente bientĂŽt du sulfate anhydre; si lâon porte celui-ci Ă une haute tempĂ©rature, il subira la fusion ignĂ©e. Lâalcool est un dissolvant qui agit sur un certain nombre de sels ; mais il ne dissout bien que ceux que lâeau dissout facilement et quâon nomme dĂ©liquescens cela fait quâil peut servir pour sĂ©parer quelques sels les uns des autres. Ainsi, si lâeau dissout deux sels, et que lâalcool nâen puisse dissoudre quâun, on pourra lâemployer pour les sĂ©parer. Je dois faire remarquer que lâaction dissolvante de lâalcool varie en raison de sa nature, câest-Ă - dire des proportions dâeau et dâesprit-de-vin quâil contient. On peut dire que lâalcool absolu ne dissout presque point de sel ; mais il en dissout dâautant plus, quâil est plus aqueux. Ainsi, on conçoit quâavec lâalcool on peut avoir une infinitĂ© de dissolvans. Il sâensuit que quand on dit quâun corps est soluble dans lâalcool, il faut faire con- 3o COURS DE CHIMIE. naĂźtre la nature de lâalcool employĂ©. On se sert, en gĂ©nĂ©ral, de lâesprit-de-vin f. Voici uite dissolution de nitrate de potasse lâalcool ne dissout pas ce sel si jây verse de lâalcool, je vais affaiblir lâaction de lâeau sur le sel, et le nitrate va se dĂ©poser. RĂ©ciproquement, il y a des corps que lâalcool dissout, et que lâeau ne peut dissoudre, en sorte quâen y versant de lâeau, on met le sel en libertĂ©. Nous avons dit que les acides sont aussi des dissolvans. VoilĂ du phosphate de chaux je pourrais verser dessus de lâeau, en telle quantitĂ© que je voudrais, sans en dissoudre une quantitĂ© sensible ; si jây verse un acide, je le dissoudrai trĂšs bien. Nous avons donc trois espĂšces de dissolvans ; le plus faible est lâalcool, et les acides forment le plus puissant. IMPRIMERIE DE IIĂZARD-COURC 1ER, rue >6799 Cet atome de bore sâunit Ă deux atomes dâoxigĂšne pour former lâacide borique.. 2,0000 Poids de lâatome dâacide borique...... 2,6799 »E CHIMIE. i3 Cet atome dâacide borique pesant 2,679g, su nit Ă un atome de soude pesant 3,9089 pour former lâatome de borax, qui par consĂ©quent pĂšse 6,5888. Les borates ont les caractĂšres suivans quand on les expose Ă lâaction de la chaleur, ils entrent en fusion Ă une chaleur dâun rouge cerise, et la plupart donnent un verre transparent, sans altĂ©ration ; au moins nây en a-t-il quâun petit nombre, comme ceux formĂ©s parles oxides rĂ©ductibles, qui pourraient ĂȘtre dĂ©composĂ©s eux-mĂȘmes, et lâon a peu fait dâexpĂ©riences Ă cet Ă©gard; les autres ne sontpas altĂ©rĂ©sĂ la plus haute tempĂ©rature. Parmi les corps combustibles, nous indiquerons lâhydrogĂšne, qui peut les dĂ©composer Ă une chaleur pres- que blanche, en donnant naissance Ă de lâeau, en rĂ©duisant lâacide et la base, et transformant le borate en borure, comme cela arrive pour le borate de fer, et probablement pour ceux des autres mĂ©taux. On peut obtenir des effets analogues avec le charbon. On voit quâen traitant le borate par lâhydrogĂšne, on a deux affinitĂ©s celle de lâhydrogĂšne pour lâoxigĂšne, et celle du bore pour le mĂ©tal. Les acides dĂ©composent presque tous les ho- COUR'S *4 rates. Lâacide carbonique, dans les circonstances ordinaires, ne peut cependant les dĂ©composer; car il est trĂšs volatil, et se dissout dans lâeau en petite quantitĂ©. Si lâon fait usage de lâacide sulfurique ou de lâacide nitrique, qui sont trĂšs solubles, ilssâem- parent de la base, suivant les lois que nous avons posĂ©es lâacide borique est mis en libertĂ©, et, sâil nây a pas assez dâeau pour le dissoudre, il se prĂ©cipite. Lâacide carbonique peut aussi dĂ©composer les borates, si on lâa rendu liquide par la pression. Un caractĂšre essentiel de ces sels, câest quâil ne se produit pointdâeffervescence en y versant un acide. Il est vrai que câest un caractĂšre commun aux autres acides fixes, comme lâacidephosphorique, ar- sĂ©nique, sulfurique; mais, comme ceux-ci ont des caractĂšres particuliers, il nâest pas possible de les confondre. Dâailleurs, les borates ainsi dĂ©composĂ©s par les acides donnent pour rĂ©sultat de lâacide borique en Ă©caille nacrĂ©e, caractĂšre remarquable. Voici une autre expĂ©rience quâon rĂ©pĂšte souvent pour constater la prĂ©sence de lâacide borique. On peut verser sur une trĂšs petite quantitĂ© dâun sel de cet acide en dissolution de lâacide sulfu- DE CHIMIE. l5 rique ; lâacide borique se se'pare si ensuite on y trempe un papier, celui-ci aura acquis la propriĂ©tĂ© de brĂ»ler avec une flamme verte. Cette couleur verte se reconnaĂźt encore en traitant lâacide borique par le chalumeau. Les borates sont en gĂ©nĂ©ral peu solubles; on doit cependant excepter ceux qui sont formĂ©s par la potasse, la soude et lâammoniaque, qui donnent lieu Ă des sels solubles. Sâils sont Ă lâĂ©tat de sous- sels, ils peuvent avoir un autre degrĂ© de solubilitĂ©. On peut donc reconnaĂźtre, Ă lâaide de ce caractĂšre, si les borates sont formĂ©s dâune de ces bases. Les borates sont insolubles dans lâalcool ; les acides les dissolvent, au contraire, avec facilitĂ©. Ainsi, si je verse un excĂšs de borate dans lâeau, il va se prĂ©cipiter, et si jâajoute h cette eau un peu dâacide, tout le sel dĂ©posĂ© va se dissoudre. Puisque les acides dissolvent les borates, on voit quâils ne peuvent point former de prĂ©cipitĂ© en prĂ©sence dâun acide. On ne trouve dans la nature que deux sortes de borates, qui sont le borax et le boracite , quâon trouve dans les montagnes gypseuses. Nous venons de donner les caractĂšres des bo- COURS iG rates neutres; mais ces bases peuvent prendre une nouvelle quantitĂ© dâacide pour former un bi- borate. Autrefois, on appelait cebi-borate simplement borate j et lâon nommait lâautre sous-borate. Les bi-borates ont quelques caractĂšres particu- 1 iers ; on les reconnaĂźt Ă leur saveur, qui est moins alcaline, et Ă leur plus grande solubilitĂ©. Ils sont aussi en gĂ©nĂ©ral plus fusibles ; mais ce qui les distingue surtout, câest quâils renferment une quantitĂ© dâacide double. Nous insisterons peu sur les diverses espĂšces de borates. Le borax est le plus important. Son nom nous vient des Arabes ; il Ă©tait connu dans des temps fort anciens. Tel quâon le trouve dans le commerce, on doit le considĂ©rer comme formĂ© nous donnerons toujours la composition du sel, les propriĂ©tĂ©s en dĂ©couleront naturellement dâun Ă©quivalent dâacide Ă©gal Ă . 2,6799 dâun Ă©quivalent de soude, Ă©gal Ă . 5 ,9089 6,5888 Ce sel renferme cinq Ă©quivalons dâeau, qui Ă©galent.... 5,62398 Equivalent du borax. 12,21278 Ce sel se prĂ©sente sous une forme prismatique. DE CHIMIE. Suivant M. HaĂŒy, câest un prisme Ă base rectangulaire oblique, ou bien un prisme oblique hexaĂšdre, ou bien un prisme octogonal; et, dans ces divers Ă©tats, on est sĂ»r quâil contient la quantitĂ© dâeau dont nous venons de parler. Sa saveur offre Ă la fois quelque chose de doux et dâalcalin. Il jouit de la rĂ©fraction double Ă un haut degrĂ©. Si lâon frotte ces cristaux dans lâobscuritĂ©, il est lumineux comme le sucre, et non comme les silex que lâon choque. Câest ici une lumiĂšre phosphorescente. Ce phĂ©nomĂšne, quâon nomme phosphorescence,, a lieu sans quâil y ait combustion. ExposĂ© Ă la chaleur, comme il renferme cinq proportions dâeau, il commence par se fondre dans son eau de cristallisation, et forme ensuite un liquide visqueux, boursouflĂ© par lâeau qui sâĂ©chappe Ă lâĂ©tat de vapeur; ensuite, au lieu de se dessĂ©cher, comme la plupart des sels, il devient pĂąteux si lâon continue de chauffer, il passe Ă lâĂ©tat liquide, et Ă©prouve la fusion ignĂ©e, dont nous avons parlĂ© dans la leçon prĂ©cĂ©dente. Quand la tempĂ©rature a Ă©tĂ© portĂ©e jusquâau rouge vif, ce borax reste complĂštement liquide sans que le Chim. ' je. Leço». 2 COURS 18 feu le plus violent lui fasse Ă©prouver aucune altĂ©ration, parce quâil nâest ni dĂ©composabĂźe ni volatil. Par le refroidissement, il donne un verre transparent qui se ternit assez promptement Ă Pair. Tous les borates, qui ne se dĂ©composent pas par la chaleur, se fondent de lĂ mĂȘme maniĂ©rĂ©, et donnent tin verre qui est incolore, toutes lĂšs fois que lâoxide du sel nâest pas colorĂ©; dans le cas contraire, le verre a une couleur dĂ©pendante de lâoxide quâil contient. Lâeau dissout assez bien ce sel; mais on nâa pas fait beaucoup dâexpĂ©riences Ă cet Ă©gard. A la tempĂ©rature ordinah'e, lâeau en dissout un sixiĂšme de son poids, et la moitiĂ© Ă la tempĂ©rature de lâĂ©bullition. A lâair, il sâaltĂšre, devient opaque Ă sa surface dâabord, et, aprĂšs un temps assez long, jusque dans lâintĂ©rieur de la masse. Quelquefois, les cristaux conservĂ©s pendant plusieurs annĂ©es tombent tout-Ă -fait en poudre. Cependant la la matiĂšre que lâon obtient nâest pas un sel tout- Ă -fait anhydre ; il retient encore une certaine quantitĂ© dâeau, qui varie suivant lâĂ©tat hygromĂ©trique. Nous ne citerons que le charbon, comme DE CHIMIE. *9 pouvant dĂ©composer le borax Ă une haute tempĂ©rature, et produire mĂȘme du bore. Les acides, en contact avec le borax, sâemparent de sa base et chassent lâacide borique. Je lâai dĂ©jĂ dit en traitant des caractĂšres du genre. Lâacide borique, ainsi prĂ©cipitĂ©, est impur; il contient, par exemple , du sulfate de soude , quand on sâest servi d ? acide sulfurique pour sa prĂ©paration ; il faut le jeter .sur un filtre, et laisser Ă©goutter la liqueur qui lâimprĂšgne, puis le laver, le redis- soudre, et le faire cristalliser; puis laver les cristaux avec de lâeau, jusquâĂ ce que les eaux du lavage ne dorment plus par un sel de barium de prĂ©cipitĂ© insoluble dans lâacide nitrique. Les eaux de lavage sont ensuite Ă©vaporĂ©es, et fournissent une nouvelle quantitĂ© dâacide. Quand on opĂšre en petit, on perd beaucoup par ces lavages ; mais en grand les eaux servent de nouveau , et lâon parvient Ă extraire la presque totalitĂ© de lâacide borique que contenait le sel. âą Le borax est prĂ©cieux par la propriĂ©tĂ© quâil a de dissoudre les oxides mĂ©talliques et de se combiner avec eux. Celte dissolution se fait Ă chaud. 20 COURS On prend le borax dessĂ©chĂ© ou fondu ; on le rĂ©duit en poudre impalpable, on le mĂȘle avec les oxides, et en fondant au chalumeau si lâon opĂšre en petit, ou dans un creuset si lâon emploie de plus grandes quantitĂ©s, on obtient du borax colorĂ© de diverses maniĂšres; bleu avec le cobalt, jaunĂątre avec le fer, vert, bleu ou rouge avec le cuivre, etc. On connaĂźt ainsi parle borax, et ce moyen est employĂ© en minĂ©ralogie, lâoxide que renferment les corps que lâon traite. Comme on connaĂźt aujourdâhui la composition du borax , quâon sait la quantitĂ© dâacide quâil renferme, quand on voudra lâextraire, il faudra Calculer la quantitĂ© dâacide sulfurique nĂ©cessaire pour neutraliser la base, et mettre lâacide Ă nu. On peut aussi procĂ©der de la maniĂšre suivante on prend un papier rĂ©actif quâon rend paresseux, câest-Ă -dire quâon rend moins sensible Ă Faction des acides en lâimprĂ©gnant de carbonate de potasse; de temps en temps on le plonge dans le liquide lâacide borique mis en libertĂ© sature lâalcali dont le papier est imprĂ©gnĂ©; mais aussitĂŽt que lâacide sulfurique est en DE CHIMIE. 2 I excĂšs, le papier rougit, et alors on doit sâarrĂȘter. Parmi les bases qui forment des borates, la potasse, la soude et lâammoniaque donnent lieu Ă des sels solubles ; au contraire, la baryte, la strontiane et la chaux forment des sels insolubles. Si lâon verse dans une dissolution de borax lâune de ces derniĂšres bases, la baryte, par exemple, on aura un prĂ©cipitĂ©; car lâacide doit se partager entre les deux bases, et la baryte forme des sels qui ne peuvent rester en dissolution dans lâeau. Nous placerons Ă cĂŽtĂ© du borax un autre sel qui est aussi un borate, et quâon ne fabrique que depuis lâannĂ©e 1818, mais dont on fera, Ă lâavenir, un grand usage. On le forme en se servant dâune dissolution de borax ordinaire, que lâon fait cristalliser dans des circonstances diffĂ©rentes. Pour cela, on prend le borax cristallisĂ© Ă une tempĂ©rature ordinaire, on le fait dissoudre Ă chaud, puis on fait refroidir lentement en enveloppant le vase , pour avoir de beaux cristaux. Les cristaux se forment peu Ă peu; on arrĂȘte la cristallisation Ă 5 o°, et lâon enlĂšve lâeau-mĂšre. On laisse ensuite cette dissolution cristalliser COURS 2 2 de nouveau. On a deux cristallisations tout-Ă - fait differentes. A la tempĂ©rature ordinaire, nous obtenions des prismes hexaĂšdres ; ici nous obtiendrons l'octaĂšdre rĂ©gulier. En examinant la composition de ce deuxiĂšme sel, on trouve quâil lâenferme moitiĂ© moins dâeau ; aussi est-il plus pesant. Ce composĂ© est prĂ©cieux pour les arts, en raison de sa duretĂ©; car les orfĂšvres qui emploient le borax pour les soudures, sont obligĂ©s de le rĂ©duire en poudre, et, comme il Ă©clate, ils 1 en perdent beaucoup. Celui-ci, au contraire, se divise assez bien et nâĂ©clate pas; aussi aime-t-ou mieux le payer plus cher. M. Payen a trĂšs bien dĂ©crit ce corps, et a fait voir que la quantitĂ© dâeau quâil renferme est diffĂ©rente, comme nous venons de le dire. Câest lĂ un exemple remarquable , qui fait voir quâune diffĂ©rence de tempĂ©rature suffit pour donner des cristaux de formes et de proportions diffĂ©rentes. Nous aurons plusieurs fois occasion de faire la mĂȘme observation. Le borax se trouve dans la nature. Divers voyageurs nous ont appris comment on le recueille. Il parait certain qu'il vient du centre du DE CHIMIE. 25 Thibet, caries vallĂ©es dans lesquelles on le trouve sont entourĂ©es de montagnes constamment couvertes de neiges. On sâaccorde Ă dire quâil se trouve dans de petits lacs ou Ă©tangs assez nombreux, dont quelques-uns peuvent avoir deux Ă trois lieues de tour; que lĂ sont des eaux si chaudes quâon ne peut y tenir la main. On prend ces eaux pendant lâhiver, on les met dans des rĂ©servoirs lâeau sâĂ©vapore par Faction de lâair, et le borax se dĂ©pose sous forme hexaĂšdre oblique ; câest le borax brut ou tinckal. Ce sel est ensuite portĂ© dans lâIndostan, dâoĂč il passe en Europe. On en fait venir aussi de la Chine. On le raffinait dâabord en Hollande, on lâa ensuite raffinĂ© en France. Il doit son impuretĂ© Ă du sel marin et Ă une matiĂšre huileuse. On trouvera, dans le Journal de Pharmacie , tome iv , page 97, et dans les Annales de Chimie et de Physique, un mĂ©moire contenant les procĂ©dĂ©s de raffinage qui ont Ă©tĂ© proposĂ©s. Les opĂ©rations quâon fait pour le purifier ont pour but de nettoyer la surface. Pour en donner une idĂ©e, il suffit de dire que la matiĂšre hui- COURS DE CHIMIE. 2i leuse qui se trouve Ă la surface est de'truite par la chaleur, quâelle se carbonise, et quâensuite si lâon fait dissoudre dans lâeau et cristalliser, on a le borax tout-Ă -fait pur. Câest un moyen simple que lâon pourrait employer. Nous nâavons rien Ă dire des autres borates ; il suffit de savoir quâon peut les faire tous par double Ă©change ou dĂ©composition. Jâexpliquerai dans la prochaine leçon ce qui se produit dans ces opĂ©rations. Parmi les borates dont il me reste Ă parler, il y en a un remarquable par ses propriĂ©tĂ©s; on le trouve dans la nature câest le boracite. On lâa nommĂ© quartz de LunĂ©bourg. Il est en prismes octogones tics durs, tout-Ă -fait anhydres. Quatre angles sont tronquĂ©s et quatre ne le sont pas. Il fait feu au briquet. Si on le chauffe, il devient Ă©lectrique aux angles tronquĂ©s se rend lâĂ©lectricitĂ© positive ; lâĂ©lectricitĂ© nĂ©gative se rend aux angles non tronquĂ©s. IMPRIMERIE DE HUZ ARD-COtTRCIER 9 rue du Jardinet, n 9 12. 3 e LEĂON. - l8 AVRIL. COURS DE SOMMAIRE. Ues carbonates. â Proportions de lâacide carbonique dans les carbonates. â CaractĂšres des carbonates. â Action des corps simples. â SolubilitĂ© des carbonates. â Carbonate de chaux. â Ses caractĂšres ; action des dissolvans. â Fabrication de la chaux. â Moyen de fondre le carbonate de chaux. â ManiĂšre dont se forment les carbonates de chaux. â Aragonite, ou chaux carbonatĂ©e. â Ses propriĂ©tĂ©s. â Substances formĂ©es par le carbonate de chaux. â Bicarbonate de chaux. â Carbonate de baryte. â Ses caractĂšres. â Action des acides. â Action de lâeau. â Carbonate de strontiane. â Ressemblance de ce sel avec le prĂ©cĂ©dent. âSes caractĂšres. â-Action de lâeau. â Carbonate de potasse. â Ses caractĂšres; moyen de le faire cristalliser. â Action de lâeĂ u, du charbon. â Fabrication de ce sel; moyen de le purifier. â Bicarbonate de potasse. â Ses caractĂšres ; moyen de lâobtenir. â Carbonate de soude. â Ses caractĂšres. â Action du phosphore sur ce sel. GENRE CARBONATE. Dans cette sĂ©ance, nous allons nous occuper des combinaisons de Y acide carbonique avec les bases. Chim âą 3 e leçon. 1 2 COUliS Lâacide carbonique se combine avec les bases en diverses proportions, pour former des carbonates j des bicarbonates et des sesquicarbo- nates. Les carbonates sont formĂ©s dâun Ă©quivalent dâacide et un Ă©quivalent de base ; les bicarbonates dâun de base et deux dâacide ; les sesquicarbonates dâun de base et un et demi dâacide. Lâatome dâacide est.. 2,76440 Il renferme deux atomes dâoxigĂšne. 2 Ce qui rĂ©duit lâĂ©quivalent du carbone Ă ... 0,7644 Ces trois genres de sels ont des caractĂšres qui leur,sont tout-Ă -fait communs; en sorte que lâon ne peut bien les distinguer les uns des autres que par lâanalyse, en dĂ©terminant la quantitĂ© dâacide; ce quâon peut faire en cherchant dâabord celle de la base, et dĂ©terminant ensuite le rapport de lâacide Ă la base. Voici les caractĂšres qui appartiennent Ă ces divers sels exposĂ©s Ă lâaction de la chaleur, tous perdent leur acide carbonique, exceptĂ© ceux de DE CHIMIE. 3 potasse, de soude, de lithine et de baryte. Les carbonates de ces mĂȘmes bases qui contiennent plus dacide, le perdent quand on les expose Ă lâaction de la chaleur, et reviennent Ă FĂȘtĂąt de carbonates simples. Ceux qui ne cĂšdent pas leur acide par lâaction seule de la chaleur, peuvent cependant ĂȘtre dĂ©composĂ©s par le charbon, qui, sous lâinfluence de la chaleur, enlĂšve Ă lâacide carbonique la moitiĂ© de son oxigĂšne, et produit du gaz. oxide de carbone. Ainsi, nous dirons quâils sont tous dĂ©composĂ©s par le charbon. Parmi les corps simples, le chlore, le brome, le phosphore, le soufre, lâiode, et, comme nous venons de le dire, le charbon, dĂ©composent les carbonates, mais en donnant lieu Ă des produits diffĂ©rens, que nous ferons connaĂźtre Ă lâoccasion. Ce quâil y a de plus important Ă connaĂźtre dans lâhistoire des carbonates, câest la maniĂšre dont ils se comportent avec les acides. Il nây en a aucun qui, dans des circonstances convenables, rĂ©siste Ă leur action et ne soit dĂ©composĂ© par eux. Si 3e Leçon. 1 * âą 4 eotJfts nous prenons Fackle sulfurique pour exemple, il dĂ©gagera du gai; carbonique, et formera un sulfate; il se produira en mĂȘme temps une effervescence trĂšs grande; mais ici lâon ne remarque aucune odeur, et câest mĂȘme un caractĂšre distinctif si lâon avait, par exemple, de lâhydro- sulfatĂš, il se produirait une odeur dâoeufs pourris. VoilĂ du carbonate de chaux; en versant dessus de lâacide sulfurique, nous aurons une effervescence lente, parce que ce sel est peu soluble. On ne sent aucune odeur; lâacide carbonique qui produit celte effervescence se dĂ©gage comme de la biĂšre et des autres liqueurs qui le contiennent. Les minĂ©ralogistes Se servent beaucoup de ce caractĂšre pour reconnaĂźtre lĂ©s carbonates. Parmi les carbonates , quelques-uns sont solubles dans lâeau ; ce sont ceux formĂ©s par la potasse, la soudĂ© et lâammoniaque, alcalis Ă©minemment Solubles. Ces trois basĂ©s forment dĂ©s sels en diverses proportions avec lâacide carbonique, mais toujours solubles. La lithine donne lieu Ă un sel qui nâest pas trĂšs solublĂ© ; les autres DE CHIMIE. 5 bases ou oxides mĂ©talliques forment des carbonates insolubles. Les carbonates de sonde, de potasse et dâammoniaque, qui sont solubles dans lâeau, le sont peu dans lâalcool, mais ils se dissolvent fort bien dans les acides faibles. Commençons par lâacide carbonique on sait que lâeau peut tenir jusquâĂ ioo volumes de cet acide. Si nous ayons une eau chargĂ©e dâacide carbonique, et que, nous y placions du carbonate, il se dissout. Ainsi nous dirons, en gĂ©nĂ©ralisant, que les carbonates se dissolvent dans une eau chargĂ©e dâacide, pourvu que cet acide soit faible. Si nous prenons un acids concentrĂ©, nous aurons une vive effervescence ; cela tient Ă ce que la base se partage entre les deux acides, comme nous lâavons dit. Si nous versons une quantitĂ© dâacide sulfurique Ă©gale Ă la moitiĂ© de la quantitĂ© dâacide qui est dans le sel, la base va se partager entre les deux acides, et si lâacide carbonique est en trop grande quantitĂ© pour demeurer dans lâeau, il sâĂ©chappe; si, au contraire, la quantitĂ© dâeau est suffisante, 6 COUBS lâacide restera, et il nây aura pas dâeffervescence. Dans cette expĂ©rience, nous nâavons pas du carbonate pur, mais un mĂ©lange de carbonate et de sulfate. VoilĂ les caractĂšres gĂ©nĂ©riques de ces sels, câest- Ă -dire ceux qui appartiennent Ă toutes les espĂšces du genre. Nous allons faire lâhistoire des espĂšces, et nous commencerons par le carbonate de chaux. Le carbonate de chaux est formĂ© dâun atome dâacide carbonique et dâun atome de chaux , ou Ă©quivalent. Je dĂ©sirerais que nous pussions nous familiariser avec ce mot Ă©quivalent, parce quâil indique que nous pouvons indiffĂ©remment nous servir de telle ou telle base, pourvu que nous prenions les quantitĂ©s correspondantes.] LâĂ©quivalent dâacide carbonique est. 2,7644° LâĂ©quivalent de chaux est. 3,56o 19 Atome du carbonate de chaux.... 6,3245g. La rĂ©union des deux atomes forme une molĂ©cule composĂ©e, qui est celle de carbonate de chaux DE CHIMIE. 7 Le carbonate de chaux se pre'pare dans les laboratoires, en mĂȘlant la base et lâacide; on lâobtient sous forme pulvĂ©rulente Ă l'Ă©tat de craie. On ne peut le faire cristalliser, parce quâil est insoluble; mais la nature, Ă laquelle le temps ne manque pas, fournit le carbonate de chaux cristallisĂ© en abondance. On le trouve sous un grand nombre de formes variĂ©es, mais qui peuvent toutes ĂȘtre ramenĂ©es Ă une principale, le rhomboĂšdre , comme dans le spath dâIslande, et que Haiij appelait forme primitive; un rhomboĂšdre dont les angles ont io5° 5o r et 74 ° 55b Ge carbonate a la propriĂ©tĂ© de se diviser parallĂšlement Ă toutes les faces de cette forme primitive dĂ©rivent toutes les autres. Ce carbonate se prĂ©sente souvent sous la forme dâun prisme hexaĂšdre rĂ©gulier et sous beaucoup dâautres formes diffĂ©rentes; mais il suffit de savoir que le carbonate de chaux peut cristalliser et prendre les formes les plus variĂ©es. Le carbonate de chaux, en raison de son insolubilitĂ©, â nâa point de saveur. Nous pouvons dire, en gĂ©nĂ©ralisant, que la saveur suppose de la solubilitĂ©= 8 cours La densitĂ© de ce corps est 2,5 Ă 2 , 8 . Il est remarquable de voir le mĂȘme minĂ©ral, avec la mĂȘme composition, varier ainsi de poids; mais il peut y avoir erreur dans la dĂ©termination on sait aussi que les cristaux, suivant les circonstances oĂč ils se forment, prennent des densitĂ©s diffĂ©rentes. Dans le sel qui nous occupe, câest mĂȘme un caractĂšre; car cette densitĂ© donne lieu Ă un sel plus dur, qui raie le sulfate de chaux. On peut mĂȘme distinguer le stuc du carbonate de chaux ou marbre, en ce que lâongle suffit pour rayer le premier, tandis que le second possĂšde une assez grande duretĂ©. Quand on regarde Ă travers le spath dâIslande, on voit deux images câest lâeffet de la double rĂ©fraction. Ce sel est peu soluble dans lâeau celle-ci nâen prend que 3 Ă 4 milliĂšmes. Si on le place dans de lâeau acidulĂ©e, il va se dissoudre facilement. Dans cet Ă©tat, en raison de sa transe parence, on ne croirait pas que lâeau contĂźnt quelque corps Ă©tranger. Ce phĂ©nomĂšne est produit par la nature ; nous en avons mĂȘme des preuves DK CHIMIE. 9 auprĂšs de nous les eaux dâArcueii renferment du carbonate de chaux en dissolution dans lâacide carbonique; cela est mĂȘme trĂšs sensible Ă la source ; mais lâeau, dans son cours, abandonne son acide carbonique. On sait quâĂ lâair ce gaz se dĂ©gage; il se dĂ©gage aussi par lâaction delĂ chaleur. Dans cette circonstance, le carbonate, qui Ă©tait, dissous Ă la faveur de lâacide carbonique, est prĂ©cipitĂ© et encrasse les vases qui le renferment. On trouve frĂ©quemment dans la nature le carbonate de chaux en dissolution dans des eaux minĂ©rales. Les eaux dâArcueil perdent leur acide carbonique par lâaction de la chaleur, et de temps Ă autre on est obligĂ© de dĂ©gager les tuyaux du carbonate qui sây dĂ©pose. Les eaux de la Seine contiennent aussi de ce sel, lors mĂȘme quâelles sont filtrĂ©es. On trouve des eaux tellement chargĂ©es de ce carbonate, quâavec le temps elles finissent par former de vastes constructions. Il existe en France des eaux de ce genre, quâon dĂ©signe par le nom de minĂ©rales. On trouve, prĂšs de Clermont, une IO COURS source dâeau minĂ©rale renfermant du carbonate de chaux; elle est un peu chaude , elle fume mĂȘme je nâen sais pas exactement la tempĂ©rature, mais elle peut ĂȘtre de a5°. Ses eaux, au contact de lâair, perdent leur acide carbonique et dĂ©posent le carbonate. On expose dans ces eaux des feuilles, des plantes, des animaux, et au bout dâun mois ou six semaines, ces objets sont couverts de carbonate de chaux et paraissent pĂ©trifiĂ©s. On trouve aussi de ces eaux en Toscane, aux bains de Saint-Philippe. Le carbonate de chaux est dĂ©composĂ© par la chaleur rouge, et câest sur ce fait que repose la fabrication de la chaux. Il suffit de prendre de la pierre calcaire, câest-Ă -dire une combinaison dâacide carbonique et de chaux, et de lâexposer Ă une bonne chaleur rouge ; car Ă un rouge obscur, le gaz ne se dĂ©gage pas. Les carbonates qui nâabandonnent pas leur acide sous lâinfluence de la chaleur se fondent quand on les expose Ă une chaleur suffisante. Si lâon pouvait conserver Ă la chaux son acide carbonique, on pourrait la DE CHIMIE. I I fondre ; mais comment empĂȘcher lâacide de se dĂ©gager? Câest en la plaçant dans des vases hermĂ©tiquement fermĂ©s. On peut se servir de la craie ou carbonate de chaux sans agrĂ©gation , que lâon place dans un canon de fusil ; on forge lâextrĂ©mitĂ© du canon, afin quâil soit bien fermĂ© en portant pendant long-temps cet appareil Ă une tempĂ©rature dâun rouge cerise, on fera fondre la craie. Si ensuite on laisse refroidir lentement, on est tout surpris de retrouver une matiĂšre cristallisĂ©e imitant le plus beau marbrĂ©. Ce fait acquiert une grande importance pour la GĂ©ologie ; car avant quâil eĂ»t Ă©tĂ© observĂ© par sir James Hall, on supposait que tous les carbonates avaient Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s par lâeau; car, disait- on , peuvent-ils devoir leur formation Ă Faction du feu, qui les dĂ©compose si facilement et ne produit que de la chaux vive ? Ainsi, avant cette expĂ©rience, on croyait que tous les carbonates, devaient incontestablement leur formation Ă lâeau il est certain cependant quâil y a beaucoup de pierres calcaires qui sont le rĂ©sultat de dĂ©pĂŽts 12 COURS faits par lâeau, comme Ă Clermont et Ă Sainte- AlĂźyre, oĂč lâon voit un pont de go Ă ioo pieds, dâune hauteur considĂ©rable, formĂ© par les eaux. Il y a des pierres calcaires dont lâorigine ne pourrait ĂȘtre expliquĂ©e par lâaction de lâeau, et qui lâest parfaitement par lâaction de la chaleur. Nous avons Ă examiner maintenant un minĂ©ral qui est aussi de la chaux carbonatĂ©e , et auquel on donne le nom Ă 'aragonite. Il se prĂ©sente sous une forme diffĂ©rente de celle du carbonate de chaux ordinaire. HaĂŒy croyait que lâaragonite devait sa diffĂ©rence de forme Ă des substances Ă©trangĂšres qui entraient dans sa composition ; elle a des propriĂ©tĂ©s physiques diffĂ©rentes ; elle est plus dense. Le carbonate a une cassure spathique spath est un mot allemand qui dĂ©signe les substances qui se divisent facilement ; on en a formĂ© le mot spathique pour indiquer une substance qui se divise en lames ; lâaragonite a une cassure, au contraire, vitreuse ; sa densitĂ© va jusquâĂ 2,9, Lâaragonite renferme toujours un eu pde stron- DE CHIMIE. I 3 liane, 2 ou 3 centiĂšmes; il se peut quâelle joue un certain rĂŽle, et quâelle influe sur la forme mĂȘme et sur les propriĂ©tĂ©s de cette substance. Le carbonate de chaux est rĂ©pandu avec une Ă©tonnante profusion dans la nature dâabord il forme la craie, qui se distingue des pierres calcaires en ce quelle nâa pas dâagrĂ©gation. Il forme ensuite les madrĂ©pores, les coraux, les stalactites dues Ă des dĂ©pĂŽts de carbonates primitivement tenus en dissolution dans lâacide carbonique ; les marbres, qui sont plus oĂŒ moins beaux, selon que leur cristallisation est plus ou moins complĂšte; on peut mĂȘme reconnaĂźtre dans quelques-uns la structure spathique. Nous trouvons ensuite ce quâon nomme lu- machellĂ©, marbre non cristallisĂ©, remarquable par sa couleur et sa bigarrure; la brĂšche, qui donne par le poli des dessins remarquables; les pierres calcaires compactes, dont la cassure ne laisse pas apercevoir de cristallisation ; le moellon, qui est une pierre calcaire impure, mĂȘlĂ©e avec de lâoxide de fer, de la silice et de Falu- COURS T 4 mine Ă lâĂ©tat dâargile. La pierre calcaire est quelquefois beaucoup plus dure , et prĂ©sente une pierre compacte Ă grains fins, ce qui est prĂ©cieux pour la lithographie. La masse de ces diverses substances est trĂšs considĂ©rable et forme une grande partie de la croĂ»te de la terre. Aux environs de Paris, on trouve de la pierre calcaire et de la craie, quâon rencontre aussi sous le lit de la riviĂšre. Les plaines de la Champagne sont couvertes de craie ; le Jura, les Vosges, dans une bonne partie, sont calcaires ; tous les Apennins sont calcaires. Dans les montagnes primitives de granit, il y a toujours des chaĂźnes de calcaire ; on cite en Suisse des montagnes calcaires qui sâĂ©lĂšvent jusquâĂ 4,ooo mĂštres de hauteur. Tout cela justifie les dĂ©tails dans lesquels je suis entrĂ©. Nous nâavons pas de bicarbonate de chaux ni d e sesquicarbĂčnate, car on ne peut faire chauffer ces corps sans que lâacide carbonique se dĂ©gage; cependant on est portĂ© Ă considĂ©rer le carbonate DE CHIMIE. de chaux dissous dans lâacide carbonique, comme un bicarbonate. A cĂŽtĂ© du carbonate de chaux vient le carbonate de baryte qui porte le nom de whiterite, parce que câest le docteur Whitering qui en a fait connaĂźtre la nature. Il est formĂ© dâun atome de baryte. 9,5688 Dâun atome dâacide carbonique. 2,7644 Poids atomistique du carbonate de baryte .12,3352 Lâatome de carbonate de baryte est donc deux fois plus pesant que celui de carbonate de chaux. Les proportions que nous donnons ici sont celles du carbonate que nous prĂ©parons dans les laboratoires ; il ne contient pas dâeau. On peut lâobtenir au moyen de la baryte et de lâacide carbonique, ou mieux, par double dĂ©composition. La nature nous prĂ©sente ce sel en masse ; en le brisant, on remarque que ce sont des aiguilles prismatiques, qui paraissent diverger dâun centre commun , et qui dĂ©rivent dâun rhomboĂšdre, mais diffĂšrent de celui de carbonate de chaux. COUliS 16 Ce carbonate est peu soluble, mais il le devient dans de lâeau chargĂ©e dâacide carbonique, et se sĂ©pare par lâaction de lâair qui dĂ©barrasse le liquide de son excĂšs dâacide. Le carbonate de baryte se fond sans se dĂ©composer; en lâexposant Ă la chaleur blanche, il entre en fusion, et par le refroidissement, il prend une apparence vitreuse ou cristallisĂ©e. Cependant, si on le mĂȘle avec du charbon et quâon chauffe, le gaz se dĂ©gage en se dĂ©composant, et lâon obtient la baryte pour rĂ©sidu. On avait prĂ©tendu que le carbonate chauffĂ© dans un creuset donnait de la baryte ; câest quâon ne sâĂ©tait pas servi de creusets de Hesse, mais de creusets de plombagine, qui contiennent du carbone. Le carbone agissait sur le carbonate, et le faisait passer Ă lâĂ©tat de baryte caustique. Pour obtenir la baryte, il est plus simple de traiter le carbonate par lâacide nitrique et de dĂ©composer le nitrate par la chaleur, ou de prĂ©parer un nitrate ou un hydrochlorate, et dâen prĂ©cipiter la baryte par la potasse. DE CHIMIE. 17 Nous avons vu que Feau ne dissout quâune trĂšs faible quantitĂ© dĂ© ce sel; sous lâinfluence dâune chaleur rouge, ce mĂȘme liquide pourra le dĂ©composer entiĂšrement. Jâai ici cette expĂ©rience prĂ©parĂ©e dâavance on prend un tube de porcelaine dans lequel on place le carbonate de baryte; le tube est ensuite portĂ© Ă une haute tempĂ©rature. A lâune de ses extrĂ©mitĂ©s, on adapte un vase renfermant de lâeau ; on chauffe cette eau ; elle se vaporise et passe sur le carbonate. Si lâon recueille ce qui se dĂ©gage, on aura du gaz carbonique. Ainsi le carbonate de baryte, et câest un fait curieux, est dĂ©composĂ© Ă chaud par lâeau, et donne pour piâoduit de lâhydrate de baryte et de lâacide carbonique qui se dĂ©gage. Mais ce qui est encore plus singulier, câest quâon peut maintenant dĂ©composer lâhydrate par lâacide carbonique Ă la mĂȘme tempĂ©rature. Si nous reprenons cet hydrate de baryte, et que nous fassions passer Ă la mĂȘme tempĂ©rature un courant de gaz acide carbonique, nous allons chasser lâeau et reformer le carbonate; câest un fait gĂ©nĂ©ral. Cela tient ici Ă la prĂ©- Chinu 3 e leçon, 2 COURS 18 dominance de lâeau sur le gaz, ou du gaz sur lâeau. En faisant passer un grand excĂšs dâeau sur le carbonate, lâacide est mis en libertĂ©, et rĂ©ci- pĂŻ-oquement. Ensuite il y a affinitĂ© entre lâeau et la baryte, ainsi quâentre la baryte et lâacide ; en sorte que, dans ce cas, on peut assimiler lâeau Ă un acide, la baryte ayant pour certaines bases une affinitĂ© analogue Ă celle quâelle a pour les acides faibles. Il en rĂ©sulte que quand nous mettons lâeau en contact avec le carbonate, son action est analogue Ă celle dâun acide. On voit donc quâil devra y avoir dâabord partage de la baryte entre lâacide carbonique et lâeau, et que, si lâon continue de faire passer de lâeau, la dĂ©composition sera complĂšte. Ainsi, quand les bases ont de lâaffinitĂ© pour lâeau, celle-ci peut dĂ©composer leurs sels sous lâinfluence de la chaleur, et celle-ci Ă son tour pourra ĂȘtre chassĂ©e aussi par les acides Ă lâaide de la chaleur. Ces expĂ©riences, qui paraissaient contradictoires , sont propres Ă montrer que les corps se partagent entre ceux avec lesquels ils peuvent DE CHIMIE. ig se combiner, pourvu que lâun de ceux-ci ne soit pas en excĂšs. Le carbonate de baryte peut se combiner avec une demi-proportion dâacide de plus, pour produire un sesquicarbonate, sur lequel je nâinsiste pas, car il ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂȘt. Le carbonate de baryte est un poison ; Ă la dose de plus dâun gramme, il peut faire pĂ©rir un chien. On le trouve en Angleterre employĂ© comme mort-aux-rats. Il nâa ni saveur ni odeur, ce qui fait que ces animaux le mangent sans dĂ©fiance. A cĂŽtĂ© du carbonate de baryte, on peut placer, comme faisant un mĂȘme groupe, le carbonate de strontiane; ils ont un air de ressemblance. Je mây arrĂȘterai peu. Je pourrais substituer la strontiane Ă la baryte, et rĂ©ciproquement, sans quâon sâaperçût de la diffĂ©rence. Sous lâinfluence de la chaleur, le carbonate de strontiane se dĂ©compose difficilement. Lâaction de lâeau sur ce sel est la mĂȘme que sur le carbonate de baryte. Sa composition est 3 Leçon. 2a. CO ORS 20 Un. atome de strontiane. 6,47285 Un atome dâacide carbonique...... 2,7644° Poids atomistique du sel.......... 9,28725 On rencontre, mais rarement, ce sel dans quelques eaux mine'raies. Nous passons maintenant Ă des carbonates dâun autre ordre, et quâon peut considĂ©rer comme formant un groupe particulier ceux de potasse et de soude. Les sels du groupe que nous venons dâexaminer sont peu solubles, la potasse et la soude en forment qui le sont beaucoup plus. La potasse et la soude ont beaucoup de ressemblance Ă lâĂ©tat caustique, ce qui fait que nous les considĂ©rons comme formant un mĂȘme groupe. Dans les arts, ces carbonates peuvent ĂȘtre remplacĂ©s lâun par lâautre, exceptĂ© pour la fabrication du flint-glass. La potasse peut se combiner en trois proportions avec lâacide carbonique. Si nous prenons le carbonate de potasse anhydre , nous le trouverons formĂ© de DE CHIMIE. 2T Un atome de potasse. ........... 6,89916 IJn atome dâacide carbonique..... 2,76440 Poids atomistique du sel.. 8,66356 Ce sel peut ĂȘtre obtenu cristallisĂ©, et alors il contient deux proportions dâeau Ă©galĂ©s Ă .................... 2,24969 Poidsatomistiquedu sel cristallisĂ©.. io,gi 315 Vous voyez comme, en Chimie, les atomes se compliquent en se rĂ©unissant. En combinant lâacide et la base, vous obtenez une molĂ©cule complexe, laquelle se combine avec deux proportions dâeau, pour former une nouvelle molĂ©cule plus complexe. La cristallisation de ce sel nâest pas facile ; on lâobtient cependant en prenant une dissolution concentrĂ©e, Ă 1,66 Ă chaud aprĂšs le refroidissement, on obtient de grandes lames rhomboidales. Les caiâbonates du premier groupe Ă©tant insolubles, nâont pas de saveur sensible ; mais ceux-ci, Ă©tant trĂšs solubles, ont une saveur 22 CODES fortement alcaline, mais qui cependant nâest pas caustique. Lâeau a une grande affinitĂ© pour le carbonate de potasse; elle peut en dissoudre la moitiĂ© de son volume. Si lâon expose ce sel Ă la chaleur* il perd non-seulement son eau de dissolution, mais aussi celle de cristallisation. Il rĂ©siste ensuite Ă une chaleur rouge cerise ; il faut le porter jusquâĂ la chaleur blanche pour le fondre; on ne peut, Ă la plus haute tempĂ©rature possible, lui faire perdre son acide carbonique. Si lâon fait passer un courant de vapeur sur du carbonate de potasse, lâacide est dĂ©gagĂ© et lâon obtient un hydrate. Si ensuite on dirige sur cet hydrate un courant de gaz acide carbonique , on forme de nouveau le carbonate. Ce sel tombe promptement en dĂ©li- quium, en sorte quâon sâen sert pour dessĂ©cher lâair ou les gaz. Les dĂ©compositions de ce sel sont analogues Ă celles que nous venons de voir pour les autres. Le charbon peut le dĂ©composer, et DE CHIMIE. 23 donner mĂȘme le potassium pur Ă une haute tempĂ©rature. La potasse Ă©tant une base trĂšs puissante et trĂšs soluble, on pourrait croire quâelle ne peut ĂȘtre dĂ©placĂ©e par une autre base; mais on peut dire que ce quâon nomme affinitĂ© est une chose qui ne peut ĂȘtre mesurĂ©e, et qui dĂ©pend des circonstances dans lesquelles les corps sont placĂ©s. Ainsi nous voyons que la potasse conserve son acide carbonique Ă une haute tempĂ©rature, que la chaux au contraire, Ă cette tempĂ©rature, le perd entiĂšrement nous serions de suite portĂ©s Ă conclure que la potasse a plus dâaffinitĂ© pour lâacide carbonique que nâen a la chaux. Si nous faisons varier les circonstances, nous obtiendrons des rĂ©sultats qui nous porteront Ă une conclusion toute contraire car si nous mettons en contact de la chaux et de la potasse avec de lâacide carbonique sous lâinfluence de lâeau, il se formera un prĂ©cipitĂ© de carbonate de chaux ; dâoĂč nous tirerions la consĂ©quence que la chaux COURS H a plus dâaffinitĂ© pour lâacide carbonique que nâen a la potasse. Mais si lâon fait attention quâun acide en piâĂ©sence de deux bases se partage entre ces deux bases, on reconnaĂźtra facilement quâil doit j avoir prĂ©cipitĂ©, puisque le carbonate de chaux est insoluble dans lâeau la dĂ©composition de cette maniĂšre peut aller jusquâĂ ĂȘtre complĂšte. On se sert de ce procĂ©dĂ© pour rendre la potasse caustique ; quand on veut ensuite obtenir cette potasse parfaitement pure, on la traite par lâalcool. Le carbonate de potasse sâobtient en brĂ»lant les plantes qui croissent sur le bord de la mer, et lessivant ensuite les cendres; mais le carbonate ainsi obtenu nâest jamais pur, il contient du sulfate de potasse et du chlorure de potassium. La matiĂšre calcinĂ©e se nomme potasse du commerce, et prend le nom du pays oĂč elle est fabriquĂ©e. On la purifie de la maniĂšre suivante dans les laboratoires. Le carbonate de potasse est trĂšs soluble dans lâeau; celle-ci peut en prendre 1,6 de son DE CHIMIE. a5 poids. En cet Ă©tat, il a une grande affinitĂ© pour lâeau, et cette affinitĂ© est telle, que les autres sels ne peuvent rester en dissolution en prĂ©sence de la potasse quand la dissolution est trĂšs concentrĂ©e les autres sels sont donc prĂ©cipitĂ©s, et il suffit de dĂ©canter. Câest lĂ un premier moyen, mais il est insuffisant; le meilleur est de transformer ce sel en bicarbonate, qui est moins soluble; il cristallisera parfaitement en abandonnant tous les sels Ă©trangers qui demeurent en dissolution dans lâeau-mĂšre; il suffit ensuite de laver ces cristaux Ă lâextĂ©rieur pour avoir le bicarbonate pur, quâon pourra ensuite soumettre Ă la chaleur pour lui faire abandonner la moitiĂ© de son acide et le faire passer Ă lâĂ©tat de carbonate. Si lâon veut obtenir immĂ©diatement le carbonate de potasse sans ces diverses opĂ©rations, on prend un sel quâon nomme crĂšme de tartre, quâon obtient pur par cristallisation. En le calcinant seul, ou mieux en jetant dans une chaudiĂšre de fer rougi un mĂ©lange de deux parties 2Ă COURS de crĂšme de tartre et dâune partie de nitre, on obtient le carbonate de potasse pur. Dans le commerce, il est important de connaĂźtre la quantitĂ© dâalcali renfermĂ©e dans le carbonate de potasse, et lâon ne peut espĂ©rer de prospĂ©rer dans les arts qui en font usage, si lâon ne sait pas dĂ©terminer la quantitĂ© de potasse pure qui se trouve dans le sel, câest-Ă -dire si lâon ne sait pas en dĂ©terminer le titre. On peut y parvenir en cherchant la quantitĂ© de potasse quâune quantitĂ© donnĂ©e dâacide peut saturer. On a pour cela un acide destinĂ© Ă cet usage, dont on connaĂźt bien la puissance, et quâon nomme alcali- mĂ©trique ; nous indiquerons plus tard les moyens de faire lâexpĂ©rience. Le bicarbonate de potasse renferme un atome de potasse. 5,89917 Deux atomes dâacide carbonique... 5 ,52880 Et un atome dâeau. 1,12479 Poids atomistique du sel. 12,55276 U se prĂ©sente sous forme de beaux cristaux DE CHIMIE. 2 7 rhomboĂŻdaux, volumineux, mais peu rĂ©guliers. Ce sel sâobtient facilement, en saturant le carbonate de potasse simple dâacide carbonique on fait lâopĂ©ration dans un vase communiquant Ă plusieurs flacons. Fig. i re , pl. 1. On met de la craie dans le vase avec de lâeau, on y verse de lâacide sulfurique lâacide carbonique est mis en libertĂ© ; il se dĂ©gage, traverse un premier flacon qui contient de lâeau pure, et dans laquelle il dĂ©pose les substances Ă©trangĂšres quâil aurait pu retenir ; il se rend ensuite dans un second flacon contenant de la potasse, quâil fait passer Ă lâĂ©tat de bicarbonate. On peut placer Ă la suite dâautres flacons, et lâacide avance successivement de flacon en flacon Ă mesure quâil a saturĂ© les premiers. On peut aussi, si lâon veut, placer des bases diffĂ©rentes dans les divers flacons. Il y a des appareils ingĂ©nieux dont on nâa pas besoin de sâoccuper, une fois quâils sont mis en train ; vous les avez vus dans lâautre partie du cours tel est lâappareil de Woulf. Ce sel a une saveur faiblement alcaline ; il agit beaucoup moins fortement que le 28 CODES carbonate simple sur les couleurs vĂ©gĂ©tales. Lâeau le dissout mal ioo parties en prennent Ă froid, câest-Ă -dire Ă io ou i 5 °. La chaleur en dĂ©gage facilement lâacide carbonique. Il suffit de faire bouillir une dissolution de ce sel pour le ramener Ă lâĂ©tat de sesquicarbonate ; si on le soumet Ă la mĂȘme tempĂ©rature pendant plus longtemps, on le rĂ©duit a lâĂ©tat de carbonate simple. Le sesquicarbonate est formĂ© dâun de base, dâun et demi dâacide et de six proportions dâeau , dâaprĂšs le docteur Thomson. Je passe au carbonate de soude; il est formĂ© de Un atome dâacide Un atome de soude. 3,90897 Poids atomistique du sel. ....... . 6,67387 Dans cet Ă©tat, il est anhydre, mais il peut prendre x o atomes dâeau. 11,24790 Et le sel, Ă lâĂ©tat dâhydrate, forme un total de... 17,92127 On voit donc quâil renferme Ă peu prĂšs deux tiers dâeau; aussi cela explique les diverses for- DE CHIMIE. 2g mes sous lesquelles il se prĂ©sente cristallise', suivant la quantitĂ© dâeau quâil contient. Lâeau le dissout assez bien; Ă froid, elle en prend la moitiĂ© de son poids. Si lâon expose Ă la chaleur ce sel cristallisĂ©, il subit la fusion aqueuse. Jâai dĂ©jĂ dit quâil ne faut pas croire quâun sel eflleuri soit anhydre il contient plus ou moins dâeau, suivant lâĂ©tat hygromĂ©trique de lâair. Quand le sel est fondu, si on le soumet Ă un courant de vapeur, il perd son acide carbonique, et rĂ©ciproquement, si lâon fait passer sur un hydrate de soude un courant dâacide carbonique, on forme de nouveau le carbonate nous nous sommes occupĂ©s de cet objet en commençant la leçon. Parmi les corps simples, nous citerons le phosphore , qui dĂ©compose le carbonate de soude pour donner naissance Ă un phosphate et Ă du charbon. Comme le phosphore se volatilise a 3oo° et 3o COURS DE CHIMIE. quâil nâagit sur le carbonate de soude qua 400% si on le mĂȘlait simplement avec le sel, le phosphore se volatiliserait sans produire aucune action ; il faudra, pour remĂ©dier Ă cet inconvĂ©nient, placer le phosphore au fond dâun tube, et le carbonate par-dessus, faire rougir la partie du tube oĂč se trouve le sel, et chauffer ensuite le phosphore qui, rĂ©duit en vapeur, traverse la masse du sel et le dĂ©compose. On obtient pour rĂ©sultat du charbon provenant de la dĂ©composition de lâacide carbonique, et le phosphore sâempare de tout lâoxigĂšne pour se convertir en acide phos- phorique qui se combine avec la soude pour former un phosphate. IMPRIMERIE DE HUZARD-COURCĂER , rue du Jardinet, n° 12. WM*! mkĂmĂ mmm zm 1* mr^ fĂżifpf^ ! ' 'SfcĂŻĂ-' fm ùßx± 4 e LEĂON. â- l8 AVRIL 1828. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. DĂ©composition du carbonate de soude. â Circonstances oĂč il se trouve dans la nature. â Fabrication. â Bi-carbonate de soude â Ses caractĂšres. âMoyen de lâobtenir. â Sesquicar- bonate de soude. â Carbonate dâammoniaque. â Sa composition, ses caractĂšres.âMoyen de lâobtenir; ses caractĂšres. â Bi-carbonate dâammoniaque. âSes caractĂšres.â Sesquicar- bonate dâammoniaque. â Ses caractĂšres. â Les carbonates dâammoniaque sont produits parla nature. â Carbonate de magnĂ©sie. â Ses caractĂšres; action de lâeau.'â Bi-carbonate de magnĂ©sie. â Ses caractĂšres. â Sesquicarbonate de magnĂ©sie. â Ses caractĂšres. â Carbonate de fer. â Moyen de lâobtenir; ses caractĂšres. â Bi-carbonate defer. â Ses caractĂšres. â Carbonate de manganĂšse. â Ses caractĂšres; moyen de lâobtenir. â Carbonate de cuivre, noir, vert, bleu. â Moyensde les obtenir ; leurs caractĂšres.â Carbonate deplomb. â Moyen de lâobtenir; ses caractĂšres. â Carbonate de zinc. â Formation et caractĂšres du carbonate neutre.â DĂ©finition de la cohĂ©sion chimique. â ThĂ©orie des doubles dĂ©compositions. Nous en sommes restĂ©s, dans la derniĂšre sĂ©ance, Ă lâexamen de lâaction du phosphore sur le carbonate de soude. Nous avons vu Chim. 4 e leçon. I 2 COURS quâau moyen de la chaleur il dĂ©compose Ce carbonate et donne naissance Ă du phosphate de soude et Ă du charbon. Ce charbon peut ĂȘtre sĂ©parĂ© par des lavages. Le potassium peut aussi dĂ©composer ce carbonate et mettre le charbon Ă nu. Il faut ajouter une chose pour terminer lâhistoire de ce sel câest que les bases qui agissent sur lui sont celles qui forment, avec lâacide carbonique, des combinaisons insolubles. Ainsi, quand on verse de lâeau de chaux, de baryte ou de strontiane sur le carbonate de soude, on lui enlĂšve tout son acide carbonique et lâon obtient la soude caustique, qui peut ensuite se combiner avec les huiles pour former les savons. Le carbonate de soude est trĂšs rĂ©pandu dans la nature; on le trouve sous forme dâefflorescence. LĂ oĂč il y a du sel marin et du carbonate de chaux, il nâest pas rare de voir des efflorescences qui recouvrent les murs et les terrains qui depuis quelque temps nâont DE CHIMIE. pas Ă©tĂ© exposĂ©s Ă lâaction de lâeau. On en trouve aussi en dissolution dans les eaux minĂ©rales; les eaux de Vichy en contiennent une quantitĂ© assez considĂ©rable. On en trouve aussi dans les eaux de certains lacs, particuliĂšrement en Ăgypte. Câest ce sel, mĂȘlĂ© avec une proportion assez grande de sel marin, quâon connaĂźt sous le nom de natron, que lâon employait autrefois dans beaucoup dâarts. On extrait maintenant ce sel en Europe de diverses plantes marines, comme les salicornia et le salsola soda, qui renferment de lâacide oxalique combinĂ© avec de la soude. Par,lâaction de la chaleur, cet oxalate est dĂ©truit et changĂ© en carbonate de soude; comme la plante renferme en outre du sel marin et dâautres substances, on obtient une masse connue sous le nom de soude dâAlicante , de Malaga, etc., qui contient tous ces sels mĂȘlĂ©s avec la matiĂšre charbonneuse de la plantĂ©. On tirait autrefois la soude en assez grande quantitĂ© dâEspagne; maintenant on la fabrique 4 e LEĂON. I.. 4 COURS en grand, et on Fobtient en transformant le sel marin en sulfate de soude par lâacide sulfurique, et dĂ©composant ce sulfate par le charbon et la craie qui produisent du sulfate de chaux et du carbonate de soude. On est ainsi parvenu Ă imiter parfaitement la soude dâAlicante. La soude est susceptible de former un bicarbonate , en prenant deux atomes dâacide carbonique pour un de base. On obtient ce bi-carbonate en faisant passer de lâacide carbonique sur la soude jusquâĂ refus. Ce sel est alcalin, mais moins cependant que le carbonate. On peut lâobtenir cristallisĂ©. Il nâest pas efflo- rescent Ă lâair. Il est moins soluble que le carbonate; car ioo parties dâeau, Ă la tempĂ©rature ordinaire, nâen dissolvent que io parties. Ce sel se dĂ©compose Ă la chaleur; cependant il ne passe pas immĂ©diatement Ă lâĂ©tat de Carbonate neutre, il devient dâabord sesquicarbo- nate, composĂ© dâun atome et demi dâacide, et dâun de base. DE CHIMIE. 5 Je puis essayer ce sel il nâa pas une rĂ©action trĂšs forte sur le papier de tournesol rougi ; si je le fais chauffer, il va devenir, comme je viens de le dire, sesquicarbonate ; mais si je continue lâĂ©bullition, il va finir par passer Ă lâĂ©tat de carbonate simple. On pourrait lâobtenir en prenant une quantitĂ© de carbonate de soude renfermant deux proportions dâacide et y mĂȘlant une proportion dâacide nitrique, par exemple ; ou bien verser du mĂȘme acide avec prĂ©caution dans le carbonate de soude jusquâĂ ce quâil commence Ă se produire une effervescence. Pour que lâexpĂ©rience rĂ©ussisse bien, il faut ajouter de lâeau au sel, et prendre un acide qui ne produise pas de prĂ©cipitĂ© avec la base; en versant lâacide , il faut avoir soin dâagiter la liqueur Ă lâinstant oĂč lâon atteint la saturation, chaque goutte dâacide produit une effervescence trĂšs vive. On a, dans ce cas, un mĂ©lange de bicarbonate et dâun autre sel; dans ce cas-ci, dâun nitrate. 6 COURS Le sesquicarbonate se trouve, dans la nature T . dans des circonstances assez remarquables. On lâa rencontrĂ© en Barbarie, dans la province de Surena ; il est connu lĂ sous le nom de sel TrĂŽna; A se prĂ©sente sous la forme de cristaux durs prismatiques, accolĂ©s de maniĂšre Ă prĂ©senter des rayons divergens. On lâa trouvĂ© aussi en AmĂ©rique, dans le lac Nolia , dans la province de MaracĂ ibo , oĂč on le pĂȘche tous les ans ; on le trouve en masse considĂ©rable. Il est connu dans le pays sous le nom de Urao. Il a Ă©tĂ© analysĂ© par divers chimistes on a trouvĂ© quâil renferme une proportion et demie dâacide carbonique pour une proportion de base. On voit que ce sel mĂ©rite quelque attention, puisquâil se trouve dans la nature. Si lâon veut le faire, il faut prendre du bi-carbonate de soude et le mĂȘler avec une quantitĂ© Ă©gale de carbonate de soude, et faire dissoudre. Il cristallise difficilement. Lâammoniaque se combine avec Facile carbonique en trois proportions, pour former le DE CHIMIE. 7 carbonate neutre, le bi-carbonate , et le sesqui- carbonate. Le carbonate dâammoniaque est formĂ© de Un atome dâ ,i447^ Un atome dâacide carbonique. . . . 2 , 7644 ° Carbonate dâammoniaque anhydre. 4>9°9 I 5- On peut obtenir ce sel directement en combinant deux volumes de gaz ammoniac avec un volume de gaz carbonique. Nous avons citĂ© ce fait pour Ă©tablir la thĂ©orie des combinaisons en volumes dans des rapports simples. Les gaz se condensent, il se produit un nuage trĂšs Ă©pais. Il existe une autre combinaison de lâammoniaque et de lâacide carbonique, mais qui se forme seulement dans des circonstances particuliĂšres. 'La forme de cristallisation du carbonate dâammoniaque nâest pas connue. Ce sel est trĂšs volatil, en sorte que, si on lâexpose Ă lâair, il rĂ©pand une odeur ammoniacale, lâacide carbonique ne 8 COURS neutralisant quâincomplĂštement lâammoniaque. Si lâon prend maintenant le carbonate dâammoniaque neutre, ou de lâammoniaque mĂȘme , en dissolution dans lâeau, et que lâon y fasse passer un courant de gaz carbonique jusquâĂ refus, on obtiendra le bi-carbonate, formĂ© dâun Ă©quivalent dâammoniaque, de deux Ă©quivalens dâacide carbonique, et dâun Ă©quivalent dâeau. On ne peut produire ce sel immĂ©diatement par la combinaison des gaz Ă volumes Ă©gaux; il faut des circonstances particuliĂšres, câest-Ă -dire quâil faut y joindre un atome dâeau. En privant ce sel de son eau, on le dĂ©truit. Le bi-carbonate cristallise en prisme Ă 6 pans ; il est peu soluble, ioo parties dâeau en prennent 12,5 parties Ă une tempĂ©rature ordinaire. Quand on lâexpose Ă Faction de la chaleur, il se dĂ©compose comme tous les carbonates, en donnant de lâacide carbonique, et passe Ă lâĂ©tat de sesquicarbonate, combinaison qui est mĂȘme la plus ordinaire. Si on laisse Ă lâair le carbonate dâammoniaque, lâammoniaque se dĂ©gage, DE CHIMIE. 9 il passe Ă lâĂ©tat de sesquicarbonate, et peut mĂȘme se transformer en carbonate. Ce sel nâest jamais pur dans le commerce ; câest un mĂ©lange de carbonate et de sesquicarbonate. Le carbonate est formĂ© dâun Ă©quivalent dâammoniaque, dâun dâacide et dâun dâeau. On le prĂ©pare par un moyen qui va vous paraĂźtre compliquĂ©, car je nâen ai pas encore parlĂ©; câest par les doubles Ă©changes. On fait un mĂ©lange de carbonate de chaux avec de Fhydrochlorate dâammoniaque, Ă parties Ă©gales ; on distille ; il se fait un Ă©change lâacide carbonique du carbonate de chaux se porte sur lâammoniaque, et lâacide hydrochlorique se porte sur la chaux, pour former du chlorure de calcium. Le carbonate dâammoniaque est remarquable, parce quâil est un produit constant de la dĂ©composition des matiĂšres animales par la chaleur. La magnĂ©sie forme aussi avec lâacide carbonique des combinaisons variĂ©es ; on en distingue trois. Le carbonate neutre est formĂ© dâun atome dâa- IO COURS eide carbonique... 2,7644° Un atome de magnĂ©sie... 2,58353 Atome du sel. 5 ,34798. Ce sel ne peut pas ĂȘtre formĂ© immĂ©diatement en mettant la magnĂ©sie en contact avec lâacide, il faut se servir de carbonate de magnĂ©sie rĂ©cemment prĂ©cipitĂ©, et le dissoudre dans lâeau chargĂ©e dâacide carbonique, pour en former un bicarbonate, qui ensuite se dĂ©compose mĂȘme spontanĂ©ment Ă lâair. Il retient 3 atomes dâeau lâeau le dĂ©compose; elle prend de lâacide carbonique et une certaine quantitĂ© de magnĂ©sie pour former un bicarbonate; ce qui reste doit donc faire un sous-sel. Ce sel, quâon ne prĂ©pare quâen petite quantitĂ©, se trouve dans la nature ; on en rencontre dans lâIndostan, formant des masses considĂ©rables; on en trouve aussi dans la SilĂ©sie. Le bi-carbonate ne peut pas ĂȘtre obtenu cristallisĂ©; on le prĂ©pare, comme je lâai dit, en dissolvant du carbonate de magnĂ©sie dans de lâacide DE CHIMIE. I I carbonique. On ne peut faire cristalliser ce sel, il perd son acide carbonique, et revient Ă lâĂ©tat de carbonate neutre , qui est insoluble. Il j a une combinaison intermĂ©diaire de la magnĂ©sie avec lâacide carbonique, quâon peut appeler sesquicarbonate, et un autre composĂ© connu sous le nom de magnĂ©sie blanche. Quand on verse dans une dissolution dâun sel de magnĂ©sie, dâun sulfate, par exemple, du carbonate de soude neutre, on a un prĂ©cipitĂ© abondant ; cependant il nây a pas tout celui qui peut se former, car une quantitĂ© considĂ©rable demeure en dissolution. En effet, si lâon recueille ce prĂ©cipitĂ©, on trouvera que ce nâest pas un carbonate neutre, et que, soumis Ă la chaleur, il abandonne de lâacide carbonique, câest-Ă -dire que câest un sesquicarbonate insoluble dans lâeau, mais dĂ©composable par la chaleur. Ainsi le bi-carbonate existe ; car puisque la matiĂšre qui reste sur le filtre renferme plus de base, le liquide qui a passĂ© doit contenir plus dâacide. Mais si lâon fait bouillir le tout avant de filtrer, 12 COĂRS on ramĂšne le sel Ă une composition constante, qui est la magnĂ©sie blanche. On a trouvĂ© que la magnĂ©sie blanche est composĂ©e comme il suit je vais me servir seulement dâatomes, pour simplifier 3 atomes de carbonate de magnĂ©sie, x atome dâhjdrate de magnĂ©sie, 3 atomes dâeau. Lâanalyse donne 4 atomes de magnĂ©sie , 3 atomes dâacide carbonique et 4 atomes dâeau. On pourrait dire que câest un sous-sel qui, combinĂ© avec lâeau, forme un hydrate ; mais , comme lâeau joue le rĂŽle dâacide et quâelle se combine avec les bases pour faire des hydrates, que toujours câest en proportions parfaitement dĂ©finies quâelle se combine, on peut la considĂ©rer comme un vĂ©ritable acide. Ainsi, on peut dire que la magnĂ©sie blanche est composĂ©e de 3 atomes de magnĂ©sie et i atome dâhydrate de magnĂ©sie, le tout combinĂ© avec 3 atomes dâeau. Cette derniĂšre maniĂšre de considĂ©iâer lâeau dans son action sur les bases me paraĂźt devoir ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©e. Il me reste Ă faire remarquer que lâalumine, de CHIMIE. i 5 base qui ne neutralise pas parfaitement, les acides, ne forme pas de combinaison stable avec lâacide carbonique. Quand on prĂ©cipite un sel dâalumine par un carbonate, lâacide carbonique se dĂ©gage, et il reste de lâalumine pure; mais les autres oxides de la premiĂšre section de M. ThĂ©nard, comme lazircone, etc., forment des sels insolubles. Passons maintenant aux mĂ©taux par lesquels lâacide carbonique est retenu avec plus de force. Le premier est le carbonate de fer, connu sous le, nom de fer spathique ; ce sel cristallise en rhomboĂšdres semblablesĂ ceux de la chaux carbonatĂ©e. Il est formĂ© dâun atome dâacide carbonique. 2,7644» Dâun atome de protoxide de fer. /\, Ăquivalent du carbonate de fer neutre. 7 ,i 5655 . On peut faire ce carbonate de deux maniĂšres la plus simple est de prendre de lâeau chargĂ©e dâacide carbonique, de la mettre en contact avec *4 CODES du fer; il se produit du protoxide de fer qui sĂ« combine avec lâacide carbonique; mais lâon obtient mieux par les doubles dĂ©compositions. Je prends du carbonate neutre de soude, jâj verse du sulfate de fer, et jâai un prĂ©cipitĂ© considĂ©rable, qui se dissout facilement dans un excĂšs dâacide carbonique ou dans un autre acide minĂ©ral. Je lâobtiens ici pulvĂ©rulent, mais la nature le prĂ©sente cristallisĂ©, sous forme de fer spathique, mais seulement quelquefois en petites lames. Le carbonate de fer est remarquable par son existence dans les eaux minĂ©rales ; celles quâon nomme ferrugineuses doivent leurs propriĂ©tĂ©s Ă lâexistence de ce sel tenu en dissolution par un excĂšs dâacide carbonique; mais ces eaux ayant le contact de lâair, le fer quâelles renferment passe Ă un Ă©tat supĂ©rieur dâoxidation, lâacide carbonique se dĂ©gage, et le fer se prĂ©cipite Ă lâĂ©tat dâune espĂšce dâocre. Ce carbonate de fer se dĂ©compose facilement par lâaction de la chaleur. Je rappellerai que le fer forme deux oxides, le protoxide et le peroxide; celui-ci retient lâoxi- DE CHIMIE. r5 gĂšne avec beaucoup plus de force, on ne peut lâen sĂ©parer par la chaleur. En dĂ©composant ce carbonate par la chaleur, le fer passe Ă un Ă©tat supĂ©rieur dâoxidation, en sorte quâaprĂšs lâavoir dessĂ©chĂ©, on obtient un mĂ©lange de gaz carbonique et de gaz oxide de carbone. Câest donc lĂ leur caractĂšre particulier. Le fer passe ici Ă un Ă©tat intermĂ©diaire entre le peroxide et leprotoxide, câest-Ă -dire quâil renferme deux atomes de peroxide et un atome de protoxide. On ne. connaĂźt pas de carbonate de peroxide de fer; cependant ce peroxide peut former un carbonate double que lâon obtient au moyen du bi-carbonate de potasse et du peroxide de fer. Ce sel est stable et ne se dĂ©compose que par lâaction de la chaleur. Le manganĂšse forme une combinaison que nous dĂ©signerons sous le nom de neutre, renfermant. Un atome dâoxide de manganĂšse. 4,55787 Un atome dâacide carbonique.. . 2,7644° Atome du^ sel. 7,32227, COURS 16 On lâobtient, dans les laboratoires, en versant un carbonate dans un sel de manganĂšse. La nature nous prĂ©sente ce sel cristallisĂ© sous forme de rhomboĂšdre. Nous nâavons pas dâautre carbonate de manganĂšse , quoiquâil y ait un grand nombre dâoxides. Le cuivre forme avec lâacide carbonique plusieurs combinaisons sur lesquelles mĂȘme on nâest pas parfaitement dâaccord ; on en cite trois un carbonate noir, un vert et un bleu, connu sous le nom dâazur de cuivre, ou de cendre bleue. Nous allons examiner successivement ces divers sels. Nous ne pouvons pas faire immĂ©diatement un carbonate de cuivre neutre ; mais en supposant quâil existĂąt, il serait formĂ© dâun atome doxide de cuivre. 4,956g5 Et dâun atome dâacide carbonique. 2,7644° Poids atomistique du sel. 7,72135. Les carbonates que nous obtenons sont des sous-sels. Le premier serait un carbonate noir DE CHIMIE; 17 que MM. Colin et Taillefert ont fait connaĂźtre. En lâexaminant, jâai trouvĂ© quâil renferme bien peu dâacide carbonique; je nâen conclurai pas quâil nâexiste pas, mais je citerai quelques observations que jâai faites a ce sujet. On a indiquĂ© ce sel comme formĂ© dâun atome dâacide et de deux atomes dâoxide ; ce serait,un sel anhydre. On lâobtient en faisant bouillir le carbonate vert ou bleu avec lâeau. Je ne sais quelles prĂ©cautions particuliĂšres ont employĂ©es MM. Colin et Taillefert, pour le prĂ©parer, mais je nâai pu lâobtenir; et, comme on le verra tout Ă lâheure, jâai trouvĂ© que le carbonate vert ou bleu est entiĂšrement dĂ©composĂ© par une assez longue Ă©bullition avec lâeau, et quâil ne reste que du deutoxide de cuivre. Vient ensuite le carbonate vert, quâon nomme aussi malachite. On le trouve dans la nature, avec une nuance dâun beau vert inĂ©gal ; on peut obtenir ce sel par prĂ©cipitation. En versant dans une dissolution dâun sel de cuivre un carbonate neutre, il se forme un prĂ©cipitĂ©, et il semble Chim. 4 e leçopt. .2 COURS 18 que rien ne se dĂ©gage on pourrait conclure quâil sâest formĂ© un carbonate neutre de cuivre5 mais en prĂȘtant lâoreille, on entend lâacide carbonique qui sâĂ©chappe. Si on lâexpose Ă lâair, lâacide carbonique se dĂ©gage, et il ne reste que le prĂ©cipitĂ©. Ce sel est composĂ© de la mĂȘme maniĂšre que carbonate noir, mais il contient, de plus, deux proportions dâeau. Ce sel devient noir en perdant son eau. Il se prĂ©sente dans la prĂ©paration de ce sel des phĂ©nomĂšnes intĂ©ressans. Si lâon verse du carbonate de soude dans un excĂšs de dissolution de sulfate de cuivre , on obtient par double dĂ©composition un carbonate de cuivre vert que lâon peut faire bouillir pendant dix heures avec la liqueur, sans quâil se dĂ©compose ; il prend seulement une teinte plus verte. Si lâon fait la mĂȘme expĂ©rience en employant un excĂšs de carbonate de soude, il suffit dâĂ©lever la tempĂ©rature jusquâĂ lâĂ©bullition, pour que le carbonate passe du vert au noir, et au bout de trĂšs peu de temps ce sel est entiĂšrement dĂ©composĂ©. DE GIIiMIE. ]Q Les carbonates de cuivre ne sont pas les seuls sels qui Ă©prouvent ce genre de dĂ©composition le sulfate de cuivre passe Ă lâĂ©tat de sous-sel, et lâacĂ©tate noircit trĂšs promptement et finit par donner de lâoxide de cuivre. Le carbonate bleu se fait en Angleterre, par n moyen qui est tenu secret; on le nomme, cendre bleue. Ce sel ne peut ĂȘtre produit immĂ©diatement dans les laboratoires. Lâanalyse quâon en a faite a donnĂ© le rĂ©sultat suivant trois atomes dâoxide de cuivre, deux atomes dâacide carbonique et un atome dâeau,. Nous pouvons, comme vous voyez, concevoir que cette' combinaison soit formĂ©e dâun sous-sel dans lequel il y aurait trois atomes dâoxide de cuivre contre deux atomes dâacide carbonique, et qui serait combinĂ©e avec un atome dâeau. Mais si lâon remarque que lâeau joue le rĂŽle dâun acide, quâelle se combine mĂȘme rĂ©ellement avec les bases, en la regaiâdant comme se partageant lâoxide avec lâacide carbonique, nous aurons justement le nombre dâatomes nĂ©- 20 COURS cessaires pour former le sel neutre, puisque alors ce sera trois atomes dâacide contre trois atomes de base. Les cendres bleues peuvent donc ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme un sous-sel hydratĂ© ou comme un sel double, formĂ© par deux atomes de carbonate de cuivre neutre et un atome dâhydrate de cuivre. Nous donnerons la prĂ©fĂ©rence Ă cette derniĂšre maniĂšre, car on ne peut sâempĂȘcher de reconnaĂźtre que lâeau joue le rĂŽle dâacide. Le plomb ne forme quâune combinaison connue avec lâacide carbonique, câest le carbonate neutre. Jâemprunte le poids des atomes de M. Berzelius, qui les a donnĂ©s exactement. Il est formĂ© dâun atome dâoxide de plomb... i 3 ,g 4498 Un atome dâacide carbonique. 2,76440 Poids de lâatome du sel. 16,70938. Ce sel se prĂ©sente en poudre blanche trĂšs pesante, quâon nomme cĂ©ruse Ou blanc de plomb. On peut lâobtenir par double dĂ©composition. La nature nous lâoffre cristallisĂ©, sous forme DE CHIMIE. 2 I dâun octaĂšdre Ă base rectangulaire. Il se dĂ©compose par la chaleur; on emploie mĂȘme ce moyen pour faire la belle mine orange ou le minium. On opĂšre Ă une tempĂ©rature dâenviron 4 oo° ; alors lâacide carbonique se dĂ©gage et lâoxigĂšne prend sa place, câest-Ă -dire que le protoxide de plomb provenant de la dĂ©composition du carbonate, passe Ă un Ă©tat supĂ©rieur dâoxidation. Le zinc se combine aussi avec lâacide carbonique et donne deux carbonates. Dâabord le carbonate neutre quâon ne fait pas directement, mais quâon trouve dans la nature ; il est formĂ© dâun atome dâoxide de zinc en retranchant le nombre i de lâoxigĂšne , vous aurez le poids du mĂ©tal lui-mĂȘme, pesant. 5 ,o 3226 Un atome dâacide carbonique. 2,76440 Poids de lâatome du sel.. 7,70666. Il se prĂ©sente cristallisĂ© en rhomboĂšdre obtus; on le trouve aussi combinĂ© avec un atome dâeau. Le carbonate artificiel, quâon fait par prĂ©cipi- G -L. 4 e leçon. 2.. 22 COURS tation, est blanc, mais il nâest pas parfaitement neutre, et, d'aprĂšs lâanalyse de M. Berzelius, il est formĂ© de trois atomes dâacide, quatre dâoxide et trois dâeau ; mais il est plus simple de supposer que nous avons trois atomes dâoxide avec trois atomes dâacide, et un atome dâeau avec un atome dâoxide, le tout combinĂ© avec deux atomes dâeau on peut choisir entre ces deux explications. Parmi les carbonates, il y en a plusieurs qui peuvent se rĂ©unir entre eux et former ce quâon nomme des sels doubles. On entend par sel double la rĂ©union de deux sels au mĂȘme Ă©tat de neutralitĂ© pouvant donner des cristaux renfermant les Ă©lĂ©mens des deux sels. Les sels, en se mĂȘlant, se combinent dans les rapports atomiques} ainsi câest un atome dâun carbonate avec un atome dâun autre carbonate, par exemple, qui entrent en combinaison. Parmi les carbonates, il y en a deux, celui de magnĂ©sie et de chaux, tous deux insolubles dans lâeau, qui peuvent se rĂ©unir et que la nature prĂ©sente en masse considĂ©rable. Ce sel composĂ© ĂE CHIMIE. 2 T > prend Je nom de dolomie, de Dolomieu qui lâa dĂ©couvert; on le trouve en cristaux petits , durs, prĂ©sentant tous les caractĂšres des carbonates , et formĂ© dâun atome de chaux et un de magnĂ©sie, et par consĂ©quent deux dâacide carbonique. Il existe aussi des mĂ©langes quâon pourrait appeler des combinaisons en proportions variables du carbonate de chaux et du carbonate de magnĂ©sie ; mais on verra que les molĂ©cules des corps peuvent se substituer les unes aux autres sans que pour cela la loi des proportions dĂ©finies soit changĂ©e. Nous nous occuperons de cel objet en traitant de l'isomorphisme. 11 existe encore dâautres carbonates doubles. Le carbonate de soude cristallisĂ© peut se combiner avec le carbonate de chaux dâatome Ă atonie ce sel composĂ© est insoluble dans lâeau, et il renferme une molĂ©cule et demie de ce liquide. Nous ne parlerons pas des autres. Je vais finir en -vous parlant des dĂ©compositions doubles. Jâen ai citĂ© quelques exemples nous allons gĂ©nĂ©raliser. U est Ă remarquer que la solubilitĂ© des corps COU K S 2 4 simples ou composĂ©s a une grande influence sur ce quâon appelle les affinitĂ©s. Jâai dit quâon ne peut pas les mesurer, parce quâelles varient suivant les circonstances. Ainsi, relativement Ă la potasse et Ă la chaux par rapport Ă lâacide carbonique, nous avons dit quâon peut conclure que la potasse a plus dâaffinitĂ© que la soude pour cet acide, quand on les expose toutes deux Ă la chaleur; tandis que si lâon opĂšre par les dissolutions, on est portĂ© Ă une conclusion toute contraire. Pour parler de lâaffinitĂ© dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, il faudrait que les rĂ©sultats fussent constans. On peut dire que toutes les fois quâil peut se former dans une dissolution un composĂ© insoluble dans ce liquide mĂȘme, ce composĂ© se produira. Ainsi, nous mĂȘlons de la chaux et de la stontiane, qui sont solubles, avec de lâacide carbonique ; elles pe uvent former, avec cet acide, des sels insolubles; ces sels se formeront. Ici on peut faire intervenir la force de cohĂ©sion; mais celte cohĂ©sion ne doit pas ĂȘtre assimilĂ©e Ă celle dont nous avons parlĂ© DE CHIMIE. a5 en Physique, et qui se mesure par des poids. La force de cohĂ©sion, en Chimie, est ce quâon peut appeler, Ă proprement parler, lâinsolubilitĂ© dans les liquides. La rĂ©sine, par exemple, a une grande force de cohĂ©sion par rapport Ă lâeau, car elle y est complĂštement insoluble ; câest quâil nây a aucune affinitĂ© entre ces deux corps. Si nous plaçons cette rĂ©sine dans lâalcool, elle sây dissoudra trĂšs bien donc la force de cohĂ©sion serait dĂ©truite. La force de cohĂ©sion, en Chimie, sera donc le rapport du liquide au solide; en sorte que quand un corps est insoluble dans un liquide, on dit quâil a une certaine force de cohĂ©sion. Nous pourrons encore dĂ©finir la cohĂ©sion, la rĂ©sistance Ă la dissolution. Revenons aux sels doubles, et prenons des exemples. Ce seront, je suppose, des carbonates de chaux, de magnĂ©sie, de stontiane qui sont insolubles; je prends deux sels solubles, du carbonate de soude et du nitrate de chaux; je les mĂȘle. On conçoit que lâacide nitrique pourrait se combiner avec la soude, lâacide J2Ă COĂŒRS carbonique avec la ch^ux; alors nous aurions deux nouveux sels, du carbonate de cbaux et du niĂčâate de soude. Lâun de ces sels est insoluble , tandis que les deux sels employĂ©s Ă©taient solubles; le sel insoluble se forme. Voici Ă cet Ă©gard la loi que M. TĂźerthollet a dĂ©couverte. Toutes les fois quâon mĂȘle deux sels ayant une certaine solubilitĂ© dans le liquide, sâil peut se former, par double Ă©change, deux sels dont lâun soit moins soluble que ceux que lâon a employĂ©s, la double dĂ©composition aura lieu. Dans lâexpĂ©rience que nous venons de faire, il y en a un moins soluble ; ainsi la double dĂ©composition se produira; ainsi, toutes les fois quâon connaĂźtra la solubilitĂ© des sels employĂ©s et des sels qui peuvent se former, ou pourra prĂ©dire ce qui arrivera. Cependant, pour que le prĂ©cipitĂ© se forme, il faut quâil nây ait pas assez dâeau pour tenir le sel en dissolution. Quand on a mĂ©langĂ© ainsi deux sels, il DE CHIMIE. 2? faut concevoir je demande que vous adoptiez le fait de confiance, il faut concevoir un simple mĂ©lange, puisque nous avons des Ă©qui- valens. Si câest du sulfate de soude et du nitrate de chaux que nous avons employĂ©s, il est indiffĂ©rent que lâacide sulfurique soit mĂȘlĂ© avec la chaux ou avec la soude, et, je le rĂ©pĂšte, cela se passe comme si câĂ©tait un simple mĂ©lange. Dans ce cas, les molĂ©cules de chacun des acides se combineront indiffĂ©remment avec lâune et lâautre base il se formera donc du sulfate de chaux qui pourra dâabord demeurer en dissolution ; mais si la quantitĂ© augmente, il sera prĂ©cipitĂ©. Ainsi nous voilĂ parvenus Ă un fait ; câest que lâinsolubilitĂ© dĂ©termine les Ă©changes et les prĂ©cipitĂ©s. Nous reconnaissons donc que toutes les fois quâon mĂȘlera deux sels, et quâil pourra se former un sel moins soluble que ceux que lâon emploie , il y aura double dĂ©composition. Pour expliquer cet effet, nous admettons que lorsque 28 COUKS DE CHIMIE. deux sels sont mĂ©langĂ©s, il est complĂštement indiffĂ©rent pour les acides et les bases de se combiner en tel ou tel ordre, mais que si lâun des oxides peut former un sel insoluble, il se fera un prĂ©cipitĂ©. ĂMPBIMEIUE DE HUZARD-COTJflCĂŻER, rue du Jardinet, n° 12. S 8 LEĂON. â 1 ~ AYRIL 1828. COURS E CHIMIE SOMMAIRE. Phosphates. â Leurs caractĂšres. â Phosphate de soude. â Bi-phosphate. â Phosphate de potasse. â Bi-phosphate.â Phosphate de baryte.âBi-phosphates et phosphates basiques. â Phosphate de strontiane. â Phosphate de chaux. â Il se forme des phosphates de chaux en proportion non deâfĂźnies, â Bi-phosphates et phosphates basiques. â Phosphate des os. â PrĂ©paration du phosphore ; sa purification. â Phosphate dâammoniaque.âBi-phosphate.âPhosphate dâammoniaque et de soude. â Phosphate de magnĂ©sie. â Phosphate dâammoniaque et de magnĂ©sie. â Le mĂȘme sel basique. Dans cette sĂ©ance, nous nous occuperons de lâhistoire du phosphore. Nous considĂ©rerons les phosphates neutres comme formĂ©s par un atome de hase et un atome dâacide phosphorique. Nous prendrons pour Chim. 5 e leçon. I 2 COTJftS Ă©quivalent de lâacide phosphorique le nombre 4 , 46 i 55 , dans lequel il y a i\ dâoxigĂšne. On avait admis que lâacide phosphorique pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme contenant 2 atonies de radical ou de phosphore; mais nous devons rester fidĂšles Ă la thĂ©orie des Ă©quivalens, et regarder comme poids de lâatome dâacide la quantitĂ© qui neutralise un atome de hase on trouve que câest 5 ~, câest-Ă -dire 1 de phosphore et 2 ÂŁ dâoxigĂšne. Lâatome de phosphore est Ă©gal Ă ... 1,961 55 Les 2^ atomes dâoxigĂšne. 2,5 Poids de lâatome dâacide phosphor.. 4,461 55 . Lâacide phosphorique se combine avec les bases en proportions trĂšs variĂ©es, mais nous devons nous attacher aux plus importantes. Nous verrons quâil existe des sels neutres, des sels basiques et des sels acides voilĂ les trois genres ; mais il y a dans chacun dâeux des sels qui sont plus ou moins acides ou basiques. Nous devons nous occuper dâabord des caractĂšres des phosphates neutres ces caractĂšres se- DE CHIMIE. '5 vont en gĂ©nĂ©ral les mĂȘmes pour les phosphates basiques et acides ; car ici lâobjet principal est de dĂ©terminer les caractĂšres de lâacide qui se trouve dans les phosphates. Un premier caractĂšre des phosphates consiste en ce que, si lâon verse dessus de lâacide sulfurique, il ne se dĂ©gage aucun gaz, ce qui distingue les phosphates de tous les sels qui renferment des acides gazeux ou pouvant prendre la forme de vapeurs; et, sous ce rapport, on ne peut les confondre quâavec les arseniates, les borates et les sulfates. Or, nous verrons que les sulfates se distinguent aisĂ©ment ; nous avons appris Ă reconnaĂźtre les borates; les arseniates sont aussi faciles Ă distinguer. Nous verrons, en second lieu , que quand on mĂȘle un phosphate avec de lâacide borique en quantitĂ© convenable et du charbon, et quâon expose Ă une haute tempĂ©rature, il se produit du phosphore. Lâacide borique est excessivement faible Ă la tempĂ©rature ordinaire, et peu soluble ; mais Ă la tempĂ©rature du rouge blanc, lâacide 5 e Leçon. !*âą 4 COURS phosphorique se volatilise, tandis que lâacide boiâique reste fixe. A une tempĂ©rature basse, lâacide borique, Ă raison de son poids atomistique, pourrait prendre une certaine quantitĂ© de la base combinĂ©e avec lâacide phosphorique, suivant la loi que nous avons fait connaĂźtre Ă une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, la base se partage Ă©galement ; dĂšs lors il y a une portion dâacide phosphorique qui deviendra libre et pourrait se volatiliser; mais le charbon agit sur cet acide, lui enlĂšve son oxi- gĂšne et produit du phosphore. Ainsi nous admettrons quâun phosphate mĂȘlĂ© avec de lâacide borique, Ă une haute tempĂ©rature, donne du phosphore. En MinĂ©ralogie, on se sert de lâacide borique pour reconnaĂźtre la prĂ©sence de lâacide phosphorique dans les corps. On obtient, Ă une haute tempĂ©rature, un bouton vitreux; ce bouton, traitĂ© ensuite par le charbon, donne du phosphore. Quand les phosphates sont solubles et quâon y verse de lâeau de chaux, on obtient un prĂ©ci- DE CHIMIE. pitĂ© gĂ©latineux, sans forme cristalline, qui ressemble Ă de lâalumine en gelĂ©e, que vous connaissez dĂ©jĂ ; mais ce caractĂšre nâest bon que pour les phosphates solubles. Il existe un phosphate de plomb neutre ; il est insoluble dans lâeau, mais se dissout bien dans les acides. Si on le fond au chalumeau , on obtient une matiĂšre limpide qui, au moment oĂč elle refroidit, prĂ©sente, en se solidifiant, la forme dâun polyĂšdre le corps, Ă ce moment, devient incandescent. Câest un phĂ©nomĂšne que prĂ©sente aussi la zircone, etc. Voici comment ce caractĂšre peut ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©. Si lâon a un phosphate soluble, on y verse un sel de plomb soluble , et si le phosphate est insoluble, on y verse le sel de plomb et un excĂšs dâacide, comme dâacide nitrique, par exemple ; on peut ensuite traiter le rĂ©sidu comme dans lâexpĂ©rience prĂ©cĂ©dente. Les phosphates ont aussi la propriĂ©tĂ© dâĂȘtre dĂ©composĂ©s par le potassium; dans ce cas, il se forme du phosphure de potassium, quâon recon- 6 DE CHIMIE. naĂźt a ce quâen le jetant dans lâeau, il produit du gaz hydrogĂšne phosphore, quâon peut enflammer. On peut mĂȘme, par ce moyen, reconnaĂźtre de trĂšs petites quantitĂ©s de phosphates. Tous les phosphates sont dĂ©composĂ©s par lâacĂ©tate de plomb ; câest une suite de la loi des doubles dĂ©compositions. Pour les phosphates insolubles, on peut donner lieu Ă la mĂȘme dĂ©composition en y ajoutant un peu dâacide nitrique Faction se produit promptement. Parmi les phosphates neutres, il nây a que ceux de soude, dâammoniaque et de potasse qui soient solubles, les autres le deviennent dans un excĂšs de leur propre acide ou dâacide nitrique. Quant aux rapports des quantitĂ©s de bases et dâacides, ils sont variables. Le premier phosphate dont nous allons nous occuper est celui de soude, que lâon obtient immĂ©diatement en saturant de lâacide phospho- rique par le moyen de la soude. On peut et lâon doit mĂȘme laisser une rĂ©action alcaline. Quand ce sel sera saturĂ©, on obtiend ra des cristaux DE CHIMIE. 7 qui sont des prismes rhomboĂŻdaux obliques. Ce sel est formĂ© de i atome dâacide phosphorique. i atome de soude. ,. 3,90897 Atome du sel anhydre. . .... 8,37052 CristallisĂ©, il prend 12 atomes dâeau.. .. i3,49755 21,86807. La saveur de ce sel est fraĂźche, salĂ©e, sans amertume. En gĂ©nĂ©ral, les sels qui contiennent une aussi grande quantitĂ© dâeau ont une saveur fraĂźche y car lâeau y est solidifiĂ©e, Ă lâĂ©tat de glace, et elle se fond sur la langue. Ce sel est employĂ© en MĂ©decine, comme purgatif; on le prend Ă la dose de 5 o Ă 60 grammes. 11 est soluble ; mais on nâa pas bien dĂ©terminĂ© sa solubilitĂ© pour diverses tempĂ©ratures, et en gĂ©nĂ©ral on connaĂźt mal la solubilitĂ© des sels. A raison de la grande quantitĂ© dâeau quâil renferme, il Ă©prouve dâabord la fusion aqueuse, puis lâeau 8 COURS sâĂ©chappe, et lâon a la fusion ignĂ©e. Ainsi ce sel Ă©prouve deux sortes de fusion. ExposĂ© Ă lâair, il sâefĂŻleurit; on ne peut mĂȘme le conserver long-temps sans quâil devienne opaque, mais il nâest jamais complĂštement anhydre ; il ne le devient que par la chaleur, Ă une tempĂ©rature Ă©levĂ©e. Si lâon fait lâanalyse du phosphate de soude Ă diverses Ă©poques de lâannĂ©e, on trouve quâil renferme, tantĂŽt plus, tantĂŽt moins dâeau, suivant lâĂ©tat hygromĂ©trique de lâair. Ce sel a une rĂ©action assez fortement alcaline, de sorte que voilĂ un sel anhydre qui a une rĂ©action alcaline, quoique la quantitĂ© dâalcali en excĂšs ne soit pas dĂ©terminĂ©e. Nous verrons beaucoup dâautres sels qui ont au contraire une rĂ©action acide, comme le sulfate de fer, de cuivre, de nickel. Si lâon prend une dissolution de ce sel , tout-Ă -fait neutre, et quâon la fasse cristalliser, on remarque que, quand la cristallisation s est opĂ©rĂ©e , le liquide surnageant sera acide, et dans ce cas lâexcĂšs de base se trouvera dans les DE CHIMIE. 9 cristaux ; câest le contraire pour dâautres sels. Le phosphate de soude est important, parce quâil se rencontre dans lâĂ©conomie animale. On le trouve particuliĂšrement dans lâurine. Il existe un phosphate de soude renfermant 3 atomes dâacide et i de base, et 4 atomes dâeau. Il cristallise de diverses maniĂšres ; il peut former des prismes rhomboĂŻdaux obliques, mais diffĂ©rons de ceux dont jâai parlĂ©. La potasse se combine de mĂȘme trĂšs bien avec lâacide phosphorique. Le sel neutre est formĂ© de i atome dâacide et i atome de base. Ce sel neutre ne peut cristalliser, tandis que celui qui renferme une double proportion dâacide cristallise trĂšs bien en prismes quadrangulaires , terminĂ©s par des pyramides Ă quatre faces ; il contient, dans ce cas, 3 atomes dâeau. La potasse forme aussi des sels basiques dont je ne parle pas. Je passe aux phosphates de harjte. Il y en a au moins cinq ; ce sont le phosphate neutre et les phosphates avec excĂšs de base ou dâacide. io COURS Le phosphate neutre de baryte est formĂ© dâun atome dâacide et un atome de base. On lâobtient facilement par double dĂ©composition. Ce phosphate est insoluble dans lâeau. Si donc je prends un sel soluble, comme le chlorure de barium, et que je le mĂȘle avec un phosphate soluble, comme le phosphate de soude, il se produira un prĂ©cipitĂ© abondant; câest le phosphate neutre de baryte, qui est insoluble dans lâeau; mais si jây ajoute une goutte dâacide nitrique, le prĂ©cipitĂ© va disparaĂźtre, pourvu que le sel soit pur. Ce phosphate de baryte neutre peut prendre une nouvelle quantitĂ© dâacide; alors il peut cristalliser. Il contient deux proportions dâacide et deux dâeau. Ce sel ne peut ĂȘtre mĂȘlĂ© avec une grande quantitĂ© dâeau sans se dĂ©composer lâeau sâempare de lâexcĂšs dâacide et ramĂšne ce phosphate Ă lâĂ©tat neutre. Ce sel, exposĂ© Ă la chaleur, se hoursoufĂŻle ; il peut se fondre Ă une haute tempĂ©rature. En gĂ©nĂ©ral, et câest ici un trait de lâhistoire des phosphates, quand le sel est neutre, si lâon y met un excĂšs dâacide, il devient trĂšs fu- DE CHIMiE. I 1 sible ; en soxâte que, plus un phosphate renferme dâacide, plus il est facile Ă fondre. Ainsi, lebi-phos- phate est plus fusible que le sel neutre, et celui-ci que le sous-sel. IndĂ©pendamment de ces deux sels, il existe un sur-sel, formĂ© de quatre atonies dâacide et trois de base ; on pourrait l'exprimer en disant quâon a quatre parties dâacide phosphorique et trois de base, quâon peut Ă©crire f phosphate de chaux. On obtient ce sel par une diffĂ©rence bien lĂ©gĂšre dans la proportion ; car il suffit de verser dans la dissolution du bi-phosphate de baryte, de lâalcool, pour obtenir sa sĂ©paration; et il est probable que si lâon faisait varier lâintensitĂ© du dissolvant, la dĂ©composition varierait aussi. Il y a aussi un sesquiphosphate de baryte, formĂ© dâun atome dâacide et i ^ de base, et un autre de baryte, qui contient quatre atomes dâacide phosphorique et cinq de base. Ce sel sâobtient facilement en traitant un phosphate avec excĂšs dâacide, par lâammoniaque qui sâempare dâune portion dâacide. 12 COURS La strontiane forme des sels analogues, mais qui nâont pas Ă©tĂ© examinĂ©s avec le mĂȘme soin. Je me borne Ă dire que le phosphate neutre est formĂ© de x atome dâacide phosphorique, Ă©gal Ă . 4 ? 46 i 55 ĂŻ atome de 10,93440. Il peut aussi former un bi-sel qui ne mĂ©rite pas dâattention. Passons au phosphate de chaux. Nous voilĂ parvenus Ă des sels qui sont dâun grand intĂ©rĂȘt. Nous avons an moins cinq phosphates de chaux bien distincts; mais je pense quâon peut aussi obtenir des phosphates diffĂ©rons qui ne seraient pas composĂ©s dans des rapports simples. On avait long-temps rejetĂ© cette idĂ©e, parce que lâon avait vu tous les sels suivre la loi des proportions dĂ©finies. Cependant il y a des cas oĂč lâon reconnaĂźt une combinaison, sans que cependant les corps soient xâĂ©unis en pxâoportions quâon puisse appeler dĂ©finies; en sorte quâil est DE CHIMIE. I 3 probable quâil existe des phosphates de chaux qui ne sont pas dans des proportions dĂ©finies. Les variations de tempĂ©rature, les diverses quantitĂ©s dâeau, peuvent faire varier leur composition; et ce fait nâest pas particulier aux phosphates, on le retrouve encore dans un grand nombre de combinaisons. Il nâest pas en opposition avec la loi si importante et si bien Ă©tablie, des proportions dĂ©finies. On peut obtenir facilement ce sel en versant du phosphate de soude dans un sel de chaux, en remarquant toutefois quâil nâest pas indiffĂ©rent de verser au hasard lâun des sels dans lâautre. Je prends du chlorure de calcium et du phosphate de soude en excĂšs je verse le phosphate de soude dans le chlorure; il se forme un prĂ©cipitĂ© blanc qui est le phosphate de chaux neutre, composĂ© dâun atome dâacide, dâun de base et deux dâeau. En le recueillant sur un filtre, le lavant et le dessĂ©chant, on peut reconnaĂźtre quâil est formĂ© de petits cristaux qui se rĂ©unissent par lâextrĂ©mitĂ© en diver- COURS !4 gĂ©ant. Si jâavais versĂ© le chlorure de calcium dans le phosphate, jâaurais obtenu un prĂ©cipitĂ© diffĂ©rent du premier jâai dâabord eu un sel neutre, ici jâaurais eu un sel basique qui est le phosphate ou phosphate des os. Ce sel exposĂ© Ă la chaleur, perd son eau. En gĂ©nĂ©ral , lâeau, dans ces sels, ne rĂ©siste pas Ă la chaleur rouge; Ă la chaleur de la lampe, on peut chasser toute lâeau quâil contient si on le porte Ă une haute tempĂ©rature, il se fritte et prend un aspect laiteux comme la porcelaine. AprĂšs le phosphate neutre vient le bi-phos- phate de chaux. On lâobtient en prenant le phosphate neutre et le saturant par lâacide phosphorique, et par Ă©vaporation spontanĂ©e, il cristallise en paillettes nacrĂ©es. On le nomme aussi phosphate acide. Sa saveur, en raison de lâexcĂšs dâacide, est aigre ; il est trĂšs soluble dans lâeau, et cristallise difficilement. ExposĂ© Ă lâaction de la chaleur, il entre en fusion, et perd son eau. Lâacide phosphorique seul est volatil Ă une haute tempĂ©rature; mais combinĂ© avec une DE CHIMIE. l5 base, il acquiert une telle fixitĂ©, quâou ne peut le volatiliser; le sel se fond, et par le refroidissement il prend lâapparence dâun beau verre inaltĂ©rable Ă lâair, quoiquâil renferme beaucoup dâacide. On emploie ce sel vitrifiĂ© pour prĂ©parer le phosphore, opĂ©ration dont nous allons parler. Si lâon verse dans ce phosphate acide un alcali, on enlĂšve un excĂšs dâacide, et il reste un sel neutre ou basique , suivant la quantitĂ© dâalcali quâon emploie. On obtient encore un sel acide § phosphate de chaux en prenant ce mĂȘme sel acide et y versant de lâalcool lâalcool enlĂšve une portion dâacide. Ce sel, qui serait stable dans lâalcool, se dĂ©compose dans lâeau ; celle-ci enlĂšve lâexcĂšs dâacide et ramĂšne le sel Ă lâĂ©tat neutre. On peut encore obtenir ce mĂȘme sel en versant sur le phosphate de chaux neutre de lâacide phosphorique Ă©tendu dâeau ; alors il se forme une masse gĂ©latineuse qui ne se dissout pas en totalitĂ© lâeau enlĂšve lâexcĂšs dâacide, et ce COURS iG qui reste est le sel dont nous venons de parler* Nous passons aux phosphates de chaux basiques. Le premier est le phosphate des os câest un nom quâil est bon de lui conserver, car il rappelle son origine. On peut aussi dĂ©signer ce sel phosphate de chaux. Il faudrait quâon pĂ»t indiquer ces corps par des noms simples, câest aussi ce quâon fera sans doute quelque jour. On obtient ce phosphate des os de plusieurs maniĂšres la plus simple est de verser de lâammoniaque dans du phosphate de chaux en dissolution dans un acide ou dans du bi-phos- phate de chaux ; on obtient un prĂ©cipitĂ© il faut avoir le soin de mettre un excĂšs dâammoniaque formĂ© de trois atomes dâacide et quatre atomes de chaux. On peut lâobtenir aussi en versant par petites parties le chlorure de calcium dans le phosphate de soude le prĂ©cipitĂ© est gĂ©latineux comme lâalumine et se lave difficilement. On sait maintenant que ce sel est prĂ©cisĂ©- DE CHIMIE. I 7 ment le mĂȘme que celui que lâon retire des os. Quand on a calcinĂ© les os pour dĂ©truire la matiĂšre animale qui en forme une grande partie, on obtient une masse qui a conservĂ© la forme des os, et qui contient du phosphate et du carbonate de chaux. On peut traiter ces os par lâacide nitrique ou lâacide hydrochlorique, et pour un poids donnĂ© dâos, on aura une certaine quantitĂ© dâacide carbonique; on mĂ©lange cette matiĂšre avec un poids Ă©gal dâeau, et lâon dĂ©compose par lâammoniaque en excĂšs. Lâammoniaque ne prĂ©cipite jamais la chaux de ses dissolutions, et si lâon examine la chaux qui reste dans la liqueur, on trouve quâelle est en mĂȘme quantitĂ© que lâacide carbonique que lâon a obtenu. Nous avons un autre phosphate de chaux que lâon peut appeler sesquibasique ; câest le phosphate de chaux f, câest-Ă -dire quâil renferme deux atomes dâacide phosphorique et trois de chaux. On le dĂ©signe par le nom de Chrysolit e ou Apathite. On lâa trouvĂ© dans la nature ; il Chim. 5 e leçon. 2 i8 CODES est remarquable par ses belles formes; ce sont des prismes simples ou modifiĂ©s par des facettes sur les arĂȘtes de la base, ou terminĂ©s par des pyramides. Tels sont les principaux phosphates quâon a dĂ©terminĂ©s. Je remarque quâil peut y en avoir un plus grand nombre ; car, ainsi que je lâai fait observer prĂ©cĂ©demment , quelques diffĂ©rences dans la maniĂšre de traiter ces sels par les rĂ©actifs suffisent pour changer les proportions de leurs principes. Jâai dĂ©jĂ remarquĂ© que les phosphates sont dâautant moins fusibles, quâils contiennent plus de base. Tous les phosphates de chaux sont dĂ©composĂ©s par lâacide sulfurique, qui donne naissance Ă un sulfate en mettant lâacide phosphorique en libertĂ©. Les phosphates sont entiĂšrement dĂ©composĂ©s de cette maniĂšre; on pensait autrefois quâils nâĂ©taient ramenĂ©s quâĂ lâĂ©tat de bi-phosphates, mais cette erreur venait de ce quâon opĂ©rait avec une grande quantitĂ© dâeau qui tenait le sel en DE CHIMIE. *9 dissolution. Si lâon Ă©vapore, on trouvera de lâacide phosphorique sensiblement pur ; il est seulement nĂ©cessaire de calculer la quantitĂ© dâacide et le degrĂ© de concentration. On parvient encore Ă sĂ©parer les phosphates, surtout pour les analyses, en diminuant Faction dissolvante de lâeau par une addition dâalcool. Lâeau prend ^ de phosphate de chaux ; elle en prend davantage quand elle contient de lâacide; mais si lâon y verse de lâalcool, le phosphate de chaux ne pourra plus sây dissoudre. Lâacide sulfurique donne des rĂ©sultats inexacts, attendu quâil faut laver, ce qui cause toujours quelque perte. M. Berzelius sâest servi de lâalcool, comme je lâai indiquĂ©. Je passe Ă la prĂ©paration du phosphore; elle est fort simple. Lâacide phosphorique, traitĂ© Ă chaud avec du charbon, donne du phosphore ; mais si lâon se bornait Ă mĂȘler lâacide phosphorique pur avec le charbon, il nây aurait pas de dĂ©composition sensible, parce que la tempĂ©rature Ă laquelle le charbon agit sur lâacide phos~ 20 COURS phoriquĂ« est plus Ă©levĂ©e que celle Ă laquelle lâacide lui-mĂȘme se volatilise; par consĂ©quent, si lâon fait ce simple mĂ©lange et quâon chauffe, tout lâacide phosphorique sera volatilisĂ© sans avoir Ă©prouvĂ© aucune action de la part du charbon. Mais si lâon fait passer lâacide phosphorique en vapeur sur des charbons rouges, la dĂ©composition aura lieu. Pour la fabrication du phosphore, on ne se sert pas dâacide phosphorique pur , mais du phosphate acide de chaux. Ainsi nous ne devons pas considĂ©rer lâacide phosphorique comme pur, mais bien comme combinĂ© avec une certaine quantitĂ© de base qui lui donne de la fusibilitĂ©. Or, on se sert dâacide phosphorique provenant du phosphate du chaux, dont il retient toujours une certaine quantitĂ©. Voici comment on prĂ©pare ce phosphate acide de chaux on prend des os brĂ»lĂ©s, on les pulvĂ©rise , on les mĂȘle avec environ les de leur poids dâacide sulfurique concentrĂ© que lâon Ă©tend dâenviron quatiâe parties dâeau; mais comme il est DE CHIMIE* 21 important de profiter de la chaleur produite par le mĂ©lange de lâeau avec lâacide, on nâajouĂźe lâacide sulfurique quâaprĂšs avoir versĂ© lâeau sur le phosphate. Quand on a versĂ© lâacide, le liquide devient Ă©pais et le mĂ©lange sâĂ©chauffe ; on lâabandonne pendant 24 heures, et le lendemain on dĂ©laie la masse dans lâeau ; cette matiĂšre, qui est du plĂątre, a la propriĂ©tĂ© dâĂȘtre un peu soluble dans lâeau. En filtrant la liqueur, on obtient un liquide transparent, dans lequel on peut reconnaĂźtre la prĂ©sence du phosphate de chaux, en y versant de lâammoniaque, qui donne un prĂ©cipitĂ© abondant. Puisque nous avons de lâacide phos- phorique et du phosphate de chaux, si nous saturons par lâammoniaque, il y aura prĂ©cipitation de phosphate de la chaux, et il se formera du phosphate dâammoniaque. Si nous prenons le mĂȘme phosphate acide de chaux, si nous lâĂ©vaporons et que nous ajoutions du charbon, nous pourrons sĂ©parer lâoxigĂšne de lâacide phosphorique qui constitue le sel Ă lâĂ©tat acide, câest-Ă -dire nous pourrons 5 e LEçorr. 2.. 22 COURS dĂ©composer lâexcĂšs dâacide car ce ne serait quâĂ un feu de forge des plus violens que lâon pourrait dĂ©composer une portion de sel neutre . On fait cette opĂ©ratiou de la maniĂšre suivante Quand on a Ă©vaporĂ© jusquâĂ consistance sirupeuse et que lâon a mĂȘlĂ© avec le charbon, on commence par dessĂ©cher la matiĂšre dans une chaudiĂšre en fonte, en la portant Ă la tempĂ©rature rouge obscur lâeau sâĂ©chappe ; la matiĂšre ne pouvant plus se boursoufller, on en remplit une cornue de grĂšs voj. planche i r % fĂźg. .2 , Ă laquelle on adapte une allonge en cuivre dont une extrĂ©mitĂ© recourbĂ©e plonge dans lâeau. Au flacon qui renferme lâeau on adapte un tube droit, servant Ă laisser Ă©chapper les gaz; ce tube ne doit pas plonger dans lâeau. Puisque nous voulons enlever le gaz oxigĂšne Ă lâacide phosphorique , pour avoir le phosphore , nous ne pouvons produire que deux gaz, lâacide carbonique et lâoxide de carbone; mais Ă cette tempĂ©rature le gaz acide carboni- DE CHIMIE. 23 que ne peut exister et il se produit du gaz oxide de carbone; ainsi nous nâaurons donc que du gaz oxide de carbone. Si la matiĂšre est sĂšche, il ne pc/urra pas se former de gaz hydrogĂšne phosphore. Le gaz oxide de carbone peut cependant entraĂźner mĂ©caniquement du phosphore. On adapte au col de la cornue une allonge en cuivre, afin de condenser le phosphore et dâĂ©viter lâintroduction de lâair dans la cornue. Le phosphore se dĂ©gage peu Ă peu, et vient se dĂ©poser partie dans lâallonge et partie dans lâeau du rĂ©cipient. Ce phosphore est impur; il est dâun rouge brun foncĂ©, surtout vers la fin de lâopĂ©ration ; il contient ce quâon dĂ©signe par le nom dâoxide de phosphore, dont on ne connaĂźt pas encore la nature. ĂŻl peut contenir aussi du charbon Ă lâĂ©tat de mĂ©lange, ou peut- ĂȘtre de combinaison. Pour le purifier, il y a deux opĂ©rations Ă faire, lâune mĂ©canique et lâautre chimique. La premiĂšre consiste Ă mettre le phosphore dans un nouet de peau de chamois, et Ă Ăźe tenir dans une 24 COURS eau assez chaude pour que lâon ne puisse y tenir* la main ; car le phosphore mĂȘlĂ© avec des matiĂšres Ă©trangĂšres nâest pas trĂšs fusible on presse le petit nouet de peau sous lâeau avec des pinces, et le phosphore sâĂ©chappe Ă travers les pores. La deuxiĂšme opĂ©ration consiste Ă le distiller. Pour le mouler, on prend un tube, au moyen duquel on lâaspire sous lâeau. On a soin,.quand on veut le retirer, de fermer le tube avec le doigt, jusquâĂ ce quâil soit solidifiĂ©. Il Ă©prouve une forte contraction par le refroidissement, et sort facilement du tube. On doit veiller Ă ce que, quand on aspire, le tube contienne de lâeau ; car la colonne de phosphore pourrait se diviser et ĂȘtre portĂ©e dans la bouche. Je passe aux autres phosphates. L 'ammoniaque forme aussi avec lâacide phos- phorique plusieurs sels. Dâabord, le phosphate proprement dit, quâon obtient en saturant le phosphate acide de chaux par lâammoniaque ce sel neutre, qui contient i,5 proportion dâeau, exposĂ© Ă lâair, il devient acide par le dĂ©gagement DE CHIMIE. 25 dâune partie dâammoniaque ; il cristallise en prismes Ă quatre pans surbaissĂ©s, quelquefois terminĂ©s par des pyramides Ă quatre faces. Un bi-phosphate, formĂ© de i dâammoniaque, 2 dâacide et 5 dâeau ; et enfin un sel qui peut ĂȘtre exprimĂ© par f phosphate dâammoniaque. Le phosphate dâammoniaque se combine avec le phosphate de soude pour fo rmer un sel double, connu sous le nom de sel d urine. Ce sel est remarquable par son origine câest dans lâurine quâon lâa dĂ©couvert rĂ©uni Ă dâautres sels. Aujourdâhui on le fait directement au moyen du phosphate de soude et de lâhydrochlorate dâammoniaque les meilleures proportions sont 6 Ă 7 parties phosphate de soude cristallisĂ©, 1 partie de sel ammoniac, et 2 parties dâeau. Le mĂ©lange se fait Ă chaud pour que la dissolution soit plus complĂšte, et par le refroidissement, le sel cristallise et donne des prismes rĂ©guliers. On emploie ce sel comme rĂ©actif dans lâanalyse des minĂ©raux. Il est formĂ© de 1 atome de phosphate de soude, 1 atome de phosphate dâammoniaque, 2Ă COURS et io atomes dâeau. En chauffant, lâeau et lâammoniaque s'Ă©chappent, et il reste un bi-phos- phate de soude fusible. La magnĂ©sie forme aussi des phosphates quâon peut obtenir par double dĂ©composition, au moyen du phosphate de soude et du sulfate de magnĂ©sie. On obtient un prĂ©cipitĂ© qui se rassemble bientĂŽt pour former de petits cristaux. Ce sel nâa rien de bien remarquable, seulement il peut se combiner avec le phosphate dâammoniaque pour former un sel double quâon rencontre dans les calculs des animaux et mĂȘme de lâhomme. Le phosphate neutre contient i atome de magnĂ©sie et dâacide carbonique, et 4 dâeau ; on lâobtient en mĂȘlant deux dissolutions chaudes. Lâautre phosphate, qui est basique, peut ĂȘtre prĂ©parĂ© avec un sel de magnĂ©sie et un phosphate basique il contient i atome dâacide phospho- rique, i atome dâammoniaque, i de magnĂ©sie , et 5 atomes dâeau; câest celui que lâon trouve dans les calculs. Il est Ă©videmment basique. Ce sel est insoluble. de chimie. 27 On se sert des caractĂšres de ce sel pour reconnaĂźtre la magnĂ©sie dans les analyses, en versant du phosphate dâammoniaque basique dans la liqueur qui contient de la magnĂ©sie. Le phosphate de magnĂ©sie, qui est insoluble dans lâeau, se dissout trĂšs bien dans les acides. Dans la sĂ©ance prochaine, nous nous occuperons des phosphates que forment les autres oxides. IMPRIMERIE DE HUZARD-CODRCIER, idc du Jardinet, II» 12, 6 e LEĂON. - 30 AVRIL 1828. COURS CHIMIE. SOMMAIRE. Phosphate de protoxide de fer. â Phosphate de peroxide. â. Phosphate de cobalt. â Bleu de ThĂ©nard; maniĂšre de lui rendre sa couleur. â Phosphate de plomb. â Phosphate basique. â Phosphate dâargent. â Phosphites; leurs caractĂšres. â Hypophosphites; leurs caractĂšres. â Arseniales; leurs caractĂšres. â Arseniate de potasse. â Bi-arseniate. â Arseniate dâammoniaque. â Arseniate de manganĂšse. Nous avons terminĂ© la derniĂšre sĂ©ance par lâexamen du phosphate de magnĂ©sie, nous allons passer aux phosphates formĂ©s par les autres oxides. Je commence par le phosphate de fer. Le fer forme deux oxides distincts, pour ne pas dire trois le protoxide, le peroxide et une combinaison intermĂ©diaire. On peut obtenir le Chim. 6 e LECOif. I 2 COURS phosphate de fer par doubles dĂ©compositions, en versant dans une dissolution de phosphate de soude du sulfate de fer ; on obtient un prĂ©cipilĂ© dâabord trĂšs blanc, mais qui passe peu Ă peu au bleu pendant ce changement, il j a absorption dâoxigĂšne et lâoxide de fer passe Ă lâĂ©tat intermĂ©diaire. M. Berzelius considĂšre ce sel comme double et formĂ© de phosphate dâoxidule et de phosphate dâoxide, parce que, comme, selon lui, le fer passe Ă un Ă©tat supĂ©rieur dâoxidation, qui est une combinaison de deux atomes dâoxide et un atome dâoxidule,, ces deux oxides se rĂ©unissent chacun avec une portion dâacide pour former un phosphate des deux oxides. Ce sel se trouve dans la nature Ă un Ă©tat plus basique. Celui que lâon obtient dans lâexpĂ©rience prĂ©cĂ©dente est basique, puisque nous avons dit que la quantitĂ© dâacide est constamment proportionnelle Ă la quantitĂ© dâoxigĂšne contenue dans la base de sorte que si lâoxide vient Ă se suroxider, il nây aura plus assez dâacide pour former une combinaison neutre. DE CHIMIE. 3 Le peroxide se combine bien avec lâacide phosphorique, et forme un composĂ© qui se prĂ©cipite avec une couleur blanche cette couleur tient Ă ce que le sel est neutre. Ce sel, comme celui que nous venons de voir, exposĂ© Ă une haute tempĂ©rature, se fond, et si on le met en contact avec du charbon, il se change en phosphure de fer. Câest mĂȘme un moyen employĂ© pour obtenir ce dernier corps. Ce perphosphate se trouve dans la nature accompagnant quelquefois des mines de fer, surtout celles qui sont limoneuses, ou mines dâalluvion câest mĂȘme un grand inconvĂ©nient, car il donne au fer de trĂšs mauvaises qualitĂ©s par le phosphure quâil produit. Ce phosphate se rĂ©duit lorsquâon porte le minerai Ă une haute tempĂ©rature, et lâon obtient des fontes assez riches en phosphure. On parvient difficilement Ă dĂ©barrasser le fer du phosphore; aprĂšs avoir Ă©tĂ© affinĂ©, il en conserve toujours quelques parties, ce qui le rend aigre et lui ĂŽte le nerf qui fait son prix. Le phosphate neutre de fer peut ĂȘtre facile- G.'L. 6 e 1ECOJY. 1 âą âą 4 COURS ment rendu basique par lâaddition dâun alcali , ammoniaque ou potasse lâacide se partage et le sel prend une couleur plus foncĂ©e. Ce phosphate se rencontre souvent dans le fer des Ă©difices. Lorsque ce mĂ©tal a Ă©tĂ© exposĂ© Ă ĂȘtre mouillĂ© par lâurine , le fer est altĂ©rĂ©, il se goufle et se dĂ©tache en Ă©cailles qui sont du sous-sel avec des proportions diffĂ©rentes peut-ĂȘtre de celles-ci. Le cobalt forme avec ce mĂȘme acide un sel remarquable par sa couleur violet foncĂ©. On lâobtient par double dĂ©composition. M. ThĂ©nard, en combinant ce sel avec lâalumine , est parvenu Ă obtenir un bleu qui porte son nom et qui remplace lâoutremer, quoique le bel outremer a plus dâĂ©clat. Mais il se recommande par son bas prix ; et quand on ne tient pas Ă toute la beautĂ© de lâoutremer, il y a avantage Ă sâen servir. Le phosphate de cobalt neutre est formĂ© de i atome dâacide phosphatĂ©. . . . 4 ,/jn 55 i atome dâoxide de cobalt. . . . 4*68991 Atome du sel. 9,i5i46. DE . CHIMIE. 5 Celui que lâon emploie pour le bleu de ThĂ©nard est un peu basique. Pour faire ce bleu de cobalt, on prend le phosphate en gelĂ©e qui sâest prĂ©cipitĂ© dâun mĂ©lange de deux dissolutions dâun sel de cobalt et de phosphate de soude, et qui a Ă©tĂ© bien lavĂ©, et on le mĂȘle avec de lâalumine aussi en gelĂ©e. Le mĂ©lange peut se faire en proportions variables; mais on emploie ordinairement i partie de phosphate et 8 parties dâalumine. Il faut avoir soin de bien mĂȘler ces deux matiĂšres en les broyant dans un mortier, jusquâĂ ce que lâon nâaperçoive plus aucun point blanc ou plus foncĂ© que le reste de la masse ; on sĂšche ensuite le mĂ©lange; on le place dans un creuset; on lâexpose Ă une tempĂ©rature un peu au-dessus du rouge cerise et lâon obtient le bleu de cobalt en fragmens qui se dĂ©sagrĂšgent facilement. Il arrive quelquefois que ce bleu passe au noir; câest quand il se dĂ©soxide sous lâinfluence dâune matiĂšre combustible. Pour le rĂ©tablir dans tout son Ă©clat, il suffit de le placer Ă une chaleur rouge dans un courant de gaz oxigĂšne ; on peut encore le mĂȘler avec du per- 6 COURS oxide de mercure, et faire chauffer le mercure abandonne son oxigĂšne qui sert Ă rĂ©tablir le bleu, et le mercure sâĂ©chappe lui-mĂȘme en vapeurs quâon peut recueillir. Jâai vu du bleu de cobalt altĂ©rĂ©, auquel ce moyen a toujours rĂ©ussi Ă rendre son Ă©clat. Je suis obligĂ© de passer sous silence beaucoup de combinaisons qui nâont pour nous aucun intĂ©rĂȘt ; je dirai cependant que les divers oxides mĂ©talliques peuvent former des combinaisons insolubles. Comme nous sommes pressĂ©s, nous ne devons insister que sur les faits fondamentaux ; dâailleurs, il y a des faits qui se reproduisent avec divers corps, en sorte quâil suffit de substituer un nom Ă un autre, pour en faire lâhistoire. Nous nous arrĂȘterons sur le phosphate de plomb , car nous lâavons indiquĂ© comme pouvant servir de caractĂšre gĂ©nĂ©rique aux phosphates, La vĂ©ritable maniĂšre dâobtenir ce phosphate est dâopĂ©rer par les doubles dĂ©compositions; on lâobtient Ă lâĂ©tat neutre. Ici, la base que nous DE CHIMIE. 7 employons est insoluble, et forme avec lâacide un sel insoluble aussi, en sorte que nous nâavons pas le mĂȘme avantage que pour les bases alcalines que nous pouvons dissoudre par des acides qui, produisant un sel soluble , nous permettraient de reconnaĂźtre la neutralitĂ© au moyen des rĂ©actifs colorĂ©s 3 dâailleurs, quelque divisĂ© que soit lâoxide de plomb, il ne formerait jamais quâune poudre grossiĂšre, et si on les mettait dans cet Ă©tat, en contact avec lâacide, lâaction se borne- nerait aux surfaces. Ainsi vous voyez quâon est forcĂ© de faire usage dâun liquide qui tienne cette base en dissolution. Nous nous servirons donc dâun sel de plomb neutre et dâun phosphate neutre, et, par un double Ă©change, nous obtiendrons le phosphate neutre de plomb. On ne peut obtenir ce sel quâen poudre, mais la nature le prĂ©sente cristallisĂ© sous la forme dâune, pyramide hexaĂšdre dont quelquefois le bord supĂ©rieur et infĂ©rieur des bases est tronquĂ©; dâautres fois le prisme est surmontĂ© dâune pyramide dont la base correspond Ă la base du prisme. Ce sel est soluble dans un excĂšs dâacide ou dâal- 8 COURS cali. En effet, le plomb est du nombre des mĂ©taux dont les oxides se dissolvent dans un excĂšs dâalcali. Il se fond facilement par lâaction de la chaleur et forme des globules qui, par le refroidissement, prennent une forme polyĂ©drique ; on y distingue nettement des faces, ce qui annonce une grande tendance Ă la cristallisation. Or, comme parmi les phosphates et; les autres sels nous nâavons rien trouvĂ© de semblable, nous regarderons ce caractĂšre comme particulier $ et comme on peut toujours transformer un phosphate quelconque en phosphate de plomb , en le dissolvant dans un acide sâil nâest pas soluble, et y versant un sel de plomb qui donne lieu Ă un prĂ©cipitĂ© de phosphate de plomb quâon peut essayer, ce caractĂšre suffira pour nous faire toujours reconnaĂźtre les phosphates. IndĂ©pendamment de ce sel, que nous considĂ©rons comme neutre, il en existe plusieurs autres. Nous pouvons]produire un sur-phosphate, phosphate de plomb, enjversant un bi-phosphate soluble sur du chlorure de plomb. Il y a aussi de chimie. g un sous-phosphate, quâon obtient en versant dans le sel neutre que nous venons de former, de lâam- moniaque en excĂšs qui sâempare dâun tiers de lâacide, en sorte quâil reste un y phosphate. On le prĂ©pare en versant de lâacĂ©tate de plomb dans du phosphate de soude. Le phosphate de plomb, exposĂ© avec le charbon Ă la tempĂ©rature du rouge blanc, se dĂ©compose aisĂ©ment et donne immĂ©diatement du phosphore. On ne peut produire le phosphure de plomb, ou du moins son existence est douteuse, par une simple percussion du phosphore brĂ»le ; il est donc probable quâĂ cette tempĂ©rature, cette combinaison ne peut exister. Il nâen serait pas de mĂȘme avec le phosphate de fer ; il donnerait naissance Ă un phosphure qui pourrait rĂ©sister Ă cette chaleur. Le phosphate de plomb est trĂšs bien dĂ©composĂ© par lâhjdrogĂšne sulfurĂ©, qui donne lieu Ă un sulfure de plomb et, Ă de lâacide phospho- rique qui reste en dissolution. Le phosphate dâargent neutre serait formĂ© de IO COURS i atome dâargent, Ă©gal Ă . i4>5i6o7 i atome dâacide phosphorique. . 4 > 46*55 Atome du sel. ..18,97762. Si lâon retranche lâunitĂ© de lâoxigĂšne, on aura pour le poids de lâatome dâargent, 15,51607. En mĂȘlant du nitrate dâargent et un phosphate tout-Ă -fait neutre, on en obtient un liquide acide, et un prĂ©cipitĂ© jaune qui est basique; câest le phosphate f dâargent. Je terminerai ici ce que jâai Ă dire sur les phosphates, aprĂšs avoir donnĂ© les caractĂšres gĂ©nĂ©riques de deux genres de sels quâon ne peut isoler des phosphates. Ces deux genres de sels prĂ©sentent Ă peu prĂšs les mĂȘmes caractĂšres sous le rapport des proportions de bases quâils contiennent, ils ne diffĂšrent pas des phosphates. Quand on les chauffe avec du charbon, ils donnent toujours du phosphore ; mais par ce moyen, on ne peut reconnaĂźtre quel est le genre de sel. On se lâappelle que lâacide phosphorique est formĂ© dâun atome de phosphore et dâun atome DE CHIMIE. I I et demi dâoxigĂšne ; lâatome de phosphore pĂšse 3,461 55 . Les phosphites ont en gĂ©nĂ©ral le mĂȘme caractĂšre que les phosphates; cependant voici quelques diffĂ©rences qui suffisent pour les distinguer. Quand on chauffe un phosphate, il nâoffre rien de particulier ,, si ce nâest que dans quelques circonstances il peut fondre. Dans quelques cas aussi, lâoxide peut passer Ă un Ă©tat supĂ©rieur ou infĂ©rieur dâoxidation ; mais lâacide ne change pas de nature. Si lâon calcine au contraire un phosphite, il se change en phosphate ; et voici comment cela se passe. Ces phosphites peuvent ĂȘtre anhydres ou bien hydratĂ©s ; en gĂ©nĂ©ral ils sont hydratĂ©s dans lâun comme dans lâautre cas, ils se transforment en phosphates, mais dâune maniĂšre diffĂ©rente. Voyons dâabord le cas oĂč le phosphite est anhydre. Lâacide phosphoreux contient un atome de phosphore et un atome et demi dâoxigĂšne, tan- I 2 COURS dis qu'il faudrait deux atomes et demi pour former lâacide phosphorique. DâaprĂšs cela, nous ne pourrions former assez dâacide phospho- rique pour neutraliser la base, quâautant que nous ajouterions Ă lâatome dâacide phosphoreux un atome dâoxigĂšne. Alors , comme nous nâavons quâun atome et demi dâoxigĂšne, nous ne pourrions former que f de phosphate ; il y aura donc f de base qui ne seront pas neutralise^ ces f restent avec le phosphore, forment un phosphure, et peuvent donner lieu Ă une nouvelle quantitĂ© de phosphate , si lâon fait intervenir lâaction de lâoxigĂšne. Cela paraĂźt compliquĂ© , mais nous aurons occasion dây revenir. Nous venons de voir que les phosphites anhydres exposĂ©s Ă la chaleur se changent en phosphates, et quâil y a une portion de hase qui demeure non saturĂ©e si les phosphites sont hydratĂ©s, lâeau au contraire se dĂ©compose, pour fournir au phosphore lâoxigĂšne qui lui manque, et il se dĂ©gage de lâhydrogĂšne quâon peut regarder comme pur, quoiquâil brĂ»le avec une DE CHIMIE- I 3 flamme tant soit peu blanche, ce qui indique la prĂ©sence dâune petite quantitĂ© de phosphore ; aussi le phosphate qui reste nâest-il pas tout-Ă -fait neutre. Dans cette expĂ©rience, câest lâeau qui contribue Ă ce changement du phosphite en phosphate, en fournissant tout lâoxigĂšne qui manquait dans le cas prĂ©cĂ©dent, pour transformer en entier lâacide phosphoreux en acide phosphorique. Tous les sels en Ăźle peuvent, pendant cette opĂ©ration , enlever lâoxigĂšne aux corps qui le tiennent avec peu de force , pour former un autre acide. Parmi les phosphites, il nây en a que trois trĂšs solubles ; câest mĂȘme une propriĂ©tĂ© importante ce sont ceux de potasse, soude et ammoniaque ; ceux de baryte, ou de strontiane, ou de chaux le sont trĂšs peu. Pour former les phosphites solubles, on prend ces bases en dissolution, et lâon y verse de lâacide phosphoreux jusquâĂ neutralisation ; puis on fait Ă©vaporer peu Ă peu, ei, quand on a atteint la tempĂ©rĂąt ure de 45 Ă 5o 0 , il se fait une sĂ©paration. On obtient un sel acide qui doit rester en dissolution, et un sel \/y COURS neutre qui tend Ă se prĂ©cipiter, et quâon obtient en abandonnant le sel Ă une Ă©vaporation spontanĂ©e. Je passe aux hypopbosphites. Câest un genre de sels formĂ© par lâacide hypophosphoreux, acide remarquable par sa composition ; car nous ne devons pas le considĂ©rer comme formĂ© de 1 atome de base, f dâatome dâoxigĂšne, mais bien de i atomes de base, et de i ÂŁ dâoxigĂšne. Cet acide forme un nouveau groupe de sels nous en devons la dĂ©couverte Ă M. Dulong. Le soufre forme un acide semblable. Pourformer son poids atomistique, nous prendrons 2 atomes de phosphore, pesant. 3 ,g 23 io i atome i dâ 5,425lO. Tous ces sels sont trĂšs solubles. Quand on les chauffe, ils donnent de lâhydrogĂšne phosphorĂ©; et ici, lâhydrogĂšne est fourni par lâeau; il se prĂ©cipite du phosphore. En effet, le rĂ©sultat de cette dĂ©composition est un phosphate; et comme lâacide DE CHIMIE. renferme 2 atomes de phosphore, il sâen trouve un atome en excĂšs, pour former lâacide phospho- rique; et puisque nous nâavons que le 1 } atome dâoxigĂšne, il nous en faudrait encore un atome pour former le phosphate avec la moitiĂ© du phosphore. Cet atome nous est fourni par la portion de phosphore qui se sĂ©pare. En raison de ce que lâacide hypophosphoreux nâest pas saturĂ© dâoxigĂšne, il peut en prendre aux autres corps qui le cĂšdent facilement. Les hypo- phosphites jetĂ©s sur des charbons incandesccns, donnent une belle flamme jaune. Quand on les expose Ă lâair, Ă lâĂ©tat de dissolution, ils absorbent lâoxigĂšne, et se changent en phosphates, et peuvent mĂȘme passer Ă lâĂ©tat de sels acides. Le plus remarquable de ces hypophosphites, est celui de baryte. Quand on jette du phosphure de barium dans lâeau, ce liquide se dĂ©compose, en donnant du gaz hydrogĂšne phosphorĂ© qui brĂ»le Ă lâair, et il se produit en mĂȘme temps un hypophosphite. Avec ce dernier sel en dissolution , on obtient lâacide hypophosphoreux pur, COURS 16 au moyeu de lâacide sulfurique ; car celui-ci forme avec la baryte un sel insoluble dans lâeau et dans les acides , tandis qne lâacide hypophos- phoreux est soluble. Ce sel cristallise en prismes rhomboĂŻdaux allongĂ©s. Je passe Ă lâacide que M. Dulong a dĂ©signĂ© sous le nom dâacide phosphatique, et que lâon obtient par la combustion lente du phosphore dans lâair, oĂč il se prĂ©sente en produisant des vapeurs pesantes qui tombent. En examinant cet acide, on trouve que sa composition est diffĂ©rente des prĂ©cĂ©dens ; ce nâest ni de lâacide phos- phorique ni de lâacide phosphoreux, mais bien, Ă ce quâil semble, un composĂ© de ces deux acides. Comme cet acide se reproduit toujours dans les mĂȘmes circonstances, M. Dulong a cru devoir lui donner un nom distinctif. Cet acide ne forme pas de sels particuliers; car lorsquâon les fait cristalliser, on obtient sĂ©parĂ©ment un phos- phite et un phosphate; de maniĂšre que si lâon suppose avoir une combinaison Ă lâĂ©tat liquide, on voit la sĂ©paration sâopĂ©rer lorsque lâon fait cristalliser. On peut mĂȘme sâen assurer facile- DE CHIMIE. I 7 ment dâune autre maniĂšre en prenant, comme lâa fait M. Dulong ,ce mĂȘme acide phosphatique, et le saturant avec la baryte, on obtient un phosphate insoluble et un liquide qui ne contient que peu de phosphate , mais qui, par lâĂ©vaporation, arrive Ă un Ă©tat analogue Ă celui que lâon obtient avec lâacide phosphoreux et la baryte. Il faut donc admettre que lâacide phosphatique ne forme pas rĂ©ellement de combinaisons particuliĂšres ce sont au moins des combinai sons formĂ©es de phosphites et de phosphates , quâon peut parvenir Ă sĂ©parer. Nous allons nous occuper dâun autre genre de sels qui se place Ă cĂŽtĂ© des phosphates par son analogie ; je veux dire les arseniates. Lâacide arsenique contient, comme lâaci de phos- phorique, un atome dâarsenic et deux ÂŁ dâoxigĂšne, 1 atome dâarsenic, 00 4 2 2 atomes 4 dâoxigĂšne, pesant. . . 2,5o 7,20042. Les caractĂšres des arseniates sont faciles Ă distinguer. Comme les phosphates, quand on y verse Chim. G leçok, 2 COURS iS un acide, il nây a ni effervescence ni dĂ©gagement de vapeur; chauffĂ©s au rouge, ceux dont les oxides se dĂ©composent donnent de lâoxigĂšne et de lâacide arsenieux. Voici un caractĂšre tout-Ă -fait particulier aux sels formĂ©s par les acides de lâarsenic. Quâon prenne un arseniate quelconque, quâon le mĂȘle avec du charbon et de lâacide borique cet acide sert Ă rendre les caractĂšres plus frappans, et quâon porte la tempĂ©rature au-dessous du rouge lâacide borique sature une portion de la base, et lâon obtient de lâarsenic quâon peut reconnaĂźtre en le plaçant sur des charbons aux vapeurs blanches quâil rĂ©pand, qui ne sont autre chose que de lâacide arsenieux dont lâodeur est dĂ©sagrĂ©able et si facile Ă reconnaĂźtre. Si lâon prend un arseniate, celui de plomb, par exemple, quâon peut se procurer facilement, puisque tous les arseniates peuvent ĂȘtre transformĂ©s en arseniates de plomb; si, dis-je, on prend ce sel, quâon le mĂȘle avec du charbon, quâon lâexpose Ă la flamme du chalumeau, lâarseniate est rĂ©duit Ă lâĂ©tat dâarseniure, qui, placĂ© sur des DE CHIMIE. ig charbons, donne aussi des vapeurs blanches, et le plomb se sĂ©pare tout-Ă -fait pur. Ces opĂ©rations en petit sont trĂšs commodes, car on peut les multiplier facilement. On peut transformer tous les arseniates en arseniate de plomb les arseniates solubles, en y versant un sel de plomb soluble ; les arseniates insolubles, en les faisant dissoudre dans de lâacide nitrique et y versant du nitrate de plomb ; lâarse-» niate de plomb se forme et se prĂ©cipite, parce quâil demande plus dâacide pour ĂȘtre dissous. Ces caractĂšres sont suffi sa ns ; cependant je vais en indiquer un autre comme complĂ©ment. Si lâon verse dans un arseniate soluble, ou rendu soluble par lâacide nitrique, du nitrate dâargent, on a un prĂ©cipitĂ© brun qui ne se prĂ©sente quâavec ces deux corps. Si jâajoute de lâacide nitrique, on dissout ce prĂ©cipitĂ©, que lâon peut faire ensuite reparaĂźtre avec un peu dâammoniaque. Les arseniates sont presque tous insolubles dans lâeau Ă lâĂ©tat neutre, mais ils sont solubles dans un excĂšs dâacide. Pour rendre lâhistoire de ces sels facile, je vous prĂ©senterai une observation 20 COURS importante, Lâacide arsenique Ă©tant composĂ© de la mĂȘme maniĂšre que lâacide phosphorique, doit prĂ©senter des sels composĂ©s atomiquement de la mĂȘme maniĂšre , et qui auront des formes semblables ; en sorte quâĂ part des diffĂ©rences dans la solubilitĂ©, les propriĂ©tĂ©s les plus remarquables seront communes aux arseniates et aux phosphates , en sorte que si tel phosphate cristallise de telle maniĂšre, lâarseniate qui lui correspond par sa composition cristallisera de mĂȘme ; si un phosphate prend de lâeau, lâarseniate qui a les mĂȘmes proportions en prendra Ă©galement nous trouverons toujours mĂȘmes proportions et mĂȘme forme. Câest lĂ une observation fort importante, dâautant plus quelle nâest pas particuliĂšre aux arseniates et aux phosphates , mais quâelle sâĂ©tend aussi Ă tous les sels qui ont une composition atomique semblable. Passons maintenant aux espĂšces. Le premier sel que nous examinerons est lâarseniate de potasse , qui est formĂ© dâun atome dâacide et un de base5 ce sel est incristallisable , dĂ©liquescent. On lâobtient en combinant lâacide arsenique et DE CHIMIE. H f la potasse, ou bien en faisant bouillir de la potasse trĂšs concentrĂ©e avec de lâacide arsĂ©niĂ© ux. Par ce dernier moyen on dĂ©gage de lâhydrogĂšne, et lâacide arsenieux devient acide arsenique. Le bi-arseniate cle potasse est formĂ© dâun atome de base, deux atomes dâacide et deux atomes dâeau. Il cristallise en prismes Ă quatre pans, terminĂ©s par des pyramides Ă quatre faces, de mĂȘme que le phosphate de potasse. hâarseniate de soude doit ĂȘtre un peu basique pour bien cristalliser, et il prend la forme dâun prisme hexaĂšdre rĂ©gulier de mĂȘme forme que celui du phosphate de soude. On a mesurĂ© les angles, et lâon nâa trouvĂ© aucune diffĂ©rence. Il y a des cas oĂč les formes sont seulement du mĂȘme systĂšme. La composition est la mĂȘme que celle du phosphate correspondant. Si lâon combine ce sel avec une certaine quantitĂ© dâacide, il prend une forme diffĂ©rente, qui est prĂ©cisĂ©ment celle du bi-phosphate. Cette analogie se soutient partout entre ces deux genres. Cette analogie, qui se soutient constamment entre les sels du mĂȘme systĂšme atomique, dĂ©truit 22 COUKS lâopinion adoptĂ©e par HaĂŒy, que la mĂȘme forme indique la mĂȘme nature, et des formes diffĂ©rentes une nature diffĂ©rente dans les corps ; nous connaissons mĂȘme maintenant, dâaprĂšs les observations intĂ©ressantes de M. Mitsclierlich, des corps qui offrent deux systĂšmes de cristallisation diffĂ©- rens le soufre est dans ce cas. Lâammoniaque forme aussi avec lâacide arse- nique des composĂ©s analogues Ă ceux que forme lâacide phosphorique ; il donne aussi un bi- arseniate, formĂ© dâun atonie dâacide, deux de base et deux dâeau, comme lâacide phosphorique. Ce sel se dĂ©compose par la chaleur ; une portion dâammoniaque se dĂ©gage; mais la partie qui est retenue agit sur lâoxigĂšne de lâacide arse- nique il en rĂ©sulte dĂ©gagement dâazote et dâacide arsenieux, et formation dâeau. Ces expĂ©riences ont quelque intĂ©rĂȘt, car câest dâaprĂšs elles que Scheele avait entrevu la composition de lâammo niaque. Ces divers arseniates peuvent ĂȘtre dĂ©composĂ©s par les doubles Ă©changes , par la baryte, la chaux ou la stonliane. On obtient un prĂ©cipitĂ© blanc, DE CHIMIE. renfermant un atome dâacide , un atome de base et deux atomes dâeau ; ce prĂ©cipitĂ© peut ensuite disparaĂźtre dans un excĂšs dâacide. On obtient des rĂ©sultats analogues avec de 1 acide phospho- rique. La chaux forme aussi, avec lâacide arsenique, un arseniate et un bi-arseniate. La magnĂ©sie donne lieu Ă un arseniate neutre insoluble et Ă un bi-arseniate soluble il y a aussi un f arseniate. Le protoxide de fer donne naissance Ă un arseniate neutre qui est blanc ; exposĂ© Ă lâair, il sâaltĂšre en prenant une nuance dâun vert sale, et se transformant en deux sels un arseniate acide , et un arseniate basique de peroxide. Si nous admettons que lâoxidation produit un oxide intermĂ©diaire , nous dirons que câest un arseniate dâoxidule basique qui se combine avec un perarseniate. Lâarsemate de fer au maximum se prĂ©sente souvent dans les opĂ©rations des laboratoires, car un grand nombre de minĂ©raux contiennent de lâarsenic; on le fait passer Ă lâĂ©tat dâacide arsc- COURS DE CHIMIE. H nique que lâon sĂ©pare au moyen du fer qui existe dans le minĂ©ral, ou que lâon ajoute dans la dissolution. Si lâon traite ces sels par un excĂšs de base, on les rend basiques et lâon forme un sous-sel de couleur diffĂ©rente. imprimerie de huzard-coorcier, rue du Jardinet, n° 12. *J C LEĂON* 2 MAT. if a» Ăčm DE COURS CHIMIE. SOMMAIRE. Des Sulfates. â Leur composition. â Action de la chaleur, de lâeau, des acides, du charbon. â Moyens de les reconnaĂźtre.â Sulfate de potasse.âBi-sulfate. â Sulfate de soude. â Loi de sa solubilitĂ©'. âSinguliĂšre propriĂ©tĂ© de sa dissolu*- tion saturĂ©e. âSulfate dâammoniaque. â Bi-sulfate. âSulfate de baryte. â Sulfate de strontiane. Dans cette sĂ©ance, nous allons nous occuper des combinaisons de lâacide sulfurique avec les bases. Ce genre de sels est trĂšs important, Ă cause du grand nombre dâespĂšces que lâon trouve dans la nature, ou que lâon emploie dans les arts ; aussi nous Ă©tendrons-nous beaucoup sur ce sujet. Chinis 7 e leçon. * 2 COURS Le poids de lâatome dâacide sulfurique est dĂ« 5,oi i65, duquel il faut dĂ©duire i pour lâatome dâoxigĂšne; nous admettons que lâacide sulfurique est formĂ© de 1 atonie de soufre et de 5 dâoxigĂšne. Lâacide sulfurique forme des sels neutres dans lesquels lâoxigĂšne de la base est le ÂŁ de celui de lâacide. Il existe quelques bi-sels et un certain nombre de sels basiques, dans lesquels la base est un multiple par 3 et par 6, rarement par i, de la proportion du sel neutre. Les sulfates ne donnent avec aucun acide, Ă la tempĂ©rature ordinaire, ni effervescence, ni dĂ©gagement de vapeur. Nous avons dĂ©jĂ notĂ© ce fait, en parlant prĂ©cĂ©demment des phosphates, tandis que lâacide sulfurique, dans les mĂȘmes circonstances, dĂ©place un grand nombre dâacides de leurs combinaisons. A une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, lâacide sulfurique peut ĂȘtre chassĂ©, au contraire, par lâacide borique, qui est entiĂšrement fixe, et par les acides phosphorique et arsenique, qui donnent des sels De chimie. 3 qui rĂ©sistent en gĂ©nĂ©ral Ă un assez grand degre de chaleur. ExposĂ©s Ă lâaction de la chaleur, tous les sulfates sont dĂ©composĂ©s, exceptĂ© ceux de potasse, de soude, de baryte, de strontiane, de lithine, de chaux, de magnĂ©sie et de plomb. Tous les autres donnent, Ă une chaleur rouge, de lâacide sulfureux et de lâoxigĂ«ne, ordinairement dans le rapport de 2 volumes de gaz sulfureux et 1 dâoxigĂšne; cependant quelquefois lâoxigĂšne est en moindre proportion, parce quâune partie sert Ă faire passer lâoxide du sel Ă un degrĂ© supĂ©rieur dâoxidation. Quand les sulfates ne contiennent pas dâeau, ils donnent en outre souvent une portion dâacide sulfurique anhydre ; le sulfate de fer est particuliĂšrement dans ce cas, comme nous le verrons en parlant de ce sel. LâhydrogĂšne enlĂšve lâoxigĂšne aux sulfates, Ă une haute tempĂ©rature, et les fait passer Ă lâĂ©tat de sulfures. Le bore et le phosphore se transforment en H e LEĂON. I.. 4 COURS acides qui, Ă©tant fixes et formant des sels indĂ©composables par la chaleur, doivent nĂ©cessairement se former. Tous les sulfates, mĂȘme ceux que la chaleur ne dĂ©compose pas, sont dĂ©composĂ©s par le charbon. A une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, lâacide et lâoxide sont dĂ©composĂ©s, et il se forme presque toujours un sulfure, mais dont les caractĂšres ne sont pas si facilement reconnaissables que ceux qui sont formĂ©s par les oxides alcalins ainsi le sulfate de fer, par exemple, donnerait un sulfure quâil fau- diâait soumettre Ă lâaction de quelques a gens pour le reconnaĂźtre, parce quâil est insoluble dans lâeau et ne donne pas dâodeur avec ce liquide. Au contraire, les sulfures de mĂ©taux alcalins sc dissolvent dans lâeau et dĂ©gagent par lâeau, ou seulement par lâair humide, lâodeur dâhydrogĂšne sulfurĂ©, et peuvent noircir lâargent par leur simple contact. Quand on veut reconnaĂźtre un sulfate autre que ceux Ă base dâalcalis, il faut le mĂȘler avec du carbonate de potasse et du charbon et chauf- DE CHIMIE. fer le soufre, mis Ă nu par Faction du char- Bon, se combine avec la potasse et donne un sulfure que lâon reconnaĂźt trĂšs aisĂ©ment. Câest ainsi que lâon opĂ©rerait avec du sulfate de fer, que nous prenions tout Ă lâheure comme exemple. Quand on verse un sel de baryte dans un sulfate soluble, il se forme un prĂ©cipitĂ© blanc trĂšs pesant, insoluble dans lâeau, les acides et les alcalis. Ce sel est important, Ă cause de sa grande insolubilitĂ©, parce que, dans les analyses chimiques , on peut le former pour sĂ©parer la baryte ou lâacide sulfurique qui existent dans une dissolution. Si le sulfate sur lequel on opĂšre est insoluble, il faut, pour le rendre soluble, le traiter par le carbonate de potasse ou de soude, qui Ă©change avec lui son acide et sa base. Ainsi, si lâon me donne du sulfate de baryte ou de strontiane, je les ferai bouillir pendant deux heures environ , avec une dissolution de 5 Ă 6 fois leur poids de carbonate de potasse ou de soude ; il se fera un double Ă©change et jâobtiendrai du sulfate de po- 6 COURS tas&e ou de soude, et du carbonate de baryte ou de strontiane. M. Dulong, qui a observĂ© avec soin ce genre de dĂ©composition, a bien vu que les sels insolubles sont dĂ©composĂ©s par une Ă©bullition assez long-temps prolongĂ©e par les sels solubles. Câest un moyen quâon peut appliquer avec beaucoup dâavantages, dans un grand nombre de circonstances. En MinĂ©ralogie, on opĂšre habituellement sur de trĂšs petites quantitĂ©s de matiĂšres. Pour reconnaĂźtre un sulfate , on le place sur un charbon avec du sel de soude, et lâon dirige sur le mĂ©lange la flamme de rĂ©duction du chalumeau le charbon dĂ©compose lâacide sulfurique, et la soude se combine avec le soufre et forme un sulfure qui reste en bouton sur le charbon on enlĂšve ce bouton, que lâon essuie, et on le place sur une lame dâargent bien polie, avec une goutte dâeau, Lâargent noircit avec la plus grande facilitĂ©, par le contact du soufre ou de lâhydrogĂšne sulfurĂ© j aussitĂŽt quâil est touchĂ© par le bouton de sulfure DE CHIMIE. y de soude, il noircit et dĂ©cĂšle la prĂ©sence du soufre. Nous allons examiner maintenant les sulfates en particulier, et nous nous arrĂȘterons particuliĂšrement Ă lâĂ©tude de ceux qui sont employĂ©s. La potasse se combine en deux proportions avec lâacide sulfurique. Le sulfate neutre est reprĂ©sentĂ© atomique- ment par Un atome de potasse.......... 5,8ggi6 Un atome dâacide... 5,on65 Atome du sel. io,gio8i. Ce sel est tout-Ă -fait anhydre ; on peut lâobtenir cristallisĂ© , parce quâil est soluble il est sous forme de prismes Ă quatre ou Ă six pans, terminĂ©s par des pyramides Ă quatre ou Ă six faces , que lâon peut quelquefois isoler, et quâil serait facile de nourrir par le procĂ©dĂ© que nous avons indiquĂ© prĂ©cĂ©demment; mais le plus souvent la cristallisation a lieu en masse, on nâa que des portions de pyramides qui sont sĂ©parĂ©es par des 8 CO ORS prismes hexaĂšdres ; quelquefois il se forme des cristaux prismatiques rhomboĂŻdaux. Le sulfate de potasse a une saveur salĂ©e, accompagnĂ©e dâun peu dâamertume ; sa densitĂ© est a,i ; sa solubilitĂ© est bible ; Ă la tempĂ©rature de i2°, 'j, ioo parties dâeau en dissolvent io,6 parties; Ă celle de 49° 5 t ? i6,g ; Ă ioi°, 5, 26,5. Ce sulfate a une solubilitĂ© proportionnelle Ă la tempĂ©rature; ainsi ce sera une ligne droite qui reprĂ©sentera la solubilitĂ© de ce sel, mais dans les limites oĂč elle a Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e. En gĂ©nĂ©ral, pour les sels peu solubles, et qui ont peu dâaffinitĂ© pour lâeau, la solubilitĂ© est proportionnelle Ă la tempĂ©rature de 0° Ă 1 oo° ; mais pour les sels qui fondent facilement, cette solubilitĂ© croĂźt dâune maniĂšre si rapide, quâelle est infinie au point oĂč le sel se fond. Ce sulfate prĂ©sente le phĂ©nomĂšne de la dĂ©crĂ©pitation ; chauffĂ© au rouge, il ne se dĂ©compose pas et ne se fond qu a la chaleur blanche ; Ă lâair, il nâĂ©prouve aucune altĂ©ration. Ce sel peut se combiner avec une nouvelle DE CHIMIE. 9 dose dâaeide sulfurique, pour former un bi-sul- fate. On obtient ce bi-sulfate dans les laboratoires, en prenant 2 parties bien Ă©gales dâacide sulfurique ; on neutralise lâune par la potasse et lâon a le sel neutre, puis lâon joute lâautre partie et lâon a le bi-sel. Ce sel cristallise sous forme prismatique ; il a une saveur acide, mais moins caractĂ©risĂ©e que si lâacide Ă©tait libre. Il est plus soluble, il est aussi beaucoup plus fusible que le sulfate neutre et se fond dans une cornue de verre long-temps avant la chaleur rouge, et par le refroidissement, il se prend en masse opaque. Si on lâexpose Ă la chaleur rouge, il est dĂ©composĂ© et ramenĂ© Ă lâĂ©tat neutre, et il se dĂ©gage de lâacide sulfurique et de lâoxigĂšne dans le rapport de 2 Ă 1, et lâon obtient en mĂȘme temps ce quâon nomme acide sulfurique anhydre ; il sâen produit des quanti tĂ©s notables quâon peut recueillir. Le bi-sulfate de potasse est employĂ© pour quelques analyses minĂ©rales. On sâen sert aussi pour obtenir le vinaigre, en distillant ce sel avec lâacĂ©tate. 10 COURS Le sulfate de soude est formĂ© de Un atome de soude.. 5,go8go- Un atome dâacide...5,oii65 Dix atomes dâeau. 8,gao55. 11 peut contenir dâautres quantitĂ©s dâeau ; sa forme cristalline dĂ©rive dâun prisme droit rhom- boĂŻdal. Ces prismes se groupent les uns Ă cĂŽtĂ© des autres; et lâon obtient aussi quelquefois des cristaux de la grosseur du bras , cannelĂ©s et irrĂ©guliers. La saveur de ce sel est fraĂźche en raison de la quantitĂ© dâeau, mais un peu amĂšre. Ce sel est soluble dans lâeau, mais il prĂ©sente une irrĂ©^ gularitĂ© singuliĂšre; car sa solubilitĂ© va croissant jusquâĂ un certain point, et diminue ensuite ; Ă o°, Ăź oo parties dâeau peuvent en dissoudre 12,2 ; Ă 17%g, elles en dissolvent 48,5 parties; Ă 5o°,7, 2i5,8 parties, Ă 30,7, 3 2 , 2,1 parties; Ă 33°,go, la solubilitĂ© nâest plus que de 5i2,io; Ă 5o°,4, la solubilitĂ© descend Ă 262,3 ; Ă io3°,2, elle nâest plus que de 208,5o. On voit donc que cette solubilitĂ© croĂźt jusquâĂ 33°, et quâaprĂšs ce- terme, elle diminue. DE CHIMIE. I I Lâacide sĂ©lĂ©nique, qui a la mĂȘme composition atomique que lâacide sulfurique , forme un sulfate qui a aussi un point maximum de solubilitĂ©. Ainsi, quand les corps sont composĂ©s atomique- ment de la mĂȘme maniĂšre, ils prĂ©sentent un ensemble de propriĂ©tĂ©s analogues. Le sulfate de soude prĂ©sente une autre singularitĂ©. Parmi tous les sels, câest celui dont lâinertie des molĂ©cules est la plus grande ; jâentends par inertie, la rĂ©sistance au cbangement. Si je prends une dissolution saturĂ©e de ce sel, Ă 33° de tempĂ©rature, je puis ensuite abaisser sa tempĂ©rature jusquâĂ zĂ©ro, sans quâil se dĂ©pose rien ; mais voici les circonstances oĂč il faut la placer elle doit ĂȘtre renfermĂ©e dans un espace vide, ce qui est facile en prenant un tube effilĂ© dans lequel on place la dissolution de sel ; on fait bouillir lĂ©gĂšrement pour chasser lâair, et lâon ferme Ă la lampe avec cette prĂ©caution, on lâempĂȘche de cristalliser. On peut obtenir le mĂȘme rĂ©sultat en le plaçant dans un vase et le recouvrant dâune couche 12 COURS dâhuile; mais il suffit de plonger un tube de verre ou de jeter un cristal du sel dans la liqueur pour dĂ©terminer la cristallisation. Le sulfate de soude, contenant aine grande quantitĂ© dâeau, prĂ©sente la fusion aqueuse et se dessĂšche, et se fond ensuite si on le porte Ă la chaleur blanche ; il perd tout-Ă -fĂąit son eau Ă lâair par lâefflorescence. Si lâon fait cristalliser ce sel Ă une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă celle Ă laquelle on opĂšre ordinairement, mĂȘme Ă 33°, on obtient un sel anhydre il nâest pas mĂȘme nĂ©cessaire dâaller jusquâĂ ioo° ; car alors il cristallise bien, mais avec une forme differente. Le sulfate dâammoniaque est formĂ© dâun atome dâammoniaque , un atome dâacide et un atome dâeau il cristallise sous forme prismatique. Ce sel a une saveur piquante. La base donne ici une saveur particuliĂšre, quâelle porte dans la plupart de ses combinaisons. C'est un caractĂšre particulier; ce sel est trĂšs soluble, se fond facilement par la chaleur; si lâon porte la tempĂ©rature plus haut, DE CHIMIE. le sel se dĂ©compose il se dĂ©gagĂ© dâabord une portion dâammoniaque, le sulfate devient acide ; ensuite il se forme de lâeau au moyen de lâhydrogĂšne de lâammoniaque et de lâoxigĂšne de lâacide, et lâon obtient du sulfate acide dâammoniaque qui se sublime. On explique facilement ces rĂ©sultats en faisant attention Ă la nature de lâacide et de lâammoniaque. Il peut se former de lâeau par la combinaison de lâhydrogĂšne de lâammoniaque et de lâoxigĂšne de lâacide; lâazote se dĂ©gage. Nous avons un bi-sulfate dâammoniaque, mais il est peu important. Le sulfate de baryte est un sel tout-Ă -fait insoluble , quâon obtient immĂ©diatement en versant de la baryte dans lâacide sulfurique ; il se forme un prĂ©cipite abondant on ne lâobtient quâen poudre, mais on le trouve cristallisĂ© dans la nature. Les angles de ses cristaux ont ioi °, 3 2, 78°,28; sa densitĂ© est de 4 , 3 . On le dĂ©signe par le nom de spath pesant, parce quâil se divise en lames. HaĂŒy a remarquĂ© que ce sel jouit de la rĂ©fraction double ; il est insoluble dans lâeau et l4 COURS dans les acides il se fond Ă une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, et donne une matiĂšre opaque. Il paraĂźt que le sulfate de baryte contient souvent du sulfate de strontiane. Aucune base ne peut enlever lâacide sulfurique Ă la baryte ; et cela se conçoit, puisque ce sel est insoluble dans lâeau et dans les dissolutions alcalines et acides. Quand on analyse un sulfate par la baryte, il se forme un sulfate de baryte insoluble, que lâon pĂšse pour avoir le poids de lâacide sulfurique qui Ă©tait contenu dans ce sel. Le sulfate de baryte calcinĂ© avec du charbon passe Ă lâĂ©tat de sulfure. Le sulfate de baryte contient Un atome de baryte. 9,5688 Un atome dâacide sulfurique. .... 5,oi65 Atome du sel. 1 4,5855 Le sulfate de strontiane a beaucoup dâanalogie avec le sulfate de baryte; celui que lâon ren- DE CHIMIE. n contre dans la nature est souvent mĂȘlĂ© avec beaucoup de sulfate de chaux. Le sulfate de strontiane est formĂ© de Un atome de strontiane. 6,47285 Un atome dâacide.â. 5,oi i65 Atome du sel.. 11,4845o. Le sulfate que lâon trouve dans la nature cristallise en prismes droits Ă base rhombe, dont les angles sont io 4°,48 et 75°, 12 ; il a le mĂȘme systĂšme cristallin que le sulfate de baryte. Quoique lâeau exerce peu dâaction sur ce sel, il y est cependant sensiblement soluble ; aussi quand on Ă©tend de beaucoup dâeau une dissolution dâun sel de strontiane, et que lâon y verse de lâacide sulfurique ou un sulfate, il ne se fait pas de prĂ©cipitĂ©, ou quand on a opĂ©rĂ© sur une dissolution un peu plus concentrĂ©e, le lĂ©ger prĂ©cipitĂ© qui se fait se dissout en ajoutant de lâeau. Le sulfate de baryte , au contraire, est tellement insoluble , que les dissolutions qui contiennent cette base sont toujours prĂ©cipitĂ©es par lâacide sulfu- COURS DE CHIMIE. ĂŻ6 rique, quelque Ă©tendues quâelles soient; aussi quand on verse un sel de baryte dans une eau contenant du sulfate de strontiane, il se fonne un prĂ©cipitĂ© de sulfate de baryte. Lâacide sulfurique concentrĂ© dissout Ă chaud un peu de sulfate de strontiane ; la liqueur donne des cristaux aiguillĂ©s par le refroidissement ; câest un bi-sulfate. Nous continuerons dans la prochaine sĂ©ance Ă nous occuper des sulfates. IMPRIMERIE DE HUZĂRD-COURCIEĂŻt $ rue du Jardinet , ri^iĂź. 8 e LEĂON. - 7 MAI 1828. COURS DE CHIMIE SOMMAIRE. Fin de Faction de lâeau sur le sulfate de soude. â Sulfate de chaux hydratĂ©. â PlĂątre. â Stuc. â AlbĂątre. â Emploi du sulfate de chaux comme engrais et pour lâapprĂȘt des Ă©toffes. â Sulfate de chaux anhydre. â Sulfate de chaux et de soude. â Sulfate de magnĂ©sie. â Action de lâalcool pour changer sa forme de cristallisation. â Sulfate dâalumine. â Alun de potasse. â Alun basique.âPyrophore. â Alun de soude. â Alun cubique. â PrĂ©paration de lâalun dans les arts, Ă Rome et Ă Beauvais. â Alun dâammoniaque. Dans ma derniĂšre sĂ©ance, jâai parlĂ© de quelques phĂ©nomĂšnes que prĂ©sente le sulfate de soude, par la cristallisation et lâinertie de ses molĂ©cules. Nous avons vu que, si Fort place une dissolution de sulfate de soude prĂ©parĂ©e Ă 33° de tempĂ©ra- Chim . 8 e leçon. 1 2 COURS ture, point maximum de solubilitĂ©, dans un tube long et que lâon porte Ă lâĂ©bullition, afin de chasser lâair, puis que lâon ferme le tube Ă la lampe, on peut aprĂšs laisser refroidir le liquide, sans que rien se dĂ©pose ; que lâon peut mĂȘme lâagiter sans que cela produise rien , quoique, dans quelques sels, lâagitation dĂ©termine la cristallisation car, en gĂ©nĂ©ral, quand une dissolution est en repos, elle peut demeurer long-temps sans changer dâĂ©tat j mais le plus lĂ©ger mouvement ou lâin- troduCtion dâun corps Ă©tranger, suffit pour produire la cristallisation. A lâĂ©gard du sulfate de soude, lâagitation ne produit rien ; mais aussitĂŽt que lâon introduit de lâair, le sel se prend en masse, et lâeau-mĂšre surnage. Dans le moment oĂč cette cristallisation sâopĂšre, le tube sâĂ©chauffe, et cela se conçoit car le liquide, en passant brusquement Ă lâĂ©tat solide, rend libre une portion de chaleur latente dans le liquide. On peut apercevoir les lames cristallines gagner peu Ă peu le fond, et le liquide finir par se prendre en masse. Câest le sel qui prĂ©sente ce phĂ©nomĂšne au plus DE lâ/UIMtE. 5 haut degrĂ© ; dâautres lâoffrent aussi, mais Ă un degrĂ© plus faible. On ne connaĂźt pas la cause de ce phĂ©nomĂšne remarquable, dont la pression de lâair ne peut rendre compte ; car on peut comprimer la dissolution par cinq ou six atmosphĂšres sans la faire cristalliser. Les corps prĂ©sentent en gĂ©nĂ©ral une certaine inertie dans les molĂ©cules, en sorte que quand elles ont pris un certain arrangement, si elles doivent se rĂ©unir pour former un cristal, il faut quâelles changent de position. Il y a donc une force nĂ©cessaire pour vaincre la rĂ©sistance que les molĂ©cules opposent. Nous reprenons lâhistoire des sulfates, que nous avons commencĂ©e dans la derniĂšre sĂ©ance. Nous en sommes restĂ©s au sulfate de chaux ce sel est connu sous le nom de pierre Ă plĂątre j en France il porte aussi le nom de sĂ©lĂ©nite. Il est formĂ© dâun atome de chaux dont le poids est de . ... . . . . 3,56ogo Un atome dâacide. 5,oii65 8,572 55. 8 e LEĂON. 4 COUKS Ce sel se prĂ©sente Ă diffĂ©rons Ă©tats celui dont nous allons parler constitue le sulfate de chaux ordinaire ; il est hydratĂ© ; il contient exactement deux proportions dâeau. Il cristallise sous forme dâun prisme droit dont les faces sont perpendiculaires au plan horizontal , dont la base est un parallĂ©logramme ofali- quangle ; on le trouve aussi sous dâautres formes. Ce cristal, dĂ©signĂ© par le nom de spath calcaire , se divise en lames qui ont la forme dont je viens de parler, et dont les faces sont inclinĂ©es lâune par rapport Ă lâautre, de i x 3° 5' et 66° 5'. Sa densitĂ© est de 2,264,' câest un corps tendre quâon peut rayer avec lâongle, ce qui fait quâil ne peut servir pour les constructions. Les objets de luxe pour lesquels on lâemploie sont exposĂ©s Ă ĂȘtre rayĂ©s facilement. ' Ce sel est peu soluble ; 100 parties dâeau en dissolvent seulement o,23, câest-Ă -dire quâil faut 433 parties dâeau pour en dissoudre une de ce sulfate cependant il forme ce quâon appelle des DE CHIMIE. eaux sĂ©lĂ©niteuses ou eaux crues, comme celles des puits de Paris. Il est insoluble dans lâalcool et les acides. Quand donc on voudra se servir dâeau dans les analyses, et ne pas dissoudre le sulfate, il suffira dâajouter Ă lâeau un peu dâalcool on forme ainsi un liquide qui ne peut dissoudre ce sel. Sans cette prĂ©caution, lâeau entraĂźnerait quelques parties de sulfate, et lâanalyse serait inexacte. Les lames transparentes que forme le sulfate de chaux, jetĂ©es sur des charbons incandescens, deviennent opaques ; elles dĂ©crĂ©pitent et prennent un volume plus consideYable, en se dĂ©tachant en couches extrĂȘmement minces, mais sans consistance. Ce phĂ©nomĂšne se produit Ă une tempĂ©rature dâenviron i5o°. Dans cet Ă©tat, il est anhydre et a acquis quelques propriĂ©tĂ©s particuliĂšres. Il est connu dans les arts sous le nom de plĂątre cuit ou calcinĂ©, que lâon donne aussi Ă un sulfate de chaux mĂȘlĂ© de beaucoup de carbonate de chaux qui provient de la calcination de la pierre Ă plĂątre, et qui a beaucoup plus de soliditĂ© que le plĂątre pur. 6 COURS On voit que dans ce sulfate lâeau remplit le vide qui se trouve entre les molĂ©cules si on la lui fait perdre, on sent quâil doit en ĂȘtre avide ; aussi la reprend-il peu Ă peu quand on le laisse exposĂ© Ă lâair, ou quâon le place dans lâeau. Il ne reprend pas la mĂȘme forme quâavant, mais, sous le rapport chimique, il devient exactement le mĂȘme, et les molĂ©cules sâagrĂšgent et prĂ©sentent une matiĂšre dâune certaine consistance, connue sous le nom de plĂątre gĂąchĂ©. Le plĂątre ordinaire est une matiĂšre qui pourrait ĂȘtre aussi pure que celle que nous faisons dans les laboratoires, mais elle renferme des substances qui ajoutent Ă ses qualitĂ©s. Ce plĂątre mis dans lâeau se prend en masse solide. ExposĂ© Ă une chaleur blanche, le sulfate de chaux se fond sans se dĂ©composer, et donne une espĂšce dâĂ©mail; prĂ©sentĂ© au chalumeau, il ne se fond quâautant quâon dirige le feu sur les parties latĂ©rales dont les surfaces sont moins unies que les parties planes du cristal. Le sulfate de chaux se trouve dans la nature * DE CHIMIE. 7 Ă 1 Ă©tat anhydre, mais avec des formes et des propriĂ©tĂ©s differentes; on le connaĂźt sous le nom de sulfate anhydre ou Karstenite. Il se prĂ©sente sous forme dâun prisme droit dont la base est un parallĂ©logramme rectangle qui diffĂšre peu du cube. Il est plus dur que le sulfate de chaux ; il peut rayer le marbre ainsi nous voyons que lâabsence de lâeau dĂ©termine un changement de forme et de consistance ; ce qui ne doit pas Ă©tonner, car lâeau joue un rĂŽle important dans les composĂ©s. La densitĂ© de ce sel est aussi plus grande, car elle va Ă a,g8. Le sulfate de chaux hydratĂ© est abondant dans la nature ; on le trouve en masses composĂ©es de petits cristaux et formant les pierres Ă plĂątre ; celui quâon rencontre Ă Montmartre contient un peu de carbonate de chaux, et dans lâopĂ©ration quâon fait subir au plĂątre pour lui faire perdre son eau, la tempĂ©rature peut ĂȘtre quelquefois assez Ă©levĂ©e pour que le carbonate de chaux se dĂ©compose en totalitĂ© ou en partie, et dans ce cas, on obtiendrait un mĂ©lange de plĂątre et de 8 COURS chaux. Ce plĂątre commun prend plus de consistance et de duretĂ© que le plĂątre pur. On a dit que cette qualitĂ© Ă©tait due Ă la chaux mise Ă nu ; mais cela nâest pas prouvĂ©, parce que la tempĂ©rature nĂ©cessaire pour enlever lâeau au sulfate hydratĂ© est bien infĂ©rieure Ă celle Ă laquelle la chaux se produit ; au reste ce mĂ©lange donne une masse plus dure que si ce sulfate Ă©tait parfaitement pur. Quand il est pur, il est plus blanc, plus fin; on sâen sert pour mouler des mĂ©dailles. Les moules pour les statues, etc., sont faits avec du plĂątre; il faut avoir soin de les enduire dâhuile, afin que le plĂątre quâon veut mouler ne sây attache pas. Je rĂ©pĂšte que lâon admet que le plĂątre a plus de consistance quand il renferme un peu de carbonate de chaux. On connaĂźt, sous le nom d 'albĂątre } une variĂ©tĂ© de sulfate de chaux trĂšs tendre, et se travaillant facilement, au moyen duquel on fait un grand nombre de vases, de statues, etc. Cet albĂątre est trĂšs diffĂ©rent de lâalbĂątre ancien qui est du carbonate de chaux. DE CHIMIE. , Ă Le sulfate de chaux, en raison de sa solubilitĂ©, se trouve rĂ©pandu dans un grand nombre dâeaux ; ainsi il y a peu de pays oĂč lâon ne trouve des eaux sĂ©lĂ©niteuses, câest-Ă -dire tenant de ce sel en dissolution. Ces eaux ne sont pas dangereuses, lorsquâon nâen fait pas un grand usage; mais elles ne sont pas propres aux usages domestiques, comme, par exemple, au savonnage, car elles forment des grumeaux avec le savon. Toutefois cela nâa lieu que pendant un certain temps ; car lorsque toute la chaux sâest combinĂ©e avec lâacide olĂ©ique du savon, lâeau est devenue pure. Elle nâest pas bonne non plus pour la cuisson des lĂ©gumes ; elle les durcit, et nous en verrons la raison par suite. Les eaux de puits de Paris, outre ce sel, contiennent aussi du chlorure de calcium. On dĂ©cĂšle la prĂ©sence de la chaux par un oxalate, celle de lâacide sulfurique par un sel de bary te qui donne Un prĂ©cipitĂ© insoluble. lies eaux de la Seine contiennent peu de sulfate de chaux; celles du canal de la YiĂźlette en contiennent davantage , moins cependant que celles des puits. 10 COURS Si Ton Ă©vapore ces eaux sĂ©lĂ©niteuses , on voit bientĂŽt sây former de petits flocons ; on peut les goĂ»ter, on voit quâils sont sans saveur. Le sulfate de chaux, sous le nom de pierre Ă plĂątre, sert particuliĂšrement aux constructions ; il est employĂ© aussi dans lâAgriculture, non comme engrais, car les engrais sont toujours des matiĂšres animales ou vĂ©gĂ©tales ; mais les vĂ©gĂ©taux, comme les animaux, ont besoin dâun certain stimulant, et câest comme stimulant que ce sel paraĂźt agir. Il est certain qĂŒâen mettant du plĂątre sur les prairies artificielles, la vĂ©gĂ©tation devient plus active. Je vous rappelle ici ce que fĂźt Franklin pour persuader aux AmĂ©ricains lâemploi du plĂątre; il en rĂ©pandit sur un prĂ© dont lâherbe Ă©tait encore courte, et y dessina ces mots effet du plĂątre. Au bout dâun certain temps , on sâaperçut que les parties qui avaient Ă©tĂ© recouvertes de plĂątre avaient crĂ» davantage; les AmĂ©ricains , convaincus par cette expĂ©rience, en font aujourdâhui un grand usage. MĂȘlĂ© avec de lâeau et de la gĂ©latine, le plĂątre DE CHIMIE. I I acquiert une grande consistance et forme ce quâon appelle stuc. Quelquefois en formant ce stuc, on y mĂȘle des couleurs variĂ©es, et lâon forme ainsi des marbres artificiels dont on se sert pour faire des colonnes. On reconnaĂźt toujours ces faux marbres, car ils ne communiquent pas Ă la main ce froid que lâon ressent au contact du marbre naturel, ce qui indique que le stuc est moins bon conducteur du calorique; il est aussi moins dur; cependant il sert beaucoup. On a imaginĂ©, dans ces derniers temps, de se servir du sulfate de chaux pour apprĂȘter les Ă©toffes jâindique ce moyen employĂ© en Angleterre et encore peu connu en France. On prend pour cette opĂ©ration du plĂątre fin que lâon rĂ©duit en poudre, on le mĂȘle ensuite avec de lâeau et de la gomme, puis on lâapplique sur les Ă©toffes, qui acquiĂšrent par lĂ plus de corps. Jâai vu de ces apprĂȘts qui nâavaient pas encore Ă©tĂ© employĂ©s en France. Cette prĂ©paration serait prĂ©fĂ©rable Ă celle que lâon fait par lâamidon, car celle-ci est plus coĂ»teuse. 12 COURS Quand du plĂątre a Ă©tĂ© exposĂ© Ă lâair, on dit quâil sâest Ă©ventĂ© cela veut dire quâil a repris de lâhumiditĂ©. En effet, on sent quâĂ©tant anhydre, il doit avoir de lâaffinitĂ© pour lâeau, mais on peut toujours le rĂ©tablir en le faisant cuire de nouveau. Son affinitĂ© pour lâeau est telle, quâen le plaçant sous la machine pneumatique, il dĂ©pouille entiĂšrement lâair de son humiditĂ©. Ce sel peut se combiner avec le sulfate de soude pour former la GlaubĂ©rite, que lâon trouve dans la nature. Cette combinaison a lieu Ă parties Ă©gales; elle est anhydre. On en rencontre en Espagne , Ă Villa Rubia. La glaubĂ©rite Ă©prouve une altĂ©ration Ă lâair, devient opaque et absorbe lâhumiditĂ©. Le sulfate de magnĂ©sie est connu depuis long-temps sous le nom de sel dâEpson, nom dâun lieu en Angleterre dâoĂč on lâa tirĂ© pendant long-temps; on le connaĂźt aussi en pharmacie sous le nom de sel de Sedlitz. Il est formĂ© dâun atome de magnĂ©sie, pesant. 2,58555 DE CHIMIE. i5 Report.. . 2,58355 Un atome dâacide sulfurique, plus trois atomes dâ Atome de sel..7,5g5i8. Ce sel cristallise en prismes droits Ă base carre'e ; il est ordinairement terminĂ© par une pyramide Ă quatre faces, ou bien par un biseau Ă la face supĂ©rieure et Ă la face infĂ©rieure, mais placĂ©s en sens inverse lâun de lâautre. La saveur de ce sel est lĂ©gĂšrement amĂšre, cependant elle nâest pas assez dĂ©sagrĂ©able pour quâon ne puisse lâemployer en pharmacie. En raison de la quantitĂ© dâeau quâil renferme, ce sel Ă©prouve la fusion aqueuse, puis se dessĂšche, et peut ensuite Ă©prouver la fusion ignĂ©e sans se dĂ©composer. Il est soluble dans lâeau. A i/ f °/, ioo parties dâeau dissolvent io3,7 de ce sel; Ă 4o°, i, elles en dissolvent 212 0 , et Ă 97°, 12, elles en dissolvent 644>4 parties. On voit donc que sa solubilitĂ© augmente avec la tempĂ©rature. Parmi les sulfates que nous venons dâexa- 14 coulis miner, le sulfate de magnĂ©sie est le premier qui ne donne pas de sulfure quand on le calcine avec du charbon ; il donne dans ce cas de la magnĂ©sie et du soufre ; mais si lâon place du sulfate de magnĂ©sie dans un creuset brasquĂ© et quâon lâexpose Ă une haute tempĂ©rature, on obtient bien delĂ magnĂ©sie, mais seulement 2,786, et lâon obtient en mĂȘme temps 2,14 de sulfure de magnĂ©sium, mais sans proportion. On trouve ce sel dans les eaux minĂ©rales, Ă Epsa en Angleterre, Ă Sedlitz ; on lâen retire par lâĂ©vaporation. A Manchester, en Angleterre, on lâobtient en traitant par lâacide sulfurique des pierres qui contiennent beaucoup de carbonate de magnĂ©sie. Lâeau de la mer contient 464 millirnes de ce sel ainsi lâon conçoit quâon en peut trouver des quantitĂ©s considĂ©rables dans certains sels tirĂ©s des eaux de la mer, surtout dans ceux provenant des derniĂšres Ă©vaporations des mĂȘmes eaux. On a vu des sels qui en contenaient jusquâĂ 8 centiĂšmes. Ce sont particuliĂšrement des sels de Portugal. DE CHIMIE. ' i5 Les sels venant des cĂŽtes de France en contiennent moins. Le sulfate de magnĂ©sie prĂ©sente un rĂ©sultat singulier que M. Mittscherlich vient de remarquer. En faisant chauffer lentement des cristaux de sulfate de magnĂ©sie dans lâalcool, et le portant jusquâĂ lâĂ©bullition , ce sel devient opaque , puis si lâon brise le cristal on sâaperçoit quâil se divise en cristaux dâune forme diffĂ©rente de celle du cristal principal, câest-Ă -dire que, sous lâinfluence de la chaleur, les molĂ©cules du sulfate de magnĂ©sie se sont arrangĂ©es dâune autre maniĂšre. M. Mittscherlich a citĂ© dâautres sels qui sont dans le mĂȘme cas. Pour gĂ©nĂ©raliser ce rĂ©sultat, On peut dire quâun corps Ă lâĂ©tat solide, placĂ© dans des circonstances diffĂ©rentes, peut prendre des formes diffĂ©rentes, sans passer par la liquiditĂ©. On connaissait dĂ©jĂ des corps qui prĂ©sentaient ce phĂ©nomĂšne le sucre dâorge, par exemple, devient opaque quand il demeure exposĂ© Ă lâair. Le sulfate de magnĂ©sie et en gĂ©nĂ©ral les sels COURS iG de magnĂ©sie, peuvent se joindre Ă dâautres sels pour former des composĂ©s doubles; avec la soude, dâatome Ă atome et six atomes dâeau ; avec le sulfate dâammoniaque, encore dâatome Ă atome, et huit atomes dâeau. Ces sels ne sont pas employĂ©s. Nous passons Ă un sel important par son emploi et ses formes, je veux dire au sulfate dâalumine. On peut former ce sel immĂ©diatement avec lâalumine pure et lâacide sulfurique. Un atome dâacide. 5 ,ou 65 Un dâalumine. 2 , r 1 7,i5 276. Il renferme six atomes dâeau ; câest lĂ le sulfate que nous regardons comme neutre , quoiquâil ait une rĂ©action acide. Il cristallise, mais avec des formes peu dĂ©terminĂ©es, en petites lames nacrĂ©es. Sa saveur est douceĂątre, et paraĂźt sucrĂ©e, mais elle est ensuite astringente. Sa solubilitĂ© est assez grande; Ă la tempĂ©rature ordinaire, lâeau en DE CHIMIE. prend la moitiĂ© de son poids. ExposĂ© Ă la chaleur du rouge blanc, il se dĂ©compose complĂštement. On obtient de lâacide sulfureux, un peu dâacide sulfurique qui se dĂ©gage sans ĂȘtre dĂ©composĂ©, du gaz oxigĂšne, et lâalumine reste pure. On peut donc se procurer lâalumine par ce moyen ; mais nous verrons cela dâune maniĂšre plus particuliĂšre avec lâalun Ă base dâammoniaque. Ce sel est susceptible de perdre une portion de son acide, pour former un sous-sel quâon obtient en prenant une dissolution de sulfate et y versant une certaine quantitĂ© dâammoniaqne. Celle-ci enlĂšve les de lâacide, et il reste un sel blanc qui se prĂ©cipite, et qui est f sulfate dâalumine. Si on le dessĂšche, on trouve quâil renferme trois atomes dâeau. Ce sel se rencontre dans la nature. On avait trouvĂ© Ă Halle, en Saxe -, une matiĂšre blanche que lâon avait crue ĂȘtre de lâalumine pure ; mais on a reconnu que ce nâest quâun sous-sel ; on la trouve aussi Ă New-haven prĂšs Brighton , en Angleterre, sous forme de petits rognons. Chim. 8 leçon. 2 COURS Vu Ă la loupe 1 , il paraĂźt cristallisĂ©; ou lâĂ©crase facilement. Lâanalyse, telle que je viens de la donner, en a Ă©tĂ© faite en Allemagne. Le sulfate dâalumine peut se combiner avec plusieurs sels, pour former des sels doubles, connus sous le nom dâaluns. On doit comprendre sous ce nom, qui est fort ancien, plusieurs corps âądiffĂ©rens qui renferment un Ă©lĂ©ment commun, et qui sont destinĂ©s au mĂȘme usage. En versant dans du sulfate dâalumine en dissolution concentrĂ©e, une dissolution aussi concentrĂ©e de sulfate de potasse je commence par celui-ci , il se forme un prĂ©cipitĂ© qui est le sel double que nous cherchons et que nous nommons alun. Ce sel, que lâon trouve dans la nature, nous offrira la composition suivante Un atome sulfate dĂ©potasse, Ă©gale. 10,91081 Trois atomes sulfate dâalumine . . . 2i,458i8 32,36gcg A cela jâajoute 24 atomes dâeau. . . 26,gg 5 10 Atome du sel.. 5 g,3641 g- DE CHIMIE. IQ Ce nombre forme une molĂ©cule dâalun qui, comme on voit, est trĂšs compliquĂ©e ; elle renferme la moitiĂ© de son poids dâeau. Ce sel cristallise dâune maniĂšre trĂšs rĂ©guliĂšre, sous forme de beaux octaĂšdres. Câest le sel quâon fait cristalliser le mieux dans les laboratoires. On peut nourrir les cristaux dâaprĂšs la mĂ©thode que jâai indiquĂ©e. On peut lâobtenir en masses volumineuses qui ont jusquâĂ un dĂ©cimĂštre de cĂŽtĂ©. La saveur de ce sel est astringente ; il entre dans sa composition du sulfate dâalumine qui a une rĂ©action acide. Cette rĂ©action se trouve conservĂ©e dans le composĂ© double en gĂ©nĂ©ral, les sels composans portent leur propriĂ©tĂ© dans les composĂ©s âą car il nây a pas saturation. Ce sel est soluble dans lâeau, mais en quantitĂ© variable en raison de la tempĂ©rature. A 5% ioo parties dâeau en dissolvent 8,5, et Ă ioo°, elles en prennent i33. On conçoit quâen refroidissant, il doit sâen dĂ©poser beaucoup. ExposĂ© Ă la chaleur, il Ă©prouve la fusion aqueuse. Toutes les fois quâun sel contient de lâeau, il subit la fusion aqueuse, partielle ou totale. Dans 8 e LEĂON". 2 .. 20 COURS cet Ă©tat, lâalun ne se fond pas complĂštement. Si lâon Ă©lĂšve la tempĂ©rature, il se boursoufĂŻle et prĂ©sente une matiĂšre poreuse, connue en pharmacie sous le nom dâalun calcinĂ© ; il peut se dissoudre dans lâeau, mais il lui faut du temps, Si lâon continue de chauffer lâalun, il se dĂ©compose. Voici le rĂ©sultat de cette dĂ©composition. Nous avons du sulfate de potasse et du sulfate dâalumine or, le premier nâĂ©prouve pas dâaltĂ©ration ; mais le sulfate dâalumine peut se dĂ©composer, et donne pour produit de lâacide sulfureux, de lâoxigĂšne, et de lâalumine qui reste mĂȘlĂ©e avec le sulfate de potasse. On peut ensuite sĂ©parer lâalumine mais il ne faut pas trop chauffer ; car le sulfate, en raison de son affinitĂ© pour lâalumine, se dĂ©composerait au moins en partie. Lâalun chauffĂ© avec les corps combustibles, particuliĂšrement avec le charbon, donne un composĂ© connu sous le nom de phosphore de Humbert; produit fort remarquable, et surtout Ă lâĂ©poque de sa dĂ©couverte. On prend de lâalun dont nous venons de parler, de lâalun Ă base de potasse ; on le mĂȘle DE CHIMIE. 21 avec une matiĂšre vĂ©gĂ©tale on pourrait se servir de charbon trĂšs divisĂ©, mais on trouve cette condition mieux remplie avec la farine, le sucre, qui, en se dĂ©composant, laissent le charbon dans un grand Ă©tat de division. On mĂȘle trois parties dâalun avec une partie de farine ; et comme la matiĂšre se boursoufĂŻle, si on la plaçait immĂ©diatement dans un matras, celui- ci serait brisĂ© ; il faut avoir soin de faire dessĂ©cher le mĂ©lange avant de Fy introduire. On obtient une masse que lâon rĂ©duit en poudre et quâon verse dans un matras que lâon a soin de bien luter et que lâon fait repasser dans un creuset rempli de sable ; on chauffe jusquâau rouge lâalun se dĂ©compose ; la matiĂšre vĂ©gĂ©tale agit sur lâacide sulfurique par son charbon, qui absorbe lâoxigĂšne pour former de lâacide carbonique, et lâon obtient un sulfure. Le sulfate dâalumine se dĂ©compose parfaitement, car lâalumine nâa point dâaffinitĂ© pour le soufre lâacide sulfurique sera donc dĂ©truit, et la potasse deviendra potassium. Mais il faut remarquer que, puisque nous avons 3 atomes 22 COORS de sulfate dâalumine contre i atome de sulfate de potasse, nous aurons 4 atomes de soufre qui pourraient ĂȘtre retenus par le potassium, lequel peut mĂȘme former un sulfure plus complique' ; il parait que quand on chauffe trĂšs fortement, il y a une portion de soufre qui se volatilise. Le mĂ©lange, trop ou trop peu calcinĂ©, donne un mauvais rĂ©sultat. On remarque, en effet, dans le pyrophore bien fait, une combustion qui ressemble Ă celle du soufre il faut arrĂȘter lâopĂ©ration quand il se produit une flamme bleue ; toutefois il faut la laisser persister quelques instans. Cette flamme est produite par lâoxide de carbone qui brĂ»le, et si lâon continuait lâopĂ©ration, on chasserait lâexcĂ©dant du soufre ; on approche donc une bougie du col du matras, et lâon voit si le gaz sâenflamme et si la flamme persiste ; on bouche ensuite le matras avec un bouchon. Le pyrophore se prĂ©sente sous la forme dâune masse noire ; au contact de lâair, il y a combustion. Il sâagit de concevoir lâinflammation. Nous considĂ©rons ce corps comme formĂ© de sulfure de DE CHIMIE. a5 potassium contenant plusieurs atomes de soufre, et mĂ©langĂ© avec de lâalumine trĂšs divisĂ©e et du charbon en excĂšs. Ce corps Ă©tant placĂ© dans du gaz oxigĂšne sec ou dans lâair atmosphĂ©rique sec, ne sâenflamme pas ; pour quâil prĂ©nne feu, il faut que lâair soit humide ainsi lâeau joue un grand rĂŽle dans ce phĂ©nomĂšne. Quâarrive-t-il alors? Nous avons du sulfure de potassium"; on sait quâau contact de lâair humide, il brĂ»le facilement voilĂ donc un dĂ©gagement de chaleur considĂ©rable produit. Dâun autre cĂŽtĂ©, nous avons du charbon et du soufre, corps trĂšs combustibles; en sorte que ces corps et le sulfure lui-mĂȘme prennent feu il faut donc que lâinflammation ait lieu Ă la faveur du charbon et du soufre en excĂšs. On avait supposĂ© que le corps trĂšs divisĂ© pourrait dĂ©terminer la condensation de lâair et produire de la chaleur, en sorte que ce phĂ©nomĂšne serait analogue Ă beaucoup dâautres. Mais comme lâeau est ici un corps tout-Ă -fait indispensable, on ne peut plus admettre que lâinflammation soit produite par la condensation de lâoxigĂšne ; cela 24 COURS tient Ă la dĂ©composition de lâeau. Jetez dans lâeau le pyrophore, il brĂ»le de suite, et lâon nâa plus quâun mĂ©lange de charbon et dâalumine. Nous venons de parler de lâalun Ă base de potasse ; on peut aussi avec la soude faire un alun dâune composition atomistique semblable, sauf une lĂ©gĂšre diffĂ©rence qui peut tenir Ă lâimperfection des analyses , car on a trouvĂ© 26 atomes dâeau au lieu de 24* M. Berzelius le considĂšre comme semblable nous suivrons son opinion. Il est plus soluble que lâautre ; 100 parties dâeau en peuvent dissoudre 11 o parties Ă la tempĂ©rature de 16 0 . Il a la propriĂ©tĂ© de sâeflleurir facilement. Comme il est plus soluble, on le purifie moins facilement, et câest pour cela quâon ne le trouve pas dans le commerce. On pourrait cependant en faire, car la soude revient Ă meilleur marchĂ©. Il renferme 26 proportions dâeau. Il existe un autre alun que lâon prĂ©pare maintenant trĂšs bien Ă Paris ; autrefois on le tirait desĂtats du pape, mais M. dâAr- cet est parvenu Ă le fabriquer. Cet alun est connu DE CHIMIE. 25 sous le nom dâalun de Rome ; il cristallise en cubes, nâest pas trĂšs transparent il semble que lâalumine nây soit pas en combinaison parfaite. Il Ă©tait autrefois recherchĂ© pour les teintures, parce quâil donnait des rĂ©sultats quâon ne pouvait pas obtenir avec les autres aluns cela tenait Ă ce que ceux-ci renfermaient du fer ; mais Ă prĂ©sent on ne fait plus de diffĂ©rence. Cependant quelques fabricans peu instruits lâemploient encore de prĂ©fĂ©rence par routine ; en sorte que, pour le rendre exactement semblable, on avait imaginĂ© de le colorer en rose comme lâalun de Rome, qui doit cette couleur Ă un peu dâoxide de fer qui nây est retenu que mĂ©caniquement. Cet alun de Rome prĂ©sente une propriĂ©tĂ© singuliĂšre quand on cherche Ă le dissoudre si lâon opĂšre Ă froid, il se conserve; si lâon opĂšre Ă 45 ou 5o°, il se dĂ©compose en donnant de lâalun octaĂšdre et de lâalumine qui se sĂ©pare. On pourrait le faire dans les fabriques ; car sâil doit sa qualitĂ© Ă lâexcĂ©dant de base quâil renferme, on peut faire mieux que celui de Rome; car lâalun ordinaire a la propriĂ©tĂ© 2Ă COURS de dissoudre un excĂ©dant dâalumine. Ainsi, si je prends une dissolution dâalun, que je fasse chauffer et que jâajoute de la potasse, elle va prĂ©cipiter de lâalumine ; mais lâalun peut dissoudre ce prĂ©cipitĂ©, en sorte que nous pouvons obtenir avec lâalun ordinaire des aluns renfermant un excĂ©dant d alumine. 11 y a un autre alun quâon nomme insoluble, qui se prĂ©sente dans la nature, et quâon produit involontairement dans les fabriques. On cherche Ă Ă©viter sa formation, car il donne lieu Ă des pertes ; on peut le produire en prenant de lâalun en dissolution, et y versant de lâammoniaque ou de la potasse une portion dâalumine est prĂ©cipitĂ©e; elle est ensuite dissoute par lâalun. Si lâon fait ensuite Ă©vaporer ou quâon laisse reposer, il se forme un dĂ©pĂŽt quâon peut laver sans le dissoudre, et qui a lâapparence dâune matiĂšre terreuse ; il es composĂ© comme suit Un atome de -J sulfate dâalumine; Un atome de sulfate de potasse ; T rois proportions dâeau. DE CHIMIE. 2 7 DâaprĂšs cela, on peut rendre raison des phĂ©nomĂšnes qui se prĂ©sentent lorsquâon chauffe cette matiĂšre ; car Ă une certaine tempĂ©rature, lâeau se dĂ©gage, et la nature du composĂ© se trouve changĂ©e la matiĂšre qui Ă©tait tout-Ă -fait insoluble, une fois quâelle a Ă©tĂ© chauffĂ©e et quâelle a perdu son eau, devient soluble et lâon trouve de l'alumine en excĂšs. Ce sel, comme je lâai dit, se trouve dans la nature -, câest lui qui forme la fameuse roche de la Tolfa. Cette mine est si dure, quâil faut lâexploiter avec la poudre ; mais elle contient des substances Ă©trangĂšres. ExposĂ©e Ă la chaleur du rouge obscur, elle perd son eau , puis sâeffleurit si on lâexpose Ă lâair, et il se forme de lâalun quâon dissout par le lavage. En faisant Ă©vaporer, on obtient lâalun pur. On a dĂ©couvert une mine de ce sel dans le Mont dâOr; mais le lieu Ă©tant peu accessible, on ne peut lâexploiter avec avantage, tandis quâon forme facilement lâalun avec ses Ă©lĂ©mens cons- tituans. On peut obtenir lâalun en traitant des argiles, 28 COURS qui ne sont autre chose que des mĂ©langes de silice et dâalumine, au moyen de lâacide sulfurique. On forme aussi de lâalun en faisant efĂŻleurir Ă lâair des argiles pyriteuses que lâon trouve dans la Picardie. On les abandonne au contact de lâair le soufre se change en acide sulfurique, lâalumine prend une portion de cet acide et forme du sulfate dâalumine ; en sorte quâen lessivant au bout dâun ou deux mois de sĂ©jour Ă lâair, on a du sulfate de fer et du sulfate dâalumine En faisant Ă©vaporer, on obtient une cristallisation trĂšs notable de sulfate de fer, et les eaux -mĂšres contiennent le sulfate dâalumine, avec un peu de sulfate de fer; on traite ces eaux-mĂšres par le sulfate de potasse ou le sulfate dâammoniaque pour avoir lâalun. Lâalun a dâautant plus de valeur quâil est plus pur. La maniĂšre la plus convenable de le purifier est de ne pas faire de dissolution trop concentrĂ©e. On a trouvĂ© que si lâon a de lâalun un peu impur, quâon en dissolve une partie et quâon fasse cris- DE CHIMIE. 3g talliser, on obtient un sel qui est sensiblement exempt de fer. Remarquons, relativement Ă la purification de ce sel, que le fer a la mĂȘme affinitĂ© pour les acides, que lâalumine ; mais que quand ce mĂ©tal est portĂ© au maximum dâoxidation, il ne se dissout plus aussi facilement, en sorte quâil sâen sĂ©pare une partie de la dissolution, et alors par la cristallisation, lâalun peut ĂȘtre sĂ©parĂ© de ce qui reste. Lâalun Ă base dâammoniaque a la mĂȘme composition atomique que celui de potasse ; il cristallise exactement de la mĂȘme maniĂšre exposĂ© Ă lâaction de la chaleur, il se dĂ©compose en entier, parce que les deux sulfates qui le forment par leur rĂ©union ne peuvent rĂ©sister Ă lâaction de la chaleur. Il se dĂ©gage de lâoxigĂšne, du gaz sulfureux , de lâammoniaque, du sulfate acide dâammoniaque , et il reste de lâalumine pure câest un moyen que jâai indiquĂ© depuis long-temps pour obtenir cet oxide. On prĂ©pare souvent en fabrique de lâalun Ă base 3o COURS DE CHIMIE» dâammoniaque, mais rarement isolĂ© ; on emploie trĂšs frĂ©quemment pour breveter les dissolutions de sulfate dâalumine, des mĂ©langes de sulfate de potasse et de sulfate dâammoniaque, de sorte que les aluns du commerce sont souvent du mĂ©lange de ces deux aluns. IMPRIMERIE DE HUZARD-COĂRCIER, rue du Jardinet, n° 12. Ăźrviçv . ĂźifcâĂ»'/4$s23! ÂŁ&* t S ĂJ-.Ă? 3ypfeĂź^% fit' .', -âą . }âą*ÂŁâą* .Mtf&ĂŻsl 1'^*» *T' &$$8 HĂS ĂSl -&tĂżpL 3*}V iiĂ ĂŒĂi 9 LEĂON. - g MAI 1828. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. Sulfate de glucine. â Sulfate de manganĂšse. â Persulfate ou sulfate rouge. â Son emploi comme rĂ©actif. â Sulfate de manganĂšse et de potasse, et de manganĂšse et dâammoniaque du mĂȘme systĂšme cristallin que lâalun. â Sulfate de zinc, â Sa prĂ©paration dans les arts par le grillage du sulfure. â Purification du sulfate de zinc. â Sulfate dâoxidule de fer. â PrĂ©paration de lâacide sulfurique anhydre ou acide glacial du Nordhausen.âOu eolcotliar,âSulfate basique. â Sulfate de deuloxide. â Sulfate de peroxide. â Sulfate basique. â Sulfate de cobalt. â Sulfates doubles de cobaltet de potasse ou de soude. â Sulfate de cuivre. â Sa prĂ©paration par divers procĂ©dĂ©s. â Sulfate basique. â Sulfate de nickel. â Sulfate double denickeletde potasse. â Sulfate de plomb. â Sulfate basique. â Sulfate de protoxide de mercure. âSulfate de deutoxide. â Sulfate basique ou lurbith minĂ©ral. â Sulfate dâargent. â CaractĂšres gĂ©nĂ©riques des sulfites. II nous reste encore dans le genre des sulfates beaucoup dâespĂšces Ă examiner; mais le temps nous presse nous les parcourrons avec rapiditĂ©. La glucine forme avec lâacide sulfurique un sel neutre. Quand il est solide, il a une saveur douce leçon* 1 2 COURS sucrĂ©e ; ce sel se dĂ©compose par lâaction de la chaleur, et la glucine reste pure. Le manganĂšse forme un sel qui, Ă lâĂ©tat cristallin, renferme quatre atomes dâeau. Nous entendrons toujours par sel neutre, un sel formĂ© dâatome Ă atome ; il ne sera pas nĂ©cessaire de rĂ©pĂ©ter cette formule jâindiquerai seulement la quantitĂ© dâeau, qui est une chose importante. On peut obtenir ce sulfate de diverses maniĂšres on peut traiter par lâacide sulfurique du carbonate de manganĂšse qui se dissout facilement; mais ordinairement on se sert du protoxide de manganĂšse qui se dissout mal dans lâacide, en sorte quâil faut alors enlever un atome dâexcĂ©dant dâoxigĂšne. On peut pour cela calciner, mais on ne ramĂšne lâoxide quâĂ un Ă©tat intermĂ©diaire. Si lâon fait immĂ©diatement le mĂ©lange de lâoxide et de lâacide et quâon chauffe, lâacide sulfurique dĂ©termine lâexpulsion de lâoxigĂšne on obtient dans ce cas du gax oxigĂšne qui se dĂ©gage. ScheĂšle, qui le premier a fait connaĂźtre les propriĂ©tĂ©s du manganĂšse, se servait, pour obtenir ce sel, dâune substance vĂ©gĂ©tale. La substance se DE CHIMIE. 3 dĂ©compose en sâemparant de lâoxigĂšne ; il se produit de lâoxide de carbone, et lâon a le manganĂšse Ă lâĂ©tat de protoxide, pouvant se dissoudre dans lâacide sulfurique. Le sulfate de manganĂšse est dĂ©composĂ© facilement par lâhydrogĂšne ; dans ce cas, on obtient de lâeau formĂ©e par une portion dâoxigĂšne de lâoxide, en sorte quâil se dĂ©gage de lâacide sulfureux, et lâoxide est rĂ©duit en partie; il se forme ce quâon peut appeler de lâoxisulfure. Ici cet oxi- sulfure est formĂ© dâun atome de protoxide de manganĂšse et dâun atome de sulfure. On forme avec le peroxide un sulfate quâon ne peut pas faire cristalliser, mais dont nous parlerons, car il sert de rĂ©actif. Il faut, pour rĂ©ussir, prendre lâoxide de manganĂšse dans un Ă©tat de tĂ©nuitĂ© extrĂȘme ; il faut employer celui quâon obtient par des moyens chimiques on le met dans de lâacide sulfurique concentrĂ©, et lâon chauffe trĂšs peu. La dissolution a une teinte rouge. En chauffant, lâoxide se combine avec lâacide sulfurique; on verse de lâeau peu Ă peu, et lâon obtient une dissolution dâune couleur foncĂ©e et trĂšs acide. On 9 e tEços-. 1 âą âą 4 GOXJRS nĂ© peut pas dire quâĂ©lle soit saturĂ©e, eiĂŻ sorte que câest un sulfate de manganĂšse avec un grand excĂšs dâacide. Quand on mĂȘle avec ce sel des acides qui ne sont pas saturĂ©s dâoxigĂšne, comme les acides nitreux, sulfureux , etc., ils passent Ă lâĂ©tat dâacide sulfurique, nitrique, et le sel de manganĂšse Ă lâĂ©tat de protoxidĂ© ; les sulfites et nitrites agissent de mĂȘme. Ce sulfate de manganĂšse est remarquable par la propriĂ©tĂ© quâil a de se combiner avec le sulfate de potasse et dâammoniaque, pour former Une sorte dâalun, câest-Ă -dire un sel qui cristallise sous forme octaĂ©drique comme lâalun; mais celui-ci est colorĂ© en violet, eri raison du peroxide de manganĂšse. On ne peut appeler ce sel alun, caĂŒ lâalun est caractĂ©risĂ© par la prĂ©sence de lâalumine ; mais lâon peut dire au moins que ce sont dĂ©s subs tancĂ©s isomorphes. Le zinc forme avec l'adde' sulfurique ĂŒn sĂȘl connu dans le commerce Sous le nom de vitriol blanc , qui renferme 7 proportions dâeaĂŒ pour 1 dâacide et 1 dĂ© base. Il cristallise bien en prismes Ă base carrĂ©e, terminĂ©s par une pyramide DE CHIMIE. 5 Ă quatre faces, comme Je sulfate de magnĂ©sie, La comparaison de ces deux sels a montrĂ© quâils sont identiques quant Ă la forme > ainsi la magnĂ©sie et lâoxide de zinc sont des bases isomorphes. La diffĂ©rence nâest qu e dans les Ă©lĂ©mens ; mais comme ce sont des bases composĂ©es atomiquement de la mĂȘme maniĂšre, il en rĂ©sulte des sels tput-n-fait semblables. Le sulfate de zinc a une saveur particuliĂšre ; lâeau en dissout de son poids ; nu le fait cristalliser par une Ă©vaporation spontanĂ©e en raison de la grande quantitĂ© dâeau quâil renferme, il Ă©prouve la fusion aqueuse, se de&T sĂšche, puis se dĂ©compose en donnant 2 volumes de gaz sulfureux contre 1 dâoxigĂšne, et de lâoxide de zinc; il est inaltĂ©rable Ă lâair. Ce sel, exposĂ© Ă une chaleur rouge avec lâhydrogĂšne, est ramenĂ© Ă 1 Ă©tat dâoxisulfure, mais sans proportions dĂ©terminĂ©es. On trouve ordinairement ce sel dans le commerce sous formes de pains ou de masses; on le rencontre dans la nature , mais rarement. Nous allons voir comment on le purifie. Il y a plusieurs moyens dâobtenir ce sel le plus simple est tde traiter immĂ©diatement le zinc par lâacide 6 COURS sulfurique ; le zinc dĂ©compose lâeau avec facilitĂ© ; lâhydrogĂšne se dĂ©gage, et lâon obtient le sulfate Câest lĂ le moyen le plus simple ; il est peu coĂ»teux. On le prĂ©pare aussi par un autre procĂ©dĂ© applicable Ă plusieurs sulfates, je veux dire par le grillage. Quand on grille du sulfure de zinc, ce mĂ©tal sâoxide, et le soufre passe en partie Ă lâĂ©tat dâacide sulfureux qui se dĂ©gage, et en partie Ă lâĂ©tat dâacide sulfurique ; en sorte que dans cette opĂ©ration , il se produit ordinairement de lâacide sulfureux et du sulfatĂ©. Si lâon prend cette masse, quâon la traite par lâeau, on dissout du sulfate neutre quâon fait cristalliser. Ce sulfate contient particuliĂšrement beaucoup de fer Ă lâĂ©tat de pro- toxide que lâon ne peut sĂ©parer par cristallisation; car le protoxide de fer peut rester en combinaison, attendu que ces deux bases ont une affinitĂ© Ă peu prĂšs Ă©gale pour les acides. Or, toutes les fois que les oxides neutralisent Ă©galement bien les acides et forment des composĂ©s solubles, ils ne peuvent sâexclure lâun lâautre. On pourrait le faire sâils nâĂ©taient pas Ă©galement solubles; mais DE CHIMIE. 7 les oxides dont nous parlons sont tous deux solubles , et par lĂ ils agissent de mĂȘme. Mais voici une rĂšgle dâaprĂšs laquelle on pourra dĂ©terminer la sĂ©paration les diverses bases ne neutralisent pas Ă©galement les acides, comme lâalumine, par exemple, dont les sels conservent une rĂ©action acide ; en sorte que si nous prenons dâune part lâalumine, et dâautre part la magnĂ©sie aussi insoluble, mais qui neutralise parfaitement, que nous ajoutions de la magnĂ©sie au sel dâalumine qui est acide, elle va sâemparer de cet acide et formera un peu de sulfate de magnĂ©sie; une portion dâalumine sera prĂ©cipitĂ©e, et la magnĂ©sie sâemparera dâun nouvel excĂ©dant dâacide ; en sorte que, de proche en proche, la dissolution sera complĂšte. Nous sommes sĂ»rs, en gĂ©nĂ©ral, de dĂ©composer tous les sels dâalumine par la magnĂ©sie, par cela seul que celle-ci forme des sels neutres, tandis que lâalumine forme des dissolutions acides. Je prends un autre exemple, le peroxide de fer, qui neutralise encore plus mal. Je mets de lâalumine dans une dissolution de sulfate de ce peroxide ; il va se passer la mĂȘme chose que dans COURS lâexpĂ©rience prĂ©cĂ©dente une portion de fer sera prĂ©cipitĂ©e, et la dĂ©composition continuera. Ainsi je suppose quâon connaĂźt les propriĂ©tĂ©s de neutralisation des oxides si lâon met sur une mĂȘme ligne tous ceux qui neutralisent parfaitement, sur une autre ligne ceux qui neutralisent moins bien, ainsi de suite; je donne pour principe simple quâon peut retenir, que si lâon prend dans cette sĂ©rie un oxide quelconque , on sera sĂ»r de le chasser par un oxide qui neutralisera mieux que lui. Revenons Ă lâapplication que nous voulions faire du grillage Ă la purification du sulfate de zinc. Ce sel neutralise bien; si nous suroxidons le fer par une lĂ©gĂšre calcination, il neutralisera moins bien, et lâoxide de zinç entrera en dissolution et chassera lâoxide de fer, en sorte quâen filtrant nous aurons le sulfate de zinc. On fait usage de ce moyen dans les arts. Le sulfate de cuivre se purifie de la mĂȘme maniĂšre jâindique ceci pour ne plus y revenir. Jâai ici du sulfate de zinc qui est blanc et paraĂźt pur ; cependant je vais y dĂ©couvrir du sulfate DE CHIMIE. 9 de fer par le cyanoferrure de potassium qui forme un prĂ©cipitĂ© bleu, et dĂ©cĂšle ainsi la prĂ©sence du fer. Sâil nây avait pas de fer dans la dissolution, le prĂ©cipitĂ© serait blanc. Je ne donne pas ici tous les caractĂšres ; car, aprĂšs avoir parcouru les diffĂš re ns corps , nous donnerons les caractĂšres qui dĂ©pendent des bases. Nous pouvons prendre ce mĂȘme sulfate de zinc et y ajouter de lâhydrate de zinc, qui peut ĂȘtre pur ou impur le liquide va devenir jaune par la prĂ©sence du fer. Lâaction de la chaleur favorise encore la prĂ©cipitation du fer; nous pouvons filtrer, et nous verrons que le liquide obtenu ne renfermera plus de fer. Ainsi, au moyen de lâhydrate de zinc, on peut purifier le sulfate de zinc. On peut aussi obtenir immĂ©diatement le mĂšmĂš effet en versant un alcali qui prĂ©cipite les deux oxides, mais qui peut redissoudre lâoxide de zine. Le fer forme plusieurs sulfates ; lâacide sulfurique en contact avec le fer et lâeau donne lieu Ă un dĂ©gagement dâhydrogĂšne quand il est concentrĂ© et que lâon fait chauffer, il se dĂ©gage de lâacide sulfureux. IO COURS Le sulfate de fer, dans son Ă©tat de puretĂ©, cristallise dans des circonstances ordinaires, sous forme dâun prisme rhomboĂŻdal oblique donnant 8o° ^ et gg° et dans ce cas il renferme 6 proportions dâeau ; il peut aussi cristalliser en Ă©levant la tempĂ©rature, mais avec des formes diffĂ©rentes. Il se distingue facilement des autres sels par une saveur particuliĂšre quâon appelle ferrugineuse, bien caractĂ©risĂ©e. Ce sel est soluble environ dans les trois quarts de sou poids dâeau Ă lâĂ©bullition, et dans le double de son poids Ă la tempĂ©rature ordinaire ; il cristallise bien par refroidissement ; lâalcool ne le dissout pas, non plus que lâacide sulfurique concentrĂ© ; en sorte que si lâon ajoute Ă une dissolution de sulfate de fer de lâacide sulfurique-concentrĂ©, on dĂ©termine un prĂ©cipitĂ© ,âą il y a Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature assez grande ; le liquide se trouble, puis donne un dĂ©pĂŽt blanc qui est un sulfate anhydre, moins les 6 proportions dâeau. Ce sel, exposĂ© Ă la chaleur, se fond dans son eau de cristallisation, se dessĂšche, perd sa couleur verte , et en prend une dâun blanc sale câest un sulfate protoxide an- DE CHIMIE. I I hydre ; en le remettant dans lâeau, il reprend sa couleur. Il y a beaucoup de sels incolores Ă©tant anhydres, qui prennent une couleur lorsquâils sont combinĂ©s avec lâeau. Le sulfate de cuivre prĂ©sente une propriĂ©tĂ© analogue. Une fois quâon lâa dessĂ©chĂ©, si lâon continue Ă chauffer, il se dĂ©compose en donnant divers produits; le pro- toxide passe Ă lâĂ©tat de peroxide, forme une matiĂšre dâun rouge brun variable en raison de lâintensitĂ© de la chaleur Ă laquelle il a Ă©tĂ© exposĂ©, car il peut finir par prendre la couleur violet foncĂ© quand la calcination est poussĂ©e jusquâau blanc. Quand on ne pousse quâau rouge, on obtient la matiĂšre nommĂ©e colcothar, qui est le peroxide de fer qui reste. On a de lâacide sulfureux, un peu dâoxigĂšne et beaucoup dâacide sulfurique anhydre ; ear ce dernier acide est obtenu par la dĂ©composition des sulfates anhydres par la chaleur. En sorte que, si lâon chauffe au rouge obscur, lâoxide va passer Ă lâĂ©tat de peroxide ; et, dans ce cas, lâacide sulfurique se dĂ©compose et fournit une portion de son oxigĂšne on a un sulfate de peroxide ; mais comme on a augmentĂ© 12 COURS lâoxidation sans augmenter la quantitĂ© dâacide, il se forme un sous-sel. Il faudrait donc, dâaprĂšs la loi, i ÂŁ dâacide sulfurique; mais on nâa toujours quâun atome, et mĂȘme on a moins ; en sorte que câest vĂ©ritablement un sous-sel, qui, si lâon ne va pas trop loin, est persulfate. Si lâon continue de chauffer, lâacide sulfurique se dĂ©gage en partie en gaz sulfureux et en gaz oxigĂšne ; mais on nâa pas le mĂȘme rapport, car une portion dâoxigĂšne a Ă©tĂ© retenue par lâacide sulfurique câest par ce moyen quâon obtient lâacide sulfurique fumant. On doit Ă M. Bussy un mĂ©moire sur ce sujet, oĂč il a bien Ă©clairci cette question. Ce mĂ©moire se trouve dans les Annales de Physique et de Chimie, tome XXVI, page 410. Cet acide donne des fumĂ©es plus Ă©paisses que celles de lâacide hydrochlorique concentrĂ©; il se distingue de lâacide sulfurique, par sa grande volatilitĂ©. On peut aussi lâobtenir Ă lâĂ©tat solide ; il a une grande affinitĂ© pour lâeau, bien plus grande que celle de lâacide sulfurique ordinaire. Il sert Ă dissoudre lâindigo. On peut le prĂ©parer en recueillant dans de lâacide sulfurique les pro- DE CHIMIE. i-3 duits de la distillai ion du sulfate de fer dont nous avons parlĂ© prĂ©cĂ©demment. Le coleothar sâemploie dans la peinture et pour polir les glaces. Pour que cette matiĂšre polisse mieux, il importe de ne pas trop calciner, de lui laisser une certaine quantitĂ© dâacide cela a long-temps Ă©tĂ© un secret. Le sulfate de protoxide de fer, exposĂ© Ă lâair Ă la tempĂ©rature ordinaire, sâaltĂšre peu Ă peu, se couvre dâĂŒne matiĂšre ochreuse. Sâil est en dissolution , il se dĂ©compose aussi, et tapisse le vase dâune couche oehrettse ; en un mot, ce sel sâaltĂšre assez facilement a lâair le fer absorbe lâoxigĂšne et passe Ă lâĂ©tat dâoxide intermĂ©diaire, ou de cet oxide formĂ© de i atomes de peroxide et Ă i de protoxide ; dĂšs quâil y a SUroxidation, il nây a plus assez dâacide pour retenir lâoxide de fer qui se prĂ©cipite. Ce prĂ©cipitĂ© nâest pas de lâoxide dĂ© fer pur; car cet oxide a lĂ propriĂ©tĂ© de former des sous-sels ; cela mĂȘme est gĂ©nĂ©ral avec les bases insolubles. Ainsi nous obtenons persulfate. Bien entendu que si lâon voulait reprĂ©senter la composition du sel par des nombres, il fau- CO U J; S *4 drait prendre 3 atomes de peroxide de fer, i atome ~ dâacide sulfurique ; ce serait lâatome simple, correspondant Ă i ÂŁ dâoxigĂšne. Il reste un liquide dâun rouge jaune qui, tant quâil nâa pas Ă©tĂ© trop long-temps exposĂ© Ă lâair, renferme lâoxide intermĂ©diaire caractĂ©risĂ© par le prĂ©cipitĂ© vert quâil donne quand on y ajoute un alcali. On a considĂ©rĂ© cet oxide intermĂ©diaire, plutĂŽt comme composĂ© de peroxide et dâoxide. On peut aussi obtenir un demi-sous-sulfate. Le sulfate de fer, par son altĂ©ration Ă lâair, donne naissance Ă divers produits quâil faut connaĂźtre, car ce sel est employĂ© dans En dissolution, ou mĂȘme Ă lâĂ©tat solide, il absorbe lâoxigĂšne de lâair et forme un sous-sel, qui est persulfate, et il reste en dissolution une combinaison dâacide sulfurique et dâoxide de fer qui peut ĂȘtre dĂ©truite par lâalcool et dĂ©composĂ©e en sulfate de protoxide de fer et en sulfate de peroxide. Le sulfate de fer, traitĂ© par divers moyens, comme par lâacide nitrique ou le chlore, va changer de nature et passer au maximum dâoxidation; DE CHIMIE. i5 en sorte que nous avons Ă nous occuper du sulfate formĂ© par lâacide sulfurique et le peroxide de fer. Ce sel sâobtient directement en prenant lâacide sulfurique ordinaire et le mettant en contact avec le peroxide de fer, ce mĂȘme colcothar que nous avons obtenu, et lâon forme une masse blanche, surtout si lâacide sulfurique Ă©tait concentrĂ©, mais qui, dissoute dans lâeau, la colore en jaune rougeĂątre. Pendant la combinaison, la masse sâĂ©chauffe, et lâon ne peut faire cristalliser, car il est acide. On peut aussi lâobtenir en traitant le sulfate par lâacide nitrique. Si lâon porte Ă une tempĂ©rature de i5o°, on aura, en dernier rĂ©sultat, tout lâacide sulfurique qui sera restĂ©, plus lâatome de peroxide de fer. Si lâon traite par ce moyen, il y aura assez dâeau pour dissoudre ; mais si lâon traite par lâeau, il se fait un partage, on obtient un sulfate neutre, et il reste un sel qui est le vĂ©ritable sous-sel ~ sulfate de peroxide. Ce sel est trĂšs acide et astringent; on le distingue des autres sulfates, par la propriĂ©tĂ© quâil a de donner dn bleu avec le cyanoferrure de COURS 16 potassium, taudis que lâautre ne donne quâun prĂ©cipitĂ© blanc, susceptible de devenir bleu par lâaction de lâair. On peut le ramener Ă lâĂ©tat de sulfate de pro- toxide par lâhydrogĂšne sulfurĂ©. Il va se produire du sulfate de protoxide de fer ; le liquide se troublera. Tous lĂ©s oxides de fer sont ramenĂ©s au minimum dâoxidation par lâhydrogĂšne sulfurĂ© la transparence de la liqueur est troublĂ©e dans ce cas par le soufre en dissolution. Le sulfate de peroxide finit par se dĂ©composer Ă la chaleur, et donne des rĂ©sultats analogues Ă lâautre. On peut aussi dĂ©composer par lâhydrogĂ©nĂ© et Ă la chaleur rouge, les divers sulfates , en faisant passer un courant de gaz hydrogĂšne sec dans un tube oĂč lâon a placĂ© ces sels. LâhydrogĂšne enlĂšve lâoxigĂšne Ă lâoxide et Ă lâacide ; il se produit de lâacide sulfureux; ce nâest qu'Ă la fin que lâon obtient de lâhydrogĂšne sulfurĂ©. On obtient â- sulfure, composĂ© dâun atome de soufre et deux atomes de mĂ©tal. On obtient mĂȘme ~ sulfure en formant le \ sous-sulfate, le dessĂ©chant et DE CHIMIE. J 7 dĂ©composant par l'hydrogĂšne. Ce sont de nouveaux sulfures qui ne sâĂ©talent pas encore prĂ©sentĂ©s. Le persulfate de fer a la propriĂ©tĂ© de se combiner avec le sulfate dâammoniaque et de potasse, et de donner un sel cristallin qui a la forme de lâalun. Je dois remarquer que le fer, qui donne par lui-mĂȘme des sels colorĂ©s, produit des sels doubles incolores avec lâammoniaque et la potasse. Je ne mâarrĂȘte pas sur le sel formĂ© par le deu- toxide de fer et lâacide sulfurique ; on peut lâobtenir cependant, suivant M. Berzelius. Le cobalt forme avec lâacide sulfurique un sel qui contient six proportions dâeau il cristallise sous forme de prismes rhomboĂŻdaux obliques ; il est soluble. Ce sel, dĂ©composĂ© par lâhydrogĂšne, donne un oxisulfure. Le cobalt peut former des sels doubles avec les sulfates de potasse, de soude, dâammoniaque ; il donne des composĂ©s moins solubles en gĂ©nĂ©ral que les sulfates simples,, en sorte que ces sels donnent un moyen de purification. G,~L, Chim . q leçon. 2 COURS 18 Je viens au sulfate de cuivre , connu depuis les temps les plus anciens. Dans le commerce, il porte le nom de couperose bleue, vitriol bleu; il contient six proportions dâeau. Il se prĂ©sente sous forme de prismes obliques, Ă base oblique, dont les angles sont dâenviron 124 % 5o° et 55°, 5o°. Câest un sel assez soluble ; lâeau en prend, Ă la tempĂ©rature ordinaire, le '- de son poids, le double Ă la tempĂ©rature de lâĂ©bullition. On peut nourrir ces cristaux et les amener Ă un grand volume. Ce sel exposĂ© Ă la chaleur perd lâeau qui le constituait hydrate, et devient blanc. On peut lui rendre sa couleur bleue en ajoutant de lâeau. Si onle chauffe fortement, il finit par se dĂ©composer, et lâon obtient deux volumes de gaz sulfureux , un volume dâoxigĂšne, et de lâoxide de cuivre pur; si lâon chauffe davantage, lâoxide de cuivre peut se dĂ©composer et donner le protoxide , et le rapport des deux gaz nâest pas le mĂȘme. Ce sel traitĂ© par lâhydrogĂšne, est rĂ©duit, et il ne reste que du cuivre mĂ©tallique. On peut le purifier du fer quâil contient, par le mĂȘme procĂ©dĂ© que pour le zinc. 11 faut suroxider le fer DE CHIMIE. *9 sans cela, point de prĂ©cipitĂ©; puis on ajoute de dâhydrate dâoxide de cuivre, et le fer est complĂštement prĂ©cipitĂ©. Cette purification est quelquefois nĂ©cessaire pour les couleurs qui sont altĂ©rĂ©es par le fer. On prĂ©pare ce sel assez facilement par un assez grand nombre de procĂ©dĂ©s; jâen vais citer quelques-uns, car ils sont instructifs. On peut traiter le cuivre par lâacide sulfurique Ă©tendu dâeau, mais en lâexposant Ă lâair. En gĂ©nĂ©ral, un mĂ©tal qui a le contact de lâair sâoxide et se dissout dans lâacide; ainsi je mouille des lames de cuivre ou du cuivre en poudre que je mĂȘle avec lâacide sulfurique, et que jâexpose Ă lâair du soir au lendemain, je trouverai le cuivre altĂ©rĂ© et mĂȘme en partie changĂ© en sulfate. Je mouille de nouveau, et je finis par obtenir une dissolution assez concentrĂ©e pour faire cristalliser. On peut aussi former ce sel en traitant du carbonate, quand on peut sâen procurer. On peut aussi employer le grillage on prend le sulfure naturel quâon fait griller, ou bien lâon fait soi-mĂȘme le sulfure avec de vieilles lames de cuivre, comme celles qui ont 20 cours servi au doublage des vaisseaux -, on les fait chauffer dans un four avec du soufre, et lâon produit le sous-sulfure, quâon fait ensuite passer Ă lâetat desulfate en le grillant Ă lâair. On forme facilement un sous-sulfate de cuivre par prĂ©cipitation, lorsquâon ne met pas dâalcali en excĂšs dans du sulfate de cuivre, ce que lâon reconnaĂźt en examinant si le liquide donne un prĂ©cipitĂ© par la potasse. En gĂ©nĂ©ral, quand on piâĂ©cipite les dissolutions de sulfate de cuivre par un alcali, on obtient un sous-sel qui est â sulfate. On forme des sels doubles facilement avec le sulfate. Examinons maintenant lâaction de lâacide sulfurique sur le protoxide de cuivre. Cet oxide est formĂ© dâun \ atome dâoxigĂšne; en le traitant par lâacide sulfurique, on devrait sâattendre Ă obtenir un sulfate de protoxide, mais lâon nâobtient que du cuivre mĂ©tallique. Le nickel forme un sulfate qui contient sept proportions dâeau ; il cristallise en prismes obliques Ă base rhombe, quâon peut amĂšnera un grand volume en les nourrissant. La couleur de ce sel DE CHIMIE. 21 est dâun beau vert dâĂ©meraude foncĂ© ; il est soluble , efflorescent ; il peut passer Ă lâĂ©tat de sous- sulfate. On forme avec le nichel et le sulfate de potasse un sel dâatome Ă atome, moins soluble que le sulfate simple. DâaprĂšs cela, si lâon veut purifier le sulfate de nickel, il y a avantage Ă le transformer en sulfate de nickel et de potasse. A lâĂ©tat simple, xoo parties dâeau en dissolvent Ă peu prĂšs ; mais combinĂ© avec la potasse, lâeau nâen prend plus que xo Ă ii parties pour ioo. Le sulfate de nickel est dĂ©composĂ© par lâhydrogĂšne. Le sulfate de plomb sâobtient par double dĂ©composition. On le trouve dans la nature, ciâistal- lisĂ© sous forme dâun octaĂšdre rĂ©gulier; mais on ne lâobtient que divisĂ©. Lâeau nâen dissout presque point, elle nâen prend guĂšre quâun dix-milliĂšme; cependant au moyen des acides, qui sont des dissolvans puissans, on parvient Ă le rendre plus soluble. Lâacide hydrochlorique particuliĂšrement le dissout, et peut mĂȘme le dĂ©composer. Si lâon traite ce sel par cet acide, il peut se dissoudre en totalitĂ©. Si lâon fait cristalliser, on obtient de 9° leçois. 22 COURS petites paillettes qui sont du chlorure de plomb. On avait prĂ©sente' ce fait comme une exception aux lois de lâaffinitĂ©. Le sulfate de plomb est insoluble dans lâeau, et par consĂ©quent il se formera de prĂ©fĂ©rence toutes les fois quâil pourra se former. Le sulfate de plomb, exposĂ© Ă une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, se fond, mais ne se dĂ©compose pas ; le sulfate de plomb est peut-ĂȘtre mĂȘme le seul quâon puisse citer parmi les sulfates mĂ©talliques qui rĂ©siste Ă la chaleur sans se dĂ©composer. A la vĂ©ritĂ©, dans une cornue de grĂšs ou de porcelaine, il se dĂ©compose, mais Ă la faveur des substances siliceuses et alumineuses des vases avec lesquelles lâoxide se combine. Quand on traite ce sel par le charbon, on lâamĂšne facilement Ă lâĂ©tat de sous-sulfure ; pour cela, il faut ne pas chauffer trop fortement, et lâon dĂ©gage de lâacide sulfureux. Avec lâhydrogĂšne on obtient le mĂȘme rĂ©sultat ; seulement vers la fin de lâopĂ©ration, il se forme de lâhydrogĂšne sulfurĂ©. Le sulfate de plomb est produit en grande quantitĂ© dans quelques arts, par exemple, DE CHIMIE. 2Ă> dans la fabrication des toiles peintes. Quand on dĂ©compose lâalun par lâacĂ©tate de plomb, il se produit une grande quantitĂ© de ce sel qui est sans emploi, de sorte quâil serait bon dâavoir des moyens de le dĂ©composer. M. Berthier en a indiquĂ© plusieurs ; on sait que quand on mĂȘle du sulfate de plomb avec du sulfure et quâon chauffe, il se produit du mĂ©tal pur. Dans lâatome de sulfate de plomb, il y a i atome de plomb et i atome dâacide sulfurique contenant 3 dâoxigĂšne; il ne faut donc quâenlever i atome dâoxigĂšne pour cela, il nous faudra un demi-atome de sulfure de plomb, et par ce moyen nous obtiendrons le plomb Ă lâĂ©tat mĂ©tallique. Il est bon de se rappeler cette expĂ©rience, car elle sert de base Ă lâexplication quâon donne de la prĂ©paration du plomb avec un sulfure. On peut produire le sulfure de plomb en grillant la galĂšne ou sulfate de plomb. Le mercure forme deux oxides avec lâoxigĂšne,* dâaprĂšscela, il doit former deux sortes de sels. On obtient constamment le sulfate de protoxide, en mettant i atome de mercure avec i ~ dâacide a4 cours sulfurique, en chauffant jusquâau moment oĂč lâacide sulfureux cesse de se dĂ©gager,- et lâon obtient une masse blanche. Ce sel est peu soluble dans lâeau; ce sulfate est caractĂ©risĂ© par la propriĂ©tĂ© quâil a de donner une couleur noire avec un alcali. Pour former le sulfate de peroxide, on prend le peroxide de mercure et lâacide sulfurique ; ou bien on prend 5 parties dâacide sulfurique et 4 parties de mercure, et lâon forme le sulfate neutre. Ce sulfate nâexiste, dans cet Ă©tat, que solide ; si on le traite par lâeau, il donne un sous-sel insoluble, prĂ©cipitĂ© sous forme de poudre jaune, quâon appelait autrefois turbith minĂ©ral , parce que, avant de le connaĂźtre, on employait aux mĂȘmes usages une plante qui porte le nom de turbith, et pour le distinguer, on lâa appelĂ© minĂ©ral. Câest sulfate de mercure. Ces deux sulfates, exposĂ©s Ă la chaleur, se dĂ©composent et donnent du mercure, de lâacide sulfureux et de lâoxigĂšne. On peut obtenir le sulfate dâargent en traitant ce mĂ©tal par lâacide sulfurique concentrĂ©; car sâil DE CHIMIE. 25 est Ă©tendu dâeau, il est sans action. On peut faire usage du nitrate dâargent et du sulfate de soude. Le sulfate dâargent est soluble en petite quantitĂ© ; il est dĂ©composĂ© par la chaleur. On ne peutavoir pour rĂ©sidu un oxide, car ce mĂȘme oxide ne rĂ©siste pas Ă la chaleur ; il y aura donc argent pur, et volumes Ă©gaux dâoxigĂšne et dâacide sulfureux. VoilĂ lâhistoire des sulfates terminĂ©e. Je vais faire quelques remarques sur ces sels, relativement Ă leur dĂ©composition par la chaleur dâabord les sulfates alcalins, comme ceux de stron- tiane, de soude, de magnĂ©sie, etc., sont indĂ©composables par lâaction de la chaleur, tandis que les autres sont dĂ©composĂ©s de maniĂšre Ă donner des produits divers, suivant la nature de la base. Ainsi ceux qui ont beaucoup dâaffinitĂ© pourlâoxi- gĂšne donneront des oxides, et dans cas, se trouvent le zinc, le cuivre, le fer; dâautres au contraire, dont les bases ne peuvent pas conserver lâoxigĂšne, comme lâargent, donneront du mĂ©tal pur on peut donc Ă©tablir, dâaprĂšs la connaissance de l'affinitĂ© de la base pour lâoxigĂšne, ce qui doit arriver. 2Ă CODES Les divers, sulfates peuvent ĂȘtre dĂ©composes par le charbon et par lâhydrogĂšne; par le charbon, on a des sulfures insolubles, avec des sulfates solubles ; nous reviendrons sur les sulfures ; avec les autres sulfates, nous obtiendrons, en traitant de mĂȘme par le charbon, des sulfures simples, ou monosulfures, ou sous-sul- fu res. Enfin vous avez vu quâavec le gaz hydrogĂšne nous formons souvent des oxisulfures ; avec le sulfate de potasse, on forme des monosulfures, sur lesquels 'nous reviendrons en dâautres circonstances. Avec le fer, on forme ± sulfure. Il y a quelques mĂ©taux, comme le cuivre, qui sont tout-Ă -fait re'duits par la chaleur. Il nous reste Ă parler des sulfites, des hyposul- fates et des hyposuĂźfĂźtes. Je parlerai dâabord des sulfites; Lâacide sulfureux peut former des sels neutres et des bi-sels, dont voici les caractĂšres quand ils sont solubles, ils ont une saveur que lâon peut appeler sulfureuse ; mais il nây a guĂšre que ceux deiithine, dâammoniaque, de potasse et de soude DE CHIMIE. 2T qui soient solubles. Tous les sulfites exposĂ©s Ă lâair peuvent passer Ă lâĂ©tat de sulfates. Tous les sulfites sont dĂ©composĂ©s par la chaleur et se changent en partie en sulfure ; ils ne peuvent produire un sulfate neutre, car il nây a pas assez dâoxigĂšne. Je suppose que lâon prenne quatre atomes de sulfite, quâon les dĂ©compose par la chaleur; il se formera trois atomes de sulfate et un atome de sulfure simple. Ils perdent leur eau de cristallisation sans exception ; il y a cependant quelques sulfites qui ne sont pas tout- Ă -fait dĂ©composĂ©s par la chaleur, comme les sulfites de zinc et de magnĂ©sie. Les sulfites ont un caractĂšre frappant si lâon y verse, quâils soient solubles ou insolubles, un acide, lâacide sulfureux se dĂ©gagera avec effervescence et le liquide reste transparent, Ă moins que la base ne forme un sel insoluble avec lâacide employĂ©. IMPRIMERIE DE HUZARD-COURCĂER , rue du Jardinet, n° la. ĂŻO e LEĂON. â l 4 MAI 1828. COURS DE CHIMIE SOMMAIRE. Sulfites. â Action de la chaleur, des acides. â Sulfite de chaux. â De deutoxide de cuivre. â Ri-sulfites. â Hyposulfitcs ; leurs caractĂšres gĂ©nĂ©riques. â Ilyposulfates ; leurs propriĂ©tĂ©s. â Nitrates; leurs caractĂšres gĂ©nĂ©riques.'âAction de la chaleur, des combustibles, des acides. âNitrate de potasse. â Nitrate fondu. âAction sur les combustibles, extraction de lâacide nitrique.â-Formation du nitrate de potasse dans la nature. Les sulfites sont les uns solubles et les autres insolubles. Quand ils sont solubles, on les distingue par une saveur particuliĂšre quâon nomme sulfureuse . La chaleur les dĂ©compose tous. Voici ce quâil y a de gĂ©nĂ©ral dans cette dĂ©composition Si les bases ont beaucoup dâaffinitĂ© pour lâacide Chim. 1 o e tĂŠc ow. I 2 'COURS sulfurique, quâelles soient puissantes, comme les bases alcalines, une partie du sulfite devient sulfate, du soufre se dĂ©gage et une portion de la base reste Ă nu. Câest ce qui arrive pour les sulfites Ă base de potasse, de soude, de baryte, etc. La totalitĂ© du sulfite ne peut ĂȘtre convertie en sulfate par lâaction de la chaleur ; lâoxi- gĂšne que contient lâacide sulfureux nâest pas assez abondant pour que lâon obtienne ce rĂ©sultat. Quant aux autres sulfites, ceux dont les bases ont moins dâaffinitĂ© pour lâacide sulfureux, la chaleur les dĂ©compose complĂštement, et il y a simplement sĂ©paration de lâacide sulfureux qui se dĂ©gage dâavec la base qui reste. Câest ce qui a lieu, Ă partir du sulfite de magnĂ©sie, pour les sels de ce genre. Les sulfites traitĂ©s par les acides se dĂ©composent; lâacide sâempare de la base et lâacide sulfureux se dĂ©gage. Câest ce qui arrive quand on emploie les acides sulfurique, nitrique, phos- phorique, etc. DF. CHIMIE. 3 Vous sentez que , traite's par les corps simples combustibles, par le charbon, par exemple, les sulfites doivent se dĂ©composer ; que le corps combustible doit enlever lâoxigĂšne de lâacide et produire un sulfure. Les sulfites traitĂ©s par les mĂ©taux se changent aussi en sulfures. Tels sont les principaux caractĂšres des sulfites. Il me reste seulement Ă dire que dans la formation des sulfites solubles, on arrive difficilement Ă la neutralitĂ©. Une bonne maniĂšre de les obtenir dans cet Ă©tat, câest de prendre des carbonates des bases de ces sels et dâj verser de lâacide sulfureux jusquâĂ ce quâil nây ait plus dâeffervescence. Je ne mâarrĂȘterai pas Ă la description des diverses espĂšces de sulfites, que dâailleurs on nâa pas examinĂ©s en dĂ©tail. Je citerai cependant le sulfite de chaux, que lâon peut prĂ©parer dans un but utile. On dĂ©laie du carbonate de chaux dans de lâeau et lâon y fait passer une grande quantitĂ© dâacide sulfureux 10 e LEĂON. 4 COURS en sâarrĂȘtant au moment oĂč lâeffervescence cesse par ce moyen on a un sulfite que lâon peut garder facilement, et que lâon peut considĂ©rer comme un approvisionnement dâacide sulfureux. On se sert de lâacide sulfureux pour des bains et pour ce quâon appelle le soufrage des tonneaux. Dans ce dernier cas, il remplace trĂšs bien les mĂšches soufrĂ©es que lâon brĂ»le dans ces vases ; il est toujours prĂȘt et il vaut mieux que les mĂšches. Quelques sulfites offrent des faits importans Ă connaĂźtre. Quand on met en contact du peroxide de cuivre avec de lâacide sulfureux il se forme du sulfate de cuivie et du sulfite de deutoxide de cuivre, sulfite qui est dâun beau rouge et quâon peut mĂȘme obtenir en cristaux. On peut obtenir un composĂ© analogue lorsque lâon verse du nitrate de cuivre sur un sulfite ; il se forme alors un prĂ©cipitĂ© jaune, qui est un sulfite de cuivre. Je ne mâaiârĂšterai pas Ă plus de dĂ©tails. AprĂšs les sulfites, viennent les bi-sulfites. DE CHIMIE. 5 Les bi-sulfites sont formĂ©s de deux atomes dâacide et dâun de bases. Ces sels ne sont pas trĂšs nombreux ; ce nâest quâavec les bases solubles, la potasse, la soude, lâammoniaque, quâon peut les. obtenir. On prend une dissolution concentrĂ©e de carbonate de potasse ou de soude Ă travers laquelle on fait passer de lâacide sulfureux, et lâon obtient des cristaux. Ces sels ne rougissent pas la couleur bleue du tournesol; la chaleur en sĂ©pare une portion de lâacide sulfureux ; les acides en dĂ©gagent lâacide sulfureux, et en quantitĂ© double. Ce genre de sels a Ă©tĂ© trĂšs peu Ă©tudiĂ©. Les sulfates et les sulfites nous prĂ©sentent deux genres de sels analogues, car ils ne diffĂšrent que par la proportion dâoxigĂšne renfermĂ©e dans lâacide. Nous allons parler de deux autres genres de sels formĂ©s aussi par des acides du soufre, mais dont les combinaisons offrent plus de variations ; ce sont les hyposulfates et les hyposulfites . Lâacide hyposulfureux renferme deux atonies de soufre et deux atomes dâoxigĂšne. On ne peut pas 6 COURS lâobtenir isolĂ© ; mais ces sels nâen existent pas moins. Prenez du sulfite de potasse dissous, faites- le chauffer avec du soufre ; il y aura dissolution dâun atome de soufre, et vous aurez de lâhyposul- fite de potasse que vous pourrez obtenir en cristaux. On met le soufre peu Ă peu et jusquâĂ saturation. On peut aussi avoir des hyposulfites en exposant Ă lâair des sulfures. Le sulfure de potassium exposĂ© Ă lâair, absorbe de lâoxigĂšne et se transforme enhyposulfite. On appelait autrefois les hyposulfites, des sulfites sulfurĂ©s, mais on ne les regardait pas comme renfermant un acide particulier. Voyons maintenant quels sont les caractĂšres de ces sels. Ils sont presque tous solubles; quelques-uns le sontpeu. Us ont une saveur particuliĂšre qui rappelle aussi celle du soufre, et que lâon dĂ©signe de mĂȘme. La chaleur les dĂ©compose facilement, et plus facilement que les sulfites. Il se forme un sulfate, et lâexcĂ©dant du soufre se sĂ©pare. Nous avons DE CHIMIE. 7 dans lâhyposulfite trois atomes dâoxigĂšne deux atomes dans lâacide, et un atome dans la base; cela ne forme pas les quatre atomes dâoxigĂšne nĂ©cessaires pour la production de lâacide sulfurique , et la transformation entiĂšre du sel en sulfate. Il nây a que trois quarts de cet acide de produit ; aussi obtient-on un sulfate, un sulfure, et du soufre qui se dĂ©gage. IndĂ©pendamment de ces caractĂšres, les hypo- sullĂźtes, quels quâils soient, se dĂ©composent quand on les traite par un acide. En versant de lâacide dans une dissolution dâhyposulfite , le liquide ne se trouble pas dâabord, mais peu Ă peu, et il se forme un dĂ©pĂŽt de soufre. Lâacide hyposulfureux est mis Ă nu en se dĂ©composant lui-mĂȘme en deux parties en acide sulfureux et en soufre. Quant aux corps combustibles, il est clairquâils doivent dĂ©composer leshyposullltes. Je ne mâarrĂȘte pas Ă leur action. Ces sels ne sâaltĂšrent pas Ă lâair. Parmi ces sels, le plus anciennement connu est celui de soude, que lâon obtenait trĂšs en grand 8 COURS par les procĂ©dĂ©s imparfaits alors de la fabrication de la soude. Il cristallise en pyramides courtes. Il y a presque autant dâhyposul fĂźtes que de bases particuliĂšres. LâhyposulfĂźte de baryte est peu soluble. Celui de strontiane cristallise en rhomboĂšdres qui nâont pas Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©s. Il contient cinq proportions dâeau. Celui de chaux cristallise en hexaĂšdres. Il contient six proportions dâeau. Les hyposulfites mĂ©talliques sont peu solubles. Lorsquâon traite les mĂ©taux par lâacide sulfureux, on reconnaĂźt que le produit a les caractĂšres dâun sulfite et dâun hyposulfite. En versant un acide sur ce produit, il se dĂ©gage de lâacide sulfureux et il se dĂ©pose du soufre. Nous avons un autre genre de sels qui se rapprochent de ceux que nous venons dâexaminer ; ce sont les hyposuljutes. Lâacide hyposulfurique a pu ĂȘtre obtenu isolĂ©, de sorte quâon sâest livrĂ© Ă lâĂ©tude de ses propriĂ©tĂ©s. Câest en traitant le peroxide de raan- DE CHIMIE. 9 ganĂšse par lâacide sulfureux quâon lâa produit ; il se forme du sulfate et de lâhyposulfale de manganĂšse en y versant de la chaux, on prĂ©cipite lâoxide de manganĂšse, et lâon obtient en mĂȘme temps un sulfate de chaux insoluble, et dans la dissolution de lâhyposulfate de chaux que lâon peut faire cristalliser. Ayant de lâhyposulfate de chaux, on se procure facilement les sels Ă base de potasse, de soude, de baryte, etc., parce que ces substances prĂ©cipitent la chaux. Voici les caractĂšres de ces sels. Ils sont tous remarquables par de belles formes cristallines et par une assez grande solubilitĂ©. La chaux, la strontiane, la baryte, les oxides mĂ©talliques forment des sels solubles. Quand on expose ces sels Ă lâaction de la chaleur, ils sont changĂ©s en sulfates, et il y a dĂ©gagement dâacide sulfureux. Lorsquâon verse sur un hyposulfate soluble ou peu soluble un acide, de lâacide sulfurique, par exemple, si lâon ne chauffe pas, il nây a point IO COU ES dâapparence de dĂ©composition ; mais si lâon chauffe , il se dĂ©gage abondamment de lâacide sulfureux. Voici comment on peut concevoir ce qui se passe dans ces circonstances. En versant un acide sâil ne se produit pas de chaleur, nous comprendrons seulement que lâacide hyposulfu- rique a Ă©tĂ© isolĂ© si nous chauffons, il y a une portion dâacide sulfureux dĂ©gagĂ©e ; par consĂ©quent, lâacide hyposulfurique changĂ© en acide sulfurique se joint Ă celui quâon a versĂ©, et augmente la chaleur et la rapiditĂ© de la dĂ©composition. On reconnaĂźt facilement ce genre de sels par lâacide sulfurique. Que lâon prenne de lâhyposul- fate de manganĂšse, par exemple en versant dessus de lâacide sulfurique concentrĂ© qui donne de la chaleur par le mĂ©lange, il y aura sur-le-champ dĂ©gagement dâacide sulfureux. Ces sels exposĂ©s .Ă lâair sont permanens. CalcinĂ©s avec les corps simples combustibles, ils donnent les mĂȘmes rĂ©sultats que les sulfates. Ces sels sont nombreux. Aujourdâhui on les DE CHIMIE. 1 1 a trĂšs bien Ă©tudiĂ©s. Il y a sur cette matiĂšre un travail du docteur HĂ©eren, qui nest pas traduit dans notre langue. Lâbyposulfate de baryte est trĂšs brillant il est formĂ© dâun atome dâacide et dâun atome de base. Il contient huit proportions dâeau et est assez soluble . Câest avec ce sel quâon obtient lâacide hypo- sulfurique, parce quâen versant dans sa dissolution de lâacide sulfurique peu Ă peu et en tĂątonnant, afin de ne point en verser en excĂšs, le sulfate de baryte se prĂ©cipite, et lâacide hyposul- furique se trouve dans le liquide. Lâhyposulfate de strontiane contient quatre proportions dâeau ; celui de chaux autant ; celui de potasse nâen contient pas ; celui de soude en contient deux. Lâacide hyposulfurique se combine avec les substances vĂ©gĂ©tales et animales, et forme de nouveaux acides qui sâunissent trĂšs bien aux bases en donnant des sels qui cristallisent. Je nâen dirai pas davantage sur ces sels nouveaux , qui offrent cependant un grand intĂ©rĂȘt ; 12 COURS mais ce nâest pas ici le moment dâen parler, et cela suffit maintenant. Nous allons commencer lâhistoire dâun autre genre de sels, genre trĂšs important dans les arts je veux parler des nitrates. Vous savez que lâacide nitrique est formĂ© dâun atome dâazote et de cinq atomes dâoxigĂšne. Son poids atomique est de 6,yjo56. Tous les nitrates exposĂ©s Ă lâaction de la chaleur se dĂ©composent. Ils faut cependant mettre de cĂŽtĂ© le nitrate dâammoniaque, qui, Ă raison de la nature de sa base , donne des rĂ©sultats particuliers. Les produits que lâon obtient par la dĂ©composition sont trĂšs variables il y a des nitrates dans lesquels lâacide a peu dâaffinitĂ© pour la base et qui donnent de lâacide nitrique ; quand lâaffinitĂ© est plus grande, lâacide nitrique se dĂ©compose , et lâon peut avoir de lâazote et de lâoxi- gĂšne, ou du deutoxide dâazote et de lâoxigĂšne , ou de lâacide nitrique, de lâazote et de lâoxigĂšne , ou enfin de lâoxide dâazote et de lâacide nitreux. Quand la base peut fixer lâacide nitrique, il DE CHIMIE. iS faut une chaleur assez Ă©levĂ©e pour le dĂ©composer; quand la base a trĂšs peu dâaffinitĂ©, elle ne lui permet pas de supporter la chaleur nĂ©cessaire Ă sa dĂ©composition, et il se dĂ©gage. La base reste presque toujours; câest ce qui arrive pour la potasse, la soude, la chaux, les mĂ©taux. Le rĂ©sidu fourni par ces derniers est un oxide. Cependant si lâon prend du nitrate dâargent, il ne reste pas dâoxide, mais de lâargent pur, parce que lâoxigĂšne se dĂ©gage. Il y a au contraire des nitrates dans la dĂ©composition desquels lâoxide absorbe plus dâoxigĂšne, les nitrates de fer et de mercure, par exemple. On peut prĂ©voir, pour chaque cas particulier, ce qui arrivera selon la nature de la base. Les combustibles simples ont une action trĂšs variĂ©e sur les nitrates ; on ne lâa pas Ă©tudiĂ©e sur toutes les espĂšces. En prenant du nitrate de potasse et divers combustibles Ă froid , il nây aura rien ; mais Ă chaud le combustible sâoxigĂ©nera, et il se formera des acides ou des oxides. Le charbon se transforme en acide carbonique, et l4 COURS lâon aura du carbonate de potasse. Si lâon prend du phosphore, il se formera du phosphate de potasse ; avec lâarsenic, il se formera de lâarseniate. Lâacide nitrique cĂšde facilement son oxigĂšne, qui se porte sur les combustibles. Quand lâacide nitrique est retenu faiblement par la base Ă laquelle il est uni, les combustibles nâont plus dâaction sur lui ; les rĂ©sultats ne sont pas les mĂȘmes il se dĂ©gage sans se dĂ©composer. En jetant un mĂ©lange de nitrate de potasse et de charbon dans un creuset chauffĂ© au rouge, il y a production instantanĂ©e de gaz. Les acides fixes versĂ©s sur les nitrates les dĂ©composent, et dĂ©gagent lâacide nitrique. I/acide sulfurique est particuliĂšrement employĂ© pour opĂ©rer cette dĂ©composition. Quand on le verse sur les nitrates, il y a aussitĂŽt dĂ©gagement de vapeurs blanches dâacide nitrique. Si lâon opĂšre Ă froid, il nây a pas dâeffervescence, parce quâil nây a pas production suffisante de chaleur pour rendre la dĂ©composition rapide et tumultueuse. Câest de cette maniĂšre que lâon obtient Y acide DE CHIMIE. i5 nitrique, qui est ordinairement rutilant. La couleur lui est donnĂ©e par un peu dâacide nitrique dĂ©composĂ©. Lâacide nitrique se dĂ©compose assez facilement. ExposĂ© seul Ă la chaleur, ses principes se dĂ©sunissent. Un caractĂšre quâil est facile de distinguer, de saisir dans les nitrates, câest lâaltĂ©ration quâils Ă©prouvent par lâacide hydrochlorique. Je mĂȘle de lâacide hydrochlorique et un sel que je ne connais pas sâil se forme du chlore en abondance, le sel est un nitrate. LâhydrogĂšne de lâacide hydrochlorique est enlevĂ© par lâoxigĂšne de lâacide nitrique ; il y a dĂ©gagement dâacide nitreux et de chlore, et les vapeurs sont colorĂ©es. Tous les nitrates neutres sont solubles ; il nây a que quelques nitrates basiques qui le sont trĂšs peu nous ne connaissons aucun nitrate insoluble. Tels sont les caractĂšres par le moyen desquels on reconnaĂźt facilement les nitrates. Nous allons nous occuper des espĂšces. Le nitrate de potasse est le premier du genre. 1 6 COURS Ce sel est formĂ© dâun atome dâacide et dâun atome de potasse. Il cristallise gĂ©nĂ©ralement en prismes cannelĂ©s. Ses formes ne sont pas toujours bien nettes; celles quâil affecte dĂ©rivent dâun prisme rhomboĂŻdal dont les angles plans seraient Ă peu prĂšs de 60 Ă 120°. On rencontre aussi le nitrate de potasse en prismes hexaĂšdres terminĂ©s par des pyramides hexaĂšdres. Ce sel a Ă©tĂ© connu trĂšs anciennement sous les noms de nitre et de salpĂȘtre. Sa solubilitĂ© est trĂšs variable, selon les tempĂ©ratures Ă zĂ©ro, ioo parties dâeau en dissolvent 13,2 ; Ă 24°,9; 38,4 parties; Ă 54 °, 7, 97 parties ; Ă 79 0 ,7, 169,5 parties; Ă 97°,7, elles en dissolvent 236,4 parties; Ă ioo°, 246,i 5 parties; Ă une tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e, sa solubilitĂ© devient infinie. Si lâon voulait reprĂ©senter la marche de sa solubilitĂ© par* une couxbe dont les abscisses reprĂ©senteraient les degrĂ©s de chaleur et les ordonnĂ©es, les quantitĂ©s de sel dissous, on trouverait DE CHIMIE. I 7 quâaux abscisses reprĂ©sentant plus de 100 degrĂ©s correspondraient bientĂŽt des ordonnĂ©es infinies. Ce sel, exposĂ© Ă lâaction de la chaleur, entre en fusion Ă une tempĂ©rature dâenviron 38o°. Il nâĂ©prouve pas dâaltĂ©ration, coule comme de lâeau et se prend en masse par le refroidissement. On le nomme alors cristal minĂ©ral, quoiquâil nâait plus de transparence. La fusion du nitrate de potasse nâa aucun but dâutilitĂ© on lâopĂšre cependant dans quelques fabriques de poudre, et notamment en Angleterre, avant que de le pulvĂ©riser. On croit quâa- prĂšs avoir Ă©tĂ© fondu, il se pidvĂ©rise plus facilement et mieux. Lorsquâil est en fusion, si lâon continue Ă le chauffer et que la tempĂ©rature aille au rouge blanc , il se dĂ©compose et donne de lâazote et de lâoxigĂšne, mais pas dans les proportions connues des principes qui le constituent. On devrait avoir pour rĂ©sultat deux volumes et demi dâoxi- gĂšne contre un volume dâazote. On peut expliquer cette diffĂ©rence ; car on aperçoit une petite Chim. 10 e LEĂorf. 2 COĂSS 18 quantitĂ© dâacide nitrique qui se produit ; elle est petite, il est vrai, mais elle suffit pour troubler les rapports. Comme lâopĂ©ration ne peut se faire que dans des vases de grĂšs ou de porcelaine , la potasse rĂ©agit sur ces matiĂšres. Ce sel nâĂ©prouve Ă lâair aucune espĂšce dâaltĂ©ration. Pour quâil en Ă©prouve, il faut quâil soit placĂ© dans un air trĂšs humide ; dans les caves, il tombe en dĂ©liquium la poudre, dont il fait partie, sâaltĂšre aussi Ă lâhumiditĂ© et ne peut ĂȘtre conservĂ©e que dans les endroits secs. MĂȘlĂ© avec les corps combustibles, il se dĂ©compose facilement. Je suppose que lâon prenne i atome de charbon et i atome de nitrate de potasse ; ilây aura dĂ©composition en faisant dĂ©tonner dans un creuset il se produira i atome de carbonate de potasse et de lâoxigĂšne se dĂ©gagera. Pour quâil nây ait pas dâoxigĂšne dĂ©gagĂ©, il faudrait employer 2 atomes^ de charbon. Lâaction du charbon sur le nitre est extrĂȘmement vive. On peut le voir aussi en projetant ce sel sur des charbons embrasĂ©s ; les endroits oĂč il tombe deviennent DE CHIMIE. ig blancs et excessivement lumineux. Cela donne lâidĂ©e du phĂ©nomĂšne appelĂ© dĂ©flagration, ou de la circonstance dans laquelle la combustion par le nitre est la plus rapide. Si nous projetons dans un creuset rouge un mĂ©lange de nitre avec du soufre, vous comprenez que le soufre peut donner divers produits aveclâoxigĂšne. Avec i atome de soufre et i de nitre, il se formera du sulfate de potasse et il y aura 2 atomes dâoxigĂšne qui se dĂ©gageront. Si nous prenons 2 atomes de soufre et 1 atome de nitrate de potasse, il y aura beaucoup de gaz sulfureux de produit. En prenant du phosphore et en en mĂȘlant 2 atomes avec 1 de nitrate de potasse, il y aura formation dâacide phosphorique et phosphoreux. Enfin , si nous prenons les mĂ©taux , nous aurons divers produits si nous projetons du fer , par exemple, avec le nitrate dans le creuset, il y aura oxidation. Lâargent, lâor, le platine, ne sont pas attaquĂ©s 20 COURS par le nitrate de potasse. Câest dâaprĂšs cette propriĂ©tĂ© quâon fait ce quâon appelle le dĂ©part ou la sĂ©paration de ces mĂ©taux dâavec les autres. Dans toutes les circonstances, le nitrate de potasse agit bien par son oxigĂšne ; mais il agit aussi par la base qui est trĂšs puissante et qui a beaucoup dâaffinitĂ© pour les nouveaux corps qui se forment. Si lâon traite les sulfures avec le nitrate, ils sont brĂ»lĂ©s et changĂ©s en sulfates. Si lâon projette le nitrate avec lâantimoine dans un creuset, il y a production dâantimonite de potasse. Câest du nitrate de potasse quâon extrait lâacide nitrique dont on fait usage dans les arts. Pour dĂ©composer ce sel, on est obligĂ© dâemployer 2 atomes dâacide sulfurique. Si lâon ne versait lâacide sulfurique quâĂ proportions Ă©gales , on nâaurait pas tout lâacide nitrique, parce quâil faut pour cela quâil se forme du bi-sulfate. Pour dĂ©composer le nitrate de potasse, ou se servait autrefois dâargile, parce que lâacide sul- DE CHIMIE. 21 furique Ă©tait cher. On employait les argiles contenant peu dâeau. Aujourdâhui on a renoncĂ© Ă ce moyen, qui nâest pas aussi Ă©conomique que celui qui est mis en pratique. Ce sel Ă©tait trĂšs connu des anciens, mais ils nâen faisaient pas le mĂȘme usage que nous ils ne fabriquaient pas la poudre et ne se servaient pas de lâacide nitrique. Ce sel existe dans la nature tout formĂ©. On le trouve dans certaines localitĂ©s, aprĂšs les pluies, Ă la surface du sol. On le reconnaĂźt facilement Ă sa saveur piquante, accompagnĂ©e dâune certaine amertume. La quantitĂ© de nitrate de potasse que lâon obtient naturellement nâest pas trĂšs considĂ©rable. On le fabrique en Europe dâaprĂšs des considĂ©rations particuliĂšres tirĂ©es de la thĂ©orie de sa formation. En gĂ©nĂ©ral, on a remarquĂ© que le nitrate de potasse ne se formait que dans les lieux oĂč il y avait des bases salines, comme la chaux, la potasse, la soude, et lorsque ces matiĂšres peuvent se trouver en contact avec des dĂ©bris de matiĂšres animales en dissolution. Ainsi 22 COURS on le trouve dans tous les lieux habite's ou prĂšs des habitations, dans les Ă©curies, les Ă©tables, sur les murs des habitations, mais seulement jusquâĂ la hauteur oĂč les murs peuvent ĂȘtre encore humides, comme 3 Ă 5 mĂštres, car lâhumiditĂ© est une des conditions de sa formation. On ne le trouve pas dans les maisons au-dessus du premier Ă©tage. Le sol des caves, des celliers, des bergeries , en donne beaucoup. Il y a des nitrates dans tous les lieux cultivĂ©s ; ce sont les engrais qui le produisent. On a des faits positifs qui prouvent que ce sel se forme par le concours des matiĂšres animales. On en cite dâautres qui tendraient Ă prouver que ce concours nâest pas indispensable; mais ils ne sont pas concluans. Des voyageurs en ont dĂ©couvert en AmĂ©rique, dans des cavernes oĂč il est en couches trĂšs Ă©paisses. Il nâa pu sây former que pendant le cours des siĂšcles, et lâon ne saurait affirmer que les matiĂšres animales nâont pas coopĂ©rĂ© Ă cette formation. Voici comment on comprend la naissance du nitre. Les matiĂšres animales contiennent de lâazote com- IDE CHIMIE. 2Ă binĂ© avec dâautres substances ; la putrĂ©faction le dĂ©gage de ses liens sâil sâĂ©chappe, sâil devient gazeux, il ne sâunira point Ă lâoxigĂšne ; mais si au moment oĂč il va devenir libre, il rencontre de la potasse, qui a beaucoup dâaffinitĂ© pour lâacide nitrique, alors il se combine Ă lâoxigĂšne fourni par lâatmosphĂšre, et il y a production de nitrate de potasse. La prĂ©sence de lâalcali dĂ©termine la formation de lâacide. Les autres alcalis ont la mĂȘme puissance. Câest dâaprĂšs ces principes que sont Ă©tablies les nitriĂšres artificielles. t, IMPRIMERIE DE HĂZĂRD-COURC1 ER, me du Jartlinel, ri 12. ĂI e LEĂON. - l6 MAI 1828. COURS CHIMIE. SOMMAIRE. Formation du nitrc dans la nature. â Extraction du nitre des matĂ©riaux salpĂȘtres. â Essais du nitrate de potasse pour en dĂ©terminer le titre. â Nitrate de soude. â Nitrate dâammoniaque. â DiffĂ©rence de forme de ses cristaux produits Ă diverses tempĂ©ratures.âNitrate de baryte.âNitrate de stron- tiane. â Nitrate de chaux. â Nitrate de magnĂ©sie. âNitrate dâalumine. â Action de lâacide nitrique sur lâĂ©tain et lâantimoine. â Nitrate de bismuth. âNitrate de cuivre. â Nitrate de plomb. â Nitrate basique. â ThĂ©orie de M. Berzelius sur la composition de lâazote. â Nitrate de protoxide et de deu- toxide de mercure. Dans la derniĂšre sĂ©ance, nous ayons dit dans quelles circonstances le nitre Ă©tait formĂ© dans la nature ; quâon ne le trouvait que dans les lieux Chint . II e LEĂON. ĂŻ 2 COURS habitĂ©s et lĂ oĂč il existe des matiĂšres animales; quâon a lâexpĂ©rience que les terres qui ont Ă©tĂ© imprĂ©gnĂ©es de ces matiĂšres se nitrifiaient par le contact de lâair, dâoĂč Ton conclut que lâoxi- gĂšne de lâacide est fourni par lâair, et lâazote par les substances animales. Nous ajouterons que lĂ quantitĂ© de salpĂȘtre qui se dĂ©veloppe est proportionnelle aux matiĂšres animales en dĂ©composition , quâainsi il faut admettre quâelles fournissent lâazote ; que, dâun autre cĂŽtĂ©, on voit quâil nây a pas assez dâoxigĂšne dans ces matiĂšres pour donner tout celui qui est nĂ©cessaire Ă lâacidification, et que par consĂ©quent, câest lâair qui le donne. On conçoit ce qui se passe dans cette transformation des matiĂšres animales en acide nitrique, qui sâopĂšre ordinairement dans lâespace de six semaines Ă trois mois. La matiĂšre animale composĂ©e dâazote, de carbone, dâhydrogĂšne et dâoxigĂšne , lorsquâelle est mĂȘlĂ©e avec de lâeau, dĂ©gage de lâammoniaque ; mais quand elle a le contact de lâair au moment oĂč lâazote devient libre, sâil DE CHIMIE. 3 rencontre de lâoxigĂšne et une base, il se forme un sel. MalgrĂ© la probabilitĂ© de ces observations, nous devons le dire, les circonstances positives de la formation des nitrates ne sont pas parfaitement apprĂ©ciĂ©es ; mais voilĂ ce que lâexpĂ©rience fait connaĂźtre , et cette expĂ©rience est mise en pratique dans des nitriĂšres artificielles en SuĂšde, en Prusse, en France ; et lâon a toujours vu que si les matiĂšres animales nâexistaient pas ostensiblement dans les terres qui donnent du nitre, elles y Ă©taient nĂ©anmoins rĂ©ellement. Câest ainsi que les boues des chemins, les terres cultivĂ©es et celles des habitations contiennent rĂ©ellement des dĂ©bris de substances animales. 11 faut mĂȘme faire attention Ă la maniĂšre dont la matiĂšre animale existe dans les terres. On laverait les terres, que lâon ne dĂ©truirait pas toujours les substances animales qui y sont. La matiĂšre animale doit avoir fermentĂ© pour ĂȘtre soluble et ĂȘtre enlevĂ©e pour les lavages. Le salpĂȘtre qui se forme dans la nature nâest ne leçon. I.. 4 COURS pas toujours du nitrate de potasse; câest ordinairement du nitrate Ă base de chaux mĂȘlĂ© Ă du nitrate de magnĂ©sie, et quelquefois Ă du nitiâate de potasse ou de soude. Toute autre base alcaline pourrait aussi servir Ă former le salpĂȘtre. Les salpĂȘtres naturels contiennent encore des chlorures de calcium, de sodium et de magnĂ©sium. Il y a un art pour extraire le salpĂȘtre des terres oĂč il est formĂ©. Câest en les lavant quâon leur enlĂšve tous les sels solubles quâelles renferment, et lâon a une dissolution de nitrates de potasse, de chaux et de magnĂ©sie et de quelques chlorures, comme ceux de sodium, de calcium et de magnĂ©sium. Il faut transformer les nitrates terreux en nitrate de potasse ; pour cela on emploie du sulfate et du carbonate de potasse. Cette opĂ©ration sâappelle saturation. Elle serait trĂšs simple si lâon nâavait quâĂ mettre du carbonate et du sulfate de potasse, jusquâĂ ce quâil nây ait plus de prĂ©cipitĂ©; mais lâon nâobtient pas du nitrate de potasse en proportion des carbonates et des sulfates employĂ©s, DE CHIMIE. 5 et lâexpĂ©rience a appris quâil fallait sâarrĂȘter Ă un certain terme. Nous nâentrerons pas dans ces dĂ©tails, qui se rapportent Ă l'art du salpĂ©trier. AprĂšs la saturation, on a du nitrate de potasse mĂȘlĂ© Ă des chlorures de potassium et de sodium. Alors on concentre de plus en plus la dissolution par lâĂ©vaporation, et lâeau arrive Ă un terme oĂč le sel marin se dĂ©pose. On le recueille. Le nitrate de potasse ne se dĂ©pose pas ; il est trĂšs soluble ; lâeau chaude Ă ioo p en dissout 3oo parties. On continue lâĂ©vaporation, et on enlĂšve le sel marin. Quand la liqueur est suffisamment rapprochĂ©e, on laisse refroidir et il se dĂ©pose beaucoup de nitrate de potasse avec une faible quantitĂ© de sel marin. Il serait par consĂ©quent Ă peu prĂšs pur sâil ne contenait pas encore des chlorures de potassium et de sodium. Tel est le nitre brut. Cette matiĂšre a de la valeur dans le commerce; mais en lâachetant au poids, on veut en connaĂźtre la richesse ou le titre ; câest ce qui se fait par une opĂ©ration assez dĂ©licate. Il J a pour cela deux procĂ©dĂ©s que je vais indiquer rapidement. 6 COURS Le premier consiste Ă employer une dissolution saturĂ©e de nitrate de potasse pour laver le salpĂȘtre brut. Cette ope'ration repose surce fait, que le nitrate de potasse dissoudra le sel marin et ne dissoudra pas le nitre. Prenez du sel marin , jetez dessus une dissolution saturĂ©e de nitrate de potasse, et il se dissoudra sensiblement. Ce procĂ©dĂ© serait assez exact. Cependant dĂšs que le nitrate de potasse a dissous le sel marin, il dissout aussi le salpĂȘtre ; ainsi le titre qui en rĂ©sulte est un peu trop faible. Il y a encore un autre vice dans lâopĂ©ration; elle ne fait pas connaĂźtre les chlorures qui sont mĂȘlĂ©s au nitre. Pour y parvenir, on ajoute du chlorure de potassium au nitre le chlorure prĂ©cipite le salpĂȘtre ; mais ce procĂ©dĂ© donne une erreur par excĂšs. Il existe des tables qui marquent les corrections quâil y a Ă faire, soit par excĂšs, soit par dĂ©faut. Je prends un mĂ©lange contenant 70 parties de DE CHIMIE. 7 nitrate de potasse et 3o parties de sel marin. Je suppose quâil pĂšse 400 grammes. Je le lave deux fois avec une dissolution de nitrate de potasse saturĂ©e un demi-litre ; le dĂ©chet devrait ĂȘtre de 3o, mais on le trouve de 35,5, câest-Ă -dire quâil y a Ă peu prĂšs 6 parties de nitrate qui ont Ă©tĂ© dissoutes en mĂȘme temps que le sel marin. Je prends ensuite un mĂ©lange semblable et je verse dessus du chlorure de potassium qui prĂ©cipite le nitre ici le dĂ©chet sera de 27,8 au lieu de 3o. Ainsi les deux dĂ©chets sont en sens inverse. On voit que par ce procĂ©dĂ© il est difficile dâobtenir un rĂ©sultat bien prĂ©cis. Les salpĂȘtres contiennent ordinairement dix Ă douze parties sur cent de matiĂšres Ă©trangĂšres et dâeau. Si lâon voulait avoir le titre du salpĂȘtre dâune maniĂšre plus exacte, voici comment il faudrait sây prendre. On transformerait le nitrate en carbonate de potasse en le calcinant avec du charbon ; alors on peut connaĂźtre au moyen de lâacide sulfurique la quantitĂ© de potasse qui existe dans 8 COURS le carbonate, et par consĂ©quent la quantitĂ© de nitrate qui existe dans le salpĂȘtre. Cette opĂ©ration demande quelques prĂ©cautions que nous allons indiquer. En mettant le charbon dans un creuset avec le nitre, il y aurait explosion. Au lieu de cela, on prend io grammes de nitre, 5 de charbon et 40 de sel marin pur; on met le tout dans une cuiller ou capsule en fer, que lâon recouvre dâun dĂŽme pour empĂȘcher lâeffusion de la matiĂšre, et lâon chauffe. Ce procĂ©dĂ© est plus long que lâautre. On pourrait avec le premier faire 20 ou 3o essais par heure ; avec celui-ci, on nâen pourrait faire que deux. Il y en a dâautres plus prĂ©cis, qui sont chimiques et trop compliquĂ©s pour les considĂ©rer comme procĂ©dĂ©s praticables dans les arts. Quand on a dĂ©terminĂ© le titre du salpĂȘtre, il faut le purifier. Supposons que lâon ait de lâeau chargĂ©e de nitre, on sâen sert pour laver le nitre brut; elle dissout le sel marin; ensuite on jette le salpĂȘtre DE CHIMIE. 9 dans une chaudiĂšre pour procĂ©der Ă la dissolution. Quand elle est opĂ©rĂ©e, on chauffe, on laisse reposer et lâon fait cristalliser. La cristallisation se fait dans un bassin trĂšs large et peu profond ; lâĂ©vaporation est prompte. Un homme remue pendant lâĂ©vaporation, pour empĂȘcher que de grands cristaux ne se forment. On trouble autant quâon le peut la cristallisation, et lâon a du nitre dont lâapparence est celle du sucre ou du sable. On met ce nitre dans des rĂ©servoirs particuliers, et on lâarrose avec lâeau qui a servi aux opĂ©rations prĂ©cĂ©dentes ou bien avec de lâeau pure. Le troisiĂšme lavage laisse le nitre Ă peu prĂšs pur. Ce procĂ©dĂ© est fondĂ© sur ce que les substances Ă©trangĂšres ire sont que dans l 'eau-mĂšre et que les lavages enlĂšvent cette eau. Une objection se prĂ©sente. Les cristaux du nitre sont trĂšs petits et ils offrent plus de surface pour la dissolution quand on les lave; il faut en convenir; mais quand les cristaux sont petits, on a observĂ© quâils se lavaient plus facilement, que lâeau passait Ă IO COURS travers ; au lieu que si Ton prenait de gros cristaux ils pourraient renfermer des eaux-mĂšres dans leur intĂ©rieur, que les lavages nâenlĂšveraient pas, ne pouvant y pĂ©nĂ©trer. On a trois eaux de lavage la premiĂšre est la plus impure; les autres le sont moins. On se sert de la premiĂšre eau pour laver les salpĂȘtres bruts ; les autres servent pour faire le lavage du nitre purifiĂ©. Câest ainsi que lâon obtient un salpĂȘtre qui contient un dix-milliĂšme, un quinze-milliĂšme et quelquefois un vingt-milliĂšme de substances Ă©trangĂšres. Je passe Ă lâexamen des autres nitrates, sur lesquels nous nous arrĂȘterons peu. Le nitrate de soude Ă©tait connu autrefois sous le nom de nitre cube, dâaprĂšs sa maniĂšre de cristalliser. Il est peu utile dans les arts. Il est beaucoup plus soluble que le nitrate de potasse Ă froid. A zĂ©ro, i oo parties dâeau en prennent y 3 parties; Ă ioo°, la mĂȘme quantitĂ© en dissout 173 parties. Ce sel, sous ce rapport, DE CHIMIE. I I est dâune purification moins facile que le nitrate de potasse. Quand on le dĂ©compose par lâaction de la chaleur, il donne Ă peu prĂšs les mĂȘmes rĂ©sultats que le nitrate de potasse, de lâazote et de lâoxigĂšne. A lâair, il est plus dĂ©liquescent que le salpĂȘtre. Si lâon sâen servait pour faire de la poudre, elle serait plus difficile Ă conserver. On pourrait cependant faire de vĂ©ritable poudre avec ce sel ; elle serait trĂšs bonne, quoiquâun peu moins inflammable. On le trouve natif dans quelques contrĂ©es lointaines. Le nitrate dâammoniaque sâobtient directement par la combinaison de lâacide et de lâammoniaque ; ce sel affecte diffĂ©rentes formes cristallines. Si lâon, fait Ă©vaporer sa dissolution Ă une douce chaleur , on lâobtient en prismes hexaĂšdres ; si lâĂ©vaporation a lieu Ă ioo°, les prismes sont trĂšs fins et soyeux. Si on le fait Ă©vaporer Ă une chaleur plus Ă©levĂ©e, il se prend en masse. Ces trois aspects annoncent des quantitĂ©s dâeau diffĂ©rentes. Lâanalyse nâen a pas Ă©tĂ© faite exactement. 12 COUBS Ce sel est trĂšs soluble. Quand on lâexpose Ă une tempĂ©rature de 23o°, il se dĂ©compose et produit du protoxide dâazote et de lâeau. Lorsque le gaz commence Ă se dĂ©gager, il faut baisser la tempĂ©rature ; sans cela il se formerait de lâhyponi- trite dâammoniaque. Ce sel dâailleurs se volatilise en mĂȘme temps quâil se dĂ©compose. Le nitrate dâammoniaque Ă©tant projetĂ© sur les charbons, fuse rapidement, et brĂ»le avec une flamme rouge comme celle de lâhydrogĂšne. En se dĂ©composant, il donne des produits qui sont dans des proportions trĂšs simples. Il contient i atome dâacide nitrique, qui renferme i atome dâazote et 5 dâoxigĂšne, et i atome dâammoniaque , qui est composĂ© de i atome dâazote et de 3 atomes dâhydrogĂšne. Aussi, par sa dĂ©composition, donne-t-il naissance Ă de lâeau et Ă du protoxide dâazote ; câest-Ă -dire que les 3 atomes dâhydrogĂšne sâunissent Ă 5 atomes dâoxigĂšne et forment de lâeau, et que les 2 atomes dâazote sâunissent aux 2 autres atomes dâoxigĂšne pour former le protoxide dâazote. Pour ob- DE CHIMIE. i3 tenir ces produits, il faut procĂ©der lentement. Le nitrate dâammoniaque produit un froid trĂšs rapide quand on le mĂȘle avec de lâeau. De lâeau Ă 13°, en la saturant de ce sel, tombera Ă 13° au- dessous de zĂ©ro, ce qui est un abaissement de tempĂ©rature de 26°. Voici encore une autre particularitĂ© relative Ă la production du froid câest que si lâon mĂȘle la dissolution du nitrate dâammoniaque Ă©tant Ă 13° au-dessous de zĂ©ro avec de lâeau Ă 13° au- dessus, il y aura encore 5° de froid de produit. Ce nâest pas tout si lâon prend la densitĂ© de la dissolution avant le mĂ©lange ainsi que celle de lâeau, on trouve ensuite que la densitĂ© du mĂ©lange est plus grande que la moyenne des deux autres densitĂ©s; il y a donc eu condensation. Or, en gĂ©nĂ©ral, la condensation amĂšne production de chaleur, et cependant ici il y a production de froid. On obtient des rĂ©sultats analogues avec dâautres sels ; mais avec celui-ci ils sont plus marquĂ©s. Ces rĂ©sultats sont trĂšs importans pour la l4 COURS thĂ©orie de la chaleur; câest Ă M. BerthĂŽllet que lâon doit ces observations. Le nitrate de baryte cristallise en octaĂšdres rĂ©guliers. Ce sel a une solubilitĂ© dont je vais citer quelques nombres, ioo parties dâeau Ă zĂ©ro en dissolvent 5 parties ; Ă 52°, elles en dissolvent 18 parties; Ă roi 0 ,6, elles en dissolvent 35 parties. Il est complĂštement insoluble dans lâalcool et dans lâacide nitrique. En versant de lâacide nitrique sur une dissolution de nitrate de baryte, il se forme un prĂ©cipitĂ© qui est le nitrate de baryte. Cette expĂ©rience nous apprend une chose quâil est bon de connaĂźtre ; câest que si lâon a pris du carbonate de baryte et quâon verse de lâacide nitrique trĂšs concentrĂ© dessus, il ne se dissoudra pas, parce que le nitrate qui se forme est insoluble dans lâacide. La chaleur fait dĂ©crĂ©piter le nitrate de baryte ; il se dĂ©compose, et donne de lâacide nitreux et de lâoxigĂšne pur. Quand tout le nitrate est dĂ©cora- DE CHIMIE. l5 posĂ©, il se forme du deutoxide de barium. Cependant, dâaprĂšs les essais qui ont Ă©tĂ© faits, il paraĂźt que ce deutoxide nâest pas aussi pur que celui que lâon obtient en faisant passer sur la baryte rouge de lâoxigĂšne jusquâĂ saturation. Le nitrate de strontiane cristallise en beaux octaĂšdres, Ă une tempĂ©rature ordinaire un peu froide il contient assez dâeau. est plus soluble Ă froid que le nitrate de baryte. Le nitrate de chaux prĂ©sente quelque intĂ©rĂȘt, parce quâil existe dans le n'itre en mĂȘme temps que le nitrate de potasse, dans les bergeries, dans les Ă©tables, dans les habitations ; mais les bergeries sont plus riches en nitrate de chaux que les matĂ©riaux provenant de» dĂ©molitions. Ce sel contient beaucoup dâeau de cristallisation elle nâa pas Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e. Ses cristaux sont des prismes hexaĂšdres trĂšs allongĂ©s. Il se dissout dans lâeau, et est trĂšs dĂ©liquescent. Il reste toujours humide Ă lâair. Lâalcool le dissout en abondance, tandis que le nitrate de potasse nâĂ©tant pas soluble dans lâai- COURS 16 cool un peu concentrĂ©, on peut se servir de ce moyen pour analyser les platras. On prend une dissolution provenant des lessives des platras; on y verse de lâalcool, qui enlĂšve le nitrate de chaux et prĂ©cipite le nitrate de potasse. Câest un moyen simple dâanalyse. Le nitrate de chaux se dĂ©compose par la chaleur avec une extrĂȘme facilitĂ©, et il donne de lâacide nitreux en grande abondance. LâexpĂ©rience est trĂšs facile Ă faire dans un petit tube de verre ; les premiĂšres portions de gaz qui se dĂ©gagent sont mĂȘme de lâacide nitreux. Le nitrate de magnĂ©sie est tout-Ă -fait analogue au nitrate de chaux. Il est soluble dans lâalcool, trĂšs soluble dans lâeau * et plus facile Ă dĂ©composer par la chaleur que le nitrate de chaux. Le nitrate dâalumine est un sel dâune dĂ©composition facile par la chaleur; il donne mĂȘme beaucoup dâacide ni trique. VoilĂ les sels formĂ©s par des bases terreuses ou alcalines. Je mâoccuperai rapidement des sels Ă bases mĂ©talliques. DE CHIMIE. LâĂ©tain, mis en contact avec lâacide nitrique, donne un deutoxide qui est insoluble; mais en Ă©tendant lâacide de beaucoup dâeau, on obtient du protoxide qui se dissout dans lâacide. Cependant on nâa que momentanĂ©ment cette dissolution. Lâantimoine se conduit de la mĂȘme maniĂšre Ă peu prĂšs. TraitĂ© par lâacide nitrique, il donne de lâacide antimonieux et antimonique. Le bismuth est attaquĂ© vivement par lâacide nitrique, mais il reste en dissolution. On a un sel qui se prĂ©sente sous forme de cristaux qua- drangulaires terminĂ©s par des pyramides Ă quatre faces. Ce sel renferme trois proportions dâeau ; sa rĂ©action sur les papiers colorĂ©s est trĂšs forte. Le nitrate de bismuth ne peut exister, pour ainsi dire, quâĂ lâĂ©tat solide. Si on le dissout dans de lâeau, il se dĂ©compose en deux sels. Lâeau sâempare de lâacide, et il y a prĂ©cipitation de lâoxide; mais lâacide et lâoxide ne sont pas purs. Le prĂ©cipitĂ© est ce que lâon connaĂźt sous le nom de blanc de fard. En prĂ©cipitant avec peu dâeau, .Chim. 11e lEçow. 2 r6 COURS cool un peu concentrĂ©, on peut se servir de ce moyen pour analyser les platras. On prend une dissolution provenant des lessives des platras; on y veiâse de lâalcool, qui enlĂšve le nitrate de chaux et prĂ©cipite le nitrate de potasse. Câest un moyen simple dâanalyse. Le nitrate de chaux se dĂ©compose par la chaleur avec une extrĂȘme facilitĂ©, et il donne de lâacide nitreux en grande abondance. LâexpĂ©rience est trĂšs facile Ă faire dans un petit tube de verre ; les premiĂšres portions de gaz qui se dĂ©gagent sont mĂȘme de lâacide nitreux. Le nitrate de magnĂ©sie est tout-Ă -fait analogue au nitrate de chaux. Il est soluble dans lâalcool, trĂšs soluble dans lâeau y et plus facile Ă dĂ©composer par la chaleur que le nitrate de chaux. Le nitrate dâalumine est un sel dâune dĂ©composition facile par la chaleur; il donne mĂȘme beaucoup dâacide nitrique. VoilĂ les sels formĂ©s par des bases terreuses ou alcalines. Je mâoccuperai rapidement des sels Ă bases mĂ©talliques. DE CHIMIE. *7 LâĂ©tain, mis en contact avec lâacide nitrique, donne un deutoxide qui est insoluble ; mais en Ă©tendant lâacide de beaucoup dâeau, on obtient du protoxide qui se dissout dans lâacide. Cependant on nâa que momentanĂ©ment cette dissolution. Lâantimoine se conduit de la mĂȘme maniĂšre Ă peu prĂšs. TraitĂ© par lâacide nitrique, il donne de lâacide antimonieux et antimonique. Le bismuth est attaquĂ© vivement par lâacide nitrique, mais il reste en dissolution. On a un sel qui se prĂ©sente sous forme de cristaux qua- drangulaires terminĂ©s par des pyramides Ă quatre faces. Ce sel renferme trois proportions dâeau ; sa rĂ©action sur les papiers colorĂ©s est trĂšs forte. Le nitrate de bismuth ne peut exister, pour ainsi dire, quâĂ lâĂ©tat solide. Si on le dissout dans de lâeau, il se dĂ©compose en deux sels. Lâeau sâempare de lâacide, et il y a prĂ©cipitation de lâoxide ; mais lâacide et lâoxide ne sont pas purs. Le prĂ©cipitĂ© est ce que lâon connaĂźt sous le nom de blanc de fard. En prĂ©cipitant avec peu dâeau, 11 e lecok. 2 i8 COURS on a de petits cristaux. Si lâon dĂ©compose le sel par la chaleur, on obtient de lâoxide de bismuth pur. Le nitrate de cuivre se forme directement avec lâacide et le cuivre le mĂ©tal est vivement attaquĂ© ; il faut mĂȘme prendre de lâacide un peu affaibli. Sans cela, Ă mesure que Faction a lieu, il y a dĂ©gagement de chaleur , et lâaction devient mĂȘme assez forte pour produire une explosion et faire briser les vases ; aussi quand Facide est concentrĂ©, Faction est tumultueuse et peut ĂȘtre dangereuse. Si lâon prend de 1 acide nitrique trĂšs faible, il se dĂ©gage du gaz deutoxide dâazote, mais qui nâest pas trĂšs pur. Le nitrate de cuivre cristallise en longs prismes quadrangulaires. Il est caustique, et corrode la peau; la saveur en est Ă©pouvantable. Le cuivre donne toujours une saveur styptique particuliĂšre. Ce sel se dissout en trĂšs grande quantitĂ© dans lâeau; il est mĂȘme soluble dans lâalcool. Les dissolutions sont bleues, ce quâelles doivent Ă lâeauz quand le sel est anhydre, il est blanc. DE CHIMIE, IQ On obtient un sous-nitrate de cuivre en versant de la potasse en petite quantitĂ© dans la dissolution de ce nitrate. Ce sous-nitrate contient un cinquiĂšme dâacide, selon M. Berzelius, Le nitrate de cuivre exposĂ© Ă lâaction de la chaleur se dĂ©compose avec une grande facilitĂ©, et lâon obtientde lâoxide noir trĂšs pur. Cet oxide sert dans lâanaljse des matiĂšres vĂ©gĂ©tales et animales. Si lâon veut savoir combien le cuivre exige dâoxigĂšne pour sâoxider, on prend cinq grammes de cuivre pur que lâon met dans un matras ; on verse dessus de lâacide nitrique, et quand le cuivre est dissous, on chauffe de maniĂšre Ă dĂ©composer le nitrate le poids de lâoxide indique facilement lâoxigĂšne absorbĂ©. Le plomb forme des sels Ă plusieurs propor-, lions avec lâacide nitrique. Il ne faut pas faire bouillir trop long-temps le plomb avec lâacide. Le nitrate de plomb est sans couleur ; il cristallise facilement en octaĂšdres presque opaques. Sa saveur est sucrĂ©e, comme celle de tous les sels de plomb. 20 COURS Il nâest pas trĂšs soluble dans lâeau ; car i oo parties dâeau nâen prennent que i3 parties Ă froid. ExposĂ© Ă Faction de la chaleur, il dĂ©crĂ©pite for-r tement, il fond, se dĂ©compose et donne pour produit de lâacide nitreux et de lâoxigĂšne. Câest ce sel que lâon emploie pour avoir de lâacide nitreux pur. Pour cela on le met dans une cornue de verre, Ă laquelle on adapte une allonge pour communiquer au rĂ©cipient. Le sel fournit un liquide jaune qui est lâacide nitreux anhydre. Il faut refroidir le rĂ©cipient pour le condenser. Le nitrate de plomb en dissolution est dĂ©composĂ© par lâammoniaque, de maniĂšre quâil reste du nitrate avec excĂšs de plomb. En mettant peu dâammoniaque, on a un sous-nitrate de plomb composĂ© dâun atome dâacide et de deux atomes de base. Pour former f nitrate de plomb on met un peu plus dâammoniaque. Si lâon met un excĂ©dant dâammoniaque, il se forme alors un autre sel ou nitrate de plomb. Ensuite on aura beau mettre une plus grande quantitĂ© dâammoniaque, le nitrate ne sera pas altĂ©rĂ©. DE CHIMIE 2 I Ces phĂ©nomĂšnes ont fourni Ă M. Berzelius des argumens sur la composition de lâazote, quâil considĂšre comme formĂ© dâoxigĂšne et dâune base particuliĂšre quâil appelle amino - nium. Nous avons ici quatre sels. Supposons que l'azote soit un corps simple; alors dans le nitrate neutre lâoxigĂšne de lâacide est quintuple de lâoxi- gĂšne de la base ; dans le sous-nitrate ou ~ nitrate, lâoxigĂšne de lâacide sera Ă©gal Ă deux fois et demie celui de la base ; dans le ^ nitrate , il sera Ă©gal Ă une fois et deux tiers celui de la base ; et dans le i nitrate, il sera Ă©gal aux cinq sixiĂšmes de celui de la base ; mais ces nombres 5,2 -j, i f, ne sont pas en proportions simples. Supposons que lâazote soit un oxide ; il y aura un atome dâoxigĂšne dans la base. Ainsi dans le nitrate neutre, il y aura six fois lâoxigĂšne de la base; dans le ~ nitrate, trois fois lâoxigĂšne de la base ; dans le f nitrate, deux fois celui de la base, et dans le ÂŁ nitrate, une fois celui de la base. Or, les nombres 6, 3, 2 , i sont en rapport simple; dâoĂč ni COURS M. Berzelius conclut que câest la derniĂšre supposition qui est la vĂ©ritĂ©. Ce sont des prĂ©somptions, mais ce ne sont pas des faits. Le mercure forme deux oxides, le peroxide et le protoxide, et forme aussi deux sels. Eu dissolvant Ă froid le mercure dans lâacide ni trique, vous aurez un sel particulier qui renfermera un atome dâacide , un atome dâoxide et deux atomes dâeau. Lorsquâon broie le nitrate de mercure avec le sel marin, il se forme du chlorure. Les divers sels de mercure ont la propriĂ©tĂ© de se dĂ©composer par lâeau et de produire du turbith nitreux. Ces turbiths sont extrĂȘmement variables. Les nitrates de mercure se dĂ©composent par lâaction de la chaleur il se dĂ©gage de lâacide nitreux, de lâoxigĂšne, et il reste un prĂ©cipitĂ© rouge. Câest ce prĂ©cipitĂ© qui est tout-Ă -fait analogue au peroxide et que les alchimistes prĂ©paraient dans lâenfer de Boy le , câest-Ă -dire en tenant le mercure plusieurs jours sur le feu dans un matras, DE CHIMIE. t 2 y de maniĂši'e que le col ne donnĂąt passage Ă lâair que par une ouverture capillaire. Pour obtenir le prĂ©cipitĂ©' dâune belle couleur, il faut prendre du pernitrate dont la cristallisation a Ă©tĂ© troublĂ©e. IMPRIMERIE DE HTTZARD-COĂRCIEK, rue du Jardinet, n° 12. 12 e LEĂON. - 21 MAI 1828, COURS a '! DE CHIMIE SOMMAIRE. Nitrate dâargent. â Action du charbon et du phosphore ; sa dĂ©composition par lâhydrogĂšne ; emploi de ce procĂ©dĂ© pour argenter les Ă©toffes. â Moyen dâobtenir ce nitrate pur avec de lâargent contenant du cuivre. â Hyponitrites. â Leur composition ; leurs caractĂšres. â Hyponitrite de plomb. â Hyponitrites basiques. â De la poudre Ă canon ; nature du charbon Ă employer dans sa composition. â Proportions de la poudre. â Sa prĂ©paration par le battage , les meules et les cylindres. â Action de la poudre dans les armes. â Gaz quâelle donne en brĂ»lant. â Des chlorates. â Leur action sur les combustibles. â- Chlorate de potasse. â Action des combustibles. â Danger de son emploi pour fabriquer la poudre. Allumettes oxige'nĂ©es. â PrĂ©paration du chlorate de potasse. Lâacide nitrique attaque trĂšs bien lâargent cet acide est mĂȘme son vĂ©ritable dissolvant. Il se dĂ©gage du gaz nitreux ou deutoxide dâazote parfaitement pur , et il se forme une dis- Chim. LEĂON. 1 2 COURS solution qui est du nitrate dâargent. Cette dissolution est acide quand on la conserve liquide ; mais, si on lâĂ©vapore, on peut avoir un sel neutre. Ce sel est mĂȘme du petit nombre de ceux quâon peut regarder comme parfaitement neutres. Cela prouve que lâargent a une grande affinitĂ© pour les acides, et quâil a un pouvoir neutralisant plus puissant que les autres bases, et peut chasser de leur combinaison les acides, qui nâauraient pas la mĂȘme force, en supposant que la dissolubilitĂ© nâait pas une influence sur ce fait, ce que nous ne pensons pas. Le nitrate dâargent peut ĂȘtre obtenu en cristaux bien formĂ©s, quand il confient un petit excĂšs dâacide. Ce sont alors des prismes rhombo'idaux droits, mais aplatis, ou des lames rhomboĂŻdales qui se croisent en divers sens; lorsquâil est neutre , il cristallise plus difficilement. Il est formĂ© dâun atome dâargent et dâun atome dâacide nitrique. Lâeau en dissout Ă peu prĂšs son poids, Ă la tempĂ©rature ordinaire. DE CHIMIE. Lâalcool en prend le quart de son poids. Il est fusible Ă une chaleur moins Ă©levĂ©e que la chaleur rouge, et coule alors comme de lâeau. Une tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e le dĂ©compose ; il donne de lâacide nitreux et de lâoxigĂšne. Quand lâargent nâest point mĂȘlĂ© avec du cuivre, le nitrate fondu a une couleur gris-perle. Câest dans cet Ă©tat quâon lâappelle pierre infernale. Quand lâargent contient du cuivre, le nitrate fondu a une couleur brune. En Pharmacie, il faut Ă©viter le cuivre, ce qui nâest pas difficile. Supposons du nitrate dâargent contenant un dixiĂšme de cuivre ; en le faisant fondre et Ă©levant assez la tempĂ©rature, le nitrate de cuivre se dĂ©composant plus facilement que le nitrate dâargent, on peut de cette maniĂšre purger le nitrate dâargent dm cuivre quâil contenait, en perdant un peu dâargent quâon trouve ensuite dans le rĂ©sidu. Vous vous xâappelez que le nitrate de cuivre se change au feu en sous-nitrate insoluble, et que, lorsquâon pousse la chaleur au-delĂ de la chaleur rouge, on nâa pour rĂ©sidu que de lâoxide de cuivre. ia e iÊçok. I âą - 4 COURS Il existe cependant dâautres moyens de purifier lâargent ; toutefois il vaut beaucoup mieux se servir dâargent parfaitement pur, quâon se procure aisĂ©ment dans le commerce. Le nitrate dâargent exposĂ© Ă la lumiĂšre a la propriĂ©tĂ© de noircir. On ne connaĂźt pas la nature de ce phĂ©nomĂšne, et lâon ne sait pas lâespĂšce de changement qui sâopĂšre. Lorsquâon plonge dans une dissolution dâargent un tissu de nature vĂ©gĂ©tale ou animale, de la toile ou de la soie, par exemple, et quâon lâexpose Ă la lumiĂšre, le nitrate noircit ce tissu trĂšs promptement et forme une couleur indĂ©lĂ©bile. On a profitĂ© de cette propriĂ©tĂ© pour marquer le linge et les Ă©toffes. Câest la marque la plus sĂ»re; car celles de fil se dĂ©tachent trĂšs aisĂ©ment, et quand on se sert de lâoxide de fer, on peut lâenlever par le moyen des oxalates. Les marques de nitrate dâargent sont ineffaçables. Il faut quelques prĂ©cautions pour sâen servir. Il ne faut pas prendre une liqueur qui coule comme lâeau, parce quâelle ne resterait pas dans le point DE CHIMIE. 5 oĂč elle serait placĂ©e. A une dissolution de nitrate plus ou moins Ă©tendue, on ajoute un peu de gomme arabique, et on lâemploie comme lâencre. On rend lâĂ©toffe un peu plus ferme avec du carbonate de soude ou mĂȘme avec du savon ; on la passe au fer chaud pour lui donner un certain poli, et lâon Ă©crit dessus comme sur le papier. On peut faire aussi des dessins. On expose lâĂ©criture Ă la lumiĂšre ; elle devient brune dâabord, puis noire ; quelquefois, pour mieux voir les traits que lâon trace, on ajoute au nitrate une matiĂšre colorante. Le nitrate dâargent est facilement rĂ©duit par une foule de corps ; et en effet lâacide nitrique lui-mĂȘme nâest pas dâune difficile dĂ©composition, non plus que lâoxide dâargent. Si lâon mĂȘle du nitrate dâargent avec du charbon et que lâon chauffe Ă la tempĂ©rature de lâeau bouillante, on obtient un dĂ©gagement de deutoxide dâazote et dâacide carbonique ; lâargent passe Ă lâĂ©tat mĂ©tallique et cristallise trĂšs bien. En exposant la dissolution dâargent mĂȘlĂ©e avec Il existe cependant dâautres moyens de purifier lâargent ; toutefois il vaut beaucoup mieux se servir dâargent parfaitement pur, quâon se procure aisĂ©ment dans le commerce. Le nitrate dâargent exposĂ© Ă la lumiĂšre a la propriĂ©tĂ© de noircir. On ne connaĂźt pas la nature de ce phĂ©nomĂšne, et lâon ne sait pas lâespĂšce de changement qui sâopĂšre. Lorsquâon plonge dans une dissolution dâargent un tissu de nature vĂ©gĂ©tale ou animale, de la toile ou de la soie, par exemple, et quâon lâexpose Ă la lumiĂšre, le nitrate noircit ce tissu trĂšs promptement et forme une couleur indĂ©lĂ©bile. On a profitĂ© de cette propriĂ©tĂ© pour marquer le linge et les Ă©toffes. Câest la marque la plus sĂ»re; car celles de fil se dĂ©tachent trĂšs aisĂ©ment, et quand on se sert de lâoxide de fer, on peut lâenlever par le moyen des oxalates, Les marques de nitrate dâargent sont ineffaçables. Il faut quelques prĂ©cautions pour sâen servir. Il ne faut pas prendre une liqueur qui coule comme lâeau, parce quelle ne resterait pas dans le point DE CHIMIE. 5 oĂč elle serait placĂ©e. A une dissolution de nitrate plus ou moins Ă©tendue, on ajoute un peu de gomme arabique, et on 1 emploie comme lâencre. On rend lâĂ©toffe un peu plus ferme avec du carbonate de soude ou mĂȘme avec du savon; on la passe au fer chaud pour lui donner un certain poli, et lâon Ă©crit dessus comme sur le papier. On peut faire aussi des dessins. On expose lâĂ©criture a la lumiĂšre ; elle devient brune dâabord, puis noire ; quelquefois, pour mieux voir les traits que lâon trace, on ajoute au nitrate une matiĂšre colorante. Le nitrate dâargent est facilement rĂ©duit par une foule de corps ; et en effet lâacide nitrique lui-mĂȘme nâest pas dâune difficile dĂ©composition, non plus que lâoxide dâargent. Si lâon mĂȘle du nitrate dâargent avec du charbon et que lâon chauffe Ă la tempĂ©rature de lâeau bouillante, on obtient un dĂ©gagement de deutoxide dâazote et dâacide carbonique; lâargent passe Ă lâĂ©tat mĂ©tallique et cristallise trĂšs bien. En exposant la dissolution dâargent mĂȘlĂ©e avec 6 COURS du charbon au contact de la lumiĂšre, il y a aussi dĂ©composition, dĂ©gagement dâacide carbonique, de gaz nitreux, et lâargent reste. La lumiĂšre est absorbĂ©e ; il y a Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature dans lâendroit oĂč la lumiĂšre frappe, et lâon obtient le mĂȘme rĂ©sultat que par la chaleur. On peut rĂ©duire le nitrate dâargent par le phosphore , soit par la voie humide, soit par la voie sĂšche. Si Ton frappe sur un mĂ©lange de nitrate dâargent et de phosphore, il y a dĂ©tonation. Une foule de corps peuvent dĂ©composer le nitrate dâargent. La plupart des mĂ©taux opĂšrent ceite dĂ©composition et se substituent Ă lâargent. On a voulu faire quelques applications de cette propriĂ©tĂ© du nitrate dâargent dans les arts. Une Anglaise, miss Fulham, avait remarquĂ© quâen exposant une Ă©toffe de soie enduite de nitrate dâargent au gaz hydrogĂšne, le nitrate Ă©tait rĂ©duit et lâargent prĂ©cipitĂ© Ă lâĂ©tat mĂ©tallique. CâĂ©tait un moyen pour faire des dessins argentĂ©s sur les Ă©toffes. DE CHIMIE. 7 Cette rĂ©duction sâopĂšre, il est vrai, maison nâobtient j amais lâargent parfaitement mĂ©tallique il est terne, irisĂ©, et nâa pas le brillant qui lui est propre. On peut rĂ©duire lâargent du nitrate par quelques acides qui ont beaucoup dâaffinitĂ© pour lâoxi- gĂšne, comme lâacide phosphoreux, etc. On se sert du nitrate dâargent dans les laboratoires, sous le nom de dissolution dâargent. On prĂ©fĂšre cette dissolution Ă celle par lâacide sulfurique, qui, dans beaucoup de cas, occasionedes prĂ©cipitĂ©s dus Ă lâacide du sel. Le nitrate dâargent est employĂ© en Pharmacie on en fait usage Ă lâintĂ©rieur et Ă lâextĂ©rieur. Il est cautĂ©risant, et est connu sous le nom de pierre infernale. On ne doit se servir que de celui qui est gris; on a aussi remarquĂ© quâil est un puissant antiseptique. Câest une propriĂ©tĂ© commune Ă dâautres corps, particuliĂšrement au chlorure de mercure, qui conserve trĂšs bien les matiĂšres animales et vĂ©gĂ©tales. La dissolution des monnaies dâargent dans lâa- 8 COURS eide nitrique est verte, parce quâil y a du cuivre dans les piĂšces dâargent. Si lâon voulait purifier une semblable dissolution du cuivre quâelle renferme, on prendrait une portion de ce nitrate que lâon mettrait sĂ©parĂ©ment dans un verre, et que lâon dĂ©composerait par un excĂšs de potasse; le prĂ©cipitĂ© brun dâoxides dâargent et de cuivre serait lavĂ© jusquâĂ ce quâon eĂ»t enlevĂ© tout le nitrate de potasse. En jetant ensuite cet oxide dans la dissolution dâargent restante , comme lâargent est plus neutralisant ou a plus dâaffinitĂ© que le cuivre pour lâacide nitrique, il dĂ©place et prĂ©cipite le cuivre quâelle contient. On peut aussi purifier la dissolution par le moyen dâun peu de potasse, qui prĂ©cipite lâoxide de cuivre de prĂ©fĂ©rence Ă lâoxide dâargent ; et comme le nitrate de potasse qui se produit ne donne lieu Ă aucun prĂ©cipitĂ© dans les dissolutions avec lesquelles on mĂȘle le nitrate dâargent, il est tout-Ă -fait indiffĂ©rent dans la liqueur. VoilĂ tout ce que nous dirons des nitrates mĂ©talliques les autres ont peu dâintĂ©rĂȘt. Vous ĂȘtes DE CHIMIE. maintenant en Ă©tat de vous figurer les propriĂ©tĂ©s de ces sels qui sont tous solubles, Ă lâexception de quelques nitrates basiques, et facilement dĂ©- composables. A cĂŽtĂ© des nitrates se trouvent les hjponitrites. Il y a deux acides au-dessous de lâacide nitrique, lâacide nitreux et lâacide hyponitreux. I/acide nitreux est formĂ© de i atome dâazote et de 4 atomes dâoxigĂšne, ou bien, en volume, de i dâazote et 2 volumes dâoxigĂšne, ou bien encore , comme on peut lâobtenir avec le deutoxide dâazote, il est formĂ© de 1 volume de gaz oxĂŻgĂšne et de 1 de gaz nitreux, qui contient 1 dâazote et 1 dâoxigĂšne. Lâacide hyponitreux est formĂ© de 1 atome dâazote et de 3 dâoxigĂšne, en sorte que nous avons cette sĂ©rie fort naturelle pour les combinaisons de lâoxigĂšne et de lâazote ĂŻ atome dâazote et i dâoxigĂšne produisent le protoxide dâazote. 1 dâazote 2 dâoxigĂšne le gaz nitreux. 1 dâazote 3 dâoxigĂšne lâacide hyponitreux. i dâazote 4 dâoxigĂšne lâacide nitreux, i dâazote 5 dâoxigĂšne lâacide nitrique. xo COURS Ainsi lâazote donne trois acides ; mais il nây exx a que deux, lâacide nitrique et lâacide liyporii- Ireux, qui se combinent avec les bases. Loiâs- quâon prĂ©sente une base Ă lâacide nitreux, il se de'compose, dĂ©gage de lâoxide dâazote, et produit un hypo nitrite. Lâacide hyponitreux est formĂ© , avons-nous dit, deâi atome dâazote Ă©gal Ă 1,77056, et de 5 dâoxigĂšne, ce qui donne, pour le poids atomistique de ce corps, 4 > 77 ° 36 . En rĂ©unissant ce nombre Ă celui qui reprĂ©sente le poids de chaque base, vous aurez celui des diffĂ©rens sels. Voici les caractĂšres gĂ©nĂ©riques de ces sels. Ils sont toujours dĂ©composĂ©s par la chaleur, et donnent des rĂ©sultats analogues Ă ceux que donnent les nitrates. Lorsquâon les expose Ă lâaction de la chaleur avec les combustibles, ils se dĂ©composent et brĂ»lent les combustibles comme le font les ni trates, mais avec beaucoup moins dâintensitĂ©, parce que, dans les hyponitrites , nous nâavons que 5 atomes dâoxigĂšne, et que nous en avions 5 dans les ni- DE CHIMIE. I I trates. LâaffinitĂ© pourrait jouer un rĂŽle dans cette combustion, mais nous avons trop peu de notions Ă cet Ă©gard pour en tenir compte. AussitĂŽt que lâon verse sur les hyponitrites un acide, par exemple, des acides sulfurique ou nitrique faibles, il se produit un dĂ©gagement de vapeurs rutilantes, qui sont de lâacide nitreux. L'acide hyponitreux se dĂ©compose en deux parties, en acide nitreux et en azote. Lorsque lâon verse de lâacide sulfureux sur un hyponitrite, il y a dĂ©composition de lâacide hyponitreux et formation dâacide sulfurique. Lorsquâon mĂȘle de lâacide hy drochlorique avec de lâacide hyponitreux, celui-ci ne se dĂ©compose pas. Aussi ce mĂ©lange ne dissout pas lâor, comme fait lâacide nitrique uni Ă lâacide hydrochlorique, et qui forme ce quâon appelle lâeau rĂ©gale. Les dissolutions des divers hyponitrites tenues en Ă©bullition Ă©tant Ă©tendues dâeau, se dĂ©composent. Il se forme des sous-nitrates en quantitĂ© suffisante pour saturer un tiers de la base, et il se dĂ©gage de lâazote. 12 CODES Enfin, les divers hyponitrites mĂȘlĂ©s Ă la dis-* solution rouge de manganĂšse, la dĂ©composent promptement , et ramĂšnent le manganĂšse au minimum dâoxidation. Autrefois on donnait le nom de nitrites Ă des sels qui produisaient des vapeurs rouges par les acides; mais depuis que lâon connaĂźt lâacide hypo- nitreux, câest-Ă -dire depuis lâanalyse de plusieurs sels faite par MM. Berzelius et Chevreul, on a vu que ces sels Ă©taient des hyponitrites. Parmi les hyponitrites, on ne connaĂźt bien que celui formĂ© par le plomb. En faisant bouillir du plomb avec du nitrate de plomb, le mĂ©tal entre en dissolution peu Ă peu, et il se forme un \ hy~ ponitritede plomb, parce quâil y a excĂšs de base. Proust supposait quâil se formait un sous-oxide , et que câĂ©tait un nitrate Ă un degrĂ© infĂ©rieur dâoxidation, tandis quâil est certain que lâoxigĂšne reste constant dans lâoxide. Si lâon prend ioo parties de nitrate de plomb cristallisĂ© et 78 parties de feuille de plomb ou de plomb extrĂȘmement divisĂ©, en faisant chauffer de maniĂšre Ă DE CHIMIE. 1 H bouillir, on obtient un sel qui, par le refroidissement, cristallise en belles aiguilles dorĂ©es. Ce sel est un j hyponitrite de plomb, formĂ© de deux atomes dâoxide de plomb et dâun atome dâacide hyponitreux. Il a une rĂ©action alcaline sur les papiers xâĂ©actifs. Lâeau le dissout en petite quantitĂ© ; voilĂ pourquoi il se sĂ©pare de la dissolution par le refroidissement. Il nâen reste quâune faible portion dans lâeau-mĂšre. Lâacide sulfurique dĂ©compose facilement ce sel, dont M. Dulong a fait lâanalyse. Lâacide carbonique que lâon fait passer dans une dissolution de f hyponitrite de plomb a la propriĂ©tĂ© dâenlever la moitiĂ© de lâoxide de plomb et de le prĂ©cipiter Ă lâĂ©tat de carbonate. Il lâeste en dissolution un hyponitrite de plomb neutre. On obtient aussi de lâhyponitrite de plomb neutre en versant une petite quantitĂ© dâacide sulfurique sur le l hyponitrite de plomb. En mettant une plus grande quantitĂ© de plomb avec le nitrate de plomb, on obtient un liquide COURS *4 jaunĂątre qui donne par lâĂ©vaporation des cristaux octaĂ©driques rĂ©guliers comme ceux du nitrate de plomb mais au lieu dâĂȘtre blancs, ils sont jaunes. Ce sel a les caractĂšres des hyponitrites. Câest un ÂŁ hyponitrite ; il contient une proportion dâeau. Si on le fait chauffer Ă la tempĂ©rature de lâeau bouillante, il se dĂ©compose et donne du deutoxide dâazote. Il y a un troisiĂšme hyponitrite de plomb que lâon obtient en faisant bouillir du plomb jusquâĂ refus de dissolution dans le nitrate de plomb. Si vous prenez 2 parties de nitrate, 3 parties de plomb et 100 parties dâeau, en faisant bouillir jusquâĂ ce que le tout soit dissous , vous obtiendrez un sel rouge brique pĂąle et qui sera le ^ hyponitrite. Ce sel contient une proportion dâeau, et en raison de la grande quantitĂ© de plomb quâil renferme il est moins soluble que les autres. VoilĂ les trois sels qui ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s par MM. Berzelius et Chevreul. On sait quâil existe DK CHIMIE. beaucoup dâautres hyponitrites, mais il nâont pas Ă©tĂ© examinĂ©s. Pour former de lâhyponitrite de cuivre, on prend une dissolution de sulfate de cuivre et lâon y verse avec prĂ©caution de lâhyponitrite de plomb; lâhyponitrite de cuivre se forme et reste en dissolution, tandis que le sulfate de plomb se prĂ©cipite. On fera de la mĂȘme maniĂšre lâhyponitrite de fer. On ne sait rien de positif sur ces sels, qui nâont pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s. Je ne terminerai pas lâhistoire des nitrates sans parler de lâune de leurs applications les plus importantes. La poudre dont on se sert pour la chasse et pour la guerre est un mĂ©lange intime de trois substances que vous connaissez, de soufre, de charbon et de nitre. Le nitre doit ĂȘtre pur; sâil Ă©tait mĂȘlĂ© Ă des chlorures, la poudre serait mauvaise et plus difficile Ă garder, parce que les chlorures sont dĂ©liquescens. Le soufre sâobtient facilement pur par la dis- iu COURS tillation.. Une bonne qualitĂ© de charbon est moins aisĂ©e Ă se procurer. Le charbon a une trĂšs grande influence relativement Ă la qualitĂ© de la poudre, en raison de la maniĂšre dont il a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©. Il est trĂšs variable, selon le vĂ©gĂ©tal qui lâa fourni. Les bois duiâs donnent un charbon plus compacte que celui des bois jeunes et tendres, comme les bois de bouleau, de saule, de peuplier. Les charbons lĂ©gers peuvent se rĂ©duire facilement en poudre trĂšs fine, et en mĂȘme temps ils sont dâune inflammation trĂšs rapide ; les charbons compactes brĂ»lent difficilement. Le mode de carbonisation a aussi de lâinfluence sur la qualitĂ© du. charbon. En effet, si lâon poussait la carbonisation jusquâau rouge blanc, le charbon serait privĂ© dâhydrogĂšne j il ne resterait que le carbone mĂȘlĂ© aux parties terreuses qui donnent les cendres. Lorsquâil est amenĂ© Ă cet Ă©tat de calcination, il est le moins combustible possible ; il lâOugit dans le feu et sâĂ©teint promptement Ă lâair. Mais, si lâon prend du charbon peu calcinĂ©, le moins possible DE CHIMIE. 17 mĂȘme, mais assez pour le rendre pulvĂ©risable, et pour ĂȘtre dans cet Ă©tat quâon appelle charbon roux, vous aurez la qualitĂ© de charbon la meilleure il forme la poudre rousse, bien supĂ©rieure Ă celle qui est faite avec du charbon noir. Ce nâest quâen broyant fortement le charbon quâon sâaperçoit de sa couleur. Si lâon examine la nature du charbon roux, on trouve quâil contient encore de lâhydrogĂšne , quâil brĂ»le beaucoup mieux quand on lâenflamme, et quâil continue Ă brĂ»ler en le retirant du feu. Ce nâest que depuis que lâon connaĂźt celte condition que lâon est parvenu , en France, Ă faire des poudres aussi bonnes et mĂȘme meilleures que celle des Anglais qui, pendant un certain temps, nous avaient devancĂ©s; elles sont mĂȘme trop fortes pour les armes Ă feu dâune grande force, comme les canons, dont le mĂ©tal est un alliage qui oppose moins de rĂ©sistance que le fer. Voici les proportions des matiĂšres qui forment la poudre en France, pour la poudre de guerre, on emploie 75 parties de nitre, 12 parties -f- de G -L Chitn t 12 e leçon. ^ COURS charbon et 12 parties de soufre. Il peut y avoir des variations Ă cet Ă©gard. Pour la poudre de chasse, on emploie 78 parties de nitre , 12 de charbon , 10 de soufre. La poudre anglaise est faite avec parties de nitre, 1 5 ou 16 de charbon, 10 ou 9 de soufre. Les autres peuples ont des proportions qui varient un peu. Etant donnĂ©es ces trois substances dans les proportions que nous venons dâindiquer, il faut obtenir un mĂ©lange intime ; car plus le mĂ©lange est intime, et plus la poudre a de force. Je nâentrerai pas dans les dĂ©tails du procĂ©dĂ© mĂ©canique que lâon emploie pour faire ce mĂ©lange le simple pilon suffit pour cela; mais il y a des moyens plus parfaits en usage dans les ateliers du gouvernement. On met les matiĂšres avec des balles de mĂ©tal dans des tonneaux qui tournent , ou bien on les Ă©crase sous une meule pesant 5 Ă 6 mille kilogrammes on obtient ainsi une matiĂšre trĂšs divisĂ©e et trĂšs comprimĂ©e. Cette matiĂšre, mĂȘlĂ©e avec un peu dâeau, forme ce DĂ CHIMIE. *9 quâon appelle des galettes , que lâon fait passer a travers des cribles, pour avoir la poudre en grains. H y a un procĂ©dĂ© pour faire la poudre parfaitement ronde. Il consiste Ă prendre la poudre grainĂ©e comme on le fait ordinairement, et Ă la mettre avec de la poudre en poussiĂšre, dans Une tonne tournante , en arrosant avec un peu dâeau io Ă 12 pour cent; chaque grain sâen imbibe, et vous concevez ensuite quâĂ ces grains humides et difformes sâattache la poussiĂšre, par couches concentriques, et que lâadhĂ©sion est intime par suite de lâaffinitĂ© capillaire le petit grain devient le noyau dâune sphĂšre dont les couches supĂ©rieures sont concentriques ; cette sphĂšre est dure, dense et dâune rondeur On tamise cette poudre Ă travers des tamis dont les mailles sont plus ou moins fortes , et lâon a de la poudre ronde de plusieurs grosseurs. Cette poudre ne sâĂ©grĂšne pas facilement sous les doigts, parce quâelle nâa pas dâinĂ©galitĂ©s qui opposent de la rĂ©sistance au frottement. 12 e LEĂON. 2** 20 COU llS On mĂȘle aussi les substances qui composent la poudre par un autre procĂ©dĂ© que ceux que nous avons rapportĂ©s il consiste Ă Ă©craser les trois matiĂšres dans des mortiers en bois avec des pilons en bronze; quand les substances sont pulvĂ©risĂ©es, on y mĂȘle de lâeau pour donner la consistance dâune pĂąte et lâon graine ensuite. VoilĂ , en gĂ©nĂ©ral, comment on fait la poudre. Pour avoir la poudre la plus inflammable, il faut que le charbon ne soit pas dur et que les grains ne soient pas trop denses. Quand la poudre a une trop grande densitĂ©, elle ne brĂ»le quâĂ la superficie; quand elle est poreuse, la flamme pĂ©nĂštre dans les interstices, la poudre brĂ»le tout entiĂšre et trĂšs rapidement. De lĂ il arrive que certaines poudres trĂšs lĂ©gĂšres, et dâailleurs de fort mauvaise qualitĂ©, sâenflamment avec tant de violence quâelles font Ă©clater les armes. Il faut encore avoir Ă©gard Ă la grosseur des grains de la poudre. Les petits grains valent mieux pour la chasse une poudre en gros grains serait en partie projetĂ©e, sans ĂȘtre enflammĂ©e. Dans les canons, une poudre DE CHIMIE. 21 fine ferait Ă©clater lâarme. La poudre de mines exige des grains plus gros encore, parce quâil suffit de produire des ruptures, et lâon doit Ă©viter les explosions violentes. Les poudres faites avec les prĂ©cautions dont je viens de parler ont une supĂ©rioritĂ© trĂšs grande sur les anciennes la poudre royale, dont se servent maintenant les chasseurs, doit ĂȘtre employĂ©e en plus petite quantitĂ©. La charge des canons nâest, plus aussi considĂ©rable quâelle Ă©tait. Les effets de la poudre dĂ©pendent de lâinstantanĂ©itĂ© de lâinflammation. Il ne faut pas croire cependant que la meilleure poudre serait celle qui sâenflammerait instantanĂ©ment ; on aurait alors de la poudre fulminante qui brise toutes les armes dans lesquelles on la met, et qui ne jette pas les projectiles fort loin. Nous avons des substances fulminantes, comme lâiodure dâazote, le chlorure dâazote, qui dĂ©tonent instantanĂ©ment ; quand on les touche, elles font entendre un grand bruit. Les poudres fulminantes dâargent et de mercure produisent le mĂȘme rĂ©sultat, et font un bruit environ mille fois 22 COURS plus grand que la poudre ordinaire. On ne pourrait les employer dans les annes. Voici ce qui se passe dans lâinflammation de la poudre. Sa combustion donne naissance Ă des gaz qui se dĂ©gagent. Si cette combustion a lieu de maniĂšre que le mobile ne soit chassĂ© de lâarme que quand la poudre est tout entiĂšre enflammĂ©e, vous sentez que lâaction de la poudre sera alors complĂšte et que son effet sera bien plus grand que si elle sâenflammait dans un seul endroit. Il faut donc que la poudre ait le temps de sâenflammer successivement pendant que le mobile est dans lâarme. Lâarme serait exposĂ©e Ă ĂȘtre dĂ©tĂ©riorĂ©e si la combustion Ă©tait plus rapide. VoilĂ pourquoi il y a une limite dans les perfectionne- mens Ă donner Ă la fabrication de la poudre , et quâen cherchant Ă amĂ©liorer, on risque de tomber dans de grands inconyĂ©niens. Pour donner une idĂ©e de lâinstantanĂ©itĂ© de Fi n- flammation, je prends les matiĂšres de la poudre, mais mal mĂ©langĂ©es, je les mets dans une cuilliĂšre ç]e Fer sur les charbons le mĂ©lange fusera et pro- DE CHIMIE. 25 d u ira ensuite une dĂ©tonation comme si elle Ă©tait dans un mousquet. La mĂȘme matiĂšre jetĂ©e sur des charbons, fuse et sâenflamme avec explosion. Les effets de la poudre sont trĂšs aisĂ©s Ă expliquer. Dans lâinflammation, il se forme des gaz en trĂšs grande quantitĂ© nous avons lâazote, provenant de la dĂ©composition de lâacide nitrique j lâacide carbonique, qui est le rĂ©sultat de la combustion du charbon , et aussi un peu dâacide dc'carbone. De ces trois gaz, les deux premiers sont en quantitĂ© considĂ©rable. Or, ces gaz occupent un espace trĂšs grand la poudre ordinaire enflammĂ©e donne des gaz qui, Ă©tant recueillis, occupent un volume 45o fois plus grand que lâespace occupĂ© par les matiĂšres qui les produisent. Mais les gaz provenant des dĂ©tonations dans les armes ou dans les mines occupent un volume bien plus grand encore et quâon ne saurait mesurer, parce que dans les dĂ©tonations il J a production dâune si grande quantitĂ© de chaleur, quâelle doit dilater les gaz dâune maniĂšre Ă©norme. On ne peut pas mĂȘme apprĂ©cier CODES 24 par approximation le volume que peuvent avoir les gaz ; par des calculs Ă©tablis sur des probabilitĂ©s , on a trouvĂ© quâil devait ĂȘtre excessif et que la tempĂ©rature pouvait sâĂ©lever Ă trois ou quatre mille degrĂ©s. Les gaz sont composĂ©s de la maniĂšre suivante sur 100 parties, il y a 53 parties dâacide carbonique, 42 dâazote et 5 dâoxide de carbone. Mais ces rĂ©sultats varient suivant les poudres ; ce sont les anciennes poudres qui ont donnĂ© ceux que nous venons de lâapporter. Nous allons maintenant nous occuper dâun autre genre de sels; ce sont les chlorates, qui renferment un acide que vous connaissez et qui a la propriĂ©tĂ© de neutraliser tous les corps. Les chlorates ont Ă peu prĂšs les mĂȘmes caractĂšres que les nitrates, et sont aisĂ©s Ă connaĂźtre. Lorsquâon les expose Ă lâaction de la chaleur, ils se dĂ©composent en totalitĂ© comme les nitrates, mais en donnant des produits diffĂ©rens. Us donnent constamment de lâoxigĂšne pur, et il reste un chlorure ou bien un oxide. Les chlorures alcalins nous donneraient DE CHIMIE. de lâoxigĂšne et un chlorure. La quantitĂ©' dâoxi- gĂšne qui se dĂ©gage est considĂ©rable elle est Ă©gale Ă six atomes ou aux deux cinquiĂšmes du poids du sel pour le chlorate de potasse. En raison de cette facile dĂ©composition , lorsquâon les proj ette sur les charbons, vous concevrez ce qui arrive la dĂ©flagration est considĂ©rable parce quâil y a beaucoup dâoxigĂšne. Dans lâacide chlorique, le chlore et lâoxigĂšne sont retenus avec moins de force que lâazote et lâoxigĂšne dans lâacide nitrique ; de sorte quâil faut considĂ©rer le chlore comme pouvant cĂ©der beaucoup dâoxigĂšne. Dans les chlorates, il peut en cĂ©der six proportions. ChauffĂ©s avec les corps combustibles, avec le soufre, par exemple, les chlorates donnent une grande quantitĂ© dâacide sulfureux et de lâacide sulfurique. Quand on les traite par lâacide bydrochlorique, ils donnent du chlore et du protoxide de chlore ; traitĂ©s par lâacide sulfurique, ils donnent de lâoxide de chlore. COURS 2Ă Les chlorates sont tous solubles. Le nombre atomique de lâacide ehĂźorique est.. 9,42660 formĂ© dâun atome de chlore. . 4;4 2 ^5o Cinq atomes dâoxigĂšne, . . 5. Tous les chlorates seraient intĂ©ressans Ă Ă©tudier ; mais jusquâici on nâa obtenu lâacide chlo- rique quâen petite quantitĂ©. On ne connaĂźt bien que le chlorate de potasse, que lâon prĂ©pare facilement en grand. Il y a aussi quelques chlorates en usage dans les laboratoires quâil est important de connaĂźtre. Le chlorate de potasse est un sel tout-Ă -fait anhydre. Il est formĂ© dâun atome dâacide et dâun atome de base ; on lâobtient cristallisĂ© en petites lames rhomboĂŻdales qui sâĂ©paississent en se superposant et forment un prisme. La saveur en est Ă peu prĂšs la mĂȘme que celle du nitrate de potasse. Lâeau Ă froid en dissout peu ; elle en dissout beaucoup Ă chaud. 100 parties dâeau Ă zĂ©ro en dissolvent 3,3 parties; Ă 15°,4, elles en dissol- DE CHIMIE. , 27 -vent 6 ; h 49% l > 19; Ă 7 i%9, 60; Ă io4%8, 60,2. La solubilitĂ© du chlorate de potasse est une propriĂ©tĂ© quâil est utile de connaĂźtre pour sa prĂ©paration. ExposĂ© Ă lâaction de la chaleur, il fond assez facilement ; mais il faut porter la tempĂ©rature Ă 400° environ, car il ne fond pas Ă 36 o°. On peut le couler lorsquâil est en fusion. Si lâon chauffe plus fortement, il se dĂ©compose et donne 6 atomes dâoxigĂšne, et il reste du chlorure de potassium, câest-Ă -dire que les 5 atomes dâoxigĂšne de lâacide et lâatome dâoxigĂšne du potassium se dĂ©gagent. Le chlorate de potasse se dĂ©compose aussi, Ă©tant mĂȘlĂ© avec les corps combustibles, et mĂȘme il dĂ©tone lorsque le mĂ©lange est un peu intime. On peut faire dĂ©toner par la percussion un mĂ©lange de soufre et de chlorate de potasse la dĂ©tonation est considĂ©rable, et il faut faire la percussion avec prĂ©caution ; il se dĂ©gage de lâacide sulfureux. Le chlorate de potasse mĂȘlĂ© au charbon, au 28 COURS benjoin , Ă diverses matiĂšres rĂ©sineuses, dĂ©tone aussi par la percussion. II faut voir dans la percussion deux modes dâaction dâabord elle rapproche les parties et augmente lâaffinitĂ© de leurs Ă©lĂ©mens ; puis elle dĂ©veloppe de la chaleur, qui est la consĂ©quence du rapprochement des parties. Le phosphore , qui est Ă©minemment combustible, dĂ©tone plus fortement que les autres corps ; il faut mĂȘme des prĂ©cautions pour ne pas courir de danger en faisant cette expĂ©rience. On opĂšre le mĂ©lange sous lâhuile tĂ©rĂ©benthine, et on le fait dĂ©toner par petites parties. Enfin, je puis dire que la plupart des mĂ©taux facilement oxidables, que leurs sulfures mĂȘme, ont la propriĂ©tĂ© de dĂ©toner par le choc Ă©tant mĂȘlĂ©s avec le chlorate de potasse dans ce cas, le chlore reste toujours avec le potassium. Les acides que lâon verse sur le chlorate de potasse, particuliĂšrement lâacide sulfurique, le dĂ©composent il se dĂ©gage du deutoxide de DE CHIMIE. 2g chlore, formĂ© de deux volumes dâoxigĂšne et dâuu volume de chlore. Lorsquâon jette du chlorate dĂ©potasse dans de lâacide sulfurique concentrĂ©, il y a production de chaleur suffisante pour enflammer les corps combustibles, comme le soufre, les rĂ©sines. Câest sur cette propriĂ©tĂ© quâest fondĂ©e la prĂ©paration des allumettes oxigĂ©nĂ©es. On prend trois parties de chlorate de potasse, une partie de soufre, une partie de sucre, le tout en poudre, et une demi- partie de gomme arabique; on mĂȘle dâabord les trois piâemiĂšres substances ; on ajoute la gomme avec un peu dâeau, pour en faire une pĂąte que lâon colore, si lâon veut, avec du cinabre, et lâon met un peu de cette pĂąte au bout dâune allumette soufrĂ©e. Lorsquâon plonge lâallumette dans de lâacide sulfurique concentrĂ©, il y a production de chaleur, dĂ©composition rapide du chlorate et inflammation des corps combustibles. On a cherchĂ© Ă faire de la poudre avec le chlorate de potasse. On en a beaucoup fabriquĂ© Ă Essone; mais 5o CODES » cette fabrication, malgrĂ© les prĂ©cautions qui ont Ă©tĂ© prises, a causĂ© des accidens dont vous avez sans doute entendu le rĂ©cit, et lâon a Ă©tĂ© obligĂ© dây renoncer. On a mĂȘme dĂ©composĂ© la pondre qui avait Ă©tĂ© faite, parce quâelle sâenflammait au moindre choc quand on la transportait. Il y en avait un dĂ©pĂŽt prĂšs de la SalpĂ©triĂšre. On a lavĂ© cette poudre le chlorate de potasse qui en est piâovenu a servi Ă faire des allumettes ; câest mĂȘme le seul emploi quâil ait trouvĂ©. La poudre de chlorate de potasse ayant la propriĂ©tĂ© de sâenflammer par le choc, on a imaginĂ© dâen faire usage pour lâamorce des fusils et pour faire des fusils Ă percussion. Chaque armurieravait une petite recette particuliĂšre ; mais on a abandonnĂ© cette amorce, parce quâon a bientĂŽt reconnu quâelle avait le grand inconvĂ©nient de dĂ©tĂ©riorer le canon du fusil par la grande humiditĂ© quâelle produit. On fait maintenant des amorces avec du fulminate de meiâcure ; on pourrait mĂȘme en faire usage pour les armes de guerre. DE Cf]]M!Ă. 3 1 Le chlorate de potasse nâexiste pas dans la naLure. En faisant arriver du chlore dans une dissolution de potasse peu concentrĂ©e, il se forme dâabord un composĂ© que lâon a dĂ©signĂ© sous le nom de chlorure de potasse; composĂ© fort remarquable par sa propriĂ©tĂ© de dĂ©truire les couleurs vĂ©gĂ©tales et animales, et de servir au blanchiment. Si la dissolution de potasse est trĂšs Ă©tendue dâeau , il ne se forme que le chlorure dont nous venons de parler et que quelques chimistes ont nommĂ© chlorite de potasse ; mais si la dissolution de potasse est concentrĂ©e, arrivĂ©e Ă un certain terme de saturation, il se fait un partage entre les composĂ©s du chlore et de la potasse, et ce partage est dĂ©terminĂ© par le peu de solubilitĂ© des composĂ©s nouveaux qui se forment. Prenons 6 atomes de potasse et 6 atomes de chlore si la dissolution est concentrĂ©e, il y a formation de chlorate de potasse presque insoluble et qui se prĂ©cipite, et de chlorure de potassium qui reste en dissolution. COURS DE CHIMIE. rr 32 En effet 6 atomes de potasse combinĂ©s avec 6 atomes de chlore donneront les rĂ©sultats suivans i°. 5 atomes de potasse fourniront 5 atomes dâoxigĂšne qui, unis Ă i atome de chlore, produiront i atome dâacide chlorique. Cet acide se combinera avec i atome de potasse, et formera le chlorate de potasse insoluble. 2 °. Il restera 5 atomes de potassium et 5 atomes de chlore qui composeront le chlorure de potassium, lequel restera en dissolution. IMPRIMERIE DE HĂZ A RD COUItClER, rue du Jurdinet, n° ri. ĂŻ3* LEĂON. â 23 MAI. DE COURS CHIMIE. SOMMAIRE. Chlorate de potasse. âChlorate de sonde. â Chlorate dâammoniaque. â Chlorate de baryte. â Sa prĂ©paration par le chlorate de potasse. â Chlorate de strontiane. â Chlorate et chlorure de chaux. â Emploi du chlorure de chaux pour le blanchiment; sa dĂ©composition par lâacide carbonique et par la lumiĂšre.âEau de Javelle.âChlorates o-xigĂ©ne's.âChlorate oxigĂ©nĂ© de potasse.âBromates.âIodates.âIodate de potasse. âIodate de soude. âIodate dâammoniaque. â Iodate de baryte, de strontiane et de chaux. â Existence problĂ©matique des iodites. â Sels formĂ©s par les hydracides. â Nature de ces combinaisons.âFluorures et hydrofluates. â Hydro- fluate dâammoniaque; son action sur le verre. â-Hydrofluate de potasse. â Hydrofluate de soude. â Fluorure de calcium. Dans cette sĂ©ance, nous allons poursuivre lâexamen des chlorates. Nous en Ă©tions restĂ© Ă celui de potasse. Je tĂącherai aussi de supplĂ©er Ă ce que nâa pas ditM. ThĂ©nard je vous parlerai des chlorures, dont il ne vous a pas entretenus. Chim. 13 e iiEĂOw. 1 2 COURS Lorsquâon fait passer du chlore Ă travers une dissolution trĂšs faible de potasse, on obtient du chlorure de potasse. Le chlorure de potasse est un liquide ayant une odeur qui rappelle celle du chlore, qui dĂ©truit les couleurs vĂ©gĂ©tales, et se dĂ©compose facilement par la chaleur. Mais si, dans une dissolution concentrĂ©e de potasse, on fait passer du chlore, lorsquâon sera arrivĂ© Ă un certain terme, il se fera un partage, et ilyaura production de chlorate dĂ©potasse et de chlorure de potassium, par la combinaison des Ă©lĂ©mens de lâeau. Le chlorure de potasse est plus aisĂ© Ă dĂ©composer que le chlorate de potasse et que le chlorure de potassium ; câest pourquoi ces derniers se forment dans la dissolution concentrĂ©e , parce que les Ă©lĂ©mens tendent sans cesse Ă former des combinaisons plus stables. Le chlorate de potasse se prĂ©cipite, et on le sĂ©pare du chlorure de potassium. On peut former de la mĂȘme maniĂšre les autres chlorates. La vĂ©ritable maniĂšre de prĂ©parer le chlorate DE CHIMIE. 3 de soude est de combiner de i acide chlorique avec la soude. On ne prĂ©pare en grand, dans les arts, que le chlorate dĂ©potasse. Le chlorate de soude est plus soluble que le chlorate de potasse. Le chlorate dâammoniaque ne peut ĂȘtre fait que par la combinaison directe de lâacide avec lâammoniaque. Si lâon fait passer du chlore Ă travers lâammoniaque, celle-ci se dĂ©compose instantanĂ©ment , il se dĂ©gage de lâazote, et il y a formation dâhydrochlorate dammoniaque. Le chlorate dâammoniaque projetĂ© sur les charbons, brĂ»le avec flamme, Ă peu prĂšs comme le nitrate dâammoniaque. Il ne faudrait pas opĂ©rer la dĂ©composition de ce sel dans un tube de verre, afin dâen recueillir le gaz, comme on fait ordinairement; il y aurait explosion. En gĂ©nĂ©ral, quand vous voudrez faire des expĂ©riences de dĂ©compositions des matiĂšres qui peuvent fulminer par la chaleur, il faut les mĂȘler avec des substances inertes, comme le sable, le sulfate de potasse, etc. Les matiĂšres ainsi mĂȘlĂ©es ne peuvent recevoir subitement lâimpression de la chaleur, et lâon parti. -L. 13 e LEĂON. 1 ' * 4 COURS vient ainsi Ă dĂ©composer mĂȘme les poudres les plus fulminantes. Le chlorate de baryte est un sel que lâon peut former directement, mais avec difficultĂ©. Le procĂ©dĂ© le plus usitĂ© est celui de Wholer. Il cristallise en prismes quadrangulaires, coupĂ©s obliquement Ă leur sommet, xoo parties dâeau, Ă la tempĂ©rature ordinaire, en dissolvent 12 parties. Ătant donnĂ© du chlorate de baryte , on nâa quâĂ le dissoudre dans lâeau , y verser de lâacide sulfurique en tĂątonnant, le sulfate de baryte se dĂ©posera, et il ne restera en dissolution que lâacide chlorique. Câest ainsi que lâon obtient cet acide. Mais comment obtient-on le chlorate de baryte abondamment? Câest avec le chlorate de potasse. Il y a un acide que lâon nomme fluorique silice ou fluosilicique , qui a la propriĂ©tĂ© de former avec la potasse un sel insoluble Ă froid. En mĂȘlant cet acide en excĂšs avec une dissolution de chlorate de potasse, il se forme une combinaison insoluble entre cet acide et la base, qui se sĂ©parent sous la forme dâune gelĂ©e que lâon nâaperçoit pas dâabord ; DE CHIMIE. 5 elle nage dans la liqueur, elle est transparente, et fait voir des couleurs irisĂ©es ; elle se rassemble bientĂŽt en tombant, et finit par devenir trĂšs Ă©paisse. On la sĂ©pare par le filtre. Câest dâaprĂšs cette propriĂ©tĂ© quâon obtient le chlorate de baryte. On verse avec excĂšs de lâacide fluosilicique dans une dissolution de chlorate de potasse, et ensuite on ajoute de lâeau de baryte, aussi en excĂšs il se forme du chlorate de baryte qui reste en dissolution, et une combinaison de la potasse avec lâacide fluo-silicique qui est insoluble On la sĂ©pare par le filtre ; on fait passer un courant de gaz acide carbonique Ă travers la dissolution, pour en prĂ©cipiter la baryte qui est en excĂšs ; on filtre de nouveau, et lâon chauffe pour dĂ©gager lâacide carbonique qui est restĂ© dans la dissolution. On obtient ainsi du chlorate de baryte pur. Le chlorate de strontiane se forme de la mĂȘme maniĂšre. Le chlorate de chaux est excessivement soluble. Il se forme en combinant directement la chaux 6 CODES avec lâacide chlorique. Ce sel se dĂ©compose aisĂ©ment. Le chlorure de chaux est un produit que lâon forme aujourdâhui trĂšs en grand, et qui est employĂ© pour remplacer le chlore ou le chlorure de potasse dans les opĂ©rations du blanchiment. On obtient le chlorure de chaux en faisant arriver du chlore dans un lait de chaux ou sur de la chaux on prend pour cela de la chaux hydratĂ©e, qui contient un atome dâeau. Câest la chaux plongĂ©e dans lâeau, quâon laisse Ă©teindre Ă lâair et qui se rĂ©duit en poussiĂšre. On met cette chaux en poudre impalpable sur des tablettes laiâges et peu profondes, placĂ©es les unes sur les autres dans une chambre ; on fait arriver du chlore dans cette chambre, et la saturation se fait promptement Ă la surface et mĂȘme Ă lâintĂ©rieur. Cependant quand on veut avoir du chlorure plus homogĂšne, on retourne la chaux et on lâĂ©crase. Dans les laboratoires, si lâon veut en former, il suffit de faixe passer du chlore Ă travers un lait de chaux. Le chlorure de chaux est ce que lâon I DK CHIMIE. 7 appelait autrefois le muriate oxigĂ©nĂ© de chaux . Quelques chimistes le nomment actuellement chlorite de chaux ; nous conservons le nom de chlorure. Le chlorure de chaux dĂ©truit les couleurs vĂ©gĂ©tales ou animales avec autant dâĂ©nergie que le chlorure de potasse une mĂȘme quantitĂ© de lâun ou de lâautre produit le mĂȘme effet. h y a des circonstances oĂč il se forme du chlorate de chaux en prĂ©parant le chlorure ; câest lorsque la tempĂ©rature sâĂ©lĂšve, ce qui a lieu quand on fait arriver trop abondamment le chlore sur la chaux. Le chlorate qui se forme est le tiers de celui quâon obtiendrait si tout se changeait en chlorate. Il y a encore une autre circonstance qui donne un rĂ©sultat semblable ; câest lorsquâon Ă©lĂšve la tempĂ©rature artificiellement. Dans cette fabrication, qui est aujourdâhui trĂšs importante et dont les produits sont considĂ©rables, il suffit de faire passer lentement le chlore au travers de la chaux, et dâĂ©viter que la tempĂ©rature sâĂ©lĂšve trop. Le chlorure de chaux se dissout facilement, 8 COURS mais il change alors de nature. A lâĂ©tat solide;, ce chlorure contient i atome de chlore et 2 atomes dâhydrate de chaux. Quand on le dissout, il se fait un partage la moitiĂ© de la chaux se prĂ©cipite sous forme dâhydrate, et le chlorure qui reste en dissolution nâest composĂ© que dâun atome de chaux et dâun atome de chlore. Comme le chlore est un corps gazeux, si vous faites passer une grande quantitĂ© dâacide carbonique dans la dissolution de chlorure de chaux, lâacide carbonique se combinera avec la chaux et la prĂ©cipitera, et le chlore deviendra libre. Cela peut avoir lieu pour tous les chlorures dâoxides qui peuvent ĂȘtre dĂ©composĂ©s par lâacide carbonique, que lâon fait arriver en quantitĂ© convenable dans leur dissolution. On peut rĂ©ciproquement dĂ©composer les carbonates par le chlore cela dĂ©pend de la quantitĂ© de chlore que lâon emploie. Le chlorure de chaux peut donc sâaltĂ©rer Ă lâair, dans lequel il y a toujours de lâacide carbonique; mais le chlorure de chaux, exposĂ© Ă 1 air, Ă©prouve DE CHIMIE. Q encore une autre cause dâaltĂ©ration câest quâil se dĂ©compose par lâaction de la lumiĂšre ; il se forme alors du chlorate de chaux , et il reste du chlorure de calcium. Au bout de plusieurs mois, dâune annĂ©e, le chlorure peut ĂȘtre dĂ©truit, et changĂ© en chlorate et en chlorure de calcium. VoilĂ les principaux phĂ©nomĂšnes que nous prĂ©sente le chlorure de chaux. Pour terminer son histoire, je dirai quâil est facilement dĂ©composĂ© ; que lâacide sulfurique en dĂ©gage le chlore ; quâil dĂ©truit les couleurs, et que sâil est concentrĂ© , il les dĂ©truit aussi bien que si lâon employait le chlore lui-mĂȘme. Nous ferons observer que lâopinion de ceux qui prĂ©tendent que le chlorure de chaux est un chlorite nâest pas fondĂ©e , puisquâen faisant passer une grande quantitĂ© dâacide carbonique dans le chlorure de chaux, le chlore se dĂ©gage Ă lâĂ©tat naturel câest donc du chlore qui est combinĂ© avec la base. Je ne parlerai pas des autres chlorures. .Celui de potasse a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© anciennement Ă Javelle ; IO COURS câest pour cela quâon lâappelait eau de Jclvelle. On se sert maintenant du chlorure de sonde, parce que la soude est Ă meilleur marchĂ© que la potasse. Lâeau de Javelle peut ĂȘtre remplacĂ©e parfaitement par le chlorure de chaux. Nous avons un genre de sels que lâon nomme chlorates oxigĂ©nĂ©s. En dĂ©composant le chlorate de potasse par lâacide sulfurique, on est parvenu Ă obtenir un acide qui renferme deux atomes dâoxigĂšne de plus que lâacide chlorique. Le comte Stadion, en traitant une partie de chlorate de potasse par deux parties dâacide sulfurique et chauffant lĂ©gĂšrement en produisant une chaleur de 42 0 environ, a remarquĂ© que lâacide chlorique se dĂ©compose de maniĂšre Ă former de lâoxide de chlore et un acide plus oxigĂ©nĂ© que lâacide chlorique. Il y a production dans cette expĂ©rience de deutoxide de chlore, qui 1 renferme deux volumes dâoxigĂšne contre un volume de chlore, ou un atome de chlore contre quatre atomes dâoxigĂšne. Ce gaz se dĂ©gage, et il se forme en mĂȘme temps un acide nouveau qui reste DE CHIMIE. I I combinĂ© avec de la potasse, tandis que lâacide sulfurique sâempare dâune autre portion de la potasse. Par des lavages convenables, on parvient Ă obtenir sĂ©parĂ©ment le bi-sulfate de potasse et le chlorate oxigĂ©nĂ© de potasse, qui est peu soluble et qui reste sur le filtre. Par une expĂ©rience bien soignĂ©e, on peut obtenir en chlorate oxigĂ©nĂ© les vingt-huit centiĂšmes du chlorate de potasse employĂ©. En admettant que le partage se fasse comme je viens de le dire, on trouve par la thĂ©orie quâon devrait obtenir ^ de chlorate de potasse en chlorate oxigĂ©nĂ© de potasse. On a de cette maniĂšre un sel qui peut reprĂ©senter tout un genre ; on est parvenu Ă en retirer lâacide chlorique oxigĂ©nĂ© en employant lâacide sulfurique. Quand on a lâacide chlorique oxigĂ©nĂ©, on peut le combiner avec les bases les sels quâil donne nâont pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s en particulier. Voici les caractĂšres de ce genre de sels. Ils fusent avec violence sur les charbons, parce quâils COURS ! 2 contiennent deux atomes dâoxigĂšne de plus que les chlorates simples. Le rĂ©sidu est du chlorure de potassium, si lâon fait fuser du chlorate oxigĂ©nĂ© de potasse. Il y a huit atomes dâoxigĂšne dans ces sels sept atomes dans lâacide et un dans la base ; de sorte que le nombre atomique de lâacide chlorique oxigĂ©nĂ© est. n,4205a formĂ© de 7 atomes dâ 1 atome de chlore. . . . 4?4 2 ^5o Ces sels sont dâailleurs parfaitement neutres» Lâacide est puissant et neutralise toutes les bases» Ils sont dĂ©composĂ©s par les corps combustibles et par la chaleur. Il faut cent parties dâeau pour dissoudre une ou deux parties de chlorate oxigĂ©nĂ© de potasse. On lâa obtenu en cristaux trĂšs petits, qui paraissent ĂȘtre des octaĂšdres. AprĂšs les chlorates, viennent des sels qui se placeraient naturellement ici ce sont les hro- mates, genre connu depuis peu. Les phĂ©nomĂšnes DE CHIMIE. i5 quâils prĂ©sentent ont beaucoup de rapport Ă ceux quâoffrent les iodates ; nous nâentrerons dans aucun dĂ©tail Ă cet Ă©gard. Nous parlerons des , parce que lâiode est un corps qui a de lâanalogie avec le chlore, et parce que les sels quâil donne prĂ©sentent des phĂ©nomĂšnes faciles Ă saisir qui expliqueront dâautres phĂ©nomĂšnes. Lâacide iodique est formĂ© dâun atome dâiode et de cinq atomes dâoxigĂšne. Le poids dâun atome dâiode est Ă©gal Ă . 16,37562 Le poids des cinq atomes dâoxigĂšne est Ă©gal Ă . 5 Donc le poids de lâatome de lâacide est Ă©gal Ă . 20,37662. Tous les iodates sont facilement dĂ©composĂ©s par la chaleur rouge obscure, et il se produit avec certaines bases, comme la potasse et la soude, un dĂ©gagement dâoxigĂšne supĂ©rieur en quantitĂ© Ă celui qui est dans lâacide, et il reste de lâiodure de potassium ou de sodium. La quantitĂ© dâoxi- COURS *4 gĂšne qui se dĂ©gage est de six atomes, dont cinq appartiennent Ă lâacide, et un Ă la potasse ou Ă la soude. Vous concevez quâĂ raison de cette quantitĂ© dâoxigĂšne , les iodates, mis sur les charbons, activent la combustion. Dâautres iodates se dĂ©composent en donnant de lâoxigĂšne et de lâiode en mĂȘme temps, et la base reste pure câest ce qui arrive en dĂ©composant lâiodate de baryte, qui donne de la baryte pure. Il se produit cinq atomes dâoxigĂšne appartenant Ă lâacide iodiquc ; lâiode se dĂ©gage en mĂȘme temps. Les iodates de potasse et de soude se dĂ©composent complĂštement, et les bases passent Ă lâĂ©tat mĂ©tallique. Mis sur le feu, lâiodate de baryte donne lieu Ă un dĂ©gagement de vapeurs violettes. Si lâon verse de lâacide sulfureux dans un / iodate, lâiode est aussitĂŽt prĂ©cipitĂ©, et il y a formation dâacide sulfurique. Nous ne citerons quâun petit nombre dâespĂšces DE CHIMIE. l5 dâiodates; la plus remarquable est lâiodate de potasse. Je mĂȘle de lâiode et de la potasse trĂšs Ă©tendue, il nây a rien dâapparent dans la combinaison qui se forme; on dirait que les deux substances se sont dissoutes lâune dans lâautre ; mais si lâon concentre la dissolution, il y a partage, et il se produit un prĂ©cipitĂ©. Il y a formation dâiodate de potasse et dâiodure de potassium lâiodate se dĂ©pose ; lâiodure reste en dissolution. On fait directement lâiodate avec de la potasse concentrĂ©e; câest un sel blanc qui se prĂ©cipite. Il se passe pour lâiode les mĂȘmes phĂ©nomĂšnes quâavec le chlore. On soumet plusieurs fois lâiodate Ă la cristallisation pour lâobtenir pur. Nous nâentrerons pas dans dâautres dĂ©tails sur cette prĂ©paration. On forme de la mĂȘme maniĂšre les iodates de baryte, de soude, de chaux. Ces sels sont tout- Ă -fait insolubles, la dissolution dâoĂč ils se prĂ©cipitent contient des iodures de barium, de sodium, de calcium. COURS 16 Lâiodate de potasse prĂ©parĂ© comme je viens de le dire est en cristaux cubiques. Cent parties dâeau Ă 14° en dissolvent n parties et demie. Ce sel est anhydre et est composĂ© dâun atome de base et dâun atome dâacide. Lâiodate de soude se prĂ©pare de la mĂȘme maniĂšre ses cristaux ont la forme cubique et il est anhydre. En mettant assez dâiode dans une dissolution de soude pour que la liqueur commence Ă se colorer, on obtient des prismes hexaĂšdres coupĂ©s perpendiculairement Ă leur axe ; ils contiennent alors onze proportions dâeau. Lâiodate dâammoniaque peut ĂȘtre obtenu par divers procĂ©dĂ©s. En prenant une dissolution de chlorure dâiode et en la saturant dâammoniaque, il se forme du chlorure dâammoniaque et de lâiodate dâammoniaque que lâon peut sĂ©parer, parce que lâiodate est bien moins soluble que le chlorure. Lâiodate dâammoniaque dĂ©tone facilement. DE CHIMIE. J rj Les iodates de chaux et de strontiane sont si r% peu solubles quâil faut 5oo parties dâeau pour en dissoudre une de ces sels. Les iodates de baryte, de chaux et de strontiane sont tellement stables, que lâacide sulfurique les dĂ©compose difficilement ; il ne les dĂ©compose mĂȘme pas complĂštement. Etant donnĂ© de lâiodate de potasse, en le versant dans une dissolution dâargent, on obtient de Fiodate dâargent. Il nây a pas long-temps quâon a pensĂ© Ă lâexistence de Yacide iodeux; il est vrai quâon ne lâa point encore obtenu isolĂ©. On avait remarquĂ© quâen mettant de lâiode avec de lâiodate de soudĂ© et en faisant Ă©vaporer, on obtenait des cristaux bien terminĂ©s en prismes hexaĂšdres et dans lesquels on trouvait un excĂšs dâiode. On a pensĂ© que ces cristaux sont des iodites, analogues aux hyposulfĂźtes. Il est certain quâil y a lĂ une combinaison particuliĂšre est-ce un iodite, un hypoiodite? on nâen sait encore rien. Nous aurions Ă continuer lâexamen des sels Chim. r3 leçojy. 2 i8 COURS formĂ©s par les oxacides; mais nous suivons icĂź la mĂ©thode de M. ThĂ©nard, et nous devons nous occuper des sels formĂ©s par les hjdracides. Les hydracides sont trĂšs nombreux ils sont formĂ©s par des corps combinĂ©s avec lâhydrogĂšne et que lâon considĂšre comme Ă©tant des acides. Ces acides, unis avec des bases, donnent des com* binaisons que lâon nomme aussi des sels, quoiquâelles dussent ĂȘtre nommĂ©es diffĂ©remment. Dâapr Ăšs les dĂ©finitions ordinaires, un sel doit ĂȘtre la combinaison dâun oxacide avec une base. Dans lâorigine, on nâa pas regardĂ© le sulfure de potassium comme Ă©tant un sel la prĂ©sence dâune base ne suffisait pas pour faire porter la dĂ©nomination de sel Ă la combinaison dont elle faisait partie ; il fallait pour constituer un sel proprement dit un acide formĂ© par lâoxigĂšne et une base. Mais la ressemblance entre les propriĂ©tĂ©s des combinaisons des hydracides avec les bases, et les propriĂ©tĂ©s des combinaisons des oxacides avec les mĂȘmes bases, a fait donner le nom de sels aux premiĂšres combinaisons comme aux secondes. DE CHIMIE. IQ Quoi quâil en soit, quand on combine un hy- dracide avec une base, on peut obtenir deux sortes de produits. Si la combinaison de lâhydracide a lieu avec une base vĂ©gĂ©tale, que lâon ne peut pas regarder comme Ă©tant un oxide, il est incontestable que cela donne naissance Ă un sel, puisquâil faut appeler de ce nom les combinaisons des hydra- cides. La combinaison de lâammoniaque avec un hydracide donne aussi naissance Ă un sel. Mais si, au lieu dâammoniaque, ou dâune base vĂ©gĂ©tale, on combine lâhydracide avec une base oxigĂ©nĂ©e, voici ce qui arrive au moment de la combinaison lâoxigĂšne de la base sâunit Ă lâhydrogĂšne de lâacide et forme de lâeau. Versez de lâacide hydrochlorique sur la baryte, la stron- tiane, et il se formera de lâeau en abondance ; le produit qui en rĂ©sulte sera le mĂȘme que si vous mettiez du barium, du strontium, avec du chlore. Lorsquâon prend de lâacide hydrochlorique et quâon le combine avec de la potasse, il se forme 20 COURS de lâeau et du chlorure de potassium. Cela est gĂ©nĂ©ral pour toutes les bases oxigĂ©nĂ©es. Ces composĂ©s sont solubles, du moins la plupart ; ils ont de la saveur quand on les dĂ©compose , ils dĂ©gagent de lâacide hydrochlorique ; enfin, tout se passe comme si ces combinaisons Ă©taient des hydrochlorates. Si je verse de lâacide sulfurique sur du chlorure de potassium, lâeau se dĂ©compose ; elle donne son oxigĂšne au potassium pour produire de la potasse, et son hydrogĂšne au chlore pour former de lâacide hydrochlorique. LâĂ©tude de ces combinaisons ou des corps qui en rĂ©sultent est embarrassante. On ne peut pas assimiler de tels corps aux sels, quant Ă leur nature ; ainsi, en considĂ©rant la nature de ces substances , il est impossible de les placer parmi les sels ; mais en considĂ©rant leurs propriĂ©tĂ©s, il est difficile de les ranger ailleurs. Une question sâĂ©lĂšve relativement aux combinaisons des hydracides. Nous avons dit quâavec les bases oxigĂ©nĂ©es les hydracides formaient de DE CHIMIE. ai lâeau; mais nous avons dit ce qui se passait Ă â sec. Quâarriverait-il si lâon versait de la potasse r liquide dans de lâacide hydrochlorique ? Il se formera de lâeau. Comment sâen assurer? Cela est impossible. Câest en opĂ©rant par la voie sĂšche que lâon sâaperçoit quâil y a formation dâeau, et lâanalogie doit faire conclure que, dans le cas oĂč lâacide et la base sont liquides, il sâest aussi formĂ© de lâeau et un chlorure. On ne voit pas quâil puisse se former autre chose. Câest ainsi que je suis conduit Ă admettre lâexistence des chlorures dans lâeau mĂȘme. Telle est la thĂ©orie qui a Ă©tĂ© adoptĂ©e par un grand nombre de chimistes. Au reste, il est assez indiffĂ©rent, quand on Ă©tudie un corps, de le regarder comme un chlorure ou un hydrochlorate, puisque les phĂ©nomĂšnes sont les mĂȘmes. 1 Nops nâavons cependant de sels dâhydracides dâune maniĂšre incontestable quâavec lâammoniaque et les bases vĂ©gĂ©tales ; quant aux autres combinaisons, elles sont hypothĂ©tiques. Sans mettre trop dâimportance Ă ces distinc- 2.. G-L. l3 e LECOIY. 22 COURS lions, il nous sera permis, suivant les circonstances ou la facilitĂ© de lâexplication, dâemployer le mot de chlorure ou dâhydrochlorate. Quoi quâil en soit, ces combinaisons ont des propriĂ©tĂ©s communes et qui dĂ©pendent de la prĂ©sence du radical. Le genre de sels qui se prĂ©sente le premier Ă lâĂ©tude, est celui des hydrofluates ou des fluorures. Le fluor nâa pas Ă©tĂ© obtenu sĂ©parĂ©ment. 11 a pour nombre Ă©quivalent. . . . a, 358 oo Lâatome dâhydrogĂšne est Ă©gal Ă . . . o, 12480 , Lâatome dâacide hydrofluorique est par consĂ©quent.. 2,46280. Si nous procĂ©dons dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale Ă lâexamen des fluorures et des hydrofluates, nous trouverons que ces substances ont des caractĂšres bien tranchĂ©s. Lorsquâon verse un acide sur un hydrofluate 1 , de lâacide sulfurique, par exemple, il se produit aussitĂŽt des vapeurs blanches dâacide hydrofluorique. Ces vapeurs ont une telle affinitĂ© pour la matiĂšre siliceuse, quâelles attaquent le verre, le DE CHIMIE. 25 corrodent, et peuvent mĂȘme le percer dâoutre en outiâe. Lorsquâon verse lâacide sur un hydrofluate, il nây a de changement que dans le dĂ©placement de lâacide hydrofluorique ; mafls si lâon verse lâacide sur un fluorure, il se produit de lâacide hydrofluorique. On peut reconnaĂźtre facilement le dĂ©gagement de lâacide, si peu quâon ait de matiĂšre, en mettant le sel sur une lame de verre ; lâacide hydrofluorique qui se dĂ©gage attaque le verre. Cependant, si lâon avait une petite quantitĂ© de sel mĂȘlĂ©e Ă des matiĂšres Ă©trangĂšres, comme dans les essais minĂ©ralogiques, la prĂ©sence de lâacide hydrofluorique serait un peu moins facile Ă constater ; et si dans les matiĂšres mĂ©langĂ©es il y avait de la silice, le gaz qui se dĂ©gage nâattaquerait pas le verre. Les hydrofluates ou les fluorures nâĂ©prouvent aucune action de la part des corps combustibles. Ils fondent sans altĂ©ration, pourvu quâils ne contiennent pas dâeau. Quand ils en contiennent, ils sont dĂ©composĂ©s en partie, et il reste un sous- sel ou lâoxide. COURS Les hydiâofluates, ou fluorures solubles, ne prĂ©cipitent pas le nitrate dâargent. TraitĂ©s par lâacide sulfurique et l'oxide de manganĂšse, on nâobtient pas le fluor. Ils ne sont pas dĂ©composĂ©s par lâacide nitrique. Parmi les hydrofluates, nous avons Ă parler de lâhydrofluate dâammoniaque , formĂ© dâun atome dâacide et dâun atome dâammoniaque. La vĂ©ritable maniĂšre de prĂ©parer ce sel est de distiller un mĂ©lange de fluorure de sodium anhydre et de sel ammoniac il se fait un double Ă©change, et il se sublime de lâhydrochlorate dâammoniaque en poudre ou en petits cristaux. On se sert de ce sel pour graver sur le verre on enduit le verre dâun corps onctueux- on dessine avec une pointe sur lâenduit, ce qui met le verre Ă nu, et lâon vei^se ensuite dessus une dissolution de sel qui nâattaque pas lâenduit, et corrode seulement les portions de verre qui sont Ă dĂ©couvert. M. Berzelius a donnĂ© un moyen de le prĂ©parer. Comme on ne peut opĂ©rer dans le verre, il prend un creuset de platine quâil recouvre avec DE CHIMIE. 25 un autre creuset du mĂȘme mĂ©tal âą, il chauffe le mĂ©lange de sel ammoniac et de fluorure de sodium, et lâhydrofluate dâammoniaque sâattache au creuset supĂ©rieur. Je passe maintenant Ă lâexamen des fluorures, câest-Ă -dire des combinaisons de lâacide hydro- fluorique avec des oxides. On prĂ©pare le fluorure de potassium , qui se prĂ©sente le premier, en combinant de lâacide fluorique avec de la potasse ; on examine si lâacide est neutralisĂ©, on Ă©vapore pour faire cristalliser , mais on Ă©prouve beaucoup de difficultĂ©. Ce sel est extrĂȘmement soluble et dĂ©liquescent. Il est formĂ© dâun atome de fluor et dâun atome de potassium. Lâatome de fluor est Ă©gal Lâatome de potassium est Ă©gal Ă . . 5,89916 Le poids de lâatome de ce sel est donc 8,23716. Je viens de dire quâon le faisait cristalliser difficilement Ă une tempĂ©rature ordinaire, mais z6 COUKS Ă une tempĂ©rature de /\o°, on obtient des prismes quadrangulaires. Ce sel peut dissoudre la silice sans devenir alcalin. Ses dissolutions attaquent le verre si lâon veut le conserver pur, il ne faut pas le mettre dans le verre. Quand ce sel est formĂ©, on peut le combiner avec une nouvelle quantitĂ© dâacide fluorique, et lâon obtient un composĂ© qui peut ĂȘtre dĂ©signĂ© de deux maniĂšres. Si lâon prend du fluorure de potassium et que Ton y ajoute de lâacide hydrofluo- rique, en Ă©vaporant, on obtient un sel qui cristallise. Câest donc une combinaison dĂ©finie, puisquâil y a cristallisation. Lâanalyse a dĂ©montrĂ© quâil contenait deux fois plus de fluor que le fluorure mĂȘme. Câest un bi-hydrofluate de potassium. Je nâentrerai pas sur ce sel dans des dĂ©tails minutieux qui Ă©chapperaient aisĂ©ment. Le fluorure de sodium se fait de la mĂȘme maniĂšre ; il cristallise en cubes comme le sel marin. Les combinaisons du fluor et celles DE CHIMIE. ĂŒ7 du chlore affectent des formes semblables; ils sont isomorphes dans plusieurs circonstances. La dissolution de fluorure de sodium Ă©vaporĂ©e trop rapidement se recouvre dâune croĂ»te, au lieu de donner des cristaux. Ce sel attaque le verre et en est dĂ©composĂ© lui-mĂȘme. Comme le chlorure de sodium , il nâest pas plus soluble Ă chaud quâĂ froid. Cent parties dâeau nâen dissolvent que quatre Ă une tempĂ©rature ordinaire. Il a aussi la propriĂ©tĂ© de dissoudre la silice par la fusion. Seul, il fond plus difficilement que le verre. Il existe aussi un sel contenant plus dâacide hydrofluorique. Je passe au sel le plus important de ce genre , parce quâil existe dans la nature. Le fluorure de calcium, connu sous le nom de spath fluor, est formĂ© dâun atome de fluor et dâun atome de calcium. Il se prĂ©sente avec des formes trĂšs belles, en cubes ou en octaĂšdres. Ce sel est complĂštement insoluble dans lâeau. Il dĂ©crĂ©pite fortement sur 28 COURS DE CHIMIE. les charbons ardens, et en meme temps il fait apercevoir une propriĂ©tĂ© curieuse, celle d une grande phosphorescence. Toutes les variĂ©tĂ©s du spath fluor ne jouissent pas de cette propriĂ©tĂ© au mĂȘme degrĂ©. Le phĂ©nomĂšne est frappant dans lâobscuritĂ© j câest comme si lâon jetait du soufre sur les charbons la lumiĂšre est bleuĂątre. Lorsque le sel a Ă©tĂ© exposĂ© Ă la chaleur, si on le laisse refroidir, il ne prĂ©sente plus le mĂȘme phĂ©nomĂšne. Or, dans la nature, on trouve des spath fluor qui nâont pas de phosphorescence ; dâoĂč lâon conjecture quâils ont Ă©tĂ© exposĂ©s Ă lâaction de la chaleur, et que les autres ont Ă©tĂ© formĂ©s par lâeau. Il y a une espĂšce qui, lorsquâon ne la chauffe pas trop fort, a la propriĂ©tĂ© dâĂȘtre lumineuse plusieurs fois. La chaux fluatĂ©e de LunĂ©bourg donne une lumiĂšre violette, verte ou bleue, selon le degrĂ© de tempĂ©rature quelle a Ă©prouvĂ© ; câest ce que lâon remarque aussi avec le fluate de chaux fait artificiellement. IMPRIMERIE DE HĂZ ARD-COURCIER, rue du Jardinet, no 12. l 4 6 LEĂON. 28 MAI 1828, âą S^m osa â COURS SOMMAIRE. Fluorure de calcium ; moyen pour le reconnaĂźtre eiiMine'ralogie. â ManiĂšre de le prĂ©parer. â Fluorure dâaluminium. â Fluorures dâaluminium et de calcium, et dâaluminium et de potassium. â Fluosilicates. âSon action sur les bases sÚçlres. â Fluosilicate dâammoniaque. â Action de lâeau sur lâacide fluosilicique. â Acide hydro-fluo-silicique. â Son action sur lesbases. â Chlorures ; leurs caractĂšres. â Action des acides. â Emploi des sels dâargent pour les reconnaĂźtre. â Hydrochlorate dâammoniaque. âAction des hases Ă froid et Ă chaud sur ce sel. â Il est employĂ©pour prĂ©parer lâammoniaque et le sous-carbonate. â Sa prĂ©paration dans les arts. â Son existence dans les houillĂšres, dans les produits des volcans. Dans la derniĂšre sĂ©ance, nous avons parlĂ© du fluorure de calcium quâort rencontre dans la nature. Câest une substance formĂ©e dâun atome de fluor et dâun atome de calcium, qui se prĂ©sente Chim. i4 e lecox. I a COURS sous de trĂšs belles formes cristallines, en cubes et en octaĂšdres. Sa densitĂ© dĂ©passe trois fois et demie celle de lâeau, et est par consĂ©quent considĂ©rable. Ce sel naturel est plus dur que le marbre ; sur les charbons, il offre de belles apparences lumineuses bleues, violettes ou vertes, selon le degrĂ© de la chaleur. Il j en a une espĂšce qui conserve cette propriĂ©tĂ© aprĂšs avoir Ă©tĂ© chauffĂ©e plusieurs fois ; cependant il ne faut pas aller trop loin, parce quâen gĂ©nĂ©ral le feu fait perdre cette propriĂ©tĂ©. A Catherinebourg, on trouve une espĂšce qui, frottĂ©e avec la main, devient phosphorescente. Le fluorure de calcium est trĂšs peu soluble dans lâeau et dans les acides. Lâacide sulfnrique lui- mĂȘme, quoique concentrĂ©, ne produit pas Ă froid de dĂ©composition sensible ; Ă chaud, il dĂ©gage de lâacide hydrofluorique qui est trĂšs volatil. Lâacide sulfurique tient en suspension le fluorure de calcium, et forme une matiĂšre visqueuse qui se dĂ©compose lorsquâon lâĂ©tend dâeau. Le spath fluor exposĂ© Ă la chaleur se fond sans Ă©prouver de dĂ©composition. Il sâappelle spath DE CHIMIE. parce quâon le trouve en lames, et fluor, parce quâil est susceptible de fondre. En MinĂ©ralogie, pour reconnaĂźtre la prĂ©sence du sulfate de chaux, on ajoute du fluorure de calcium, et le mĂ©lange fond facilement au chalumeau ; rĂ©ciproquement on reconnaĂźt la prĂ©sence du fluorure de calcium par le mĂ©lange de sulfate de chaux. Lâacide hjdrofluorique ronge le verre. On emploie lâacide ou le sel Ă base de potasse qui en provient pour graver sur le verre ; on en avait fait un art trĂšs simple, et dont les procĂ©dĂ©s sont imitĂ©s de ceux employĂ©s pour la gravure Ă lâeau forte. Cet art a bien peu dâimportance, parce quâon peut graver sur le verre Ă la roue ou Ă la molette, et faire des dessins trĂšs finis; dâailleurs les planches de verre auraient toujours lâinconvĂ©nient de se briser quand on voudrait prendre lâimpression de la gravure. Le fluorure de calcium se trouve assez abondamment dans la nature ; il se trouve aussi dans les os des animaux, et particuliĂšrement dans lâĂ©mail des dents, mais en petite quantitĂ© et dans 14 e LEĂOIV. !.. COURS la proportion dâun centiĂšme. On le trouve aussi dans lâurine de lâhomme, dans quelques circonstances, car cela nâest pas constant. M. Berzelius lâa reconnu dans quelques eaux thermales, et notamment dans celles de Carlsbad. Pour avoir du fluorure de calcium pur, il faut le faire directement ou par double dĂ©composition , en versant du nitrate de chaux dans du fluorure de potassium. LâinsolubilitĂ© du fluorure de calcium dĂ©termine ici la dĂ©composition. M. Berzelius a indiquĂ© un moyen de le faire qui peut servir dans beaucoup de circonstances. Ayant remarquĂ© que le prĂ©cipitĂ© de fluorure de calcium Ă©tait gĂ©latineux et difficile Ă laver, il a imaginĂ© de le faire en dĂ©composant du carbonate de chaux parfaitement pur, par lâacide hydrofluorique. Le fluate se prĂ©cipite alors sous forme grenue, et dans cet Ă©tat il se lave facilement. Les fluorures de barium et de strontium nâoffrent rien de particulier. Lâalumine se dissout trĂšs bien dans lâacide hyâ drofluorique ; le sel qui en rĂ©sulte a lâaspect gom- IJE CHIMIE. 5 ineux et se dissout dans lâeau ; câest uri fluorure dâaluminium. Tous les fluorures, comme tous les chlorures, dont les bases ouf de lâaffinitĂ© pour lâoxigĂšne, lorsquâils sont dans lâeau se dĂ©composent en partie, parce quâils dĂ©composent une petite quantitĂ© dâeau dont lâoxigĂšne sâunit Ă la base, et l'hydrogĂšne au fluor ou au chlore. Si lâon chauffe la dissolution de fluorure dâaluminium Ă©tendue dâeau , cette dĂ©composition a lieu, et lâacide hydrofluo- rique qui est formĂ© se dĂ©gage. Le fluorure dâaluminium a la propriĂ©tĂ© de se combiner avec le fluorure de calcium. Il se combine aussi avec le fluorure de potassium, Si lâon veiâse du fluorure dâaluminium dans du fluorure de potassium, il se forme un composĂ© gĂ©latineux , contenant un atome de chacun des sels. Ce composĂ© est un peu soluble dans lâeau. Mais si lâon fait lâopĂ©ration dâune maniĂšre inverse , si lâon verse du fluorure de potassium dans le fluorure dâaluminium, le composĂ© est diffĂ©rent, et contient un atome de fluorure de potassium et un atome et demi de fluorure dâaluminium. G GO J IĂŻ S En versant le fluorure dâaluminium dans du fluorure de sodium, on obtient un composĂ© neutre contenant un atome de lâun et de lâautre fluorure. On peut dire que tous les mĂ©taux ont la propriĂ©tĂ© de se combiner avec lâacide hydrofluorique et de faire des hydrofluates solubles. Je citerai parmi ces combinaisons lâhydrofluate, ou plutĂŽt le fluorure dâargent, qui est extrĂȘmement soluble et cristallisable; propriĂ©tĂ© bien diffĂ©rente de celle du chlorure dâargent, qui est complĂštement insoluble. Nous allons dire un mot de substances dont on ne connaissait pas bien la composition, mais qui depuis peu ont Ă©tĂ© mieux analysĂ©es. Il sâagit de lâacide fluosilicique et de ses combinaisons. Cet acide, qui contient un atome de fluor et un atome de silice, ou plutĂŽt de silicium, a pris son nom des substances qui le composent ; et comme câest une rĂšgle dans la nomenclature de dĂ©signer certaines combinaisons par le nom des substances composantes, en mettant le premier le nom de la substance qui, dans les dĂ©compo- DE CHIMIE. 7 skions de lâeau, prend lâhydrogĂšne, et le second le nom de celle qui prend FoxigĂšne, voilĂ pourquoi on nomme cet acide fluosilicique. On dit pour la combinaison du chlore et du phosphore, chlorure de phosphore, et non phosphure de chlore, parce que, changeant de nature dans lâeau, câest le chlore qui sâempare de lâhydrogĂšne , et le phosphore qui sâempare de FoxigĂšne. On dit parla mĂȘme raison chlorure de soufre, sulfure de phosphore. Lâacide fluosilicique Ă©tant mis dans Feau , se dĂ©compose en dĂ©composant une partie du liquide ; et câest le fluor qui prend lâhydrogĂšne et le silicium qui sâunit Ă FoxigĂšne. Cet acide se combine avec le gaz ammoniac ; il en prend deux volumes, et il en rĂ©sulte un composĂ© volatil. Il peut se combiner de mĂȘme avec diverses autres bases, mais des bases sĂšches ; car les composĂ©s formĂ©s avec lâacide fluosilicique, dĂšs quâils sont en contact avec lâeau, sont dĂ©truits. Ainsi lâexistence de ces sels est tout-Ă -fait Ă©phĂ©mĂšx-e. Lâacide fluosilicique est rĂ©ellement un acide ; il sc combine trĂšs bien avec le gaz ammoniac et GOOKS 8 en proportion dĂ©finie. Il y a aussi absorption de cet acide par les autres bases; mais nous nâavons rien Ă dire de particulier sur ces sels que lâeau dĂ©compose. La silice se prĂ©cipite sous Sa forme gĂ©latineuse. Lâacide fluosilicique Ă©tant mis lui-mĂȘme en contact avec lâeau, se dĂ©compose, et forme un acide nouveau que nous nommerons acide hjdro - fluo-silicique, parce quâil est hydrogĂ©nĂ©. Yoici comment on prĂ©pare ce nouvel acide. On met dans un matras un mĂ©lange de spath fluor en poudre, et de silice ou de sable pulvĂ©risĂ©; on verse de lâacide sulfurique sur ce mĂ©lange ; on chauffe lĂ©gĂšrement avec quelques charbons ; lâacide fluorique se dĂ©gage et attaque la silice, quâil prendrait Ă la substance du matras si lâon nâavait pas mis du sable il se rend par un tube adaptĂ© au matras au fond dâun vase plein dâeau, contenant du mercure Ă la partie infĂ©rieure. Le fluorure de silicium, ou lâacide fluosilicique, sâhydrogĂšne dans cette eau, en laissant prĂ©cipiter un peu de silice, et il reste en dissolution dans le liquide. Voici maintenant comment nous compren- DE CHIMIE. 9 irons cette opĂ©ration. Supposons lâacide fluosilicique divisĂ© en trois portions, ou plutĂŽt supposons trois atomes de cet acide. Lâun de ces atomes ou le tiers de lâacide se dĂ©compose, en dĂ©composant en mĂȘme temps de lâeau ; lâatome dâoxi- gĂšne de lâeau sâunit au silicium, et forme de la silice qui se prĂ©cipite lâun des atomes de lâhydrogĂšne de lâeau sâunit au fluor libre et forme un atome dâacide fluorique, et lâautre atome dâhydrogĂšne se combine avec les deux atomes dâacide fluosilicique, ce qui donne lâacide hydro-fluo-siii- cique, en y comprenant lâatome dâacide fluorique. Telle est en rĂ©alitĂ© la composition de lâacide hydro-fluo-silicique ; car en saturant cet acide avec un atome de potasse, qui contient un atome de potassium et un atome dâoxigĂšne , lâatome dâoxigĂšne sâemparera de lâatome dâhydrogĂšne de lâacide fluosilicique et le dĂ©composera, et lâon aura pour rĂ©sultat deux atomes de fluorure de silicium et un atome dâhydrofluate de potassium, parce que lâatome de potassium sâunit Ă lâatome dâacide fluorique. VoilĂ un genre de sels qui est fort remar- io COURS quable ; mais je sens moi-mĂȘme que si lâon entrait dans des dĂ©tails sur ees substances, cela serait fastidieux. Je dirai quâen gĂ©nĂ©ral lâacide hydro- fluo-silicique, combinĂ© avec les bases oxigĂ©nĂ©es, donne deux atomes de fluorure de silicium et un atome dâhydrofluate de la base. Lâacide hydro-fluo-silicique se prĂ©sente sous forme liquide ; il faut saturer lâeau autant quâon peut elle sâĂ©paissit ; on le filtre par pression Ă travers un linge ; on lâobtient pur. M. Berzelius, qui lâa examinĂ©, prĂ©tend quâil contient de lâeau en proportion dĂ©finie. Quand on le chauffe pour le distiller, il Ă©prouve une dĂ©composition ; il se dĂ©gage principalement du gaz fluosilicique caractĂ©risĂ© par la propriĂ©tĂ© de ne plus attaquer le verre. Ce qui reste est plus riche en fluor. Enfin, si vous concevez que tout le gaz fluosilicique soit dĂ©gagĂ©, il restera du fluor et de lâhydrogĂšne, ou du gaz bydrofluorique, gaz qui attaque le verre. Lâacide hydro-fluo-silicique est moins volatil que lâeau. DE CHIMIE. I I CombinĂ©' avec les bases, on obtient des sels qui ont des propriĂ©tĂ©s particuliĂšres. Quand on les expose au feu, ils sont tous dĂ©composĂ©s et il reste des fluorures mĂ©talliques ; cela est aisĂ© Ă concevoir par ce que nous avons dit tout Ă lâheure. La potasse unie Ă cet acide donne une substance formĂ©e de deux atomes de fluorure de silicium, et dâun atome de fluorure de potassium; en chauffant, le fluorure de silicium se dĂ©compose, et il ne reste que le fluorure de potassium. Lâacide sulfurique concentrĂ© dĂ©compose ces sels avec effervescence, en dĂ©gageant le gaz fluo- silicique. Enfin les alcalis les dĂ©composent parfaitement et donnent des produits variables, suivant la nature du produit sur lequel on opĂšre. 11 faut toujours un excĂšs dâalcali pour opĂ©rer la dĂ©composition. Les carbonates de potasse et de soude ont particuliĂšrement cette propriĂ©tĂ©. Quand ce sont des bases mĂ©talliques, telles que le fer, le cuivre, comme ces bases nâont pas une COURS 'I 2 grande affinitĂ© pour le potassium, on a pour rĂ©sultat un silicate mĂ©tallique. Le sel formĂ© par le potassium et lâacide liydro- fluo-silicique , est le seul que je citerai particuliĂšrement. Quand on verse dans un sel Ă base de potasse de lâacide hydro - fluo - silicique , il se forme aussitĂŽt un prĂ©cipitĂ© gĂ©latineux qui a la mĂȘme transparence que lâeau, et dans lequel on aperçoit des couleurs irisĂ©es. Ce composĂ© nâest presque pas soluble Ă froid, et quand il est dissous, il se dĂ©pose par le refroidissement. Quand on verse la potasse, dans lâacide, on doit prendre garde uâen mettre plus quâil nâen faut; car sans cela, elle dĂ©composerait le sel lui-mĂȘme. VoilĂ tout ce que je dirai sur ces sels. Nous allons passer Ă un autre genre de composĂ©s tout-Ă -fait analogue Ă celui dont nous venons de parler, niais dans lequel nous aurons lâavantage de trouver beaucoup dâespĂšces Ă Ă©tudier sous le rapport de leurs usages et de leurs applications dans les arts. Ce sont les chlorures. Nous savons que lorsque lâacide bydrochlo- rique se combine avec des bases vĂ©gĂ©tales, on DE CHIMIE. a des hydrochlorates, et que lorsquâil se combine avec des bases oxigĂ©rtĂ©es, on a des chlorures» Une autre considĂ©ration, Ă lâavantage de ces composĂ©s, se prĂ©sente nous connaissons le chlore, et nous ne connaissons pas le fluor; aussi forme- t-on directement avec le chlore les mĂȘmes composĂ©s que si lâon unissait lâacide hydrochlorique avec les bases oxigĂ©nĂ©es. Nous savons encore que si lâon mĂȘle de lâacide hydrochlorique avec une base oxigĂ©nĂ©e liquide, on ne voit pas ce qui se passe, mais que, par la voie sĂšche, nous apercevons la formation de lâeau, et par consĂ©quent la combinaison de lâoxi- gĂšne de la base avec lâhydrogĂšne de lâacide. Au reste que lâon considĂšre ces composĂ©s comme des chlorures ou comme des hydrochlorates , quand on les traite par les acides ou par divers agens chimiques , les phĂ©nomĂšnes seront toujours les mĂȘmes, parce que lâeau Ă©tant toujours prĂ©sente donne son oxigĂšne Ă la base et son hydrogĂšne Ă lâacide pour rĂ©gĂ©nĂ©rer les substances composantes. Les caractĂšres que nous allons assigner Ă ce COURS genre de compose's auront quelque ressemblance arec ceux des corps prĂ©cĂ©demment examinĂ©s. Le premier de ces caractĂšres est lâinaltĂ©rabilitĂ© des chlorures par les corps combustibles simples, et particuliĂšrement par le charbon ainsi en mettant du sel marin, chlorure de sodium , avec du charbon, quelle que soit la chaleur employĂ©e, ce sel ne sera pas altĂ©rĂ©. Tous les sels de ce genre sont dĂ©composĂ©s par lâacide sulfurique. Si câest un hydrochlorate, lâacide hydrochlorique se dĂ©gage, et lâacide sulfurique sâempare de la base. Si câest un chlorure, lâeau se dĂ©compose , son hydrogĂšne se porte sur le chlore et forme lâacide hydrochlorique, et son oxigĂšne se porte sur la base, qui se combine alors avec lâacide sulfurique ; car les oxacides ne se combinent quâavec les bases oxĂźgĂ©nĂ©es. Les autres acides dĂ©composent aussi les chlorures ou les hydrochlorates. Jâai dit, en parlant des ni trates, quâen les faisant bouillir avec lâacide hydrochlorique , on produisait des chlorures ; je dis maintenant que lâacide nitrique versĂ© un peu en excĂšs sur les V DE CHIMIE» chlorures ou hydrochlorates, les dĂ©compose et produit des nitrates cet effet est lâinverse de celui que nous avons vu prĂ©cĂ©demment; Nous avons eu plus dâune fois occasion de faire observer quâune base se partage entre deux acides dâaprĂšs cette observation, quand je verse sur un chlorure de lâacide nitrique, il se fait une dĂ©composition partielle ; je forme une certaine quantitĂ© de nitrate ; il y a par consĂ©quent une certaine quantitĂ© dâacide hydrochlorique de mise Ă nu mais les acides hydrochlorique et nitrique ne peuvent pas rester ensemble sans se dĂ©composer rĂ©ciproquement, et former ce que les anciens alchimistes appelaient Veau rĂ©gale, parce quâelle dissout lâor quâils regardaient comme le roi des mĂ©taux. Lâacide hydrochlorique mis Ă nu par lâacide nitrique, ou mĂȘlĂ© Ă cet acide, donne lieu Ă une double dĂ©composition lâhydrogĂšne' du premier sâunit Ă une partie de lâoxigĂšne du second, et il y a formation dâeau, de chlore et dâacide nitreux. Ce mĂ©lange dissout lâor lâacide nitrique dĂ©composĂ© fournit de lâoxigĂšne pour oxider le mĂ©tal CO DR S T G qui sc dissout ensuite dans lâacide hy drochlorique. Le chlore et lâacide nitreux se dĂ©gagent. , Si, au contraire, dans un nitrate je versais un excĂšs dâacide hydrochĂźorique, jâaurais un chlorure ; lâoxigĂšne de la base sâunirait Ă lâhydrogĂšne de lâacide hydrochĂźorique pour former de lâeĂ u. Quand on verse de lâacide sulfurique sur un mĂ©lange de chlorure et de peroxide de manganĂšse , lâon a un grand dĂ©gagement de gaz. Câest le chlore qui est devenu libre. Voici le caractĂšre dont on se sert le plus gĂ©nĂ©ralement dans les laboratoires pour reconnaĂźtre la prĂ©sence du chlore clans un sel on verse sur le sel une dissolution dâargent ; elle donne un prĂ©cipitĂ© blanc, caillebottĂ© qui est du chlorure dâargent. Le prĂ©cipitĂ© se rassemble en gros flocons ayant lâapparence de la matiĂšre casĂ©euse du lait ; câest de cette ressemblance quâil tire son nom. ExposĂ© au soleil, il change de couleur et devient violet. Le chlorure dâargent se reconnaĂźt toujours parce quâil est insoluble, mĂȘme dans lâeau acide. Et cependant ce prĂ©cipitĂ© qui ne se dissoudrait pas dans lâacide nitrique, se dissout dans lâammonia-, DK CIIIMJK. Ăź 7 i que. DâaprĂšs ce que nous venons dâexposer , on peut facilement reconnaĂźtre un chlorure ou un bydrochloratĂš. Presque tous les chlorures sont solubles ; il faut en excepter le chlorure dâargent, le protochlorure de mercure, celui de plomb et quelques sous-chlorures. Les minĂ©ralogistes ont un caractĂšre pour juger de la prĂ©sence du chlore dans un minĂ©ral ou un minerai. Ils prennent du sel double de phosphate dâammoniaque et de soude, ils y ajoutent de lâoxide de cuivre et le miuĂ©ral quâils veulent essayer sâil y a du chlore dans ce composĂ©, on voit autour du bouton une lumiĂšre bleue. Passons Ă lâexamen des espĂšces. Lâacide hydrochlorique forme avec lâammoniaque un hydrochlorate que lâon connaĂźt depuis long-temps dans le commerce sous le nom de sel ammoniac. Ce sel peut se former directement par la combinaison des deux Ă©lĂ©mens Ă lâĂ©tat gazeux. On parvient mĂȘme par cette combinaison Ă la dĂ©termination des quantitĂ©s de chacune des substances qui entrent dans ce sel. G,-L. Chim. 14 e leçon. 2 COURS 18 On trouve de cette maniĂšre que 100 parties de gaz ammoniac et i oo parties de gaz acide hydrochlorique se combinent parfaitement. Comme on connaĂźt la densitĂ© de ces corps, on peut avoir leur poids. Un atome de gaz hydrochlorique = 4>5513o Un atome de gaz ammoniac. .= 2,1447^ Ce qui donne pour poids atomistique du sel..â 6,69605. Ce sel est anhydre, prĂ©parĂ© de la maniĂšre que nous venons dâindiquer; cela est Ă©vident mais quand on le fait par la voie humide. en Ă©vaporant la dissolution, on obtient aussi un sel anhydre. On peut le dissoudre dans de lâeau et le faire cristalliser; il donne des cristaux en forme de barbes de plumes on lâobtient aussi en cubes ou en octaĂšdres. Ce sel, comme tous les sels dâammoniaque, a une saveur qui appartient Ă cette base ; elle est piquante. Quand il est sous forme solide, il a une apparence et une Ă©lasticitĂ© fort remarquables ; on ne peut le rĂ©duire que difficilement en poudre; il DE CHIMIE. IQ est fibreux, et ses fibres se ploient sans se rompre ; il a enfin de la ductilitĂ©. La densitĂ© du sel' ammoniac est de 1 , 4 5; lâeau en dissout le tiers de son poids, ou plus exactement, 100 parties dâeau en dissolvent 35 parties. Lâeau bouillante en prend un poids Ă©gal au sien ; elle en dĂ©pose une grande quantitĂ© par le refroidissement. Ce sel, formĂ© de deux corps volatils, est volatil lui-mĂȘme , mais moins que ses composans. Il est blanc dans lâĂ©tat puretĂ© ; quand il est jaune, câest quâil contient du fer. * Il faut une chaleur de 3oo Ă 36o° pour le rĂ©duire en vapeurs et dĂ©truire lâeffet de la pesanteur atmosphĂ©rique sur lui. ExposĂ© Ă lâair, il peut y lâester long-temps sans altĂ©ration. Il nâattire pas sensiblement lâhumiditĂ©; il nâest pas dĂ©liquescent. Le sel ammoniac est dĂ©composĂ© par toutes les bases, mĂȘme les plus faibles en apparence. Quand on verse dans une dissolution de sel ammoniac, de la potasse, de la soude, de la chaux, lâammoniaque se dĂ©gage en abondance et 2,0 codĂ©s on le sent facilement. Lorsque lâodorat ne peut pas avertir de la prĂ©sence de lâammoniaque quand il se dĂ©gage en trĂšs petite quantitĂ©, on prend un tube trempĂ© dans de lâacide nitrique ou hydrochlorique, et on le prĂ©sente Ă lâendroit oĂč le gaz doit se dĂ©gager,' il se forme aussitĂŽt une vapeur blanche autour du tube. Les oxides mĂ©talliques dĂ©composent aussi lâhy* drochlorate dâammoniaque ; mais il faut chauffer , et ici se prĂ©sente un phĂ©nomĂšne qui parait contradictoire et que nous expliquerons. Je prends le sel ammoniac, je le mĂȘle avec de lâoxide de fer sec. A froid, il ne sâopĂšre rien et je ne sentirai pas lâammoniaque; mais si je viens Ă chauffer un peu, lâammoniaque se dĂ©gage en abondance. DâoĂč cela vient-il? Câest quâĂ froid lâammoniaque nâest pas provoquĂ©e Ă changer dâĂ©tat, Ă reprendre la forme gazeuse ; ce nâest pas la plus grande affinitĂ© du fer pour lâacide qui opĂšre la dĂ©composition, câest la plus grande tendance quâa lâammoniaque, Ă©tant chauffĂ©e, Ă se volatiliser. Lâammoniaque versĂ©e dans les dissolutions mĂ©talliques prĂ©cipite les oxides Ă froid Ă chaud, DE CHIMIE. ai les oxides an contraire la dĂ©gagent, ou plutĂŽt câest elle qui se dĂ©gage et abandonne la liqueur. Pour obtenir lâammoniaque, on pulvĂ©rise le sel ammoniac, on le mĂȘle avec de la chaux; on met un atome dâammoniĂąque et un peu plus dâun atome de chaux lâammoniaque se dĂ©gage; on la reçoit dans un flacon plein dâeau. Câest ainsi quâon procĂšde dans les laboratoires, de mĂȘme que dans les ateliers. Le sel ammoniac est dĂ©composĂ© par les carbonates de chaux, de baryte, mais par le feu et par la voie sĂšche. Si je prends def lâhydroehlorate dâammoniaque, et que je le mĂȘle atome Ă atome avec de la craie, en chauffant il y aura dĂ©composition rĂ©ciproque; il restera du chlorure de calcium, et il se dĂ©gagera du carbonate dâammoniaque. Il ne faut pas croire que cette dĂ©composition soit due Ă une plus grande affinitĂ© de lâacide carbonique pour lâammoniaque ; câest la volatilitĂ© du cai'bonate dâammoniaque, plus grande que celle de lâammoniaque mĂȘme, qui lâoeeasione. Ainsi par lâaction de la chaleur nous produisons une double dĂ©composition. 22 COURS A prĂ©sent que nous avons formĂ© du chlorure de calcium et du carbonate dâammoniaque parla voie sĂšche, faisons des dissolutions de ces sels et mĂȘlons-les. Il se fait aussitĂŽt une double dĂ©composition, parce quâil peut se former un sel moins soluble que ceux que lâon avait; câest le 'carbonate de chaux, et nous obtiendrons ainsi les deux sels que nous avions dĂ©composĂ©s par la chaleur. Il faut faire attention Ă ces compositions ou dĂ©compositions, selon les circonstances ; elles offrent des faits importuns. Le sel ammoniac se prĂ©pare trĂšs en grand dans les arts. Il Ă©tait connu dĂšs la plus haute antiquitĂ© , et câest principalement lâEgypte qui lâa fourni Ă lâEurope pendant long-temps. Dans ce pays, on le prĂ©pare en recueillant la suie des cheminĂ©es. Le bois y est lâare, et lâon y brĂ»le la fiente des chameaux; cette fiente contient dĂ©s matiĂšres animales qui, par la combustion , donnent lâammoniaque. Elle donne probablement aussi des chlorures et dâautres substances. Cette suie, qui est composĂ©e dâun peu dâammoniaque, de charbon, de chlore et dâautres matiĂšres, Ă©tant DE CHIMIE. 20 chauffĂ©e, donne de lâammoniaque par volatilisation. Mais depuis quelque temps, on fait en France du sel ammoniac. On commence par obtenir du carbonate dâammoniaque, qui est le rĂ©sultat de la dĂ©composition des matiĂšres animales ; on le dĂ©compose ensuite par le sulfate de chaux plĂątre, et lâon a en Ă©change du sulfate dâammoniaque. Câest le procĂ©dĂ© que lâon emploie dans la plaine de Clichy. LĂ , on se sert du sulfate de chaux ; on mĂȘle ensuite le sulfate dâammoniaque avec le sel marin, et il se produit par la voie sĂšche du sel ammoniac, parce quâen chauffant on doit avoir la combinaison la plus volatile, qui est lâhydrochlorate dâammoniaque. On fait cristalliser; on purifie autant que possible par des cristallisations successives, et ensuite on sublime dans des vaisseaux de verre; on brise ensuite les vaisseaux pour avoir le sel. VoilĂ comment on le prĂ©pare en France et dans tous les pays Ă©trangers. Le sel ammoniac se trouve dans les houillĂšres; quand elles prennent feu, ce qui arrive quel- 24 COURS DE CHIMIE. se volatilise de lâammoniaque; elles nâen contiennent pas de trĂšs grandes quantitĂ©s. Ce sel a une autre origine, qui ne manquera pas de fixer votre attention. Il est produit par les volcans, et fort abondamment. La fumĂ©e des volcans en contient beaucoup. Si la lave vient Ă couler, il se dĂ©gage une vapeur blanche trĂšs Ă©paisse , qui est du sel ammoniac, et lâon ne peut pas le recueillir ; mais comme la lave en est imprĂ©gnĂ©e, par le refroidissement, elle donne les plus belles cristallisations de sel ammoniac dans le vide de ses boursouflures. Jâai Ă©tĂ© tĂ©moin de lâĂ©ruption du VĂ©suve en 1 8o5. La lave coulait comme de lâeau; elle sâĂ©paissit en refroidissant, et forma des croĂ»tes sous lesquelles on trouva le sel ammoniac. Il y a des Ă©ruptions oĂč le sel ammoniac est en quantitĂ© considĂ©rable. VoilĂ un phĂ©nomĂšne fort remarquable. Le VĂ©suve en donne des centaines de kilogrammes; aussi recueille-t-on ce sel pour le vendre. IMPRIMERIE DE IIUZARD-COURCJER, rue du Jardinet, n° 12. ĂŻ5 e LEĂON. - 3o MAI. COURS SOMMAIRE. Chlorure de potassium. â Son emploi dans les arts. â Chlorure de sodium. âSel gemme. â Moyen de dĂ©terminer les proportions dâun mĂ©lange de chlorure de potassium et de chlorure de sodium. âDiverses sources du sel dans la nature ; diffĂ©rons procĂ©dĂ©s pour lâobtenir. â DiffĂ©rence de puretĂ© des sels de divers marais salans. â DĂ©composition du sel marin par la silice et lâalumine, sous lâinfluence de lâeau. â Emploi de ce moyen pour vernir les poteries. âChlorure de barium. â Sa prĂ©paration par le sulfate de baryte et le chlorure de calcium.â Chlorure de strontiane. âMoyen de distinguer les chlorures de barium et de strontium. â Chlorure de calcium. âAction de la chaux sur le chlorure de calcium. â Chlorure de magnĂ©sium.âSa prĂ©paration par lâhydrochlorate dâammoniaque pour lâavoir anhydre et par la dĂ©composition delĂ magnĂ©sie par le chlore. Nous allons continuer dans cette sĂ©ance lâhistoire des chlorures. Le chlorure de potassium sâobtient en combinant le chlore avec le potassium ; cette union est accompagnĂ©e dâune vive lumiĂšre , ce qui an- Chirn . i5 e Lïçow- 1 2 COURS nonce une forte affinitĂ© entre ces corps. Si lâon prend de la potasse , et que lâon fasse arriver dessus du gaz hydrocldorique , la combinaison se fait avec rapiditĂ©. Le chlorure de potassium est anhydre et composĂ© dâun atome de chlore et dâun atome de potassium. ĂŻl cristallise ; sa forme est celle dâun cube ou dâun prisme carrĂ© allongĂ©. Souvent il se prĂ©sente en trĂ©mie; on appelle ainsi les cristallisations qui se font Ă la surface des liquides. Lorsquâune dissolution est concentrĂ©e, câest toujours Ă la surface quâelle est le plus saturĂ©e, parce que câest de lĂ que lâeau sâĂ©vapore. Les cristaux qui se forment Ă la partie supĂ©rieure dâun liquide ne tombent pas toujours au fond; ils peuvent rester suspendus sur les bords du vase; lâĂ©vaporation continuant, les petits cristaux sâaccroissent et finissent par couvrir une grande partie de la surface du liquide ; mais en mĂȘme temps ces cristaux deviennent plus pesans par lâaddition de nouvelles molĂ©cules ; ils sâaffaissent sur le liquide Ă mesure quâil sâĂ©vapore , et fi- DE CHIMIE. 3 nissent par sâarranger en 1 remie. Getle trĂ©mie peut devenir considĂ©rable. La saveur du chlorure de potassium est salĂ©e et accompagnĂ©e en mĂȘme temps dâun peu dâamertume ; elle nâest pas aussi agrĂ©able que celle du chlorure de sodium ou sel marin; cependant on sâen sert dans quelques localitĂ©s comme assaisonnement. Si le chlorure de sodium manquait, il pourrait ĂȘtre remplacĂ©, pour la prĂ©paration et la conservation des alimens, parle chlorure de potassium. Ce sel est assez soluble. 100 parties dâeau Ă zĂ©ro en dissolvent 29,2 parties ; Ă ig°, 5 , elles en dissolvent 34,5 ; Ă 52°,4, elles en dissolvent 45,6; Ă iog°, 6 , point de lâĂ©bullition de lâeau saturĂ©e, elles en dissolvent 5g, 3 parties. ExposĂ© Ă Faction de la chaleur, il dĂ©crĂ©pite et se divise en petits cristaux; phĂ©nomĂšne que nous avons dĂ©jĂ observĂ©. A une chaleur dâun rouge obscur, il entre en fusion et se volatilise. On trouve quâil est plus fusible que le chlorure de sodium. LEĂonr. 4 COURS A lâair, il est dĂ©liquescent quand lâhygromĂštre marque 86°. En se dissolvant dans lâeau, il produit beaucoup de froid. Cinquante parties de ce sel dans deux cents parties dâeau, font baisser le thermomĂštre de onze degrĂ©s quatre dixiĂšmes. On fait un grand usage de la soude et de la potasse dans les arts. Elles donnent les mĂȘmes rĂ©sultats pour le blanchissage, et la soude est moins chĂšre. Les blanchisseurs peu instruits prĂ©fĂšrent la potasse on a imaginĂ© de les tromper en leur vendant de la soude pour de la potasse, et dans tous les magasins on vous donnera aussi de la soude pour de la potasse, Ă moins que vous ne demandiez positivement de la potasse, qui, dans plusieurs circonstances, est prĂ©fĂ©rable Ă la soude. On est parvenu Ă donner Ă la soude absolument la mĂȘme apparence que la potasse, afin de tromper plus facilement. Le chlorure de potassium existe, mais en trĂšs petite quantitĂ© dans les eaux de la mer. Si lâon prend du sel marin, ou bien de lâeau de la mer, DE CHIMIE. 5 et quâon I Ă©vaporĂ©, cette eau aura la propriĂ©tĂ© de prĂ©cipiter, mĂȘlĂ©e avec la dissolution de platine. Le chlorure de potassium que lâon trouve dans le commerce est fourni par les salpĂ©triers. Ils ont Ă traiter des mĂ©langes de sels de chaux et de potasse; en poussant lâĂ©vaporation, ils obtiennent du chlorure de potassium. Il est bon de savoir que ce produit a de la valeur on peut le dĂ©composer pour obtenir de la potasse; en sorte que si lâon en avait une grande quantitĂ©, on en fabriquerait facilement du carbonate de potasse. On peut aussi employer ce produit pour la fabrication des aluns. Si lâon prend un atome de nitrate de chaux, et quâon le mĂȘle avec un atome de chlorure de potassium , il y aura Ă©change et formation de nitrate de potasse et de chlorure de calcium. Le chlorure de sodium, ou sel marin, est le sel le plus anciennement connu. On avait mĂȘme donnĂ© gĂ©nĂ©ralement le nom de sels aux substances qui avaient une saveur Ă peu prĂšs semblable Ă celle qui lui est particuliĂšre. Plus tard, 6 COURS on a vu que cette distinction nâĂ©tait pas suffisante , et que lâon ne devait pas exclure de la classe des sels les substances qui ne prĂ©sentaient point de saveur. Le chlorure de sodium purifiĂ© ne contient pas dâeau de cristallisation; il est formĂ© dâun atome de chlore et dâun atome de sodium ; sâil contient de lâeau, câest quâelle est mĂ©caniquement interposĂ©e entre ses molĂ©cules. Sa forme cristalline est la mĂȘme que celle du chlorure de potassium , un cube , un parallĂ©lĂ©pipĂšde rectangle, ou une trĂ©mie. Dans le Nord, on le fait surtout cristalliser en trĂ©mies Ă©normes pour lâavoir plus dessĂ©chĂ©. Il y a un art particulier de raffiner le sel qui est pratiquĂ© en plusieurs endroits, et qui consiste a transformer le sel gris en sel blanc. On donne au fabricant une mesure de sel, un hectolitre, par exemple , et il doit rendre un hectolitre de sel blanc ; mais on lui donne un sel compacte quâil fait cristalliser en trĂ©mie, et sâil rend le mĂȘme volume il ne rend pas le mĂȘme poids. 11 BS- CHIMIE. 7 fait la cristallisation dans de vastes chaudiĂšres de cinq Ă six mĂštres de diamĂštre, et il fait Ă©vaporer dans des caves, câest-Ă -dire doucement. La densitĂ© du chlorure de sodium est de 2,125. Il est plus soluble Ă chaud quâĂ froid , mais pas beaucoup plus. 100 parties dâeau Ă i3°,g en dissolvent 35,8 parties; Ă 5g°,g, elles en dissolvent 37,1 ; Ă iog%7, point de l'Ă©bullition de lâeau saturĂ©e, elles en dissolvent 4°>4 parties. En se dissolvant dans lâeau, il ne produit que trĂšs peu de froid, et cette propriĂ©tĂ© va nous servir Ă analyser approximativement un mĂ©lange de chlorures de potassium et de sodium. Une poignĂ©e de sel jetĂ©e dans le feu fait entendre un bruit considĂ©rable. On emploie quelquefois cette dĂ©crĂ©pitation pour exciter la combustion; mais voici comment il faut lâentendre. Le sel en sâĂ©parpillant dans tous les sens enlĂšve la cendre qui Ă©tait Ă la surface des charbons, et dĂ©termine un renouvellement dâair qui nâavait pas lieu auparavant. Cependant tous les sels que lâon trouve dans le COURS commerce ne dĂ©crĂ©pitent pas. On a remarquĂ© que le sel gemme, ou le sel minĂ©ralisĂ© dans la terre, ne dĂ©crĂ©pitait pas, et que les autres sels Ă©tant fondus aprĂšs avoir dĂ©crĂ©pitĂ© ne dĂ©crĂ©pitaient plus. Par analogie, on a admis que les sels gemmes avaient Ă©tĂ© exposĂ©s Ă lâaction du feu ou Ă lâaction des volcans. Cette idĂ©e, qui eĂ»t paru extraordinaire il y a quelques annĂ©es , ne lâest plus maintenant que les gĂ©ologues admettent que beaucoup de substances proviennent de dĂ©jections volcaniques. Le sel marin se fond, mais il demande une tempĂ©rature rouge , et ensuite il se volatilise. Cette propriĂ©tĂ© est importante, parce que dans les arts on sâen sert pour faire avec le sel marin un vernis Ă la poterie. On jette le sel dans le four, il se rĂ©duit en poudre, fuse, se volatilise, et va sâattacher Ă la surface des vases de terre. Pour se fondre et se volatiliser, le sel marin demande une tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e que le chlorure de potassium. Quand il est fondu, il DE CHIMIE. Q commence Ă se volatiliser, quoiquâil soit encore loin de 1 Ă©bullition. ExposĂ© Ă Faction de lâair humide, il commence Ă ĂȘtre dĂ©liquescent Ă 86° de lâhygromĂštre de Saussure ; au-dessous il reste trĂšs sec, au-dessus il tombe en deliquium. En se dissolvant dans lâeau, il se conduit comme le chlorure de potassium, mais il ne produit pas un abaissement de tempĂ©rature aussi considĂ©rable. Cent parties de sel et deux cents parties dâeau donnent un abaissement de moins de deux degrĂ©s. En supposant que le chlorure de potassium et celui de sodium Ă©tant mĂ©langĂ©s produisent chacun dans lâeau un abaissement de tempĂ©rature proportionnel Ă la quantitĂ© dans laquelle ils entrent dans le mĂ©lange, on peut, au moyen de cet abaissement de tempĂ©rature du mĂ©lange, connaĂźtre la quantitĂ© de chacun des sels qui le forment. Ce petit problĂšme revient Ă cet Ă©noncĂ© Connaissant lâabaissement de tempĂ©rature produit par une quantitĂ© dĂ©terminĂ©e dâun mĂ©lange IO COTJ RS de chlorure de potassium et de chlorure de sodium, et connaissant lâabaissement de tempĂ©rature que des quantitĂ©s dĂ©terminĂ©es de chacun de ces sels produisent sĂ©parĂ©ment, trouver ce quâil entre de chlorure de potassium dans ce mĂ©lange. La solution de ce petit problĂšme donne la formule ou rĂšgle suivante qui est trĂšs simple. La quantitĂ© de chlorure de potassium est Ă©gale Ă 100 X d â ino 9 , 5 d est la diffĂ©rence de la tempĂ©rature de lâeau avant quâon y jette le mĂ©lange Ă la tempĂ©rature de cette eau aprĂšs quâon y a jetĂ© le mĂ©lange ; câest-Ă -dire que d est lâabaissement de la tempĂ©rature que produit le mĂ©lange., Voici un vase dans lequel on a mis deux cents grammes dâeau; je prends avec un thermomĂštre la tempĂ©rature de cette eau ; elle est de i8°,3 ; je verse rapidement le mĂ©lange des deux sels dans lâeau; jâagite; il y a un certain abaissement; je suis de lâĆil le mouvement du mercure il est maintenant Ă r i°,8. Actuellement le mercure DE CHIMIE. I I remonte; câest lâeffet de la chaleur des corps en- vironnans, et il remontera Ă i8°,3 dâoĂč il est » descendu. La diffĂ©rence des deux tempĂ©ratures est de 6°, 5; câest lâabaissement. Je multiplie cette diffĂ©rence par ioo, je retranche igo du produit, et je divise le reste par g, i5; le quotient 48 , 4 ° exprime en quel rapport le chlorure de potassium Ă©tait dans le mĂ©lange que lâon suppose composĂ© de cent parties. Avec de lâhabitude , on peut facilement, par cette mĂ©thode , connaĂźtre Ă un centiĂšme prĂšs la quantitĂ© de chacun des sels du mĂ©lange. Avec la formule que nous avons donnĂ©e, ou pourrait donner une table des combinaisons et des abaissemens de tempĂ©rature correspondans ; mais lâexpĂ©rience que nous avons faite en dispense. Lâanalyse chimique ordinaire ne donnerait pas une beaucoup plus grande prĂ©cision que cette rĂšgle pour la dĂ©termination de la quantitĂ© de chacun des sels. Le chlorure de sodium est un des sels les plus abondans dans la nature. Il existe h lâĂ©tat solide 12 COURS dans lâintĂ©rieur de la terre sous le nom de sel gemme et Ă lâĂ©tat liquide dans les eaux de la mer elle en contient deux centiĂšmes et demi de son poids. La totalitĂ© des matiĂšres salines qui sont dans les eaux de la mer Ă©galent les o,o36 de son poids. On trouve aussi le sel en dissolution dans les eaux de source de certaines contrĂ©es; il nâj a rien dâĂ©tonnant dans ce fait. Nous sommes trĂšs riches en sels gemmes en France ; on en a dĂ©couvert des masses immenses Ă Vie, prĂšs ChĂąteau-Salins. Les eaux de source peuvent passer sur ce sel et sâen imprĂ©gner. Le sel marin est quelquefois trĂšs pur ; gĂ©nĂ©ralement il est mĂȘlĂ© avec des substances Ă©trangĂšres. On peut lâemployer dans son Ă©tat naturel pour lâagriculture et les arts, et mĂȘme pour les usages de la cuisine ; mais on le purifie aisĂ©ment en le dissolvant et en le faisant cristalliser. DâaprĂšs les divers gissemens du sel dans la nature , on lâobtient diffĂ©remment. Si câest une source saturĂ©e de sel, on lâĂ©vapore DE CHIMIE. i3 immĂ©diatement dans des chaudiĂšres de cuivre, de plomb, de fer. On doit donner la prĂ©fĂ©rence Ă celles de fer, qui ne prĂ©sentent aucune espĂšce * dâinconvĂ©niens. Si les eaux ne sont pas saturĂ©es, alors on emploie la chaleur naturelle on Ă©vapore les eaux par le moyen de lâair. Dans quelques contrĂ©es, les bĂątimens oĂč lâon fait cette opĂ©ration ont plus dâun quart de lieue de long on les appelle bĂątimens de graduation. Lâeau salĂ©e sâĂ©coule dans des canaux, et on la fait tomber sur des fagots dâĂ©pines qui la divisent lâĂ©vaporation est assez rapide. La chute est de cinq Ă six mĂštres, et est renouvelĂ©e pour la mĂȘme eau cinq Ă six fois. Cette opĂ©ration sâappelle graduer Veau. On Ă©vapore ensuite. Quand le temps est Ă la pluie, on abandonne la graduation; car au lieu de perdre de lâeau, le sel en prendrait. Si vous avez de lâeau saturĂ©e de sel marin, lâhygromĂštre Ă©tant Ă 8o s , cette eau perdra; Ă 86° elle augmentera. Le sel, provenant des masses salines renfer- COURS 14 triĂ©es dans la terre, est dissous dans lâeau , et Fou fait Ă©vaporer. En France, dans le midi et dans lâouest, on retire le sel des eaux de la mer. En profitant des flux et des reflux, on fait arriver lâeau de la mer sur des plages ou sols argileux ; la chaleur du soleil Ă©vapore lâeau et donne le sel marin. Cette opĂ©ration se fait trĂšs facilement dans le midi ; dans lâouest, elle ne peut se faire quâĂ certaines Ă©poques de lâannĂ©e. En Angleterre, en SuĂšde, on ne peut faire lâĂ©vaporation spontanĂ©e ; ces pays ne sont pas assez chauds. La couleur grise du sel est due Ă la terre argileuse ; on sĂ©pare facilement cette terre en filtrant la dissolution du sel et lâĂ©vaporant. Le sel est produit Ă si bon marchĂ© dans les marais salans, que ioo kilogr. se vendent mĂȘme aujourdâhui de 25 Ă 3o centimes, câest-Ă -dire 5 Ă 6 sous. Le sel versĂ© dans le commerce nâest pas pur, car jâai dĂ©jĂ dit quâil y avait plusieurs sels dans UE CHIMIE. les eaux de la mer. Je citerai ici des analyses faites rĂ©cemment par M. Berthier; et je prendrai pour exemple le sel de Portugal, qui passe pour ĂȘtre le plus pur. Cependant ce sel est trĂšs variable, selon le temps oĂč la rĂ©colte en a Ă©tĂ© faite. On fait en Portugal jusqu a trois rĂ©coltes par an. Le sel de Saint-Ubes, ou le sel de premiĂšre qualitĂ© du Portugal, contient Sulfate de magnĂ©sie. 0,016g Sulfate de chaux. o,oo56 Chlorure de magnĂ©sium. 0,0000 Argile. 0,0000 Eau.. 0,0245 Sel marin pur. o,g5ig. Le sel du Croisic, sur les cĂŽtes de lâouest, contient Sulfate de magnĂ©sie. 0,0158 Sulfate de chaux... 0,00165 Chlorure de magnĂ©sium. o,oo5oo Argile. 0,00800 l6 COUBS Eau... o,oy5oo Sel marin. 0,87000, Je pourrais citer dâautres exemples, et vous verriez que les proportions varient suivant les qualite's. Il est un sel de Saint-Ubes de quatriĂšme qualitĂ© qui contient jusquâĂ 0,07 de sulfate de magnĂ©sie, et un autre qui en contient jusquâĂ 0,08. Dans nos sels, le sulfate de magnĂ©sie nâentre que dans la proportion de o,o3. Ils sont beaucoup moins impurs sous ce rapport que le sel de Saint-Ubes. Le sel marin sort aussi des volcans comme le sel ammoniac. On voit souvent parmi les laves des cristallisations cubiques de ce sel; ce qui semblerait favoriser lâopinion de ceux qui croient que les eaux de la mer communiquent avec les volcans. Le sel marin dessĂ©chĂ©, comme tous les chlorures , ne peut ĂȘtre dĂ©composĂ© par les acides qui ne contiennent pas dâeau ou dâhydrogĂšne ; ainsi DE CHIMIE. iy il ne se dĂ©composĂ© pas par 1 acide borique. Pour que la dĂ©composition ait lieu, il faut que le chlore se dĂ©gage Ă lâĂ©tat dâacide hydrochlo- rique. Lâeau seule peut dĂ©gager le chlore. On fait un mĂ©lange grossier de sable et de sel marin ; on le met dans un tube de porcelaine, que lâon expose Ă une chaleur rouge. Quand la tempĂ©rature est Ă ce terme, on fait arriver un grand courant de vapeur dâeau; et par lâautre extrĂ©mitĂ©, il sort un courant dâacide hydroehlorique, et lâon trouve dans ce tube la silice combinĂ©e Ă la soude sous la forme vitreuse. Câest une opĂ©ration qui pourrait ĂȘtre utile dans les arts, si lâon nâavait pas de moyen simple dâobtenir la soude. On dĂ©compose aussi le sel marin dâune autre maniĂšre on projette dans le sel marin en fusion de lâargile, ou un mĂ©lange dâargile et de silice. Si lâargile est humide, lâeau se dĂ©composera lâoxigĂšne se dĂ©gagera et lâhydrogĂšne se portera sur le chlore. Cette expĂ©rience explique lâemploi du chlorure Chim, i5 e leçon. 2 cou a s 18 de sodium dans les fabriques de poteries. Lorsque les poteries sont cuites, si on les retirait, elles auraient une apparence terreuse ; on leur donne un vernis dâune maniĂšre bien simple on jette du sel dans le four ; il se rĂ©duit en poudre par la dĂ©crĂ©pitation ; cette poudre se fixe aux parois des poteries. Dans le four, il y a de lâeau en vapeur, et le sel marin peut ĂȘtre dĂ©composĂ© et produire par sa base une matiĂšre vitreuse. On peut Ă©galement concevoir que le sel marin se combine tout entier avec la matiĂšre terreuse, et donne un verre. On fait des verres dans lesquels il entre. Le chlorure de barium est composĂ© dâun atome de chlore, dâun atome de barium, et de deux atomes dâeau. Ses cristaux sont des lames rhom- boĂŻdales extrĂȘmement minces, et plus souvent des lames hexagonales irrĂ©guliĂšres. Sa saveur est piquante et dĂ©sagrĂ©able, câest un poison assez violent âą Ă la dose de trois quarts de gramme, il peut faire mourir un chien trois quarts de gramme sont Ă©quivalens de n ou 14 grains . DE CHIMIE. *9 ExposĂ© Ă lâaction de la chaleur, il perd facilement ses deux proportions dâeau. Cependant il conserve cette eau Ă lâair dans toutes les circonstances et Ă tous les degrĂ©s de sĂ©cheresse ; et quand on lui a fait perdre son eau par lâaction du feu , il agit comme le plĂątre et la reprend Ă lâair. En gĂ©nĂ©ral, tout sel hydratĂ© qui peut conserver son eau dans les circonstances ordinaires de lâatmosphĂšre, si on la lui enlĂšye parla chaleur, Ă©tant exposĂ© Ă lâair, finit par reprendre toute celle quâil a perdue. La solubilitĂ© du chlorure de barium est assez grande 100 parties dâeau Ă i5°,6 en dissolvent 45,5 parties ; Ă 49? 3, elles en dissolvent 55,6 ; Ă io5°,5 elles en dissolvent 77,9. Ce sel entre en fusion Ă une chaleur rouge blanc, et reste dans cet Ă©tat sans donner de vapeurs. Câest un chlorure fixe qui peut supporter la plus haute tempĂ©rature. Ce sel se dissout un peu dans lâalcool ; mais en trĂšs petite proportion , Ă moins quâil ne soit trĂšs faible. Le chlorure de barium est dĂ©composĂ© par un i 5 e leçoiv. 2 . 20 COURS grand nombre de substances sa base e'tant moins soluble que la plupart des autres bases, elle doit ĂȘtre chassĂ©e par ces substances. Ce sel peut ĂȘtre dĂ©composĂ© par les carbonates alcalins. Enfin, il est prĂ©cipitĂ© par lâacide sulfurique. On peut prĂ©parer ce sel de diffĂ©rentes maniĂšres. On prend du sulfate de baryte que lâon dĂ©compose par le charbon, pour former du sulfure de barium. On le traite par lâeau et lâacide hydro- chlorique qui sâempare du barium, et rien nâest plus facile que dâobtenir ce chlorure. On obtient aussi ce composĂ© en fondant ensemble un atome de chlorure de calcium et un atome de sulfate de baryte. A froid ou par la voie humide, ce mĂ©lange nâĂ©prouverait aucune dĂ©composition. Il nâen est pas de mĂȘme par la voie sĂšche. Le sulfate de baryte entre facilement en fusion, et il se forme du chlorure de barium et du sulfate de chaux ; en lavant et Ă©vaporant, on obtient le chlorure de barium. Il est trĂšs probable que ce qui opĂšre la dĂ©composition est la diffĂ©rence de pesanteur DE CHIMIE. 21 spĂ©cifique et de fusibilitĂ© des sels. La diffĂ©rence de fusibilitĂ© Ă©quivaut Ă une diffĂ©rence de solubilitĂ©. On a fait lâexpĂ©rience. Voici la matiĂšre fondue, et nous pourrons vous montrer lâendroit oĂč ces deux sels se rĂ©unissent. Pour faire le partage, on rĂ©duit les matiĂšres en poussiĂšre dans un mortier et onia jette aussitĂŽt dans lâeau bouillante ; on remue Ă peine, et lâon filtre. Lâeau entraĂźne le chlorure de barium. Le sulfate de chaux est peu soluble, il jâeste sur le filtre; mais si lâon Ă©tait lent dans lâopĂ©ration, on retrouverait le chlorure de potassium et le sulfate de baryte recomposĂ©s. Par ce procĂ©dĂ©, on peut prĂ©parer en grand le chlorure de barium. On peut aussi former le chlorure de barium par lâunion de lâacide hydrochlorique et de la baryte. Cette formation est rapide et le composĂ© devient incandescent. Il se dĂ©gage de lâeau dans cette opĂ©ration. Voici un ballon rempli de gaz hydrochlorique ; 22 COĂIiS on jette dedans de la baryte lâhydrogĂšne de lâacide se combine avec lâoxigĂšne de la base et forme de lâeau qui se dĂ©pose sur les parois du vase. Vous voyez que la combinaison est rapide. Le chlorure de strontium est formĂ© dâun atome de chlore, dâun atome de strontium et de six atomes dâeau. 11 cristallise en prismes triangulaires rĂ©guliers, trĂšs allongĂ©s et terminĂ©sen pente. Souvent aussi ces prismes triangulaires se rĂ©unissent pour former des prismes hexaĂšdres rĂ©guliers. Cette derniĂšre forme est celle qui est la plus ordinaire. Ce sel nâest pas vĂ©nĂ©neux. En raison de la quantitĂ© dâeau quâil renferme, il Ă©prouve sur les charbons la fusion aqueuse ; ensuite il se dessĂšche et Ă©prouvĂ© enfin la fusion ignĂ©e. Il nâest volatil quâĂ une tempĂ©rature des plus Ă©levĂ©es, comme celle que lâon obtiendrait par la combustion de lâhydrogĂšne par iâoxigĂšne. Ce sel est beaucoup plus soluble que le prĂ©cĂ©dent. roo parties dâeau Ă i 8°,2 en dissolvent 140 parties; Ă xoo°, elles en dissolvent toutes DE CHIMIE. 23 sortes de proportions. Il est soluble aussi dans lâalcool et mĂȘme dans lâalcool, rectifiĂ©, qui peut en prendre 0,04. On sait quâil y a peu de sels dans ce cas. Lâalcool tenant du chlorure de strontium en dissolution, a la propriĂ©tĂ© de brĂ»ler avec une belle flamme pourpre. Cette propriĂ©tĂ© le fait employer par les artificiers et sur les théùtres. Il nâest pas facile de trouver beaucoup de caractĂšres pour distinguer le chlorure de strontium du chlorure de barium la cristallisation du chlorure de strontium et sa combustion dans lâalcool donnent cependant des moyens de le reconnaĂźtre. En gĂ©nĂ©ral quand on veut reconnaĂźtre un sel par sa cristallisation, on met une goutte de sa dissolution sur une lame de verre, et bientĂŽt on voit des formes suffisamment distinctes pour prononcer sans aucun doute. Le chlorure de strontium est dĂ©liquescent, et mĂȘme tombera en deliquium avant le chlorure de sodium. 24 COURS On pourrait avec des sels diffĂ©remment dĂ©li- quescens former un hygromĂštre ; mais cet hygromĂštre changerait selon la tempĂ©rature, parce que les sels nâont pas la mĂȘme affinitĂ© pour lâeau Ă tous les degrĂ©s de tempĂ©rature. Le chlorure de strontium est dĂ©composĂ© dans les mĂȘmes circonstances que les sels prĂ©cĂ©dens. On le prĂ©pare de la mĂȘme maniĂšre que le chlorure de barium. Le chlorure de calcium est formĂ© dâun atome de chlore, dâun atome de calcium et de six atomes dâeau. Il cristallise en prismes Ă six pans, terminĂ©s par des pyramides Ă six faces. Les cristaux sont ordinairement striĂ©s. Sa saveur est trĂšs amĂšre et en mĂȘme temps piquante. ExposĂ© au feu, il passe vite de la fusion aqueuse Ă la fusion ignĂ©e. Quand il est sec, il attire lâeau en vapeurs. Une fois quâil a Ă©tĂ© fondu il persiste Ă une tempĂ©rature des plus Ă©levĂ©e, sans entrer en vapeur ; on a seulement observĂ© quâil peiâdait une petite quantitĂ© de chlore. AprĂšs avoir Ă©tĂ© DE CHIMIE. 25 fondu, on Ta dĂ©signĂ© sous le nom de phosphore de ĂŻfomberg , parce quâĂ©tant exposĂ© Ă la lumiĂšre, il paraĂźt un peu lumineux dans lâobscuritĂ©. La solubilitĂ© du chlorure de calcium est des plus grandes i oo parties dâeau Ă 1 5° en dissolvent 4o3 parties. Il est Ă©minemment soluble dans lâalcool. En gĂ©nĂ©ral, les sels dĂ©liquescens sont solubles dans lâalcool or, ce sel est excessivement dĂ©liquescent ; on ne le connaĂźt Ă lâĂ©tat solide que quand on lâa dessĂ©chĂ©. ExposĂ© Ă lâair, il attire toujours lâhumiditĂ©; nous ne voyons jamais lâair assez sec pour quâil ne prenne pas dâeau; il ne laisse pas un centiĂšme dâeau dans lâair, aussi est-il presque toujours liquide. Ce sel est dĂ©composĂ© par divers rĂ©actifs, et comme cela nous donnera lieu de revenir sur quelques principes, je vais indiquer sa dĂ©composition par diverses bases, Si je verse dans le chlorure de calcium de la potasse , il y aura prĂ©cipitĂ© le chlore va se par- 20 COURS tager entre la chaux et la potasse, et la chaux Ă©liminĂ©e ne trouvera pas assez dâeau pour ĂȘtre tenue en dissolution sans se prĂ©cipiter. Le chlorure de calcium donne aussi un prĂ©cipitĂ© par la baryte ; la chaux se prĂ©cipite. Je fais dĂ©pendre ce phĂ©nomĂšne de la prĂ©cipitation, de la diffĂ©rence de solubilitĂ©, et non de la diffĂ©rence dâaffinitĂ©. La strontiane prĂ©cipite Ă©galement la chaux du chlorure de calcium. Ce sel donneâdes prĂ©cipitĂ©s par la potasse, la soude, la baryte et la strontiane , parce que ces bases sont plus solubles que la chaux. En gĂ©nĂ©ral, vous aurez un prĂ©cipitĂ© toutes les fois que vous aurez des diffĂ©rences de solubilitĂ© entre les bases. Le chlorure de calcium Ă lâĂ©tat sec est employĂ© pour dessĂ©cher les gaz. On le met dans un tube oĂč lâon fait passer les gaz. Il faut que le courant de gaz passe lentement si lâon doit le faire passer vite il faut allonger le tube. Trois Ă quatre centimĂštres de chlorure de calcium suffisent pour dessĂ©cher les gaz. DE CHIMIE. 2J En prenant une dissolution de chlorure de calcium concentrĂ© et en le faisant ensuite bouillir avec de la chaux, et laissant refroidir, on obtient des cristaux en aiguilles minces, satinĂ©es, que lâon avait prises pour de la chaux ; mais cela nâest pas exact. Ces cristaux ont Ă©tĂ© analysĂ©s depuis. Dans lâeau ou lâalcool, ils se dĂ©composent immĂ©diatement lâeau ou lâalcool sâempare du chlorure et lâon trouve un atome de chlorure de calcium , trois atomes de chaux, un atome de chlore, quinze atomes dâeau. Le chlorure de calcium se trouve dans les eaux de la mer en trĂšs petite quantitĂ©. On le trouve aussi dans lâintĂ©rieur des terres. Il nây a pas de sol qui, Ă©tant lessivĂ©, ne donne du chlorure de calcium. Les eaux des puits de Paris en contiennent notablement; elles contiennent aussi du chlorure de potassium que lâon reconnaĂźt par le nitrate dâargent qui donne un prĂ©cipitĂ© blanc. Quant au sulfate de chaux, on reconnaĂźt sa prĂ©sence par lâoxalate dâammoniaque, qui produit un prĂ©cipitĂ© abondant dâoxalate de chaux. Le sulfatĂ© de 28 COURS chaux et le chlorure de calcium sont les deux sels dominans dans les eaux des puits de Paris. VoilĂ pourquoi dans les platras lâon trouve de lâhy- drochlorate de chaux. Le chlorure de magnĂ©sium peut ĂȘtre obtenu en combinant 1 acide hydrochlorique avec la magnĂ©sie; mais de cette maniĂšre on nâobtient jamais le chlorure sec ; il se dĂ©composerait en voulant le faire sĂ©cher. On peut aussi distiller du sel ammoniac avec du carbonate de magnĂ©sie ce moyen nâest pas encore trĂšs bon pour obtenir le chlorure de magnĂ©sium. Il vaut mieux faire passer du chlore Ă traveiâs un tube de porcelaine contenant du carbonate de magnĂ©sie chauffĂ© au rouge. La magnĂ©sie perd son oxigĂšne pour sâunir au chlore ; mais cette substance est de toutes les bases la derniĂšre qui se laisse dĂ©composer par le chlore. En faisant Ă©vaporer la dissolution du chlorure de magnĂ©sium, lâon a une masse cristalline composĂ©e de cristaux assez fins. Celte cristallisation DE CHIMIE. \ 29 se fait difficilement. Ce sel contient cinq proportions dâeau. Sa composition est dâun atome de chlore, un atome de magnĂ©sium et cinq atomes dâeau. La saveur de ce sel est extrĂȘmement amĂšre. Sur les charbons, il fuse et se dĂ©compose. En le dessĂ©chant Ă une tempĂ©rature peu Ă©levĂ©e mĂȘme, il se dĂ©compose, et donne de lâacide hydrochlo- rique , et il reste de la magnĂ©sie. Lâacide hydro- chlorique se dĂ©gage tout entier Ă une tempĂ©rature suffisante. La formation de cet acide et celle de la magnĂ©sie sont dues Ă la dĂ©composition de lâeau. Le sel fait avec le chlore et la magnĂ©sie, et que lâon nâa pas fait cristalliser, ne donne pas, dâacide hydrochlorique par sa dĂ©composition câest quâil ne contient pas dâeau. En faisant arriver des vapeurs aqueuses sur le chlorure de magnĂ©sium, lâeau se dĂ©compose ainsi quâune partie du sel il reste de la magnĂ©sie libre et la partie du sel qui nâa pas Ă©tĂ© dĂ©composĂ©e. En faisant arriver de nouvelles vapeurs sur le chlorure, il se dĂ©composera aussi. Du chlore se 5o COURS dĂ©gagĂ© dans toutes ces dĂ©compositions. Sâil sâen va un demi-atome de chlore, un demi-atome dâoxigĂšne prend sa place. Le chlore et lâoxigĂšne sont constamment complĂ©mens lâun de lâautre. Il est bon de remarquer, dans cette dĂ©composition , que la magnĂ©sie, par sa prĂ©dominance dans le rĂ©sidu, peut sâopposer Ă une dĂ©composition ultĂ©rieure pour obtenir une dĂ©composition complĂšte, il faudrait calciner le rĂ©sidu, laver et filtrer. AprĂšs un petit nombre dâopĂ©rations semblables on peut dĂ©composer tout le chlorure de magnĂ©sium. Ce nâest pas lĂ un moyen dâanalyse bien praticable. Le chlorure de magnĂ©sium est Ă©minemment soluble ; sa solubilitĂ© est aussi grande que celle du chlorure de calcium ; il se dissout trĂšs bien dans lâalcool. Il est trĂšs dĂ©liquescent, mais moins que le chlorure de calcium. On peut dĂ©composer le chlorure de magnĂ©sium par toutes les bases que nous avons successivement examinĂ©es. La potasse, la soude, la baryte, la strontiane et la chaux prĂ©cipitent la DE CHIMIE. Si magnĂ©sie, parce que cette derniĂšre est tout-Ă -fait insoluble. Il nous reste Ă parler du chlorure dâaluminium, que lâon est parvenu Ă dĂ©composer, et qui a donnĂ© un mĂ©tal que lâon appelle aluminium. IMPRIMERIE DF. HT! ZĂRD COtJR CĂER 5 rue du Jardinet, n° 12, aiHkt&k l6' LEĂON. - 4 JUIN i Ă28. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. Chlorure dâaluminium. â Sa prĂ©paration par lâaction du chlore, sur lâalumine et le charbon. âManiĂšre dâobtenir lâaluminium avec ce chlorure. â PropriĂ©tĂ©s de lâaluminium. âAction remarquable de lâoxigĂšne sur lui.âFormation du corindon dans les volcans. â Proto et perchlorure de manganĂšse. â Chlorure correspondant Ă lâacide manganĂ©sique. âChlorure de zinc. â Protochlorure de fer. â Combinaison avec lâhy- drochlorate dâammoniaque. â Perchlorure. â Formation du fer spĂ©culaire dans les volcans, par la dĂ©composition du chlorure de fer. â Observations deM. Gay-Lussac Ă ce sujet suides laves du VĂ©suve. â Protochlorure dâĂ©tain. âSon action Sur les sels et les acides qui peuvent lui cĂ©der de lâoxigĂšne. â Son action sur lâeau. â Nature du prĂ©cipitĂ© formĂ© par la potasse. â Perchlorure. â Action de lâeau. â DiffĂ©rence de propriĂ©tĂ©s entre le chlorure fou rni directement, et par le perchlorure de mercure. â Combinaisons du chlorure dâĂ©tain avec dâautres chlorures. â Chlorure dâarsenic. Nous avons annoncĂ© dans la derniĂšre sĂ©ance que nous nous occuperions avec dĂ©tail du chlorure dâaluminium, parce que câest de ce composĂ© que WhĂŽler a sĂ©parĂ© lâaluminium. Quand on met de lâacide hydrochlorique avec Chim. i6 LEcorr. I 2 COUliS de lâalumine, il se forme une dissolution que lâon peut appeler du nom dâhydrochlorate ; comme elle est obtenue avec de lâeau, on nâest pas certain dâavoir du chlorure dâaluminium. Si lâon veut avoir ce chlorure sec, il faut le former de maniĂšre que lâeau ne puisse intervenir. Or, il y a pour cela plusieurs procĂšdes. On peut lâobtenir en combinant directement le chlore avec lâaluminium. Lorsque lâon nâa pas dâaluminium, il nây a pas dâautre moyen que dâavoir recours aux chlorures et dâenlever lâoxigĂšne de lâalumine par des affinitĂ©s doubles. LâaffinitĂ© de lâoxigĂšne pour lâaluminium est trĂšs grande. Si lâon expose Ă une chaleur rouge un mĂ©lange dâalumine et de charbon , puis que lâon fasse arriver dessus du chlore, il y aura formation de chlorure, lâalumine perdra son oxigĂšne. Ce procĂ©dĂ© est assez gĂ©nĂ©ralement suivi ; il a Ă©tĂ© employĂ© avec succĂšs par M. OErstĂŠdt. Pour opĂ©rer de la maniĂšre la plus certaine, il faut prendre de lâalumine que lâon prĂ©cipite de lâalun ; on y ajoute une matiĂšre charbonneuse trĂšs DE CHIMIE. divisĂ©e, du sucre, par exemple , que lâon mĂȘle avec de lâhuile. Cette matiĂšre est calcinĂ©e ; elle est mise ensuite dans un tube de porcelaine ; on fait chauffer au rouge, et câest alors que lâon fait passer le chlore. Le carbone sâempare de lâoxigĂšne de lâalumine ; il se forme du gaz oxide de carbone. On peut dĂ©tacher facilement le chlorure qui est dans le tube. Câest un corps jaunĂątre. A une tempĂ©rature ordinaire, il se fond; Ă ioo°, il se volatilise. Ce composĂ© Ă©tant exposĂ© Ă lâair, en attire promptement lâhumiditĂ©; il tombe en deliquium; alors il ne diffĂšre pas dâune dissolution concentrĂ©e dâacide hydrochlorique et dâalumine, dans lâeau; il se dissout trĂšs bien. On peut considĂ©rer cette dissolution comme un hydrochlorate dâalumine, ou comme un chlorure dâaluminium; elle a une rĂ©action acide bien marquĂ©e, ce qui pourrait la faire considĂ©rer comme hydrochlorate ; mais ce caractĂšre nâest pas concluant, parce que si lâeau avait Ă©tĂ© dĂ©composĂ©e pour former lâacide hydro- chlorique, il y aurait formation dâalumine. En chauffant la dissolution, lâeau se dĂ©compose a ĂŻ6 e LEĂON. I.. 4 coubs rĂ©ellement, lâacide hydrochlorique se dĂ©gage et lâalumine reste. Câest dâaprĂšs cette dĂ©composition que M. WhĂŽ- ler a supposĂ© que le chlorure dâaluminium dans lâeau nâĂ©tait ni un hydrochlorate, ni un chlorure dâaluminium, maisune substance dâune formation analogue Ă celle de lâacide fluosilicique, lequel dans lâeau devient lâacide hy dro-chloro-alumi - nique. Nous ne pouvons partager cette maniĂšre de voir. Il faut bien faire attention que lâinsolubilitĂ©, en gĂ©nĂ©ral, est une force beaucoup plus puissante quâon ne le croit ordinairement. Lâalumine ne se prĂ©cipitant pas, on peut penser que lâaluminium ne sâoxide pas. Au reste, tant quâun corps reste en dissolution, on ne voit pas ce qui se passe et lâon ne peut pas appliquer les mĂȘmes explications que pour les composĂ©s oĂč tout e$t mis en Ă©vidence. Nous pourrons considĂ©rer la dissolution de chlorure dâaluminium comme un chlorure acide, ou comme un hydrochlorate dâalumine. Ce chlorure est dĂ©composĂ© par les autres bases. Voyons le procĂ©dĂ© pour obtenir lâaluminium. DK- CIĂIMIE. .v a On prend le chlorure dâaluminium sĂ©chĂ© ; on le met dans un creuset de platine avec une certaine quantitĂ© de potassium. On doit Ă©viter de faire lâopĂ©ration dans le fer. Le chlorure est mis au fond du creuset; il doit ĂȘtre en quantitĂ© considĂ©rable relativement au potassium ; on en met dix fois le poids de celle-ci ; on chauffe doucement pour favoriser lâaction. A froid, il nây aurait rien ; par lâaction de la chaleur il se forme de la potasse et en mĂȘme temps l'aluminium est mis Ă nu. On obtient une masse alcaline quâon laisse refroidir lentemeut sur la lampe Ă lâesprit-de-vin. Câest aussi avec la lampe Ă lâesprit-de-vin que lâon Ă©lĂšve la tempĂ©rature. On jette ensuite la masse dans lâeau; elle sây dĂ©laie. Il peut y avoir un peu dâeffervescence. Lâaluminium gagne le fond du vase; il est en petits grains comme de la poudre, ou plutĂŽt en paillettes extrĂȘmement fines, ayant un Ă©clat mĂ©tallique que lâon compare Ă leclat de lâĂ©tain. Cette substance parait grise ; si on la frotte avec un brunissoir, ses parties sâagglomĂšrent et forment une surface qui rĂ©flĂ©chit la lumiĂšre. 6 COURS M. WhĂŽler a voulu essayer de conduire lâĂ©lectri- ' citĂ© et la chaleur par cette poussiĂšre, ce qui est une propriĂ©tĂ© des mĂ©taux; mais elle la conduit fort mal. Quand un corps est divisĂ©, quand il y a solution de continuitĂ© entre ses parties, quelque bon conducteur quâil puisse ĂȘtre, il perd cette qualitĂ©. LâexpĂ©rience de M. WhĂŽler ne prouve pas que lâaluminium ne jouisse de la mĂ©- tallicitĂ© ou de la propriĂ©tĂ© conductrice. A lâair et dans lâeau, lâalumium ne sâaltĂšre pas; il est mĂȘme peu altĂ©rĂ© par les acides nitrique et sulfurique Ă froid; chose extraordinaire; puisquâil a une grande affinitĂ© pour lâoxigĂšne. Il faut, pour bien le comprendre, considĂ©rer la force de cohĂ©sion qui est un obstacle aux nouvelles affinitĂ©s, et elle parait ĂȘtre trĂšs grande dans lâaluminium. Mais si lâon Ă©lĂšve la tempĂ©rature, les acides changent lâaluminium en alumine. Parmi les corps qui ont le plus dâaffinitĂ© pour lâaluminium sont les alcalis, et particuliĂšrement la potasse. M. WhĂŽler a vu que lâaluminium se combinait parfaitement bien avec les corps simples. BE CHIMIE. 7 Cette substance brĂ»le dans lâoxigĂšne avec un grand Ă©clat et une grande Ă©lĂ©vation de tempĂ©rature ; lâĂ©clat est si vif, quâon Fa comparĂ© Ă celui du soleil. La chaleur qui se dĂ©veloppe est si forte, que lâalumine est en partie fondue ; et lâon sait quâon ne peut la fondre par les moyens ordinaires, mĂȘme par le chalumeau Ă gaz oxigĂšne et hydrogĂšne. En raison de cette fusion, lâalumine prend une consistance telle, quâelle fait feu avec le briquet et coupe le diamant, et elle ressemble Ă ce produit naturel que lâon nomme corindon, qui par sa duretĂ© vient aprĂšs le diamant. En combinant lâaluminium avec le chlore, on reforme le chlorure obtenu par les procĂ©dĂ©s que nous avons indiquĂ©s; expĂ©rience extrĂȘmement satisfaisante comme vĂ©rification. Lâaluminium est fixe. ChauffĂ© au rouge et mis en contact avec le soufre en vapeurs, il se forme un sulfure. On le combine facilement avec lâarsenic et le phosphore. Ainsi voilĂ un nouveau corps simple provenant de lâalumine, dont la composition avait bien Ă©tĂ© regardĂ©e comme incontestable, mais 8 COURS que lâon avait pourtant pas encore dĂ©composĂ©e. La combustion de lâaluminium dans lâoxigĂšne peut expliquer quelques-uns des phĂ©nomĂšnes de la nature ou la formation, du corindon. Cette substance doit, ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un produit volcanique le potassium peut, dans les Ă©ruptions des volcans, dĂ©composer des chlorures dâaluminium dont on comprend facilement la formation par la prĂ©sence du chlore et de lâalumine ; enfin lâaluminium Ă©tant formĂ©, on comprend sa combustion dans FoxigĂšne, et voilĂ pourquoi le corindon est une matiĂšre si dure et qui a Ă©prouvĂ© la fusion. Que les volcans soient le produit de lâinflammation des dĂ©pĂŽts de matiĂšres combustibles, ou le rĂ©sultat des feux que lâon suppose exister au centre de la terre, lâexplication subsiste. Le corindon se trouve toujours dans les produits des volcans qui fument encore ou des volcans Ă©teints. Le manganĂšse forme avec le chlore plusieurs chlorures, et lâon peut en citer trois bien distincts. Nous en parlerons, parce que lâun des chlorures de manganĂšse sâemploie dans les arts. DE chimie. g On forme le protochlorure de manganĂšse, en prenant du peroxide pur et en versant dessus de lâacide hydrochlorique. Il se dĂ©gage une certaine quantitĂ© de chlore et il ne se forme pas un chlorure correspondant Ă lâoxigĂšne que le mĂ©tal contient il en contient deux atomes; il faudrait deux atomes dâacide hydrochlorique, et il se formerait un perchlorure contenant deux atomes de chlore , si la combinaison correspondait Ă lâoxigĂšne du mĂ©tal. Mais en employant la chaleur, comme on fait ici, le perchlorure ne peut exister. On peut faire cristalliser la dissolution de protochlorure ; elles se prĂ©sente sous forme de prismes trĂšs aplatis. Au feu, ce protochlorure fond dans son eau de cristallisation; il se dessĂšche, et passe ensuite Ă la fusion ignĂ©e. Il ne se volatilise pas il est trĂšs permanent. Si lâon chauffe ce sel au contact de lâair, il y a formation dâacide hydrochlorique et il reste de lâoxide. Son eau de cristallisation se dĂ©compose et fournit de lâhydrogĂšne au chlore. IO COURS Le chlorure de manganĂšse est trĂšs soluble dans lâeau ; il est mĂȘme dĂ©liquescent et il se dissout dans lâalcool. Nous venons de parler du protochlorure ; lâautre chlorure de manganĂšse nâa quâune existence Ă©phĂ©mĂšre. Pour le faire, il faut prendre du manganĂšse et le combiner avec du chlore, et nous regardons le sel qui en provient comme Ă©tant un perchlorure. Si lâon prend du chlorure ordinaire et quâon y fasse arriver du chlore, celui-ci est absorbĂ© en grande quantitĂ© ; le premier est donc le protochlorure, et le second, ou ce que lâon obtient par lâaddition du chlore, est le perchlorure. Or, câest une substance semblable Ă ce perchlorure que lâon obtient par la combinaison directe du chlore avec le manganĂšse. Ce sel se dĂ©compose par la chaleur et donne de lâoxigĂšne aux corps qui en manquent par la sĂ©paration des Ă©lĂ©mensde lâeau de cristallisation. Il y a un troisiĂšme chlorure qui correspond Ă lâacide manganĂ©sique cet acide forme ce quâon appelle le camĂ©lĂ©on minĂ©ral. DE CHIMIE. I I On fait le camĂ©lĂ©on en fondant de la potasse avec le peroxide de manganĂšse. On obtient une dissolution dâun vert foncĂ©. Ce camĂ©lĂ©on est vert parce quâil est obtenu avec un excĂšs de potasse si lâon sature la potasse par lâacide sulfurique, la dissolution devient rouge. Ce sont ces change- mens de couleur qui lâont fait appeler camĂ©lĂ©on. Ce nâest que du manganĂ©siate de potasse. On dessĂšche le camĂ©lĂ©on et lâon verse dessus une certaine quantitĂ© dâacide sulfurique, et sur le tout on jette du sel marin par petites parties. Lâacide manganĂ©sique cĂšde de son oxigĂšne au sodium du sel marin, qui doit se combiner avec lâacide sulfurique, et lâacide manganĂ©sique sâunit au chlore. Ce chlorure particulier est remarquable par une couleur rouge ou par une couleur cuivrĂ©e. Il se prĂ©sente sous forme de vapeurs qui peuvent ĂȘtre recueillies; ces vapeurs sont pesantes et restent sur les parois des vases. On peut les transvaser dâune cloche dans une autre. En se condensant, elles se dĂ©composent, et il se forme de lâacide manganĂ©sique par la dĂ©composition de lâeau qui fait partie du sel. COURS ĂŻ 2 Le chlorure de zinc sâobtient en faisant passer du chlore sur du zinc chauffĂ© Ă une tempĂ©rature rouge. Il est difficile de faire cristalliser ce sel. Il est trĂšs fusible, et fond Ă une tempĂ©rature de ioo°. Il nâa pas une grande consistance il ressemble au beurre ; aussi lâayait-on appelĂ© beurre de zinc. Il peut se volatiliser il est alors anhydre. Si la volatilisation se fait Ă lâair, il y a une portion assez grande du sel de dĂ©composĂ©e. Ce sel pourrait se former par la voie humide. Le fer forme plusieurs oxides, et par consĂ©quent plusieurs chlorures ; aussi avons-nous un protochlorure , un perchlorure et un chlorure intermĂ©diaire. Le protochlorure sâobtient en faisant arriver du chlore sur du fer de maniĂšre que le fer se trouve en excĂšs, ou bien en traitant le fer par lâacide hydrochlorique. Ce chlorure se fond et cristallise par le refroidissement. Ă une tempĂ©rature rouge, il se volatilise. La cristallisation de ce sel est feuilletĂ©e ou DE CHIMIE. 13 mĂȘme en paillettes quand il est formĂ© en faisant arriver lâacide hydrochlorique sur le fer. Ce sel se dissout dans Feau, et alors il communique une couleur verte analogue Ă celle des sels de fer formĂ©s avec les oxacides. On peut le faire cristalliser de ses dissolutions 7 et il devient anhydre. Tous les sels de fer ont la propriĂ©tĂ© de sâaltĂ©rer quand on les expose au contact de lâair; le chlorure que nous examinons ne fait pas exception si on le tient au contact de lâair, lâoxigĂšne est absorbĂ© peu Ă peu et il se forme dans la dissolution un prĂ©cipitĂ© dâoxide mĂȘlĂ© dâun peu de chlorure. Ainsi le chlorure de fer tend Ă passer Ă un autre Ă©tat. On se sert, dans les laboratoires, du chlorure de fer, en raison de sa solubilitĂ© et de la propriĂ©tĂ© quâil a dâabsorber une grande quantitĂ© de deutoxide dâazote pour examiner la puretĂ© du deutoxide dâazote. Parmi les chlorures, il nây en a aucun qui nâait la propriĂ©tĂ© de se combiner avec lâhydro- chlorate dâammoniaque et de former des sels dou- izj. COURS blĂ©s, que lâon peut considĂ©rer comme Ă©tant des hydrochlorates doubles, ce qui paraĂźt plus simple, parce que les sels combinĂ©s seraient symĂ©triques. Ce qui vient Ă lâappui de cette opinion, câest que lâhydrochlorate dâammoniaque se combine avec les chlorures atome Ă atome. En faisant arriver du chlore dans du protochlorure de fer, le chlore est absorbĂ© trĂšs rapidement ; le sel change de couleur de vert quâil Ă©tait, il devient jaune. Le perchlorure est alors formĂ©. On forme aussi ce sel en faisant passer sur le fer du chlore en excĂšs; il se produit un composĂ© ou un perchlorure de fer, qui est couleur dâor ou dâun rouge brun foncĂ©, et en petites paillettes brillantes. Si lâon fait volatiliser plusieurs fois le percldo- rure, il nâĂ©prouve aucune altĂ©ration. ExposĂ© Ă lâair, il en attire lâhumiditĂ© et devient trĂšs dĂ©liquescent ; alors il ne peut plus ĂȘtre dessĂ©chĂ©. La chaleur en dĂ©gage de lâeau, de lâacide hydro- chlorique ; une portion du sel est volatilisĂ©e, et il reste de lâoxide avec un peu de chlorure. La DE CHIMIE. chaleur Ă©tant plus forte, il ne reste que de lâoxide. Ainsi le protochlorure de fer peut, de lâĂ©tat liquide, ĂȘtre ramenĂ© Ă lâĂ©tat sec et anhydre; mais quand on prend du perchlorure et quâon en concentre sa dissolution, il se dĂ©compose en grande partie si lâon veut le dessĂ©cher. Le perchlorure est extrĂȘmement soluble dans lâeau. Il se dissout dans lâalcool et mĂȘme dans lâĂ©ther. Nous allons examiner maintenant les chlorures de fer sous le rapport de leur prĂ©sence dans les volcans, et comme donnant un produit qui est connu en MinĂ©ralogie sous le nom de fer spĂ©- culaire. On trouve parmi les productions des volcans Ă©teints ou en activitĂ© des lames de fer parfaitement polies, qui forment miroir, et que par cela on nomme spĂ©culaires. Elles sont en quantitĂ© considĂ©rable dans les laves du Puy-de-DĂŽme ; les interstices de ces laves sont remplis de fer Ă lâĂ©tat dâoxide. Jâen ai vu en i8o5, dans le rĂ©sidu dâune Ă©ruption prĂ©cĂ©dente du VĂ©suve. La lave avait coulĂ© dâabord comme de lâeau, et sâĂ©tait IG COURS ensuite refroidie Ă la surface ; et enfin les bords, en se solidifiant, sâĂ©taient rapprochĂ©s de maniĂšre Ă faire une voĂ»te. La lave avait coulĂ© encore dessous; mais diminuant en quantitĂ©, elle avait coulĂ© comme dans un canal quâelle sâĂ©tait fait elle-mĂȘme. Elle Ă©tait arrĂȘtĂ©e depuis long-temps; mais la tempĂ©rature sâĂ©tait conservĂ©e, les masses Ă©tant considĂ©rables. LâintĂ©rieur de cette galerie , qui avait une Ă©tendue fort grande, Ă©tait tapissĂ© dâune prodigieuse quantitĂ© de ce fer spĂ©culaire absolument semblable Ă celui que lâon connaĂźt, mais dont on ignorait lâorigine, parce quâon nâavait pas pris la nature sur le fait. Ce fer spĂ©culaire ne peut pas avoir Ă©tĂ© formĂ© immĂ©diatement comme oxide de fer il aurait fallu supposer que le fer avait Ă©tĂ© volatilisĂ©, ce qui est impossible; mais nous savons que dans les volcans il se dĂ©gage des chlorures , câest incontestable. Je vous ai citĂ© lâhydrochlorale dâammoniaque, le sel marin; nous savons ensuite quâil peut se trouver du fer dans les matiĂšres volcaniques, et quâil se dĂ©gage des vapeurs dâacide hydrochlorique des dĂ©jections des volcans il DK CIITMIK. I 7 peut donc se former des chlorures de fer, lesquels sont dĂ©composĂ©s par leur contact avec lâeau. Presque toutes les fumeroles de volcan donnent de lâacide hydrochlorique; quelquefois cependant on ne recueille que de lâeau pure, mais le plus souvent elle est acide. Je viens maintenant Ă notre chlorure de fer. Ce chlorure, quel quâil soit, Ă©tant exposĂ© Ă lâaction de la chaleur et de lâhumiditĂ©, se dĂ©compose et donne des vapeurs dâacide hydrochlorique et de lâoxide de fer. Le protochlorure par lâaction de lâoxigĂšne de lâair donne du perchlorure, et le perchlorure nâa besoin que de lâaction de lâeau pour donner de lâoxide. Ainsi les vapeurs dĂ©gagĂ©es du volcan se dĂ©composent dans lâair, et forment des atomes dâoxides qui cristallisent. Telle est probablement lâorigine de ce fer spĂ©culaire, que lâon trouve dans les rĂ©sidus des volcans. Voici du chlorure de fer que lâon a fait chauffer dans ce creuset ; il fume abondamment ; si lâon prĂ©sente Ă la fumĂ©e un papier bleu, il va ĂȘtre rougi trĂšs promptement câest quâil y a du chlore Chim , i6 leçon. 2 COĂĂĂS 18 entraĂźnĂ©. Si lâon dirige un courant de vapeurs dessus-le'chlorure,- il donnera des vapeurs plus abondantes encore, et le rĂ©sidu sera de petits cristaux dâoxide. Si nous mettions dans le creuset de lâargile humide, il y aurait combinaison de lâoxide de fer avec la matiĂšre terreuse, et nous aurions un composĂ© trĂšs riche en fer. Câest ainsi quâon apprend Ă entrevoir la formation des corps rassemblĂ©s par le minĂ©ralogiste. LâĂ©tain se combine trĂšs bien avec le chlore, ei forme deux chlorures. Nous avons dâabord uk protochlorure, que lâon peut obtenir Ă lâĂ©tat sec en traitant de lâĂ©tain par de lâacide hydrochlo- rique on chauffe lâĂ©tain, et lâon fait arriver lâacide sur le mĂ©tal. Il y a dĂ©gagement dâhydrogĂšne et production du sel. Il faut mettre le mĂ©tal en excĂšs. Il y a un procĂ©dĂ© gĂ©nĂ©ral pour faire les chlorures dâune maniĂšre sĂ»re. Nous avons un chlorure, ou plutĂŽt unperchlorure de mercure, connu sous le nom de sublimĂ© corrosif; il a la propriĂ©tĂ© de cĂ©der son chlore Ă une foule dâautres mĂ©taux, ou, DE CHIMIE. ig en dâautres termes, le mercure a peu dâaffinitĂ© pour le chlore, de maniĂšre quâil le cĂšde Ă tous les corps. Cependant tout dĂ©pend des proportions dans lesquelles on lâemploie. Si lâon met parties Ă©gales dâĂ©tain et de sublimĂ© corrosif, il se forme un protochlorure dâeau par ces proportions, lâĂ©tain est vĂ©ritablement en excĂšs. Ce sel est com - posĂ© dâun atome de chlore et dâun atome dâĂ©tain. Je crois que je nâai point donnĂ© le poids de lâatome dâĂ©tain. Il est Ă©gal Ă . 7,35294 Lâatome de chlore est Ă©gal Ă . 4 » 4 2 ^ 5 o Le poids atomistique du protochlorure dâĂ©tain est donc Ă©gal Ă . 11,77944* Ce protochlorure Ă©tant exposĂ© Ă lâaction de la chaleur, fond et produit une masse grise par le refroidissement. La cassure de cette masse est vitiâeuse, ce qui est tout lâopposĂ© de la cassure cristalline. Ce mĂȘme chlorure peut ĂȘtre volatilisĂ© Ă une chaleur rouge ; et si lâopĂ©ration a Ă©tĂ© faite sans la prĂ©sence de lâeau, la volatilisation a lieu sans 20 COURS dĂ©composition; mais si lâeau est prĂ©sente, la dĂ©composition sâopĂšre. Ce sel est connu sous le nom de sel dâĂ©tain dans les arts. On lâobtient en grand, en traitant lâĂ©tain par lâacide hydrochlorique on met le mĂ©tal dans lâeau dans des vaisseaux de grĂšs ou de cuivre, ce qui nâa aucun inconvĂ©nient, parce que lâĂ©tain a beaucoup plus dâaffinitĂ© pour le chlore que le cuivre. Alors lâacide hydrochlo- x'ique, en arrivant sur lâĂ©tain, abandonne son hydrogĂšne et forme du chlore on fait cristalliser ensuite. Les cristaux sont des aiguilles prismatiques. Ce sel, Ă lâĂ©tat solide, Ă©tant mis dans lâeau et en petite quantitĂ©, peut ĂȘtre dissous sans dĂ©composition sensible ; mais si lâon Ă©tend lâeau , il se forme un sous-sel, câest-Ă -dire que le protochlorure se dĂ©compose, et donne lieu Ă une liqueur plus acide et Ă un prĂ©cipitĂ© qui contient moins de chlore. Ce sous-sel est formĂ© de 2 atomes de mĂ©tal, de 1 atome dâoxigĂšne, et de 1 atome de chlore. Enfin ce composĂ© nâest point anhydre il renferme deux proportions dâeau. 21 DE CHIMIE. Ce sous-sel mĂȘlĂ© Ă lâeau est dĂ©composĂ© par la chaleur. Le protochlorure dâĂ©tain est dĂ©composĂ© facilement par les alcalis. Ainsi en le traitant par la potasse en petite quantitĂ©, on obtiendrait un piâĂ©ci- pitĂ© qui sera un sous-sel, et lâeau pourra faire passer le prĂ©cipitĂ© Ă lâĂ©tat dâoxide en augmentant la quantitĂ© de lâalcali. On avait remaiâquĂ© quâen prĂ©cipitant le chlorure dâĂ©tain par la potasse, il se dĂ©posait au bout dâun certain temps au fond du vase une matiĂšre cristalline affectant la forme du chou-fleur, dâun gris noir et que lâon a prise pour du mĂ©tal. Proust pensait que lâĂ©tain Ă©tait rĂ©duit par la potasse, ce quâil attribuait Ă la grande affinitĂ© de la potasse pour le peroxide dâĂ©tain ; car il faut savoir que le peroxide dâĂ©tain se conduit avec les bases comme un acide. Or, ce peroxide ne pouvait se former quâaux dĂ©pens de lâoxigĂšne du protoxide, ce qui rĂ©gĂ©nĂ©rait une partie du mĂ©tal; mais Ber- thollet ayant examinĂ© ce prĂ©cipitĂ©, vit quâil se dissolvait dans lâacide hydrochlorique sans dĂ©gagement de gaz ainsi ce prĂ©cipitĂ© nâest pas du ljĂŻcok. 2 .. 22 COURS mĂ©tal; car si cela Ă©tait, il y aurait dĂ©gagement dâhydrogĂšne. Je nâai jamais obtenu un prĂ©cipitĂ©mĂ©tallique; jâai toujours obtenu de lâoxide noir, de sorte que si Proust sâest bornĂ© Ă examiner lâaspect de la matiĂšre, ce nâĂ©tait pas un caractĂšre suffisant pour prononcer. Jâajouterai Ă lâautoritĂ© de Berlhollet, en disant que jâai vu aussi le prĂ©cipitĂ© se dissoudre dans lâacide hydrochlorique sans dĂ©gagement de gaz hydrogĂšne. Le protochlorure dâĂ©tain est un rĂ©actif dont nous nous servons frĂ©quemment dans les laboratoires. Il a une grande tendance Ă se sur- chlorer, câest-Ă -dire Ă prendre une excĂ©dant de chlore. Quand on lâexpose au contact du chlore, il lâabsorbe rapidement, et mĂȘme lâaffinitĂ© est si grande quâil y a inflammation du protochlorure dans le chlore, mĂȘme Ă froid. Quand il est exposĂ© au contact de lâair, lâaffi- nitĂ© quâil a pour le chlore fait Ă©galement quâil se combine avec lâoxigĂšne. Voici ce qui se passe alors il faut imaginer que la moitiĂ© du proto- chlorure se dĂ©compose complĂštement et donne DE ClfĂMIE. 23 son chlore Ă lâautre portion ; il se formĂ© un prĂ©cipitĂ© dâoxide dâĂ©tain, et. il reste une dissolution de perchlorure dâĂ©tain. VoilĂ une action sur lâoxigĂšne fort remarquable, Cette action est telle, que si nous prenons du protochlorure et que nous le mettions en contact avec lâacide aiâsenieux ou arsenique, il rĂ©duit ces deux acides ; une portion dn mĂ©tal reste Ă lâĂ©tat dâoxide , lâautre sâunit Ă une partie chlore quâabandonne le chlorure. Ce chlorure dâĂ©tain agit comme corps dĂ©soxigĂ©nant ; mais câest pour passera lâĂ©tat de perchlorure. Nous avons une foule dâoxides mĂ©talliques qui sont rĂ©duits par le protochlorure dâĂ©tain. Les chlorures de mercure, dâargent, sont dĂ©composĂ©s par ce sel ; il fait passer lâacide sulfureux Ă lâĂ©tat de soufre. Il attaque mĂȘme les sels de cuivre. Il rĂ©duit une grande quantitĂ© de corps , en leur enlevant de lâoxigĂšne. Pour examiner les propriĂ©tĂ©s du perchlorure , il faut lâobtenir autrement que par la dĂ©composition du protochlorure. Pour cela on combinĂ© directement lâĂ©tain avec 3c chlore; maison peut .2 4 COUIĂS aussi le former par lâancien procĂ©dĂ©, qui consiste Ă chauflĂ«r quatre portions de perchlorure de mercure et une partie dâĂ©tain en limaille. Quand on veut obtenir lâĂ©tain en poudre fine, on le mĂȘle Ă un peu de mercure ; alors on peut le broyer et le diviser comme on veut. En distillant quatre parties de perchlorure de mercure et une dâĂ©tain, on obtiendra un liquide tout-Ă -fait incolore, que lâon appelait autrefois liqueur fumante de Libavius. Le perchlorure dâĂ©tain est formĂ© de deux atomes de chlore et un atome dâĂ©tain. Quand on lâexpose au contact de lâair, il fume aussitĂŽt. lia une odeur particuliĂšre trĂšs marquĂ©e que lâon ne peut dĂ©finir. Les vapeurs quâil donne sont du perchlorure qui se dĂ©gage et qui, sâunissant avec de lâeau, forme un composĂ© moins volatil. Câest la raison pour laquelle on voit ces vapeurs dans lâair. Le perchlorure a la propriĂ©tĂ© dâagir avec force sur lâeau. Dans un vase ouvert, il attire lâhumiditĂ©, et forme une combinaison hydratĂ©e qui cristallise sur les parois du vase. Mais on peut mo- DE CHIMIE. s5 dĂ©rer cette action puissante en mĂȘlant de lâeau avec le corps ; en y mĂȘlant un tiers de son poids dâeau, on le solidifie complĂštement. Ce mĂ©lange occasione une Ă©bullition qui volatilise la partie du sel qui nâest pas encore combinĂ©e avec lâeau. Une fois quâil a Ă©tĂ© combinĂ© avec lâeau, il est moins volatil et ne fume plus Ă lâair. Dans cet Ă©tat, si on lâexpose Ă lâaction de la chaleur, il ne sâen volatilise quâune petite partie ; il y a dĂ©composition du reste, dĂ©gagement de lâacide et un rĂ©sidu dâoxide. Ce perchlorure hydratĂ© est trĂšs stable il nâĂ©prouve aucune altĂ©ration Ă lâair ; il nâa plus la propriĂ©tĂ© dâenlever lâoxigĂšne ; il ne lâenlĂšve mĂȘme pas Ă lâor, qui y tient si peu. Il se dissout dans lâeau sous toutes sortes de proportions. Il se dissout aussi dans lâalcool. On prĂ©pare ce composĂ© dans les arts ; il forme un mordant pour lâĂ©carlate. Ce sel hydratĂ©, comme je vais vous le montrer, peut ĂȘtre dĂ©layĂ© dans une grande quantitĂ© dâacide hydrochlorique sans prĂ©cipitation ; tandis que si lâon fait la mĂȘme expĂ©rience avec le per- 26 . coĂŒrs chlorure que lâon peut former immĂ©diatement, il y aura prĂ©cipitĂ©. Ce fait et piusieurs-analogues avaient fait penser Ă M. Berzelius que câĂ©taient deux sels diffĂ©rons ; mais depuis il est revenu Ă une autre opinion , parce que les oxides que lâon obtient de ces deux combinaisons sont identiques et contiennent la mĂȘme quantitĂ© dâoxigĂšne. Cependant si les Ă©lĂ©mens de ces sels sont les mĂȘmes, il faut que leurs molĂ©cules ne soient pas dans le mĂȘme Ă©tat pour produire des effets si diffĂ©rons dans lâacide hydrochlorique. Ainsi lâon peut croire que le perchloruiâe dâĂ©tain formĂ© directement , et celui qui est obtĂ«nu par le perchlorure de mercure, ont leurs molĂ©cules dans des situations diverses, quoique, chimiquement parlant, il nây ait pas de diffĂ©rence, puisque lâon trouve la mĂȘme quantitĂ© de mĂ©tal et dâoxigĂšne dans lâun et dans lâautre. Le protochlorure elle perchlorure dâĂ©tain forment des sels doubles avec un grand nombre de corps ; câest ce quâAmĂ©dĂ©e Berthollet a observĂ©, . Les chlorures de sodium, de strontium, for- DE CHIMIE. 2 7 ment aussi des chlorures doubles avec lâĂ©tain r et donnent des cristallisations diffĂ©rentes. On peut dire dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale que le protochlorure dâĂ©tain donne des chlorures doubles avec presque tous les autres chlorures. Le perchlorure dâĂ©tain peut aussi former des combinaisons doubles avec lâammoniaque quâil absorbe en grande quantitĂ© ; mais cette combinaison se dĂ©truit en ajoutant de lâeau. Lâarsenic est susceptible de se combiner avec le chlore et de former deux combinaisons. On forme trĂšs aisĂ©ment le protochlorure en faisant arriver du chlore sur de lâarsenic; on a un liquide jaunĂątre. On peut aussi obtenir un chlorure en distillant ensemble une partie dâarsenic et six parties de sublimĂ© corrosif. On a un liquide trĂšs dense qui, jetĂ© dans lâeau, la dĂ©compose et produit de lâacide arsenieux. IMPRIMERIE DK ĂĂZ -COURCIE R , t ue du .lanimet, 11 1 - 2 . I LEĂON. - 6 JUIN 1828. COURS CHIMIE SOMMAIRE. Protochlorure de chrĂȘme.âPerchlorure.âProtochlorure dâantimoine ou beurre dâantimoine. â DifĂźerens procĂ©dĂ©s poulie prĂ©parer. â Deutochlorure. â Chlorure de cobalt; il est employĂ© comme encre de sympathie. â Diverses encres de sympathie. â Chlorure de bismuth. â Protochlorure de cuivre. âForme avec lâammoniaque une dissolution incolore. â Perchlorure. â Son emploi dans lâartifice. â Sous-chlorure. â Ciilorure de nickel. â Chlorure de plomb, connu autrefois sous le nom de plomb cornĂ©. â Sous-chlorure. â Sa prĂ©paration pour la peinture. â Protochlorure de mercure ; le plus pur est obtenu par un chlorure et le prolonilrate de mercure. â Sa grande insolubilitĂ©. â Deutochlorure ou sublimĂ© corrosif. â Dangers dans sa prĂ©paration. â Action de la lumiĂšre. â Sous-chlorure. â Hydrochlorate double de mercure et dâammoniaque. â Chlorure dâargent. â Son excessive insolubilitĂ©. â Fondu , on le nommait autrefois lune cornĂ©e. â Sa dissolubilitĂ© dans lâammoniaque. â Il peut cristalliser dans cette dissolution. â Action de la lumiĂšre. â Sa dĂ©composition par le zinc et le fer. Le chlore forme avec le chrome deux chlorures, qui sont tous deux volatils. Pour obtenir le protochlorure de chrome, on peut sây prendre de plusieurs maniĂšres on peut G. L. Chim. 17 e leçon, I 2 COURS dĂ©composer un sel de chrome par le charbon et le chlore, ou bien combiner directement le chrome avec lâacide hydrochlorique. Le sel Ă©tant dessĂ©chĂ© donne un produit volatil. A lâĂ©tat solide, il a une couleur de fleurs de pĂȘcher ; il se dissout dans lâeau, et la dissolution est colorĂ©e. Les alcalis le dĂ©composent. Lâautre chlorure de chrome sâobtient de la maniĂšre suivante on fait un mĂ©lange de i partie de sel marin et de 2 parties de chromate de potasse; on fond le tout ensemble on concasse grossiĂšrement le mĂ©lange que lâon met dans une cornue ; on verse dessus de lâacide sulfurique, et lâon chauffe lĂ©gĂšrement ; en chauffant, il se produit une vapeur excessivement foncĂ©e, qui se condense ensuite en un liquide. Pour condenser cette vapeur, on plonge le rĂ©cipient dans un mĂ©lange de glace du sel, qui produit un froid de 20° au-dessous de zĂ©ro environ. Le liquide est trĂšs foncĂ© , noir, aussi noir que de lâencre câest le perehlorure de chrome. Il correspond Ă lâacide chromique, et contient 3 atomes dâoxigĂšne il y a par consĂ©quent 3 atomes de chlore. DE CHIMIE. 3 Ce chlorure, comme lâindique sa prĂ©paration, est trĂšs volatil. ExposĂ© Ă lâair, il fume abondamment; quand il est en couches minces sur les parois des vases qui le renferment, on voit la richesse de sa couleur rouge. Il se dĂ©compose Ă lâair, et il y a formation dâacide hydrochlorique et dâacide chromique. On forme avec lâantimoine et le chlore trois combinaisons correspondantes au protoxide, au deutoxide ou acide antimonieux, et Ă lâacide antimonique. Le premier est ce quâon appelle communĂ©ment beurre dâantimoine. On peut lâobtenir en chauffant un mĂ©lange de i partie dâantimoine et 2 parties de sublimĂ©. Ce produit a lâapparence butireuse câest le protochlorure dâantimoine. On peut le former encore dâune maniĂšre plus simple, en traitant de lâantimoine mĂ©tallique par le chlore de maniĂšre que le mĂ©tal soit en excĂšs. Si le chlore Ă©tait en excĂšs, on aurait un per- chlorure. On peut aussi traiter lâantimoine par Un mĂ©lange dâacide nitrique et hydrochlorique, ou de 17 e LEĂON. I . . 4 COURS lâeau rĂ©gale les deux acides se dĂ©composent ra pidement , et lâacide hydrochlorique passe Ă lâĂ©tat de chlore et sâunit au mĂ©tal. Une partie de Foxi- gĂšne de lâacide nitrique dĂ©composĂ© sâempare de lâhydrogĂšne de lâacide et forme de lâeau'; lâautre partie oxide le mĂ©tal, ou se dĂ©gage encore combinĂ©e Ă lâazote. Telle est la maniĂšre dâagir de lâeau rĂ©gale. Si lâon veut maintenant avoir le protochlorure anhydre, on est obligĂ© dâĂ©vaporer la dissolution; mais quand il a perdu son eau, si lâon continue Ă chauffer, il se volatilise. On peut encore prĂ©parer ce sel en mĂȘlant du sulfate de protoxide dâantimoine avec du sel marin; on chauffe il se fait du sulfate de soude, et le protochlorure dâantimoine se volatilise. Enfin, en traitant le sulfure dâantimoine par lâacide hydrochlorique. Ce sel fond Ă la tempĂ©rature de lâeau bouillante, et se volatilise Ă une tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e. Câest un caustique puissant voilĂ pourquoi on en fait usage en Pharmacie. Quand on le jette dans lâeau, il la dĂ©compose aussitĂŽt et donne un prĂ©cipitĂ© considĂ©rable» DE CHIMIE. 5 â Ce prĂ©cipitĂ© est ce que lâon appelait autrefois poudre dâAlgaroth; câest un sous-chlorure ou un sous-hydrochlorate. LâoxigĂšne remplace une partie du chlore. En lavant la poudre dâAlgaroth avec du carbonate de potasse, on a du deutoxide dâantimoine trĂšs pur. La potasse enlĂšve le chlore que contient ce sous-chlorure. On peut obtenir du deutoxide dâantimoine en chauffant la poudre dâAlgaroth ; mais alors il se fait un partage du protochlorure, lâantimoine se volatilise , et il ne reste que lâexcĂšs dâoxide. Le deutochlorure d'antimoine, que je ne ferai que nommer, sâobtient en prenant le deutoxide dâantimoine et en le dissolvant dans lâacide hy- drochlorique concentrĂ©. Il se comporte comme lâautre quand on le dissout dans lâeau. On connaĂźt aujourdâhui un troisiĂšme chlorure dont la dĂ©couverte a Ă©tĂ© faite par M. Rose, chimiste de Berlin, et quâil a obtenu en faisant passer du chlore sur du mĂ©tal. Cette opĂ©ration sâexĂ©cute de la maniĂšre la plus simple on fait passer un chlore Ă travers un tube qui contient du chlo- 6 CO ORS rare de calcium pour le dessĂ©cher; on le fait ensuite passer dans un autre tube qui suit le premier, et dans lequel on a mis de lâantimoine; on nâa pas mĂȘme besoin de chauffer. AussitĂŽt que le chlore est en contact avec lâantimoine, la combinaison sâopĂšre il y a production de chaleur, et lâon verrait des Ă©tincelles si la combinaison avait lieu dans un tube transparent. Le perchlo- rare coule, parce quâon mĂ©nage une inclinaison au tube. Pour avoir le perchlorure pur, il faut le distiller une seconde fois. Ce perchlorure est remarquable par sa grande volatilitĂ©; par ses propriĂ©tĂ©s physiques, qui peuvent ĂȘtre utiles dans plusieurs circonstances. Lorsquâon le dissout dans lâeau, il fume, ce qui annonce sa volatilitĂ© ; et la partie qui est dissoute se dĂ©compose, et donne de lâacide antimonique ou peroxide dâantimoine. Le chlorure de cobalt peut ĂȘtre fait par lâacide hydrochlorique et le cobalt mĂȘme. Je cite cette prĂ©paration pour indiquer une propriĂ©tĂ© quâil est. bon de connaĂźtre ; câest que le cobalt se dissout DE CHIMIE. 7 dans lâacide avec dĂ©gagement dâhydrogĂšne. On opĂšre dâune maniĂšre plus expĂ©ditive en prenant de lâoxide de cobalt ou de la mine de cobalt, que lâon traite par lâacide hydrochloriq-ue ; on forme alors une dissolution rose groseille câest le chlorure de cobalt. 11 est lĂ mĂȘlĂ© avec de lâeau; si lâon veut lâavoir sec, il faut chauffer et Ă©vaporer la dissolution rosĂ©e. Il jouit dâune certaine volatilitĂ©. Quand il a Ă©tĂ© distillĂ©, il prĂ©sente un tissu cristallin lamelleux. La dissolution rosĂ©e est susceptible de changer de couleur, suivant la concentration du liquide. Si nous Ă©vaporions, nous obtiendrions un liquide dâun bleu trĂšs intense. Ce sera la concentration qui donnera cette couleur. En chauffant la dissolution jusquâĂ lâĂ©bullition, elle change Ă©galement de couleur et devient bleue. On Ă©crit sur le papier avec les dissolutions de cobalt; en faisant chauffer le papier, lâĂ©criture qui Ă©tait inaperçue paraĂźt bleue. Le chlorure de cobalt peut donc avoir diverses couleurs, selon les degrĂ©s de concentration de la dissolution. La couleur bleue est un caractĂšre 8 COURS de sa puretĂ©. Sâil Ă©tait impur, la couleur tirerait au vert. Câest quâalors ce cobalt est mĂȘlĂ© Ă du fer ou Ă du nickel, mĂ©taux qui donnent des dissolutions jaunes. Le jaune et le bleu forment le vert. Le chlorure de cobalt est susceptible de cristalliser ; on lâobtient en petits cristaux rouges grenat. Ces cristaux se dissolvent dans lâalcool, quâils teignent en rouge. A une chaleur un peu Ă©levĂ©e, les cristaux se fondent; ils perdent ensuite leur eau, se dessĂšchent, et enfin se volatilisent. On a donnĂ© le nom dâencre de sympathie au chlorure de cobalt impur. Câest la premiĂšre encre de cette espĂšce qui a Ă©tĂ© connue ; elle date de plus dâun siĂšcle et demi. Cette encre est la dissolution de chlorure de cobalt qui change de couleur par la chaleur. Ordinairement elle est verte et sâobtient en prenant simplement le cobalt du commerce qui contient de lâarsenic on le dissout dans lâacide nitrique que lâon mĂȘle au sel marin. Je saisis cette occasion pour dire un mot des encres de sympathie en gĂ©nĂ©ral. Former une DE CHIMIE. 9 encre de sympathie consiste Ă se procurer un liquide avec lequel on peut Ă©crire, dont les caractĂšres disparaissent en sĂ©chant ou ne laissent quâune trace excessivement lĂ©gĂšre, et qui ensuite , par un moyen quelconque, deviennent lisibles. Or, on peut dire que lâon a aujourdâhui plusieurs centaines dâencres de sympathie. Rien nâest plus facile que dâĂ©crire avec un liquide incolore et de faire apparaĂźtre les caractĂšres. En Ă©crivant avec une dissolution de plomb ou avec de lâacĂ©tate de plomb on aura des caractĂšres noirs, par lâacide bydrosulfurique. Une dissolution de bismuth se conduira de mĂȘme avec le mĂȘme acide. Une dissolution de fer dans lâacide nitrique ou sulfurique donnera une encre qui paraĂźtra noire par une dĂ©coction de noix de galles , ou qui donnera des caractĂšres bleus en employant le cyano- ferrure de potassium. VoilĂ un papier sur lequel on vient dâĂ©crire avec de lâacĂ©tate de plomb; on y passe de lâhyâ drosulfate dâammoniaque et les caractĂšres paraissent, JO COURS Il y a encore dâautres encres que celles que nous venons de citer, et quâil est plus difficile de reconnaĂźtre câest lorsquâon Ă©crit avec des sucs vĂ©gĂ©taux, avec du suc dâoignon ou du suc de navet, par exemple. LâĂ©criture ne paraĂźt pas, et il nây a pas moyen de la faire paraĂźtre avec des rĂ©actifs ; mais en prĂ©sentant le papier Ă un brasier, il arrive que la matiĂšre vĂ©gĂ©tale se calcine avant ou aprĂšs le papier. Si elle se calcine avant, les caractĂšres sont noirs; si le papier se calcine le premier, les caractĂšres seront blancs sur un fond noir. Maintenant, il sâagirait de reconnaĂźtre si lâon a Ă©crit avec une encre invisible sur ce papier; cela est aisĂ© en chauffant le papier, oĂč les caractĂšres prĂ©sentent une diffĂ©rence. En gĂ©nĂ©ral, le feu est un excellent moyen pour savoir si lâon a Ă©crit avec de lâencre de sympathie. Si le feu indique que lâencre est une dissolution mĂ©tallique, on passe un hydrosulfate ou du cyanoferrure. On obtient avec le bismuth et le chlore un chlorure. En gĂ©nĂ©ral, le chlore se combine avec DE CHIMIE. I I tous les mĂ©taux ; câest par le moyen du chlore que lâon est parvenu Ă les dissoudre tous on nâaurait pas dissous lâor sans le chlore. On obtient ordinairement le chlorure de bismuth, en distillant ensemble 2 parties de per- chlorure de mercure et 1 partie de bismuth. En traitant lâoxide de bismuth par lâacide hy- drochlorique, on obtient encore le chlorure de bismuth, mais par la voie humide. On peut aussi employer lâeau rĂ©gale pour dissoudre le mĂ©tal ; alors il faut que lâacide nitrique ne domine pas sâil dominait, on aurait pour rĂ©sultat un oxide ou un nitrate. Dans toutes les dissolutions mĂ©talliques par lâeau rĂ©gale, il faut en gĂ©nĂ©ral que lâacide hydrochlorique domine si lâon veut avoir des chlorures. Le chlorure de bismuth se comporte comme le chlorure dâantimoine quand on le verse dans lâeau lâacide hydrochlorique a plus dâaffinitĂ© pour lâeau que pour le mĂ©tal, et il y a sĂ©paration; on a une poudre qui est un sous-sel. Eu la lavant avec un peu de carbonate de potasse, on a de lâoxide de bismuth parfaitement pur. CO U K S 1 2 Le cuivre nous donne deux chlorures, correspondant au protoxide et au deutoxide. Le protochlorure est formĂ© de i atome de mĂ©tal et de i atome de chlore. On peut le former en prenant du perchlorure de cuivre, que lâon fait avec le peroxide et lâacide hydrochlorique ; on le met avec de la limaille de cuivre, et lâon ajoute un peu dâacide hydrochlorique on obtient ainsi un liquide vert, qui est du protochlorure tenu en dissolution dans lâacide. La couleur verte est due Ă une portion de perchloruru qui nâa pas Ă©tĂ© dĂ©composĂ©e. Comme câest lâacide qui tient le sel en dissolution, nous affaiblirons, par le moyen de lâeau, la force de lâacide, et nous aurons un prĂ©cipitĂ© abondant de protochlorure. Le liquide Ă©tendu dâeau a une lĂ©gĂšre teinte bleue , due au perchlorure. Le protochlorure nâa pas de couleur. On peut aussi obtenir le protochlorure en calcinant le perchlorure, qui abandonne la moitiĂ© de son chlore. Le proto chlorure est de sa nature blanc , insoluble dans lâeau. Ătant recueilli, bien lavĂ©, il DK CHIMIE. i3 peut se dissoudre dans lâammoniaque , et ne lui donne pas de couleur, caractĂšre des combinaisons du protoxide. Quand câest le perchlorure que lâon dissout dans lâammoniaque , nous avons une dissolution magnifique qui devient plus belle au contact de lâair, parce quâelle prend davantage dâoxigĂšne. Le protochlorure peut ĂȘtre dĂ©composĂ© par les alcalis, la potasse, la soude, et lâon obtient le protoxide de cuivre pur. Le perchlorure sâobtient en dissolvant le per- oxide de cuivre dans lâacide hydrochlorique ; il se forme de lâeau. Le sel en dissolution a la couleur verte ; mais cette couleur est variable, selon le degrĂ© de concentration en Ă©tendant dâeau, la couleur verte devient bleue. Je conjecture que le composĂ© est diffĂ©rent, Ă©tant concentrĂ© ou Ă©tant Ă©tendu dâeau il semblerait que, pendant quâil est concentrĂ©, câest un chlorure, et que quand il est dĂ©layĂ©, câest un hydrochlorate, parce que sa couleur ressemble Ă celle des dissolutions dans les oxacides. Quand on Ă©vapore la dissolution de ce sel, il l4 COURS prend une couleur brune ou jaune. DessĂ©chĂ©, il devient anhydre, et si on lâexpose Ă une chaleur plus Ă©levĂ©e, il abandonne la moitiĂ© du chlore et passe Ă lâĂ©tat de protochlorure. Il est extrĂȘmement soluble dans lâeau, et cristallise en aiguilles. 11 est soluble aussi dans lâalcool, et si lâon met le feu Ă lâalcool, il produit une flamme verte. On lâemploie dans les feux dâartifĂźce. Il a aussi la propriĂ©tĂ© dâabsorber lâammoniaque. En gĂ©nĂ©ral, il y a beaucoup de chlorures qui ont cette propriĂ©tĂ©. Cependant on ne peut pas les considĂ©rer comme des acides, ou comme en remâ plissant les fonctions. A une chaleur Ă©levĂ©e, ils perdent lâammoniaque ; ils le perdent mĂȘme dans lâeau. Quand on prend un perchlorure et que lâon ajoute un alcali en quantitĂ© suffisante pour le dĂ©composer, il se forme un sous-sel. On le forme encore en humectant du cuivre avec de lâacide hydrochlorique, ou bien avec du sel marin. Cette opĂ©ration ne rĂ©ussit bien quâau contact de lâair, et il se forme un oxide uni Ă un peu de chlore. Ce sous-sel renferme pour deux atomes DE CHIMIE. l5 de cuivre, un atome de clilore et deux atomes dâoxigĂšne. Ce sous-sel donne une couleur bleue employĂ©e dans les arts; elle rĂ©siste au soleil. Il nây a pas long-temps quâelle est en usage en France. On sâen sert pour peindre les bois, puisque le soleil ne la dĂ©compose pas. Le nickel est dissous par le chlore. La dissolution de ce sel dans lâeau est verte. Les traces du chlorure de nickel sont jaunes sur le papier. MĂȘlĂ© avec une encre de sympathie qui donnerait des traces bleues, on aurait des teintes vertes. On sâen sert dâaprĂšs cela pour dessiner des paysages sur des Ă©crans ; les desseins apparaissent par lâaction de la chaleur. Le plomb donne trois oxides ; nous ne connaissons cependant que le protochlorure. Pour lâobtenir, on prend de la litharge et on la traite par lâacide hydrochlorique, et lâon a un chlorure peu soluble qui se dĂ©pose dans la dissolution en petits cristaux. Ce sel est anhydre, ioo parties dâeau nâen prennent que 3 parties Ă froid, et Ă ĂŻoo°, elles en dissolvent 5. Il est insoluble dans lâalcool. Les acides augmentent sa solubilitĂ©. COURS 16 Ce chlorure expose' Ă lâaction de la chaleur, fond trĂšs aise'ment, et prĂ©sente, quand il est refroidi, une masse grise que lâon dĂ©signait autrefois par le nom de plomb cornĂ©. On avait donnĂ© le nom de mĂ©tal cornĂ© a plusieurs chlorures, par exemple , au chlorure dâargent que lâon appelait lune cornĂ©e. Ces chlorures ont en effet lâapparence de la corne ; ils sont rayĂ©s par lâongle , et on les coupe au couteau. Le chlorure de plomb est facilement dĂ©composĂ© par lâacide hydrosulfurique, qui donne du sulfure de plomb et de lâacide hydrochlorique qui lâeste en dissolution. Il est aussi dĂ©composĂ© par lâacide sulfurique; mais il est Ă remarquer que lâon nâobtient pas de prĂ©cipitation complĂšte du plomb. On se procure ce sel dans certaines analyses, et surtout dans lâanalyse des vĂ©gĂ©taux. En versant dans ce chlorure une dissolution dâammoniaque , de maniĂšre que le chlorure reste en excĂšs, on forme sous-chlorure; câest-Ă -dire que pour 5 atomes de plomb, il y a 2 atomes dâoxigĂšne et 1 atome de chlore ; mais ce sel est DE CHIMIE. *7 hydratĂ©. 11 y a un autre sous-chlorure de plomb qui est connu dans les arts sous le nom de jaune minĂ©ral; câest \ chlorure , câest-Ă -dire que pour 7 atomes de plomb, il y a i atome de chlore et 6 atomes dâoxigĂšne. En formant ce \ chlorure par la voie humide, il serait blanc ; mais en lâexposant Ă la chaleur, il fond aisĂ©ment, et se prĂ©sente comme une masse cristalline dâune couleur jaune. On lâemploie dans la peinture. Pour faire le jaune minĂ©ral, on prend une certaine quantitĂ© de litharge. Si elle Ă©tait pure, cela vaudrait mieux. On mĂȘle avec cette litharge de sel ammoniac ; on triture le mĂ©lange dans des tonneaux que lâon fait tourner lâoxide de plomb se combine avec lâacide hydrochlorique et chasse lâammoniaque. On fait rougir dâune autre part des creusets et lâon y projette le mĂ©lange triturĂ© ; il entre promptement en fusion ; on retire tout de suite les creusets, et lâon coule la matiĂšre dans lâeau, oĂč une partie cristallise en trĂšs grandes lames. On emploie le sel ammoniac pour la fabrication du jaune minĂ©ral ; mais on peut le produire Chim. 13 e leçonâ 2 COURS 18 plus Ă©conomiquement par lâacide hydrochlo- rique. En variant les proportions de sel ammoniac ou dâacide, on aurait des jaunes de diverses intensitĂ©s. Il existe dans la nature un Ă chlorure que lâon a trouvĂ© en Angleterre. Il est composĂ© dâun demi-atome de chlore, un atome dâoxigĂšne et dâun atome de plomb. Le mercure nous donne deux chlorures correspondant aux degrĂ©s dâoxidation, le protochlorure et le perchlorure. Le protochlorure est trĂšs connu en phamiacie, oĂč il est trĂšs employĂ© ; câest le mercure doux. Lâautre chlorure est connu sous le nom de sublimĂ© corrosif, en raison de son Ă©nergie sur lâĂ©conomie animale. Quand il avait Ă©tĂ© distillĂ©, on appelait le mercure doux calomĂ©las. Pour obtenir le protochlorure de mercure, il suffit dâavoir du nitrate de mercure au minimum dâoxidation, nitrate que lâon forme en prenant de lâacide nitrique marquant 1,2, et le mĂȘlant avec un excĂšs de mercure On fait chauffer jus- DE CHIMIE. *9 quâĂ ce que le mercure ne paraisse plus diminuer, et lâon a alors le nitrate de protoxide de mercure. Quand on a ainsi obtenu le nitrate de protoxide et que lâon verse dans la dissolution de ce sel du sel marin, il se forme un prĂ©cipitĂ© blanc quiestdu protochlorure. Parce moyen, ouest sĂ»r de lâavoir parfaitement pur sâil y avait du peroxide dans le nitrate, il ne se prĂ©cipiterait pas par le sel marin. Comme nous sommes obligĂ©s de laver, le perchlorure serait emmenĂ© par les lavages. On a remarquĂ© quâil se prĂ©cipitait par le sel marin uue certaine quantitĂ© de sous-nitrate de mercure, lequel rĂ©siste Ă lâaction des lavages. Câest pour cela que lâon a conseillĂ©, surtout M. Berzelius, dâajouter une certaine quantitĂ© dâacide hydrochlorique au mĂ©lange aprĂšs avoir mis le sel marin. Cette maniĂšre est la plus simple que lâon puisse proposer pour former le protochlorure de mercure. On pourrait lâobtenir par sublimation. Ce sel est dâune insolubilitĂ© Ă©tonnante ; câest un des plus insolubles que lâon connaisse. On a 20 COURS trouvĂ© quâil fallait 25o,ooo parties dâeau pour en dissoudre une. Si ou lâexpose Ă lâaction de la chaleur, il se volatilise trĂšs aisĂ©ment Ă environ 4oo°, il forme des pains et donne des cristaux prismatiques qua- drangulaires. AprĂšs avoir Ă©tĂ© sublimĂ© cinq ou six fois, on lâappelait autrefois panacĂ©e mercurielle. Il est insoluble dans les acides, qui le rendent seulement un peu plus soluble dans lâeau. Les alcalis le dĂ©composent aussitĂŽt, en donnant une couleur noire au prĂ©cipitĂ©. Ce prĂ©cipitĂ© noir nâest pas du protoxide de mercure ; on trouve en lâexaminant Ă la loupe quâil contient des petits globules de mercure et du peroxide. Ce sel Ă©tant volatilisĂ©, se moule parfaitement sur les vases distillatoires ; il y est adhĂ©rent et ne peut sâen dĂ©tacher quâavec peine. Au moment oĂč. lâon sĂ©pare le protochlorure sublimĂ© des vases auxquels il est attachĂ©, on remarque quâil donne des signes dâĂ©lectricitĂ© trĂšs forts. Si on lâa sublimĂ© dans le verre, le sel est nĂ©gatif et le verre est positif. Quand on fond le DE CHIMIE. soufre dans le verre, on observe un effet semblable. Lâautre chlorure est le sublimĂ© corrosif. Pour le faire, on prend le peroxide de mercure que lâon traite par lâacide hydrochlorique ; il y a dissolution trĂšs rapide de lâoxide. Si lâon Ă©vapore, on a des cristaux anhydres. On peut encore faire le perchlorure dâune autre maniĂšre. On prĂšnd du protonitrate de mercure, on y ajoute de lâacide hydrochlorique par petites parties et avec prĂ©caution jusquâĂ ce quâil nây ait plus de prĂ©cipitĂ© j 11 se forme du protochlorure de mercure, et lâon a un atome de mercure et un atome dâacide qui restent en dissolution. Il faut encore donner un atome de chlore. On ajoute maintenant autant dâacide hydrochlorique quâil a Ă©tĂ© nĂ©cessaire dâen mettre pour opĂ©rer la prĂ©cipitation complĂšte. Lâacide nitrique est dĂ©composĂ© par lâexcĂšs dâacide hydrochlorique, et un atome de chlore se combine avec le protochlorure pour former le perchlorure de mercure. On peut encore faire ce sel en prenant du sulfate de peroxide de mercure que lâon mĂȘle avec 176 LEĂON, 2 .. ao. COURS du sel marin ; on chauffe, et il y a Ă©change de bases et formation de perchlorure de mercure et de sulfate de soude. Je viens de dire que le perchlorure de mercure est anhydre lors mĂȘme quâil cristallise au milieu dâun liquide. Les cristaux sont des aiguilles^rĂšs aiguĂ«s. La saveur de ce sel est trĂšs forte ; elle est styp- tique quand on le met sur la langue, il donne une saveur mercurielle que lâon conserve toute la journĂ©e. 11 est assez soluble dans lâeau et beaucoup plus dans lâeau bouillante, ioo parties dâeau Ă froid en prennent 6 ou 7 parties ; lâeau chaude en prendrait 5o Ă 35 parties, ou le tiers de son poids. Il est soluble dans lâalcool. Deux parties dâalcool peuvent en dissoudre une. 11 se dissout mĂȘme dans lâĂ©ther. Câest un chlorure remarquable par ses dissolutions. Il est rendu beaucoup plus soluble par lâacide hydrochlorique ; alors il se prend en masse par le refroidissement ; mais cette combinaison nâest pas stable, lâacide hydrochlorique se dĂ©gage. Le perchlorure se volatilise ; aupara- DE CHIMIE. vaut il Ă©prouve la fusion et bout trĂšs tranquillement. Câestla propriĂ©tĂ© de se sublimer qui lui afait donner le nom de sublimĂ© corrosif LâĂ©bullition est rĂ©elle; niais les vapeurs quâelle donne sont plus intenses que celles de lâeau. Il est arrivĂ© un accident Ă un chimiste que je ne nommerai pas il distillait du perchlorure de mercure dans un vase tout-Ă -fait bouchĂ© ; la chaleur fut poussĂ©e trĂšs loin. Nâentendant plus aucun mouvement, il voulut faire une ouverture au vase distillatoire; la vapeur sâen Ă©chappa avec une grande force, frappa la figure de ce chimiste qui en fut blessĂ©. Ce sel, exposĂ© a la lumiĂšre, est dĂ©composĂ© en partie il se produit de lâacide hydrochlorique, et il se forme du protochlorure qui est plus stable. Il est aussi dĂ©composĂ© par plusieurs substances vĂ©gĂ©tales, surtout Ă lâaide de la chaleur et de la lumiĂšre. Quand il y a une matiĂšre gommeuse ou autre en dissolution avec le sublimĂ©, il est bon de savoir que le chlorure est altĂ©rĂ© par cette matiĂšre vĂ©gĂ©tale. On forme un sous-chlorure de mercure en COURS 2 4 mĂȘlant lâoxide rouge de mercure avec une disso- iutioĂŻrde-perchlorure. Lâanalyse de ce sous-chlorure nâa pas Ă©tĂ© faite. En faisant arriver du chlore sur de lâoxide rouge de mercure , il se produit une matiĂšre dâun rouge brun foncĂ©, et qui est encore le sous- chlorure. En versant dans une dissolution de perchlorure du chlorure de chaux, on a encore du sous-chlo- rure ; il se forme un prĂ©cipitĂ© rouge qui va brunir au fond du vase et qui contient du chlore. Ce sous-chlorure se rassemble en petits grains. En faisant arriver du chlore sur du mercure , on obtient du chlorure. Le sublimĂ© corrosif se combine trĂšs bien avec lâhydrochlorate dâammoniaque ; il forme un sel qui cristallise. Je nâen parlerai pas. Je passe au chlorure dâargent. Câest un sel extrĂȘmement remarquable, dont lâinsolubilitĂ© est complĂšte. On lâobtient facilement en versant dans le nitrate dâargent de lâacide hydrochlorique, ou un chlorure quelconque. On obtient aussitĂŽt un prĂ©cipitĂ© abondant, qui a lâapparence du lait DE CHIMIE. 25 eaillebottĂ©. Câest Y argent cornĂ©, ou le chlorure dâargent. Ce sel nâa aucune saveur, puisquâil est insoluble ; câest mĂȘme le plus insoluble que lâon connaisse. i partie dâacide hydrochlorique dans 3oo mille parties dâeau donnent un prĂ©cipitĂ©, en y versant du nitrate dâargent. Ce composĂ© est tout-Ă -fait insoluble dans lâalcool et mĂȘme dans les acides, exceptĂ© cependant lâacide hydrochlorique concentrĂ©, qui le dissout dâune maniĂšre trĂšs notable. En versant de lâeau dans cette dissolution, elle sâempare de lâacide, et le chlorure dâargent se prĂ©cipite. ExposĂ© Ă la chaleur, il entre trĂšs facilement en fusion il donne un liquide qui devient jaune, et qui persiste dans cet Ă©tat Ă la plus haute tempĂ©rature. On lâa exposĂ© dans un feu de forge avec du charbon, et il est restĂ© sans Ă©prouver dâaltĂ©ration et sans se volatiliser. Câest un corps parfaitement fixe. Si le chlorure dâargent est insoluble dans les acides, il est au contraire Ă©minemment soluble dans lâammoniaque câest lĂ un de ses caractĂšres. 2Ă COURS 11 se dissout aussi facilement dans lâammoniaque que le fait le sucre dans lâeau. Si lâon prend cette dissolution, quâon lâexpose Ă lâair, lâammoniaque se dĂ©gage et le chlorure dâargent cristallise. On peut aussi faire reparaĂźtre le chlorure dâargent, en saturant lâammoniaque par un acide. Il est soluble dans une dissolution de sel marin. Il est bon que vous sachiez que si vous prenez une bassine dâargent pour y faire Ă©vaporer du sel marin, vous aurez un sel impur; carie chlorure de sodium devient alcalin et dissout une quantitĂ© trĂšs notable dâargent. Câest Ă ce point quâen Ă©tendant dâeau le produit, la dissolution devient laiteuse et donne un prĂ©cipitĂ©. Ainsi le chlorure dâargent, insoluble dans lâeau et dans les acides, est soluble dans lâammoniaque, dans lâacide hydrochlorique concentrĂ©, et dans les autres chlorures concentrĂ©s. ExposĂ© Ă lâaction de la lumiĂšre, il ne conserve sa blancheur quâun instant; car si lâon avait une lumiĂšre un peu vive, on peut dire quâil change instantanĂ©ment de couleur ; il devient dâabord DE CHIMIE. 2 7 violacĂ©, puis violet dans toute lâĂ©tendue de la masse. Quâest-ce que ce changement de couleur? En supposant quâon ait pris un chlorure bien lavĂ©, vous trouverez, lorsquâil sei'a devenu violet, que lâeau dans laquelle il Ă©tait plongĂ© est acide, et enfin quâelle prĂ©cipite abondamment le nitrate dâargent donc elle contient du chlore. Si du chlore est devenu libre, câest quâune certaine quantitĂ© dâargent a Ă©tĂ© rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©. LâoxigĂšne de cet argent reste dans la combinaison ; et sâil y a du cuivre mĂȘlĂ© Ă lâargent , il restera un peu dâoxide dâargent et de cuivre. Si lâon traite par lâammoniaque qui dissout le chlorure dâargent, on obtiendra les atonies dâargent qui ont Ă©tĂ© rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s. Il faut terminer en exposant la maniĂšre de dĂ©composer le chlorure dâargent. Cette expĂ©rience rappellera un fait curieux. Je prends du chlorure dâargent, et je le mets avec du zinc ou avec du fer, et un peu dâacide hydrochlorique; alors le zinc entre en dissolution il prend peu Ă peu le chlore de lâargent, et il reste une masse poreuse dâargent. Le chlore, 28 COURS DE CHIMIE. qui Ă©tait jusquâau centre de la masse dâargent, sort par une action galvanique particuliĂšre. Si lâon veut faire lâoperation en grand et promptement , on fait chauffer le mĂ©lange dans une bassine de fonte le zinc sâempare du chlore; il suffit de laver lâargent poreux pour lâavoir pur. IMPRIMERIE DE HĂJZĂRD-COURCĂER rue du Jardinet, n° 12. jjwSbCĂź WSSĂȘm Ă asfi ĂŒÂ§! mm fmt CO LU Aufl. Teil * a'* Band Z "'0 K\ CH kf\ âNummer H un 4 2 ^5 Le poids de lâatome de perchlorure de platine est Ă©gal Le sous-chlorure contient 1 atome de chlore et 2 atomes de platine. Le perchlorure du platine est un liquide dâun jaune orangĂ©. Il est dâun brun noir quand il est concentrĂ©. Quand on lâĂ©vapore davantage , il DE CHIMIE. O change encore de couleur la couleur se fonce, devient dâun rouge brun, et enfin elle paraĂźt dâun brun noir. Ce sel est trĂšs soluble dans lâeau; il est mĂȘme soluble dans lâalcool, et en trĂšs grande quantitĂ©. Le platine, comme nous lâavons dĂ©jĂ dit, est un corps qui a une trĂšs faible affinitĂ© pour lâoxi- gĂšne, et qui est facilement rĂ©duit de ses combinaisons. Scs oxides nâont mĂȘme pas beaucoup dâaffinitĂ© pour les acides il y a peu de sels de platine remarquables. Le perchlorure de platine se rĂ©duit avec une extrĂȘme facilitĂ© par un grand nombre de mĂ©taux et de substances combustibles. A une chaleur Ă©levĂ©e, il se dĂ©compose pour passer dâabord Ă lâĂ©tat de sous-chlorure, et ensuite Ă lâĂ©tat mĂ©tallique, comme nous lâavons dit. Le perchlorure peut se combiner avec la plupart des autres chlorures, et former des composĂ©s particuliers auxquels nous donnerons la dĂ©nomination qui leur a Ă©tĂ© rĂ©servĂ©e jusquâĂ prĂ©sent de chlorures doubles , 6 CO U Tl S Le perchlorure de platine peut se combiner avec les chlorures de potassium, de sodium, de barium , de strontium , de calcium , et avec tous les autres chlorures mĂ©talliques. Le perchlorure mĂȘlĂ© au chlorure de potassium donne un sel qui a des propriĂ©tĂ©s caractĂ©ristiques. Ce sel double est formĂ© de 2 atomes de chlore, 1 atome de platine, et 1 atome de potassium. Câest par ce sel anhydre que lâon obtient le poids atomistique du platine on sait en effet, sur un poids dĂ©terminĂ© de ce sel, quels sont les poids du chlore et du potassium ; le lâeste est nĂ©cessairement le poids du platine. Ce sel double cristallise en petits octaĂšdres ; il est un peu soluble dans lâeau et tout-Ă -fait insoluble dans lâalcool de sorte que si lâon alcoolise lâeau oĂč il est en dissolution, le sel de platine se sĂ©pare. A une haute tempĂ©rature, ce sel double se dĂ©compose, et lâon a pour rĂ©sidu du chlorure de potassium et du platine. Le perchlorure de platine a aussi la propriĂ©tĂ© de se combiner avec le chlorure de sodium ; mais DE CHIMIE. 7 ici nous avons un sel double qui est soluble, ce qui offre une grande diffĂ©rence entre la soude et la potasse. En Ă©vaporant la dissolution de ce sel double, on obtient, des cristaux mal formĂ©s qui contiennent 6 atomes dâeau. Du reste, ce sel double a une composition semblable Ă celle du prĂ©cĂ©dent il contient 2 atomes de chlore, 1 de platine, et 1 atome de sodium. Le chlorure de platine est prĂ©cipitĂ© par lâhy- drocldorate dâammoniaque ; le prĂ©cipitĂ© est jaune et trĂšs abondant. Câest de ce prĂ©cipitĂ© dont on se sert pour obtenir le platine mĂ©tallique, parce quâil est bien plus facile Ă dĂ©composer par la chaleur que les autres sels doubles. Lâammoniaque est volatile, et, par la chaleur, il ne reste que le platine pur, ou plutĂŽt ce que lâon nomme une Ă©ponge de platine. Câest cette Ă©ponge de platine qui donne le platine mĂ©tallique, en comprimant les parties les unes sur les autres. Le procĂ©dĂ© mĂ©tallurgique que lâon suit pour obtenir le platine est tout-Ă -fait chimique et de laboratoire on dissout le mĂ©tal natif dans lâeau 8 COURS regale, et lâon prĂ©cipite par lâhydrochlorate dâammoniaque. Comme la mine de platine est impure, quâelle contient dâaulres mĂ©taux, tels que lâiridium , le palladium, le rhodium , on dissout la mine dans lâeau rĂ©gale, on prĂ©cipite par le sel ammoniac, on lave le prĂ©cipitĂ©, on le chauffe pour obtenir lâĂ©ponge de platine, que lâon dissout une seconde fois dans lâeau rĂ©gale; dissolution que lâon prĂ©cipite de nouveau, comme prĂ©cĂ©demment. Pour agglomĂ©rer le platine, on met le prĂ©cipitĂ© dans un four Ă porcelaine lâammoniaque se dĂ©gage trĂšs vite; la chaleur ramollit le platine sans le fondre , et avec le marteau on resserre les particules en une masse moins volumineuse que celle de lâĂ©ponge de platine. On forge alors le mĂ©tal comme on ferait du fer. La baryte, la chaux, la strontiane, forment des sels doubles avec le chlorure de platine ; mais lâanalyse nâen a pas Ă©tĂ© faite. Enfin, le chlorure de platine et le chlorure dâargent peuvent se combiner et se prĂ©cipiter mutuellement. DE CHIMIE. Q L'or forme de mĂȘme deux combinaisons avec le chlore. On obtient le perclilorure par lâeau re'gale et en Ă©vaporant jusquâĂ siccilĂ©. On obtient le protochlorure, ou plutĂŽt le sous- chlorure , en exposant le perclilorure Ă lâaction de la chaleur Ă 200° ou 200°, Ă la chaleur de lâĂ©tain fondant. Ce sous-chlorure se prĂ©sente sous forme dâune masse grise lâeau le dĂ©compose. Quand lâaction de lâeau est aidĂ©e par celle de la chaleur, il se fait partage; elle dissout le per- chlorure et sĂ©pare le mĂ©tal. Deux atomes dâor mĂ©tallique se prĂ©cipitent, et il reste en dissolution un atome de perclilorure dâor. Le perchlorure contient 5 atomes de chlore contre 1 atome de mĂ©tal; le protochlorure est sous-chlorure dâor, et tout-Ă -fait analogue au sous-chlorure de platine. Le perchlorure dâor se prĂ©sente avec une couleur jaune; on le dĂ©signe par le nom de dissolution dâor. Vous le voyez ici dissous dans lâeau , et il est dâun jaune pĂąle; quand il est avec plus io COUKS dâacide, la couleur pĂąlit davantage. Lorsquâil est le plus neutre possible, il est dâun rouge foncĂ©. Par la couleur de ce sel, on peut juger de sa neutralitĂ©. Le perchlorure dâor Ă lâĂ©tat neutre ne cristallise pas pour quâil cristallise, il faut quâil y ait excĂšs dâacide ; alors il donne des aiguilles trĂšs fines. Si lâon veut lâavoir parfaitement neutre, il faut Ă©vaporer jusquâĂ siccitĂ©. On en dĂ©compose bien une partie par la dessiccation ; mais on. ne risque rien, parce quâen le dissolvant dans lâeau on sĂ©pare le mĂ©tal. Le perchlorure est extrĂȘmement soluble dans lâeau, dans lâalcool; il est mĂȘme soluble dans lâĂ©ther. Si lâon traite une dissolution aqueuse de perchlorure par lâĂ©ther, tout lâor passera dans lâĂ©ther et lâeau restera sans couleur; ainsi il a plus dâaffinitĂ© pour lâĂ©ther que pour lâeau. Le chlorure dâor est certainement lâun des sels les plus faciles Ă rĂ©duire , car il se rĂ©duit tout seul par lâaction de la lumiĂšre. Pour le conserver pur, jl faut le garder dans lâobscuritĂ©. ExposĂ© au so~ UK CIIIA1IE. I I leil, on voit bientĂŽt les parois du vase se couvrir dâor mĂ©tallique. La plupart des corps dĂ©composent ce chlorure ; presque tous les mĂ©taux prĂ©cipitent lâor. On produit le chlorure afin de prĂ©cipiter lâor ou lâoxide qui est employĂ© dans les arts. Un grand nombre de sels qui peuvent encore absorber de lâoxigĂšne dĂ©composent le chlorure. Les acides sulfureux, nitreux, prĂ©cipitent lâor; mais il faut remarquer que, dans ces prĂ©cipitations, lâeau est dĂ©composĂ©e. Si je prends du chlorure dâor, si jây mets du sulfate de fer au minimum dâoxidation, le fer absorbera de lâoxigĂšne câest que lâeau se dĂ©compose, que son oxigĂšne se porte sur le fer, et que son hydrogĂšne se porte sur le chlore et forme de lâacide hydrochlorique qui se sĂ©pare. Le prĂ©cipitĂ© est brun; mais si on le frotte, il a lâĂ©clat de lâor. Le chlorure dâor est prĂ©cipitĂ© par le protochlorure dâĂ©tain ; le prĂ©cipitĂ© est dâune belle couleur pourpre on lâappelle pourpre de Cassius. Je reviendrai tout-Ă -lâheure sur ce prĂ©cipitĂ©. COURS 1 2 Le sulfatĂ© de protoxide de fer et le protochlo- rure dâĂ©tain sont les deux rĂ©actifs que lâon emploie pour dĂ©composer le chlorure dâor. Ce sel est dĂ©composĂ© aussi par les vĂ©gĂ©taux. Câest par lâaction du chlorure dâor sur lâacide oxalique, que M. Berzelius sâest convaincu que ce dernier acide ne contenait pas dâhydrogĂšne. On traite le chlorure dâor par les alcalis pour obtenir lâoxide dâor. Cette prĂ©cipitation est toujours incomplĂšte; on nâobtient pas tout lâoxide qui Ă©tait dans la dissolution quelquefois on nâen a point du tout, ou bien le prĂ©cipitĂ© se sĂ©pare avec des nuances diffĂ©rentes. Il peut y avoir deux cas dans cette opĂ©ration ou lâon a employĂ© lâalcali en quantitĂ© suffisante, ou on lâa employĂ© avec excĂšs. Quand câest lâor qui domine, le prĂ©cipitĂ© est jaunĂątre et devient plus abondant par la chaleur. En le lavant, on voit que câest un chlorure hydratĂ©; car en traitant ce prĂ©cipitĂ© par la potasse, il se dĂ©gage de lâacide hydrochlo- rique. Si lâon met un excĂšs dâalcali, le prĂ©cipitĂ© DE CHIMIE. 1 0 sera gris; si on le fait chauffer, il aura une couleur gris foncĂ©. Mais il reste toujours une quantitĂ© de chlorure dâor en dissolution, si bien que si lâon prend un chlorure de potassium, de sodium, ou de lâhydrochlorate dâammoniaque, et que lâon en mette en quantitĂ© convenable, il nây aura plus de prĂ©cipitĂ©, parce quâil se fera des chlorures doubles. Si vous prenez du chlorure dâor aussi neutre que possible et que vous le traitiez par la potasse, il y aura un prĂ©cipitĂ© ; mais il se formera aussi un sous-chlorure double. La mĂȘme chose arrivera par lâammoniaque. Voici lâanalyse du chlorure double dâor et de potassium il contient 2 atomes de chlorure dâor, i atome de chlorure de potassium et 2 atomes dâeau. On peut obtenir ce double chlorure bien cristallisĂ© en prismes qua- drangulaires. On obtient des sels doubles Ă peu prĂšs semblables avec la soude , la chaux, la magnĂ©sie. Câest une classe de sels nombreux qui nâa pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e. co or. s *4 La baryte donne un prĂ©cipitĂ© considĂ©rable dans le chlorure clâor. Quand on y verse de lâammoniaque, on a un prĂ©cipitĂ© qui, lavĂ© et chauffĂ©, dĂ©tone avec force. Le prĂ©cipitĂ© ne fulmine pas, tant quâil est dans le liquide. Cette poudre fulminante nâest cependant pas aussi dangereuse que celle qui est faite avec lâargent et lâammoniaque, et Ă laquelle on ne peut pas toucher. Si, au lieu dâannnoniaque, on met dans le chlorure neutre de lâhydrochlorate dâammoniaque , il nây a pas formation de poudre fulminante. Nous avons dĂ©jĂ parlĂ© de ces poudres fulminantes; je ne mây arrĂȘterai pas. Lâexplosion de celle que donne lâor est causĂ©e par la dĂ©composition instantanĂ©e de lâammoniaque dont lâhydrogĂšne sâunit Ă lâoxigĂšne du mĂ©tal et forme de lâeau en vapeur, et dont lâazote reprend lâĂ©tat de fluide Ă©lastique. LâĂ©branlement quâĂ©prouve lâair par la dilatation subite des Ă©lĂ©mens de la poudre, produit la dĂ©tonation. Jâai dĂ©jĂ citĂ© le prĂ©cipitĂ© connu sous le nom UE CHIMIE. de prĂ©cipitĂ© pourpre de, Cassius. Câest une couleur employĂ©e dans la peinture sur porcelaine ; il y forme les roses ou les violets. Il rĂ©siste Ă un feu considĂ©rable. En versant dans du chlorure dâor du protochlorure dâĂ©tain, il se forme un prĂ©cipitĂ© de nature extrĂȘmement variable. Si lâon prend les deux dissolutions, celle dâor et celle dâĂ©tain, trĂšs concentrĂ©es, dans quelques proportions que vous les mĂȘliez, vous aurez constamment de lâor mĂ©tallique avec sa couleur ou avec- une couleur noirĂątre câest ce quâa reconnu M. Oberhampf. Maintenant, si vous mĂȘlez les mĂȘmes dissolutions Ă©tendues d eau, vous nâaurez plus dâor mĂ©tallique , vous aurez le prĂ©cipitĂ© pourpre de Cassius; mais vous nâaurez pas constamment la mĂȘme nuance. Si lâon veut chercher Ă obtenir la plus belle nuance, il nây a pas dâautre moyen que de prĂ©parer plusieurs verres, dâĂ©tendre la mĂȘme quantitĂ© de chlorure de diverses quantitĂ©s dĂ©terminĂ©es dâeau ; on voit quelles sont les dissolutions dont le mĂ©lange donne la plus belle COURS iG couleur, et lâon sait alors clans quelles proportions il faut opĂ©rer en grand. VoilĂ une dissolution dâor ; nous y mĂȘlons du chlorure dâĂ©tain ; nous avons un prĂ©cipitĂ© noir. Il y a bien un peu de pourpre par transmission ; mais ce nâest pas lĂ ce que nous cherchons. Nous Ă©tendons la dissolution dâor, et maintenant voilĂ le pourpre qui se manifeste. Câest ce prĂ©cipitĂ© que Cassius a fait connaĂźtre depuis long-temps et qui est diffĂ©rent selon les proportions employĂ©es. M. Oberkampf a fait des essais sur les dissolutions dâor et dâĂ©tain. Lorsque, dans le mĂ©lange, la dissolution dâor dominait, il obtenait des roses trĂšs beaux ; quand il faisait dominer lâĂ©tain, tous Ă©taient violets, et dâautant plus violets que la quantitĂ© clâĂ©tain Ă©tait plus considĂ©rable. Les chimistes se sont occupĂ©s de ces couleurs. Proust a trouvĂ© quâun beau prĂ©cipitĂ© pourpre deCassiusĂ©tait composĂ© de yGpartiesdeperoxide dâĂ©tain et 24 parties dâor mĂ©tallique. Il regarde lâor comme Ă©tant Ă lâĂ©tat mĂ©tallique dans ce com- DF. CTIIMrF. I 7 posĂ© ; cependant on nâen a pas la preuve complĂšte. M. Oberkampf a trouvĂ© quâun beau rose Ă©tait composĂ© de 20 parties de peroxide dâĂ©tain et de yg parties dâor. M. Berzelius a donnĂ© des nombres diffĂ©rons. Ainsi les prĂ©cipitĂ©s de Cassius ne se ressemblent pas. Le temps ne nous permet pas de parler des chlorures doubles, combinaisons dont nous avons dĂ©jĂ signalĂ© quelques-unes. Nous dirons gĂ©nĂ©ralement que les chlorures formĂ©s avec des mĂ©taux qui ont de la tendance Ă faire des acides plutĂŽt que des bases, se combinent avec les chlorures formĂ©s avec des mĂ©taux qui sont au contraire disposĂ©s Ă faire des bases. Ainsi, le chlorure dâor jouant le rĂŽle dâacide, peut se combiner avec divers chlorures et donner des composĂ©s dont les parties ou les chlorures sont en rapport simple. Ces chlorures doubles nâont pas Ă©tĂ© analysĂ©s. Il y a beaucoup dâautres mĂ©taux qui peuvent donner des chlorures doubles lâĂ©tain est dans ce Chim. 18* LEĂON. 2 COURS iS cas. Le protoclilorure dâĂ©tain peut se combiner comme acide avec les chlorures de potassium, de sodium , de barium, de calcium , remplissant les fonctions de bases. Les oxides de lâĂ©tain se rapprochent de la nature des acides, avec lesquels ils ont en gĂ©nĂ©ral peu dâaffinitĂ©. Le bismuth est un mĂ©tal analogue, et forme des chlorures doubles. Le mercure a aussi des propriĂ©tĂ©s qui lui donnent lâapparence des acides. Lâor, le platine, lâĂ©tain, le bismuth , le mercure peuvent former des chlorures doubles. Nous passons aux combinaisons de lâacide hy- driodique avec les bases. Nous ne nous occuperons pas de ce qui se passe dans ces combinaisons. Sont-elles des iodures ou des hydriodates? Nous nâen savons rien. La thĂ©orie exposĂ©e pour les chlorures sâapplique ici avec une parfaite exactitude, et de mĂȘme il nây a dâexception que pour lâammoniaque ; sa combinaison avec lâacide hy- driodique forme Ă©videmment un hydriodate dâammoniaque. Voici les caractĂšres de ces composĂ©s. DE CHIMIE. '9 Toutes les fois que lâiode se sĂ©pare dâune dissolution, il paraĂźt sous la forme de vapeurs violettes, avec une odeur analogue Ă celle du chlore. Si la tempĂ©rature est Ă©levĂ©e, la vapeur est trĂšs bien caractĂ©risĂ©e. En versant sur un iodure pris a letat sec ou liquide, de lâacide sulfurique ou nitrique, il se produit aussitĂŽt une coloration trĂšs marquĂ©e, et des vapeurs blanches sâexhalent, semblables Ă celles de lâacide hydrochloriquc* Quand on opĂšre sur un iodure en dissolution , il rfy a pas dĂ©gagement de vapeurs, mais il y a coloration. Les vapeurs blanches qui se dĂ©gagent dans les autres cas sont de lâacide hydriodique. Les acides sulfureux et hydrochlorique nâout. pas dâaction sur les iodures ; mais si lâon verse du chlore sur les iodures, il y a aussitĂŽt un prĂ©cipitĂ© abondant dâiode. Les iodures ont la propriĂ©tĂ© de dissoudre une grande quantitĂ© dâiode et de se colorer par cette combinaison. Quand on veut prĂ©cipiter lâiode par le chlore, il ne faut pas verser de celui-ci en trop grande l8 e LEĂON. 2.. 20 COURS quantitĂ©, parce quâil dissout lâiode et forme un chlorure dâiode ; le prĂ©cipitĂ© disparaĂźtrait. Lorsquâon verse du chlore dans un iodure , la dissolution se colore en rouge de plus en plus foncĂ© ; en continuant Ă en verser, on finit par dĂ©composer tout lâiodure lâiode se prĂ©cipite, et si lâon ajoute une plus grande quantitĂ© de chlore, il se combine avec lâiode, et la liqueur redevient transparente. On peut constater la prĂ©sence de lâiode de plusieurs autres maniĂšres. On peut se servir de la dissolution dâargent ; on a un prĂ©cipitĂ© blanc, insoluble dans lâeau et dans les acides, mais qui se distingue facilement du chlorure dâargent qui se dissout dans lâammoniaque, tandis que ce prĂ©cipitĂ© ne sây dissout pas. Il est inutile de dire que ce prĂ©cipitĂ© est de lâiodure dâargent. Les iodures, avec le protonitrate de mercure, donnent un prĂ©cipitĂ© dâun jaune vert, et par la dissolution de pernitrate de mercure nous avons un prĂ©cipitĂ© dâun rouge orangĂ© ; avec la DE CHIMIE. 21 dissolution de plomb nous avons un prĂ©cipitĂ© dâun trĂšs beau jaune. VoilĂ sans doute des caractĂšres suffisans pour distinguer lâiode. Cependant en voici encore un autre câest lâaction que lâamidon exerce sur lâiode; elle forme avec lâiode un composĂ© bleu trĂšs beau, qui quelquefois est noir. Voici un iodure, jây mets de lâamidon en pĂąte, et je verse un acide qui dĂ©gage lâiode ; vous voyez que lâamidon se colore en trĂšs beau bleu. Il y a dans le commerce des sels qui contiennent de lâiode tels sont ceux qui proviennent des soudes de varecs, que lâon retire de la combustion des plantes marines. Ces soudes contiennent beaucoup de sel marin, et pourraient mĂȘme servir dâassaisonnement, malgrĂ© la prĂ©sence de lâiode qui est un poison ; car il y est en si petite quantitĂ©, quâil ne peut causer aucun mal. Il y a peut-ĂȘtre 0,001 dâiodure de sodium ou de potassium dans ces soudes ; on peut cependant en reconnaĂźtre facilement la prĂ©sence il suffit de verser de lâacide sulfurique concentrĂ© 22 COURS sur ce sel , la masse devient violette, et mĂȘme on peut apercevoir des vapeurs dâiode. On rĂ©ussit encore mieux en lavant ce sel avec une petite quantitĂ© dâeau ; lâeau enlĂšve lâiodure de potassium ou de sodium. On ajoute Ă lâeau une goutte seulement de chlore ou de chlorure de chaux ; si lâon en mettait trop, lâiode serait dissous aussitĂŽt quâil deviendrait libre. Les iodures se dĂ©composent , et si lâon a mis de la colle de farine avant la dĂ©composition, la colle deviendra bleue. Tous les iodures que nous avons Ă considĂ©rer sont formĂ©s dâun atome dâiode, dont le poids atomistique est de i5,5y56. A ce poids, ajoute/ le poids atomistique des corps simples que lâon combinera avec lâiode, et vous aurez celui de lâatome du composĂ©. Pour lâiodure de potassium , par exemple, vous aurez Atome dâiode. i5,3y56 Atome de potassium. 4^992 fodure de potassium. 20,2748. DE CHIMIE. 23 Avant que de passer aux iodures, nous avons un mot Ă dire sur lâhydriodate dâammoniaque ; il rĂ©sulte de la combinaison de volumes Ă©gaux de gaz ammoniac et de gaz acide hydriodi- que. On peut le distiller sans lâaltĂ©rer ; mais dĂšs quâil a le contact de lâair il se dĂ©compose il se forme de lâeau, et lâiode se sĂ©pare. Lâiodure de potassium se fait en combinant directement lâiode avec le potassium. On peut combiner lâiode avec la potasse ; il se fait de lâiodure de potassium et de lâiodate de potasse; il faudrait ensuite sĂ©parer ces deux sels. Ce procĂ©dĂ© ne vaut rien pour obtenir lâiodure de potassium. Il y en a un autre; il consiste Ă traiter par lâiode du fer ou du zinc. Ces deux mĂ©taux se combinent trĂšs bien avec lâiode, qui disparaĂźt en un clin dâĆil, et lâon a des iodures de fer ou de zinc que lâon dĂ©compose par le carbonate de potasse, ce qui produit de lâiodure de potassium trĂšs pur. Cet iodure cristallise bien en cubes comme le sel marin. CO U HS 24 Cet iodure de potassium est trĂšs soluble dans lâeau 100 parties Ă 18° en dissolvent i / t 3 parties. Il est plus dĂ©liquescent que le sel marin. Il se fond trĂšs facilement Ă une chaleur bien au-dessous de celle du verre fondu , et peut ĂȘtre volatilisĂ©. Ce sel existe dans les eaux de la mer; du moins si ce nâest pas ce sel, câest de lâiodure de sodium. Ce quâil y a de certain, câest que dans les eaux de lamer existent lâiode, la soude etla potasse. Lâiode est-il combinĂ© avec la potasse ou avec la soude? Câest ce que lâon ne saurait affirmer. Cette incertitude rĂšgne pour toutes les dissolutions complexes avec du sulfate de chaux, par exemple, que lâon mette du chlorure de magnĂ©sium , du sulfate de potasse, du nitrate de potasse, quand ces sels sont en simple dissolution, vous ne pouvez pas dire que le sulfate de chaux est tout formĂ© dedans, quoique vous lây ayez mis ; il ne faut voir dans la dissolution que des mĂ©langes, parce que les sels peuvent ĂȘtre dĂ©composĂ©s les uns par les autres. On ne doit pas considĂ©rer les sels comme ayant une existence isolĂ©e. DE CHIMIE. Si vous extrayez du nitrate de potasse, vous ne pouvez pas dire quâil y avait du nitrate de potasse dans la dissolution, ou dans le corps qui vous lâa donnĂ©; car lâacide et la hase pouvaient exister combinĂ©s dâune tout autre maniĂšre. Il est cependant des circonstances oĂč lâon ne peut pas se tromper. Si jâai beaucoup de chlorure de sodium et une petite quantitĂ© de sulfate de chaux, je ne peux pas dire que tout le chlorure de sodium a Ă©tĂ© dĂ©composĂ© par le svdfate de chaux dans la dissolution. Ainsi elle contenait donc rĂ©ellement du chlorure de sodium tout formĂ©. Mais quand ces sels sont mĂȘlĂ©s dans des rapports atomiques, on ne peut pas dire que la dissolution contenait tels ou tels sels tout formĂ©s on dit seulement que lâon sĂ©pare tels sels, quoiquâon puisse supposer que dâautres sels existaient dans la dissolution. Dans lâeau de la mer, il y a de lâiode, de la soude, de la potasse ; on peut en extraire de lâiodure de potassium, sans pouvoir affirmer que 26 .COURS ce sel y existe, plutĂŽt que lâiodure de sodium. Lâiodure de sodium cristallise en trĂšs beaux prismes. Il ne contient point dâeau de cristallisation ; il est soluble et dĂ©liquescent. Quand on lâexpose Ă lâaction de la chaleur, il se comporte comme lâiodure de potassium. La baryte , la strontiane, la chaux forment aussi des iodures analogues. Je ferai remarquer une propriĂ©tĂ©' que ces iodures prĂ©sentent. Les iodures de potassium et de sodium sont inaltĂ©rables Ă la chaleur, mĂȘme avec le contact de lâair ; ce qui veut dire que lâiode a plus dâaffinitĂ© pour la potasse et la soude que nâen a lâoxigĂšne ; mais si lâon chauffe lâiodure de barium Ă lâair, il donne des vapeurs, câest-Ă -dire que lâiode se dĂ©gage et que la baryte se forme. Les iodures de plomb et de bismuth se composent comme ceux de potassium et de sodium. Lâiodure de barium cristallise trĂšs bien. Si on le laisse dans lâeau, au bout dâun certain temps il sera dĂ©composĂ© ; le barium passera Ă lâĂ©tat de carbonate de baryte, par sa combinaison avec DE CHIMIE. iâoxigĂšne et lâacide carbonique. La mĂȘme chose a lieu pour les iodures de calcium, de strontium, bases qui forment des sels insolubles avec lâacide carbonique. I/iodure de magnĂ©sium, ou pour mieux dire la dissolution de la magnĂ©sie dans lâacide hydrio- dique, exposĂ© Ă la chaleur, donne de la magnĂ©sie pour rĂ©sidu. Parmi les iodures mĂ©talliques, je citerai celui de zinc. Il su Ait de mettre de lâiode au fond dâun vase, de la limaille de zinc par-dessus, et un peu dâeau, pour former ce sel. Le liquide devient dâabord extrĂȘmement foncĂ©; il y a production de chaleur le liquide sâĂ©claircit ensuite assez promptement. Enfin , tout lâiode que lâon a mis en excĂšs passe Ă lâĂ©tat dâiodure de zinc. On dĂ©compose cet iodure de zinc par le carbonate de potasse, et lâon a un prĂ©cipitĂ© abondant de carbonate de zinc. Câest par la combinaison de lâiode avec le zinc que lâon dĂ©termine le poids atomique de lâiode. 28 COURS Cet iodure de zinc nâest pas cristallisable ; il est dĂ©liquescent. Quand on le chauffe, je veux dire quand on le distille, il cristallise comme le pro- tocldorure dâantimoine. Je ne parlerai pas des autres iodures celui de fer est vert dans ses dissolutions. Lâiodure de plomb est dâun jaune orangĂ©; Lâiodure de cuivre est dâun blanc gris; Le periodure de mercure est rouge orangĂ© ; Lâiodure dâargent est blanc, etc. Relativement aux iodures, je ferai la mĂȘme remarque que relativement aux chlorures il y a beaucoup dâiodures qui peuvent former des sels doubles; mais ce sont toujours des iodures de mĂ©taux ayant une tendance acide qui sâunissent avec des iodures dont les mĂ©taux ont une tendance alcaline. Ainsi les iodures de mercure, de platine, dâor, mĂ©taux qui prĂ©sentent une tendance acide, peuvent former des doubles sels avec les autres iodures. M. Boulay fils a fait un travail sur cet objet. Nous allons examiner une autre sĂ©rie de corps DK CHIMIE. a 9 que nous nommerons sulfures; mais nous nous arrĂȘterons assez long-temps sur ces corps, en raison de leur importance et du grand nombre de leurs variĂ©tĂ©s. Cependant nous ne parlerons que des genres, et nous nâentrerons pas dans le dĂ©tail des espĂšces. Le soufre peut se combiner avec les corps simples et donner des sulfures; ces combinaisons se font facilement et directement. Dâautres fois on prend de lâacide hydrosulfurique que lâon fait agir sur les bases. Il peut se former des hydro- sulfates ou des sulfures, comme il peut se former des hydrochlorates ou des chlorures la thĂ©orie est la mĂȘme dans les deux cas. On nâest sĂ»r de lâexistence des sulfures que lorsquâils sont faits par la voie sĂšche. Voici un tube qui contient de la baryte ; on le chauffe avec quelques charbons; par cette extrĂ©mitĂ© on fait passer une source de gaz hydrogĂšne sulfurĂ© dessĂ©chĂ© par du chlorure de calcium qui lui enlĂšve son eau; lâhydrogĂšne sâemparera de lâoxigĂšnede la base, et quand lâopĂ©ration sera ter- COURS 5o minĂ©e, il ne restera que du sulfure de barium. Nous allons dâabord considĂ©rer ici les sulfures ou hydrosulfates simples, autrement, les monosulfures, câest-Ă -dire, ceux qui sont composĂ©s dâun atome de soufre et dâun aiome de mĂ©tal; et les hydrosulfates , formĂ©s aussi dâun atome dâacide hydrosulfurique et dâun atome dâoxide. Les sulfures sâobtiennent comme nous venons de le dire. Les hydrosulfates sont obtenus dâune maniĂšre facile, en combinant un atome de base avec un atome dâacide bydrosulfurique. Les caractĂšres des sulfures ne sont pas difficiles Ă constater. Quand ce sont des sulfures ou des hydrosulfates solubles , il suffira de verser dessus un acide trĂšs faible , de lâacide carbonique mĂȘme il y aura dĂ©gagement de gaz acide hydrosulfuriquc, reconnaissable Ă son odeur particuliĂšre dâĆufs pourris, Ă son inflammabilitĂ©. En le brĂ»lant, il donne une belle flammme et lâodeur de l'acide sulfureux. Le liquide oĂč le sel Ă©tait en dissolution ne se trouble pas. DK 5 I Les hydrosulfates ont pour caractĂšre essentiel de donner par les acides un de'gagement dâacide hydrosulfurique sans prĂ©cipitation de soufre. On peut dĂ©composer les hydrosulfates en faisant passer dessus un courant dâacide carbonique, et rĂ©ciproquement lâon peut dĂ©composer les carbonates par un courant dâacide hydrosulfurique. Les sulfures en dissolution donnent des prĂ©cipitĂ©s par les mĂ©taux avec le plomb, nous aurons un prĂ©cipitĂ© noir; avec lâargent, un prĂ©cipitĂ© noir; avec lâarsenic, un prĂ©cipitĂ© rouge oi-angĂ©; avec le zinc, un prĂ©cipitĂ© blanc ; le manganĂšse donne un prĂ©cipitĂ© dâun blanc sale. En un mot, les hydrosulfates sont des rĂ©actifs importans pour reconnaĂźtre les mĂ©taux par la couleur de prĂ©cipitĂ© que lâon obtient. Si les sulfures ne sont pas solubles, les acides ne peuvent pas servir pour donner des prĂ©cipitĂ©s; dans ce cas-lĂ , il faut traiter par les alcalis qui sâemparent dâune portion de soulre. On jette le sulfure que lâon veut essayer dans un nitre fondu ; il se change en sulfate de potasse, par exemple , COURS T F. CHIMIE. 5 2 si lâon a employĂ© le sulfure de potasse. On reconnaĂźt ensuite la prĂ©sence de lâacide sulfurique et du soufre, par consĂ©quent, par la baryte qui donne un prĂ©cipitĂ© de sulfate de baryte. Parmi les diverses bases, nous nâen avons quâune qui puisse donner incontestablement un hydro- sulfate, câest lâammoniaque. On unit directement lâacide hydrosulfurique avec lâammoniaque, et lâon a un sel quâil faut nĂ©cessairement nommer hydrosulfate dâammoniaque. La combinaison doit avoir lieu sans le contact de lâair. On dĂ©gage dâun cĂŽtĂ© de lâammoniaque , de lâautre de lâacide hydrosulfurique ; on fait arriver ces deux gaz secs par des tubes dans un mĂȘme vase, et lâon obtient un sel qui cristallise sur les parois. IMPItTMERIE DE HU7, Ă^D-COUnC!E* , rue du Jardinet, n° ii. I IQ f LEĂON. - JUIN 1828. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. Moyen de distinguer les sulfures des liydrosulfates. â Hydrosulfate dâammoniaque. â Sulfure de potassium ou hydrosulfate de potasse.âBiliydrosulfate de potasse.â Sulfure de barium. â De strontium. â De calcium. â Sulfure de magnĂ©sium.â Sulfures et hydrosulfates mĂ©talliques. âCes sulfures prĂ©parĂ©s par la voie humide sont hydratĂ©s. âProto et deutosulfure dâĂ©tain. â Sulfure dâantimoine. â De cobalt. â Hydrosulfates de sulfures ou bihydrosulfates. â llydrosulfate de sulfure de potassium.âDiffĂ©rentes maniĂšres de le prĂ©parer.âSes propriĂ©tĂ©s. â Peut servir Ă analyser lâair. â Hydrosulfatc de sulfure de sodium.âDe barium.âDe strontium.âDe calcium. â Le potassium forme sept sulfures. â Leur prĂ©paration. â Leurs propriĂ©tĂ©s. Nous vous rappellerons les caractĂšres que nous avons expose's relativement aux sulfures et aux liydrosulfates. Chim. ige I 1 CO III! fi Quand les sulfures sont dissolubles dans lâeau, ils sont dĂ©compose's par les acides, et donnent lieu Ă un dĂ©gagement dâacide hydrosulfurique ; mais, selon leur nature , il peut se produire ou non un dĂ©pĂŽt de soufre. Quelle que soit leur nature , ils prĂ©cipitent les substances mĂ©talliques; ils sont dĂ©composĂ©s par le chlore , lâiode, le brome , parce que ces substances ont plus dâafĂŻinitĂ© pour les bases que le soufre. Câest dâaprĂšs ces principales propriĂ©tĂ©s, câest-Ă -dire par la puissance de leurs affinitĂ©s, que ces substances ont Ă©tĂ© classĂ©es dans lâordre suivant chlore, brome, iode , soufre. Quand les sulfures sont insolubles , comme les sulfures mĂ©talliques , une maniĂšre de les reconnaĂźtre est de les traiter par lâacide nitrique faible, ou par lâeau rĂ©gale affaiblie; le soufre est prĂ©cipitĂ©. On pourrait traiter les sulfures par le nitre, puisque lâon obtiendrait un sulfate ; mais ce moyen nâest pas aussi sĂ»r; il empĂȘcherait de reconnaĂźtre si, au lieu dâun sulfure, on nâavait pas un hydrosulfate, parce que, dans les deux cas, le rĂ©sultat serait le mĂȘme. DE CHIMIE. Lâhydrosulfate dâammoniaque nâa rien dâĂ©quivoque dans sa nature ; on lâobtient en faisant arriver dans un mĂȘme vase, dâun cĂŽtĂ© de l'hydrogĂšne sulfurĂ©, et de lâautre du gaz ammoniac. 11 faut former ce sel sans le contact de lâair, et, si on le volatilise, il faut de mĂȘme le garantir du contact de lâair, parce que sans cela il se dĂ©compose et donne de lâeau ; lâhydrogĂšne de lâacide hydrosulfurique se combine avec lâoxigĂšne de lâair. Sans le contact de lâair, ce sel se conserve trĂšs bien ; il est soluble , et la dissolution ne lui fait point Ă©prouver de changement. On le prĂ©pare dans les laboratoires en faisant arriver du gaz acide hydrosulfurique dans de lâammoniaque liquide ; on lâemploie comme rĂ©actif. Il faut le garantir de lâaction de lâair, qui fait passer cette dissolution a lâĂ©tat dâhy- posulfĂźte dâammoniaque. Je passe aux combinaisons formĂ©es par les mĂ©taux avec lâhydrogĂšne sulfurĂ© , ce qui nous donne des hydrosulfates ou des sulfures; lâincertitude est la mĂȘme que pour les chlorures ou les hydrochlorates. Ainsi le sulfure de po- G -G. 19e I.. 4 COURS tassiunx, dans lâeau, peut ĂȘtre un sulfure ou un hydrosulfate; Ă lâĂ«tat sec, il nây a point dâincertitude. Les sulfures simples sont formes de i atome de soufre et de x atome de mĂ©tal ; ce sont les monosulfures. Les hydrosulfates simples sont aussi composĂ©s de i atome dâacide hydrosulfurique et de i atome dâoxide. Les hydrosulfates se reconnaissent Ă ce caractĂšre lorsquâon verse dessus un acide, il se dĂ©gage du gaz hydrogĂšne sulfurĂ© sans prĂ©cipitation de soufre. En effet, si vous considĂ©rez ces composĂ©s comme formĂ©s dâun acide et dâune base , en versant un acide plus fort, la base se combine avec ce dernier, et lâacide hydrosulfurique, plus faible, doit se dĂ©gager. Les sulfures alcalins sont employĂ©s comme rĂ©actifs. Voici comment on prĂ©pare le sulfure ou lâhydrosulfate de potasse on prend du sulfate de potasse, et on le dĂ©compose, soit par lâhydi'ogĂšne, soit par le charbon. Par lâhydrogĂšne , il suffit de soumettre le sulfate de potasse Ă une tempĂ©rature lâouge obscur, et de DE CHIMIE. faire passer dessus le gaz qui agit bientĂŽt ; tout lâoxigĂšne de lâacide et de la base sâunit Ă lâhydrogĂšne et forme de lâeau qui se dĂ©gage en abondance ; le sel change de nature et devient dâun rouge de cinabre quand il est refroidi. On peut prĂ©parer le sulfure de potassium dâune autre maniĂšre on enferme le sulfate de potasse dans un creuset brasquĂ© , câest - Ă - dire dans un creuset rempli de poussier de charbon , et lâon chauffe ; le charbon dĂ©compose le sulfate en enlevant lâoxigĂšne de lâacide. Voici du sulfure de barium qui a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© de cette maniĂšre; câest une masse blanche, cristalline, formĂ©e, dâatome Ă atome, de soufre et de barium. On peut aussi prĂ©parer lâhydrosulfate de potasse par la voie humide. On sature une dissolution de potasse, dâacide hydrosulfurique , et lâon obtient ainsi un bihydrosulfate de potasse ; on ajoute ensuite une quantitĂ© de potasse Ă©gale Ă celle qui Ă©tait dans la dissolution, et lâon a lâhydrosulfate de potasse simple. Ces sulfures ou hydrosulfates simples, dont 6 COURS nous venons de parler, ne nous arrĂȘteront pas; nous signalerons leur existence, et cela suffit. Lâhydrosulfale de potasse ne cristallise pas; le fiihydrosulfate cristallise. On obtient avec le sodium des composĂ©s tout- Ă -fait analogues Ă ceux du potassium. En mettant du sulfate de soude dans un creuset bras- quĂ©, il se transforme en sulfure de sodium. Si, pour dĂ©composer le sulfate de soude par le charbon, on nâemployait quâune tempĂ©rature rouge ordinaire , on aurait un poljrsuljure. Les monosulfures donnent des dissolutions incolores; mais cet Ă©tat est trĂšs prĂ©caire, parce quâils sâaltĂšrent par le contact de lâair. Le sulfure de barium sâobtient aussi du sulfate mis dans un creuset brasquĂ©. M. Berthier a fait une sĂ©rie dâexpĂ©riences sur ces sels ; ce sont les rĂ©sultats de ses travaux que nous allons exposer. Le sulfure de barium, obtenu dans un creuset brasquĂ© , est une matiĂšre blanche. En versant dessus de lâacide hydrochlorique, il y a prĂ©cipitation de soufre. DE CHIMIE. 7 En traitant de la mĂȘme maniĂšre le sulfate de slrontiane, vous aurez un monosulfure qui peut absorber lâoxigĂšne et repasser Ă lâĂ©tat de sulfate. Ce sulfure est une matiĂšre blanche Ă grains cristallins; il se dissout dans lâeau. En opĂ©rant sur le sulfate de strontiane, Ă une tempĂ©rature moins Ă©levĂ©e, on obtient une substance dont les dissolutions sont colorĂ©es. On produit aussi un monosulfure blanc avec le sulfate de chaux mis dans un creuset brasquĂ© ; mais le sulfate ne se fond pas, et le sulfure conserve la forme quâavait le sulfate que lâon'a employĂ©. Ce monosulfure prĂ©sente les mĂȘmes caractĂšres que les prĂ©cĂ©dens. Ainsi, avec ces cinq bases, voilĂ cinq monosulfures qui, mis dans lâeau, restent monosulfures ou deviennent hydrosulfates, et qui donnent des dissolutions incolores. Il nâen est pas de mĂȘme avec les mĂ©taux. Ainsi le sulfate de zinc par exemple se dĂ©compose parle charbon , et donne du sulfure de zinc. Tous les sulfates mĂ©talliques dĂ©composĂ©s par le charbon donnent des sulfures, exceptĂ© les 8 COURS cas oĂč les mĂ©taux conservent de lâoxieĂšne. O Avec le plomb, il se forme plusieurs sulfures. Le charbon lui-mĂȘme peut se combiner avec le soufre et former un sulfure de carbone. Ainsi, quand on dĂ©compose les sulfates mĂ©talliques, on obtient quelquefois du sulfure de carbone. Cela arrive avec lâantimoine. Le sulfate de magnĂ©sie, qui se rapproche des sulfates alcalins, traitĂ© par le charbon, donne un monosulfure; cependant toute la magnĂ©sie ne passe pas Ă lâĂ©tat de magnĂ©sium. En employant iooo parties de sulfate de magnĂ©sie, il y en a 780 qui 11e donnent pas de magnĂ©sium. Les divers sulfures mĂ©talliques peuvent ĂȘtre faits dâune maniĂšre trĂšs simple, par plusieurs procĂ©dĂ©s. On peut combiner directement le mĂ©tal avec le soufre. Le fer, le plomb, lâĂ©tain, et presque tous les mĂ©taux sans exception, se combinent par la voie sĂšche avec le soufre. On peut aussi former les sulfures mĂ©talliques par double dĂ©composition. Je suppose que nous prenions du sulfate de cuivre si nous y versons de lâhydrosulfate de potasse simple, il y aura DE CHIMIE. Ă©changĂ© de base et formation de sulfure. Le cuivre perd son oxigĂšne. En prenant des sulfates de fer, de zinc, et en versant dessus de lâhydrosulfate de potasse , on a des prĂ©cipitĂ©s, parce que les hydrosulfates ou les sulfures de ces mĂ©taux ne sont pas solubles. On reconnaĂźt que lâon a obtenu un hydrosulfate mĂ©tallique quand, en versant un acide minĂ©ral dessus, il y a dĂ©gagement dâacide hydrosulfurique; on reconnaĂźt que câest un sulfure lorsque, dans le mĂȘme cas, lâacide minĂ©i'al nâattaque pas la substance. Si câĂ©tait un sulfure alcalin , il pourrait y avoir dĂ©pĂŽt de soufre. Câest une rĂšgle gĂ©nĂ©rale. Je le rĂ©pĂšte on fait facilement les sulfures mĂ©talliques, soit directement par la voie sĂšche , soit en versant dans les dissolutions mĂ©talliques un hydrosulfate alcalin. Dans ce dernier cas, on aura constamment un prĂ©cipitĂ©; mais ce prĂ©cipitĂ© pourra ĂȘtre de nature diffĂ©rente ce sera un sulfure ou un hydrosulfate. Ce sera un sulfure quand il ne poura pas se dissoudre dans un excĂšs dâacide minĂ©ral. Lorsquâil pourra se dissoudre, lO COURS il y aura Ă©quivoque, parce que lâacide hydrosul- furique qui se dĂ©gage pourra avoir Ă©tĂ© formĂ© par," la dĂ©composition de lâeau. Les sulfures obtenus par la voie humide peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des hydrosulfates câest du moins une opinion que lâon peut sou-' tenir. Quand on prend ces sulfures, ou prĂ©cipitĂ©s obtenus par les hydrosrdfates alcalins versĂ©s dans les dissolutions mĂ©talliques, et quâon les dessĂšche Ă la tempĂ©rature ordinaire de lâair, vous finissez par avoir une matiĂšre pulvĂ©rulente qui paraĂźt sĂšche; mais si vous la chauffez jusquâĂ 5o, ioo, i5o, 200, 3oo, et mĂȘme 400 degrĂ©s, elle donnera de lâeau Ă toutes ces tempĂ©ratures. Puisquâil se dĂ©gage de lâeau, il faut ou que cette eau existĂąt avec les sels, et alors ce sont des hydrates, ou quâelle soit formĂ©e par lâhydrogĂšne de lâacide avec lâoxigĂšne de lâoxide. Le sulfure de fer ne perd pas toute son eau en le faisant chauffer. Les sulfures obtenus par prĂ©cipitation peuvent donc ĂȘtrte distinguĂ©s en sulfures hydratĂ©s et en hydrosulfates. IE CHIMIE. I I Les mĂ©taux donnent des prĂ©cipitĂ©s diversement colorĂ©s. Le manganĂšse et le zinc donnent des prĂ©cipitĂ©s blancs. Le fer donne un prĂ©cipitĂ© noir. Il faut remarquer que quand un mĂ©tal est susceptible de donner divers degrĂ©s dâoxidation, on peut avoir un sulfure pour chacun de ces degrĂ©s, ou un sulfure proportionnel au degrĂ© de lâoxidation lâoxigĂšne dĂ©compose une quantitĂ© dâhydrogĂšne sulfurĂ© correspondante Ă sa quantitĂ© propre. LâĂ©tain donne deux sulfures le protosulfure, dâune couleur chocolat foncĂ©e, et le deuto- sulfure dâune couleur jaune ; câest lâor musif ou le persulfure dâĂ©tain. Lâor musif fait par la voie sĂšche est plus beau ; il sert en peinture pour bronzer. La dissolution dâarsenic donne un prĂ©cipitĂ© qui est dâun beau jaune ; câest Y orpiment. On le prĂ©pare en grande quantitĂ©, parce quâil est employĂ© dans les arts. On le fixe sur les Ă©toffes. Lâantimoine donne un prĂ©cipitĂ© de couleur orangĂ©e. COURS 1 2 Le cobalt, un prĂ©cipitĂ© noir. 11 en est de mĂȘme du bismuth, du cuivre, du plomb, du mercure, de lâargent, du platinĂ© et de lâor. Ainsi, voilĂ uu grand nombre de corps qui donnent des prĂ©cipitĂ©s noirs; si quelques-uns en donnent de blancs, de jaunes et de rouges, câest un moyen pour reconnaĂźtre ces substances quâil faut ajouter Ă ceux que lâon a dĂ©jĂ . Nous allons examiner dâautres combinaisons du soufre avec les mĂ©taux , et dans lesquelles lâhydrogĂšne va jouer un grand rĂŽle; je veux parler des hydrosulfates de sidj,lires , ou des bi- hydrosulfales. Voici ce que lâexpĂ©rience nous apprend de positif sur ces combinaisons , et comment elle nous Ă©claire sur ce qui se passe dans lâunion de lâacide hydrosulfurique avec les bases. Je prends de lâacide hydrosulfurique mesurĂ©, et une certaine quantitĂ© de potassium; je fais passer le potassium dans le gaz acide hydrosulfurique ; je fais chaufferie gaz; le potassium va sâenflammer, et il y aura absorption dâune portion de lâacide, et en mĂȘme temps dĂ©composition de lâautre. Le gaz hydrogĂšne de cette portion dâa- DE CHIMIE. i3 eide dĂ©composĂ© sera mis Ă nu ; son soufre sera absorbĂ©; en dâautres termes, la moitiĂ© du gaz acide hydrosulfurique se sera dĂ©composĂ© pour produire du sulfure de potassium, qui, jouant alors le rĂŽle de base, se sera uni avec la moitiĂ© de lâacide hydrosulfurique pour donner un hydrosulfate de sulfure de potassium. Je suppose que nous ayons pris ioo parties de gaz acide hydrosulfurique , et que nous lâayons introduit sous cette cloche ; nous introduisons ensuite une quantitĂ© connue de potassium. Sur les ioo parties , 5o seront dĂ©composĂ©es entiĂšrement ; le soufre sâunira au potassium, et lâhydrogĂšne sera mis Ă nu; enfin, le sulfure de potassium que lâon aura se combinera comme une base avec les 5o autres parties dâacide hydrosulfurique. Le sel rĂ©sultant de cette double combinaison sera formĂ©, ainsi que lâapprend lâanalyse, de i atome de potassium, i atome de soufre et i atome dâacide hydrosulfurique , dans lequel il y a i atome de soufre et i atome dâhydrogĂšne. Ce composĂ© est ce que lâon appelle un hydrosulfate de sulfure de potassium. Sa formation justifie son nom. cours >4 Ce sel Ă©tant mis dans lâeau sera toujours un hydrosulfate sulfurĂ© de potassium, ou, si lâon suppose que lâeau soit dĂ©composĂ©e, il y aura formation dâun bihydrosulfate de potasse, lâhydrogĂšne de lâeau se combinant avec le soufre pour faire de lâacide liydrosulfurique, et son oxigĂšne avec le potassium. En effet, lâhydrosulfate de sulfure de potassium est formĂ© dâun atome de gaz acide hydrosulfurique , et dâun atome de sulfure de potassium, en regardant le sulfure de potassium comme analogue Ă une hase; si lâon jette ce sel dans lâeau , et que lâon ne suppose aucune dĂ©composition , il y aura toujours la mĂȘme chose; si, au contraire, nous admettons la dĂ©composition dâune portion dâeau, il y aura avec lâhydrogĂšne de lâeau et lâatome de soufre du sel , un atome dâacide hydrosulfurique de formĂ©, et puisquâil en existait dĂ©jĂ un atome, on aura deux atomes dâacide hydrosulfurique contre un atome de potassium passĂ© Ă lâĂ©tal de potasse, câest-Ă -dire que lâon aura un hihydro-' sulfate de potasse. A prĂ©sent que nous savons quelle est la nature DE CHIMIE. 15 de ce composĂ©, nous dirons quâon peut le former de bien des maniĂšres. Si lâon met du carbonate de potasse dans un tube , et si lâon fait passer sur ce carbonate chauffĂ© au rouge du gaz acide hydrosulfurique , il se forme un bihydrosulfate de potasse. On forme ce sel par la voie humide , en faisant passer dans une dissolution de potasse pure un grand courant de gaz hydrogĂšne sulfurĂ© jusquâĂ saturation. Câest un produit que lâon obtient tous les jours dans les laboratoires, et qui y est connu sous le nom de bihydrosulfate de potasse. Ce sel a quelques propriĂ©tĂ©s remarquables ; on peut lâobtenir cristallisĂ©. Mais jâoubliais de donner les caractĂšres gĂ©nĂ©riques des hydrosulfates de sulfure. Ces caractĂšres sont les mĂȘmes, quant Ă la prĂ©sence de lâacide hydrosulfurique, que les hydrosulfates simples ; mais en les dĂ©composant par un acide , il est Ă©vident quâils doivent donner une quantitĂ© dâhydrogĂšne sulfurĂ© double de celle que donnent les hydrosulfates simples. Les dissolutions de ces sels sont limpides et sans cou- COURS iG leur ; les acides en dĂ©gagent 2 atomes dâacide hydrochlorique, et 11e donnent lieu Ă aucun prĂ©cipitĂ©. Quand 011 les verse dans les dissolutions mĂ©talliques, par exemple, dans une dissolution de cuivre, de fer, de manganĂšse, ces sels 11c donnent naissance quâĂ des sulfures mĂ©talliques simples, parce quâil y a dĂ©gagement de lâacide hydrosulfurique. Citons maintenant quelques-uucs des propriĂ©tĂ©s de ces corps. Lâhydrosulfate de sulfure de potassium peut cristalliser; ses cristaux sont des prismes quadrangulaires terminĂ©s par des pyramides Ă quatre faces, ou des prismes hexaĂšdres terminĂ©s par des pyramides hexaĂšdres. Sa saveur est alcaline , et en mĂȘme temps Ăącre et amĂšre; il tache la peau en brun ; il est soluble dans lâeau, et il faut lâamener Ă la consistance sirupeuse pour le faire cristalliser. Il se dissout dans lâalcool; il est dĂ©liquescent; exposĂ©s lâair, il devient jaune et rouge, et il se forme entre ses Ă©lĂ©mens un autre ordre de combinaisons. Il absorbe lâoxigĂšne si rapidement, que lâon se serf DK CHIMIE. 17 de ce sel pouiâ analyser lâair. Il suffit de mettre lâair en contact avec lâhydrosulfate de sulfure de potassium, pour quâen 24 lieures lâoxigĂšne soit absorbĂ© ; mais ce moyen analytique nâest pas sans inconvĂ©nient; le sel tache les mains de celui qui opĂšre, et absorbe une petite quantitĂ© de gaz azote. On a dâautres procĂ©dĂ©s pour analyser lâair. Le sodium forme exactement Ă sec, avec le gaz acide hydrosulfurique en excĂšs, un composĂ© analogue Ă lâhydrosulfate de sulfure de potassium, ou au bi-hydrosulfate. Ce sel, comme le prĂ©cĂ©dent, passe Ă lâĂ©tat dâhydrosulfate simple, en ajoutant une quantitĂ© de base Ă©gale Ă celle quâil contient dĂ©jĂ . Les hydrosulfates de sulfure de potassium et de sodium sont les seuls du genre que lâon puisse faire Ă sec. Ceux de barium, de strontium, de calcium, se font en traitant ces bases dans lâacide hydrosulfurique. La chaleur dĂ©compose les hydrosulfates de sulfures de barium, de strontium, de calcium, et les ramĂšne Ă lâĂ©tat dâhydrosul- 19 e LEĂOĂP. 2 COURS 18 fates simples. Il en est de mĂȘme de lâhydrosulfate de sulfure de magnĂ©sium. La chaleur ne dĂ©compose pas ceux de potassium et de sodium. Leurs dissolutions Ă©vaporĂ©es jusquâĂ sĂźccitĂ©, ils ne changent pas de nature; aussi doit-on considĂ©rer ces deux sels comme Ă©tant vĂ©ritablement des hydrosulfates de sulfures. Les autres mĂ©taux nâont pas la propriĂ©tĂ© de former des bi-hydrosulfates. Je vais maintenant considĂ©rer les combinaisons dans lesquelles il peut y avoir plusieurs atomes de soufre, mais en me bornant Ă des gĂ©nĂ©ralitĂ©s et en portant votre attention sur les sels Ă base de potassium, les autres nâayant pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s en dĂ©tail. M. Berzelius, qui sâest occupĂ© de rechercher la nature des combinaisons que le potassium peut faire avec le soufre, en a admis sept, dont plusieurs sont parfaitement dĂ©terminĂ©es. Nous avons pour premier degrĂ© le monosulfure, et pour terme extrĂȘme un sulfure formĂ© de i atome de mĂ©tal et de 5 atomes de soufre ; câest celui que DE CHIMIE. ig lâon forme le plus ordinairement dans les laboratoires. Il suffit de mettre du carbonate de potasse avec du soufre en excĂšs, et de faire chauffer Ă une chaleur modĂ©rĂ©e. Ce sulfure, qui contient 5 atomes de soufre, se dissout dans lâeau. La troisiĂšme combinaison est incontestable ; câest, celle que lâon forme lorsque lâon fond du carbonate de potasse en excĂšs avec du soufre Ă une bonne chaleur rouge dans ce cas-lĂ , comme il y a excĂšs de carbonate de potasse, et que lâacide carbonique pour sâen aller exige lâaction dâune certaine force, il en rĂ©sulte quâon ne peut pas former le sulfure Ă 5 atomes; on obtient seulement alors un sulfure Ă 2 atomes de soufre, un bisulfure. Quand on forme un sulfure quelconque au moyen de la potasse, on obtient toujours avec le sulfure une certaine quantitĂ©' de sulfate de potasse ou dâhyposulfite de potasse, et voici comment dans le sulfate de potasse, il y a 4 atomes dâoxi- gĂšne, 3 pour lâacide sulfurique et 1 pour la potasse. Par consĂ©quent, si nous prenons 4 atomes de potasse pour les convertir en sulfure, ils don- 30 CO ORS neroiit naissance Ă i atome de sulfate de potasse, et il se produira 3 atomes de sulfure de potassium. En effet, 4 atomes de potasse renferment 4 atomes dâoxigĂšne et 4 atomes de potassium. Or, 3 atomes de potasse donnant 3 atomes dâoxigĂšne Ă i atome de soufre, forment i atome dâacide sulfurique. Et cet atome dâacide sulfurique sâunissant Ă lâatome de potasse non dĂ©composĂ©, donne i atome de sulfate de potasse. Les 5 atomes de potassium sâunissent au soufre. Le sulfate de potasse est un produit que lâon obtient constamment quand la tempĂ©rature est rouge, parce quâalors il ne peut pas se former dâhyposulfate ou dâhyposultite ; une tempĂ©rature aussi Ă©levĂ©e les dĂ©composerait. Mais si, au lieu dâopĂ©rer Ă une chaleur rouge, on opĂšre Ă une tempĂ©rature de 200 Ă 3oo°, lâhyposulfite soutenir et se formera. Calculant aussi lâoxigĂšnc nĂ©cessaire pour faire 1 cours 2 me division du i" groupe. Le carbonate de potasse prĂ©cipitera les sels Ă base de baryte. strontiane. chaux. magnĂ©sie. Je formerai aussi deux divisions dans les sels du deuxiĂšme groupe, en prenant pour rĂ©actif lâacide hydrosulfurique. Il donne en effet les tableaux suivans i" division du a m ' groupe. Lâacide hydrosulfurique ne prĂ©cipitera pas les sels Ă hase de alumine. manganĂšse. zinc. fer. cobalt. nickel. 2 mc division du2âą'groupe. Lâacide hydrosulfurique prĂ©cipite les V Les sels dâargent sont prĂ©cipitĂ©s par les chlorures; ils donnent un prĂ©cipitĂ© blanc casĂ©eux, qui, exposĂ© Ă la lumiĂšre, se colore en violet de plus en plus foncĂ©. Ce prĂ©cipitĂ© est soluble dans lâammoniaque et insoluble danslâeauet lesacides. Le chlorure dâargent qui se forme ainsi est dĂ©composĂ© par la plupart des mĂ©taux avec lesquels on le met en contact. Le cuivre mĂȘme opĂšre cette dĂ©composition, et four ni t un moyen de lâargenter. Le cuivre rĂ©duit aussi l'argent en dissolution dans lâacide nitrique câest ce qui donne le moyen DE CHIMIE. 1 7 de purifier lâargent. On plonge nue lame decuivre dans la dissolution ; les premiĂšres portions dâargent qui se prĂ©cipitent sont h 1000 milliĂšmes; les secondes retiennent un peu de cuivre, et ne seraient guĂšre quâĂ 990 milliĂšmes. On redissout lâargent par une petite quantitĂ© dâacide nitrique, et on le rĂ©duit par le moyen du zinc ou du fer. Lâargent est mĂȘme prĂ©cipitĂ© de ses dissolutions par le mercure. Le mĂ©tal qui a le plus dâaffinitĂ© pour lâoxigĂšne est celui qui prĂ©cipite lâautre. Si vous aviez une sĂ©rie de mĂ©taux rangĂ©s dâaprĂšs leur affinitĂ© pour lâoxigĂšne, vous pourriez dire le premier prĂ©cipite le second, le second prĂ©cipite le troisiĂšme, et ainsi de suite. Le mercure prĂ©cipite lâargent câest par ce moyen que lâon obtient lâarbre de Diane, ainsi nommĂ©, parce que lâargent Ă©tait le mĂ©tal de Diane. Le platine forme, comme vous lâavez vu, des dissolutions jaunes, qui, Ă©tant dessĂ©chĂ©es, deviennent dâun rouge brun. Ch tnt. 2 COU B S 8 Le platine nâest pas prĂ©cipitĂ© par le cyanofer» rure, ce qui forme une exception et un trĂšs bon caractĂšre. Il est prĂ©cipitĂ© par le chlorure de potassium, par lâhydrocldorate dâammoniaque, dâoĂč le platine sâobtient sous forme dâĂ©ponge par la calcination. Le platine Ă©tant peu avide dâoxigĂšne, est prĂ©cipitĂ© de ses dissolutions par beaucoup de mĂ©taux, et mĂȘme par lâargent. Enfin, nous avons les dissolutions dâor, qui se reconnaissent Ă leur couleur jaune ; elles sont prĂ©cipitĂ©es par lâacide hydrosulfurique , par les sels de fer en versant un hydrochloratc de fer au minimum, lâor est prĂ©cipitĂ© Ă lâĂ©tat mĂ©tallique. Lâor donne un prĂ©cipitĂ© pourpre avec les dissolutions dâĂ©tain au minimum dâoxidation. VoilĂ ce que nous avions Ă dire sur les sels. Ătant donnĂ©e une combinaison, on peut donc reconnaĂźtre dâabord Ă quel groupe elle appartient, puis Ă quel individu du groupe ainsi nous avons donnĂ© les moyens de reconnaĂźtre les bases. de chimie. iq Nous aurions bien maintenant Ă considĂ©rer les corps qui, jusquâici , ont Ă©tĂ© lâobjet de notre examen sous un point de vue gĂ©nĂ©ral ; mais quoique des gĂ©nĂ©ralitĂ©s soient importantes, nous prĂ©fĂ©rons passer sur-le-cliamp Ă lâĂ©tude bien plus importante dâune autre partie de la science nous allons commencer ce que lâon nomme la Chimie vĂ©gĂ©tale. Dâailleurs, les propriĂ©tĂ©s gĂ©nĂ©rales des corps que nous avons Ă©tudiĂ©s se trouvent implicitement dans tout ce que nous avons dit. Cette partie de la science, que lâon dĂ©signe par le nom de Chimie vĂ©gĂ©tale, comprend lâĂ©tude des vĂ©gĂ©taux sous le rapport chimique, câest-Ă - dire sous le rapport des divers produits quâils fournissent, et en mĂȘme temps sous le rapport de quelques fonctions vĂ©gĂ©tales susceptibles dâĂȘtre dĂ©terminĂ©es par la Chimie, mais qui sont en petit nombre tels sont les phĂ©nomĂšnes de la germination, de lâabsorption par les feuilles... Mais comme nous ne pourrons entrer dans aucun dĂ©tail physiologique concernant les vĂ©gĂ©taux, nous remettrons, Ă la fin de la Chimie vĂ©gĂ©tale, 22 e LEĂON. 2 .. 20 COU fl S Ă parler des phĂ©nomĂšnes quâelle peut expliquer dans la plante vivante. Dans lâĂ©tude de la Chimie vĂ©gĂ©tale, nous nacrons pas Ă nous occuper de nouveaux corps simples ; il nâen existe pas dâautres pour nous que ceux que lâon vous a fait connaĂźtre dans la premiĂšre partie de la science; mais nous aurons Ă nous occuper des combinaisons trĂšs nombreuses formĂ©es par trois ou quatre de ces corps simples par le carbone, lâhydrogĂšne, lâoxigĂšne et lâazote, que lâon trouve quelquefois dans les vĂ©gĂ©taux. Les trois premiĂšres substances sont les matĂ©riaux qui composent presque tous les vĂ©gĂ©taux et tous leurs produits. Nous aurons Ă considĂ©rer, dans cette partie de la Chimie, les mĂȘmes forces que celles dont on a parlĂ© jusqua prĂ©sent; car les trois ou quatre Ă©lĂ©mens des vĂ©gĂ©taux sont soumis aux mĂȘmes lois chimiques dâaffinitĂ© que lorsque nous les examinions dans les minĂ©raux. Mais comme ils sont soumis Ă une autre force dont on ne voit, pour ainsi dire, que les effets et DK CHIMIE. 3 I dont on sent l'importance , nous voulons dire la puissance de lâorganisation, nous la ferons entrer en considĂ©ration autant que nous le pourrons. Dans la Chimie minĂ©rale, nous avons vu le carbone, lâhydrogĂšne, lâoxigĂšneet lâazote donner des produits bien nombreux et bien variĂ©s ; mais ces rĂ©sultats ne sont rien, en comparaison du nombre et de la variĂ©tĂ© des produits quâils forment sous lâinfluence de cette puissance de lâorganisation. Il faut concevoir que ces Ă©lĂ©mens, sous une telle influence, sont placĂ©s dans des circonstances qui leur permettent de se combiner dâune infinitĂ© de maniĂšres. Ces combinaisons ont cela dâextrĂȘmement remarquable câest que, quoique nous puissions connaĂźtre les proportions des Ă©lĂ©mens qui les composent, nous ne pouvons les imiter. Elles ont Ă©tĂ© formĂ©es dans les tissus des vĂ©gĂ©taux ; et des moyens analogues nous manquent dans nos laboratoires pour produire les mĂȘmes effets. Tar exemple, la nature prĂ©sente lâacide oxalique dans un grand nombre de circonstances ; 22 COURS lâart le fait en grand mais nous ne le faisons pas en rĂ©unissant directement les matĂ©riaux dont il est composĂ©. Nous prenons le sucre, le bois pour le produire, câest-Ă -dire que nous prenons les rĂ©sultats de lâorganisation. Si les substances que donnent les vĂ©gĂ©taux sont diverses, les vĂ©gĂ©taux sont eux-mĂȘmes extrĂȘmement variĂ©s leur nombre est considĂ©rable; il dĂ©passe soixante mille, et cependant ils ne renferment que les trois principes dont nous avons parlĂ©, et quelquefois lâazote. Us diffĂšrent entre' eux par des organisations diffĂ©rentes , et de ces diffĂ©rentes organisations rĂ©sultent les diversitĂ©s infinies de leurs produits. Dans les vĂ©gĂ©taux, nous aurons premiĂšrement Ă examiner leurs produits immĂ©diats. On nomme ainsi les substances quâils donnent toutes formĂ©es, et quâon nâa plus quâĂ recueillir ou Ă extraire, et Ă sĂ©paiâer de quelques matiĂšres en mĂ©lange. Le sucre, la gomme, la rĂ©sine, le ligneux, sont des produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux. En pressant un citron, on obtient un acide particulier; par cette DE CHIMIE. 23 mĂŽme pression, lâĂ©corce de ce fruit donne une huile odorante. Les tissus qui restent, aprĂšs avoir extrait lâacide et lâhuile, sont des produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux. Les produits des vĂ©gĂ©taux se classent comme les corps que nous avons dĂ©jĂ Ă©tudiĂ©s; ils prĂ©sentent des acides, des bases et des corps neutres ou in- dĂŻffĂ©rens. Les acides nâont pas une saveur aussi forte que celle des acides minĂ©raux cependant ils prĂ©sentent les mĂȘmes caractĂšres ; ils rĂ©tablissent la couleur altĂ©rĂ©e du tournesol ; ils sâunissent avec les bases et forment des sels trĂšs remarquables. Les bases vĂ©gĂ©tales ne sont connues que depuis lâannĂ©e 1816; leur nombre augmente tous les jours par suite des dĂ©couvertes successives ce sont de vĂ©ritables alcalis, ayant de la solubilitĂ© dans lâeau et dans dâautres dissolvans. Les corps neutres ou indiffĂ©rens ont une composition qui est digne dâattention; ils contiennent de lâoxigĂšne et de lâhydrogĂšne dans les rapports qui forment lâeau. On les divise en quatre sĂ©ries en substances inflammables, ce qui comprend deux sĂ©ries, corps 24 COURS gras et huiles volatiles; en matiĂšres colorantes, en matiĂšres azotĂ©es, comme le gluten. VoilĂ les quatre divisions de ces corps neutres. Lâanalyse des produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux est une partie trĂšs importante de la Chimie vĂ©gĂ©tale câest par lĂ quâil faut commencer. Quand cette science offre le moyen dâobtenir isolĂ©ment un produit immĂ©diat, lâĂ©lude en est trĂšs avancĂ©e; mais il nâest quelquefois pas facile de sĂ©parer les substances vĂ©gĂ©tales les unes des autres. La Chimie ne donne pas de principes assez gĂ©nĂ©raux sur cet objet pour pouvoir ĂȘtre exposĂ©s ici ; nous nous bornerons Ă exposer les procĂ©dĂ©s particuliers Ă chacune dâelles Ă mesure que nous les passerons en revue. Mais les divers produits immĂ©diats ayant des Ă©le'mens communs, le carbone, lâhydrogĂšne, lâoxigĂšne, on conçoit quâils doivent avoir des principes dâanalyse communs. Câest par lâexposĂ© des mĂ©thodes dâanalyse employĂ©es pour dĂ©terminer les proportions des Ă©lĂ©mens des vĂ©gĂ©taux, que nous allons dĂ©buter. Les anciennes mĂ©thodes dâanalyse Ă©taient trĂšs DK CJ11MIK. 2 J dĂ©fectueuses. On distillait les plantes, et il y eu a trĂšs peu qui nâaient pas Ă©tĂ© distillĂ©es malheureusement tous ces travaux sont en pure perte, et ne laissent que des regrets pour la science. Depuis une vingtaine dâannĂ©es, on emploie des moyens trĂšs simples et trĂšs exacts que lâon a variĂ©s, mais qui reviennent toujours Ă un mĂȘme rĂ©sultat final. Vous sentez que pour connaĂźtre les proportions dans lesquelles les Ă©lĂ©mens entrent dans une matiĂšre vĂ©gĂ©tale, le mieux serait dâavoir sĂ©parĂ©ment chacun de ces Ă©lĂ©mens. Cependant si, au lieu des Ă©lĂ©mens, on obtenait des composĂ©s dont la nature fĂ»t parfaitement connue, on comprend que , par ce moyen, ou pourrait aussi avoir lâanalyse de la substance vĂ©gĂ©tale. Je suppose quâun corps contienne du carbone, de lâhydrogĂšne, de lâoxigĂšne et de lâazote, et quâon me propose dâĂ©valuer la quantitĂ© de chaque principe si je puis avoir avoir le carbone seul, par exemple, il nây aura certainement pas de meilleur moyen d'analyse; mais si je vous donne la quantitĂ© dâa- COURS 2 6 eide carbonique que le corps peut former, jâaurai, en ce qui concerne le carbone, une analyse aussi exacte que si je lâeusse isolĂ©, puisque nous connaissons les proportions de carbone qui entrent dans lâacide carbonique. Quant Ă lâhydrogĂšne, si, au lieu de vous le donner, je vous donne la quantitĂ© dâeau quâil peut former, mon analyse sera Ă©galement complĂšte , puisque vous savez combien il entre dâhydrogĂšne dans lâeau. Les mĂȘmes observations sâappliquent Ă lâoxigĂšnc. Relativement Ă lâazote, on peut lâavoir isolĂ©ment. Dans lâanalyse vĂ©gĂ©tale, il faut chercher Ă avoir des produits gazeux plutĂŽt que des produits solides , parce que, par les produits gazeux, on arrive Ă un plus grand degrĂ© de prĂ©cision. Le but que lâon doit donc se proposer, câest de transformer les Ă©lĂ©mens des vĂ©gĂ©taux, le carbone en acide carbonique, lâhydrogĂšne et lâoxi- gĂšne en eau, dâavoir lâazote seul, et de lâecueillir exactement ces produits. Ce but a Ă©tĂ© atteint par les moyens dâanalyse qui ont Ă©tĂ© proposĂ©s depuis DE CHIMIE. 2? vingt ans. Voici celui qui, le premier, a Ă©tĂ© mis en pratique. On mĂ©lange la substance vĂ©gĂ©tale avec du chlorate de potasse, et lâon dĂ©termine bien les proportions du mĂ©lange ; on le soumet ensuite Ă lâaction dâune chaleur assez Ă©levĂ©e pour quâil prenne feu. Il brĂ»le rapidement, et mĂȘme avec dĂ©tonation , et lâon recueille les gaz que cette combustion produit. Pour exĂ©cuter convenablement cette combustion , on opĂ©rait dans un tube de verre dâune certaine longueur et dâune certaine force; il Ă©tait fermĂ© Ă sa partie infĂ©rieure. A sa partie supĂ©rieure sâadaptait une espĂšce dâentonnoir, qui, par le moyen dâun robinet, laissait passer le mĂ©lange sous la forme de boulettes, sans laisser Ă©chapper de matiĂšres gazeuses. Un peu au-dessus du milieu du tube, un autre tube recourbĂ© Ă©tait soudĂ© et allait plonger dans le mercure, sous des cloches ou des Ă©prouvettes dans lesquelles on recueillait les gaz. On chauffait le tube Ă sa partie infĂ©rieure par la lampe Ă lâesprit-de-vin, et lâon introduisait une boulette du mĂ©lange, puis une seconde , puis une troisiĂšme, etc. Par ce moyen , on chassait dâabord lâair qui Ă©tait dans lâappareil, et on le remplaçait par les gaz que donnait la combustion. Quand tout Ă©tait ainsi disposĂ©, on introduisait des poids bien connus du mĂ©lange toujours en boulettes, et lâon recueillait exactement les matiĂšres gazeuses, rĂ©sultat de lâinflammation. Enfin, on mesurait et lâon analysait ces gaz. La combustion qui sâopĂšre dans ce tube est extrĂȘmement rapide M. Berzelius avait cherchĂ© le moyen de la ralentir. Au mĂ©lange de la substance vĂ©gĂ©tale et du chlorate de potasse, il ajoutait du sel marin, du sable, et le mĂ©lange brĂ»lait par parties et ne faisait plus explosion que dans lâendroit chauffĂ©. En mĂȘlant Ă la poudre du sable, elle ne sâenflammera que dans lâendroit sous lequel vous aurez mis le feu, et la combustion aura lieu de proche en proche , et non en masse. Ce procĂ©dĂ© est excellent pour toutes les ma- DF. ClITMIF. a 9 tiĂšres qui ne contiennent pas dâazote. On a trouvĂ© depuis une mĂ©thode, qui sâapplique Ă©galement aux matiĂšres vĂ©gĂ©tales et aux matiĂšres animales. Cette mĂ©thode est fondĂ©e sur lâemploi de lâoxide noir de cuivre, oxide que lâon peut se procurer en grande quantitĂ© en dĂ©composant le nitrate de cuivre par lâaction de la chaleur, ou en prĂ©cipitant le sulfate de cuivre par la potasse en excĂšs. Il est plus simple de lâobtenir par la dĂ©composition du nitrate, et pour nâavoir pas dâinquiĂ©tude sur la prĂ©sence de lâacide, de le soumettre Ă une tempĂ©rature rouge. Cet oxide noir de cuivre rĂ©unit plusieurs avantages. On connaĂźt les proportions dâoxigĂšne quâil renferme. Il nâabsorbe pas lâacide carbonique qui se forme dans la combustion ; il ne rĂ©duit pas lâacide carbonique en lui enlevant son oxigĂšne. Il ne faut pas une chaleur trop Ă©levĂ©e pour lui enlever lâoxi- gĂšne ; il ne le cĂšde pas non plus Ă une tempĂ©rature basse. Si lâoxide se rĂ©duisait Ă une tempĂ©rature trop modĂ©rĂ©e, il sâĂ©chapperait de lâoxigĂšne 5o COURS sans ĂȘtre combinĂ© avec le carbone, et il y aurait formation de gaz nitreux sâil ne se rĂ©duisait quâĂ une tempĂ©rature trop Ă©levĂ©e, il y aurait formation dâoxide de carbone. A la chaleur nĂ©cessaire pour rĂ©duire cet oxide, il y a formation dâacide carbonique que lâon recueille en entier. Enfin on trouve beaucoup dâoxigĂšne dans lâoxide noir, car il en contient le cinquiĂšme de son poids. Il prĂ©sente cependant un inconvĂ©nient câest quâĂ©tant exposĂ© Ă lâair, il absorbe une petite quantitĂ© dâhumiditĂ© ; il est hygromĂ©trique. On remĂ©die Ă cet inconvĂ©nient en le dessĂ©chant, en le soumettant Ă une chaleur de i5o°. Parce quâil prĂ©sente beaucoup dâavantages, on se sert donc de lâoxide noir de cuivre. Voici comment. La premiĂšre chose Ă faire, câest de prendre un poids dĂ©terminĂ© de la matiĂšre quâon veut analyser. On nâopĂšre ordinairement que sur un, ou deux dĂ©cigrammes. On sâassure ensuite si la matiĂšre est azotĂ©e ou si elle ne lâest pas si elle nâest pas azotĂ©e, il ne lE CHIMIE. 3 I se dĂ©gagera que de lâacide carbonique pur; car l'hydrogĂšne forme de lâeau avec lâoxigĂšne de la matiĂšre vĂ©gĂ©tale ou du cuivre, et le carbone donne de lâacide carbonique. Si la matiĂšre est azote'Ă©, ce qui se dĂ©gagera sera un mĂ©lange de gaz acide carbonique et de gaz azote. On ne sâoccupe pas, dans cette premiĂšre Ă©preuve, de la quantitĂ© des gaz, mais de leur prĂ©sence. On mĂȘle 2 dĂ©cigrammes de la substance Ă analyser, avec 25 Ă 5o grammes dâoxide de cuivre on met ce mĂ©lange dans un tube, qui est placĂ© horizontalement sur une grille ou sur une lampe Ă lâesprit-de-vin; on tasse peu pour que les gaz puissent sâĂ©chapper. A ce tube, on en adapte un autre avec un bouchon de liĂšge, et ce second tube va, Ă©tant recourbĂ©, plonger dans le mercure et se redresser sous des Ă©prouvettes. On chauffe Ă©galement le mĂ©lange avec des charbons la lampe Ă lâesprit-de-vin chauffe moins bien ; aussi je ne lâemploie pas , et lâon re- J 2 cueille les gaz clans plusieurs petites Ă©prouvettes. Les gaz qui s'Ă©chappent Ă©tant recueillis, on introduit sous lâĂ©prouvette de la potasse elle absorbe lâacide carbonique. Si lâabsorption est complĂšte, câest quâil nâv a que de lâacide carbonique ; si lâabsorption est incomplĂšte, lâacide carbonique est soustrait par la potasse, et ce qui reste est lâazote, ce dont on peut dâailleurs sâassurer. Dans cette opĂ©ration, le cuivre est rĂ©duit son oxigĂšne sâest uni au carbone pour donner lâacide carbonique, et Ă lâhydrogĂšne pour donner de lâeau. Quant Ă lâeau, nous ne nous en occupons pas ici ; câest dâune autre maniĂšre quâon dĂ©termine la quantitĂ© qui en a Ă©tĂ© formĂ©e. On peut chauffer le tube, comme je vous ai dit, avec la lampe Ă lâesprit-de-vin, ou avec des charbons enflammĂ©s je donne la prĂ©fĂ©rence aux charbons, et jâemploie des grilles disposĂ©es sous les tubes. Avec la lampe, on ne chauffe que dans un endroit; avec les charbons, on chauffe partout oĂč lâon veut. On doit prendre garde, dans DE CHIMIE. h CC tous les cas, de chauffer de maniĂšre Ă faire rougir le tube. LâopĂ©ration que nous venons de dĂ©crire dure i o minutes, pour avoir un rĂ©sultat dĂ©cisif. Maintenant, pour mesurer le volume des gaz qui se dĂ©gagent, voici lâappareil que lâon emploie. Je mets la substance soumise Ă lâanalyse et bien pesĂ©e dans un tube de verre jâen mets, je suppose, 2 dĂ©cigrammes, avec 25 Ă 5o grammes dâoxide noir de cuivre. Le tube est placĂ© horizontalement sur une grille en fer destinĂ©e Ă recevoir des charbons lâune des extrĂ©mitĂ©s du tube est fei'mĂ©e ; a lâautre on adapte avec un bouchon un tube dâun moindre diamĂštre, qui, par une double courbure, va plonger dans le mercure et se relever dans une Ă©prouvette. Le vase qui contient le mercure est beaucoup plus haut que large. On chauffe avec les charbons; lâair qui est contenu dans lâappareil sâĂ©chappe, avant quâon ait xâĂ©uni ces deux tubes par le bouchon. Quand cet air est Ă©chappĂ©, on joint les deux tubes en enfonçant le bouchon. Il y a un petit Chim. 32 e 5 54 COURS volume dâair qui reste on Ă©tablit le mercure de niveau, câest-Ă -dire quâon met le mercure du dehors Ă la mĂȘme hauteur que celui qui est dans lâĂ©prouvette ; on note exactement la division que donne lâĂ©prouvette. Supposons quâelle marque quinze divisions on consulte le thermomĂštre et le baromĂštre. On chauffe lâappareil ; il va se produire du gaz que nous savons ĂȘtre, dâaprĂšs la premiĂšre expĂ©rience, du gaz acide carbonique. Le gaz se rend dans lâĂ©prouvette, le mercure se dĂ©prime, et lâon soulĂšve doucement Ă mesure que la dĂ©pression a lieu. Il ne faut pas quâil y ait dĂ©pression au vide ; mais on est sĂ»r que ni lâun ni lâautre ne se fait quand le mercure est de niveau. Un nuage blanc que lâon aperçoit dans lâĂ©prouvette est de lâeau, dont on ne sâoccupe pas ici. Quand lâopĂ©ration sera terminĂ©e, le refroidissement condensera les gaz qui sont dans le tube oĂč Ă©tait le mĂ©lange, et il se fera un vide ; aussi une portion des gaz repassera de lâĂ©prouvette dans ce tube. Lâappareil est bientĂŽt refroidi. On ramĂšne le DE CHIMIE. 55 mercure au niveau, et lâon mesure le volume du gaz. On trouve, je suppose, 62 divisions; mais comme il y en avait i5 dâair, il sâensuit quâil reste 47 divisions dâacide carbonique. Nous nous sommes assurĂ©s par lâopĂ©ration prĂ©cĂ©demment dĂ©crite quâil nây avait que de lâacide carbonique et de lâeau. O11 a donc le volume de lâacide carbonique; on a la pression, la tempĂ©rature ; on fait les corrections quâelles exigent; on fait Ă©galement la correction de lâhumiditĂ©, et lâon a exactement la quantitĂ© dâacide carbonique, et partant de carbone quâil y a dans la substance soumise Ă lâanalyse. Nous verrons dans la prochaine sĂ©ance les moyens de mesurer lâoxigĂšne, lâhydrogĂšne et lâazote. IMPRIMERIE DE HDZARD-COUUCIER , rue du Jardinet, n° 12. 25 e - 27 JUIN 1828. âąCD COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. ManiĂšre de dĂ©terminer la quantitĂ© dâeau dans lâanalyse des substances vĂ©gĂ©tales par lâoxide de cuivre. â 11 faut pour cela quâelles soient anhydres.â ProcĂ©dĂ© de Saussure pour lâanalyse des matiĂšres vĂ©gĂ©tales. â U ne peut ĂȘtre employĂ©. â ProcĂ©dĂ© du docteur Prout, analogue Ă celui de Saussure. âAction de la chaleur sur les substances vĂ©gĂ©tales et les substances animales. â Action de lâacide sulfurique. â De lâacide nitrique. â Action de lâeau. â De lâalcool. â De lâĂ©tlier. â Acides vĂ©gĂ©taux. â Acide acĂ©tique. âSes mĂ©langes avec lâeau nâont pas toujours la densitĂ© moyenne des principes qui les forment. â Sa prĂ©paration en dĂ©composant un acĂ©tate par lâacide sulfurique. â On le concentre par lâaction du froid et la distillation. â Diverses sources de lâacide acĂ©tique. â AcĂ©tates. â Leurs caractĂšres gĂ©nĂ©riques. â AcĂ©tate de potasse. â Se dĂ©compose difficilement par la chaleur. â Peul Ă©prouver la fusion ignĂ©e. â PrĂ©paration de lâacĂ©tate. â Bi-acĂ©tate de potasse.â AcĂ©tate de soude.âDe chaux. â Dâammoniaque. â Dâalumine employĂ© pour les toiles peintes.âAcĂ©tatedeploinb. â Sa prĂ©paration par la litliarge et le plomb. â j acĂ©tate.âIl G -L. Chi/n. a 3 e leçon. I 2 COURS sert Ă prĂ©parer du blanc de plomb. â Cette cĂ©ruse est plus belle que celle que lâon fait par le procĂ©dĂ© hollandais. â PrĂ©paration par ce dernier procĂ©dĂ©. â j acĂ©tate de plomb. â AcĂ©tate de cuivre. â J acĂ©tate ou vert-de-gris. â j acĂ©tate. â AcĂ©tate de mercure. â Dâargent. â Action de la chaleur sur les acĂ©tates. â Esprit pyro-acĂ©tique que donnent certains acĂ©tates. Dans la derniĂšre sĂ©ance, nous avons exposĂ© la mĂ©thode la plus sĂ»re et la plus prompte que lâon puisse employer pour analyser les substances vĂ©gĂ©tales et animales. Cette mĂ©thode consiste Ă les traiter par lâoxide de cuivre, et Ă recueillir les produits, qui sont de lâeau, de lâacide carbonique et de lâazote. Nous avons montrĂ© comment on sâassurait de la prĂ©sence de lâazote, et comment on dĂ©terminait la quantitĂ© dâacide carbonique donnĂ© par une substance qui ne contenait pas dâazote. Il faut dĂ©terminer aussi la quantitĂ© dâeau qui est produite ; pour cela, on peut sây prendre de plusieurs maniĂšres. On cherche la perte en poids que le tube qui contient le mĂ©lange a Ă©prouvĂ©e de cette perte on retranche le poids du gaz acide DE CHIMIE. 5 carbonique obtenu, et lâon a le poids de lâeau. Mais si vous avez fait une erreur sur lâacide carbonique , la quantitĂ© dâeau en sera affectĂ©e ; pour Ă©viter cet inconvĂ©nient, il vaut mieux recueillir lâeau. On fait passer les gaz donnĂ©s par la matiĂšre vĂ©gĂ©tale ou animale Ă travers un corps qui sâempare de lâhumiditĂ©, Ă travers du chlorure de calcium, par exemple. Voici comment se fait cette opĂ©ration. Au tube qui contient le mĂ©lange on soude un autre tube ; il ne faut pas les joindre par un bouchon de liĂšge, il retiendrait un peu dâhumiditĂ©. M. Berzelius se sei't du caoutchouc ou gomme Ă©lastique pour les rĂ©unir. Dans le second tube on a mis du chlorure de calcium. Les choses Ă©tant ainsi prĂ©parĂ©es, on chauffe; on conduit lâopĂ©ration le plus lentement possible. Lâaugmentation du poids du chlorure de calcium est la quantitĂ© dâeau donnĂ©e par le mĂ©lange , ce qui sert Ă dĂ©terminer exactement la quantitĂ© dâhydrogĂšne contenue dans la substance 'soumise Ă lâanalyse. Comme on pourrait craindre que toute 23 e LEĂON. I âą âą 4 COL RS lâhumiditĂ« ne passĂąt pas Ă travers le sel dĂ©liquescent , on met l'extrĂ©mitĂ© libre du tube qui le contient en communication avec la machine pneumatique, et lâon force aussi les gaz aqueux et autres Ă passer Ă travers le chlorure de calcium. Vous voyez que, dans cette opĂ©ration, le sel dĂ©liquescent ne peut fixer que lâeau; quâil ne peut retenir lâacide carbonique ni lâazote ; quâainsi son augmentation de poids est exactement causĂ©e par lâeau dont il sâest emparĂ©. Dans les analyses des vĂ©gĂ©taux ou des matiĂšres animales, on peut obtenir lâazote seul. On peut connaĂźtre la quantitĂ© de carbone par celle de lâacide carbonique qui est produit ; la quantitĂ© dâhydrogĂšne, par lâeau absorbĂ©e par le chlorure de calcium. La quantitĂ© dâoxigĂšne doit donc ĂȘtre la diffĂ©rence des poids rĂ©unis de lâhydrogĂšne, du carbone et de lâazote an poids de la substance que lâon analyse. LâoxigĂšne peut se dĂ©terminer encore autrement. On sait combien il entre dâoxigĂšne dans lâacide carbonique et dans lâeau ; on com- DE CHIMIE. 5 pare ces quantitĂ©s dâoxigĂšne Ă celle quâa fournie lâoxide de cuivre; la diffĂ©rence est lâoxigĂšne de la substance analysĂ©e. Dans tout ceci, il faut admettre que la matiĂšre vĂ©gĂ©tale ou animale est anhydre. Si elle Ă©tait hydratĂ©e, on obtiendrait parle procĂ©dĂ© que nous venons dâexposer, non-seulement lâeau formĂ©e par lâhydrogĂšne de la substance vĂ©gĂ©tale ou animale, mais encore lâeau qui constituait lâhydrate. Si lâon prenait, par exemple, le bois dans lâĂ©tat oĂč il se trouve ordinairement, vous auriez lâeau hygromĂ©trique quâil renferme. 11 faut dessĂ©cher les substances avant de les soumettre Ă lâanalyse. Les procĂ©dĂ©s dâanalyse que nous venons de faire connaĂźtre sont gĂ©nĂ©ralement employĂ©s; cependant il y en a dâautres. M. de Saussure ayant eu Ă analyser des substances huileuses, a mieux aimĂ© employer le gaz oxigĂšne lui-mĂȘme , que lâoxide noir de cuivre. Au lieu de chauffer Ă©ga- u lement partout, il ne chauffait que par un bout; par le vide fait dans son appareil, il calculait la 6 COURS quantitĂ© dâoxigĂšne qui avait Ă©tĂ© absorbĂ©e. Quand lâhydrogĂšne sâunit Ă lâoxigĂšne, il y a diminution de volume j mais quand lâoxigĂšne sâunit au carbone, il le dissout sans changer de volume. On peut absorber lâacide carbonique ; quoi quâil en soit, ce procĂ©dĂ© est peu praticable. Le docteur Prout a derniĂšrement employĂ© un procĂ©dĂ© qui revient Ă celui de M. de Saussure. Il consiste Ă mĂȘler la substance avec lâoxide de cuivre, et Ă brĂ»ler dans le gaz Ă»xigĂšne. Par la diminution du gaz, il voit sâil y a de lâhydrogĂšne ou sâil nây en a pas , parce que le carbone ne change pas le volume de lâoxigĂšne qui lâabsorbe. Cependant, si dans la substance les proportions dâoxigĂšne et dâhydrogĂšne Ă©taient semblables Ă celles de lâeau, il nây aurait pas de diminution dans le gaz oxigĂšne de lâappareil il ne peut y avoir changement de volume que par lâhydrogĂšne, qui, dans la matiĂšre vĂ©gĂ©tale, excĂšde les proportions de lâeau. Toutes les mĂ©thodes diverses que lâon a employĂ©es nâont servi quâĂ confirmer lâinexactitude l DE CHIMIE. 7 des rĂ©sultats donnĂ©s par celle oĂč lâon emploie lâoxide de cuivre, et comme elles sont toutes plus compliquĂ©es que cette derniĂšre, elles lui laissent lâavantage. Les substances vĂ©gĂ©tales, en raison des principes communs quâelles renferment, doivent offrir des propriĂ©tĂ©s communes lorsquâon les traite par divers agcns. Cependant, cette action nâest pas si semblable que lâon puisse considĂ©rer les rĂ©sultats que lâon obtient comme tout-Ă -fait analogues il y a bien des classes de substances qui se comportent de la mĂȘme maniĂšre ,âą mais on ne peut rien dire de gĂ©nĂ©ral Ă cet Ă©gard. Lâaction de la chaleur est celle qui offre le plus dâanalogie dans les rĂ©sultats , quoiquâils diffĂšrent encore entre eux selon la nature des vĂ©gĂ©taux. Que lâon distille du bois et de lâhuile, on aura des produits diffĂ©rens ; mais si lâon chauffe de maniĂšre Ă dĂ©composer toute la substance vĂ©gĂ©tale , on obtient alors de lâeau, de lâacide carbonique, de lâoxide de carbone, de lâhydrogĂšne carbonĂ©, et quelquefois de lâazote. 8 COURS Les substances vĂ©gĂ©tales et animales donnent des produits diffĂ©rens par la distillation. Je prends du papier ou du bois, je le distille; jâobtiendrai dâabord de lâeau câest de lâeau hygromĂ©trique. A mesure que la chaleur augmentera , les principes rĂ©agiront les uns sur les autres; jâobtiendrai des gaz qui renfermeront de lâacide carbonique et des gaz inflammables. Si la tempĂ©rature est trĂšs Ă©levĂ©e, il se forme de lâoxide de carbone qui se mĂȘle Ă lâhydrogĂšne. Jâobtiendrai encore une eau acide lâacide acĂ©tique câest un rĂ©sultat constant ; il nây a dâexception que pour les corps gras, et en mĂȘme temps une matiĂšre huileuse composĂ©e de deux substances, lâune volatile, qui donne de lâodeur, et lâautre plus fixe , que lâon dĂ©signe par le nom de goudron. Elle est noire, acide, parce quâelle est mĂȘlĂ©e avec lâacide acĂ©tique. Sa quantitĂ© est variable selon les divers vĂ©gĂ©taux le bois en donne beaucoup. Le goudron se dissout dans lâacide, et se mĂȘle aux gaz qui sâĂ©chappent. Lâodeur empyreuma- DE CHIMIE. 9 tique est due Ă iâhuile volatile; cette odeur est celle que donne le papier qui brĂ»le, et celle de la suie. Si la substance que lâon distille est de nature animale, les produits sont diffĂ©rens il se dĂ©gage de lâacide carbonique, des gaz inflammables, du carbonate dâammoniaque; ces produits sont accompagnĂ©s dâune matiĂšre grasse qui nâest plus du goudron, et dont lâodeur est fĂ©tide et tenace, car communiquĂ©e aux habits , elle dure plusieurs jours. Le carbonate dâammoniaque et lâhuile animale, voilĂ les produits qui distinguent les substances animales des substances vĂ©gĂ©tales. On me donnerait un tissu formĂ© avec du coton, de la soie ou de la laine, que je le reconnaĂźtrais. Je prendrais un fil du tissu , je le prĂ©senterais Ă la flamme dâune chandelle ; sâil bouillonne et donne une odeur fĂ©tide, câest de la laine ou de la soie je prendrais un autre fil ; sâil me donne lâodeur du papier qui brĂ»le, jâen conclus que câest une matiĂšre vĂ©gĂ©tale. Les distillations dont nous venons de parler TO COURS se font dans des cornues de grĂšs, et lâon reçoit les produits dans des flacons. Parmi les substances Ă lâaction desquelles on peut soumettre les substances vĂ©gĂ©tales, nous citerons les acides; mais leur action, qui est variĂ©e, offre peu dâintĂ©rĂȘt; il nây a que celle des acides sulfurique et nitrique qui mĂ©rite dâĂȘtre examinĂ©e. Il est bon de savoir que lâacide sulfurique, quand on le met avec une substance vĂ©gĂ©tale, la charbonne trĂšs facilement, surtout sisonaction est aidĂ©e par celle de la chaleur, quoiquâil char- bonne mĂȘme Ă froid. Il dĂ©termine la combinaison de lâhydrogĂšne et de lâoxigĂšne du vĂ©gĂ©tal, pour former de lâeau avec laquelle il a beaucoup dâaffinitĂ©, et le charbon qui reste Ă©tant trĂšs divisĂ©, colore lâacide. Lâacide sulfurique, en mĂȘme temps quâil provoque la combinaison de lâhydrogĂšne et de lâoxigĂšne, cĂšde une partie de son oxi- gĂšne, passe Ă lâĂ©tat dâacide hyposulfurique, etse combine avec les bases contenues dans le vĂ©gĂ©tal pour former des sels. Lâacide nitrique attaque toutes les substances i DE CHIMIE. 1 I vĂ©gĂ©tales; par suite de son action, il y a formation dâeau, dĂ©gagement de gaz nitreux et dâacide carbonique. Il produit le mĂȘme effet que lâoxide de cuivre, puisque, comme lui, il cĂšde son oxi- gĂšne. On remarque que gĂ©nĂ©ralement, dans la dĂ©composition des substances vĂ©gĂ©tales comme dans celle des autres substances, ce sont toujours les produits les plus stables qui se forment ; or, rien nâĂ©tant plus stable que lâeau et lâacide carbonique, câest pour cela quâon les obtient. On peut bien, par la chaleur, obtenir des vĂ©gĂ©taux de lâacide oxalique, de lâacide malique; mais en continuant lâaction de la chaleur sur ces acides et en lâĂ©levant, ils finissent par se rĂ©duire eux-mĂȘmes en eau et en acide carbonique. Lâacide nitrique change les corps gras en acides. Quant aux oxides, leur action Ă froid est nulle ; ce nâest quâĂ chaud quâils altĂšrent les substances vĂ©gĂ©tales. Tous les oxides peuvent ĂȘtre employĂ©s pour analyser les vĂ©gĂ©taux, mais avec moins de prĂ©cision que par lâoxide de cuivre. COURS 1 2 Nous ayons aussi Ă examiner lâaction de lâeau et dâautresdissolvans. Lâeau pĂ©nĂštre les vĂ©gĂ©taux, les gonfle elle agit aussi comme dissolvant sur un grand nombre de matiĂšres, sur le sucre , la gomme, etc. Lorsquâune matiĂšre vĂ©gĂ©tale est en dissolution dans lâeau, la cohĂ©sion des molĂ©cules est dĂ©truite, et elles peuvent se prĂȘter Ă dâautres combinaisons voilĂ pourquoi les matiĂšres vĂ©gĂ©tales en dissolution fermentent. A lâĂ©tat sec, elles rĂ©sistent Ă toute dĂ©composition. Lâeau contenant de la gomme, du sucre, dĂ©compose ces substances dans un temps plus ou moins long elle favorise aussi la dĂ©composition des matiĂšres animales. Il faut dessĂ©cher les substances animales pour les conserver. Lâalcool et lâĂ©ther sont des dissolvans dont nous ferons usage pour analyser les vĂ©gĂ©taux. Les composĂ©s vĂ©gĂ©taux ne permettent pas dâemployer les acides forts, comme lâacide sidfurique, lâacide nitrique lâalcool et lâĂ©ther nâont aucun inconvĂ©- DE CHIMIE. l5 nient, et ne dĂ©terminent pas de nouvelles combinaisons. Je nâen dirai pas davantage sur cette action gĂ©nĂ©rale des divers corps sur les vĂ©gĂ©taux. Nous allons tout de suite nous occuper de lâĂ©tude dâune classe de matiĂšres vĂ©gĂ©tales que nous avons signalĂ©e. Nous avons distinguĂ© dans les vĂ©gĂ©taux des acides, des bases et des corps neutres ce sont dâabord les acides que nous allons examiner. Les acides vĂ©gĂ©taux, comme les acides minĂ©raux, sont aigres, rougissent les couleurs bleues vĂ©gĂ©tales, et sâunissent avec des bases. Ils se comportent encore comme les acides minĂ©raux avec lâĂ©lectricitĂ©. Si lâon soumet un sel formĂ© par un acide vĂ©gĂ©tal Ă lâaction de la pile galvanique, lâoxide se rendra au pĂŽle positif ou vitreux , la base au pĂŽle nĂ©gatif ou rĂ©sineux. On compte plus de trente acides vĂ©gĂ©taux ; mais il _y en a quelques-uns dont lâexistence nâa pas Ă©tĂ© bien constatĂ©e, et dâautres qui nâont aucun usage nous ne parlerons que des plus importais. COURS 14 Le plus important de tous est, sans contredit, lâacide acĂ©tique. Il se lâorme dans beaucoup de circonstances dans la fermentation acide, dans la dĂ©composition des vĂ©gĂ©taux par lâaction de la chaleur, dans leur dĂ©composition putride. Il se trouve dans leur sĂšve, combinĂ© avec les alcalis ; il est rĂ©pandu partout, et prĂ©sente un grand intĂ©rĂȘt. Tout le monde connaĂźt le vinaigre ; et bien, le vinaigre nâest que lâacide acĂ©tique combinĂ© avec quelques autres principes vĂ©gĂ©taux câest ordinairement du vin aigri, contenant du tartre et une matiĂšre colorante. Si lâon soumet le vinaigre ordinaire Ă la distillation, on a du vinaigre plus pur; mais lâacide serait faible. On est parvenu Ă lui enlever son eau, et mĂȘme Ă ne lui laisser que celle nĂ©cessaire Ă sa composition. Lâacide acĂ©tique, dans son Ă©tat de puretĂ©, se prĂ©sente sous forme liquide Ă la tempĂ©rature de 20°; mais il devient solide Ă une tempĂ©rature de 17 0 , ou plutĂŽt de i 6°,7. Il cristallise en lames; son odeur est extrĂȘmement forte. Cette odeur est dĂ©jĂ DE CHIMIE. sensible dans le vinaigre ; celle de lâacide ace'tique est insupportable, sans ĂȘtre dĂ©sagrĂ©able. Quand il est Ă son maximum de puretĂ©, il a une densitĂ© Ă©gale Ă 1,0629 a tempĂ©rature de 16 0 , dâaprĂšs Thomson. Cet acide, qui est volatil, lâest cependant moins que lâeau il bout Ă la tempĂ©rature de 119°,3 , et alors il prĂ©sente les phĂ©nomĂšnes de lâĂ©bullition de lâeau, et nâĂ©prouve aucune dĂ©composition. Il rĂ©siste mĂȘme Ă une assez haute tempĂ©rature sans se dĂ©composer; mais si on le fait passer Ă travers un tube rouge, une partie, un vingtiĂšme, se dĂ©compose, et il faudrait le faire passer vingt fois pour le dĂ©composer en totalitĂ©. Comme il est produit pendant la distillation des matiĂšres vĂ©gĂ©tales, distillation qui nâa lieu quâĂ une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, il faut quâil rĂ©siste Ă cette chaleur sans se dĂ©composer. Dans lâĂ©tat cristallin, lâacide acĂ©tique nâest pas anhydre il contient une proportion dâeau. Il renferme du carbone, de lâoxigĂšne et de lâhydrogĂšne dans les rapports suivans 5 atomes dâhydrogĂšne, COURS 16 3 atomes dâoxigĂšne , 4 atomes de carbone. Le poids e'quivalent de cet acide est.... 6,43287 3 atomes dâhydrogĂšne Ă©galent o, 3 y 438 3 atomes dâoxigĂšne. 5 4 atomes de carbone. 3,05748. Ces nombres rĂ©unis donnent le poids de lâatome de lâacide acĂ©tique sec. En ajoutant Ă ce -poids celui dâun atome dâeau, on a le poids de lâatome de lâacide hydratĂ©. Lâeau est essentielle h la composition de lâacide acĂ©tique ; il ne lâabandonne que quand il se combine avec les bases il forme des sels anhydres. Cet acide a Ă©tĂ© analysĂ© par le procĂ©dĂ© gĂ©nĂ©ral dont nous avons parlĂ©. On analyse lâacide lui- mĂȘme , ou un sel quâil forme. Quand on fait lâanalyse dâun acide, il faut en connaĂźtre le poids atomistique, ce qui est facile on unit, par exemple, lâacide acĂ©tique au plomb; on connaĂźt le poids du plomb ; on prend celui du sel, et lâon peut avoir ensuite celui de lâacide. Lâacide acĂ©tique est susceptible de se mĂȘler DK CHIMIE. avec toutes sortes de proportions dâeau ; niais dans cette combinaison sa densitĂ© nâaugmente pas, en raison de la quantitĂ© dâeau quâil contient. Il y a un point oĂč il est Ă son maximum de densitĂ© câest lorsque cemĂ©langeest formĂ© de i atome dâacide hydratĂ© et de 5 atomes dâeau, ou bien de i atome dâacide sec et de 4 atomes dâeau ; car 1 atome dâacide hydratĂ© est Ă©gal Ă 1 atome dâacide sec, plus 1 atome dâeau. La densitĂ© de lâacide hydratĂ© ou de lâacide ayant 1 atome dâeau, est Ă©gale Ă 1,06296. Quand lâacide contient 1 atome dâacide hydratĂ© et 3 atomes dâeau, ou 1 atome dâacide sec et 4 atomes dâeau, la densitĂ© est de 1,0715g. En ajoutant de lâeau, la densitĂ© diminue. 1 atome dâacide sec, plus 7 proportions dâeau, donnent un acide dont la densitĂ© est de 1 ,o634g, sensiblement la mĂȘme que celle de lâacide dans son Ă©tat de puretĂ© ou nâayant que 1 atome dâeau. Mesurer la densitĂ© dâun acide liquide nâest donc pas toujours mesurer sa force; en gĂ©nĂ©ral, le meilleur moyen pour dĂ©terminer la force dâun Cfiim. 23 e leçon. 2 i S COURS acide est de chercher la quantitĂ© de hase quâil absorbe. La quantitĂ© dâalcali nĂ©cessaire pour saturer un acide est la mesure de sa force. La prĂ©paration de lâacide acĂ©tique nâest pas trĂšs facile il faut supposer que lâon ait un acĂ©tate pour lâobtenir. Cependant on peut parvenir Ă lâavoir Ă ' un assez grand degrĂ© de concentration en employant lâacide fourni par lâacescence du vin il faut le faire geler dans des vases fei'mĂ©s; lâeau se gĂšle la derniĂšre. On lâexpose ensuite Ă un froid plus intense, et lâon parvient Ă le concentrer; mais on nâarrive jamais Ă lâavoir avec un seul atome dâeau. La meilleure maniĂšre de lâavoir pur est de dĂ©composer un acĂ©tate par lâacide sulfurique, contenant une certaine quantitĂ© dâeau. Si lâon employait de lâacide sulfurique trop concentrĂ©, il dĂ©composerait lâacide pour que son hydrogĂšne et son oxigĂšne fissent de lâeau dont il sâemparerait. Il faut dâailleurs que lâacide acĂ©tique libre puisse prendre de lâeau ; il nâest anhydre que dans ses combinaisons avec les bases. DF. CHIMIE. IV On a deux procĂ©dĂ©s pour le concentrer on le distille, ou on lâexpose au froid. En lâexposant au froid, lâacide cristallise, et lâon a une eau-mĂšre. Par la distillation, en conduisant convenablement la chaleur, lâeau qui bout Ă ioo° passera la premiĂšre, puisquâil faut 119 0 pour faire bouillir lâacide. Que lâon prenne 2 Ă 3 litres de vinaigre, quâon les soumette Ă la distillation la premiĂšre partie du liquide qui passera sera trĂšs faible, la deuxiĂšme moins faible, la troisiĂšme encore moins ; les derniĂšres parties que lâon obtiendra seront de lâacide assez concentrĂ©. Il ne faut pas chauffer de maniĂšre Ă dĂ©composer le rĂ©sidu qui est dans la cornue. Lâacide acĂ©tique provient de diverses sources, de lâacescence des liqueurs spiritueuses, de la distillation des substances vĂ©gĂ©tales, etc.; mais, dans tous les cas, il est toujours le mĂȘme. Nous allons examiner les acĂ©tates. Ici, nous ne suivrons pas la mĂȘme mĂ©thode qui nous a guidĂ© dans lâĂ©tude de la Chimie minĂ©rale en parlant dâun acide, nous parlons en mĂȘme temps Ăź3 e LECOK. 2,. 30 COURS des sels quâil forme. Câest dâailleurs ainsi que procĂšdent M. ThĂ©nard et tous les chimistes. Les acĂ©tates ont des caractĂšres qui les distinguent trĂšs bien. Ils sont tous solubles ceux dâargent et de mercure au minimum le sont trĂšs peu. Us sont dĂ©composĂ©s par le feu. Câest ce qui arrive pour tous les sels vĂ©gĂ©taux qui sont changĂ©s en carbonates. Quand on verse sur un acĂ©tate de lâacide sulfurique concentrĂ©, il sâen exhale aussitĂŽt une odeur piquante, agrĂ©able, dâacide acĂ©tique. Voyons les espĂšces. LâacĂ©tate de potasse cristallise trĂšs difficilement, parce quâil a une grande solubilitĂ©; il prend la forme de lames ou de prismes en le cristallisant lentement. Il est si soluble, que lâeau eu prend plus que son poids Ă la tempĂ©rature ordinaire. A lâair, il est dĂ©liquescent on pourrait lâemployer en place du chlorure de calcium; peut-ĂȘtre dessĂ©cherait-il plus complĂštement les gaz. Il est soluble dans lâalcool. DE CHIMIE. 21 On lâappelait autrefois terre joliĂ©e de tartre. Quand on lâexpose Ă lâaction de la chaleur, il fond et peut subir une tempĂ©rature assez Ă©levĂ©e sans se dĂ©composer. Jâai dĂ©jĂ dit dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, en parlant des sels formĂ©s par la potasse, que ralĂŻlnitĂ© de cette base pour les acides Ă©tait telle, quâelle les conservait Je plus longtemps possible et les soustrayait Ă la dĂ©composition par cette raison, lâacĂ©tate de potasse supporte, sans se dĂ©composer, une chaleur qui va jusquâau rouge obscur. Cela nâarriverait pas Ă lâacĂ©tate de chaux. La soude, qui a aussi beaucoup dâaffinitĂ© pour les acides, se comporte comme la potasse. Quand on distille lâacĂ©tate de potasse avec le deutoxide dâarsenic, il donne des produits volatils extrĂȘmement fĂ©tides. Pour former lâacĂ©tate de potasse, on prend de lâacide acĂ©tique que lâon sature de potasse. Il nâest pas nĂ©cessaire de se servir dâacide acĂ©tique distillĂ©. Dans lâacide obtenu par distillation, il y a toujours une portion de la matiĂšre qui est char- 22 COURS bonnĂ©e et entraĂźne'e par lâacide, et cet acide donnerait un sel moins blanc. On peut dĂ©colorer, il est vrai, le sel en le faisant passer sur du charbon de matiĂšre vĂ©gĂ©tale, ou mieux encore sur du charbon de matiĂšre animale. Lâacide acĂ©tique estâsusceptible de se combiner avec les bases en diverses proportions avec la soude , la potasse, il peut former des bi-sels, ou des sels qui renferment deux proportions dâacide. Le bi-acĂ©tate de potasse cristallise mieux. LâacĂ©tate de soude cristallise trĂšs bien en Ion s D prismes striĂ©s; il est peu altĂ©rable Ă lâair, et nâef- fleurit pas comme les sels Ă base de soude formĂ©s par les acides minĂ©raux. Lâeau en dissout le tiers de son poids 100 parties en prennent 53 parties. Par lâaction de la chaleur, il pouiârait ĂȘtre purifiĂ© sâil contenait une matiĂšre Ă©trangĂšre ; mais il se dĂ©composerait Ă une chaleur trĂšs forte Ce sel contient 6 proportions dâeau. Sur les charbons, il Ă©prouve dâabord la fusion aqueuse ; il se dessĂšche ensuite, puis il passe Ă la fusion ignĂ©e. DE CHIMIE. 2D Je ne parlerai pas des acĂ©tates de baryte et de strontiane. Je parlerai de l'acĂ©tate de chaux, parce quâil se prĂ©sente dans les arts. On lâobtient difficilement sous forme cristalline, et jamais en belles formes rĂ©guliĂšres. Par lâĂ©vaporation spontanĂ©e, il donne des choufleurs ou bien des aiguilles trĂšs fines, trĂšs longues, comme des fils, et qui ont un aspect soyeux. La chaleur dĂ©compose facilement ce sel il perd son eau de cristallisation Ă ioo. LâacĂ©tate dâammoniaque sâobtient en rĂ©unissant les deux Ă©lĂ©mens. On peut aussi lâobtenir en distillant ensemble parties Ă©gales dâacĂ©tate de potasse et dâhydrochlorate dâammoniaque. Ce sel sâappelait autrefois esprit de Mendererus. Je citerai lâacĂ©tate dâalumine, qui est en usage dans lâart*des toiles peintes câest ce que lâon appelle un mordant. Il ne se fait pas directement. On prend une dissolution dâalun et une dissolution dâacĂ©tate de plomb ; lâacĂ©tate de plomb forme avec lâalun un double Ă©change. Câest en tĂąton- COURS nant quâon trouve les proportions dâacĂ©tate de plomb nĂ©cessaires pour avoir lâacĂ©tate dâalumine. Ce sel ainsi prĂ©parĂ© nâest pas pur ; il contient du sulfate de potasse ou du sulfate dâammoniaque, selon la nature de lâalun ; mais câest ainsi quâon procĂšde pour les toiles peintes. Pour avoir de lâacĂ©tate dâalumine pur, il faudrait prendre du sulfate dâalumine et le traiter par lâacĂ©tate de plomb. Les dissolutions dâacĂ©tate dâalumine pur ne se troublent pas par lâaction de la chaleur; mais celles dâacĂ©tate dâalumine impur se dĂ©composent, et ce quâil y a de remarquable, câest que le prĂ©cipitĂ© qui se forme se redissout par le refroidissement. On forme un acĂ©tate de fer en mettant de la ferraille dans une cuve, dans laquelle on jette de lâacide acĂ©tique. 11 se forme un sel au minimum qui passe avec le temps au maximum. LâacĂ©tate de plomb est important; on lâobtient cristallisĂ© en prismes Ă quatre pans , terminĂ©s par des sommets diĂšdres ce sel sâelheurit Ă lâair. UE CHIMIE. Lâeau Ă froid en dissout le quart de son poids ; h chaud, elle en dissout beaucoup plus; par le refroidissement, il cristallise. Lâalcool le dissout. 11 contient 5 atomes dâeau Ă©tant cristallisĂ©. Si on le chauffe, il se dissout dans son eau de cristallisation; il se boursoufle, ensuite il fond, et est alors parfaitement anhydre. Quant Ă sa dĂ©composition par le feu, nous en parlerons Ă la fin. Il y a deux procĂ©dĂ©s pour prĂ©parer lâacĂ©tate de plomb on prend de la lilharge, et on la dissout dans lâacide acĂ©tique, de maniĂšre que la dissolution ait constamment une rĂ©action acide, parce que sans cela il se formerait un sous-acĂ©tate qui ne peut servir aux mĂȘmes usages et qui ne cristallise pas. Lâautre procĂ©dĂ© consiste Ă prendre du plomb en grenaille, que lâon obtient en versant du plomb fondu dans de lâeau froide; Ă remplir de ce plomb un tonneau, et Ă y ajouter du vinaigre distillĂ© il est toujours nĂ©cessaire que lâacide ait Ă©tĂ© distillĂ©; on ĂŽte aussitĂŽt le vinaigre, que lâon nâa mis que pour mouiller le mĂ©tal. Les espaces que 2 G COURS le vinaigre laisse sont occupe's par lâair ; lâoxi- gĂšne est absorbĂ© ; il se forme de lâoxide de plomb » qui se combine avec le peu dâacide qui est restĂ©, et il en rĂ©sulte un sous-acĂ©tate. Le lendemain matin on remet du vinaigre, qui dissout lâacĂ©tate formĂ© , et mouille de nouveau la grenaille de n continue, et lâon a des liqueurs que lâon fait Ă©vaporer pour obtenir lâacĂ©tate de plomb. Nous avons plusieurs acĂ©tates de plomb dont il est important de parler. Il y a dâabord le § acĂ©tate de plomb qui estformĂ©de i atome dâacide, et de 3 atomes dâoxide de plomb; on lâappelle sel de salurne. Tour le former, on prend lâacĂ©tate de plomb que lâon fait bouillir avec 2 atomes de litharge. Ce sel est trĂšs soluble dans lâeau. Il agit sur les rĂ©actifs comme la potasse il bleuit le papier de tournesol ; en un mot, il se comporte comme une dissolution alcaline. Ce sont les 2 atomes dâoxide quâil renferme au-delĂ de la neutralisation qui occasionent ces effets. On remarque DE CHIMIE. 2 7 cette action, parce que lâoxide est ici soluble ; câest lâinsolubilitĂ© des oxides qui les empĂȘche dâavoir la mĂȘme action, et de donner lieu aux mĂȘmes phĂ©nomĂšnes. Ce ~ acĂ©tate de plomb est employĂ© comme rĂ©actif dans les laboratoires il est prĂ©cipitĂ© par la gomme, et ne lâest pas par le sucre. On se sert en grand de ce ^ acĂ©tate pour former le carbonate de plomb eu blanc de ce'nise. Câest le procĂ©dĂ© de M. Roard qui donne la plus belle ce'ruse du commerce. On fait passer de lâacide carbonique Ă travers le -j acĂ©tate de plomb , ce qui le ramĂšne Ă lâĂ©tat dâacĂ©tate neutre, et lâon a un sous - carbonate, un carbonate neutre, et mĂȘme un sur-carbonate de plomb. M. Roard fait lâopĂ©ration Ă Clichy avec une machine Ă feu. Une pompe fait passer lâacide carbonique donnĂ© par la combustion du charbon dans une dissolution de acĂ©tate de plomb. Le liquide qui reste nâest pas perdu ; câest un sur-acĂ©tate. On le met avec de nouvelle litharge pour former le } acĂ©tate. Par ce procĂ©dĂ©, on co uns ^8 obtient de trĂšs beau blanc de plomb, mais qui coĂ»te un peu plus cher que les autres, Ă cause des pertes dâacĂ©tate de plomb qu'il occasione. A Lille, on fait beaucoup de blanc de plomb, mais eu suivant les procĂ©dĂ©s hollandais. Il y a peut-ĂȘtre dix fabriques de cĂ©ruse Ă©tablies dans cette ville. Nous ne sommes plus tributaires des Ă©trangers pour nous procurer cette substance. On a fait de graves reproches au blanc fabriquĂ© par M. Roard. Il est certain pourtant quâil est le plus beau quâon connaisse dans le commerce. Ce sont surtout les maisons qui font commerce de cĂ©ruse qui ont cherchĂ© Ă le discrĂ©diter dans lâesprit des consommateurs. Ceux-ci ne peuvent pas aller chercher le carbonate de plomb en Hollande; ce sont les maisons de commerce qui en prennent de grandes quantitĂ©s. Si la fabrication a lieu Ă lâintĂ©rieur de la France, auprĂšs de Paris mĂȘme, lâintermĂ©diaire de ces maisons devient inutile ; elles dĂ©fendent leurs intĂ©rĂȘts comme elles peuvent en attaquant le nouveau procĂ©dĂ© mis en pratique par M. Roard. 11 en arrivera DE Cil,MIE. 2 plus vert renferme moins dâeau; il en renferme 5 proportions au lieu de 6. Quand on traite ces verdets par lâeau, ils sont dĂ©composĂ©s; il se forme un acĂ©tate neutre, et j acĂ©tate qui se prĂ©cipite. On obtient aussi -j acĂ©tate , en dĂ©composant incomplĂštement lâacĂ©tate par un alcali. 11 y a dâautres acĂ©tates de cuivre, mais ils ne prĂ©sentent aucun intĂ©rĂȘt. Les acĂ©tates dâargentetde mercure auminimum sont trĂšs peu solubles, car on les forme par prĂ©cipitation. En mettant dans le nitrate dâargent un acĂ©tate quelconque, il y a prĂ©cipitĂ© le nitrate de mercure au minimum est prĂ©cipitĂ© de mĂȘme par un acĂ©tate soluble. Je terminerai en exposant lâaction du feu sur les acĂ©tates. Tous les acĂ©tates sont en gĂ©nĂ©ral dĂ©composĂ©s par la chaleur ; mais ils donnent des produits dif- fĂ©rens en raison de lâafli nitĂ© des bases pour lâacide, et de lâalĂŻinitĂ© de lâoxigĂšne pour la base. Si nous prenons lâacĂ©tate dâargent et que nous DE CII1MIE. > ' le soumettions Ă lâaction de la chaleur je suppose quâil soit auparavant dessĂ©che', nous allons obtenir de suite lâacide acĂ©tique cristallisĂ©. Câest le sel qui se dĂ©compose le plus complĂštement, et donne le plus dâacide et lâacide le plus pur. Cependant il y a une petite portion d acide qui est dĂ©composĂ©e, et lâargent passe Ă lâĂ©tat mĂ©tallique. On trouve dans la cornue quelques traces de charbon Ă peine apprĂ©ciables ; il y a dĂ©gagement dâun peu dâacide carbonique. Il faut bien quâil y ait une petite dĂ©composition pour enlever lâoxigĂšne de lâargent. Le cuivre se comporte Ă peu prĂšs de mĂȘme ; mais dĂ©jĂ lâacide que lâon obtient est moins pur. Câest lâacide que lâon a par cette distillation, que lâon nomme vinaigre radical; il est trĂšs fort ; il est mĂȘlĂ© avec Y esprit pyro-acĂ©tique, qui se dĂ©gage dans les derniĂšres portions de la dĂ©composition. Les acĂ©tates de fer, de zinc, de manganĂšse, de soude, donnent souvent trĂšs peu dâacide par la distillation; ceux de baryte, de potasse, de chaux nâen donnent quelquefois pas du tout; mais Chim. o3* trçnjf. 54 COURS DE CHIMIE. vous avez eu revanche de lâacide pyro-acĂ©tique pur, plus des gaz inflammables et de lâacide carbonique. Ainsi, avec lâargent, lâacide pyro-acĂ©tique manque ; et avec la potasse, la baryte, etc., câest lâacide acĂ©tique qui manque, et qui est remplacĂ© par Y esprit pyro-acĂ©tique.. Pour obtenir lâesprit pyro-acĂ©tique, substance trĂšs volatile et trĂšs inflammable, on sature lâacide acĂ©tique avec un alcali, on distille, et lâesprit passe parfaitement pur. Câest une matiĂšre plus lĂ©gĂšre que lâeau; sa densitĂ© est de 0,786, bouillant Ă 59°, ne se consolidant quâĂ 1 5 ° au-dessous de zĂ©ro. Cette substance se mĂȘle avec lâeau ; elle brĂ»le avec flamme. MĂȘlĂ©e avec lâacide hydrochlorique, elle forme une espĂšce dâĂ©ther. IMPRIMERIE DE 1IUZ ARĂ-COU RCIER, 1 uc du Jardinet, n° i-j. 24' LEĂON. â 2 JUILLET 182S. COURS DE CHIMIE/ SOMMAIRE. Acide oxalique. â Sa composition est singuliĂšre.âIl ne contient pas dâhydrogĂšne. âIl existe dans lâoseille et le salsola soda. âSon extraction du sel dâoseille.âSa prĂ©paration par le sucre. â Oxalate de potasse. â Bi-oxalate. â Quadroxalate. â Oxalate de soude.âDâammoniaque. â De chaux. â Ide'es de M. Braconnot sur le rĂŽle de lâoxalate de chaux dans les plantes. â Oxalate de magnĂ©sie. â De fer. â De nickel et de cobalt. â On emploie les deux derniers pour obtenir les mĂ©taux purs. â Oxalate de plomb. â De zinc. â Acide tar- trique. â En se dĂ©composant, il donne de lâacide pyrotar- trique.âSa prĂ©paration.âTartrate de potasse.âBi-tartrate. â On lâemploie pour prĂ©parer la potasse. â Tartrate de soude. â DĂ©potasse et de soude. âDe potasse et dâantimoine ou Ă©mĂ©tique. âQuelques chimistes ont considĂ©rĂ© le bi-tartrate de potasse comme un acide. â Acide racĂ©nique. â Il est isomorphe avec lâacide tartrique. â Acide citrique. â Donne des sels incrislallisables. â Acide malique; câest le mĂȘme que lâacide sorbique. â Acide gallique; il fait la base de lâencre. Dans cette sĂ©ance, nous allons continuer Ă nous occuper des acides vĂ©gĂ©taux et des sels quâils forment Ne pouvant pas les passer tous en revue, Chim leçon. I 1 COUJĂS nous ne ferons connaĂźtre en dĂ©tail que les plus importans. Le premier dont nous parlerons est lâacide oxalique, qui a Ă©tĂ© dĂ©couvert par ScheĂšle. Dâautres chimistes attribuent la dĂ©couverte de cet acide Ă Bergmann. 11 est fort remarquable par sa composition. Il devrait ĂȘtre Ă©tudiĂ© dans la Chimie minĂ©rale proprement dite, parce quâil ne renferme que du carbone et de lâoxigĂšne ; il est intermĂ©diaire entre lâacide carbonique et lâoxide de carbone. Lâacide carbonique contient { 1 atome de carbone. 2 atomes dâoxigĂšne. Lâoxide de carbone contient i atome de carbone, i atome dâoxigĂšne. Lâacide oxalique contient f 2 atomes de carbone. 1 3 atomes dâoxigĂšne. DâaprĂšs cette composition, qui est aujourdâhui incontestable, on voit que lâacide oxalique a la mĂȘme composition que les acides minĂ©raux. M. Berzelius avait admis quâil contenait un peu dâhydrogĂšne; mais depuis, il sâest rangĂ© Ă lâopinion quâil nâen renferme pas. Dli CHIMIE. 5 Etant formĂ© de 2 atomes de carbone et de 3 atomes dâoxĂźgĂšne, vous trouverez que le poids Ă©quivalent de lâacide oxalique est de 4*52874. Cet acide cristallise trĂšs bien; on lâobtient en prismes Ă quatre pans aplatis avec des sommets diĂšdres, ou bien en prismes Ă angles aigus. Ses cristaux sont dâune trĂšs belle transparence. Tl contient 3 proportions dâeau; 2 proportions peuvent en ĂȘtre dĂ©gagĂ©es dans le vide Ă cĂŽtĂ© de lâacide sulfurique il en conserve toujours une , quâil ne perd que quand il sâunit avec des bases. Quand on lâexpose Ă lâaction de la chaleur, il entre en fusion, et mĂȘme il se fond Ă une tempĂ©rature peu Ă©levĂ©e, Ă 97°,8. Si la chaleur est poussĂ©e plus loin, il abandonne 2 parties dâeau, puis il se volatilise. Il peut ĂȘtre volatilisĂ© sans rĂ©sidu sensible; cependant il y en a une partie de dĂ©composĂ©e dans cette opĂ©ration. Si lâon faisait passer un courant de vapeurs dâeau ou dâautres vapeurs sur lâacide en Ă©vaporation, il se volatiliserait tout entier sans se dĂ©composer. On sait que lâon facilite la volatilisation des corps par le vide, câest-Ă -dire en entraĂźnant les vapeurs 3e LEĂON. I.. 4 couas qui se forment, ou en faisant passer dessus un courant de gaz. La cornue dans laquelle on lâa soumis Ă lâaction de la chaleur nâoffre aucun rĂ©sidu ; et il est du petit nombre des acides qui ne laissent aucune matiĂšre charbonneuse. Sa solubilitĂ© est trĂšs grande. 100 parties dâeau Ă i 5 ° en dissolvent io%2; Ă 49% elles en dissolvent 49%7 > Ă 97 0 ,8, elles en dissolvent une quantitĂ© indĂ©finie. Comme la plupart des acides vĂ©gĂ©taux dont nous aurons Ă parler, il se dissout trĂšs bien dans lâalcool. Voici son caractĂšre distinctif. Il prĂ©cipite toutes les dissolutions calcaires câest le seul acide vĂ©gĂ©tal qui ait cette propriĂ©tĂ©. Avec les bases, il forme des sels qui, Ă©tant dĂ©composĂ©s par la chaleur, donnent, ou la base pure, si elle nâest pas susceptible de sâunir Ă lâacide carbonique, ou bien des carbonates. Avec lâoxalate de magnĂ©sie, on aura de la magnĂ©sie; avec lâoxalate de chaux, on aura du carbonate de chaux. Cependant si la chaleur Ă©tait forte, on nâaurait que de la chaux. DE CHIMIE. Ătant composĂ© de 2 atomes de carbone et de 5 atomes dâoxigĂšne, on peut concevoir quâil est formĂ© de 1 atome de gaz acide carbonique et de 1 atome de gaz oxide de carbone. En effet, , , / i atome de carbone, 1 atome a aciue carbonique contient K OU IM [K. 2 1 en prend 53 parties. Vous connaissez les usages de lâĂ©mĂ©tique. On peut analyser ce sel de plusieurs maniĂšres. On peut en sĂ©parer lâantimoine au moyen de lâacide bydrosulfurique ; on peut aussi en sĂ©parer lâantimoine par une lame de fer ou de zinc que lâon mettrait dans une dissolution de ce sel par lâacide liydrochlorique. En versant dans une dissolution aqueuse dâĂ©mĂ©tique de lâacide sulfurique ou nitrique, il y a prĂ©cipitĂ© dâantimoine , parce que ce mĂ©tal ne peut ĂȘtre tenu en dissolution par lâacide tartrique. On pourrait considĂ©rer lâĂ©mĂ©tique dâune autre maniĂšre. Quelques personnes ont regardĂ© le tartre lui-mĂȘme comme Ă©tant une espĂšce dâacide ; en sorte quâil y aurait alors dans lâĂ©mĂ©tique la combinaison dâun atome dâacide avec un atome dâantimoine mais tout ceci importe peu. LâĂ©mĂ©tique peut encore ĂȘtre dĂ©composĂ© au moyen dâune infusion de quinquina, qui a la propriĂ©tĂ© de le prĂ©cipiter. Câest un contre-poison dans le cas oĂč les doses dâĂ©mĂ©tique seraient trop fortes. 22 COURS Nous avons dĂ©jĂ dit que la crĂšme de tartre jouant le rĂŽle dâacide, pouvait se combiner avec plusieurs oxides mĂ©talliques. La chaux se combine avec lâacide tartrique câest du tartrate de chaux que lâon obtient lâacide tartrique. Le tartrate de chaux est peu soluble il contient 4 proportions dâeau. 11 est dĂ©composĂ© par lâacide sulfurique , et câest le moyen que lâon emploie dans les arts pour avoir lâacide tartrique. On fait bouillir la crĂšme de tartre avec du carbonate de chaux en poudre. Lâacide tartrique eu excĂšs sâunit avec la chaux et se prĂ©cipite. On sĂ©pare le tartrate neutre de potasse qui est en dissolution, et on le prĂ©cipite par le chlorure de calcium ; on a alors tout lâacide tartrique prĂ©cipitĂ© en tartrate de chaux. On fait la prĂ©cipitation en deux opĂ©rations, parce que le carbonate de chaux est moins cher que le chlorure de calcium, qui pourrait Ă lui sfeĂčl la faire. On dĂ©compose ensuite le tartrate de chaux par lâacide sulfurique. Les tartrates de baryte et de stroutianc sont in- DK CHIMIE. 23 solubles. Il y a un assez grand nombre de tarira tes qui ne sont pas solubles. Ce serait ici le lieu de parler de lâacide race- niquc qui accompagne le tartre. On avait obtenu sĂ©parĂ©ment cet acide ; mais on le regardait comme une substance inconnue on supposait que cette substance Ă©tait produite par les agens employĂ©s pour prĂ©parer lâacide tartrique, et quâelle nâĂ©tait pas un produit immĂ©diat des vĂ©gĂ©taux. M. KĂŠst- ner mâen donna un Ă©chantillon, et jâai reconnu un nouvel acide qui prĂ©cipite la chaux du chlorure de calcium. Sa composition est la suivante 4 atomes de carbone, 5 atomes dâoxigĂšne, 2 atomes dâhydrogĂšne. Il a pour nombre Ă©quivalent 8,30707. Il forme des sels trĂšs remarquables avec la potasse et la soude, il donne un sel semblable au sel de Seignette. DâaprĂšs les nombreux essais que jâai faits, cet acide mâa paru isomorphe avec lâacide tartrique. Passons Ă lâacide citrique. On a donnĂ© ce nom Ă un acide que ScheĂšle a trouvĂ© le premier dans le citron. On savait bien quâil y avait un acide 2 4 COURS dans le citron, mais on ne savait pas que câĂ©tait un acide particulier. Câest ScheĂšle aussi qui a dĂ©couvert lâacide tartrique. Pour avoir lâacide citrique, on prend le suc du citron , on le laisse fermenter pour en sĂ©parer une matiĂšre vĂ©gĂ©tale, on le sature avec de la craie en poudre ; il se forme un citrate de chaux qui est trĂšs peu soluble, et qui se sĂ©pare des autres parties du liquide on lave Ă froid le citrate de chaux, et on le dĂ©compose ensuite par lâacide sulfurique mis un peu en excĂšs. Tel est le procĂ©dĂ© que lâon emploie, mĂȘme en grand, pour avoir lâacide citrique. I' 4 atomes de carbone. Cet acide est composĂ© de -J 4 atomes dâoxigĂšne. . 2 atomes dâhydrogĂšne. Il a pour nombre Ă©quivalent 7,50707. Il cristallise trĂšs bien en beaux prismes rhom- boidaux ; il a une saveur trĂšs forte, mais agrĂ©able. 100 parties dâeau en dissolvent 155 parties; lâeau bouillante en prend plus que deux fois son poids. En en mettant dans lâeau les 5 ou 4 milliĂšmes de son poids, en ajoutant du sucre, on a une excel- DE CHIMIE. 25 lente limonade on lâaromatise avec lâhuile de citron qui manque dans lâacide. On peut mĂȘler lâacide avec le sucre dans des proportions convenables, et former une limonade sĂšche qui peut ĂȘtre trĂšs utile. Lâacide citrique a la propriĂ©tĂ© de prĂ©cipiter quelques alcalis. Il prĂ©cipite la baryte, mais il ne prĂ©cipite pas la chaux. * Lâacide citrique nâagit pas comme lâacide tar- trique, câest-Ă -dire quâil ne donne pas de prĂ©cipitĂ© par excĂšs dâacide, ou en faisant un biâcitrate de potasse et de soude. Le bi-citrate et le citrate neutre sont trĂšs solubles, ou pour mieux dire, il nây a pas de bi-citrate. Lâacide citrique se comporte Ă la chaleur dâune maniĂšre analogue Ă celle de lâacide tartrique il se dĂ©compose, donne les mĂȘmes produits, et de lâacide pyro-citrique. Parmi les sels formĂ©s par lâacide citrique, il nây en a presque aucun qui cristallise ils forment en gĂ©nĂ©ral des masses gommeuses. Cependant, la magnĂ©sie et lâoxide de zinc donnent des cristallisations bien prononcĂ©es. 26 COURS Lâacicle malique a Ă©tĂ© dĂ©couvert par ScheĂšlc dans les pommes aigres, et câest de lĂ quâest venu son nom. On le trouve dans lepine-vinette, dans les prunelles, dans le sorbier, et câest lĂ maintenant que nous le prenons pour lâavoir pur. On le trouve mĂȘlĂ© Ă lâacide citrique dans les groseilles, les cerises, lâaube-Ă©pine, les fraises, les framboises.^On le trouve encore dans les fourmis, mĂȘlĂ© Ă lâacide foi'mique. On le retirait particuliĂšrement de cette plante grasse qui croĂźt sur les toits, et quâon appelle joubarbe. En Ă©crasant cette plante, on a un suc aigre qui renferme lâacide malique, et qui est lĂ Ă lâĂ©tat de bi-malate de chaux ; mais par ce moyen, on nâobtenait rĂ©ellement pas lâacide malique pur on nâavait quâun bi-malate de chaux, qui se comporte diffĂ©remment que lâacide malique. On emploie maintenant pour lâavoir les baies du sorbier, qui croĂźt dans les jardins. Câest M. Donovan qui, le premier, a extrait lâacide que renferment ces baies ; il lui avait donnĂ© le nom dâacide sorbique; mais on a reconnu depuis que cet acide et lâacide malique nâen faisaient DE CHIMIE. 2 7 quâun , et lâon a rayĂ© le nom dâacide sorbique du vocabulaire de la science. Voici comment on prĂ©pare lâacide malique. On Ă©crase les baies ; on laisse fermenter et Ă©claircir le liquide, qui est extrĂȘmement acide; on le sature avec de la craie, et lâon obtient un sel, un malate de chaux, qui piâĂ©sente ceci de particulier , câest quâau lieu de se prĂ©cipiter, il reste en dissolution; câest un bi-malate de chaux. Ce sel est colorĂ©, est gris; mais en le filtrant Ă travers le charbon animal, on a un sel incolore qui cristallise trĂšs bien. Enfin on dĂ©compose par lâacide sulfurique pour avoir lâacide malique libre. On peut encore obtenir lâacide malique en prĂ©cipitant le suc des baies par lâacĂ©tate de plomb, et en dĂ©composant le malate de plomb par lâacide sulfurique. Lâacide malique a une saveur aigre agrĂ©able, que l'on distinguerait difficilement des acides vĂ©gĂ©taux prĂ©cĂ©dens. M. V auquelin a obtenu lâacide malique cristallisĂ©. Quand on le distille , il sc volatilise ; et une 28 COURS partie se transforme en acide py ro-malique. Il ne pre'cipite pas lâeau de chaux, et en cela il ressemble Ă lâacide citrique ; mai-s il ne prĂ©cipite pas lâeau de baryte, et en cela il en diffĂšre. Au reste, voici dâautres caractĂšres pour le distinguer. Lâacide malique forme, en gĂ©nĂ©ral, des sels beaucoup plus solubles que lâacide citrique. Avec la chaux, il donne un bi-malate, qui cristallise trĂšs bien et qui est trĂšs soluble. Si vous faites chauffer un mĂ©lange dâacide citrique et dâacide malique avec de la craie, tout lâacide citrique se prĂ©cipite avec la chaux, tandis que lâacide malique restera en dissolution Ă lâĂ©tat de bi-malate. Le malate de plomb, que lâon forme en prĂ©cipitant lâacĂ©tate de plomb par lâacide malique ou par un malate, se prĂ©sente dâabord comme un prĂ©cipitĂ© blanc; mais en conservant ce prĂ©cipitĂ© pendant quelques heures, iJ se trouve entiĂšrement rassemblĂ© en cristaux nacrĂ©s dâune trĂšs belle apparence. Cette propriĂ©tĂ© est tout-Ă -fait caractĂ©ristique. On nâa pas analysĂ© cet acide. DâaprĂšs M. Braeonnot, son poids Ă©quivalent serait de y, ii5y, chiffre qui nâest peut-ĂȘtre pas exact. On peut dire que la plupart des sucs aigres des vĂ©gĂ©taux contiennent de lâacide malique. Les plantes grasses renferment cet acide combine avec, la chaux. Dans la sĂ©rie des acides vĂ©gĂ©taux que nous Ă©tudions, sĂ©rie que jâai formĂ©e dans un ordre arbitraire, je trouve un acide important, lâacide gal- lique, ou lâacide que donne la noix de galle. Il joue un grand rĂŽle dans les arts. Pour lâobtenir, on prend lâexcroissance produite sur le chĂȘne par la piqĂ»re dâun insecte ; cette piqĂ»re donne lieu Ă un dĂ©veloppement dâune forme rĂ©guliĂšre, Ă une petite sphĂšre dans laquelle la mouche qui a fait la blessure dĂ©pose son Ćuf. Nous avons aussi des ealles en France ; mais elles sont trĂšs lĂ©gĂšres et trĂšs peu riches en acide gallique. Les noix de galle dont nous nous _ servons se trouvent dans le commerce, et nous viennent du Levant; elles valent i fr., i fr. le demi-kilo 1 U est soluble dans lâeau et dans lâalcool. Il est caractĂ©risĂ© par une seule expĂ©rience. Si on le met en contact avec une dissolution de fer au maximum, il donne un prĂ©cipitĂ© trĂšs noir câest lâencre. Ă 6 atomes de carbone. 3 atomes dâoxigĂšne. 3 atomes dâhydrogĂšne. 11 a pour nombre Ă©quivalent 7,9606. Le tannin produit aussi du noir avec le 1 er ; mais il se distingue de lâacide gallique par un grand nombre de propriĂ©tĂ©s. Les combinaisons de lâacide gallique avec les bases se dĂ©truisent facilement. Quand on a un gallate neutre, si lâon y ajoute un alcali en excĂšs, la dissolution devient brune, et le gallate se dĂ©compose. Lâacide gallique est un de ceux dont les combinaisons sont les moins stables. IMPRIMERIE DE HUZĂRD-COURC1 ER , rue du Jardinet, n° 12. u5 a LEĂON. 4 JL IL [.ET 1 82 S. COURS DE CHIMIE. S O MAI AIRE. Acide benzoĂŻque. â Sa prĂ©paration par deux procĂ©dĂ©s.âAcide formique. â Son analogie avec lâacidc acĂ©tique.âPropriĂ©tĂ©s qui les distinguent. â Acide pectique. â Acide lactique.â Tannin. â Acide mucique. âAcide succinique. â On lâemploie pour sĂ©parer le fer du manganĂšse dans les analyses. â Il se confond avec lâacide benzoĂŻque. â PropriĂ©tĂ©s qui les distinguent.âAlcalis vĂ©gĂ©taux.âLeurs caractĂšres gĂ©nĂ©raux. â Ils contiennent tous de lâazote. â ProcĂ©dĂ© gĂ©nĂ©ral pour les extraire. â Morphine. â Sa sĂ©paration dâavec la narcotine. â PropriĂ©tĂ©s de la morphine. Lâacide benzoĂŻque est connu depuis environ deux siĂšcles sous le nom de fleurs de benjoin. On le trouve surtout dans un produit vĂ©gĂ©tal, une espĂšce de rĂ©sine que lâon appelle benjoin, et câest de cette matiĂšre quâon le retire. Il y est mĂȘlĂ© Ă une Chim. a5 e leçon. I 2 COURS substance rĂ©sineuse extrĂȘmement abondante ; il y est tout formĂ©, et ce nâest pas en altĂ©rant le benjoin quâon lâobtient il sâagit seulement dâen sĂ©parer la partie rĂ©sineuse. Pour cela, on traite le benjoin rĂ©duit en poudre par le cai'bonate de potasse, et lâon a une dissolution de benzoate de potasse ; la rĂ©sine reste isolĂ©e. Cette opĂ©ration demande Ă ĂȘtre conduite avec soin, parce que la rĂ©sine sâagglomĂšre et empĂȘche lâaction de lâalcali sur lâacide dans ce cas, on pulvĂ©rise de nouveau pour traiter encore par le carbonate de potasse, et lâon recommence plusieurs fois sâil est nĂ©cessaire, eu prenant gaiâde quâil nây ait pas un excĂšs dâalcali. On dĂ©compose le benzoate par lâacide hydro- chlorique, qui sâempare de la potasse. On peut sây prendre dâune autre maniĂšre on met le benjoin dans une terrine recouverte dâun cĂŽne en carton en chauffant doucement, lâacide se sublime, et lâon obtient une cristallisation ; sans cette prĂ©caution, on carboniserait la rĂ©sine, et lâon obtiendrait de lâacide benzoĂŻque colorĂ©. Par la sublimation, on obtient un produit neigeux, formĂ© de cristaux extrĂȘmement fins. Dans DE CHIMIE. 3 cet Ă©tat, lâacide a une odeur particuliĂšre, qui est celle du benjoin; quand il est pur, il nâen a aucune. Il doit cette odeur Ă une huile volatile. On trouve lâacide benzoĂŻque dans lâurine des animaux herbivores dans celle du chameau, de la vache. En versant un acide concentrĂ© dans ces urines, il se forme un prĂ©cipitĂ© dâacide benzoĂŻque, parce quâil est peu soluble. Lorsque lâacide benzoĂŻque est colorĂ©, en le faisant passer sur du charbon animal, on lui enlĂšve sa couleur. Mais pour le dĂ©colorer, il vaut bien mieux traiter un sel, le benzoate de potasse , par exemple, par le charbon animal on ne risque pas alors que lâacide sâunisse Ă quelque matiĂšre Ă©trangĂšre; et la dĂ©coloration se fait mieux, parce que le charbon nâa pas Ă lutter dâaffinitĂ© pour la matiĂšre colorante contre lâacide qui est saturĂ© de potasse. Lâacide benzoĂŻque est blanc. Il cristallise par la sublimation en lames extrĂȘmement fines ; mais on peut lâavoir par lâĂ©vaporation dans lâalcool en cristaux prismatiques. Sa saveur est faible, pi- LEĂON. I.. 4 COURS quante, et suivie dâun sentiment dâamertume. Ii est sans odeur quand il est pur. ExposĂ© Ă lâaction ue la chaleur, il se fond facilement et se sublime ensuite ; mais une partie se dĂ©compose. Par un courant de gaz, on pourrait le sublimer en entier. Lâacide benzoĂŻque est trĂšs inflammable ; il brĂ»le comme une rĂ©sine. Il nâest pas sensiblement soluble dans lâeau froide il faut 200 parties dâeau pour en dissoudre i. Si lâon Ă©lĂšve la tempĂ©rature jusquâĂ lâĂ©bullition, il sâen dissout une trĂšs grande quantitĂ© ; le liquide se prend en masse par le refroidissement cela tient Ă ce que lâacide Ă 100° de chaleur est prĂšs de son point de fusion. Il peut se dissoudre dans lâacide nitrique et dans lâacide sulfurique concentrĂ© sans altĂ©ration. Il est anhydre ses cristaux lavĂ©s et sĂ©chĂ©s ne contiennent pas dâeau. r i5 atomes de carbone. Lâacide benzoĂŻque contient 1 6atomesdâliydrogĂšne. . 3 atomes dâoxigĂšne. Il a pour nombre Ă©quivalent 1 5 ,21 43 a. DK CHIMIE. 5 Vous voyez, par sa composition, combien ce corps doit ĂȘtre inflammable. Lâacide benzoĂŻque peut saturer toutes les bases. On ne connaĂźt pas bien les sels quâil forme ; on sait seulement quâil forme, avec la potasse, la soude, la chaux, la strontiĂ ne, des sels extrĂȘmement solubles. Il prĂ©cipite le peroxide de fer, et peut servir Ă sĂ©parer le fer du manganĂšse. En versant un ben- zoate dans une dissolution de fer et de manganĂšse, il y a un prĂ©cipitĂ© rougeĂątre de benzoate de fer. Jâai dit que lâacide benzoĂŻque se trouvait dans lâurine de quelques animaux herbivores on le trouve aussi dans ce que lâon appelle les baumes. Je place Ă la suite de lâacide benzoĂŻque lâacide formique, qui se forme dans quelques vĂ©gĂ©taux, et qui est tout formĂ© dans les fourmis. Quoique donnĂ© par cet insecte, il ne renferme pas dâazote, et câest pour cela que nous en parlons ici. 11 est Ă©vident que son nom vient de la fourmi-,, dans laquelle on le trouve. Pour lâobtenir, il suffit dâĂ©craser les fourmis, dâĂ©vaporer le suc, de le G COURS saturer avec de la potasse, et de dĂ©composer le formate de potasse par du sulfate de peroxide de fer. Il se forme un prĂ©cipitĂ©; on ajoute un peu dâacide sulfurique, on distille, et lâon obtient lâacide. Cet acide ressemble Ă lâacide acĂ©tique, et se comporte Ă peu prĂšs de la mĂȘme maniĂšre avec les bases. Lâacide formique, qui existe en nature dans les fourmis, peut ĂȘtre produit artificiellement que lâon prenne i partie dâacide tartrique, 2 parties de peroxide de fer et 2 parties d'acide sulfurique ; en chauffant, le peroxide se dissout dans lâacide sulfurique, et dans la rĂ©action, il se forme de lâacide formique. Cette dĂ©couverte est remarquable. La densitĂ© de lâacide formique est de 1,1168, Ă son maximum de concentration. Il contient dans cet Ă©tat une proportion dâeau. Il est volatil Ă peu prĂšs comme lâeau. Il se distingue de lâacide acĂ©tique par plusieurs caractĂšres. Il ne prĂ©cipite aucun mĂ©tal ; il forme avec la chaux un sel qui cristallise en octaĂšdres ; DE CHIMIE. 7 Ăźl donne avec lâoxide de cuivre des rhomboĂšdres, ou des cristaux cubiques qui sont bleus, tandis que lâace'ta te de cuivre est vert. Les formates en gĂ©nĂ©ral cristallisent bien. Lâacide formique est dĂ©composĂ© par le peroxide de mercure il sâunit dâabord avec cet oxide ; mais pour peu que la tempĂ©rature soit Ă©levĂ©e , le sel blanc qui sâĂ©tait formĂ© se dĂ©compose, et il y a production dâacide carbonique. Lâacide formique a Ă©tĂ© analysĂ© par M. Ber- zelius. ! 2 atomes de carbone. 3 atomes dâoxigĂšne. i atonie dâhydrogĂšne. Il a pour nombre Ă©quivalent 4,65254- Un acide remarquable a Ă©tĂ© dĂ©couvert rĂ©cemment par M. Braconnot, qui lâa nommĂ© acide pectique. Il est trĂšs abondant dans les vĂ©gĂ©taux ; on le trouve particuliĂšrement dans les racines on le trouve aussi dans lâĂ©corce dĂ©pouillĂ©e de sa matiĂšre verte. Voici comment on lâobtient On prend des navets ou des carottes ; on les s COURS rĂ©duit en pulpe trĂšs fine ; on lave la pulpe Ă froid, et mĂȘme autant quâon le veut, parce que lâacidt est insoluble. Il faut laver avec de lâeau de pluie, ou mieux de lâeau distillĂ©e, qui ne contient paf de matiĂšres calcaires. On fait bouillir la pulpe avec un alcali, de maniĂšre que lâalcalinitĂ© soi sensible au goĂ»t ; lâĂ©bullition doit durer environ un quart dâheure il se forme du pectate de potasse la potasse est lâalcali que lâon emploie de prĂ©fĂ©rence, et cette combinaison, par le refroidissement, se prend en une masse gĂ©latineuse. On filtre le liquide un peu gluant Ă travers le papier, ou mieux en le pressant dans un linge; on sature lâalcali pour un acide, et lâon a lâacide pectique. Voici du pectate de potasse que lâon vient de prĂ©parer; je verse dessus de lâacide hy- drochlorique pour saturer lâalcali ; la potasse forme un sel soluble, et lâacide pectique, comme vous le voyez, va se prĂ©cipiter en une seule masse. Câest une matiĂšre gĂ©latineuse, qui contient une grande quantitĂ© dâeau , et il reste avec elle un peu dâhydrochlorate de potasse. Si lâon veut avoir lâacide pur, on prĂ©cipite he DE CHIMIE. 9 pectate de potasse par le chlorure de calcium ; il se fait un double Ă©change, et lâon a une masse de pectate de chaux qui se laisse presser sur le filtre, ou entre les doigts dans un linge on lâexprime lĂ©gĂšrement. Ce pectate de chaux se conduit dans lâeau comme une Ă©ponge. Quand on lâa lavĂ©, on le dĂ©compose par lâacide hydrochlo- rique. Lâacide pectique, que lâon obtient ainsi, peut ĂȘtre lavĂ© par la pression, on enlĂšve le plus dâeau que lâon peut, et lâon a une substance que lâon fait Ă©vaporer jusquâĂ siccitĂ©. Elle est alors en pellicule mince ; sa couleur est grise. On ne peut pas la faire cristalliser. Cet acide change la couleur du tournesol; et on lui trouve, avec un peu dâattention, une saveur aigrelette. Lâeau nâen dissout pas sensiblement Ă froid; Ă chaud,.elle en dissout une petite quantitĂ©, et cette dissolution peut ĂȘtre prĂ©cipitĂ©e par divers agens par les sels de chaux, par lâalcool, par le sucre. Lâacide pectique ne contient pas dâazote ; il est formĂ© de carbone, dâhydrogĂšne etdâoxigĂšne. Avec la potasse, la soude, lâammoniaque, il io COURS forme des sels extrĂȘmement solubles. En versant de 1 ammoniaque sur lâacide, celui-ci se gonfle, et forme une espĂšce de gelĂ©e transparente avec lâammoniaque. Si lâon ajoute un acide sur le pectate ainsi formĂ©, lâacide peclique se sĂ©pare, avec lâapparence gĂ©latineuse. M. Braconnot a proposĂ© de lâemployer en pharmacie , et de le donner pour tromper lâappĂ©tit des malades, parce quâil renferme peu de substances sous un grand volume. Selon M. Braconnot, la composition du pectate de potasse est, sur ioo parties, de i5 de potasse et de 85 dâacide. Il existe un acide particulier qui se forme lorsque des vĂ©gĂ©taux renfermant de lâazote sont abandonnĂ©s Ă eux-mĂȘmes, ou bien lorsquâon prend un mĂ©lange de matiĂšres vĂ©gĂ©tales et de matiĂšres animales, et quâon lâabandonne Ă lâaction de lâair dans les deux cas, il y a fermentation ; il se produit de lâacide carbonique, et le liquide est fortement aigri. VoilĂ ce qui a lieu pour le suc de betterave et pour le lait, qui sont composĂ©s de matiĂšres vĂ©gĂ©tales et animales. DE CHIMIE. I I Lâacide qui se forme dans ces circonstances a pris le nom dâacide lactique, parce quâon Fa dâabord retirĂ© du lait. Câest Ă ScheĂšle quâon en doit la dĂ©couverte ; il lâa faite en examinant le lait aigre. Cet acide est contenu dans ce quâon appelle le petit-lait, mais il nây est pas pur le phosphate de chaux lâaltĂšre. Pour le sĂ©parer, on ajoute au lait aigre de lâeau de chaux; il se forme un lac- tate de chaux, et le phosphate de chaux se prĂ©cipite ; on le sĂ©pare , et lâon prĂ©cipite ensuite la chaux du lactate par lâacide oxalique. Lâacide lactique lâeste pur. M. Braconnot, en examinant du suc de betterave aigri, avait trouvĂ© un acide auquel il avait donnĂ© le nom de nancĂ©ique, du nom de la ville de Nanci, oĂč il professe la Chimie; mais on a remarquĂ© que lâacide nancĂ©ique Ă©tait identique avec lâacide lactique. Ainsi, comme nous lâavons dit, lâacide lactique est le produit de la dĂ©composition des substances vĂ©gĂ©tales et animales mĂ©langĂ©es. Cet acide a une saveur aigre. Il se prĂ©sente sous forme dâun liquide sirupeux ; il nâest point COURS I 2 volatil, diffĂ©rant en cela de lâacide acĂ©tique, avec lequel il a de grands rapports. Les lactates de potasse , de soude , de chaux, de magnĂ©sie, de plomb, sont solubles. Ceux de zinc, de manganĂšse, de fer, de cobalt, de cuivre, de nickel, dâargent, de mercure, cristallisent trĂšs bien. Lâacide lactique ne contient que du carbone, de 1 hydrogĂšne et de lâoxigĂšne. Il nâa pas Ă©tĂ© analysĂ©; il est le produit des forces de la nature, et câest parce quâil ne contient pas dâazote que je le range parmi les acides vĂ©gĂ©taux. Je terminerai lâhistoire des acides vĂ©gĂ©taux, qui ne sont pas le produit de lâart, par celle dâune substance dont la nature est Ă©quivoque, et quâon a placĂ©e tantĂŽt parmi les corps neutres, tantĂŽt parmi les bases , tantĂŽt parmi les acides. Cette substance , que les vĂ©gĂ©taux donnent toute formĂ©e, estl e tannin, dont on sâest servi long-temps sous le nom de tan pour durcir les peaux, et les rendre impermĂ©ables Ă lâhumiditĂ©. Câest M. SĂ©guin qui le premier a fait connaĂźtre que le tannage des peaux Ă©tait dĂ» Ă une mar DE CHIMIE. l3 tiĂšre particuliĂšre, existant dans les Ă©corces dont on se sert pour cette opĂ©ration, et il a signalĂ© quelques-unes des propriĂ©tĂ©s du tannin. Il suffit de prendre lâĂ©corce du chĂȘne, de la traiter par lâeau pour avoir le tannin; mais parce moyen il est loin dâĂ©tre pur. Au reste, quelque procĂ©dĂ© quâon emploie, je ne sais si lâon peut se flatter de lâavoir pur. M. Berzelius a cherchĂ© Ă perfectionner ces procĂ©dĂ©s. Pour avoir le tannin , nous nous servons dâune infusion de noix de galle; nous saturons par le carbonate de potasse ; il se forme aussitĂŽt un prĂ©cipitĂ© blanc, abondant, et lâon a un liquide colorĂ©. Il faut que lâopĂ©ration se fasse Ă une tempĂ©rature basse ou en hiver,,sans quoi le prĂ©cipitĂ© se dissoudrait. On lave ce prĂ©cipitĂ©; on le dĂ©compose par lâacĂ©tate de plomb, et lâon dĂ©compose ensuite le tan- nate de plomb par lâacide hydrosulfurique. Le tannin reste en dissolution. On Ă©vapore la dissolution jusquâĂ siccitĂ© , et lâon traite par lâe'ther sulfurique ; lâĂ©ther dissout le tannin et ne dissout pas la matiĂšre qui lâaltĂšre, et que lâon dĂ©signe vaguement par le nom de matiĂšre extractive. COURS *4 On peut prĂ©cipiter le tannin des infusions de noix de galle par un acide. En saturant lâinfusion de noix de galle par la potasse, on forme du gallate de potasse cjui reste en dissolution , et du tannate de potasse qui se prĂ©cipite Ă une tempĂ©rature basse, et par lĂ on peut sĂ©parer lâacide du tannin. Le tannin a une saveur astringente comme celle de toutes les Ă©corces. Il se dissout bien dans lâeau, lâalcool et lâĂ©tlier. Sa dissolution dans lâĂ©ther est une chose quâil faut remarquer; câest lĂ -dessus quâest fondĂ© le procĂ©dĂ© pour le sĂ©parer. Le tannin prĂ©cipite promptement une dissolution de gĂ©latine ou de colle-forte. Il prĂ©cipite abondamment par les acides et par les alcalis. Il prĂ©cipite aussi par divers sels, par le chlorure dâĂ©tain, par exemple. Ainsi voilĂ un corps bien caractĂ©risĂ©. Ce corps nâa pas de propriĂ©tĂ©s acides que nous puissions constater par les rĂ©actifs , car alors il nây aurait pas de doute sur sa classification. Il se combine avec les bases , et sous ce rapport on peut bien le considĂ©rer comme un acide ; mais DE CHIMIE. ĂŻl se combine aussi avec les acides, et il peut ĂȘtre conside're' comme une base. Lâacide sulfurique surtout prĂ©cipite le tannin. Il me reste Ă vous parler de deux acides qui sont le produit de lâart lâuu est lâacide mucique , et lâautre lâacide succinique. Lâacide mucique a Ă©tĂ© dĂ©couvert par ScheĂšle, en traitant le sucre de lait. En prenant la gomme, les matiĂšres mucilagi- neuses, en les traitant par une quantitĂ© double dâacide nitrique pas trop concentrĂ©, et en faisant chauffer, lâacide nitrique se dĂ©compose, et lâon voit se prĂ©cipiter une poudre blanche qui est lâacide mucique. Si lâon chauffe trop fort, on transforme lâacide mucique en acide oxalique. En traitant une partie du sucre de lait par six parties dâacide nitrique, on obtient aussi lâacide mucique. Cet acide ne cristallise pas, ou ses cristaux sont infiniment petits. Lâeau en dissout Ă peu prĂšs ~ de son poids. Sa saveur est trĂšs faible ; il est insoluble dans lâalcool. ExposĂ© Ă lâaction de la chaleur, il ne se fond pas, mais il se dĂ©compose en 0 COURS iG donnant les produits que donnent toutes les matiĂšres vĂ©gĂ©tales, et de plus un acide particulier que lâon a dĂ©signĂ© par le nom dâacide pjro-mu- cique. Il laisse dans cetle dĂ©composition un charbon volumineux. Il se combine avec les bases, et prĂ©cipite lâeau de chaux, de baryte et de strontiaue. Il prĂ©cipite encore les nitrates de plomb, dâargent, de mercure. Vous voyez que câest un acide qui a une certaine Ă©nergie. Ă 6 atomes de carbone. 8 atomes dâoxigĂšne. S atomes dâhydrogĂšne. Il a pour nombre Ă©quivalent 1 5 , 2 102. Il a la propriĂ©tĂ© de rougir les couleurs bleues vĂ©gĂ©tales. Le second acide dont nous devons parler, ou lâacide suc chaque , est aussi produit par lâart. On lâobtient dâune substance que lâon trouve sur les cĂŽtes nord de la Prusse et sur les cĂŽtes de la Baltique, enfouie dans la terre, dans le sable. Cette matiĂšre, que lâon nomme ambre ou succiu , est employĂ©e pour former avec les huiles des vernis DE CHIMIE. >7 trĂšs durs. En distillant le succin , il en rĂ©sulte divers produits une matiĂšre huileuse, des gaz rĂ©sultant de la dĂ©composition, et enfin un acide qui lui-mĂȘme est le rĂ©sultat de la dĂ©composition du succin. Je dis que cet acide ne prĂ©existait pas dans la matiĂšre distillĂ©e; en effet, si lâon traite lâambre comme le benjoin, on ne retire pas dâacide succinique. Lâacide succinique ainsi obtenu est brun, et a une odeur fĂ©tide, due Ă une huile particuliĂšre. On trouve lâacide succinique dans le commerce. 11 est produit quand on fait les vernis avec le succin, et on le recueille. Pour le purifier , comme il est volatil , on le redistille Ă une faible chaleur, et on lâobtient en beaux cristaux blancs. Il contient cependant encore de lâhuile. Le meilleur moyen de le purifier est de le saturer avec de la potasse, de le traiter parle charbon animal, et de lui enlever ensuite la potasse par lâacide tartrique, qui forme un bi-tar- trate de potasse insoluble; ou bien on dĂ©compose le succinate de potasse purifiĂ© par lâacĂ©tate de Chim. 25 e leçon. 2 CO U B S *8 plomb, et lâon -dĂ©compose ensuite le succinate de plomb par lâacide hydrosulfurique ou par lâacide sulfurique. On peut obtenir lâacide succinique cristallisĂ© en aiguilles fort allongĂ©es. U a une saveur acide, mais qui ne lâest pas fortement, et qui est mĂȘlĂ©e Ă une saveur brĂ»lante, due Ă une portion dâhuile. Il se fond facilement au-dessus de i oo° de chaleur; il se volatilise, et remplit la cornue de belles aiguilles. Mais il faut faire passer un courant de gaz pour faciliter la sublimation , sans quoi il y aurait une partie de lâacide dĂ©composĂ©e. Il est soluble dans lâeau froide, qui en prend ~ ; dans lâeau chaude, il est beaucoup plus soluble. Lâalcool le dissout en grande quantitĂ©. Il sature trĂšs bien toutes les bases, et donne des sels solubles avec la potasse, la soude, la baryte , la strontiane , la chaux. Il est employĂ© comme rĂ©actif pour sĂ©parer le fer du manganĂšse. Lâacide benzoĂŻque et lâacide succinique peuvent se confondre; voici le moyen de les distinguer. Les dissolutions dâacĂ©tate de plomb, de chlorure de plomb, de nitrate de plomb, de ni- DK CHIMIE. *9 trate dâargent, donnent des prĂ©cipitĂ©s par lâacide succinique. Lâacide benzoĂŻque est une matiĂšre inflammable. S 4 atomes de carbone. 3 atomes dâoxigĂšne. 2 atomes dâhydrogĂšne. Il a pour nombre Ă©quivalent 6,50707. VoilĂ notre examen des acides terminĂ© , et quoique nous ayons marchĂ© assez rapidement, nous avons prĂ©sentĂ© un tableau assez complet de leurs propriĂ©tĂ©s principales pour pouvoir les reconnaĂźtre. Ayant terminĂ© lâhistoire des acides, nous allons commencer lâĂ©tude dâune autre classe de corps que nous avons dĂ©signĂ©s par le nom d 'alcalis. On ne soupçonnait pas autrefois quâil y eĂ»t des alcalis vĂ©gĂ©taux ; dans quelques circonstances cependant, 011 avait obtenu des produits qui auraient dĂ» en faire concevoir lâexistence; mais on Ă©tait si loin de lâidĂ©e des alcalis vĂ©gĂ©taux, quâon prĂ©sumait que les substances que lâon obtenait Ă©taient le rĂ©sultat des prĂ©parations employĂ©es. M. SĂ©guin avait bien fait quelques remarques qui a5 e 2.. 20 âąCOURS pouvaient mettre sur la voie; il Ă©tait rĂ©servĂ© Ă M. Sertuerner de faire naĂźtre lâidĂ©e quâil pourrait y avoir des bases sali fiables toutes formĂ©es dans les vĂ©gĂ©taux. Ce fut en i8o5 quâil fit sa dĂ©couverte en examinant lâopium ; cependant ce ne fut que bien plus tard, dans lâannĂ©e 1816, que Sertuerner, ayant repris son travail sur lâopium, constata quâil contenait une base salifĂźable toute formĂ©e, Ă laquelle il donna le nom de morphine, et quâil signala comme devant ĂȘtre rangĂ©e dans la classe des alcalis. DĂšs que les chimistes eurent la pensĂ©e que des alcalis vĂ©gĂ©taux pouvaient ĂȘtre donnĂ©s par la nature, ils sâoccupĂšrent Ă les rechercher. Pelletier et Caventou se distinguĂšrent dans ce genre dâanalyse; ils ont dĂ©couvert plusieurs substances alcalines; dâautres chimistes en ont dĂ©couvert aussi, et les recherches ne se ralentissent pas. Aussi compte-t-on maintenant un grand nombre dâalcalis on en porte le nombre Ă 16. Mais quelques-unes de ces substances ont des propriĂ©tĂ©s qui nâont pas Ă©tĂ© vĂ©rifiĂ©es, et lâon doit attendre, avant de les admettre au rang des al- DE CHIMIE. 2 T calis, quâelles aient etc soumises Ă de nouvelles Ă©preuves. Il en existe dix dont la nature est bien dĂ©terminĂ©e. Ces substances ont une composition commune; elles sont toutes formĂ©es de carbone, dâhydrogĂšne, dâoxigĂšne et dâazote elles doivent donc, dans beaucoup de circonstances, prĂ©senter une maniĂšre dâĂȘtre Ă peu prĂšs semblable ; en sorte quâil est bien plus diflicile dâapercevoir les diffĂ©rences qui distinguent ces diverses bases, que dâapercevoir celles qui distinguent les bases mĂ©talliques. Dans lâĂ©tude que nous nous proposons de faire, nous ne voulons nous occuper que des principales; et je vais dâabord parcourir les propriĂ©tĂ©s qui leur sont communes. Dâabord, nous nommerons ces dix substances ce sont la morphine, la ncircotine, la strychnine, la britcine, la quinine, la cinchonine, la vĂ©ra- trine, Y Ă©mĂ©tine , la delphine, la solanine. VoilĂ ces bases je ne les Ă©tudierai pas toutes, parce quâelles ne sont pas assez diffĂ©rentes les unes des autres pour faire lâobjet dâune Ă©tude approfondie dans un cours. 1 7 COURS Ces substances existent dans les vĂ©gĂ©taux, non pas isolĂ©es', elles y sont toujours en combinaison avec un acide particulier, qui, en gĂ©nĂ©ral, est lâacide malique ; ainsi, voilĂ un nouveau rĂŽle que nous voyons remplir Ă cet acide. IndĂ©pendamment de lâacide malique, il y a dâautres acides qui sont combinĂ©s avec les bases, comme lâacide gai- lique. Dans lâopium, lâalcali est combinĂ© avec un acide particulier, lâacide mĂ©canique. Toutes les bases vĂ©gĂ©tales, avons-nous dit, out la mĂȘme composition le carbone, lâhydrogĂšne, lâoxigĂšne et lâazote les forment. Ces bases sont extrĂȘmement peu solubles dans lâeau; câest un caractĂšre trĂšs remarquable il y en a qui demandent plus de iG,ooo parties dâeau pour se dissoudre. Elles sont un peu plus solubles Ă chaud ; mais elles sont toutes solubles dans lâalcool ; câest lĂ leur vĂ©ritable dissolvant ; câest celui que lâon emploie pour les extraire des vĂ©gĂ©taux. Il y en a quelques-unes qui sont solubles dans lâĂ©ther. Ces bases ont des propriĂ©tĂ©s alcalines trĂšs prononcĂ©es, câest-Ă -dire quâelles ont une rĂ©action DE CIUKIE. 23 alcaline non Ă©quivoque ; elles verdissent le sirop de violettes; elles lâappellent au bleu la couleur du tournesol altĂ©rĂ©e par un acide; enfin, elles ont la propriĂ©tĂ© de neutraliser complĂštement les acides. Cette propriĂ©tĂ© de neutraliser les acides est si grande, quâelles peuvent prĂ©cipiter de leurs dissolutions la plupart des oxides mĂ©talliques ; mais, comme alcalis peu solubles, elles sont elles- mĂȘmes prĂ©cipitĂ©es par les alcalis solubles, en y comprenant la magnĂ©sie. Ainsi la potasse, la soude, la chaux, la baryte, la strontiane, la magnĂ©sie, prĂ©cipitent les alcalis vĂ©gĂ©taux de leurs dissolutions. DâaprĂšs cet exposĂ©, vous concevez que leur prĂ©paration devient facile. Elles sont, disons- nous, combinĂ©es avec un acide; cet acide, qui est soluble, forme des combinaisons solubles il suffira donc de traiter le vĂ©gĂ©tal par lâeau pour avoir le sel; mais les alcalis vĂ©gĂ©taux sont insolubles , et prĂ©cipitĂ©s par les bases solubles, comme lâammoniaque, par exemple. Ainsi en ajoutant lâammoniaque, il y aura prĂ©cipitĂ©, mais ce prĂ©- 24 COURS cipite sera impur on lavera. Nous avons dit aussi que les bases vĂ©gĂ©tales Ă©taient solubles dans lâalcool ; on prendra la base dessĂ©chĂ©e, et on la dissoudra dans lâalcool. On peut modifier ce procĂ©dĂ© ; mais voilĂ gĂ©nĂ©ralement de quelle maniĂšre on peut a\oir les alcalis vĂ©gĂ©taux. Quelquefois, pour rendre le sel vĂ©gĂ©tal plus soluble, on ajoute un acide minĂ©ral, lâacide hy- drochlorique, lâacide sulfurique. En supposant les bases vĂ©gĂ©tales pures, elles ont une amertume particuliĂšre souvent intolĂ©rable. Lorsquâelles sont mises en dissolution avec un acide, leur amertume se fait encore mieux sentir. Le quinquina a une amertume trĂšs forte, quâil doit aux bases quâil renferme. Si lâon sĂ©pare, ces bases et quâon les unisse avec un acide, lâamertume est augmentĂ©e. » Nous avons dĂ©jĂ dit que les bases vĂ©gĂ©tales contenaient les trois Ă©lĂ©mens des vĂ©gĂ©taux le carbone, lâhydrogĂšne, lâoxigĂšne, plus lâazote. On a doutĂ© de la prĂ©sence de lâoxigĂšne dans quelques-unes; mais lâazote paraĂźt le principe essen- DE CHIMIE. 23 tiel pour former les bases alcalines, du moins il ne manque dans aucune. Plusieurs bases vĂ©gĂ©tales ont Ă©tĂ© analysĂ©es, et lâanalyse a fait voir que leur poids atomistique Ă©tait Ă©norme. Le nombre Ă©quivalent de la bru- cine est plus grand que 52 ; il dĂ©passe de beaucoup celui dâaucune base minĂ©rale. Le poids atomistique de la vĂ©ratrine est exprimĂ© par 75 , nombre encore plus grand. Dans les minĂ©raux, nous avons vu les nombres atomistiques se compliquer Ă mesure que lâon faisait de nouvelles combinaisons on combine de lâacide sulfurique, dont le nombre est 5, avec une base dont le nombre est 6, et lâon a 11 ; on ajoute Ă ce sulfate une autre base, et lâon a un nombre double; et si lâon ajoute de lâ.eau, le nombre est plus grand encore. Eli bien, dans les alcalis vĂ©gĂ©taux, nous avons quatre Ă©lĂ©mens; il est probable quâils forment deux Ă deux, ou trois Ă trois, des combinaisons particuliĂšres, lesquelles sâunissent entre elles. Cette maniĂšre de voir peut nous aider du moins Ă comprendre lâĂ©normitĂ© de leurs poids atomistiques. 26 couns Les alcalis vĂ©gĂ©taux sont trĂšs riches en carbone ; ils en contiennent jusquâĂ 72, 78 atomes lâĂ©mĂ©tine en a 64* Us contiennent aussi une assez grande quantitĂ© dâhydrogĂšne, mais trĂšs peu dâoxi- gĂšne et 1 atome dâazote. Les bases vĂ©gĂ©tales sont caractĂ©risĂ©es par la prĂ©sence constante de lâazote, par une grande quantitĂ© de carbone et dâhydrogĂšne ; ce qui rapproche ces substances des matiĂšres inflammables des vĂ©gĂ©taux, matiĂšres qui doivent leurs propriĂ©tĂ©s Ă une grande quantitĂ© de carbone et dâhydrogĂšne, et Ă peu dâoxigĂšne. Les alcalis brĂ»lent aussi trĂšs bien Ă lâair. Les rĂ©sines, qui sont des matiĂšres inflammables desvĂ©gĂ©taux, se dissolvent danslâalcool; les bases vĂ©gĂ©tales sây dissolvent aussi. En exposant les bases vĂ©gĂ©tales Ă lâaction de la chaleur, elles donnent les mĂȘmes produits que les matiĂšres animales, Ă cause de la prĂ©sence de lâazote. Elles donnent constamment de lâammoniaque , par exemple. Quand on les traite par lâacide sulfurique, lâacide nitrique, elles sont altĂ©rĂ©es, charbonnĂ©es. DE CHIMIE. 2J Lâacide nitrique donne naissance aux mĂȘmes produits quâavec les substances vĂ©gĂ©tales, et de plus Ă une substance particuliĂšre que nous ferons connaĂźtre, et que donnent les matiĂšres animales lâamer. Enfin, toutes les bases vĂ©gĂ©tales sont prĂ©cipitĂ©es de leurs dissolutions neutres par lâinfusion de noix de galle lâacide gallique et le tannin opĂšrent tous deux cette prĂ©cipitation. Quand on analyse les bases vĂ©gĂ©tales, on voit quâelles sont soumises aux mĂȘmes lois que les autres corps, quâil doit y avoir des nombres finis dâatomes ; mais les nombres qui expriment les poids atomistiques Ă©tant trĂšs grands, ils ne permettent pas de rectifier des rĂ©sultats oĂč lâon aurait pu commettre quelque erreur. Il y a dans la morphine , par exemple , 38 atomes de carbone; pour peu quâon se trompe de 1 atome, il sera difficile de corriger le rĂ©sultat de 1 analyse de cette substance, surtout quand on trouve 24 j dâoxigĂšne, 6 dâoxigĂšne et 1 dâazote. Nous allons maintenant nous occuper de lâexamen de quelques-unes des espĂšces des bases vĂ©- 28 COURS gĂ©tales. Nous commencerons par la morphine. Lâopium nâest autre chose que le suc qui sort du fruit dâune espĂšce de pavot croissant dans le Levant. Ce pavot est aussi cultive en France. Celui duquel ou retire lâhuile dâĆillet donne un suc qui contient aussi, mais en petite quantitĂ©, lâopium. Les pavots dâOrient sont les plus riches en cette substance. Câest de lâopium que lâon retire la morphine. Cette base nây est pas seule , elle est unie avec une autre base, dĂ©signĂ©e sous le nom de narco- tine, combinĂ©e avec un acide particulier, lâacide mĂ©conique. Lâopium contient encore une matiĂšre grasse, analogue au caoutchouc. Si lâon veut constater la prĂ©sence de la morphine dans une substance vĂ©gĂ©tale, il suffit de la faire infuser dans lâeau , de verser un alcali sur lâinfusion, de lâammoniaque, par exemple, et il se formera un prĂ©cipitĂ© trĂšs abondant. Câest de cette maniĂšre quâon peut retirer la morphine de lâopium. Un procĂ©dĂ© si simple vous fait concevoir quâon aurait dĂ» trouver cette base plus tĂŽt; mais les idĂ©es ns CHIMIE. 2 i des chimistes nâĂ©taient pas portĂ©es Ă reconnaĂźtre ni mĂȘme Ă soupçonner lâexistence des bases vĂ©gĂ©tales. AprĂšs avoir traitĂ© lâopium comme nous venons de dire, on prend le prĂ©cipitĂ©, on le lave Ă lâeau froide , on le dissout dans lâalcool, on le traite ensuite par le charbon animal, et lâon a une morphine blanche assez pure. Cependant elle peut encore renfermer de la narcotine. Si lâon veut avoir la morphine trĂšs pure, il faut procĂ©der autrement. On forme une infusion dâopium , et ensuite on Ă©vapore ; on redissout lâextrait dans 2 ou 5 parties dâeau, et lâon a un liquide auquel on ajoute de lâĂ©ther sulfurique. Pourquoi de lâĂ©ther, dira- t-on? câest quâil dissout la narcotine et ses sels, et quâil ne dissout ni la morphine ni les sels de morphine. Il se forme deux couches dans le liquide, parce que lâĂ©ther ne se mĂȘle pas avec lâeau ; la couche supĂ©rieure sera formĂ©e par lâĂ©ther, et contiendra la narcotine et ses sels, et une matiĂšre grasse qui lâaccompagne. LâĂ©ther dissout toutes les matiĂšres grasses. 5o COURS La couche infĂ©rieure, qui esl aqueuse, renfermera la morphine ou dĂ©cante la partie supĂ©rieure , et par la distillation on retrouve Ă peu prĂšs tout son Ă©ther. Une fois que lâon a la dissolution aqueuse, on y verse lâammoniaque, qui donne un prĂ©cipitĂ© de morphine que lâon dissout dans lâalcool et que lâon traite par le charbon animal. On pourrait combiner la morphine avec un acide pour la traiter parle charbon; on lâaurait plus pure par ce moyen. Ou indique encore dâautres procĂ©dĂ©s pour extraire la morphine par exemple, on sature lâinfusion dâopium avec du sel marin qui prĂ©cipite les sels de narcotine, mais qui ne les prĂ©cipite pas complĂštement; on prend le liquide surnageant, et lâon a une morphine assez pure. Voici les propriĂ©tĂ©s de la morphine. Elle est parfaitement blanche. On lâobtient cristallisĂ©e en petits prismes quadrangulaires allongĂ©s, par lâĂ©vaporation de sa dissolution alcoolique. Sa saveur est amĂšre, mĂȘme trĂšs amĂšre. Lâeau DE CHIMIE. 5 I froide nâen dissout pas; lâeau bouillante en prend environ La dissolution de morphine ramĂšne au bleu la teintui'e de tournesol rougie par un acide. La morphine se dissout dans lâalcool 4 ° parties dâalcool absolu en dissolvent i de morphine Ă froid; Ă chaud, il ne faut que 3o parties dâalcool pour en dissoudre i de morphine. Cette base ne se dissout pas sensiblement dans lâĂ©ther, ce qui la distingue de la narcotiue et donne le moyen de les sĂ©parer. Elle se dissout trĂšs bien dans les huiles fixes et volatiles. On se sert de cette propriĂ©tĂ© pour lâadministrer. Une substance insoluble a peu dâaction sur lâĂ©conomie animale. Elle fuse Ă une tempĂ©rature qui nâest pas trĂšs Ă©levĂ©e ; elle se dĂ©compose par lâaction de la chaleur, et une vapeur blanche de carbonate dâammoniaque se dĂ©gage. Ainsi soumise Ă lâaction de la chaleur, elle fuse dâabord sans se dĂ©composer. Le liquide de la fusion est colorĂ© ; il perd sa couleur par le refroidissement et cristallise. Si lâon chauffe plus fort, il se forme du carbonate 32 COURS DE CHIMIE. dâammoniaque, et une matiĂšre huileuse qui est le rĂ©sultat de cette dĂ©composition. Si lâon chauffe la morphine Ă lâair, elle sâenflamme ; câest presque une substance rĂ©sineuse. r 72,02 carbone. 100 parties de morphine con- J 7,01 hydrogĂšne, tiennent. 5,53 azote. I >484 oxigĂšne. Elles renferment deux proportions dâeau, et a pour nombre Ă©quivalent 40,2. 1 38 atomes de carbone. 24 i atomes dâhydrogĂšne. 1 atome dâazote. 6 atomes dâoxigĂšne. Il nous reste Ă parier des combinaisons de cette substance avec les acides. IMPRIMERIE DE HUZĂRD-COIJRCIFT^ rue du Jardinet, n° 12. 26 e LEĂON. - 9 JUILLET 1828. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. DifficultĂ© de distinguer les alcalis vĂ©gĂ©taux.âCaractĂšres des sels de morphine.âStrychnine.âSels de strychnine.âBru- cine.âYcratrine. âQuinine, cinchonĂźne. âSels de cesdeux bases. â Sulfate de quinine employĂ© comme fĂ©brifuge. â ĂmĂ©line.âSolanine.âSubstances vĂ©gĂ©tales neutres. â On peut les diviser en quatre groupes â substances solubles , â substances inflammables, â substances colorantes , â et matiĂšres azotĂ©es.âDu sucre. â Il y en a quatre espĂšces â sucre de cannes, â de raisins, â de champignons, â sucre incristal- lisable. â PrĂ©paration du sucre de cannes et de betteraves. â Les fruits contiennent une espĂšce particuliĂšre de sucre, qui est le sucre de raisins. â Emploi de la cristallisation lente et de la cristallisation rapide pour fabriquer le sucre de betteraves. â Terrage du sucre. â Sucre de raisins. â De miel. â Sucre dâamidon. â Sucre incrislalĂŒsable. Dans la derniĂšre sĂ©ance, nous avons vu les caractĂšres gĂ©nĂ©raux des bases alcalines je nây Chim, 26e leçon. I 2 COURS reviendrai pas. Nous avons commencĂ© lâhistoire de la morphine, et il nous reste Ă parler de quelques-unes de ses combinaisons. Les combinaisons des bases alcalines avec les acides sont assez peu distinctes les unes des autres; ce nâest quâen les comparant, sous tous les rapports, que lâon parvient Ă se faire une idĂ©e nette de chaque sel. FormĂ©es des mĂȘmes principes, les bases alcalines ne prĂ©sentent pas de grandes variations, et leurs propriĂ©tĂ©s nâoffrent que des diffĂ©rences trĂšs lĂ©gĂšres. Les sels de morphine , comme la plupart des autres sels, ont une saveur amĂšre plus ou moins forte, et plus grande que celle des bases, attendu que les acides les rendent plus solubles. Dans les combinaisons des acides avec les bases vĂ©gĂ©tales, les acides ne neutralisent pas toutes leurs propriĂ©tĂ©s, du moins leur amertume ; les acides ne font que lâaugmenter. 11 en est autrement pour les bases minĂ©rales. Les sels de morphine , dont nous devons nous occuper ici spĂ©cialement, sont solubles dans lâeau. DE CHIMIE. La noix de galle produit un prĂ©cipitĂ© dans leurs dissolutions. Lâacide nitrique concentrĂ© a la propriĂ©tĂ© de rougir les sels de morphine. Mais la brucine a aussi la propriĂ©tĂ© de donner une couleur rouge avec lâacide nitrique. Il est, comme vous voyez, fort difficile dâavoir un caractĂšre saillant, spĂ©cial pour chaque base; elles sont assez difficilement distinguĂ©es les unes des autres; et si lâon avait un mĂ©lange formĂ© avec plusieurs bases, il serait impossible de les sĂ©parer si lâon opĂ©rait sur de petites quantitĂ©s. La morphine a une propriĂ©tĂ© importante au- tant que distinctive; câest celle de donner une couleur bleue avec le perchlorure de fer. Un excĂšs dâacide empĂȘche la couleur de se manifester. La dĂ©couverte de ce caractĂšre est due Ă M. Robiquet. Le sulfate de morphine cristallise bien en ramifications; il est soluble dans lâeau il ne demande que 2 parties dâeau pour en dissoudre i. Lâhydrochlorate de morphine demande 16 ou ĂŒfie LEĂON. 1 4 COURS 20 parties dâeau pour en dissoudre i. LâacĂ©tate de morphine cristallise ; le phosphate de morphine donne des cubes. Lâacide nitrique attaque la morphine. Si lâon veut obtenir du nitrate de morphine, il faut prendre de lâacide nitrique trĂšs faible alors il nâagit pas sur la morphine. La morphine, en raison de son insolubilitĂ©, nâa pas une action bien forte sur lâĂ©conomie animale 12 grains ou 63 centigrammes nâont produit aucun effet sur un chien ; mais une quantitĂ© moitiĂ© moindre de morphine Ă©tant dissoute dans lâhuile produit un effet mortel. Les contre-poisons de la morphine, câest-Ă - dire de ses dissolutions, sont lâĂ©mĂ©tique, lâinfusion de cafĂ© et la noix de galle il se forme alors des composĂ©s insolubles bien moins Ă©nergiques. A cĂŽtĂ© de la morphine et dans la mĂȘme substance se trouve la narcotine; câest M. Robiquet qui a portĂ© lâattention des chimistes sur cette base. Ses propriĂ©tĂ©s ne sont pas bien marquĂ©es elle nâa pas de rĂ©action alcaline ; elle se combine avec DE CHIMIE. 5 les acides ; elle est peu soluble dans lâeau et trĂšs soluble dans lâalcool. Ce qui la distingue de la morphine, câest quâelle nâa pas dâamertume, quâelle se dissout bien dans lâĂ©ther, quâelle ne se colore pas en rouge par lâacide nitrique, ni en bleu par le per- chlorure de fer. Elle a moins dâaction sur lâĂ©conomie animale que la morphine, et produit la stupeur. Il est une base extrĂȘmement Ă©nergique sur lâĂ©conomie animale, câest la strychnine , que lâon a trouvĂ©e dans les vĂ©gĂ©taux nommĂ©s strychnos , câest-Ă -dire dans la noix vomique, dans la fĂšve de Saint-Ignace, dans le bois de couleuvre. Il existe un poison cĂ©lĂšbre dans les Indes orientales, Ă BornĂ©o, qui est donnĂ© par une espĂšce de strychnos. Le suc de ce vĂ©gĂ©tal est extrĂȘmement vĂ©nĂ©neux ; les habitans de ce pays sâen servent pour empoisonner leurs flĂšches. La strychnine a Ă©tĂ© dĂ©couverte et Ă©tudiĂ©e par MM. Pelletier et Caventour Pour lâobtenir, on prend la fĂšve de Saint-Ignace, on la rĂąpe; on la 6 COURS traite par l'Ă©ther pour lui enlever une matiĂšre grasse quâelle contient l'Ă©ther est le dissolvant de toutes les matiĂšres grasses ou inflammables; on traite ensuite par lâalcool qui dissout la strychnine. Cependant on ne lâa pas pure par ce moyen; elle est combinĂ©e avec un acide que lâon appelle Xacide igazurique, et qui paraĂźt nâĂȘtre que lâacide malique. On enlĂšve cet acide par une base quelconque ; la strychnine se prĂ©cipite; on lave Ă froid, et on la dissout enfin dans lâalcool chaud. On peut encore obtenir la strychnine en versant de lâacĂ©tate de plomb sur la fĂšve de Saint- Ignace qui a Ă©tĂ© traitĂ©e par lâĂ©ther. On forme un acĂ©tate de strychnine trĂšs soluble, que lâon dĂ©compose par un alcali. La strychnine cristallise trĂšs bien en prismes Ă quatre pans. Son amertume est insupportable ; câest le plus haut degrĂ© dâamertume connue. ChauffĂ©e, elle ne se fond pas; elle se dĂ©compose Ă environ 520 °. Elle ne perd pas dâeau, ainsi elle nâest pas hydratĂ©e? Elle se dissout dans lâalcool, et ne se dissout pas sensiblement dans lâĂ©ther PE CHIMIE. / Il faut 7000 parties dâeau froide pour en dissoudre 1 ; lâeau bouillante en dissout un demi- centiĂšme de son poids ; les huiles volatiles la dissolvent bien. Cette base se combine avec les acides. Avec lâacide sulfurique, on a un sel qui cristallise eu petits cubes. La strychnine a une action trĂšs forte sur lâĂ©conomie animale ; câest un des poisons les plus violens ; elle produit la raideur dans tous les membres câest le phĂ©nomĂšne que lâon nomme tĂ©tanos. La strychnine nâest pas seule dans les vĂ©gĂ©taux dont nous venons de parler; elle y est accompagnĂ©e de la brucine , que lâon a dâabord trouvĂ©e dans lâĂ©corce de la fausse angusture. On extrait la brucine par des procĂ©dĂ©s Ă peu prĂšs semblables Ă ceux que nous avons dĂ©jĂ exposĂ©s. La brucine se fond sans se dĂ©composer Ă une tempĂ©rature peu Ă©levĂ©e , et prend lâaspect du sucre en fusion; par le refroidissement, elle ressemble Ă une matiĂšre rĂ©sineuse. 5 oo parties dâeau bouillante en dissolvent 1. Elle est bien plus so- 8 COURS lubie dĂ ns lâalcool que la strychnine. Elle rappelle au bleu le tournesol rougi par un acide. MM. Pelletier et Caventou ont aussi trouvĂ© dans les semences de la cĂ©vadille une base alcaline que lâon a dĂ©signĂ©e par le nom de vĂ©ratrine, parce quâelle est contenue dans plusieurs plantes de la famille veratrum. Cette base ne cristallise pas; elle se fond Ă une tempĂ©rature de 5o°, et forme des sels qui prennent lâapparence de la gomme. Ses propriĂ©tĂ©s sont analogues Ă celles de la strychnine elle produit le tĂ©tanos ; mais il en faut une bien plus grande quantitĂ©. On trouve dans les deux espĂšces de quinquina deux alcalis , la quinine et la cinchonine. Le quinquina jaune contient davantage de quinine que de cinchonine; le quinquina gris, au contraire, contient beaucoup plus de cinchonine que de quinine. Ces deux bases ont des propriĂ©tĂ©s analogues. Elles sont toutes deux fĂ©brifuges; mais la quinine lâest Ă un plus haut degrĂ© que la cinchonine. On les obtient en grand en traitant les quin- DE CHIMIE. 9 quinas par lâeau, contenant une petite quantitĂ© dâacide sulfurique, cinq centiĂšmes dâacide environ j on emploie la chaux qui sĂ©pare les bases, et lâon dissout dans lâalcool. Ce procĂ©dĂ© est assez Ă©conomique ; il donne les deux bases rĂ©unies. La quinine Ă©tant plus soluble que la cincho- nine, on pourrait les sĂ©parer jusquâĂ un certain point par cette propriĂ©tĂ©, mais il resterait toujours une certaine quantitĂ© de cinchonine dans la dissolution. On opĂšre mieux cette sĂ©paration en employantlâĂ©thersulfurique, qui dissout trĂšs bien la quinine et ne dissout pas la cinchonine. Lâemploi de lâĂ©ther Ă©tant dispendieux, on peut sĂ©parer les bases par lâacide sulfurique. Le sulfate acide de cinchonine Ă©tant beaucoup plus soluble que le sulfate acide de quinine, celui-ci se prĂ©cipitera, et lâautre restera en dissolution. La quinine ne cristallise pas, ou trĂšs difficilement. MM. Pelletier et Caventou, Ă qui lâon doit la dĂ©couverte de cette base, sont cependant parvenus Ă lâavoir cristallisĂ©e par une Ă©vaporation spontanĂ©e. IO COURS La s'/eur de la quinine est extrĂȘmement amĂšre, plus amĂšre que celle du quinquina, qui ne doit ses propriĂ©tĂ©s quâĂ la quinine ou Ă la cinchonine. La quinine se fond ; elle prend lâaspect dâune rĂ©sine, et perd i atome dâeau. La cinchonine exposĂ©e au feu ne perd pas dâeau , et donne un produit cristallin que lâon nâa pas examinĂ©. La quinine est insoluble dans lâeau froide ; 200 parties dâeau chaude en dissolvent i ; elle se dissout dans lâalcool et dans lâĂ©ther. 5 , o 2 de carbone. 8,45 dâazote. 6,66 dâhydrogĂšne o,43 dâoxigĂšne. La quinine contient io,43 dâoxigĂšne. Son nombre Ă©quivalent est 4 ^ 69 1 > nombre extrĂȘmement crrand. KJ Elle se combine trĂšs bien avec les diffĂ©rens acides et forme des sels ; mais parmi ces sels le plus remarquable, est le sulfate que lâon emploie DE CHIMIE. 1 I aujourdâhui comme fĂ©brifuge, parce quâil est plus efficace que la quinine elle mĂȘme. Tous les sels de quinine sont extrĂȘmement amers; ils cristallisent avec un Ă©clat nacrĂ© ; ils sont trĂšs solubles dans lâeau, quelques-uns dans lâalcool et dans lâĂ©ther; ils sont prĂ©cipitĂ©s par les oxalates et les tartrates. Le sulfate de quinine cristallise en aiguilles minces ; il nâest pas trĂšs soluble dans lâalcool, encore moins dans lâĂ©ther ; il contient 8 atomes dâeau. Cette eau peut sâĂ©chapper par un air sec. Le bi-sulfate de quinine contient une quantitĂ© double dâacide; il est aussi employĂ© comme fĂ©brifuge il contient 16 parties dâeau. Comme lâacide et lâçau augmentent le poids, les fabri- cans ne manquent pas de faire du bi-sulfate au lieu de faire du sulfate neutre. Le bi-sulfate cristallise trĂšs bien en prismes quadrangulaiiâes. 11 parties dâeau en dissolvent i de ce sel. La quinine se combine avec lâacide nitrique. Quand on fait Ă©vaporer un nitrate de quinine ou de cinchonine, le sel se fond et se forme en COURS 1 2 globules dans le liquide ; il change de nature, il sâhydrate. Au bout dâun certain temps, les petits globules se changent en petits cristaux prismatiques, qui ont leur pied dans les globules. Cette propriĂ©tĂ© est remarquable, et lâon peut sây attacher comme caractĂšre. Les autres sels de quinine ne nous offrent rien de particulier. La cinchonine sâobtient particuliĂšrement du quinquina gris. Elle se distingue de la quinine par sa forme cristalline qui est un prisme qua- drangulaire. Elle rĂ©tablit les couleurs bleues altĂ©rĂ©es par les acides. Elle est insoluble dans lâeau froide 25oo parties dâeau chaude en dissolvent i. Le sulfate neutre de cinchonine cristallise en prismes rhomboĂŻdaux terminĂ©s en biseau; il nâest pas trĂšs soluble ; 5o4pai'ties dâeau en dissolvent i. Il contient 2 atomes dâeau. Le bi-sulfate de cinchonine est trĂšs soluble ; il cristallise en beaux octaĂšdres, et se dissout dans la moitiĂ© de son poids dâeau. DE CHIMIE. l5 Ainsi les caractĂšres de ces deux bases sont faciles Ă reconnaĂźtre. Elles ont des propriĂ©tĂ©s communes, celles dâĂȘtre fĂ©brifuges; elle ont des propriĂ©tĂ©s qui les distinguent, comme nous venons de lâexposer. Nous ajouterons que lâacĂ©tate acide de quinine cristallise en aiguilles, tandis que celui de cinchonine ne donne quâune masse gommeuse. On a donnĂ© le nom d 'Ă©mĂ©tine Ă la base que lâon retire de lâipĂ©cacuanha, en traitant un extrait aqueux de cette substance par lâalcool et en dĂ©composant le sel dâĂ©mĂ©tine par la magnĂ©sie. LâĂ©mĂ©tine est insoluble dans lâeau et soluble dans lâalcool. Elle forme des sels avec les acides, mais ne cristallise pas ; elle nâest prĂ©cipitĂ©e ni par les oxalates ni par les tartrates. Je citerai encore une base qui pourrait avoir quelque intĂ©rĂȘt, parce quâelle accompagne des substances qui se txâouvent dans les alimens ; câest la solcinine, que M. Desfosses, pharmacien, a extraite de la pomme de terre , ou plutĂŽt des germes de la pomme de terre , des baies de la l4 COURS morelle, des feuilles et des tiges de la douce- amĂšre. Pour lâobtenir, il suffit de prendre le suc t de ces solanum, de le prĂ©cipiter par lâammoniaque, et de traiter le prĂ©cipitĂ© par lâalcool. Cette base est complĂštement insoluble ; elle se prĂ©sente comme une poudre; elle sature les acides, et forme des sels neutres. Elle agit comme vomitif. VoilĂ la classe des substances alcalines termi- nĂ©e ; nous allons nous occuper dâune autre classe de substances que lâon a nommĂ©es neutres ou indiffĂ©rentes, dans ce sens quâelles ne sont ni acides ni alcalis ; mais cette derniĂšre classe comprend un trĂšs grand nombre de substances. On peut les subdiviser en groupes lâamidon, le sucre, et dâautres corps qui se dissolvent dans lâeau et ont des propriĂ©tĂ©s particuliĂšres, formeraient le premier groupe; les substances inflammables, les huiles, les huiles essentielles, les corps gras, soit quâils viennent des vĂ©gĂ©taux ou des animaux, formeraient le second les corps gras venant des animaux ne contiennent pas dâazote; un troi- DF. CIiniIF. 1 1 siĂšme groupe serait formĂ© des substances colorantes, et le dernier serait composĂ© des matiĂšres contenant de lâazote, ou des matiĂšres annualisĂ©es. Le premier de ces groupes peut ĂȘtre caractĂ©risĂ© par sa composition les substances quâil renferme contiennent de l'hydrogĂšne et de lâoxigĂšne, exactement dans les proportions qui forment lâeau. Le deuxiĂšme groupe, celui des matiĂšres inflammables , peut se distinguer aussi par sa composition, Relativement aux proportions de lâeau, lâhydrogĂšne est toujours en excĂšs dans ces substances ; quelquefois lâoxigĂšne y manque. Quant aux matiĂšres colorantes, on ne peut pas les caractĂ©riser dâaprĂšs leur composition il est de ces matiĂšres qui contiennent lâhydrogĂšne et lâoxigĂšne dans les rapports pour former lâeau ; dâautres dans lesquelles lâhydrogĂšne domine, et quâil faudrait considĂ©rer comme rĂ©sineuses. On ferait disparaĂźtre le groupe des matiĂšres colorantes si on lâenvisageait sous le rapport chimique. i6 / COURS Le quatriĂšme groupe est parfaitement caractĂ©risĂ© par sa nature; il comprend toutes les matiĂšres qui donnent de lâazote ou de lâammoniaque. En etudiant le premier groupe, lâespĂšce dont nous nous occuperons dâabord est le sucre. M. Berzelius a donnĂ© la composition de quelques-unes des substances que comprend le premier groupe. Il a cru reconnaĂźtre dans quelques- unes de lâhydrogĂšne en excĂšs ; mais les analyses rĂ©pĂ©tĂ©es que lâon a faites ne permettent pas dâadmettre cet excĂšs dâhydrogĂšne dans toutes, lâhydrogĂšne et lâoxigĂšne sont dans un rapport parfait pour former lâeau. Le mot sucre ne dĂ©signe pas ici une substance particuliĂšre; on le donne aux matiĂšres qui ont les propriĂ©tĂ©s suivantes La saveur sucrĂ©e; La facultĂ© de fermenter, et de pouvoir produire, dans les circonstances convenables, la fermentation alcoolique. Ainsi le sucre, mĂȘlĂ© avec de la levure de biĂšre matiĂšre qui se trouve dans la plupart des fruits sucrĂ©s, produit du DE CHIMIE. vin et un dĂ©gagement dâacide carbonique. Il y a cependant quelques substances qui, Ă©tant mises avec des fermens, peuvent produire de lâalcool, et qui ne sont pas du sucre ; mais les matiĂšres sucrĂ©es sont celles qui, Ă©tant solubles dans lâeau, peuvent passer Ă la fermentation alcoolique. Il y a plusieurs espĂšces de sucre. Le sucre de canne , que lâon peut appeler aussi le sucre de betterave, est la premiĂšre espĂšce. La deuxiĂšme espĂšce est le sucre fourni par le raisin. Le troisiĂšme comprend le sucre donnĂ© par les champignons, mais qui a Ă©tĂ© trop peu Ă©tudiĂ©. La quatriĂšme espĂšce est connue des chimistes sous le nom de sucre incristallisable. Les deux premiĂšres espĂšces sout dâune grande importance. Le sucre de canne cristallise parfaitement bien ; on peut lâobtenir en groupes formĂ©s par des prismes rhomboĂŻdaux quelquefois le prisme rhomboĂŻdal a ses angles aigus emportĂ©s. La densitĂ© du sucre est 1,606. La cassure du sucre cris- G. L. Chim. u6 e leçon. 2 COURS 18 tallisĂ© ou du sucre candi est vitreuse. Quand ou prend le sucre en pain, sa cassure est grenue et cristalline ; on lâappelle cassure saccharoĂŻde. Le marbre pre'sente de mĂȘme dans sĂą cassure des grains cristallins, aussi dit-on quâil a la cassure saccharoĂŻde. Le sucre peut se rĂ©duire en poudre; si lâon fait lâopĂ©ration dans lâobscuritĂ©, il donne une lumiĂšre phosphorescente trĂšs faible ce nâest pas un phĂ©nomĂšne particulier, câest une collision des parties. Lorsquâon le pile, il nâĂ©prouve pas dâaltĂ©ration; mais si on le rĂąpe, il peut Ă©prouver un changement quâun gourmet reconnaĂźt facilement. LâaltĂ©ration ne peut pas avoir lieu en rĂąpant un sucre lĂ©ger; mais je suppose quâon ait pris du sucre candi ou du sucre royal, il paraĂźt que lâeffort que lâon fait avec la rĂąpe mĂ©tallique le charbonne et lui donne un petit goĂ»t dâempyreume. Cette saveur empyreumatique est quelquefois bien prononcĂ©e ; il vaut donc mieux piler le sucre que le rĂąper. Je dis que lâeffort de la rĂąpe peut carboniser le sucre ; je citerai un fait Ă lâappui de cette de chimie. ig assertion il suffit de frotter les mains lâune contre lâautre pour qtiâelles exhalent une odeur de matiĂšre animale, de corne brĂ»lĂ©e bien caractĂ©risĂ©e ; câest le frottement qui a produit un commencement de combustion. Lâeau dissout le sucre en trĂšs grande quantitĂ© ; il est tellement soluble, que, dans lâair humide, il se rĂ©sout en sirop. Ce quâon appelle sirop est la dissolution de 2 parties de sucre pur dans i partie dâeau, dissolution que lâon clarifie avec un blanc dâĆuf et qui est trĂšs transparente. Les sirops bouillent beaucoup plus tard que lâeau; ils bouillent Ă i5o°; ils se prennent en masse par le refroidissement. On a recherchĂ© divers moyens de reconnaĂźtre quand un sirop est suffisamment cuit, ou quand le sucre est suffisamment rapprochĂ©. LâexpĂ©rience en a donnĂ© de trĂšs simples quand le sirop ne forme pas de fil entre les doigts, il nâest pas assez cuit; la formation de ce fil et sa longueur sont des indices suffisans de la cuisson du G.'L. -iGe LEĂON. 2.. 20 COURS sucre. Ce fait est connu de tous les pharmaciens. Le sucre se dissout assez bien dans lâalcool faible, et ne se dissout pas du tout dans lâalcool absolu. Lâalcool Ă 85 centiĂšmes en dissout trĂšs peu il faut quâil contienne de lâeau pour dissoudre le sucre. Dans les liqueurs, il y a 28 Ă 50 parties dâalcool sur 100. ExposĂ© Ă lâaction de la chaleur le sucre se fond, il ne faut mĂȘme pas une tempĂ©rature trĂšs Ă©levĂ©e; il peut ĂȘtre tenu assez long-temps dans cet Ă©tat. 51 on le laisse refroidir, il se prend en masse et cristallise Ă lâintĂ©rieur, comme le plomb, le soufre ; en cassant la croĂ»te supĂ©rieure, on trouve des cristaux dans lâintĂ©rieur. Si lâon chauffe plus fort que ce quâil faut pour le tenir en fusion , il se carbonise, et prend lâapparence de ce que lâon nomme caramel; si lâon Ă©lĂšve encore davantage la tempĂ©rature, le sucre se dĂ©compose et donne les produits des matiĂšres vĂ©gĂ©tales, et surtout de lâacide pyro-ligneux ou de lâacide acĂ©tique. Les acides ont une action trĂšs marquĂ©e sur le sucre. Par lâacide sulfurique concentrĂ©, le sucre Ili CHIMIE. ' 1 1 est charbonnĂ© sur-le-champ il devient noir, et il se forme de lâacide hyposulfurique. En distillant ensemble 6 parties dâacide nitrique et i de sucre, ou obtient de lâacide oxalique. Le sucre a une propriĂ©tĂ© remarquable, câest celle de pouvoir se combiner avec les bases; de sorte quâil aurait une propriĂ©tĂ© qui le rapprocherait des acides plutĂŽt que des bases. Il peut rendre la chaux soluble. En le faisant bouillir avec la moitiĂ© de son poids de chaux, on a une masse qui ressemble Ă de la gomme et qui se dĂ©compose Ă lâair ; il se forme des cristaux de carbonate de chaux. La chaux est trĂšs peu combinĂ©e avec le sucre. Le sucre se combine de mĂȘme avec la baryte, la strontiane, lâammoniaque. Parmi les combinaisons du sucre avec les bases, il en est une qui mĂ©rite votre attention, câest celle quâil forme avec lâoxide de plomb. En faisant bouillir une dissolution de sucre dans lâeau avec de lâoxide de plomb pulvĂ©risĂ©, il en rĂ©sulte deux combinaisons dâabord une qui est peu soluble ; 22 COURS ensuite une autre qui se prĂ©cipitĂ©, qui est insoluble. Ce prĂ©cipitĂ© est formĂ© dâoxide de plomb, qui entraĂźne avec lui une certaine quantitĂ© de sucre ; il est blanc et lĂ©ger. Toute matiĂšre sucrĂ©e a la propriĂ©tĂ© de dissoudre lâoxide de plomb et de donner le prĂ©cipitĂ© dont nous venons de parler, et qui, selon M. Berzelius, contient, sur ioo parties, 58,26 dâoxide de plomb et 4 1 > 74 de sucre. En considĂ©rant cette combinaison comme un sous-sel, elle serait composĂ©e de 2 atomes dâoxide de plomb et de 1 atome de sucre ; elle aurait pour nombre Ă©quivalent 20,488. Lâacide hydrosulfurique sĂ©pare le plomb de cette combinaison. Le sucre le plus pur et que lâon dessĂšche Ă 1 oo°, contient 1 proportion dâeau; mais cette eau ne peut ĂȘtre rendue sensible que par les combinaisons du sucre avec les bases, avec lâoxide de plomb, par exemple. Ainsi le sucre est un hydrate , qui contient 1 atome de suciâe et 1 atome dâeau. Le sucre a Ă©tĂ© analysĂ© plusieurs fois. Par lana- DE CHIMIE. 23 lyse que nous avons faite, M. ThĂ©nard et moi, Ă lâĂcole Polytechnique, nous avons trouvĂ© quâil contenait, sur ioo parties, 4 2 >47 de carbone et le reste ou 5;,53 dâeau. Lâanalyse de M. Berzelius lui a donnĂ© 44 2 de carbone, et le reste dâeau. Le docteur Prout a trouvĂ© 4 2 >88 de carbone, et le reste dâeau. Lâanalyse du sucre anhydre a donnĂ©, en lâexprimant en volumes de vapeurs de carbone, 6 volumes de carbone, 5 volumes dâhydrogĂšne, 2 4 volumes dâoxigĂšne. En rĂ©duisant les volumes en poids, on trouvera que roo parties de sucre anhydre contiennent 45,28 de carbone, 4482 dâeau. M. Berzelius admet que le sucre est composĂ© de 12 atomes de carbone, 10 4 atomes dâoxigĂšne, atomes dâhydrogĂšne. 21 24 COUKS Je ne mâarrĂȘterai pas sur les usages du sucre ; mais il est bon de dire quâil peut, comme le sel, conserver les matiĂšres vĂ©gĂ©tales et animales, et les prĂ©server de la putrĂ©faction quand elles sont mises dans des dissolutions concentrĂ©es de sucre. Vous savez que le sucre porte diffĂ©rens noms. Le sucre d'orge est le sucre ordinaire fondu et fortement cuit, que lâon roule pour le mettre en petits bĂątons. Ce sucre prĂ©sente un fait remarquable au moment oĂč lâon vient de le faire, on a, par le refroidissement, un sucre solide non cristallisĂ©. Il paraĂźt que cela vient de ce que les molĂ©cules nâont pas eu le temps de sâarranger; car, avec le temps, les bĂątons de sucre dâorge deviennent opaques; et si on lâexamine Ă lâintĂ©rieur, on voit que cette opacitĂ© est causĂ©e par la formation de cristaux. Ceci prouve que, dans un corps solide, les molĂ©cules peuvent changer de position et prendre la forme cristalline. Cet exemple a fait dire que les molĂ©cules des corps solides peuvent, dans certaines circonstances, prendre de nouveaux arrau- UK CHIMIE. gemens. Câest ce qui a lieu pour un grand nombre de sels. Les sulfates de soude et de magnĂ©sie, exposĂ©s Ă lâair, se changent en cristaux diffĂ©rens des premiers. Ce fait est curieux, et le sucre dâorge eu offre le type. Ainsi, les molĂ©cules des corps solides ne sont pas tellement liĂ©es entre elles, quâelles ne puissent changer de place et former dâautres groupes. Je nâentrerai pas dans tous les dĂ©tails de la prĂ©paration du sucre ; on trouve, dans plusieurs ouvrages, lâexposĂ© des procĂ©dĂ©s de cet art. Il nous suffit de savoir que le sucre que nous venons dâĂ©tudier se trouve dans la canne Ă sucre et dans un grand nombre dâautres substances, et particuliĂšrement dans la betterave, qui en fournit deux millions de kilogrammes Ă la consommation de la France, environ la vingtiĂšme partie de ce quâelle en consomme par annĂ©e; quâil est contenu dans la chĂątaigne, oĂč il est mĂȘlĂ© Ă l'amidon et Ă une matiĂšre albumineuse, et forme une nourriture excellente ; quâun grand nombre dâautres vĂ©gĂ©taux le renferment. COURS Cependant il nâest pas contenu dans les fruits câest le sucre de raisin qui sây trouve. Câest un. sucre dâune espĂšce particuliĂšre. La canne Ă sucre, cultivĂ©e dans les Indes et dans lâIndostan, sur ioo parties de suc que lâon en obtient par pression, donne jusquâĂ 17 parties de sucre. Dans les Indes orientales, on ne retire que 14 parties de sucre ainsi, terme moyen, 100 parties de suc de canne donnent i5 parties de sucre. La betterave en donne moins; ou nâen retire que 5 Ă 6 parties sur 100. Les bonnes fabrications donnent toutes 5 parties ; il en est qui vont jusquâĂ 5 4- Si lâon pouvait retirer tout le sucre que la betterave contient, 011 aurait 7 parties. Le suc de la betterave est contenu dans de petites cellules difficiles Ă dĂ©chirer; si lâon se contentait de la couper par tranches ou par trĂšs petits morceaux , on nâen retirerait que trĂšs peu de suc par la pression on la rĂąpe pour en dĂ©chirer le tissu et les vĂ©sicules, et mieux elle est rĂąpĂ©e et plus elle donne de suc ; il faut briser les cellules qui le DE CHIMIE. 2 7 renferment pour quâil puisse sortir par la pression. Quand cette opĂ©ration est bien faite, on peut obtenir jusquâĂ 85 pour ico de suc. Le suc de betterave et celui de la canne Ă sucre sâaltĂšrent promptement Ă lâair ; ces sucs sont mĂȘlĂ©s Ă du ferment. Les sucs du raisin se gardent dans le raisin ; mais en brisant la pellicule qui le renferme, la fermentation a lieu aussi par le contact de lâair. Les fabricans de sucres, quand ils ont des sucs, les font bouillir sur-le-champ pour arrĂȘter la fermentation. Si le suc de betterave ne contenait que du sucre pur, le procĂ©dĂ© pour lâextraire serait facile; mais il contient aussi des matiĂšres albumineuses, des matiĂšres de la nature du ferment, et dâautres encore il faut les sĂ©parer du sucre. On y parvient par des moyens qui reviennent en gĂ©nĂ©ral Ă lâemploi de la chaux. La chaux occa- sione des prĂ©cipitĂ©s. On porte le suc Ă lâĂ©bullition, on laisse reposer, et la matiĂšre albumineuse unie Ă la chaux se prĂ©cipite. On sature la chaux par lâacide sulfurique, et lâon Ă©vapore; il se forme COURS un dĂ©pĂŽt de sulfate de chaux, mĂȘle' Ă differentes matiĂšres Ă©trangĂšres au sucre on filtre pour sĂ©parer ce dĂ©pĂŽt ; on ajoute du charbon animal et lâon filtre de nouveau, et lâon a un sirop qui donne de trĂšs beau sucre cristallisĂ© par lâĂ©vaporation et le refroidissement. Pour extraire le sucre de la canne, on fait aussi bouillir le suc avec de la chaux ; mais pour purifier, on ajoute du sang de bĆuf au charbon animal. Le sang de bĆuf contient beaucoup dâalbumine. 11 y a deux procĂ©dĂ©s que lâon emploie pour faire cristalliser le sucre de betterave. A Arras, M. Crespel met le sirop dans des Ă©tuves, oĂč il est livrĂ© Ă une Ă©vaporation lente , et au bout de deux ou trois mois, tout le siiâop se trouve concentrĂ© en superbes masses cristallines trĂšs peu colorĂ©es dâautres fabricans rapprochent le sirop pour le cristalliser. Ce procĂ©dĂ© de cuire le sirop dispense des frais quâoccasionent la construction et lâentretien de grands bĂątimens, et du chauffage des Ă©tuves, qui emploie beaucoup de combustible. DE CHIMIE. 2 Quoi quâil en soit de ces procĂ©dĂ©s de cristallisation , le sucre de betterave se purifie parfaitement. On a dit quâil sucrait moins bien que le sucre de canne câest une erreur. Dans les com- mencemens, on a purifiĂ© le sucre de betterave autant quâon a pu , pour voir jusquâĂ quel degrĂ© de puretĂ© ou pouvait parvenir; on a fait ainsi du sucre royal, qui est plus dur et moins soluble que les sucres moins purifiĂ©s câest pour cela que la saveur en paraissait moins forte. En prenant du sucre de betterave moins raffinĂ©, il sucre autant que lâautre. Ces deux sucres sont identiques. La fabrication du sucre de betterave est une branche dâindustrie qui paraĂźt devoir ĂȘtre un jour trĂšs importante. Elle demande de grands soins dâadministration ; mais elle peut donner des bĂ©nĂ©fices. Les rĂ©sidus de la betterave pressurĂ©s plaisent extrĂȘmement aux bestiaux. Sâil nây avait pas dâimpĂŽts, le sucre de betterave ne vaudrait que 7 Ă 8 sous la livre ; les frais de fabiâication sont peu considĂ©rables. Pour fabriquer le sucre de betteraves, il faut sâĂ©tablir dans les endroits 3o COURS oĂč le combustible est Ă bon marchĂ©. Ce qui prouve que cette fabrication est avantageuse , câest quâelle fait des progrĂšs dans le nord de la France. Le sucre que lâon a obtenu par les procĂ©dĂ©s que nous venons dâindiquer nâest pas pur; câest de la cassonade il faut le purifier. Pour cela, il faut dissoudre le sucre dans lâeau, le faire chauffer, le mĂȘler avec i o pour ioo de charbon animal, le sĂ©parer du charbon par le filtre, et le mettre dans des vases coniques que lâon appelle des formes. Ces formes, qui reposent sur des pots, ont une petite ouverture que lâon ferme dâabord on met le sirop dedans ; il y cristallise trĂšs bien en 24 heures, et forme le pain de sucre. Le sucre en cristallisant Ă©carte les matiĂšres impures ; la cristallisation raffine rĂ©ellement le sucre ; il faut le dĂ©barrasser des eaux-mĂšres alors on dĂ©bouche la forme, et elles coulent lentement dans le pot. Quand il ne sâĂ©coule plus rien, on lave le sucre, ce qui se fait en prenant du sirop de sucre trĂšs pur que lâon met sur le pain de UK CHIMIE. 5l sucre ; ce sirop entraĂźne les eaux-mĂšres restantes. On peut parvenir au mĂȘme but en arrosant peu Ă peu le pain de sucre, ou en le mettant dans un endroit humide; lâeau dissout du sucre, et forme un sirop qui entraĂźne tout ce qui est etranger aux grains cristallises, et laisse par consĂ©quent le sucre pur. On remplit la mĂȘme condition en mettant une bouillie dâargile sur le pain ; on appelle cela terrer le sucre. Lâargile cĂšde lentement son eau qui dissout du sucre, et forme le sirop qui lave les cristaux. On met une seconde, une troisiĂšme fois de 1â argile. Le pain que renferme la forme laisse un vide assez considĂ©rable quand lâopĂ©ration du raffinage est terminĂ©e câest que le sucre sâest fondu pour faire le sirop. VoilĂ les principaux faits quâil y avait Ă connaĂźtre, relativement, au sucre de canne ou de betterave. Derosne purifie le sucre par lâalcool. Le sucre dont nous allons parler maintenant est le sucre de raisin. 52 COURS Il sâobtient facilement en prenant le snc du raisin, en le saturant avec de la craie, parce quâil contientdu tartre et filtrant. Auboutde 24 heures, le sucre se prend en masse. On ne peut jamais amener ce sucre Ă cristalliser comme lâautre ; il est en grains trĂšs petits ; il ressemble Ă du grĂšs. Quand il est bien cristallisĂ©, il ressemble Ă une tĂšte de choufleur. Ainsi le sucre de raisin se distingue de lâautre par sa cristallisation. Il a une saveur sucrĂ©e, moins forte que celle du sucre de la canne, et cette saveur est fraĂźche. Pour donner la mĂȘme saveur Ă la mĂȘme quantitĂ© dâeau, il faut deux fois et demie plus de sucre de raisin que de sucre de canne. Ce sucre donne les mĂȘmes produits que le sucre de canne; ainsi il se convertit par un ferment en alcool , et il se transforme en acide oxalique par lâacide nitrique. Sa composition nâest pas la mĂȘme que celle du sucre de canne. Prout a trouvĂ© quâil contenait DE CHIMIE 55 36,56 parties de carbone, et le reste ou 63,64 dâeau. Câest le sucre de raisin que lâon trouve dans les fruits, dans le miel, etc. Le miel est composĂ© de deux parties, lâune solide, lâautre liquide ; si lâon sĂ©pare Ă une tempĂ©rature un peu basse la partie liquide de la partie solide, on en retire un suc qui a les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s que le sucre de raisin. On est parvenu, et câest une dĂ©couverte importante , on est parvenu Ă convertir lâamidon en vĂ©ritable sucre, qui est justement le sucre de raisin. Le bois , la matiĂšre ligneuse se transforment aussi en sucre de raisin ; on fait abondamment et Ă bon marchĂ© du sucre de raisin, surtout avec les vĂ©gĂ©taux qui contiennent abondamment de lâamidon. Le Nord a pu, par ce moyen, se dĂ©barrasser dâune partie du tribut quâil payait aux Indes. Malheureusement, le sucre de raisin ne peut pas complĂštement remplacer le sucre de canne il noircit le thĂ©; il est des personnes qui ne peuvent pas le prendre. Chim . 26 leço*. 5 COURS DE CHIMIE. 34 A Dijon, on fait du sucre avec de lâamidon pour lâajouter aux vins. Il y a un sucre que lâon retire de la fibre vĂ©gĂ©tale ; il paraĂźt diffĂ©rent, car sa cristallisation nâest pas la mĂȘme que celle des autres sucres. Il nâa pas Ă©tĂ© suffisamment examinĂ©. La derniĂšre espĂšce de sucre sâappelle sucre in- cvistallisable; sucre mal dĂ©fini, car le sucre ordinaire peut devenir incristallisable en y ajoutant un peu dâacide oxalique. Le sucre auquel on a donnĂ© le nom dâincristallisable nâest pas toujours pur; les matiĂšres Ă©trangĂšres quâil renferme peuvent lâempĂȘcher de cristalliser; il a une saveur forte Ăšt des propriĂ©tĂ©s analogues aux autres sucres. Il nâa pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©, et pourrait ĂȘtre le mĂȘme que le sucre ordinaire. IMPRIMERIE DE II Vz ARD-COORC 1ER, 27 e LEĂON. I I JUILLET 1828. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. Marmite. â Sucre de reâglisse. â Asparagine. â Amidon. â Sucre dâamidon.âLâiode est le meilleur re'actifpour lâamidon. âLâamidon extrait de differentes substances nâa pas les mĂȘmes caractĂšres physiques. âLe lichen a beaucoup dâanalogie avec lâamidon.â Inuline. â Gomme. â Gomme adraganthe.â Ligneux. â Il est le mĂȘme dans tous les vĂ©gĂ©taux. â Il se transforme en ulmine par lâaction des alcalis. Le sucre se distingue par la propriĂ©tĂ© de pouvoir fermenter et donner de lâalcool. Les substances dont nous allons parler nâont pas cette propriĂ©tĂ©, quoiquâelles aient une saveur douce. Nous allons commencer par la niannite. Dans le commerce, on donne le nom de manne Ă une substance produite par les mĂ©lĂšzes, mais quâau- Chitu leçon. I 2 COUliS jourdâhui on a reconnu ĂȘtre re'pandue dans les diverses parties de plusieurs vĂ©gĂ©taux ; la man- nite sâextrait de cette substance. Mais on trouve la mannite dans le suc des carottes, de lâognon, du celleri, de lâasperge, et dans lâaubier de quelques arbres. Pour lâobtenir pure, on prend de la manne en larmes, que lâon dissout dans lâalcool bouillant ; le refroidissement donne lieu Ă un dĂ©pĂŽt cristallin , que lâon lâcdissout de la mĂȘme maniĂšre plusieurs fois, et lâonala mannite parfaitement pure. La mannite ainsi prĂ©parĂ©e se prĂ©sente avec les propriĂ©tĂ©s suivantes sa saveur est douce et nâest pas repoussante comme celle de la manne, qui contient quelques principes Ă©trangers, que lâon sĂ©pare par les dissolutions rĂ©pĂ©tĂ©es dans lâalcool ; elle est soluble dans lâeau; soluble dans lâalcool Ă chaud, peu Ă froid ; elle donne, avec les acides, des produits analogues Ă ceux que donne le sucre ; on la convertit en acide malique, puis en acide oxalique par lâacide nitrique ; elle nâest pas susceptible de fermentation alcoolique. UE CHIMIE. 5 Cette matiĂšre a Ă©tĂ© analysĂ©e par Saussure , Prout et dâautres. ! 38,53 carbone. 60,70 eau. 0,77 hydrogĂšne. Mais le docteur Prout, par la combustion dans lâoxigĂšne, nâa pas trouvĂ© dâhydrogĂšne excĂ©dant, dans le rapport de lâoxigĂšne Ă lâhydrogĂšne, pour former lâeau ; le gaz quâil a employĂ© nâa pas diminuĂ© de volume. Il a eu pour rĂ©sultat 38,7 carbone, 6i,3 eau. M. ThĂ©nard et moi avions trouvĂ©, comme M. Saussure, un peu dâhydrogĂšne en excĂšs. Nous avons encore une matiĂšre qui se rapproche du sucre par sa saveur; câest la substance que lâon nomme sucre de re'glisse. Tout le monde connaĂźt la racine de la plante que lâon nomme ordinairement la rĂ©glisse, et dont la saveur est trĂšs sucrĂ©e. La matiĂšre sucrĂ©e que renferme cette racine ne ressemble Ă aucune autre matiĂšre connue. LEĂON. 4 COURS Pour lâavoir pure, on fait bouillir la racine dans lâeau; on filtre ; on verse dans la dissolution refroidie de lâacide sulfurique, qui se combine avec la matiĂšre sucrce et se prĂ©cipite. On lave le prĂ©cipitĂ© avec de lâeau acide, parce que lâeau simple le dissoudrait ; on traite ensuite par lâalcool , qui dissout la combinaison acide, et qui en sĂ©pare la matiĂšre albumineuse. On dĂ©compose la dissolution alcoolique par le carbonate de potasse lâacide sulfurique absorbĂ© forme du sulfate de potasse insoluble dans lâalcool, et il reste en dissolution la matiĂšre sucrĂ©e de la rĂ©glisse, cjue lâon obtient isolĂ©e par lâĂ©vaporation. Cette matiĂši'e ne cristallise pas ; elle a lâaspect de la rĂ©sine et est cassante elle se combine avec les acides, et donne des produits insolubles. Elle a aussi la propriĂ©tĂ© de sâunir avec les oxides mĂ©talliques, et de former des combinaisons insolubles. On pourrait lâextraire du sucre de rĂ©glisse, en employant lâoxide de plomb. 11 y a une troisiĂšme substance que nous placerons ici; câest Y asparagine . que MM. Vauque- DE CHIMIE. lin et Robiquet ont trouvĂ©e dans les asperges. Ils lâont obtenue en faisant bouillir le suc des asperges dans lâeau pour enlever une matiĂšre albumineuse; la chaleur coagule cette matiĂšre. En filtrant et rĂ©duisant le liquide, quâils laissent ensuite Ă©vaporer Ă lâair, il se dĂ©pose deux espĂšces de cristaux les uns dâasparagine, les autres de mannite. On sĂ©pare lâasparagine de la mannite par lâalcool. Lâasparagine cristallise en un prisme droit rhomboĂŻdal, dont lâangle obtus est de i5o°; sa saveur est fraĂźche, nausĂ©abonde et excite la salivation; elle est insoluble dans lâalcool rectifiĂ©; elle ne prĂ©cipite pas lâacĂ©tate de plomb. VoilĂ ce que lâon sait de cette matiĂšre. On a cru quâelle Ă©tait particuliĂšre Ă lâasperge ; mais on lâa trouvĂ©e depuis dans la racine de la guimauve, dans celle de la consolide il est probable quâon la trouvera dans beaucoup dâautres vĂ©gĂ©taux. Le produit immĂ©diat des vĂ©gĂ©taux dont nous allons maintenant parler, Y amidon, est rĂ©pandu 6 COURS dans toutes les plantes ; il fait la base de la nourriture des animaux et de lâhomme. On donne ordinairement le nom dâamidon Ă une substance que lâon retire de la farine ; mais cet amidon nâest pas pur. La farine contient deux substances trĂšs distinctes, lâamidon et le gluten, et il faudrait les sĂ©parer parfaitement pour avoir lâamidon Ă lâĂ©tat de puretĂ©. Si lâon veut avoir de lâamidon bien purifiĂ©, il faut prendre des pommes de terre, les rĂąper, et les laver sur un tamis lâeau entraine lâamidon et les matiĂšres solubles ; ce qui reste sur le tamis est ce qui nâa pas Ă©tĂ© bien dĂ©chirĂ©. Lâamidon se dĂ©pose au fond de lâeau; il est en petits grains, que lâon prendrait au soleil pour des cristaux excessivement fins. Quant Ă lâamidon que lâon retire de lâorge, il faut, pour lâobtenir, concasser le grain, le faire fermenter dans des cuves avec de lâeau. La fermentation dĂ©truit la matiĂšre glutineuse qui est avec lâamidon, câest-Ă -dire le gluten, substance de nature animale qui se dĂ©compose prompte- DE CHIMIE. 7 ment lâamidon se dĂ©composant bien moins faci- merit, reste. Lâamidon est une poudre parfaitement blanche, sans forme cristalline ; cependant cette poudre prĂ©sente des grains qui , dans quelques cas, offrent une espĂšce de cristallisation. La densitĂ© de lâamidon est assez forte ; elle est de i,55, ce qui est considĂ©rable pour les vĂ©gĂ©taux , qui ne sont composĂ©s que dâĂ©lĂ©mens dâun poids peu considĂ©rable. Lâamidon nâa pas de saveur, ou plutĂŽt il a une saveur fade , et si faible quâon ne peut la dĂ©finir. 11 ne se dissout pas dans lâeau froide câest dâaprĂšs cette propriĂ©tĂ© quâon le retire des pommes de terre. Quand on emploie lâaction de la chaleur, il sâunit avec lâeau, et forme une matiĂšre gommeuse que lâon nomme empois. Lâamidon est insoluble dans lâalcool et dans lâĂ©ther. Il se change en sucre de raisin par les acides. On se sert ordinairement, pour opĂ©rer cette con- 8 COURS version , dâacide sulfurique, que lâon fait bouillir avec lâamidon. En prenant 2 parties dâacide sulfurique concentrĂ©, 100 parties dâamidon, 4 Ă 5oo parties dâeau, et en faisant chauffer, tout lâamidon est changĂ© en sucre qui peut Ă©prouver la fermentation. Lâacide nitrique, en le faisant bouillir avec lâamidon, donnerait Ă©galement du sucre. Cependant si on le faisait bouillir longtemps, il donnerait de lâacide malique, puis de lâacide oxalique, parce que lâacide nitrique convertit le sucre en ces acides. Lâamidon est rendu soluble par les alcalis, mais nâĂ©prouve pas de changement. On le prĂ©cipite de cette combinaison par les acides. Une propriĂ©tĂ© trĂšs importante de lâamidon , que MM. Gaultier de Claubry et Colin ont fait connaĂźtre, câest que lâamidon, combinĂ© avec lâiode, donne une belle couleur bleue. On se sert de cette propriĂ©tĂ© pour reconnaĂźtre la prĂ©sence de lâamidon par lâiode, ou la prĂ©sence de lâiode par lâamidon ce caractĂšre est tout-Ă -fait dĂ©cisif. Les combinaisons de lâamidon avec lâiode ont cepen- DE CHIMIE. p dant des teintes variĂ©es, selon les proportions de lâiode il en existe une blanche quand lâiode est en trĂšs petite quantitĂ©; la combinaison est violĂątre quand lâiode est en quantitĂ© plus sensible ; elle est bleue quand lâiode est en plus grande quantitĂ© ; elle peut ĂȘtre noire par excĂšs dâiode. Dans les arts, la propriĂ©tĂ© de lâamidon de dĂ©velopper la couleur bleue par lâiode peut ĂȘtre dâune grande utililĂ©. Ce caractĂšre peut servir Ă reconnaĂźtre si une Ă©toffe a Ă©tĂ© apprĂȘtĂ©e par lâamidon. On mouille lâapprĂȘt, et lâon verse dessus uue goutte dâiode ; la couleur bleue apparaĂźt si lâamidon a Ă©tĂ© employĂ©. Le collage en cuve du papier par lâamidon est une opĂ©ration assez mauvaise ; on reconnaĂźt quâelle a eu lieu lorsquâĂ©n versant de lâiode sur le papier, il se colore en bleu le collage du papier par la colle* forte ne donne pas cette couleur par lâiode. La dissolution de lâamidon dans lâeau est prĂ©cipitĂ©e par le sous-acĂ©tate de plomb. Elle est aussi prĂ©cipitĂ©e par la noix de galle; mais la noix de galle prĂ©sente un phĂ©nomĂšne particulier câest IO COURS que le prĂ©cipitĂ© se dissout Ă une tempĂ©rature dâenviron 5o°; au-dessous, il se prend en masse. Lâamidon est insoluble dans lâeau; mais on peut lui donner de la solubilitĂ©, et mĂȘme les propriĂ©tĂ©s des gommes ou des mucilages. On parvient Ă lui communiquer cette propriĂ©tĂ© en le torrĂ©fiant lĂ©gĂšrement comme on fait du cafĂ© ; il faut seulement quâil prenne une couleur lĂ©gĂšrement brune dans cet Ă©tat, quand il est mis dans lâeau, il se dissout trĂšs bien et forme une matiĂšre gommeuse; il remplace mĂȘme les gommes. Lâamidon, humectĂ© et soumis Ă une chaleur de 55°, forme une espĂšce de gelĂ©e et ne peut plus reprendre son Ă©tat pulvĂ©rulent. On a profitĂ© de cette propriĂ©tĂ© pour faire des pĂątes alimentaires vous voyez que la fabrication de ces pĂątes nâest pas difficile. * Lâamidon, extrait de diverses plantes, est prĂ©parĂ© comme aliment. Le sagou est la partie ami- lacĂ©e que renferme le centre du palmier; on le retire en pressant la substance molle du palmier et en lavant cette fĂ©cule. La cassave nâest aussi DE CHIMIE. I I quâune fĂ©cule amilacĂ©e que donne la racine du manioc. Mais la cassave paraĂźt avoir une propriĂ©tĂ© de plus que les autres fĂ©cules ; elle est calmante. Dans la racine du manioc, elle est mĂȘlĂ©e Ă une substance vĂ©nĂ©neuse qui se dĂ©gage par la prĂ©paration ; elle en peut retenir encore une partie. On ne sait pas quel est ce poison ; il est en trop petite quantitĂ© dans la cassave pour quâon ait pu lâĂ©tudier. Lâamidon chauffĂ© dans lâeau Ă 6o°, se change en colle. Cependant les amidons de pomme de terre, de blĂ©, ne forment pas de la colle Ă la mĂȘme tempĂ©rature ; ils ne se ressemblent pas sous ce rapport, et ne se ressemblent pas non plus physiquement. La matiĂšre gĂ©latineuse quâils donnent nâest pas transparente; elle est toujours opaline, ce qui annonce que ce nâest pas une dissolution, car les dissolutions sont caractĂ©risĂ©es par la transparence ; câest une combinaison de lâeau avec lâamidon par absorption. Le bois se combine avec lâeau, mais il ne se dissout COURS I 2 pas dans lâeau lâamidon et le bois prennent de lâeau et se gonflent sans se dissoudre. La matiĂšre gĂ©latineuse que donne lâamidon Ă©tant chauffĂ©e, lâeau se sĂ©pare, et il reste une matiĂšre spongieuse ; si on la mĂȘle avec de lâeau en quantitĂ© convenable et que lâon fasse bouillir, elle se dissout. Plus on fait bouillir, et plus il y en a de dissoute. Lâamidon cuit, Ă©tant exposĂ© Ă lâair, Ă©prouve des changemens qui ont Ă©tĂ© examinĂ©s par M. de Saussure , et dans le dĂ©tail desquels je ne puis entrer. Cependant je dirai que lâamidon cuit, abandonnĂ© Ă lui-mĂȘme, sans avoir le contact de lâair, produit du sucre dâamidon ou du sucre de raisin, ce qui est la mĂȘme chose, et une matiĂšre gommeuse. La matiĂšre sucrĂ©e peut aller jusquâau tiers ou Ă la moitiĂ© du poids de lâamidon. Mais lorsque lâon prend lâamidon cuit, et quâon lâabandonne au contact de lâair , il se liquĂ©fie , il perd de son poids cette perte peut aller jusquâau quart de lâamidon employĂ©. Il y a Ă©galement DE CHIMIE. I 3 production de sucre dans cette dĂ©composition. Je reviens Ă la formation du sucre par lâamidon; câest un art de la plus grande importance, qui laisse des regrets pourtant, câest quâil ne donne pas le sucre de la canne ou de la betterave. En prenant ioo parties de fĂ©cule de pomme de terre, 2 parties dâacide sulfurique concentrĂ© et 400 parties dâeau, et en faisant bouillir, on a du sucre de raisin mĂȘlĂ© Ă lâacide. Lâacide nâest pas altĂ©rĂ© et on le retrouve tout entier, et lâamidon est tout entier converti en sucre. Pour enlever lâacide, il suffit de jeter de la craie sur le liquide ; elle produit une effervescence. On peut en mettre en excĂšs ; on filtre et lâon fait Ă©vaporer. Câest avec ce sucre que lâon amĂ©liore les vins, surtout en Bourgogne, oĂč le procĂ©dĂ© dâamĂ©liorer les mauvais vins commence Ă se rĂ©pandre. Avec du ferment, ce sucre dâamidon produit une fermentation abondante. Il ne cristallise pas ; il ressemble au sucre du raisin ce sont deux substances identiques. Avec 100 kilogrammes de fĂ©cule, on peut obtenir 110 kilogrammes de sucre; si lâon pre- i4 COURS naĂźt de lâamidon bien dessĂ©chĂ©, ioo parties devraient donner 121 parties de sucre, dâaprĂšs la composition de ces deux substances. Lâamidon peut se combiner avec les oxides mĂ©talliques, et former des composĂ©s insolubles. Ainsi, avec lâoxide de plomb, M. Berzelius a trouvĂ© que lâamidon formait un composĂ© qui contenait 72 dâamidon et 28 dâoxide de plomb sur 100 parties. Lâamidon a Ă©tĂ© analysĂ© par plusieurs chimistes, et les rĂ©sultats obtenus sont peu diffĂ©rens les uns des autres. M. ThĂ©nard et moi avons trouvĂ© que sur 100 parties rbone. L amidon contient ĂŒu,ĂŒj ai Lâanalyse a Ă©tĂ© reprise par M. BeFzelius, et il a trouvĂ© que sur 100 parties ! 44,25 carbone, de lâeau. un peu dâhydrogĂšne. DE CHIMIE. ExprimĂ© en atonies, son rĂ©sultat est 7 atomes de carbone, 6 atomes dâoxigĂšne, 6 j atomes dâhydrogĂšne. Mais lâanalyse de lâamidon vient dâĂȘtre faite encore par le docteur Prout, qui opĂšre par la combustion dans lâoxigĂšne. Il a trouvĂ© que sur ioo parties T , . . . f 44 parties de carbone. L amidon contient F C1I1MIK. »⹠de lait et la gomme. Quand une matiĂšre est traitĂ©e par lâacide nitrique, si elle ne donne pas de lâacide mucique, on peut dire quâelle nâest pas de la gomme. Pour transformer la gomme en acide mucique, il ne faut pas mettre trop dâacide nitrique employez 2 parties dâacide nitrique contre 1 de matiĂšre Ă traiter, et vous avez de lâacide mucique. La gomme prĂ©cipite par le sous-acĂ©tate de plomb, et forme un composĂ© insoluble. Elle prĂ©cipite le perchlorure dâĂ©tain, le nitrate de mercure; par lâacide sulfurique, elle est char- bonnĂ©e, et donne un peu dâacide acĂ©tique. Par le chlore, elle est altĂ©rĂ©e comme la plupart des matiĂšres vĂ©gĂ©tales, et donne, dâaprĂšs lâassertion de M. Vauquelin, de lâacide citrique. La gomme a aussi Ă©tĂ© analysĂ©e un assez grand nombre de fois. Selon les premiers rĂ©sultats , T . f / 12 ,23 de carbone. La gomme contient \ L , , t 07,77 d eau 2 G -L, 37 e LEĂON. 30 COURS Câest-Ă -dire que lâoxigĂšne et lâhydrogĂšne sont dans des rapports Ă former lâeau. DâaprĂšs lâanalyse de M. BerzĂ©lius, La gomme contient f 42,682 de carbone. le reste dâeau. Le docteur Prout nâadmet pas non plus dâhydrogĂšne excĂ©dant les proportions de lâeau. La gomme se trouve dans un grand nombre de vĂ©gĂ©taux elle existe dans les racines de la mauve, de la guimauve, de la consoude, dans les ognons de lis, dans les tiges des arbres, particuliĂšrement sous lâĂ©corce, Ă travers laquelle elle transude. On la trouve Ă©galement dans les feuilles, dans les fruits, dans les semences, comme dans la graine de lin. Dans le commerce, on distingue plusieurs espĂšces de gommes la gomme arabique, que lâon recueille sur un arbre de la famille des acacias, et qui croĂźt en Egypte, en Arabie, au SĂ©nĂ©gal. La gomme est une mauvaise nourriture pour lâhomme. M. Magendie a observĂ© quâon tuait UK CHIMIE. 2 I un chien eu le nourrissant de sucre, dâamidon, de gomme; ainsi qnand on dit que ces substances ou dâautres semblables servent de nourriture Ă lâhomme, il faut entendre quâelles sont mĂȘlĂ©es avec des matiĂšres alimentaires. La gomme du pays est donnĂ©e par le cerisier, lâabricotier, le pĂȘcher. Elle est moins estimĂ©e que les autres gommes Ă poids Ă©gal, elle ne produit pas un liquide aussi mucila- gineux. Il y a une gomme particuliĂšre que lâon dĂ©signe sous le nom de gomme adraganthe ses propriĂ©tĂ©s chimiques sont les mĂȘmes que celles de la gomme qui vient dâĂȘtre Ă©tudiĂ©e , mais elle a mĂ©ritĂ© dâen ĂȘtre distinguĂ©e par la maniĂšre dont elle se comporte avec lâeau. La gomme adraganthe se prĂ©sente sous forme de petits rubans opaques ; elle a la propriĂ©tĂ© de rendre lâeau beaucoup plus mucilagienuse que la gomme arabique, que nous prenons ici comme type des matiĂšres gommeuses. Cette propriĂ©tĂ©, qui annonce dĂ©jĂ une diffĂ©rence, en amĂšne une COURS 2J autre. Si lâon metla gomme adraganthedans lâeau froide, et quâon la livre Ă elle-mĂȘme, elle ne se fond pas, comme la gomme arabique; elle se gonfle et devient des milliers de fois plus grosse que son premier volume. Câest en raison de cette propriĂ©tĂ© de se gonfler dans lâeau sans sây dissoudre quâon la distingue, cependant on doit la considĂ©rer comme une variĂ©tĂ© des gommes, et non pas comme une espĂšce bien distincte. Son analyse nâa pas Ă©tĂ© faite. Elle avait reçu des noms particuliers qui nâont pas Ă©tĂ© adoptĂ©s. On trouve cette gomme dans beaucoup de graines ; la graine de lin surtout en contient en mettant cette graine dans lâeau, elle se gonfle considĂ©rablement. On la trouve aussi dans le salep, matiĂšre que lâon avait considĂ©rĂ©e comme Ă©tant amilacĂ©e. Caventou a fait voir quâil y a dans le salep plusieurs substances diffĂ©rentes ; mis dans lâeau, il se gonfle, et ses dissolutions par lâeau chaude sont semblables Ă celles des matiĂšres gommeuses. t»K 2^> On donne le nom de ligneux ou de matiĂšre ligneuse, au squelette des vĂ©gĂ©taux. Le ligneux est aux vĂ©gĂ©taux , ce que le phosphate de chaux est aux animaux ; ii forme la partie solide des vĂ©gĂ©taux ; il reçoit une organisation, et constitue les fibres, les canaux dans lesquels les sucs circulent. On considĂšre cette matiĂšre comme une substance constamment la mĂȘme et distincte, quoiquâil y ait une grande diffĂ©rence entre les divers bois. En effet, quây a-t-il de semblable entre le chĂȘne et le peuplier? Cependant, si lâon lait abstraction de leur organisation, et que lâon ne considĂšre que leur nature chimique, on trouvera cette derniĂšre toujours la mĂȘme; en un mot, la partie solide sera ce que nous appelons du ligneux. Le bois de chĂȘne, la paille, le chanvre, sont formĂ©s de cette substance. Le ligneux ne se prĂ©sente jamais Ă nous avec des formes dĂ©terminĂ©es ou cristallines ; il est organisĂ©, il a une texture particuliĂšre donnĂ©e par la vĂ©gĂ©tation. Deux plantes diffĂ©rentes prĂ©sente- 24 COURS ront du ligneux avec une organisation diffĂ©rente. Il est insoluble, sans saveur, sans odeur, dâune densitĂ© qui serait fort differente si lâon prenait la densitĂ© apparente; mais quand on la prend avec lâattention de dessĂ©cher le vĂ©gĂ©tal et dâexclure lâair et les matiĂšres Ă©trangĂšres, on trouve quâelle est Ă peu prĂšs la mĂȘme pour tous les vĂ©gĂ©taux. Le tableau suivant des densitĂ©s du ligneux de diffĂ©rens arbres en fournit la preuve. La densitĂ© du ligneux du peuplier est Ă©gale Ă 1,48, du tilleul. 1,48, du bouleau. 1,48, du sapin... 1,46» de lâĂ©rable. 1,46, du hĂȘtre. i, 53 , de lâorme. i, 52 , du chĂȘne. i, 52 . VoilĂ des variations bien faibles, et qui peuvent dĂ©pendre de lâopĂ©rateur. Ce tableau montre aussi que le ligneux pĂšse DE CHIMIE. 25 une fois et demie autant que lâeau. Ces bois nagent pourtant sur lâeau ; câest que, par lâorganisation, le ligneux contient une infinitĂ© de cellules. Le ligneux est insoluble dans lâeau, lâalcool, les acides , les alcalis. Cette insolubilitĂ© le distingue de toutes les substances que nous avons vues. Pour avoir la matiĂšre ligneuse pure, il faut prendre le bois, le laver, lâĂ©puiser successivement par lâeau, lâalcool, les acides faibles, les alcalis faibles. Il restera encore ce que nous nommons la cendre; mais on peut dĂ©terminer pour chaque bois la quantitĂ© de cendre quâil donne en en brĂ»lant une petite quantitĂ© ainsi on peut tenir compte de cette augmentation dans la recherche des densitĂ©s. Non-seulement la densitĂ© montre que le ligneux est une matiĂšre identique dans tous les vĂ©gĂ©taux, mais lâanalyse chimique le prouve dâune maniĂšre incontestable. Voici le rĂ©sultat des analyses que M. ThĂ©nard et moi avons faites. Sur ioo parties, il y a 26 COURS Bois de fer. 52,2i de carbone. 47,79 dâeau. Moelle de palmier. 5i ,56 de carbone, le reste dâeau. Ăcorce de chĂȘne. j 5i,o4 de carbone. 1 le reste dâeau. Ăcorce de hĂȘtre. . 52,22 de carbone, le reste dâeau. LiĂšge 64,94 de carbone. I 3o,g2 dâeau. 4,°6 dâhydrogĂšne. Mais le liĂšge est une substance particuliĂšre dont M. Chevreul a fait connaĂźtre les principes constituans câest une substance qui approche des matiĂšres re'sineuses. , . _ 62,12 de carbone. Ecorce du bois de ,, , . et 52 parties de carbone donnent, dâaprĂšs M. Despretz, 4115° de chaleur; nombres qui ne sont pas trĂšs diflĂ©rens. Ainsi lâon peut dire que 100 kilog. de bois sec ne donnent pas beaucoup plus de chaleur que 52 kilog. de DE CHIMIE. 2Q carbone, ou quâils donnent une chaleur plus forte de &. Le bois Ă©tant soumis Ă la distillation dans des vaisseaux clos, donne de lâeau, des gaz inflammables , une matiĂšre grasse et inflammable, composĂ©e dâune substance solide et dâune substance liquide ; une huile qui donne de lâodeur aux autres produits, et un acide que lâon est parvenu Ă dĂ©barrasser de cette huile. Lâacide provenant de la distillation du bois est trĂšs fort en le distillant une seconde fois, on lâobtient plus pur; cependant il a encore une saveur qui indique la prĂ©sence de lâhuile essentielle. On le combine avec de la craie le goudron qui Ă©tait en dissolution se sĂ©pare en grande partie; le reste ne peut se sĂ©parer de lâacĂ©tate de chaux , mĂȘme par des cristallisations successives. Pour enlever ces derniĂšres parties de goudron, il faut employer la calcination mais la chaleur dĂ©compose lâacĂ©tate de chaux ; il y aurait donc une perte considĂ©rable. On transforme le sel en acĂ©tate alcalin, en acĂ©tate de soude, par le sulfate 3o COURS tance analogue Ă quelques produits vĂ©gĂ©taux, et que lâon trouve surtout dans lâorme. IMPRIMERIE DE HUZARD COUROER, rue du Jardinet, n° 12. uS* LEĂON. - 1 6 JUILLET 1 828. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. Corps inflammables. â PropriĂ©tĂ©s gĂ©nĂ©rales.âComposition.â Huiles grasses. âOn peut sĂ©parer de la stĂ©arine et de lâolĂ©ine de toutes les huiles par la pression. â StĂ©arine. â OlĂ©ine. â PropriĂ©tĂ©s des huiles. â Elles sont contenues dans les graines. âHuiles siccatives.âOn peut les rendre plus siccatives par la litharge.âHuile de lin, dâĆillet, de chenevis. â Dâolives. â DâĆillet. âMoyen de distinguer un mĂ©lange de ces deux derniĂšres huiles. â Huile de colza.â Moyen de la purifier. â. Huile de navettes. âSa purification.âCire.âCire de mirica cerifera et dâautres vĂ©gĂ©taux. â Caoutchouc. â On le trouve dans beaucoup de plantes en Europe. â De la saponification. â Acide stĂ©arique. â Margarique.â OlĂ©ique. â GlycĂ©rine. â Composition des acides gras. Nous allons nous occuper des corps inflammables. Les substances comprises dans cette section sont nombreuses, de nature mĂȘme fort dis- Chim . ab e 1 2 COURS semblable , quoique ayant des propriĂ©tĂ©s communes, que nous allons commencer par exposer. On entend par matiĂšres inflammables celles qui peuvent brĂ»ler, comme les huiles, la graisse, les huiles volatiles. Ce caractĂšre dâinflammabilitĂ© appartient bien Ă toutes les substances de cette section, mais il nâappartient pas Ă elles seules ; le meilleur caractĂšre est celui qui est tirĂ© de leur composition or, toutes ces matiĂšres inflarn- v niables contiennent de lâhydrogĂšne en excĂšs. Nous ajouterons Ă cela quâen gĂ©nĂ©ral elles ne sont pas solubles dans lâeau ; les matiĂšres grasses sont toutes dans ce cas. Il est vrai que lâalcool, oui est une substance inflammable, est trĂšs so- lubie. En rĂ©sumĂ©, les matiĂšres inflammables seront pour nous des matiĂšres qui auront excĂšs dâhydrogĂšne sur lâoxigĂšne, relativement aux proportions de lâeau , qui brĂ»leront avec flamme, et dont un grand nombre ne seront pas solubles dans lâeau. Nous diviserons ces substances en deux classes dans la premiĂšre, nous comprendrons celles qui sont insolubles dans lâeau, comme DK CllIMIK. les corps gras, les huiles, les re'siues ; dans la seconde, nous mettrons celles qui sont solubles, comme lâalcool, lâĂ©ther. Cette division doit ĂȘtre considĂ©rĂ©e plutĂŽt comme commode que comme rĂ©elle. Parmi les substances inflammables qui ne se dissolvent pas dans l'eau, il y a les huiles fixes ou huiles grasses, lesquelles comprennent des corps solides. Lâhuile dâolives en hiver est complĂštement gelĂ©e ; la cire, le caoutchouc, et beaucoup de corps gras sont dans cette classe. Nous ne considĂ©rerons pas lâĂ©tat solide ou liquide , qui ne change pas la nature chimique de ces corps. Lâautre division comprendra les essences, matiĂšres liquides ordinairement, mais quelquefois solides. Enfin, nous aurons Ă examiner les rĂ©sines, qui se placeront Ă cĂŽtĂ© des essences, en sorte que nous allons parler dâabord des huiles fixes proprement dites, ensuite des huiles volatiles et des rĂ©sines. Je remarque dâabord que les corps que nous avons Ă Ă©tudier , quelle que soit leur origine, 28 e LEĂON. I âą âą 4 COURS quâelle soit vĂ©gĂ©tale ou animale, sont composĂ©s de carbone, dâhydrogĂšne, souvent dâoxigĂšne, et jamais dâazote ; de maniĂšre que ce que nous dirons ici des matiĂšres grasses, nous lâĂ©tendrons aux matiĂšres grasses du rĂšgne animal, et mĂȘme nous serons forcĂ©s, pour Ă©tudier certains corps, de prendre des matiĂšres grasses parmi les substances animales. Nous venons de dire que ces matiĂšres grasses, ou huiles fixes, renferment toujours du carbone et de lâhydrogĂšne, jamais dâazote, et quelquefois de lâoxigĂšne; cependant, le cas le plus gĂ©nĂ©ral est quâelles contiennent de lâoxigĂšne. Lâimmense variĂ©tĂ© des corps gras ou des huiles fixes est, pour ainsi dire, effrayante; mais on est parvenu h retirer de ces corps un petit nombre de substances composantes, qui par leurs mĂ©langes divers les reprĂ©sentent ou les forment tous. Nous ne pourrons vous parler que des caractĂšres , des genres ou des espĂšces qui ont quelque importance en Chimie et dans les arts; nu CHIMIE. 5 le temps nous manque pour passer en revue toutes les espĂšces. Câest Ă M. Chevreul que lâon doit dâavoir simplifiĂ© lâĂ©tude de cette partie de la science, par la dĂ©couverte quâil a faite des changemens que les substances qui composent les corps gras Ă©prouvaient par les agens chimiques. En prenant une des matiĂšres solides dont nous nous occupons, comme le suif, par exemple, ou peut en extraire par des moyens mĂ©caniques convenables deux substances lâune qui est solide Ă la tempĂ©rature ordinaire et qui, parce quâelle a Ă©tĂ© extraite du suif, a reçu le nom de stĂ©arine; lâautre qui est liquide, et qui, par son aspect, a reçu le nom d 'olĂ©ine. Puisquâon peut retirer du suif ces deux substances par des moyens mĂ©caniques, on doit admettre quâelles y Ă©taient en mĂ©lange; ce qui le prouve invinciblement, câest quâen les rĂ©unissant dans les mĂȘmes proportions que donne le suif, on forme du suif. Si lâon prend une matiĂšre plus molle, de lâhuile dâolives qui est liquide Ă la tempĂ©rature ordi- f COURS naire, et qui eu hiver se fige en partie, et quâou la traite par des moyens mĂ©caniques, on en sĂ©parera aussi deux parties. Ainsi, en la pressant entre des papiers non collĂ©s , on absorbera la partie liquide , et la partie solide restera sur les papiers; en renouvelantsuffĂźsamment les papiers, on finira par absorber entiĂšrement la partie liquide que les papiers rendront par pression, et lâon aura encox-e de la stĂ©arine et de l'olĂ©ine. Par des moyens mĂ©caniques,' on pe u t donc diviser les huiles fixes et les corps gras en deux substances composantes, lâunesolide, lâautre liquide, et par la connaissance de ce fait nous pouvons nous rendre compte de la nature des corps gras ou des huiles fixes. Ces corps sont plus solides Ă proportion que la stĂ©arine domine ; ils sont liquides quand au contraire câest lâolĂ©ine qui domine. Les huiles et les corps gras ont des propriĂ©tĂ©s particuliĂšres, non-seulement Ă raison des proportions de la stĂ©arine et de lâolĂ©ine, mais encore Ă raison des matiĂšres colorantes et odorantes quâelles contiennent. Ces matiĂšres colorantes et DE CHIMIE. 7 odorantes ne paraissent pas,, an reste, faire partie fc'. CHIMIE. 9 f > 7 carbone. La stĂ©arine contient tante. On a cherchĂ©, pour la rendre encore plus utile, Ă abrĂ©ger le temps de la dessiccation, et lâon y est parvenu en cuisant lâhuile Ă un feu plus ou moins fort. Elle donne de lâeau , une une huile plus fluide qui se sĂ©pare , et elle sâĂ©paissit et se brunit Ă la fois ; elle est comme une pĂąte molle, et on lâapplique, rendue plus fluide par la chaleur, sur les cuirs. On ajoute aussi, en la cuisant, un peu de litharge en poudre impalpable pour la rendre siccative ; cet oxide de plomb fournit de lâoxigĂšne , car le plomb est en grande partie rĂ©duit. On ajoute encore quelquefois du sulfate de zinc; mais on 11e connaĂźt pas les effets de ce corps. Quand on doit employer lâhuile de lin avec les couleurs, on ne la rend pas siccative , ou au moins on la dessĂšche trĂšs peu. Cette mĂȘme huile, fortement dessĂ©chĂ©e et mĂȘlĂ©e avec le noir de fumĂ©e, constitue lâhuile des imprimeurs. Lâhuile de chĂšnevis est dans le mĂȘme cas; elle est trĂšs siccative. iG COURS Lâhuile d'Ćillet ou de pavot est siccative, et employĂ©e pour la peinture ; on lâemploie aussi pour la table , parce quâelle nâa pas de saveur. Lâhuile dâolives se distingue par un parfum qui est celui de lâolive. Dans le commerce on aromatise lâhuile dâĆillet, en la mĂȘlant avec de lâhuile dâolives. La densitĂ© de lâhuile dâĆillet est de o,C 25 . On met parmi les huiles siccatives lâhuile de ricin , qui sâen distingue cependant par une grande solubilitĂ© dans lâalcool, ce qui annonce une nature diffĂ©rente. Comme exemple dâhuile non siccative, je citerai lâhuile dâolives sa densitĂ© Ă 12 0 est de 0,919. Cette densitĂ©, comme celle de toutes les huiles, est trĂšs variable, selon la tempĂ©rature. Les huiles se dilatent beaucoup par la chaleur, et mĂȘme dâune maniĂšre assez rĂ©guliĂšre, jusquâĂ ioo° et au-dessus. On distingue dans lâhuile dâolives plusieurs variĂ©tĂ©s , en raison de lâĂ©poque de la prĂ©paration. La plus pure est lâhuile vierge, extraite par simple TE CHIMIE. '7 pression ; elle a un parfum agrĂ©able, et se prend en masse lâhiver. On a une huile de seconde qualitĂ© , quand lâextraction est opĂ©rĂ©e par lâeau chaude elle est moins agrĂ©able que la premiĂšre. Enfin il y a une huile plus commune que lâon extrait des olives conservĂ©es sans soins, et quâon a laissĂ©es fermenter; cette huile est excellente pour les savons. Lâhuile dâolives est beaucoup plus chĂšre que les autres; l'huile dâĆillet coĂ»te moitiĂ© moins il est vrai quâelle ne forme pas des savons aussi parfaits. Dans le commerce, on nâa pas manquĂ© de mĂȘler l'huile dâĆillet Ă lâhuile dâolives. On a donnĂ© un moyeu de reconnaĂźtre ce mĂ©lange. Le moyen nâest pas rationnel, mais il est suffisant pour le commerce et les arts il est dĂ» Ă un pharmacien de Marseille. Il consiste Ă faire du nitrate de mercure en dissolvant 12 parties de mercure dans i5 dâacide nitrique Ă 58°. Ce nitrate Ă©tant fait, on le conserve pour sâen servir au besoin. On mĂ©lange 92 grammes de lâhuile quâon veut Ă©prouver avec 8 grammes de la dis- Chim. e leçon. 2 COURS iS solution mercurielle ; on agite bien, et on laisse le mĂ©lange du jour au lendemain dans un lieu frais. Lâhuile dâolives se prend en masse'; lâhuile dâĆillet ne donne quâun dĂ©pĂŽt insignifiant leur mĂ©lange donne une masse figĂ©e proportionnelle Ă la quantitĂ© dâhuile dâolives. Ayant les termes extrĂȘmes, on fait des mĂ©langes dans des proportions dĂ©terminĂ©es de lâhuile dâolives pure avec lâhuile dâĆillet, et lâon voit celui qui se rapproche de lâhuile que lâon examine. Quand on a lâhabitude de ce genre dâĂ©preuve, on peut Ă©valuer la quantitĂ© dâhuile dâĆillet qui entre dans le mĂ©lange , Ă prĂšs. Parmi les huiles non siccatives , il faut ranger lâhuile dâamandes douces. Lâhuile de colza et lâhuile de navette sont extraites de la graine des plantes de ce nom qui sont cultivĂ©es dans le Nord on les emploie pour lâĂ©clairage et pour la fabrication des savons. Ces huiles sont inflammables ; mais quand on les applique Ă lâĂ©clairage, elles forment avec les mĂšches ce que lâon appelle champignon , et don- DE CHIMIE. IC nent par consĂ©quent une mauvaise combustion. M. ThĂ©nard a trouvĂ© le moyen de purifier lâhuile de colza, ou de dĂ©truire la matiĂšre mĂ©langĂ©e Ă lâhuile qui nuit Ă lâĂ©clairage. Pour cela, il faut mĂȘler Ă lâhuile 2 centiĂšmes de son poids d'acide sulfurique concentrĂ©; on nâen emploie quelquefois que 1 -j- centiĂšme. On agite lâhuile pendant 20 minutes ou une demi-heure ; lâacide sulfurique nâagit pas sur lâhuile, et dĂ©truit la matiĂšre Ă©trangĂšre qui forme des flocons bruns. Quand on voit les flocons bien rassemblĂ©s, on juge que lâopĂ©ration est terminĂ©e. On ajoute les dâeau relativement au volume de lâhuile; on agite encore , et lâeau enlĂšve lâacide sulfurique. Il faut ensuite livrer au repos pendant 4 Ă 5 jours, et entretenir une tempĂ©rature Ă©levĂ©e pour que lâhuile soit plus fluide. On dĂ©cante l'huile, et on la passe au travers du coton mis entre des plaques de mĂ©tal percĂ©es de trous. On purifie lâhuile de navette en la battant avec les dĂ©bris de la graine dâoĂč elle a Ă©tĂ© extraite. On forme avec ces dĂ©bris des pains ou des gĂą- 2$ e LEĂON . 2 .. 20 COURS teaux ; en en mettant quelques kilogrammes dans un tonneau avec de lâhuile et en agitant, lâhuile perd toute matiĂšre Ă©trangĂšre qui lui est enlevĂ©e par la graine. Lâhuile de palme est ordinairement solide ; elle ne se fond quâĂ une tempĂ©rature de 2g 0 . Le beurre de cacao, le beurre de muscade, le beurre de laurier, sont des huiles concrĂštes elles sont toujours pour nous des mĂ©langes de stĂ©arine et dâolĂ©ine. La stĂ©arine y domine, et câest ce qui leur donne de la consistance. Nous placerons Ă la suite de ces huiles grasses dâautres corps Ă lâĂ©tat solide, mais qui doivent ĂȘtre distinguĂ©s des corps que nous venons dâexaminer telle est la cire. Elle est diffĂ©rente par son Ă©tat et par ses propriĂ©tĂ©s chimiques. La cire commune est le rĂ©sultat du travail des abeilles. On avait cru long-temps quelle Ă©tait sĂ©crĂ©tĂ©e par les vĂ©gĂ©taux oĂč les abeilles allaient la recueillir; mais Hubert de GenĂšve a montrĂ© quâelle Ă©tait le rĂ©sultat dâune sĂ©crĂ©tion particu- DE CHIMIE. 2 t liĂšre de linsecte, car on recueille de la cire en nourrissant les abeilles avec du miel. Cependant les vĂ©gĂ©taux fournissent de la cire par leurs tiges, leurs feuilles, leurs fruits; cette substance est rĂ©pandue partout dans la vĂ©gĂ©tation. Il y a des vĂ©gĂ©taux qui en fournissent une grande quantitĂ©. La cire des abeilles est ordinairement jaune ; mais on peut facilement lui enlever cette couleur. On fond la cire, on la fait tomber sur un cylindre de bois, qui plonge dans lâeau et qui tourne; elle se rĂ©duit en nappes ou en rubans minces qui se dĂ©tachent du cylindre. Ces rubans jaunes, exposĂ©s au soleil pendant quelques minutes , y blanchissent piâomptement on les Ă©tend sur des toiles pour les exposer au soleil; quand la cire est blanche, on la fond de nouveau et on lâexpose encore au soleil alors elle est pure. Dans cet Ă©tat, elle nâa ni odeur ni saveur. .Sa densitĂ© Ă i5° est de o,g>6 ; elle se fond Ă 63° centigrades. La cire est peu soluble dans l'alcool. A chaud, 23 COURS elle sây dissout en quantitĂ© notable ; par le refroidissement, elle donne des flocons qui nâont aucune apparence cristalline. M. John a cru voir deux substances distinctes dans la cire quand on la traite par lâalcool de maniĂšre Ă ne pas tout dissoudre, on la divise en deux parties; celle qui a Ă©tĂ© dissoute nâa plus les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s, mais il y a eu lĂ altĂ©ration, et rien ne prouve quâil y ait deux matiĂšres dans la cire. La cire est particuliĂšrement distinguĂ©e des corps pre'cĂ©dens par le refus de se laisser saponifier. Elle forme une Ă©mulsion, une matiĂšre laiteuse avec les alcalis, mais ne se combine pas. Elle ne sâaltĂšre pas Ă©tant fondue avec le carbonate de potasse, car on peut lâen sĂ©parer avec toutes ses propriĂ©tĂ©s. On la dissout dans le carbonate de potasse pour cirer les appartenions. On blanchit la cire par le chlore; mais il se combine avec la cire, et en la brĂ»lant, elle rĂ©pand dans les appartemens des vapeurs Ă©paisses dâacide hydrochlorĂźque. Il faut renoncer Ă ce moyen de la blanchir. DE CHIMIE. 25 On a trouvĂ© la cire dans le myrica cerifera, arbrisseau qui croĂźt dans la Louisiane. Les baies de ce vĂ©gĂ©tal sont enveloppĂ©es dâune couche de cire que lâon dĂ©tache dans lâeau chaude ; cette cire ne diffĂšre pas sensiblement de celle des abeilles. Selon M. John, elle fond Ă 43°. Elle a une densitĂ© diffĂ©rente de celle que nous avons donnĂ©e pour la cire; exceptĂ© cela, elle lui ressemble. On a aussi donnĂ© le nom de cire Ă une matiĂšre inflammable que lâon trouve sur lâĂ©corce dâun palmier. Mais cette matiĂšre ayant Ă©tĂ© examinĂ©e derniĂšrement, on lui a attribuĂ© des propriĂ©tĂ©s qui la distinguent des cires et la rapprochent des rĂ©sines. Elle se dissout mieux dans lâalcool que la cire. Elle dematide pour se fondre une chaleur beaucoup plus considĂ©rable il lui faut une tempĂ©rature entre 92 ° et ioo°, comme pour les rĂ©sines. Elle paraĂźt mieux se combiner avec les alcalis. Elle brĂ»le avec de la fumĂ©e, ce que ne fait pas la cire. On ne la brĂ»le pas dans le pays, Ă moins 2 4 COUK5 que ce ne soit le peuple pour en faire un Ă©clairage de luxe, il faut la mĂȘler avec le suif. Il y a aussi une autre matiĂšre qui mĂ©rite le nom de cire, et que lâon trouve dans le lait de lâarbre de la vache. Le suc de cet arbre est un vĂ©ritable lait; les Indiens sâen nourrissent. On sĂ©pare de ce lait une matiĂšre qui se fond Ă 65°, et qui paraĂźt avoir la plus grande analogie avec la cire ordinaire. Enfin, il y a une matiĂšre que lâon appelle la matiĂšre verte des vĂ©gĂ©taux et qui parait composĂ©e de deux substances, dont lâune se rapproche de la cire. Quand on prend les feuilles et quâon les traite par lâalcool, on en sĂ©pare une matiĂšre grasse qui, sans avoir toutes les propriĂ©tĂ©s de la cire, sâen rapproche cependant; câesl un objet qui mĂ©rite de nouvelles recherches. La matiĂšre verte joue un grand rĂŽle dans le rĂšgne vĂ©gĂ©tal ; elle sert Ă la nutrition, et y remplit les mĂȘmes fonctions que le sang dans les animaux. Nous terminerons 1 histoire de la cire en faisant connaĂźtre son analyse. Sur ioo parties Dli CillMl K. 25 81,7g de carbone. La cire contient I 12,67 dâhydrogĂšne. 5,54 dâoxigĂšne. Cette analyse est de M. ThĂ©nard et de moi. Nous allons maintenant Ă©tudier des corps inflammables solides. Nous placerons ici le caoutchouc. Câest une matiĂšre qui se prĂ©sente Ă lâĂ©tat solide; mais elle Ă©tait en dissolution dans le suc vĂ©gĂ©tal qui la contient. Elle a une couleur brune qui lui est Ă©trangĂšre elle est produite par la dessiccation quâon lui fait Ă©prouver quand on la prĂ©pare. Cette matiĂšre, Ă lâĂ©tat solide, est Ă©lastique; câest ce qui lui a fait donner le nom de gomme Ă©lastique. Pendant lâĂ©tĂ©, elle est ramollie. Quand on la coupe en Ă©tĂ© et que lâon rapproche les deux sections, en raison du ramollissement, elles adhĂšrent et se collent lâune Ă lâautre. Par cette propriĂ©tĂ©, on peut faire avec la gomme Ă©lastique des cylindres du diamĂštre que lâon veut, et ces cylindres lutent parfaitement les tubes ; ils 11e laissent l ien Ă©chapper par les sutures. Mais 2Ă COURS il faut, pour bien souder les coupures, exposer les tuyaux de caoutchouc Ă la vapeur de lâeau bouillante. On serre le tuyau avec un fil sur le tube quâon veut luter. Le caoutchouc a une densitĂ© moindre que celle de l eau ; cette densitĂ© est exprimĂ©e par o,g33. Cette matiĂšre brĂ»le trĂšs bien en donnant beaucoup de fumĂ©e ; on nâen a pas fait lâanalyse on peut ĂȘtre certain que lâhydrogĂšne y est en excĂšs. Dans lâeau, elle est complĂštement insoluble; elle se dissout trĂšs bien dans lâalcool. Elle se dissout aussi dans lâĂ©ther sulfurique, mais il faut des prĂ©cautions particuliĂšres. Si lâon prenait la gomme Ă©lastique et quâon la fit bouillir dans lâĂ©ther sulfurique, elle sây dissoudrait mal ; il faut auparavant la faire bouillir dans lâeau. Lâalcool la prĂ©cipite de la dissolution dans lâĂ©ther, parce que lâalccol sâempare de lâĂ©ther. Le caoutchouc se dissout dans les huiles essentielles et dans les huiles grasses, et forme des vernis. de chimie. 27 Quoique cette substance donne de lâammoniaque par la distillation, elle ne doit pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme contenant de lâazote; câest une substance qui lui est Ă©trangĂšre qui contient lâazote. Soumise Ă lâaction de la chaleur, elle donne une masse glutineuse et persiste dans cet Ă©tat. Cette matiĂšre est dâun trĂšs grand usage dans les arts pour les vernis. Elle ne se dissout pas dans la potasse et ne forme pas de savon. On la trouve rĂ©pandue dans un grand nombre de vĂ©gĂ©taux de lâAmĂ©rique mĂ©ridionale et des Indes orientales. Ces arbres ont un suc laiteux dans lequel nage le caoutchouc, mĂȘlĂ© avec une matiĂšre casĂ©euse de nature animale. Ce suc laiteux sâĂ©paissit au contact de lâair, et donne la gomme Ă©lastique blanche. Celle quâon nous envoie est noire , parce que, pour faire Ă©paissir plus promptement le caoutchouc , on expose le suc laiteux Ă la fumĂ©e. 2 S COURS Ou trouve le caoutchouc eu Europe dans plusieurs plantes on le trouve dans le guy, dans la scorsonnaire, le salsifis; le suc de ces plantes est laiteux. En prenant une goutte de ce lait, lâhumiditĂ© sâĂ©vapore, et il reste une petite boulette de caoutchouc. Le suc du figuier et d autres vĂ©gĂ©taux contient aussi cette substance. Ayant parcouru les principaux corps gras, nous allons nous occuper de la saponification. La saponification consiste Ă mĂȘler le corps gras avec un alcali ou un oxide, avec la potasse, la soude, l'ammoniaque, la chaux, la baryte, la stroutiane , lâoxide de plomb, lâoxide de zinc, etc. Les oxides de fer et de cuivre nâont pas lâĂ©nergie suffisante pour produire la saponification. La saponification peut se faire, soit en prenant un corps gras, soit en prepant un mĂ©lange de stĂ©arine et dâolĂ©ine dans lâun et lâautre cas, la base dĂ©terminera la formation de trois acides, les acides stĂ©arique, margarique et olĂ©ique qui sâuniront avec elle, et dâune substance particuliĂšre Ă laquelle ou a donnĂ© le nom de glycĂ©rine et qui DK CiriMIE. ^9 reste dans la dissolution. Câest Ă M. Chevreul que lâon doit la connaissance de ces phĂ©nomĂšnes de la saponification. Pour fixer les idĂ©es, prenons une substance grasse particuliĂšre et une base particuliĂšre, et voyons comment, par lâanalyse , on peut acquĂ©rir la preuve de la formation de trois sels dans la saponification, et dâune matiĂšre nouvelle , la glycĂ©rine. Prenons 4 parties de graisse de porc, 4 parties dâeau et 1 partie de potasse caustique. Il faut les faire bouillir jusquâĂ ce que la matiĂšre devienne transparente. LâopĂ©ration de la saponification est terminĂ©e quand, prenant de la matiĂšre bouillie et la mettant dans lâeau chaude, elle sây dissout complĂštement sans laisser dâyeux Ă la surface. Alors, la graisse est changĂ©e en trois acides, stĂ©arique, margarique et olĂ©ique, et en glycĂ©rine les acides sont combinĂ©s avec la potasse, et forment trois sels rĂ©unis. Les alcalis nâont dâautre effet que dedĂ©terminer, par leur affinitĂ©, la formation de ces acides; ou bien, sâils existaient dans la stĂ©arine et dans lâo- 5o COURS lĂ©ine, les alcalis les sĂ©parent, les mettent Ă nu pour sâen emparer. La glycĂ©rine est soluble dans lâeau; les acides stĂ©arique , olĂ©ique , margarique , nây sont pas solubles. Si donc ou verse dans la matiĂšre bouillie un acide, comme il sâemparera de la potasse, on aura les trois acides stĂ©arique, margarique et olĂ©ique isolĂ©s Ă froid, ils formeront comme un prĂ©cipitĂ©; Ă cbaud, ils viennent nager sur lâeau, et lâon peut les enlever. La glycĂ©rine reste dans la dissolution. M. Chevreul sâest servi de lâacide phosphorique ou de lâacide tartrique pour prĂ©cipiter les acides stĂ©arique , margarique et olĂ©ique on pourrait prendre un acide quelconque. La glycĂ©rine Ă©tant dans la dissolution, en Ă©vaporant jusquâĂ siccitĂ© et en traitant par lâalcool, on lâobtient isolĂ©e. Câest une matiĂšre sirupeuse, sans couleur, dâune saveur douce. Il sâagit de sĂ©parer les acides stĂ©arique, margarique et olĂ©ique , et pour simplifier supposons CS CHIMIE. Tt I quâil nây en ait que deux , lâacide stĂ©arique et lâacide ole'ique. La graisse dâhomme est dans ce cas; elle ne donne que deux acides, lâacide mar- garique et lâacide ole'ique, ou plutĂŽt elle ne fournit, parla saponification, que ces deux acides. On redissout les acides stĂ©arique et olĂ©ique par la potasse aprĂšs en avoir pris le poids, et lâon Ă©tend la dissolution dâune grande quantitĂ© dâeau; avec le temps, il se forme un dĂ©pĂŽt blanc, nacrĂ©. Voici pourquoi. Lâeau en grande quantitĂ© dĂ©compose en partie les sels, et il se forme un bi-stĂ©arate et un bi- margarate de potasse, lesquels sont insolubles, tandis que les stĂ©arates et margarates neutres sont solubles. Nous supposons ici quâil nây ait que de lâacide stĂ©arique. On sĂ©pare le bi-stĂ©arate qui a entraĂźnĂ© avec lui de lâolĂ©ate ; pour cela, on traite par lâalcool bouillant, qui dissout trĂšs bien lâo- lĂ©ate et le bi-stĂ©arate, et qui Ă froid ne dissout bien que lâolĂ©ate ; on fait cristalliser ; lâolĂ©ate reste dans lâalcool ; on redissout les cristaux dans lâalcool bouillant; on fait cristalliser de nouveau , COUHS et par des cristallisations successives on a un bi- stĂ©arate assez pur. Pour avoir le stĂ©arate neutre qui reste dans la dissolution, on ajoute une petite quantitĂ© dâacide stĂ©arique; le stĂ©arate, transformĂ© en bi-ste'arate, se piâĂ©cipite, et lâon nâa plus dans la dissolution que de lâolĂ©ate de potasse. On dĂ©compose lâolĂ©ate de potasse par un acide, et lâacide olĂ©ique vient nager sur lâeau. On dĂ©compose aussi le stĂ©arate en le faisant chauffer avec de lâeau et un acide lâacide stĂ©arique perdant la potasse, surnage le liquide. Sâil y avait eu, par la saponification, formation dâacide margarique en mĂȘme temps que dâacide stĂ©arique, comme dans lâhypothĂšse que nous avons faite de la saponification de la graisse de porc, on sĂ©parerait le bi-margarate de potasse du bi-stĂ©arate par lâalcool ; le margarate y est plus soluble que le stĂ©arate. Lâacide stĂ©arique se prĂ©sente comme une masse blanche; mais si on le fait cristalliser dans lâalcool, on peut lâobtenir en belles aiguilles. Il est JK C1UMIK. tout-Ă -fait insoluble dans lâeau. 11 se fond Ă 70" du thermomĂštre centigrade. Il est trĂšs soluble dans lâalcool, tandis que la matiĂšre grasse y est insoluble 1 partie dâalcool Ă 5 o° dissout 1 partie dâacide stĂ©arique. Ce qui caractĂ©rise lâacide stĂ©arique est dâĂštre solide et gras; de brĂ»ler comme de la cire; de se ondre Ă 70°; dâĂȘtre soluble dans lâalcool ; de rougir les couleurs bleues vĂ©gĂ©tales ; de pouvoir neutraliser les alcalis, et de former des sels qui cristallisent, et que lâon a improprement nommĂ©s des savons. Lâacide margarique ne se distingue de lâacide stĂ©arique que parce quâil se fond Ă 6o°, et quâil donne dans ses combinaisons salines des cristaux nacrĂ©s; câest par ces motifs que M. Chevreul a Ă©tĂ© portĂ© Ă le considĂ©rer comme un acide particulier ces raisons ne nous paraissent pas suffisantes pour Ă©tablir une diffĂ©rence entre eux. Au reste, pour notre Ă©tude, nous pouvons faire abstraction de l'acide margarique. Lâacide olĂ©ique se prĂ©sente comme une ma- 5 G- L. Chim. 28* lecw. tiĂšre liquide il ne se fige quâĂ plusieurs degrĂ©s au-dessous de zĂ©ro. Il nâa pas de saveur sensible; il rougit trĂšs peu le tournesol. Il se dissout dans lâalcool et dans lâĂ©ther. Lâacide stĂ©arique et lâacide olĂ©ique peuvent ĂȘtre volatilisĂ©s lâun et lâautre par une chaleur mĂ©nagĂ©e. Lâacide olĂ©ique a pour densitĂ© 0 , 898 . Il se combine trĂšs bien avec toutes les bases. JNous parlerons de quelques-uns de ces sels. Donnons maintenant la composition des acides stĂ©arique et olĂ©ique ; elles diffĂšrent trĂšs peu lâune de lâautre. Et dâabord ils ont le mĂȘme nombre Ă©quivalent 53,35. Câest avec ce nombre quâils neutralisent les bases. 463 dâoxigi 100 parties dâacide stĂ©arique contiennent. 9,963 de cari 79,963 de carbone. 12,574 dâhydrogĂšne. oxigene. Ou bien lâacide stĂ©arique estformĂ©de. . 5 atomes dâoxigĂšne. 70 atomes de carbone. 17 i atomes dâhydrogĂšne DK CHIMIE. ioo parties dâacide mar- garique contiennent.. i oo parties dâacide olĂ©iâ que contiennent. . . 9,07 dâoxigĂšne. 78,67 de carbone. 12,26 dâhydrogĂšne. 7,59 dâoxigĂšne. 8 i ,32 de carbone. 11,09 dâhydrogĂšne. TMPP ĂMERtE DE , nie du Jardinet, n* 12. 21J LEĂON, l8 JUILLET. COURS DE CHIMIE. SOMMAIRE. StĂ©arate et bi-ste'arate de potasse. â OlĂ©ate et bi-olĂ©ate de potasse. â Fabrication du savon. â Diffe'rence du savonblanc et du savon marbrĂ©. â GlycĂ©rine. âFormation des acides stĂ©arique, margarique et olĂ©ique par la distillation et lâaction de lâacide sulfurique. âHuiles essentielles. â Les unes contiennent de lâoxigĂšne, les autres nâen contiennent pas. â Essence de tĂ©rĂ©benthine.âPourlâoblenirpure, on la distille avec lâeau. â Câest le moyen quâon emploie pour obtenir les huiles essentielles. â Camphre artificiel. â Camphre. â Naphte. â PĂ©trole. â Naphtaline. â RĂ©sines. â Elles se comportent comme des acides.âColophane.âCopal.âLaque.âSuccin. â Alcool. - Relativement aux acides qui sont le produit de la saponification, nous avons Ă examiner leurs combinaisons avec les diverses bases. Nous par- G -L. leçon. I 2 COURS lerons dâabord de celles quâils forment avec la potasse. Lâacide stĂ©arique forme avec les bases deux espĂšces de sels des sels neutres, contenant i atome dâacide et i atome de base, ou des bi-stĂ©arates, contenant 2 atomes dâacide et 1 atome de base. Eu chauffant le stĂ©arate neutre de potasse , il se transforme en grumeaux. Dissous dans lâalcool bouillant, il cristallise par le refroidissement en paillettes. Il a une saveur lĂ©gĂšrement alcaline. Lâalcool pur, bouillant, en dissout 1 5 parties ; lâalcool moins pur en dissout moins Ă froid, lâalcool en dissout ^ partie. Les acides, en sâemparant de la potasse, sĂ©parent facilement la matiĂšre grasse ou lâacide stĂ©arique. Lâeau dĂ©compose le stĂ©arate de potasse ; nous nâĂ©tudierons pas ces phĂ©nomĂšnes de dĂ©composition dans tous leurs dĂ©tails ces phĂ©nomĂšnes dĂ©pendent des proportions dâeau. Nous supposerons que lâon dissout le stĂ©arate neutre dans une grande quantitĂ© dâeau. La potasse a une grande affinitĂ© pour lâeau , plus grande que celle quâelle a pour lâacide stĂ©a- DE CHIMIE. F* 3 rique le liquide devient laiteux, se trouble, et laisse dĂ©poser une matiĂšre sous forme de petites paillettes nacrĂ©es ; lâeau sâempare dâune portion de la base, et le sur-sel se prĂ©cipite. Les stĂ©arates deviennent insolubles quand lâacide est dominant; câest le contraire de ce que nous avons vu gĂ©nĂ©ralement jusquâici. Les acides rendent ordinairement plus solubles les combinaisons, Ă©tant eux-mĂȘmes trĂšs solubles; mais ici lâacide est une matiĂšre grasse peu soluble. Le sel qui se prĂ©cipite est prĂ©cisĂ©ment le bi-stĂ©arate, que lâon obtient plus pur en le faisant dissoudre dans lâalcool chaud, et en le faisant cristalliser. Lorsquâon prend du savon ordinaire, qui nâest quâun mĂ©lange de stĂ©arate, de margarate et dâo- lĂ©ate, et quâon en fait une dissolution dans lâeau, Ă froid, la dissolution nâest jamais transparente; Ă chaud, il se forme un liquide jaunĂątre, qui laisse dĂ©poser une matiĂšre blanche. Ce dĂ©pĂŽt est un bi-stĂ©arate, un bi-margarate et un bi-olĂ©ate. La soude forme , avec lâacide stĂ©arique , des composĂ©s analogues a ceux donnĂ©s par la potasse âą G-L. 29 e LEĂO*. COURS f elle forme dâabord uiv stĂ©arate neutre qui se dĂ©compose par lâeau, et donne un bi-stĂ©arate. Lâacide olĂ©ique Ă©tant un acide liquide Ă la tempĂ©rature ordinaire, il forme avec la potasse, la soude et lâammoniaque , des combinaisons plus solubles dans lâeau que les stĂ©arates et les mar- garates. Câest sur cette propriĂ©tĂ© quâest fondĂ© le procĂ©dĂ© pour sĂ©parer lucide stĂ©arique de lâacide olĂ©ique ; par des lavages, on peut sĂ©parer le bi- du bi-olĂ©ate. Pour prĂ©parer lâolĂ©ale neutre de potasse, on prend une partie dâacide et une partie de potasse que lâon dissout dans cinq Ă six fois leur poids dâeau; la combinaison se forme et se sĂ©pare du liquide; on traite ensuite par lâalcool. LâolĂ©ate neutre mis dans lâeau, se prĂ©sente comme une matiĂšre gĂ©latineuse; il ne cristallise pas. En le mettant dans beaucoup dâeau, on nâa pas de prĂ©cipitĂ© sur-le-champ ; ce nâest quâavec le temps quâil se forme un sur-sel, un bi-olĂ©ate, des proportions duquel on nâest pas certain. La meilleure maniĂšre dâobtenir le bi-olĂ©ate DE CHIMIE. b est de prendre 2 atomes dâacide contre 1 de base, et de faire bouillir dans 3 ou 4 parties dâeau. La saponification dâune matiĂšre grasse donne toujours pour re'sultat les divers acides dont nous venons de parler, combinĂ©s avec la base que lâon a employĂ©e. Les sels formĂ©s par ces acides avec la baryte, la strontiane, la chaux, et tous les oxides mĂ©talliques sont insolubles ; ils ne peuvent ĂȘtre dissous que dans lâalcool. O11 obtient ces sels par double dĂ©composition. Ils ont diverses couleurs avec lâoxide de cuivre, on a des sels verts qui se dissolvent dans les essences , et qui peuvent ĂȘtre employĂ©s pour la peinture. En versant dans le savon un sel de baryte, de chaux, de strontiane, il se forme un magma qui est un savon Ă base de baryte, de chaux ou de strontiane. Ce magma a lieu toutes les fois quâon verse de lâeau de savon dans de lâeau de puits. Toute eau qui donne un semblable prĂ©cipitĂ© a Ă©tĂ© appelĂ©e eau crue, sans doute Ă cause quâelle est impropre Ă la cuisson des lĂ©gumes. On ne doit H COURS pas employer dans les arts, et pour le blanchissage, les eaux de puits, parce quâelles forment des sels insolubles. On peut cependant enlever la matiĂšre calcaire quâelles contiennent par une certaine quantitĂ© de savon, et les employer en- suite pour le blanchissage. Je ne mâarrĂȘterai pas Ă exposer en dĂ©tail les manipulations relatives Ă la fabrication du savon. La saponification en grand consiste Ă combiner un alcali, la soude surtout, avec le suif, les matiĂšres grasses, et plus gĂ©nĂ©ralement avec lâhuile dâolives qui forme les savons les plus durs. On la mĂȘle avec un peu dâhuile dâĆillet, afin dâobtenir des savons plus faciles Ă couper. On distingue dans le commerce deux espĂšces de savons le savon blanc et le savon marbrĂ© ; voici en quoi consiste leur diffĂ©rence. La soude que lâon emploie nâest pas pure ; elle contient de lâalumine et du fer la combinaison de lâhuile avec la soude forme le savon blanc ; sa combinaison avec lâalumine et le fer forme un savon noir. Par la cuite, ces deux savons sont mĂȘlĂ©s, KF. CHIMIE. 1 et lâon a une masse grise qui se sĂ©pare du liquide, parce quâon a soin de le saturer de sel marin. La soude en contient; mais si elle nâen fournissait pas assez, on en ajouterait. Le savon est insoluble dans lâeau salĂ©e. Quand la cuite est terminĂ©e , et que la masse grise est bien formĂ©e, on ajoute une certaine quantitĂ© dâeau pour donner de la liquiditĂ© au savon ; alors la masse grise se partage le savon dâalumine et de fer Ă©tant plus lourd, va au fond; le savon de soude surnage. Celui-ci est blanc, lâautre est noir. On obtient du savon blanc si lâon enlĂšve le savon de soude. Si lâon veut avoir du savon marbrĂ©, on ajoute moins dâeau quand la cuite est terminĂ©e. Le savon noir forme des filamens, de longs fils de matiĂšre qui traversent en tous sens le savon blanc. En faisant refroidir cette masse, on a le savon marbrĂ©, qui est plus dur que le savon blanc. Quand on laisse le savon marbrĂ© exposĂ© Ă lâair , la couleur se dĂ©truit tout autour, et lâon est Ă©tonnĂ© de voir un cadre blanc renfermant le savon marbrĂ©. 8 COURS Sur 100 parties, le savon blanc contient environ 4,6 de potasse. 5 0 .2 dâhuile. dâeau. Sur 100 parties, le savon marbrĂ© contient 6 de soude. 64 dâhuile. 36 dâeau. Le savon marbrĂ©, contenant moins dâeau, est en gĂ©nĂ©ral prĂ©fĂ©rable au savon blanc. Si lâon veut savoir combien il y a dâeau dans un savon, on nâa quâĂ en prendre 100 grammes et les dissoudre Ă chaud dans un peu dâeau ; on ajoute de lâacide sulfurique qui sâempare de la soude, et la matiĂšre grasse surnage. Cette matiĂšre , par le refroidissement, se prend en masse ; mais elle nâa pas assez de consistance pour ĂȘtre enlevĂ©e. On ajoute 100 grammes de cire blanche que lâon fait fondre ils sâunissent Ă la matiĂšre grasse, et forment une masse que lâon enlĂšve DK CHIMIE. 9 complĂštement. On pĂšse cette masse; en en retranchant ioo grammes, poids de la cire ajoutĂ©e , on a le poids de la matiĂšre grasse. On peut obtenir le sulfate de soude, et par consĂ©quent la quantitĂ© de soude donnĂ©e par le savon. Connaissant le poids de la matiĂšre grasse et celui de la soude, on a celui de lâeau en les retranchant de 100 grammes. Jâai dit que pendant la saponification il se formait un autre produit que les acides gras. Ce produit est la glycĂ©rine, matiĂšre sucrĂ©e qui est toujours Ă lâĂ©tat liquide, et quâon nâa pu parvenir Ă dessĂ©cher, mĂȘme dans le vide, Ă lâaide de lâacide sulfurique. Sa densitĂ©, Ă la tempĂ©rature de io°, est de 1,27. Sa couleur est blanche aprĂšs avoir Ă©tĂ© traitĂ©e par le charbon animal. Elle nâa pas dâodeur. Quand on lâexpose Ă lâaction de la chaleur, elle se volatilise, et une portion se dĂ©compose en donnant des gaz inflammables. Elle est facilement changĂ©e en acide oxalique, par lâacide nitrique. Elle se dissout dans lâeau et dans lâalcool. IO COUKS Selon M. de Chevreul, ioo parties de glycĂ©rine contiennent 5 1,00 dâoxigĂšne. 40,07 de carbone. 8 ,q 5 dâhydrogĂšne. Si lâon sature lâoxigĂšne par lâhydrogĂšne , 011 voit que sa composition sera 40,07 de carbone. 57,37 dâeau. 2,56 d'hydrogĂšne en excĂšs. La glyce'rine est un produit constant dans la saponification des corps gras. En quoi consiste la saponification? Lâair ne joue aucun rĂŽle dans ce phĂ©nomĂšne, car il se produit tout aussi bien dans le vide quâavec le contact de lâair ou de lâoxigĂšne pur. Câest une opĂ©ration qui se passe entre les Ă©lĂ©mens des corps que lâon emploie il y a une nouvelle combinaison des parties constituantes. La seule chose que lâon puisse dĂ©couvrir, câest quâil y a augmentation de poids. T>E CHIMIE. I I En employant 100 parties de matiĂšre grasse, on a davantage en acide et en glycĂ©rine. La graisse , composĂ©e d'hydrogĂšne , dâoxigĂšne et de carbone, sous lâinfluence de lâalcali, se dĂ©compose en acide gras, et en donne les 92 ou les g 3 centiĂšmes de son poids, et la glycĂ©rine forme plus que le complĂ©ment pour aller Ă 100 parties. La graisse se transforme en acide gras et en glycĂ©rine jfar la fixation dâune certaine quantitĂ© de lâeau qui a servi Ă lâopĂ©ration de la saponification, et lâalcali dĂ©termine un autre ordre de combinaisons entre les Ă©lĂ©mens de la graisse. On peut comprendre autrement ce qui se passe dans la saponification. On peut admettre que le corps gras contenait lâacide tout formĂ©, combinĂ© avec une substance qui nâest pas de la glycĂ©rine, et qui nâĂ©tait composĂ©e que de carbone et dâhydrogĂšne, el que cette substance ne demandait que de lâeau pour faire la glycĂ©rine. On peut obtenir les acides gras autrement que par la saponification ; il suffit pour cela de distiller les matiĂšres grasses. COURS 1 2 En distillant le suif, on a obtenu les acides stĂ©arique, margarique et olĂ©ique ; mais on a obtenu en mĂȘme temps un principe odoranl dâune grande tĂ©nacitĂ© et dâune grande fĂ©tiditĂ©. Aussi la distillation ne peut-elle ĂȘtre employĂ©e pour avoir des matiĂšres propres Ă lâĂ©clairage, Ă cause de lâodeur quâont les acides. La formation des acides gras par la distillation est importante sous le rapport chimique, et ne peut ĂȘtre utile aux arts. On transforme aussi les corps gras en acides par le moyen de lâacide sulfui'ique. Il suffit de mettre de lâacide sulfurique concentrĂ© avec du suif pour obtenir une matiĂšre qui contient les acides stĂ©arique , margarique et olĂ©ique. Ainsi voilĂ trois moyens, les alcalis, la chaleur, lâacide sulfurique, qui rendent acides les corps gras. Nous allons nous occuper dâune autre division des corps inflammables ; nous allons examiner les huiles essentielles, qui comprennent des corps de consistance diffĂ©rente. DM CHIMIE. I J Ou dĂ©signĂ© par le nom dâhuiles essentielles des corps liquides, trĂšs inflammables, ayant une odeur plus ou moins forte et souvent trĂšs agrĂ©able, comme celle de citron, de bergamote et de jasmin. La saveur de ces huiles est Ăącre et brĂ»lante. Elles sont plus lĂ©gĂšres que lâeau, Ă part un petit nombre. Leur volatilitĂ© paraĂźt bien grande, Ă en juger par leur odeur une goutte de ces huiles se ferait sentir dans cette enceinte, et la place oĂč elle serait tombĂ©e ne se distinguerait bientĂŽt plus. Elles bouillent h une tempĂ©rature qui nâest pas diffĂ©rente de celle des autres huiles, Ă i 55 ou 160°. Leur vapeur a une grande densitĂ©; on peut la porter Ă cinq fois celle de lâair, et mĂȘme un peu plus pour la vapeur de la tĂ©rĂ©benthine. Toutes les huiles essentielles sont peu solubles dans lâeau, mais assez cependant pour que lâeau prenne de lâodeur câest ainsi quâon a lâeau de rose, lâeau de fleurs dâoranger. Elles sont trĂšs solubles dans lâalcool, et elles se dissolvent en proportions indĂ©finies dans lâalcool absolu; elles se H COURS dissolvent moins Ă proportion de lâeau qui entre dans lâalcool ; et en versant une assez grande quantitĂ© dâeau dans de lâalcool oĂč elles seraient en dissolution , il y a prĂ©cipitĂ©. Elles sont solubles dans lâĂ©ther elles ne sont pas saponifĂźables, ce qui les distingue des corps gras. On peut les enflammer la plupart par le moyen de lâacide nitrique concentrĂ©; en en versant sur de lâessence , il y a production de chaleur et flamme. Ou est plus sĂ»r de produire cet effet en ajoutant de lâacide sulfurique concentrĂ© Ă lâacide nitrique ; lâaction entre l'acide et lâessence est trĂšs Ă©nergique il en rĂ©sulte une chaleur assez grande pour produire lâinflammation. Les essences exposĂ©es Ă lâaction de lâair sây altĂšrent peu Ă peu en absorbant lâoxigĂšne elles deviennent plus Ă©paisses, se changent en substance solide, en matiĂšre rĂ©sineuse. Lâessence de lavande ayant Ă©tĂ© laissĂ©e Ă lâair pendant quatre mois dâhiver par M. de Saussure, elle absorba cinquante-deux fois son volume dâoxigĂšne et ne produisit pas dâeau ; seulement elle a donnĂ© 2 vo- UE CHIMIE. 1 'J lĂ»mes dâacide carbonique. Une essence qui ne contient pas dâoxigĂšne se trouve transformĂ©e par le contact de lâair en matiĂšre qui en contient; celte essence absorbe donc de lâoxigĂšne. Nous diviserons les essences en deux parties en essences qui contiennent de lâoxigĂšne, et en essences qui nâen contiennent pas. La prĂ©sence ou lâabsence de lâoxigĂšne leur donne quelques propriĂ©tĂ©s qui ne sont pas bien importantes. Les huiles qui ne contiennent pas dâoxigĂšne sont moins solubles dans lâalcool que celles qui en renferment; la solubilitĂ© paraĂźt mĂȘme en rapport avec la quantitĂ© dâoxigĂšne en effet, les rĂ©sines oĂč il y a beaucoup dâoxigĂšne sont trĂšs solubles dans lâalcool. Les huiles essentielles qui prennent de lâoxigĂšne se rapprochent des rĂ©sines. Les huiles essentielles dans lesquelles il nây a pas dâoxigĂšne sont les essences de tĂ©rĂ©benthine , de citron, de bergamote , lâessence solide de rose. Toutes les autres essences contiennent de lâoxigĂšne en quantitĂ© variable. Je ne parlerai pas de toutes les essences; je cite- l rai seulement lâessence de tĂ©rĂ©benthine, que lâon retire dâun liquide visqueux, connu dans le commerce sous le nom de tĂ©rĂ©benthine. Ce sont des pins et des sapins qui la donnent, en leur faisant des incisions pendant le temps de la vĂ©gĂ©tation. Cette matiĂšre visqueuse Ă©tant distillĂ©e, donne lâessence de tĂ©rĂ©benthine dont la densitĂ© est de 0,868 Ă 22°. Cette essence bout Ă 167°; la densitĂ© de sa vapeur est 5,013. Elle est composĂ©e , sur 100 parties, de 88,548 de carbone, 11,652 dâhydrogĂšne ; ce qui revient Ă 5 atomes de carbone, 4 atomes dâhydrogĂšne, ou bien encore Ă 2 volumes de vapeur de carbone, 4 volumes dâhydrogĂšne carbonĂ©. Cette matiĂšre, pour ĂȘtre obtenue Ă lâĂ©tat pur, exige quelques prĂ©cautions. On peut distiller la IE CHIMIE. I 7 tĂ©rĂ©benthine, mais par ce moyen, on nâa pas lâessence parfaitement pure on met lâessence avec de lâeau, et lâon distille en faisant bouillir; lâeau occupe la partie infĂ©rieure, lâessence surnage. Lâessence nâentre en Ă©bullition quâĂ iS 1 ] 0 ', mais la vapeur dâeau qui se forme Ă ioo° en sâen allant entraĂźne la vapeur dâessence correspondante Ă cette tempĂ©rature, et lâon a lâavantage de faire la distillation sans aller jusquâĂ 157°, et sans crainte, par consĂ©quent, dâaltĂ©rer la tĂ©rĂ©benthine , qui adhĂšre au verre de la cornue et pourrait se charbonner. Ce procĂ©dĂ© de distillation est employĂ© par Jes parfumeurs pour obtenir toutes leurs essences ; sans cette prĂ©caution, leurs huiles prendraient une odeur empyreumatique. Lâessence de tĂ©rĂ©benthine a la propriĂ©tĂ© dâabsorber le gaz acide hydrochlorique en quantitĂ© considĂ©rable ; elle en prend plus du de son poids. Pour obtenir cette combinaison, on fait arriver du gaz hydrochlorique dans un flacon qui contient de lâessence. Un grand changement sâopĂšre . Chim 29e leçon. 2 i8 cocas dans lâessence il y a formation dâune matiĂšre solide et liquide. La matiĂšre solide a seule Ă©tĂ© examinĂ©e elle a quelques propriĂ©tĂ©s du camphre, et câest pour cette raison quâon lui a donnĂ© le nom de camphre artificiel. Elle est plus lĂ©gĂšre que lâeau, extrĂȘmement inflammable, et exhale alors une vapeur abondante de gaz hydrochlorique, car elle renferme cet acide. Le camphre artificiel se fond au-dessus de ioo\ Quand on le volatilise, il se dĂ©compose en partie ; mais on peut Ă©viter la dĂ©composition en le distillant avec de lâeau, parce quâalors la chaleur nâest que de ioo°. Il est trĂšs soluble dans lâalcool. Quand on verse de lâacide nitrique dessus, lâacide hydrochlorique est mis Ă nu. On a analysĂ© le camphre artificiel il est formĂ© de 3 volumes de vapeurs dâessence, 2 volumes de gaz hydrochloiâique. La plupart des huiles essentielles se combinent aussi avec lâacide hydrochlorique, et elles donnent DE CHIMIE. 9 des prod uits particuliers l'essence de citron donne aussi un camphre solide ; les autres essences donnent des camphres liquides. Câest une propriĂ©tĂ© commune Ă toutes les huiles essentielles que de donner du camphre. Comme exemple dâessence contenant de lâoxi- gĂšne, je citerai lâessence de lavande. Les essences oxigĂ©nĂ©es se distinguent par une grande solubilitĂ© dans lâalcool ; celle de lavande est si soluble qu'en mettant de lâeau dans sa dissolution alcoolique, elle ne donne pas de prĂ©cipitĂ© sa densitĂ© est 0,877 ' a absorbe de lâacide hydro- ehlorique, et forme une matiĂšre qui ne cristallise pas. Nous avons une matiĂšre qui est tout-Ă -fait analogue aux huiles essentielles, et qui nâen diffĂšre que parce quelle est Ă lâĂ©tat solide ; câest le camphre, vĂ©ritable essence solidifiĂ©e. Nous avons un autre exemple dâessence solide dans lâessence de rose, qui est composĂ©e dâun liquide et dâun solide. Le camphre est retirĂ© dâun arbre que lâon G -L '.*9 e 2.. CO 1RS y. o nomme laurus camphora; on en coupe le bois que lâon met dans un alambic avec de lâeau , et lâon distille. En lui faisant Ă©prouver une seconde distillation, on a le camphre des pharmacies. Le camphre se distingue par une odeur particuliĂšre et forte ; sa saveur est trĂšs Ăącre il est toujours Ă lâĂštat solide. Il cristallise facilement; il pĂšse presque autant que lâeau sa densitĂ© est de 0,999. ^ uâentre en fusion quâĂ 175°, et il bout Ă la tempĂ©rature de 204°. H nous offre lâexemple dâune substance qui prĂ©sente peu de diffĂ©rence entre le moment de la liquiditĂ© et de la volatilisation lâeau offre ioo° de diffĂ©rence ; câest cette faible diffĂ©rence entre le point de la fusion et celui de la volatilitĂ©, qui rend lâopĂ©ration de la purification ou de la sublimation du camphre un peu difficile. On la fait ordinairement en mettant le camphre dans un vase couvert dâun tĂȘt ; en chauffant, il se volatilise mais si la vapeur est trop chaude, elle fond le camphre volatilisĂ©, et il retombe dans le vase. Le camphre se dissout dans lâeau ; mais comme il DE CHIMIE. 2 r est volatil, si lâon plonge Ă moitiĂ© dans lâeau un cylindre de camphre, il prĂ©sentera un phĂ©nomĂšne assez remarquable câest que ce cylindre se coupera juste au niveau de lâeau. Lâeau qui est Ă la surface dissout et perd le camphre par la volatilisation ; elle en redissout ce quâelle en a perdu pour en re-r perdre encore par suite de ce double effet, câest lâeau de la surface qui a le plus dâaction dissolvante sur le camphre; aussi tranche-t-elle le cylindre. Le camphre est attaquĂ© par divers acides lâacide sulfurique le dissout, et si lâon chauffe, il donne un rĂ©sidu noir qui renferme du charbon, et une substance quâon a nommĂ©e tannin artificiel, a cause de ses propriĂ©tĂ©s ce tannin prĂ©cipite la colle forte. Lâacide nitrique change le camphre en acide camphorique. DâaprĂšs M. de Saussure, le camphre est composĂ© de 74,38 de carbone, 10,67 dâhydrogĂšne, 14,61 dâoxigĂšne, 0,34 dâazote. COURS 2 2 Le camphre est une huile essentielle concrĂšte, il peut absorber de lâacide hydrochlorique. Il fait partie de quelques huiles essentielles M. Proust lâa reconnu dans lâessence de romarin, de marjolaine ; lâhuile essentielle de rose lui en a donnĂ© 0,12; celle de lavande lui en a donnĂ© 0,25, ce qui est considĂ©rable. Toutes ces essences avaient Ă©tĂ© extraites des vĂ©gĂ©taux du royaume de Murcie en Espagne. Avec les essences des vĂ©gĂ©taux de France, on 11âa point obtenu de rĂ©sultats semblables. Les huiles essentielles se trouvent dans toutes les parties des vĂ©gĂ©taux dans les semences, comme celles de lâanis; dans les Ă©corces, et surtout dans les fleurs qui sont leur siĂšge. Les fleurs ne sont odorantes que par lâexhalaison dâune matiĂšre inflammable, qui nâest quâune huile essentielle. On extrait les essences eu distillant avec de lâeau les semences, les Ă©corces ou les fleurs qui les contiennent; mais il en est quâil faut prĂ©parer autrement, surtout les essences dont lâodeur est DK CHIMIE. 20 plus faible ou plus fugace, comme celles de violette, de jasmin, de jonquille, de lis, etc. Ou Ă©tend sur un drap de laine blanche, imprĂ©gnĂ© dâhuile dâolives ou dâhuile dâĆillet, les fleurs de violette, de jasmin, etc.; on les recouvre dâun drap semblable sur lequel on met aussi des fleurs, et ainsi de suite. Au bout dâun certain temps, on renouvelle les fleurs. Lâhuile grasse enlĂšve lâhuile essentielle des fleurs, et au moyen de lâalcool, on enlĂšve lâhuile essentielle que l'huile grasse avait prise. A la suite des huiles essentielles, nous mettons le naphte et le pĂ©trole. On trouve dans le dĂ©partement du Puy-de-DĂŽme , en Italie et dans dâautres lieux , une huile filante, Ă©paisse, quâon appelle huile de pierre, parce quâelle se rencontre dans le rĂšgne minĂ©ral. Cette huile Ă©tant soumise Ă la distillation, donne une huile plus lĂ©gĂšre, que lâon nomme huile de pĂ©trole. Le charbon de terre distillĂ© donnant la mĂȘme huile de pĂ©trole, il est probable que câest lĂ son origine dans le sein de la terre. Cette huile est limpide, fluide; 24 COURS elle a une odeur particuliĂšre quâon ne peut dĂ©finir elle se distingue des huiles essentielles en ce quâelle nâa pas dâĂąeretĂ©. Sa densitĂ© est de o,j 58 Ă 28°; elle bout Ă 85°,5. Elle est plus volatile que lâeau. Lâhuile de pĂ©trole brĂ»le trĂšs bien, avec une flamme blanche et fumĂ©e. A lâair, elle ne paraĂźt pas sâaltĂ©rer. La densitĂ© de sa vapeur est de 2,855. Elle est insoluble dans lâeau ; soluble dans lâalcool en toutes proportions. Elle est composĂ©e dâhydrogĂšne et de carbone, et sur 100 parties, elle contient 87,22 de carbone, 12,78 dâhydrogĂšne. Cette substance est employĂ©e pour conserver le potassium ; indĂ©pendamment de cette application, qui est peu de chose, on lâemploie en Angleterre pour dissoudre le caoutchouc. On Ă©tend cette dissolution entre deux draps pour les rendre impermĂ©ables. Cette industrie, créée en Angleterre, a Ă©tĂ© importĂ©e en France. UE CHIMIE. 2.» A cĂŽte de cette matiĂšre nous placerons la naphtaline, que lâon obtient en distillant le charbon de terre. Cette matiĂšre est soluble dans lâalcool, et forme, avec lâacide nitrique, des acides particuliers. Nous allons maintenant examiner les rĂ©sines. Ces corps se rapprochent des essences par leur inflammabilitĂ© et leur solubilitĂ© dans lâalcool. Elles sâen distinguent par leur Ă©tat solide, et par la propriĂ©tĂ© quâont la plupart de se combiner immĂ©diatement avec les alcalis, de former des sels, et de nâavoir pas besoin pour cette union dâĂȘtre saponifiĂ©es. Câest dans leur Ă©tat naturel quâelles sâunissent aux alcalis ; elles ne subissent aucune transformation pour former des savons elles nâont pas toutes cette propriĂ©tĂ©. Les rĂ©sines ne prĂ©sentent aucune forme dĂ©terminĂ©e. Quelques chimistes ont parlĂ© de leur cristallisation M. Pelletier a annoncĂ© quâil avait obtenu des cristaux de baume de copahu conservĂ© depuis trente ans. Dâautres chimistes disent 26 COU HS aussi avoir obtenu des cristaux de rĂ©sinĂ©. Ces faits demandent Ă ĂȘtre revus, et jusque lĂ , on pourra dire que les rĂ©sines sont amorphes. Leur saveur est nulle ; quand elles ont de lâodeur et de la saveur, on peut admettre quâelles contiennent des matiĂšres Ă©trangĂšres. Les rĂ©sines sont fixes, et leur odeur ne pourrait ĂȘtre attribuĂ©e quâĂ une matiĂšre volatile. Leur densitĂ© est variable, et est entre 0,92 et 1,2. Elles s'Ă©lectrisent toutes par le frottement, et donnent Y Ă©lectricitĂ© rĂ©sineuse. Elles se fondent Ă un degrĂ© supĂ©rieur Ă lâeau bouillante ; elles ne se volatilisent point sans se dĂ©composer il reste alors du charbon, et elles donnent des gaz inflammables trĂšs propres Ă lâĂ©clairage. Elles brĂ»lent toutes facilement, et donnent une fumĂ©e accompagnĂ©e dâun charbon lĂ©ger quâon nomme noir de fumĂ©e. Câest mĂȘme sur la combustion des rĂ©sines quâest fondĂ©e la fabrication du noir de fumĂ©e, art qui est trĂšs simple. On prend la rĂ©sine la plus impure que lâon met IK chimic. 27 dans des pots de terre placĂ©s dans une piĂšce tapissĂ©e de toile. On met le feu Ă la rĂ©sine; lâair chaud sâĂ©chappe Ă travers les mailles de la toile, et se renouvelle lentement il faut donner le moins dâair possible, pour dĂ©truire moins de matiĂšre charbonneuse. Le noir de fumĂ©e sâattache aux toiles et Ă toutes les parois de la piĂšce oĂč se fait la combustion. Les rĂ©sines sont susceptibles dâĂȘtre altĂ©rĂ©es par lâacide sulfurique, qui les convertit en une espĂšce de tannin. Lâacide nitrique les altĂšre davantage, et donne aussi une espĂšce de tannin. Les rĂ©sines ont une grande affinitĂ© pour lâalcool. Quand on les fait bouillir avec du carbonate de potasse et de soude, lâacide carbonique se dĂ©gage , et il se forme un savon. I/ammoniaque mĂȘme a cette propriĂ©tĂ©. Leur composition ne sâĂ©loigne pas de celle des huiles essentielles. M. ThĂ©nard et moi nous avons trouvĂ© que a8 COUHS 5 75,94 de carbone. 10,72 d'hydrogĂšne i 3,34 dâoxigĂšne. 1' 76,81 de carbone. La rĂ©sine copal contient ^ 12 ,58 dâhydrogĂšne. io, 5 i dâoxigĂšne. Je remarque que les rĂ©sinĂ©s qui dĂ©coulent sous la forme liquide des arbres, et qui se dessĂšchent Ă lâair, ne doivent pas ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des matiĂšres pures, mais comme des mĂ©langes de matiĂšres inflammables. La tĂ©rĂ©benthine , par exemple, qui est un liquide visqueux, se rĂ©sout ou deux parties Ă©tant exposĂ©e Ă lâair en huile essentielle qui sâĂ©vapore, et en matiĂšre concrĂšte, qui est la colophane. Si lâon distille la tĂ©rĂ©benthine, et que la distillation soit incomplĂšte, on nâextraira pas toute lâhuile essentielle de la rĂ©sine ; câest lâĂ©tat oĂč se trouve le galipot , qui contient moins dâhuile essentielle que la tĂ©rĂ©benthine. Ce que nous disons de la tĂ©rĂ©benthine sâapplique Ă toutes les substances connues sous le nom DE CHIMIE. 2 f de baumes. Ce sont des substances liquides ou solides qui renferment de lâacide benzoĂŻque. Quand on soumet les baumes Ă la distillation, ils donnent une huile essentielle odorante , et il reste une matiĂšre rĂ©sineuse qui nâa pas dâodeur ni de saveur. Les lâĂ©sines sont des composĂ©s variables. Dans celles qui sont solides, on doit mĂȘme croire quâil y en a qui sont des mĂ©langes de plusieurs rĂ©sines. En les traitant par lâalcool, ou les sĂ©pare souvent en deux parties, quelquefois en trois. On ne connaĂźt pas encore Ă lâĂ©tat de puretĂ© les produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux, connus sous le nom de rĂ©sines. Jâai parlĂ© de la colophane; je vous donnerai une idĂ©e de ses propriĂ©tĂ©s. Câest une rĂ©sine dâun brun jaune, demi-transparente, dâune densitĂ© tant soit peu plus forte que celle de lâeau; cette densitĂ© est entre 1,07 et 1,08. Elle se rĂ©duit en poudre. Quand on la traite par le naphte, elle ne sây dissout pas tout entiĂšre; M. de Saussure en a conclu quâelle contenait deux substances. 5o COURS Les rĂ©sines se comportent comme des acides. Si lâon prend 100 parties de colophane, et 8 parties de potasse Ă lâalcool, on obtiendra un sel ou un vĂ©ritable savon, qui se comportera avec les acides comme les savons ordinaires. Cette combinaison donne des prĂ©cipitĂ©s par les sels de chaux et les sels mĂ©talliques. La colophane rougit un peu la teinture du tournesol. Dans la combinaison de la colophane et de la potasse, il ne se passe rien de particulier; il nây a point altĂ©ration ou transformation de la colophane; par la dĂ©composition du savon, on la retrouve tout entiĂšre. Nous regarderons cette rĂ©sine comme le type des autres et comme un acide. Nous citerons quelques autres rĂ©sines. La rĂ©sine copal est employĂ©e dans les arts. Elle se dissout difficilement dans lâalcool ; mais Ă cause de sa duretĂ© , on la recherche pour faire des vernis. La rĂ©sine, ou gomme laque, nâest pas le produit dâun vĂ©gĂ©tal, mais dâun insecte des Indes 1K CIH M I K. J ! orientales. La femelle dĂ©pose ses Ćufs sur les branches dâun arbre, et y pe'rit aprĂšs les avoir couvertsdune matiĂšre rĂ©sineuse. Cette rĂ©sine sert en teinture, et entre dans la composition de la cire Ă cacheter, qui est formĂ©e de 54 parties de gomme laque, 54parties de tĂ©rĂ©benthine, 5 parties de cire, 5o parties de vermillon. Le succin est une matiĂšre rĂ©sineuse dont on se sert pour les vernis. Son origine vĂ©gĂ©tale est aujourdâhui incontestĂ©e, bien quâon le trouve enfoui dans les sables. M. Berzelius a reconnu cinq subtances dans le succin il y a dĂ©couvert une huile essentielle, deux rĂ©sines, une matiĂšre insoluble dans lâalcool, et lâacide suceinique qui y existe toujours. En parlant de lâacide suceinique, jâai dit quâil Ă©tait produit par la distillation du succin, et quâil nâexistait pas tout formĂ© dans les matiĂšres vĂ©gĂ©tales ; câest une erreur ce fait mâavait Ă©chappĂ©; lâacide suceinique existe dans le succin. Ce que jâen dis ici servira de rectification. Je ne mâarrĂȘterai pas long-tempssur les gommes- COURS 5 a rĂ©sines } nom que lâon donne Ă des substances trĂšs compliquĂ©es, qui se dissolvent partie dans lâeau et partie dans lâalcool on extrait de ces substances une matiĂšre qui a tous les caractĂšres de la gomme, et par lâalcool on en sĂ©pare une matiĂšre qui a tous les caractĂšres de la rĂ©sine. Par exemple, la gomme gutte contient 20 parties de gomme et 80 parties de rĂ©sine. Les autres matiĂšres qui portent le nom de gommes-rĂ©sines, ont une composition encore plus compliquĂ©e ; elles renferment des huiles volatdes et des sels. Nous avons maintenant Ă nous occuper des liquides inflammables , solubles dans lâeau ils sont trĂšs nombreux , et la Chimie fait tous les jours de nouvelles-acquisitions dans ce genre. Ue toutes ces substances, la plus importante est lâalcool lâesprit pyro-acĂ©tique, la glycĂ©rine, etc., font partie du groupe que nous nous proposons dâexaminer. Un connaĂźt les nombreuses applications de lâalcool. Il est le produit de la fermentation dâune DE CHIMIE. 35 matiĂšre sucrĂ©e mĂȘlĂ©e avec le ferment, qui est une matiĂšre animale. Câest ainsi que le sucre de raisin donne le vin, dans lequel lâalcool est tout formĂ© on lâen extrait par la distillation. Quand lâalcool en sort concentrĂ©, on lui donne dans le commerce le nom Ăżesprit; quand il en sort plus Ă©tendu dâeau, on lâappelle eau-de- vie. DĂšs que sur ioo parties du liquide il y en a 85 dâesprit, on le nomme alcool. Pour avoir lâalcool pur, il faut enlever lâeau avec laquelle il est combinĂ©; mais la distillation est impuissante pour le dĂ©barrasser des derniĂšres portions dâeau , parce que lâeau est volatile il faut la fixer pour obtenir isolĂ©ment lâesprit-de-vin. On y parvient en distillant lâesprit-de-vin dĂ©jĂ fort avec du chlorure de calcium, qui retient lâeau et laisse Ă©chapper lâalcool, ou en mĂȘlant lâesprit-de-vin Ă la chaux vive; en distillant, lâalcool passe parfaitement pur on lâappelle alors alcool absolu. Ce liquide a une odeur particuliĂšre qui est forte et agrĂ©able, que tout le monde connaĂźt. Sa saveur est chaude et brĂ»lante; sa densitĂ©, Chim. '.»Q soit directement, soit au moyeu dâagens intermĂ©diaires , que lâon a dĂ©signĂ©s par le nom de mordans. Les matiĂšres colorantes sont extrĂȘmement nombreuses vous en avez la preuve par la variĂ©tĂ© des couleurs que prĂ©sentent les fleurs; mais ce uâest pas lĂ que lâon va prendre les matiĂšres colorantes elles sont pour la plupart dans des parties des vĂ©gĂ©taux que lâon ne voit pas. Les substances colorantes sont, en gĂ©nĂ©ral, insipides et inodores. Les unes sont solubles dans lâeau, comme les couleurs des bois rouges et jaunes; dâautres le sont dans lâalcool, comme le rucou. Celles que lâalcool dissout se dissolvent en mĂȘme temps dans les huiles, connue font les rĂ©sines; dâautres ne sont solubles ni dans lâeau , ni dans lâalcool, ni dans lâĂ©ther, ni dans les acides, Ă moins quâils ne soient concentrĂ©s tel est lâindigo, qui ne se dissout que dans lâacide sulfurique concentrĂ©. Les diverses matiĂšres colorantes sont toutes altĂ©rĂ©es, plus ou moins rapidement, par leur 3o LEĂON. 2 .* 20 COURS exposition Ă lâair; mais il faut en mĂȘme temps lâaction de la lumiĂšre une matiĂšre colorante Ă lâabri de la lumiĂšre se conserverait long-temps, quoique exposĂ©e Ă lâair. Si Ă lâaction de lâair et de la lumiĂšre on joint celle de la rosĂ©e, elles se dĂ©truisent inĂ©vitablement. La diffĂ©rence de temps quâil faut pour les dĂ©truire a fait distinguer les couleurs en bon et en mauvais teint. Si elles sont dĂ©composĂ©es par la lumiĂšre, elles le sont aussi par une chaleur convenable. En faisant passer sur une couleur de lâair humide Ă©chauffĂ© Ă i 5 o ou 200°, on la dĂ©truit. O11 voit ici que lâaction de la lumiĂšre est ramenĂ©e Ă un simple phĂ©nomĂšne de chaleur. Dans une autre foule de phĂ©nomĂšnes, on trouve aussi que la lumiĂšre agit simplement comme la chaleur. Il est bien entendu que nous ne parlerons pas ici des phĂ©nomĂšnes organiques. On peut avoir une dĂ©composition bien plus rapide encore des diffĂ©rentes substances colorantes par le moyen du chlore. Lorsquâon plonge une couleur quelconque dans une dissolution de 1JE CHIMIE. 21 chlore ou de chlorure de chaux, elle disparaĂźt, et est remplacĂ©e par une teinte jaunĂątre. Quelle que soit lâintensitĂ© de la couleur, une dissolution de chlore la dĂ©truit. Lâaction de lâair sur les matiĂšres vĂ©gĂ©tales a Ă©tĂ© mal Ă©tudiĂ©e. On peut cependant la rĂ©duire Ă quelques faits simples. Lorsquâune matiĂšre colorante est exposĂ©e Ă lâair, il y a gĂ©nĂ©ralement fixation dâoxigĂšne, et il est probable quâil se forme de lâeau. La matiĂšre colorante ayant subi cette altĂ©ration est ensuite enlevĂ©e par divers agens, et mĂȘme par de simples lavages. Quant Ă lâaction du chlore, on comprend trĂšs bien quelle a lieu, parce quâil sâempare de lâhydrogĂšne de la substance colorante, ce qui le fait passer Ă lâĂ©tat dâacide, et alors il se combine avec la couleur altĂ©rĂ©e. Cela est si vrai, quâon peut rendre sensible son existence dans la matiĂšre altĂ©rĂ©e. Câest ce que nous ferons voir en parlant du blanchiment. Câest ainsi que le chlore agit, non-seulement sur les couleurs, mais encore sur toutes les ma- 22 OU U US tiĂšres vĂ©gĂ©tales, dans la plupart des circonstances. Je citerai pour exemple les corps gras on peut les transformer en dâautres corps, dans lesquels lâhydrogĂšne est remplacĂ© par le chlore. Si lâon prend un acide gras et quâon le traite par le chlore, celui-ci enlĂšve lâhydrogĂšne, passe Ă lâĂ©tat dâacide, et prend la place de lâhydrogĂšne dont il sâest emparĂ©. Tous les corps que jâai soumis Ă cette action ont donnĂ© le mĂȘme rĂ©sullai. Les acides gras, traitĂ©s par lâacide hydrochlo- rique, nâĂ©prouvent pas cette altĂ©ration, et supportent encore la saponification. Pour colorer les corps, il est nĂ©cessaire quâils soient trĂšs blancs de lĂ la nĂ©cessitĂ© de procĂ©der au blanchiment des tissus. Il faut, dans cette opĂ©ration, sây prendre autrement pour les tissus de nature vĂ©gĂ©tale, les tissus de coton, de lin et de chanvre, que pour les tissus de nature animale , la soie et la laine. Les tissus vĂ©gĂ©taux se blanchissent par lâaction alternative de lâair, de la lumiĂšre et des lessives alcalines, quand on nâemploie pas le chlore; ou DE CHIMIE. 23 par lâaction alternative des lessives et du chlorure de chaux quand on ne peut pas se servir de lâaction de lâair qui exige de vastes emplacemens, des prairies. Le lin et le chanvre ont une couleur grise particuliĂšre , qui est susceptible de se dissoudre en partie dans lâeau aussi y a-t-il toujours de lâavantage Ă traiter les tissus faits avec ces matiĂšres par une premiĂšre lessive. Si dans la lessive on ujoute de lâalcali, il y aura une plus grande quantitĂ© de matiĂšre colorante de dissoute la dissolution alcaline devient brune, et quand on Fexa- mine, elle donne une matiĂšre rĂ©sineuse. Lâalcali nâenlĂšve pas toute la matiĂšre colorante ; mais en exposant le tissu Ă lâaction de lâair humide et de la lumiĂšre, la couleur sâoxigĂšne de nouveau , prend le caractĂšre rĂ©sineux, et lâalcali, par une autre lessive, emporte encore de la matiĂšre colorante. Cependant, comme lâaltĂ©ration nâa lieu quâĂ la surface, il faut rĂ©pĂ©ter six ou sept fois cette action alternative de lâair et des lessives alcalines, afin de parvenir Ă blanchir parfaitement les tissus. COURS 24 M. Berthollet, Ă lâaction du prĂ© ou de lâair, a substituĂ© celle du chlore. Ainsi, quand on a enlevĂ© une partie de la matiĂšre colorante par le moyen dâune lessive, on traite par le chlore, qui dĂ©truit une portion de la substance colorante; on lessive de nouveau avec lâalcali qui dissout ce qui a Ă©tĂ© altĂ©rĂ©, et qui sâempare en mĂȘme temps de lâacide hydrochlorique qui sâest combinĂ© avec la couleur. La prĂ©sence de lâacide hydrochlorique est manifestĂ©e par le nitrate dâargent, qui, versĂ© dans lâalcali, donne un prĂ©cipitĂ©. O11 traite encore par le chlore, puis on lessive en rĂ©pĂ©tant plusieurs fois cette double opĂ©ration, on arrive Ă un blanchiment complet. Toutes ces opĂ©rations doivent ĂȘtre terminĂ©es par une eau acidulĂ© on met de lâacide sulfurique dans lâeau, de façon quâelle ne soit pas plus acide quâune limonade, et lâon y trempe les tissus. Ce serait sans doute ici que nous devrions donner les moyens de reconnaĂźtre la force du chlore et de lâoxide de manganĂšse; mais le temps ne nous permet pas dâentrer dans ces dĂ©tails. DE CHIMIE. 25 Oa dĂ©termine la force dâune dissolution de chlore, ou de chlorure de chaux, par la quantitĂ© dâindigo quâelle peut dĂ©truire;.mais les dissolutions dâindigo sâaltĂšrent au bout de quelque temps, et quand il y a un mois quâelles sont prĂ©parĂ©es, on est incertain du rĂ©sultat que lâon obtient. Ainsi, il est important dâavoir un autre moyen de sâassurer de la force du chlore. Voici celui que lâon suit on prend de l'oxide de manganĂšse titrĂ© } et avec la mĂȘme quantitĂ© de cet oxide, on obtient sensiblement la mĂȘme quantitĂ© de chlore. Il y a pour la prĂ©paration du chlore un appareil trĂšs simple, avec lequel on a du chlore ou du chlorure de chaux toujours au mĂȘme titre. On prĂ©pare ces substances, au moment oĂč lâon en a besoin, avec lâoxide de manganĂšse, que lâon peut conserver sans altĂ©ration. Ce que je viens de dire ne sâapplique quâaux vĂ©gĂ©taux; le chlore attaquerait la soie, la laine il leur enlĂšve de lâhydrogĂšne, passe Ă lâĂ©tat dâacide , et se combine avec elles en les altĂ©rant. Il faut donc sây prendre autrement pour en opĂ©- 2i COURS rer le blanchiment. Au .reste, la soie et la laine sont naturellement blanches. La laine contient une grande quantitĂ©' de suint ; or ce suint est un vĂ©ritable savon Ă base de potasse formĂ© - mentation vineuse, il y a dĂ©gagement dâacide carbonique en quantitĂ© considĂ©rable et production de chaleur. CommencĂ©e Ă i5°, elle va jusquâĂ 56 ou 4o°, et elle devient de plus en plus tumultueuse. Nous supposons que le phĂ©nomĂšne se passe avec le contact de lâair; mais lâair ne joue aucun rĂŽle dans la fermentation elle a lieu dans le vide, dans le gaz carbonique, comme dans lâair ou le gaz oxigĂšne. Quand les cuves sont exposĂ©es Ă lâair, il se forme, il est vrai, Ă leur surface, une croĂ»te acescente, et il pourrait y avoir quelque avantage Ă couvrir la cuve; mais il nâest pas si grand quâon lâa prĂ©tendu il y a eu beaucoup dâerreurs dites Ă cet Ă©gard-lĂ . Lâacide carbonique se dĂ©gage en si grande quantitĂ©, quâil forme une atmosphĂšre Ă la cuve et empĂȘche le contact de lâair. Sâil y avait des courans dâair dans le cellier, comme ils pourraient entraĂźner le gaz carbonique, il y aurait possibilitĂ© du contact de lâair lĂ , il faudrait couvrir la cuve pour empĂȘcher la fermentation acide. 1E CHIMIE. ai La fermentation acide ne pouvant avoir lieu quâaprĂšs la fermentation vineuse, il est toujours facile de connaĂźtre le moment oĂč il est bon de dĂ©cuver. Aujourdâhui, on a un moyen trĂšs prĂ©cis pour cela on distille le liquide dans un petit alambic deux ou trois fois par jour; on constate par ce moyen les variations dans la quantitĂ© dâalcool formĂ©. Tant que la fermentation fait des piâogrĂšs, lâalcool augmente; quand elle est terminĂ©e, le produit est constant, tout devient stationnaire il est inutile dâaller plus loin, et lâon peut dĂ©cuver. On a encore un moyen de reconnaĂźtre si la fermentation est terminĂ©e, par la densitĂ© du liquide. Dans le commencement, le moĂ»t est trĂšs dense; il marque quelquefois 125 Ă lâarĂ©omĂštre de BeaumĂ©, Ă la tempĂ©rature de i5° quand la fermentation est Ă son terme, quand le vin est fait, le liquide est plus lĂ©ger que lâeau. Tout le monde sait quâen versant du vin avec prĂ©caution sur de lâeau, il surnage. Les vins des diffĂ©rens pays, et les vins du mĂȘme 22 COURS pays de diffĂ©rentes annĂ©es, contiennent des quantitĂ©s variables dâalcool. Il nây a de moyen rigoureux de savoir la quantitĂ© dâalcool contenu dans le vin que la distillation. On a fait des recherches Ă cet Ă©gard ; je citerai quelques rĂ©sultats. Les vins ordinaires de Bourgogne contiennent iO Ă ii pour 100 dâalcool absolu, ou, en doublant, 20 Ă 22 parties dâeau-de-vie. Le vin de Paris contient 8 kg parties dâalcool; Malaga, i5; MĂącon, io; le vin du Midi, i3; de Grave, 11 ; Saint-George, i5; le vin de la VendĂ©e, 9 ; le vin de Grenache, le plus fort des vins de France, 16 Ă 17. Ilya cependant des vins beaucoup plus forts celui de Marsala contient 24 parties dâalcool ou 4$ dâeau-de-vie ; câest moitiĂ© eau et moitiĂ© eau-de-vie. Les vins du midi de la France Ă©tant distillĂ©s, donnent un quart dâeau-de-vie. Plus les vins contiennent dâalcool, et plus ils supportent le transport. Les vins de Bordeaux que lâon exporte doivent contenir beaucoup de spiritueux; aussi ceux que lâon boit Ă lâĂ©tranger DE CHIMIE. 25 sont mĂ©langĂ©s avec le vin de lâHermitage, avec les vins dâEspagne. Pour supporter de longs voyages, il faut quâils aient au moins 1 5 parties dâalcool on leur ajoute quelquefois de lâeau-de-vie. Les biĂšres, les cidres sont trĂšs faibles en alcool; la biĂšre nâen contient que 5 parties. Sa propriĂ©tĂ© enivrante dĂ©pend moins de lâalcool que de lâacide carbonique. On a remarquĂ© que lâacide carbonique enivrait. Les cidres donnent 5 Ă 6 dâalcool ; il y en a qui vont jusquâĂ g. Le raisin non Ă©crasĂ© ne fermente pas, et cependant, il contient tout ce quâil faut pour la fermentation. Voici comment on peut concevoir ce fait câest que le ferment et le suc du raisin sont sĂ©parĂ©s dans des cellules particuliĂšres ; câest ensuite que le raisin est couvert par une pellicule qui ne laisse pas pĂ©nĂ©trer lâair. Si lâair nâest pas utile pendant la fermentation, il est cependant indispensable que le suc du raisin ait eu le contact de lâair pour quâelle sâĂ©tablisse. Prenez une cloche, remplissez-la de mercure, et faites-y COURS 24 passer du gaz hydrogĂšne, puis prenez une grappe de raisin bien fraĂźche; introduisez-la sous la cloche, et Ă©crasez-la vous aurez du moĂ»t qui aura Ă©tĂ© privĂ© du contact de lâair. Eh bien ! ce moĂ»t ne fermentera pas, ou ne fermentera quâau bout cTâun mois, six semaines; tandis que sâil eĂ»t eu le contact de lâair, il aurait fermentĂ© tout de suite, Ă une tempĂ©rature de i5 Ă 20°. Introduisez une bulle d air sous la cloche , ou une bulle dâoxi- gĂšne, grosse seulement comme la tĂȘte dâune Ă©pingle, et la fermentation va partir. Ainsi, pour commencer la fermentation, il faut le contact de lâair ; mais une fois commencĂ©e, lâair nâest plus nĂ©cessaire. Lorsque le moĂ»t a Ă©tĂ© mis en Ă©tat de fermentation, ou lorsquâil a commencĂ© Ă fermenter, si on le fait bouillir dans des bouteilles bien bouchĂ©es, il ne fermentera plus ; il se conservera pendant deux ans au moins dans cet Ă©tat. Si, a une Ă©poque quelconque, vous dĂ©bouchez la bouteille, et la transversez dans une autre en bouchant aussitĂŽt, il y aura fermentation, et vous DE CHIMIE. 25 obtiendrez du vin mousseux ; mais si vous faites de nouveau bouillir le vin transvasĂ©, vous arrĂȘterez la fermentation, et vous la rĂ©tablirez aussi en transvasant, et ainsi de suite Ă volontĂ©. On voit que le simple contact de lâair excite Ă lâinstant la fermentation. Si vous prenez du moĂ»t trĂšs clair, en le faisant bouillir dans un vase bien bouchĂ©, il donne un petit dĂ©pĂŽt et ne fermente plus si vous le transvasez et le faites bouillir, il y a encore un dĂ©pĂŽt, et ainsi, Ă chaque Ă©bullition, il y a coagulation. Ces dĂ©pĂŽts sont des phĂ©nomĂšnes encore mystĂ©rieux je les cite pour exciter les recherches dont ils doivent ĂȘtre lâobjet pour parvenir Ă les connaĂźtre. LâĂ©bullition du moĂ»t dans des bouteilles bouchĂ©es arrĂȘte la fermentation et est un moyen de le conserver. Non-seulement lâĂ©bullition produit cet effet sur le moĂ»t, mais elle est peut-ĂȘtre employĂ©e pour la conservation de toute matiĂšre vĂ©gĂ©tale ou animale M. Appert lâa appliquĂ©e Ă toutes sortes dâalimens. Il met les substances vĂ©- 2Ă COUKS gĂ©tales ou animales dans des vases hermĂ©tiquement fermĂ©s, et il fait bouillir. On conserve de cette maniĂšiâe le lait, le poisson, les fruits, la viande, et toutes les matiĂšres les plus fermentescibles. Aujourdâhui, il y a un art trĂšs important fondĂ© sur ce procĂ©dĂ©, et qui est mis en pratique pour la conservation des viandes pour la marine, Nous terminerons lâĂ©tude de la Chimie vĂ©gĂ©tale par lâexamen de deux faits chimiques qui se passent dans la vĂ©gĂ©tation. Je les exposerai sans rien dire de l organisation et de la physiologie vĂ©gĂ©tale. Les graines dessĂ©chĂ©es peuvent se conserver long temps ; elles peuvent ensuite se dĂ©velopper, et pour cela deux circonstances sont nĂ©cessaires lâeau et lâoxigĂšne. Si vous leur donnez de lâeau sans oxigĂšne, elles se gonfleront, elles pourriront et ne germeront pas. LâoxigĂšne seul est Ă©galement insuffisant ; ainsi deux agens sont nĂ©cessaires pour faire lever les grains ; chacun sĂ©parĂ©ment ne produit pas la DE CHIMIE. 27 germination leur concours est indispensable. Si lâon met les graines dans une lĂ©gĂšre couche dâeau , de maniĂšre que lâair puisse avoir accĂšs sur leur partie supĂ©rieure, on verra le germe se dĂ©velopper, et lâon sâapercevra que lâoxigĂšne de lâair est absorbĂ© , et quâil est remplacĂ© par un volume Ă©gal dâacide carbonique. LâoxigĂšne est donc destinĂ© Ă enlever une portion du carbone. On peut cependant obtenir la germination par le moyen du chlore, ainsi que lâa fait voir M. de Humboldt, et mĂȘme il est parvenu Ă faire germer plus promptement quâavec lâair. Il a imprĂ©gnĂ© les graines dâune dissolution faible de chlore , câest-Ă -dire quâil a mis les graines dans de lâeau contenant peu de chlore. Voici ce qui arrive le chlore a une grande affinitĂ© pour lâhydrogĂšne ; il dĂ©compose lâeau, dĂ©composition qui est favorisĂ©e par lâaffinitĂ© du carbone de la graine pour lâoxigĂšne de lâeau, et il se forme de lâacide hy- drochlorique et de lâacide carbonique. Lâautre phĂ©nomĂšne dont je veux parler est lâaction que les parties vertes des vĂ©gĂ©taux exer- 28 COU RS ceut sur lâacide carbonique ; câest Ă Priestley que lâon doit la decouverte de cette action. Il mĂ©ditait sur les phĂ©nomĂšnes gĂ©nĂ©raux de la nature il voyait lâoxigĂšne de lâair absorbĂ© par la combustion, la respiration; il ne voyait rien qui pĂ»t remplacer ces pertes. Cependant, ce qui frappe dans la nature et quâon aime Ă y voir, câest son aspect de stabilitĂ©, ce sont ses pertes qui se font dâun cĂŽtĂ© et qui se rĂ©parent de lâautre il en conclut que lâabsorption de lâoxigĂšnc, par suite de plusieurs phĂ©nomĂšnes, devait ĂȘtre compensĂ©e par dâautres. GuidĂ© par cette considĂ©ration, il chercha et il reconnut que les plantes rendaient Ă lâair ce qui lui avait Ă©tĂ© enlevĂ©; quâelles avaient la propriĂ©tĂ© dâamĂ©liorer lâair ; mais comme il nâalla pas plus loin, comme il ne soumit pas le phĂ©nomĂšne Ă lâanalyse chimique, câest Ă Senne- bier quâon est redevable dâavoir dĂ©montrĂ© que les plantes dĂ©composent lâacide carbonique, sâemparent du carbone et rendent lâoxigĂšne Ă l'atmosphĂšre. Tel est en effet le moyen suffisant pour restituer lâoxigĂšne que la combustion et IE CHIMIE. 2 e leçon. 3.. 38 COURS a3 fois son volume. LâĂ©ther et les essences le dissolvent comme lâeau il dĂ©compose lâeau. Il rougit, mais faiblement, la teinture de tournesol. On peut attribuer cet effet Ă lâacide carbo nique; car quand on sĂ©pare le cyanogĂšne du cyanure de mercure, il y en a toujours un peu de dĂ©composĂ©. Quand on met le potassium en contact avec le cyanogĂšne, le potassium sâenflamme, mais brĂ»le dâune maniĂšre tranquille ; le cyanogĂšne est absorbĂ© sans dĂ©composition. La quantitĂ© de cyanogĂšne absorbĂ© est Ă©gale en volume Ă lâhydrogĂšne que le potassium dĂ©gagerait de lâeau. Le produit du cyanure de potassium est tout-Ă -fait semblable Ă celui que lâon obtient en traitant une matiĂšre animale parla potasse. Le cyanogĂšne Ă©tant inflammable, peut sâanalyser en le brĂ»lant dans lâoxigĂšne. Il ne donne pas dâeau ; mais il donne de lâazote, et produit de lâacide carbonique. Pour lâanalyser dâune maniĂšre bien simple, on nâa quâĂ le faire passer sur lâoxide de cuivre, et UE CHIMIE. 5q lâon obtient 2 volumes dâacide carbonique et 1 volume dâazote. Le cyanogĂšne a une dĂ©nomination qui ne conviendrait quâa une substance simple; mais cette dĂ©nomination est justifiĂ©e, parce quâen effet il se comporte comme les substances simples, et surtout comme lâiode. Il est susceptible de sâunir Ă lâoxigĂšne. Il sâunit particuliĂšrement avec lâhydrogĂšne, et donne un acide que nous allons examiner. Pour prĂ©parer Vacide hydrocyanique, on prend du cyanure de mercure, et lâon y ajoute de lâacide hydrochlonque. LâhydrogĂšne de cet acide se porte sur le cyanogĂšne et le chlore sur le mercure, et lâon a de lâacide hydrocyanique. Mais voici avec quelles prĂ©cautions il faut opĂ©rer on met dans une cornue le cyanure de mercure prussiate de mercure, et par-dessus lâacide hydrochlorique un peu concentrĂ© ; on adapte Ă la cornue un tube qui contient du carbonate de chaux et du chlorure de calcium. Lâacide hydrocyanique , passant Ă travers ces cours V. CHIMIE. 2 I se trouve du sable ou du verre pile', sans le faire fulminer. Quelle est la nature de cette substance singuliĂšre? Quels sont les Ăšle'mens qui produisent la dĂ©tonation? En mĂȘlant le fulminate dâargent avec de lâoxide de cuivre que lâon met en grande quantitĂ©; en mĂȘlant, par exemple, i dĂ©cigramme de fulminate avec 25 grammes dâoxide de cuivre, on obtient, par la combustion , des fluides Ă©lastiques dans les rapports suivans 2 volumes de vapeur de carbone, i volume dâazote; par consĂ©quent, nous voyons que lâazote et le carbone sont lĂ dans le mĂȘme rapport que dans le cyanogĂšne. En recueillant tous les produits, on trouve quâil ne se forme pas dâeau donc lâacide que nous imaginons ĂȘtre dans le fulminate ne contient pas dâhydrogĂšne. On trouve en mĂȘme temps que le carbone et lâazote reprĂ©sentent tout ce quâil y a dans le fulminate, moins lâoxide 22 COU HS dâargent, et une portion dâargent qui semble manquer. On a facilement la quantitĂ© dâargent qui se trouve dans le fulminate en traitant par lâacide hydrochlorique, qui dĂ©compose le fulminate instantanĂ©ment, et sans que lâon ait Ă craindre de dĂ©tonation. Il se dĂ©gage une odeur forte , repoussante , dâacide hydrocyanique qui se forme dans cette circonstance. On peut aprĂšs cette dĂ©composition prendre le poids de lâargent. Sur ioo parties de fulminate dâargent, on trouve 72,187 dâargent, 5,54i dâoxigĂšne. Total. .. . 77,528 parties Ă©trangĂšres Ă lâacide. Par la premiĂšre analyse, on trouve que 100 parties de fulminate donnent 17,160 de cyanogĂšne. 11 y a donc une perte de 5,312 pour aller Ă 100; mais cette perte ne peut pas ĂȘtre de lâeau, puisque lâanalyse par lâoxide de cuivre nâen a pas fait connaĂźtre. DE CIUMTE. 23 Nous admettrons que dans le fulminate, il y a un acide particulier forme de i atome de cyanogĂšne et de i atome dâoxigĂšne, et nous formerons ainsi le nombre ioo. Emtraitant le fulminate dâargent par le cyanure de potassium, on le dĂ©compose en partie ; la moitiĂ© de lâargent est prĂ©cipitĂ©e, et il se forme un sel particulier. On prĂ©pare le fulminate de mercure en traitant le mercure par lâacide nitrique et par lâalcool. On a des fulminates avec toutes les bases en sĂ©parant lâargent et en y substituant dâautres substances. Ainsi, la propriĂ©tĂ© de fulminer ne peut pas dĂ©pendre du peu dâaffinitĂ© de lâoxigĂšne pour la base. On en fait avec la bary te qui dĂ©tone trĂšs bien. Pour connaĂźtre les fulminates, je renvoie aux Annales de Chimie . Nous ne saurions Ă©puiser toutes les combinaisons du cyanogĂšne. Nous citerons cependant celle quâil forme avec le soufre. En fondant ensemble 2 cyauoferrure de potassium et 1 partie de soufre, on forme une COURS 2 4 nouvelle substance, le cjanosulj'ure de potassium, qui donne lâacide hydrocyanosulfurique. Le fer du cyanoferrure de potassium sâunissant avec du soufre, se sĂ©pare du nouveau composĂ©. Le cyanogĂšne se combine avec le chlore, avec lâiode. Enfin, le nombre des acides formĂ©s par le cyanogĂšne est extrĂȘmement grand, et il sâaccroĂźt tous les jours. Nous terminerons son histoire par quelques rĂ©flexions sur la fabrication du bleu de Prusse. En gĂ©nĂ©ral, pour fabriquer le bleu de Prusse, on calcine des matiĂšres animales avec de la potasse. Cette calcination se fait diversement, selon les ateliers. En France, on opĂ©rait naguĂšre assez mal , et lâon Ă©tait obligĂ© de tirer une grande quantitĂ© de bleu de la Prusse, oĂč la fabrication en a dâabord Ă©tĂ© assez perfectionnĂ©e. En calcinant la matiĂšre animale avec de la potasse, lâeau quâelle contient dĂ©compose le cyanoferrure de potassium qui se forme, et lâon perd beaucoup de matiĂšre. Le procĂ©dĂ© qui donne davantage de produit , consiste Ă prendre des charbons de matiĂšre ani- IE CHIMIE. 0,5 male, ou des matiĂšres animales calcinĂ©es dans de vastes chaudiĂšres, qui fournissent un charbon azotĂ© sans humiditĂ©, et Ă mĂȘler ces charbons avec la potasse, dans des fours Ă rĂ©verbĂšre; on dĂ©termine la fusion du carbonate de potasse, qui demande une chaleur assez Ă©levĂ©e. Sâil ne se trouvait pas de fer pendant cette calcination, on nâaurait que du cyanure de potassium ; mais comme on se sert dâoutils de fer pour remuer la matiĂšre, que dans le four il y a des plaques de fer, il se forme du eyanoferrure de potassium. On xemarque que les ustensiles de fer sont promptement rongĂ©s dans cette fabrication. La grande attention quâil faut avoir dans cette opĂ©ration, câest de faire fumer le four sâil sâĂ©tablissait un trop grand courant dâair, on aurait ce que lâon appelle un Jeu oxidant, et une partie du eyanoferrure serait dĂ©composĂ©e. Quand le courant dâair fait fumer le four, on a un feu dĂ©- soxidant. La fumĂ©e prouve que lâoxigĂšne nâĂ©tait pas en assez grande quantitĂ© pour tout brĂ»ler, et que par consĂ©quent il nâa pas pu se porter sur la COURS 2 G matiĂšre en fusion. Beaucoup dâopĂ©rations des arts dĂ©pendent de la circonstance dâun four fumant ou non fumant. Quand celle dont nous parlons est terminĂ©e, on coule la matiĂšre, on lessive, et lâon prĂ©cipite des dissolutions de fer au maximum par le cyanoferrure de potassium que lâon a obtenu. Les fabricans ajoutent de lâalun, de la craie, de lâamidon mĂȘme, au prĂ©cipitĂ©. Je mâempresse maintenant de vous parler des produits immĂ©diats des matiĂšres animales. Je ne mâarrĂȘterai pas sur leur classification ; je dirai seulement que nous allons Ă©tudier la matiĂšre fibrineuse ou la fibrine, la gĂ©latine ou colle forte, Y albumine, la matiĂšre casĂ©euse, Y urĂ©e , la matiĂšre colorante du sang et le sucre de lait. Il y a encore dâautres produits que nous aurons occasion dâexaminer en Ă©tudiant ceux-lĂ . Ce que lâon dĂ©signe par le nom de fibrine est un produit immĂ©diat trĂšs rĂ©pandu il existe dans le chyle, dans le sang, et constitue la fibre musculaire. En lavant la fibre musculaire, on obtient une matiĂšre dĂ©colorĂ©e qui est la fibrine ; mais DE CHIMIE. 2 7 elle nâest pas pure. On lâobtient plus pure en prenant du sang liquide si lâon agite le sang avec un balai, il sây attache des filamens irrĂ©guliers de fibrine ; si on lave ces filamens, ils perdent leur couleur, et la matiĂšre est dâun blanc grisĂątre. La fibrine est encore lĂ , mĂȘlĂ©e Ă une matiĂšre grasse , que lâon enlĂšve par lâalcool ; alors on a une substance solide, blanche, sans forme cristalline. En gĂ©nĂ©ral, les matiĂšres animales affectent peu les formes rĂ©guliĂšres , les formes dĂ©terminĂ©es. La fibrine est insipide, inodore; sa densitĂ© est plus grande que celle de lâeau ; elle est insoluble dans lâeau froide ; lâeau chaude la raccornit et en dissout Ă force de la faire bouillir. Il se dissout une petite quantitĂ© qui se prĂ©cipite par lâĂ©vaporation. Les alcalis faibles ont peu dâaction sur elle les alcalis concentrĂ©s dissolvent toutes les matiĂšres animales. Lâacide acĂ©tique peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le dissolvant de la fibrine elle se gonfle dans cet acide, et finit par sây dissoudre. Lâacide hydrochlorique se combine avec la fl- 28 COURS brine ; il se combine dâailleurs avec la plupart des matiĂšres animales. Si lâon met un excĂšs dâacide bydrochlorique, on a une combinaison acide. Lâacide sulfurique lâaltĂšre et produit diverses substances dont une, la leucine, paraĂźt nouvelle. Elle a Ă©tĂ© dĂ©couverte par M. Braconnot. Lâacide nitrique jaunit la fibrine ; il forme de lâacide oxalique, et une matiĂšre en flocons jaunĂątres qui nâest pas mĂȘme comme dans sa nature. La fibrine Ă©tant abandonnĂ©e Ă elle-mĂȘme dans lâeau, entre en putrĂ©faction comme toutes les matiĂšres animales, et se dĂ©truit entiĂšrement. Quand on soumet les cadavres Ă lâaction de lâeau, ils se dĂ©composent la partie osseuse reste, et la partie musculaire est entraĂźnĂ©e. Mais il y a dans un cadavre des matiĂšres grasses qui sont de leur nature inaltĂ©rables ; aussi trouve-t-on, aprĂšs la dĂ©composition des cadavres, une plus ou moins grande quantitĂ© de matiĂšre grasse, et lâon a cru long-temps que cette matiĂšre grasse Ă©tait le rĂ©sultat de la dĂ©composition. DE CHIMIE. 2 DâaprĂšs cette idĂ©e, eu Ecosse oti mettait les chairs des animaux dans la terre, et lâon obtenait en effet des n^atiĂšres grasses, mais pas autant que lâon pensait en recueillir- Le phĂ©nomĂšne mieux analysĂ© a fait voir que les chairs musculaires ne se tranformaient pas en graisse, et quâou ne pouvait avoir que celle qui Ă©tait dissĂ©minĂ©e dans la fibrine. Ainsi, nous nous formerons cette idĂ©e de la dĂ©composition des matiĂšres animales, que la fibrine est dĂ©truite et que la matiĂšre grasse se retrouve. Cependant la matiĂšre grasse Ă©prouve une espĂšce dâaltĂ©ration. En fouillant dans les cimetiĂšres, ce que lâon y trouve, le gras des cadavres, nâest plus la matiĂšre grasse ordinaire; câest une matiĂšre saponifiĂ©e par lâammoniaque que produit la putrĂ©faction. Lâexistence de ce gras des cadavres nâest pas due Ă la dĂ©composition de la fibrine, mais Ă la graisse qui existait avant la putrĂ©faction. La fibrine est trĂšs riche en carbone. 5 o COURS 100 parties de fibrine contiennent. 53,36 carbone. 19,6g oxigĂšne. 7^02 hydrogĂšne. 19,93 azote. Connaissant les Ă©lĂ«mens de la fibrine, on a cherchĂ© Ă voir sâils ne pouvaient pas former des combinaisons dĂ©finies; on a trouvĂ©, par ceite recherche, que la fibrine Ă©tait composĂ©e dâoxi- gĂšne et dâhydrogĂšne dans les proportions pour former lâeau, et dâazote et dâhydrogĂšne dans les proportions pour former lâammoniaque. Je cite cet exemple pour montrer Ă quelles spĂ©culations on peut se livrer relativement Ă la composition des matiĂšres animales. DâaprĂšs ces spĂ©culations, on est portĂ© Ă croire que ces substances sont le produit de proportions dĂ©finies entre leurs Ă©lĂ©â mens ; et si, dans les analyses, on nâobtient pas exactement des proportions dĂ©finies, on lâattribue Ă lâimpuretĂ© des matiĂšres animales. La fibrine, caractĂ©risĂ©e par son insolubilitĂ© dans lâeau, est comme la fibre ligneuse des vĂ©- DK CHIMIE. 3r gĂ©taux toutesdeux forment une infinitĂ© de petits canaux. La gĂ©latine ne fait pas partie des liquides des animaux ; elle se trouve dans les parties molles ou solides, ou, pour mieux dire, ces parties contiennent de quoi la produire. Elle existe dans la chair musculaire, et surtout dans la peau qui se rĂ©duit en colle ; dans les cartilages , les membranes elle forme plus des deux cinquiĂšmes des os. Elle sâobtient en faisant bouillir la peau dâun animal avec de lâeau , ou bien en faisant bouillir les os en les soumettant Ă une tempĂ©rature Ă©levĂ©e. On peut aussi enlever le phosphate de chaux et les autres substances par des acides, et lâon a pour rĂ©sidu une matiĂšre qui se transforme en gĂ©latine en la faisant bouillir dans lâeau. La gĂ©latine est transparente, blanche sa couleur doit ĂȘtre attribuĂ©e Ă une altĂ©ration. La colle de poisson donne une gĂ©latine tout-Ă -fait blanche. Elle nâa pas dâodeur sensible; sa saveur est trĂšs faible. Elle est soluble dans lâeau, mais beaucoup COURS 02 plus Ă chaud quâĂ froid. Dans lâeau chaude, elle forme toujours une gelĂ©e plus ou moins forte; par le refroidissement, 2 parties de gĂ©latine dans 100 parties dâeau forment une gelĂ©e. La gĂ©latine nâest pas soluble dans lâalcool; cependant lâalcool ne la prĂ©cipite quâen partie. Elle nâest pas prĂ©cipitĂ©e par les acides ni par les alcalis. Le chlore altĂšre trĂšs promptement la gĂ©latine ; elle se change en une espĂšce de membrane câest une combinaison du chlore et de la matiĂšre animale altĂ©rĂ©e. Si lâon examine le liquide, il contient une grande quantitĂ© dâacide hydrochĂŻo- rique le chlore sâest emparĂ© de lâhydrogĂšne de la gĂ©latine. En faisant bouillir long-temps 2 parties dâacide sulfurique contre 1 de gĂ©latine , il se produit, dâaprĂšs M. Braconnot, une matiĂšre sucrĂ©e qui cristallise, et qui est moins soluble que le sucre ordinaire; mais cette matiĂšre sucrĂ©e nâest pas le sucre ordinaire, car elle est azotĂ©e , et donne de lâammoniaque par la distillation; ensuite elle ne DE CHIMIE. 55 fermente pas, et ne peut ĂȘtre convertie en sucre par aucun procĂ©dĂ©. La gĂ©latine est formĂ©e de la maniĂšre suivante f 47,88 de carbone. j 2 7,21 dâoxicĂšne. Ăźoo parties contiennent **. r^v* 1 '; ^*5^4' -'r^. =- ' ~*.^W ' t'.fĂŻ M^-,.>' 33 * LEĂON. - 1 er AOUT 1828. COURS DE CHIMIE SOMMAIRE. Fib rine. âAlbumine. â Action singuliĂšre de lâacide phospho- rique sur cette substance. â CasĂ©um. âUrĂ©e. â Sa formation artificielle.âMatiĂšre colorante du sang. â Sucre de lait.â Corps gras du rĂšgne animal.âCĂ©tine. â Ătlial. â Butyrine. â Acides butyrique, caproĂŻque et caprique. â Hircine. â Acide hircique. â CholestĂ©rine. â Acide cholestĂ©rique. â Acide urique et rosacique. âPyro-urique.âPurpurique. â Du sang. â LâurĂ©e, la stĂ©arine, lâolĂ©ine , la cholestĂ©rine y existent, et sont seulement sĂ©parĂ©es parles divers organes. â Liquides animaux alcalins. â De la bile. â Picromel.â Mucus. â Il paraĂźt ĂȘtre diffĂ©rent dans diverses humeurs. â Humeur aqueuse et vitrĂ©e. âLactate de soude. â Liquides animaux acides.âDe la sueur. â Elle doit son aciditĂ© Ă lâacide lactique.âDulait.âDe lâurine.âCalculs urinaires. â Calculs dâacide urique. â Dâoxalate de chaux ou mural. â De phosphate de chaux. âDe phosphate ammoniaco- magnĂ©sien. â Calcul fusible. â Calcul cystique. â Tissu musculaire. âDes cheveux,âdes poils, â des ongles.â Du cerveau. â Il contient du phosphore. âDes os. â De Chim. 33 e leçon. 1 2 COURS lâivoire. â Des lents. â Des coquilles. â De la respiration. â Lâair expirĂ© contient de lâacide carbonique. â Il y a de lâeau formĂ©e dans la respiration , et la quantitĂ© dâazote est augmentĂ©e. âLâaction de lâoxigĂšne sâest portĂ©e sur la matiĂšre colorante du sang ; il y a dans cette fonction une trĂšs grande quantitĂ© de chaleur perdue, et dont on ne peut assigner remploi. LâĂ©tude des animaux nous offre un grand nombre de produits diffĂ©rens, mais que lâon est parvenu Ă classer, et dans lesquels on reconnaĂźt un certain nombre de substances que lâon dĂ©signe par le nom de matĂ©riaux immĂ©diats des animaux. Un de ces produits, et celui par lequel nous avons commencĂ© leur Ă©tude, est la fibrine, qui forme, pour ainsi dire, la base de tous les organes des animaux. Cette matiĂšre renferme de lâazote, et se distingue par son insolubilitĂ© dans lâeau froide, et mĂȘme dans lâeau chaude, qui ne lâaltĂšre que trĂšs peu et nâen extrait quâune trĂšs petite quantitĂ© de matiĂšre on peut la comparer, sous ce rapport, Ă la matiĂšre ligneuse des vĂ©gĂ©taux. Cette fibrine a la propriĂ©tĂ© de contracter des combinaisons avec les acides et avec les alcalis. Lorsquâon la traite par les acides acĂ©tique, hy~ drocblorique, sulfurique, nitrique, quâon la fait DE CHIMIE. dĂźgĂ©i'er Ă froid dans ces acides, il se produit une combinaison fortement acide , et qui est soluble dans lâacide acĂ©tique. Cç phĂ©nomĂšne de dissolution se pi'Ă©sente dans une foule de circonstances oĂč la matiĂšre animale entre en combinaison avec les acides câest ce que lâon voit pour la matiĂšre casĂ©euse, albumineuse. La seconde matiĂšre que nous avons Ă©tudiĂ©e est la gĂ©latine, matiĂšre qui nâexiste pas dans les animaux, mais qui est faite particuliĂšrement avec les membranes, le tissu cellulaire, et des substances qui se trouvent dans les parties solides. Les parties liquides nâen fournissent point. 11 suffit de lâĂ©bullition pour lâobtenir. Elle est caractĂ©risĂ©e par la propriĂ©tĂ© de se dissoudre dans lâeau chaude et de former, parle refroidissement, une gelĂ©e. Cette matiĂšre nâest pas prĂ©cipitĂ©e de ses dissolutions dans lâeau par les acides ni par les alcalis. Une autre substance que nous avons Ă examiner, toujours comme matiĂšre immĂ©diate des animaux, est celle que lâon a dĂ©signĂ©e par le nom d 'albumine , et qui se trouve pure ou Ă peu 33 e !.. 4 COURS prĂšs pure dans le blanc dâĆuf. Cette matiĂšre est rĂ©pandue dans lâĂ©conomie animale on la trouve dans le sang, dans lâeau des hydropiques, dans lâeau des vĂ©sicatoires, dans les ampoules, et, en un mot, dans les liquides sĂ©crĂ©tĂ©s par les membranes sĂ©reuses. Voici quelles sont ses principales propriĂ©tĂ©s lâalbumine est un liquide visqueux , qui nâa pas de saveur sensible ni dâodeur. Le blanc dâĆuf a une rĂ©action alcaline, parce quâil contient du carbonate de soude ; mais on le purifie par lâalcool, qui sâempare du sel. Lâalbumine est de nature semblable dans tous les liquides oĂč lâon peut la trouver. Mise en contact avec les acides, elle se coagule et forme des prĂ©cipitĂ©s , surtout quand on emploie des acides minĂ©raux, comme les acides sulfurique, nitrique, hydrochlorique si lâon ajoute ensuite de lâacide faible, le prĂ©cipitĂ© peut disparaĂźtre en favorisant lâaction par la chaleur; mais si lâacide que lâon a dâabord mis Ă©tait en quantitĂ© considĂ©rable, le prĂ©cipitĂ© serait persistant ; il faut, pour quâil se dissolve, que la combinaison soit pour ainsi dire neutre. DE CHIMIE. 5 Lâacide phosphorique et lâacide ace'tique ne prĂ©cipitent pas lâalbumine cette exception est remarquable. Mais si lâon prend lâacide phosphorique et quâon le calcine dans un creuset, alors il prĂ©cipitĂ© trĂšs abondamment lâalbumine ; et le mĂȘme acide calcinĂ©, conservĂ© quelques jours Ă la tempĂ©rature ordinaire , ne prĂ©cipite plus, sans quâon puisse dire quel changement il a Ă©prouvĂ©. Si lâacide acĂ©tique nâa pas la propriĂ©tĂ© de prĂ©cipiter lâalbumine, lâalcool la prĂ©cipite trĂšs bien, et le prĂ©cipitĂ© nâest plus soluble en Ă©tendant dâeau. Les molĂ©cules se sont agrĂ©gĂ©es, et ont formĂ© un tout diffĂ©rent du premier seulement par lâarrangement des molĂ©cules ; il nây a pas dâautre changement que celui qui rĂ©sulte de la cohĂ©sion. La propriĂ©tĂ© la plus caractĂ©ristique de lâalbumine est de se coaguler par lâaction de la chaleur; elle se racornit, et devient dure. Lâair ne joue aucun rĂŽle dans cette coagulation ce fait nâest pas encore expliquĂ©. Dans les matiĂšres animales qui ne cristallisent pas, on peut cependant ad- 6 v COURS mettre une certaine affinitĂ© entre leurs molĂ©cules; dans lâĂ©tat liquide, cette affinitĂ© existe ; la chaleur ne fait quâexciter la cohĂ©sion, et de lĂ rĂ©sulterait la coagulation. Quand on veut combiner du soufre avec un mĂ©tal, on est obligĂ© de chauffer. On peut donc concevoir que lâaction de la chaleur excite lâaction rĂ©ciproque des molĂ©cules de lâalbumine. Les alcalis ne coagulent pas lâalbumine ; ils la dissolvent, et lâon peut la sĂ©parer par le moyen des acides. Lâammoniaque a un pouvoir dissolvant excessivement faible; la potasse et la soude en ont un bien plus grand. ! 52,88 de carbone, 15,70 dâazote. 23,87 dâoxigĂšne. 7,54 dâhydrogĂšne. La matiĂšre albumineuse, comme nous avons dit, se trouve particuliĂšrement dans les Ćufs. Elle est susceptible de se conserver assez longtemps. Les oeufs qui sont privĂ©s du contact de lâair ne sâaltĂšrent pas ; lâair pĂ©nĂštre Ă travers la coquille des Ćufs, et remplace lâeau que lâalbu- Ut CHIMIE. 7 mine perd pour empĂȘchera la fois lâĂ©vaporation et le passage de lâair, on a imaginĂ© plusieurs moyens. Le plus efficace consiste Ă mettre les Ćufs frais dans un lait de chaux; de cette maniĂšre , on les trouve encore frais au bout d'un an. On peut aussi les Ă©chauder, ce qui coagule lâalbumine, lâempĂȘche de diminuer de volume, et de donner accĂšs Ă lâair dans lâintĂ©rieur de lâĆuf. Lâalbumine se coagule Ă 72 0 ; mais pour cela, il faut que sa dissolution soit concentrĂ©e jusquâĂ un certain point. Si la dissolution Ă©tait trop Ă©tendue, la liqueur se troublerait, mais les molĂ©cules , trop Ă©loignĂ©es les unes des autres, ne pourraient pas se rĂ©unir. I/acide nitrique forme des flocons dans lâalbumine. On emploie lâalbumine pour la clarification des liquides. En mettant un blanc dâĆuf battu avec un peu dâeau dans un liquide et en chauffant, il entraĂźne en se coagulant toutes les matiĂšres Ă©trangĂšres. On emploie aussi les blancs dâĆufs pour clarifier les vins. Le casĂ©um ou la matiĂšre casĂ©euse nâexislc que 8 COUKS dans le lait des animaux, oĂč il est en suspension avec la matiĂšre butyreuse. Pour lâobtenir, on peut sây prendre de plusieurs maniĂšres. On abandonne le lait Ă lui-mĂȘme ; il sâen sĂ©pare une couche jaunĂątre ; câest la crĂšme qui renferme la matiĂšre butyreuse le liquide est encore dâun blanc opalin, dâun blanc laiteux, couleur qui lui est donnĂ©e par le casĂ©um que lâon en retire ; en jetant un peu dâalcool, il se forme une coagulation de la matiĂšre casĂ©euse. Ou bien on abandonne le lait Ă lui-mĂȘme; il sâaigrit promptement dans les temps chauds, et lâacide coagule le casĂ©um un peu de vinaigre suffit aussi pour le coaguler. On met le casĂ©um sur du papier brouillard, et lâon enlĂšve lâeau par la pression. Toutefois, la matiĂšre casĂ©euse ainsi obtenue contient un peu de matiĂšre butyreuse ; mais en traitant par lâĂ©ther on sĂ©pare la matiĂšre grasse, et lâon a le casĂ©um dans son Ă©tat de puretĂ©. Cette substance ainsi obtenue est molle , blanche, insoluble dans lâeau, et' ressemble Ă lâalbumine coagulĂ©e; on a mĂȘme comparĂ©, sous dâautres rapports, ces deux substances lâune Ă DE CHIMIE. g lâautre, et les diffĂ©rences assignĂ©es jusqu a prĂ©sent sont trĂšs faibles. La matiĂšre casĂ©euse se dissout dans les alcalis, dans les acides vĂ©gĂ©taux concentrĂ©s, dans les acides minĂ©raux affaiblis. Lâammoniaque dissout trĂšs bien le casĂ©um, tandis quâelle ne dissout pas lâalbumine. Les acides minĂ©raux concentrĂ©s prĂ©cipitent la matiĂšre casĂ©euse, la chaleur ne la coagule pas. Dans le lait, elle se coagule par les acides ; aussi quand le lait sâaigrit il y a coagulation, ce qui est dĂ» Ă la formation dâun acide particulier, par suite de la rĂ©action des Ă©lĂ©mens du petit-lait. Cet acide se forme promptement en Ă©tĂ©. Les acides minĂ©raux coagulent moins bien la matiĂšre casĂ©euse dans le lait que les acides vĂ©gĂ©taux , parce quâils forment une combinaison en partie soluble aussi le prĂ©cipitĂ© est moins abondant quand on aigrit le lait par ces acides, que quand on lâaigrit par les acides vĂ©gĂ©taux. Le casĂ©um, combinĂ© avec un acide minĂ©ral, peut en ĂȘtre sĂ©parĂ© par le carbonate de baryte, de chaux, etc.; il se fait une effervescence; câest IO COURS lâacide carbonique qui se dĂ©gagĂ©. En traitant ensuite par lâeau, le casĂ©um se dissout, forme une matiĂšre gommeuse qui se rĂ©unit en pellicules. Le casĂ©um, abandonnĂ© Ă lui-mĂȘme ^Ă©prouve une putrĂ©faction qui nâest pas repoussante. Cette putrĂ©faction forme le fromage, matiĂšre un peu compliquĂ©e , et dorme naissance Ă un acide, lâacide casĂ©ique , qui a besoin d etre encore Ă©tudiĂ©. La matiĂšre casĂ©euse se distingue encore plus de lâalbumine par sa composition , que par les caractĂšres que jâai indiquĂ©s. Ă 5 c,78 de carbone. 2i,38 dâazote. 11,41 dâoxigcne. 7,43 dâhydrogĂšne. On voit que le casĂ©um contient beaucoup plus de carbone et dâazote que lâalbumine ; et bien quâon ne puisse pas se flatter dâavoir opĂ©rĂ© sur des matiĂšres trĂšs pures, la diffĂ©rence nâen est pas moins rĂ©elle. Une substance qui joue un rĂŽle important dans DE CHIMIE. I I 4 l'Ă©conomie animale , et qui se trouve dans un liquide sĂ©crĂ©tĂ©, est Y urĂ©e 3 principe caractĂ©ristique de lâurine. LâurĂ©e est une substance azotĂ©e , blanche , cristallisant bien en lames carrĂ©es, oblongues, assez Ă©paisses. Câest un exemple remarquable de cristallisation parmi les matiĂšres azotĂ©es ; elle est de toutes les matiĂšres animales la plus azotĂ©e. Sa saveur est fraĂźche, un peu piquante et un peu urineuse ; câest elle qui donne Ă lâurine ses vĂ©ritables caractĂšres elle se dissout dans lâeau, elle se dissout Ă©galement trĂšs bien dans lâalcool, mais elle nâest pas soluble dans lâĂ©ther. ExposĂ©e Ă lâaction de la chaleur, lâuiâĂ©e se dĂ©compose aisĂ©ment, et se change pour ainsi dire en carbonate dâammoniaque; câest du moins la matiĂšre animale qui donne le plus de carbonate dâammoniaque. AbandonnĂ©e Ă lâair dans une dissolution trĂšs Ă©tendue dâeau, elle se dĂ©compose et se change aussi en carbonate dâammoniaque. Lorsquâon verse dans une dissolution dâurĂ©e de lâacide nitrique, il y a combinaison immĂ©diate , et il se forme un composĂ© que lâon a 12 COURS nommĂ© nitrate dâurĂ©e, et dans lequel lâacide et lâurĂ©e sont en proportions dĂ©finies. LâurĂ©e forme aussi une combinaison dĂ©finie avec lâacide oxalique. On peut faire cristalliser le nitrate et lâoxalate dâurĂ©e ; ces sels contiennent i atome dâacide et 2 atomes dâurĂ©e. Pour obtenir lâurĂ©e, il faut Ă©vaporer lâurine jusquâĂ consistance sirupeuse; on a un liquide noir dans lequel on verse de lâacide nitrique il se forme un prĂ©cipitĂ© de nitrate dâurĂ©e qui est colorĂ© ; on le recueille, on le presse entre des papiers absorbans, on le lave avec un peu dâeau, et on le presse de nouveau. On fait lâopĂ©ration Ă froid ; Ă zĂ©ro, on a des nitrates dâurĂ©e blancs. On traite par le carbonate de potasse, on Ă©vapore ; on traite le rĂ©sidu par lâalcool qui ne dissout que lâurĂ©e, et lâon fait cristalliser par lâĂ©vaporation de lâalcool. LâurĂ©e prĂ©sente un grand intĂ©rĂȘt, parce quâon est parvenu Ă la former de toutes piĂšces; câest la premiĂšre matiĂšre animale que lâon forme ainsi. WĂŽlher, en dĂ©composant du cyanate dâargent par du carbonate dâammoniaque, a obtenu de DE CHIMIE. i3 lâiirĂ©e dans la dissolution, et il a vu que lâurĂ©e rĂ©sultait de la combinaison de i atome dâacide cyanique, i atome dâammoniaque, i atome dâeau. Prout a trouvĂ© le mĂȘme rĂ©sultat par lâanalyse. Ainsi lâurĂ©e nâest que du cyanate dâammoniaque avec i atome dâeau ; elle doit donc ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un vĂ©ritable sel. Cependant, une fois quâon lâa formĂ©e, on ne peut pas en sĂ©parer les diverses parties, sans doute Ă cause de la prĂ©sence de lâeau. LâurĂ©e contient 2 atonies de carbone. 2 atomes dâoxigĂšne. 4 atonies dâhydrogĂšne. 2 atomes dâazote. Une autre substance que nous plaçons ici au nombre des matĂ©riaux immĂ©diats des animaux, est la matiĂšre colorante du sang, qui a un emploi si important dans lâĂ©conomie animale et dans les phĂ©nomĂšnes de la respiration. Cette matiĂšre colorante du sang peut ĂȘtre ob- COL' fiS tenue de plusieurs maniĂšres. La plus simple est de laisser le sang en repos aprĂšs en avoir sĂ©pare la partie fibrineuse; il se forme par le repos un dĂ©pĂŽt de matiĂšre colorante. Le sang, au sortir de la veine ou de lâartĂšre, passerait Ă travers un filtre les principes qui le constituent sont alors bien unis ou bien en dissolution; mais peu Ă peu la fibrine et la matiĂšre colorante sâen sĂ©parent, soit parce quâil se forme de nouveaux composĂ©s, soit que, souslâinfluence de la vie, la fibrine et la matiĂšre colorante fussent tenues en dissolution. Quoi quâil en soit, on obtient la matiĂšre colorante Ă peu prĂšs pure par le procĂ©dĂ© que nous venons dâindiquer, et qui est dĂ» Ă M. Brande. Mais comme le sang contient de lâalbumine, la matiĂšre colorante en se sĂ©parant en entraĂźne toujours avec elle. M. BerzĂ©lius a proposĂ© un autre procĂ©dĂ© pour obtenir cette matiĂšre pure; le meilleur est celui de M. Yauquelin. Il traite le caillot du sang par lâacide sulfurique ; il prend 4 parties dâacide quâil Ă©tend de DF. CHIMIE. 15 8 parties dâeau, et il fait chauffer jusquâĂ ĂŽo ou 6o° pendant plusieurs heures. Pourquoi cette action de la chaleur? câest que la matiĂšre albumineuse peut ĂȘtre dissoute par lâacide un peu fort; de sorte que la matiĂšre colorante, qui nâest pas attaquĂ©e par lâacide ou qui rĂ©siste mieux, se sĂ©pare de la fibrine. Il filtre et sature ensuite lâammoniaque il se sĂ©pare une matiĂšre dâun rouge brun, quâon lave jusquâĂ ce que lâeau de lavage ne donne pas de prĂ©cipitĂ© par lâeau de baryte. La matiĂšre colorante obtenue par ce procĂ©dĂ© se prĂ©sente comme un prĂ©cipitĂ© sans cohĂ©rence. DessĂ©chĂ©e, elleparait noire, et prĂ©sentela cassure du jayet. Elle se distingue par une couleur permanente qui est celle du sang ; elle est insoluble dans lâeau ; elle peut y ĂȘtre tenue en suspension, paiâce que sa densitĂ© diffĂšre assez peu de celle de lâeau; elle finit cependant par se prĂ©cipiter. Si on la fait bouillir avec lâeau, elle Ă©prouve une espĂšce de coagulation, et alors la suspension nâa plus lieu, elle se prĂ©cipite. i6 COURS La matiĂšre colorante est insoluble dans lâalcool, dans lâĂ©ther ; mais elle est soluble dans les acides, et dans lâacide sulfurique surtout. Elle se dissout encore mieux dans les alcalis. Pendant quelque temps , on lâa considĂ©rĂ©e comme devant sa couleur au fer; aujourdâhui on est bien convaincu que la couleur est due Ă la composition particuliĂšre de cette substance, et quâil en est de la matiĂšre colorante du sang comme des matiĂšres colorantes quâon extrait des vĂ©gĂ©taux. La matiĂšre colorante, obtenue par le procĂ©dĂ© de M. Vauquelin, Ă©tant brĂ»lĂ©e, se dĂ©truit complĂštement, et aprĂšs lâavoir incinĂ©rĂ©e on ne trouve aucun atome de fer , tandis quâon en trouve beaucoup dans le liquide acide qui lâavait enlevĂ©e du caillot. Cette seule expĂ©rience prouve que la matiĂšre colorante ne doit pas sa couleur au fer. On supposait autrefois que le fer qui Ă©tait dans le sang, et quâon nâavait pas cherchĂ© Ă sĂ©parer, y Ă©tait Ă lâĂ©tat, de sous-pbospbate. Quand on a une dissolution de matiĂšre colorante du sang, on ne peut accuser la prĂ©sence du fer par aucun moyen. M. BerzĂ©lius avait conclu DE CHIMIE. J 7 de lĂ que le fer y Ă©tait Ă lâĂ©tat mĂ©tallique, parce quâil savait, par les expĂ©riences de M. Rose, que lorsquâil se trouve du fer dans lâalbumine, il nâest pas prĂ©cipitĂ© ; mais si lâon met du chlore qui sĂ©pare lâalbumine sous forme de flocons, on manifeste bientĂŽt la prĂ©sence du fer. Nous remarquerons Ă cette occasion que beaucoup de matiĂšres animales albumineuses, et mĂȘme la fibrine, ont la propriĂ©tĂ© dâempĂȘcher la prĂ©cipitation du fer par les agens ordinaires , Ă moins que le fer ne soit en grande quantitĂ©. Câest cette observation qui avait trompĂ© sur la prĂ©sence du fer dans la matiĂšre colorante. Cette matiĂšre a la propriĂ©tĂ© de changer de couleur dans la respiration, et de passer du rouge foncĂ© au rouge vif. Il y a encore un principe immĂ©diat des animaux , auquel on a donnĂ© le nom de sucre de lait, parce que câest dans le lait quâon le trouve. Quand le lait est aigri, et quâon en a sĂ©parĂ© la matiĂšiâe butyreuse et casĂ©euse, on a le petit-lait câest ce liquide qui, Ă©tant clarifiĂ© avec un blanc dâĆuf, puis Ă©vaporĂ©, donne des masses considĂ©- Chim. 33e leçon. 2 COU K 3 ltt rĂąbles de sucre de lait. Ou le pre'pare dans les pays oĂč il J a dâabondans pĂąturages, et particuliĂšrement en Suisse. Cette substance est blanche et cristallise parfaitement; ses cristaux sont des prismes quadrangulaires, termines par des py- ramidesĂ quatre faces. Elle sucre assez bien. Lâeau en prend le dixiĂšme de son poids ; lâalcool en prend trĂšs peu. Ce qui distingue ce sucre du sucre ordinaire , câest quâil se change en acide mucique par lâacide nitrique, au lieu de se changer en acide oxalique, et quâil nâa pas la propriĂ©tĂ© de fermenter. Le sucre de lait ne renferme pas dâazote. AprĂšs les corps dont je viens de parler, nous avons Ă examiner une classe nombreuse de substances, que lâon dĂ©signe par le nom de corps gras; mais heureusement, dâaprĂšs lâĂ©tude que nous avons faite des corps gras dans lâanalyse vĂ©gĂ©tale, nous aurons peu de chose Ă en dire. Les corps gras ne contiennent pas dâazote ; ils sont formĂ©s de carbone, dâhydrogĂšne, et dâun peu dâoxigĂšne; ils sont presque tous composĂ©s de stĂ©arine et dâolĂ©ine; par consĂ©quent, traitĂ©s 1JE CHiMIE. U . parles alcalis, ils se saponifient et se transforment en acides stĂ©arique, margarique et olĂ©ique. Mais parmi les corps gras il en est qui prĂ©sentent des caractĂšres particuliers. La substance que lâon trouve dans la tĂȘte des baleines, le blanc de baleine, que M. Chevreul nomme la cĂ©tine, est fournie aussi par dâautres poissons elle est dissoute dans leurs huiles. Il suffĂźt dâemployer la pression pour la purifier. On lâexploite en grand, parce quâon en fait des bougies extrĂȘmement belles. Cette matiĂšre nâest pas la stĂ©arine ni lâolĂ©ine ; en la fondant, elle cristallise trĂšs bien par le refroidissement; en la dissolvant dans lâalcool, elle cristallise Ă©galement bien. Elle est insoluble dans lâeau , et soluble dans lâalcool et lâĂ©ther. i oo parties de ce't,ine contiennent. 81 ,66 de carbone. \ 9 . , 86 dâhydrogĂšne. 5,48 dâoxigĂšne. Elle entre en fusion Ă 48 ou 5 o°. Elle brĂ»le de la mĂȘme maniĂšre que la cire, et est employĂ©e pour lâĂ©clairage. La cire , la cĂ©tine et le suif donnent Ă peu prĂšs la mĂȘme quantitĂ© de lumiĂšre, 33 e lEçojt. 2.. 20 COUHS et il nây a de diffĂ©rence entre ces substances, quant Ă lâĂ©clairage , que celles que le luxe y trouve. Le suif a une odeur peu agrĂ©able ,âą il exige des mĂšches de coton plus fortes pour brĂ»ler ; on a souvent besoin de couper ces mĂšches charbonnĂ©es ; il tache les vĂštemens voilĂ les in- convĂ©niens que le luxe lui reproche, et câest pour cela quâil le repousse ; car relativement Ă la lumiĂšre fournie, il faut la mesurer, non sur la nature de la bougie, mais sur la plus grande quantitĂ© de matiĂšre qui aura Ă©tĂ© brĂ»lĂ©e dans le mĂȘme temps. IndĂ©pendamment des propriĂ©tĂ©s dont nous venons de parler, la cĂ©tine se distingue encore par les rĂ©sultats de sa saponification elle donne les acides stĂ©arique et olĂ©ique , et un produit particulier qui rĂ©pond Ă la glycĂ©rine, en la traitant par la potasse. L 'Ă©thol est un autre corps gras , insoluble , inodore, fusible Ă 5o". Il se distingue facilement, parce que les alcalis nâont point dâaction sur lui. Il est soluble dans lâalcool , et cristallise par le refroidissement. DE CHIMIE. 1 ! La butyrine ex iste dans le beurre. En effet, le beurre, selon M. Chevreul, contient de la stĂ©arine, de lâolĂ©ine et de la butyrine. On sĂ©pare la butyrine par lâalcool, parce quelle est plus soluble dans lâalcool que les deux autres substances ; on emploie lâalcool faible. La butyrine est une espĂšce dâhuile; sa densitĂ© est de o,go8. Elle ne se congĂšle quâĂ zĂ©ro. Quand on la saponifie, elle donne les acides stĂ©arique et olĂ©ique , mais elle en donne encore trois autres Y acide butyrique, Y acide caproi- que et Y acide caprique. U a fallu toute la sagacitĂ© et toute la patience de M. Chevreul pour parvenir Ă sĂ©parer ces acides qui forment des sels distincts. Ils sont tous les trois volatils, et se sĂ©parent des autres produits par la distillation. Ils sont liquides Ă la tempĂ©rature ordinaire. M. Chevreul a trouvĂ© la phocĂ©nine dans lâhuile de marsouin, de dauphin. Par la saponification, elle donne des produits analogues Ă la glycĂ©rine, de lâacide stĂ©arique, olĂ©ique , et de lâacide pho- cĂ©nique. M. Chevreul a extrait de la graisse de bouc 22 COURS et de mouton une substance quâil appelle hir-. cine, et qui donne de Y acide hircique. Enfin, M. Chevreul a trouvĂ©, dans les calculs biliaires humains , une substance particuliĂšre quâil a nommĂ©e cholestĂ©rine, laquelle forme Yacide cholestĂ©rique. Nous aurions ici Ă considĂ©rer une classe de corps assez restreinte que lâon nomme acides ; nous dirons seulement deux mots dâun acide qui est dans lâurine. On trouve dans les urines Yacide urique lâ 3i. - Autres acĂ©tates basiques, 32. AcĂ©tate de fer, L. 23 , p. 24. AcĂ©tate de mercure, L. 23, p. 32. AcĂ©tate deplomb, L. 23, p. 24. - j acĂ©tate, 26. -Il sert Ă prĂ©parer le blanc de plomb, 27. - On prĂ©pare aussi le blanc de plomb par le procĂ©dĂ© hollandais, acĂ©tate, ibid. 1 2 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES AcĂ©tate de potasse, L. 23, p. 20. -Câest un des sels les plus dĂ©liquescens, ibid. - Il re'siste assez bien Ă lâaction de la chaleur, 21 .-Avec lâoxide dâarsenic, il donne un produit volatil, ibid. - PrĂ©paration de lâacĂ©tate de potasse, 22. -Bi-acĂ©tatc, ibid. AcĂ©tate de soude, L. 23, p. 23. Acide acĂ©tique, L. 23, i^-Son odeur, Sa densitĂ©', point dâĂ©bullition, lâĂ©tat de cristaux , il contient une proportion dâeau , ibid. - Sa composition, 16.â DensitĂ© du mĂ©lange dâacide acĂ©tique et dâeau, lâobtenir dâun acĂ©tate, il faut que lâacide sulfurique contienne de lâeau, prĂ©paration par la distillation du vinaigre , 19. - Il se forme dans lâacescence et la distillation des matiĂšres vĂ©gĂ©tales, ibid. - Il forme un Ă©ther en le distillant avec lâalcool, L. 3o, 15. â Il dissout parfaitement la fibrine, 27. Acide benzoĂŻque, L. 25, p. existe dans le benjoin, lâobtient en traitant le benjoin par la potasse, le prĂ©pare aussi par la sublimation, ibid. âSon odeur est due Ă une huile volatile, 3. - Lâurine des herbivores en contient, ibid. - On le dĂ©colore parle charbon animal, ibid. - PropriĂ©tĂ©s physiques de lâacide benzoĂŻque, 4-H se sublime en se dĂ©composant en partie, ibid. - Il brĂ»le comme une rĂ©sine , ibid. - Il est peu soluble, ibid. - Lâacide nitrique et lâacide sulfurique le dissolvent, ibid. -Sa composition, ibid. - Ses sels sont trĂšs solubles, 5. - On sâen sert pour sĂ©parer le fer du manganĂšse, ibid. - Il existe dans les baumes, ibid. Acide butyrique, L. 33, 21. DU COURS DF. CHIMIE. O Acide cuprique, L. 33, p. 21. Acide caproĂŻque, ibid., ibid. Acide carbazotique, L. 3i, p. 35. - Son analyse, ibid. Acide cholestĂ©rique, L. 33, p. 32. Acide citrique, L, p. analyse, 24. AcideJluosilicique, L. 14, p- se combine avec lâammoniaque et diverses bases, -Sa pre'paration, 8. -Action de la chaleur sur cet acide, 10. Acide, formique, L. 25, p. ne contient pas dâazote, ibid. - Sa pre'paration, ibid. - Il ressemble beaucoup Ă lâacide acĂ©tique, peut le former artificiellement, ibid. - Sa densitĂ©, ibid. - CaractĂšres qui le distinguent de lâacide acĂ©tique , 7. - Le peroxide de mercure le dĂ©compose, ibid. - Sa composition , ibid. - Son nombre Ă©quivalent, ibid. Acide fulminique, L. 32, p. donne des combinaisons qui dĂ©tonent avec la plus grande facilitĂ© , 20. Acide galhque, L. 24, p. 29. - Il existe avec le tannin, 3o. - Son analyse, 31. - Il est la base de lâencre , ibid. Acide hjdrocjunique, L. 3i , p. 3g. -Son action sur lâĂ©conomie animale, 4o. - Sa composition, 4 1 - â H brĂ»le trĂšs bien, ip. - Moyen de lâanalyser , combinaisons, 1. Acide bjdrocjanoferrique, L. 3i, p. 6. - Son analyse, 7. -Moyen de lâobtenir facilement pur, 10. Acide hjposulfurique, L. 10 , p. 8. - Il se combine avec beaucoup de substances vĂ©gĂ©tales , n. Acide iodeux, L. l3, p. 17. Acide lactique, L. 25, p. 10. - Il se forme dans la fermentation des substances azotĂ©es, ibid. - Il existe dans le petit-lait, 11. - 11 a Ă©tĂ© dĂ©couvert par ScheĂšle , ibid. J.. 4 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES -M. Rraconnot lâavait appelĂ© acide nancĂšique, ibid. -Ses caractĂšres, ibid. - PropriĂ©tĂ© de ses sels, Lâacide lactique ne contient pas dâazote, ibid. Acide malique ou sorbique, L. 24, p. lâextrait du fruit du sorbier, ibid. â Il forme des sels trĂšs solubles, de plomb cristallise, existe dans la plupart des sucs acides des ve'gĂ© taux, ibid. Acide margarique , L. 28, p, 33 .-Sa prĂ©paration, 3 i. - Son analyse , 34 - Acide mucique , L. 25 , p. i 5 .-Ila Ă©tĂ©' dĂ©couvert par ScheĂšle, ibid. - On lâobtient avec la gomme et le sucre de lait, ibid. - Ses proprie'tĂ©s , ibid. - IL donne parla distillation de lâacide pyro-mucique, 16. -Composition de lâacide mucique , ibid. Acide olĂ©ique, L. 28, p. 33 . â Ses caractĂšres , 34 - - Son analyse , 35 . Acide oxalique, L. 24, p. 2. - Son analyse, ibid. â Il 11e contient pas dâhydrogĂšne, ibid. -CristallisĂ©, il contient de lâeau, 3 .-Il se fond, se sublime et se dĂ©compose en petite quantitĂ©, ibid. - En faisant passer dessus un courant de gaz, il se sublimerait sans dĂ©composition, ibid. â On peut le considĂ©rer comme formĂ© dâacide carbonique et dâoxide de carbone, 5 .-On peut avec cet acide obtenir lâoxide de carbone pur, ibid. - Il rĂ©duit lâor , prĂ©cipite la chaux mĂȘme du sulfate , ibid. - Il existe dans beaucoup de vĂ©gĂ©taux, On lâobtient par lâaction de lâacide nitrique sur beaucoup de substances vĂ©gĂ©tales, ibid. Acidepeclique , L. 25 , p. 7 - Il existe dans les navets, les carottes, etc., ibid. - Sa prĂ©paration, ibid. - Ses propriĂ©tĂ©s, 9. - II 11e contient pas dâazote , ibid. - Les DU COURS DE CJIIMIE. 5 ]>eclates Ăźle potasse, de soude et d'ammoniaque sont trĂšs solubles, le transforme en gele'e, ibid. - Sa composition, ibid. - On peut lâadministrer comme nourriture aux malades , ibid Acide phosphatique, L. 6, p. 16. - Il ne donne pas de sels distincts , mais des mĂ©langes de phosphates et de phospliites, ibid. Acide racĂ©nique, L. 24, p. est isomorphe avec lâacide tartrique, ibid. Acide rosacique, L. 33 , p. 24. Acide stĂ©arique, L. 28, p. 32 .-Sa prĂ©paration, 3 Son analyse, 34 - ' Acide succinique, L. 25 , p. 16. - On lâextrait de lâambre ou succin par la distillation, ibid. - On peut le purifier par la distillation , 17. - Ou mieux en le saturant avec la potasse, 18. - Il cristallise bien , ibid. - Il se sublime en se dĂ©composant en partie, ibid â CaractĂšres qui le distinguent de lâacide benzoĂŻque, ibid. - Sa composition, nombre Ă©quivalent, ibid. Acide sulfovinique, L. 3 o , p. 6. Acide tartrique, L. 24, p. i 5 . -Son analyse, 16. - Par la dissolution , il donne de lâacide py rotartrique, 17. â Il prĂ©cipite la chaux des sels des acides vĂ©gĂ©taux, Proce'dĂ© pour lâobtenir, 18. Acide urique, L. 33 , p. 22. - Il se dĂ©pose de lâurine par le refroidissement, ibid. - Il forme beaucoup de calculs de la vessie, ibid. - Il donne par la distillation de lâacide pyro-urique, lâacide nitrique, il donne de lâacide purpurique, ibid. Acides vĂ©gĂ©taux, L. 23 , p. 1 3 . - Ils sont au moins au nombre de trente, ibid. 6 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES Albumine, L. 33 , p. 3 .-Elle existe dans beaucoup de liquides animaux, l^.-Le blanc dâĆuf en est formĂ© , ibid. â SinguliĂšre action de lâacide phosphorique sur cette substance, 5 .-Action de la chaleur sur elle, ibid. - Analyse de lâalbumine, 6. - Elle sert Ă clarifier le vin, 7. Albumine vĂ©gĂ©tale, L. 3 i , p. 16. -Elle existe dans les amandes et beaucoup de vĂ©gĂ©taux, ibid. - Elle se trouve dans le gluten, i 3 . Alcalis vĂ©gĂ©taux , L. 25 , p. ig. -La dĂ©couverte du pre- mieralcali vĂ©gĂ©tal est due Ă Sertuerner, etdate de i 8 o 5 , 20. â Ce nâest que 11 ans aprĂšs quâelle a Ă©tĂ© reconnue exacte, ibid. - Tous les alcalis vĂ©gĂ©taux contiennent de lâazote, 21. âIls sont combinĂ©s dans les vĂ©gĂ©taux avec un acide, en gĂ©nĂ©ral lâacide inalique, 22. - Ils sont trĂšs peu solubles, ibid. - Leurs propriĂ©tĂ©s alcalines sont assez fortes, ibid. - Ils prĂ©cipitent la plupart des oxides mĂ©talliques, sont prĂ©cipitĂ©s par les bases solubles , ibid. - Leur poids atomistique est trĂšs grand, 25 . â Ils contiennent beaucoup de carbone, 26. - Ils donnent par la distillationles produits des matiĂšres animales, ibid. - Ils donnent de lâamer avec lâacide nitrique, 27. Alcool, L. 29, p. 32 . - Il se forme dans la fermentation des matiĂšres sucrĂ©es , 33 . - Ătendu, il forme lâeau-de- vie, ibid. - Alcool absolu, ibid. - Ses propriĂ©tĂ©s, 34 - â Son analyse, ibid. â DensitĂ© des mĂ©langes dâeau et dâalcool, L. 3 o, 2. â Action du nitrate de mercure et dâargent, 3 .âPar lâaction des acides, ilformedes Ă©tliers, ibid. - Il existe en quantitĂ© diffĂ©rente dans toutes les liqueurs fermentĂ©es, L. 3 i, 24. DU COURS DE CHIMIE. 7 Alizarine, L. 3o, la matiĂšre colorante de la garance, ibid. Allumettes oxigĂšnĂ©es, L. ta, p. 29. Aluminium, L. 16, p. 5. - Il rĂ©flĂ©chit la lumiĂšre, conduit mal lâĂ©lectricitĂ©, ibid. â Il 11e dĂ©compose pas lâeau, ibid. - Il brĂ»le avec beaucoup dâĂ©clat danslâoxi- gĂšne ; la chaleur dĂ©gagĂ©e est si forte , que lâaluminium se fond en partie , 7. - Il se combine avec le soufre , ibid. - La combustion de lâaluminium explique la formation du corindon dans les volcans, 8. Alun, voyez Sulfate dâalumine et de potasse. Amer de Welther, L. 3i, p. 34- â Il se forme dans le traitement des matiĂšres animales par lâacide nitrique , ibid. Amidon, L. 27, p. 5. - On le retire de la pomme de terre et des cĂ©rĂ©ales, 6. â Ses propriĂ©tĂ©s, 7. - Il forme du sucre par lâaction des acides , 7 et 13. â Aveclâiode, il forme divers composĂ©s; câest un excellent rĂ©actif pour lâiode , et rĂ©ciproquement, 8. â Il forme avec lâoxide de plomb un composĂ© insoluble, 9. - LĂ©gĂšrement torrĂ©fiĂ©, il forme une espĂšce de gomme, ibid. - Extrait de diverses plantes , il prend diffĂ©rens noms, ibid. - Il donne de lâempois avec lâeau ,11. - Lâempois abandonnĂ© Ă lâair donne du sucre, 12. â On se sert de ce sucre pour amĂ©liorer les vins , 13. âAnalyse de lâamidon, i4- - Lâamidon existe dans toutes les cĂ©rĂ©ales, i5. Ammoniaque, L. 14 5 P* 21. Ammonium, L. 20, p. g. Analyse des produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux, L. 22, p. anciennes mĂ©thodes Ă©taient dĂ©fectueuses, 8 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES ibid. - Analyse par le chlorate de potasse, 27. - M. Ber- zĂ©lius ajoutait du sable Ă la matiĂšre pour la faire brĂ»ler moins vite, 28. - Analyse par lâoxide de cuivre , 2g. - Avantage de ce procĂ©dĂ©, ibid. - Le seul inconvĂ©nient, câest que lâoxide est trĂšs hygromĂ©trique, 3o. â Analyse qualitative, ibid. â Moyen de mesurer les gaz, 35. - Moyen de dĂ©terminer les quantitĂ©s dâeau, L. 23, 2. - M. de Saussure sâest servi dâoxigĂšne, 5.âCe procĂ©dĂ© nâest pas bon, docteur Prout a combinĂ© les deux moyens, ibid. Antimoniales et Antimonites, L. 21, p. 2. âIl faut sĂ©parer lâacide pour les distinguer, ibid. - Moyen de les reconnaĂźtre , 3. - On les prĂ©pare avec lâantimoniate de potasse, ibid. â Ils deviennent incandescens lorsquâon les chauffe, 5. - La zircone prĂ©sente une propriĂ©tĂ© semblable , ibid. Antimoniale de potasse, L. 21, p. 3. Argenture sur mĂ©taux, L. r8 , p. 2. - On se sert du chlorure dâargent, i3. Arseniates, L. 6, p. de lâatome dâacide arse- nique, ibid. - Leurs caractĂšres gĂ©nĂ©riques, ibid. â Action du charbon, 18. - Action du chalumeau sur Parsema te de plomb, acides phosphorique et arsenique donnent des composĂ©s analogues, parce quâils, ont la mĂȘme composition, 20. Arseniale dâammoniaque, L. 6, p. 22. Arseniate de baryte et strontiane, L. 6, p. 22. Arseniale basique , L. 6, p. 23. Arseniate de chaux, L. 6, p. 23. Arseniate de fer, L. 6, p. 23. Arseniate de magnĂ©sie, L. 6, p. 23. DU COURS DE CHIMIE. 9 Arseniale L. 6, p. 23. Arseniale de potasse, L. 6, p. 20. Arseniale de soude, L. 6, p. 20. Asparagine, L. 27, p. 4- - Ses propriĂ©tĂ©s, 5. B. Baumes, Leçon 25, page i3. - Ils contiennent de lâacide benzo'ique, 5. BiĂšre, L. 3i, p. 23. -Elle contient peu dâalcool, ibid. Bile, L. 33, p. 26. -Elle contient du picromel, y trouve aussi de la clioleste'rine, ibid. - Elle contien t du mucus, 29. Blanchiment du lin, du chanvre et du coton, L. 3o, p. 28. -On se sert de chlore ou de chlorure de chaux, de de'terminer leur force, chlore ne peut servir Ă blanchir la soie ou la laine , ibid. - On se sert pour ces tissus de gaz sulfureux aprĂšs le de- creusage et le de'suintage, 27. Bleu de Prusse, L. 32, p. 12. -RĂ©flexions sur sa prĂ©pa-. ration , i4- Bois de BrĂ©sil, L. 3o , p. 32. -11 donne de belles teintures rouges, ibid. Bois de CampĂ©che, L. 3o, p» 31. â Il contient une teinture colorante qui se nomme hĂ©matine, donne diverses teintes avec dilfĂ©rens mordans , ibid. Boracite, L. 2 , p. 24. Borates, L. 2, p. 11. - Poids de lâatome dâacide borique, 12. - CaractĂšres gĂ©nĂ©riques des borates, 13. â Ils sont dĂ©composĂ©s par presque tous les acides, ibid. â CaractĂšres de lâacide borique, i4- - Ils sont peu solubles, i5. - Les acides les dissolvent bien , ibid. - Bi-borates. IO TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES 16. - Borax ou borate de soude , ibid. - Ăquivalent du borax , ibid. - Ce sel est trĂšs phosphorescent, 17. - Il se fond en un verre transparent, solubilitĂ©', ibid. - On sâen sert pour prĂ©parer lâacide borique ,17. - IL sert Ă souder les mĂ©taux en dissolvant les oxides , 20. âBorate contenant moitiĂ©' moins dâeau, sera trĂšs utile pour les bijoutiers, borax se trouve dans la nature, ibid. - Purification du borax brut, 23. Brucine , L. 26, p. caractĂšres distinctifs, ibid.~ Elle existe dans la fausse angusture, ibid. Bulyrine, L. 33 , p. 21. -Câest la matiĂšre grasse du beurre, ' ibid. - Par la saponification, elle donne, outre les acides ste'arique et ole'ique, des acides butyrique , caproĂŻque et cuprique, ibid. C. Calculs urinaires, Leçon 33, page fusible, ibid. - Dâacide urique , ibid. - Mural ou dâoxalate de cliaux, ibid. - De phosphate de chaux, ibid - De phosphate de chaux et de magnĂ©sie, ibid. â Cystique, ibid. CamĂ©lĂ©on, L. 16 , p. 11. - Il sert Ă prĂ©parer le chlorure de manganĂšse, ibid. Camphre, L. 2p, p. 29. - DifficultĂ© de le sublimer, 20. - Il forme du tannin artificiel avec divers acides ,21.â Son analogie, ibid. - On en trouve en grande quantitĂ© dans quelques huiles volatiles en Espagne, 22. Camphre artificiel, L. 29, p. 18. -Son analyse, ibid. Caoutchouc, L. 28, p. est naturellement blanc, DU COURS DE CHIMIE. I I ibid. - Ses propriĂ©tĂ©s , ibid. - Moyen de le dissoudre , 26. - 11 existe dans beaucoup de vĂ©gĂ©taux, 27. Carbonates, L. 3 , p. 1Ăquivalent de lâacide carbonique, 2. - CaractĂšres gĂ©nĂ©riques des carbonates, ibid. -Action des corps simples, 3 .-Des acides, ibid.âTe lâeau, 4 - ~ H s dĂ©composent les sels insolubles, L. 21, 7. Carbonate d J ammoniaque, L. 4 ; P- du carbonate, g. - Il se produit dans la dĂ©composition des matiĂšres animales, ibid. - Bi-carbonate, 8. Carbonate de baryte, L. 4 , P- i 5 .-Poids atomistique, On le trouve dans la nature, se fond sans se dĂ©composer, est dĂ©composĂ© en entier par lâinfluence de la vapeur dâeau, carbonique peut dĂ©composer aussi lâhydrate de baryte, ibid. â Ses- quicarbonate de baryte, ig. Carbonate de chaux, L. 4 » P- 8. - Son Ă©quivalent, ibid. â Sa forme cristalline, densitĂ©, rĂ©fraction , ibid. â Quelques eaux en contiennent une grande quantitĂ© dissous par lâacide carbonique, g. - Il se dĂ©pose par le dĂ©gagement de cet acide , 10. - Action de la chaleur sur ce sel, ibid. - On peut le fondre Ă une haute pression, contient un peu de strontiane, i 3 .-Le carbonate de chaux constitue un grand nombre de substances minĂ©rales , ibid. Carbonate de cuivre, L. 4, p. atomistique du carbonate neutre si lâon pouvait le former , ibid. â Nature de la matiĂšre que lâon a dĂ©signĂ©e comme carbonate anhydre, DiffĂ©rence de nature du carbonate selon quâon mĂȘle les dissolutions ,18. - Carbonate bleu, des cendres bleues, 20. Carbonate de fer, L. 4, p. i 3 .-Son nombre atomistique, 12 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂllES ibid. - On le prĂ©parĂ© de deux maniĂšres, ibid. - Il constitue un minerai de fer, ibid. - Il existe dans les eaux mine'rates, i /j. Cai bonate de magnĂ©sie, L. 4 > P- 9-âSon nombre atomistique, ne peut le prĂ©parer directement, ibid. - On en trouve dans la nature , ibid. - Bi-car- bonate , ibid. - Sesquicarbonate , 11. â La magnĂ©sie blanche est un sous-sel hydratĂ©, ou une combinaison de carbonate, dâhydrate et dâeau, 12. Carbonate de manganĂšse , L. 4 , P- 1 5 .-Nombre atomistique de ce sel, ibid. - On le trouve dans la nature , 16. Carbonate de plomb, L. 4 , p- 20. â Nombre atomistique, ibid. - Il se trouve dans la nature , ibid. Carbonate de potasse, L. 3 , p, 20. -Son poids atomistique , 21. - Il est dĂ©liquescent, ibid. - Il ne se dĂ©compose pas par la chaleur, 22. -Sous lâinfluence de la vapeur dâeau, il se dĂ©compose au contraire, ibid. - Le charbon le dĂ©compose; on peut obtenir le potassium, 23 . - Variations de lâaffinitĂ© suivant les circonstances, ibid. - Extraction du carbonate par la combustion des plantes, ibid. - Sa purification, 25 .âPrĂ©paration du carbonate de potasse pur, ibid. - Essai du carbonate de potasse, 26. â Bi-carbonate, ibid. - Son nombre atomistique, ibid. - Sa prĂ©paration, La chaleur le transforme aisĂ©ment en carbonate, 28.âSesquicarbonate , ibid. Carbonate de soude, L. 3 , p. 28. - Son poids atomistique, formes cristallines sont diffĂ©rentes, suivant la quantitĂ© dâeau quâil contient, Ă©prouve la fusion aqueuse, ibid. - Action du phosphore, ibid, et L. 4 P- 1. - Il est dĂ©composĂ© par les bases qui forment DU COUKS DE CHIMIE. l3 des carbonates insolubles, 2 . - On le trouve en grande quantitĂ© dans la nature , ibid. - On lâextrait des plantes marines, le fabrique artificiellement, 4- -Bicarbonate , de lâobtenir immĂ©diatement, 5. - Sesquicarbonate, 6 . - On le trouve en grande quantitĂ© dans la nature, ibid. Carbonate de slrontiane, L. 4, P- 19 .-Il se dĂ©compose difficilement par la chaleur, ibid. - Son poids atomistique, 20 .-On le trouve dans quelques eaux minĂ©rales, ibid. â Il existe dans lâaragonite, ibid. Carbonate de zinc, L. 4> P- 21 . âPoids atomistique de ce sel, ibid. - Il existe dans la nature , ibid. Carbonates doubles, L. 4, P- 22 . - Carbonate de chaux et magnĂ©sie, ibid. - Carbonate de soude et de chaux, 2 . 3 . Carmin, laque de cochenille, L. 3o, p. 36. CarminĂ©, matiĂšre colorante delĂ cochenille L. 3o, p. 35. Carthamc, L. 3o, p. 34 .-Il donne une belle couleur, mais trĂšs fugace, 35. - Moyen dâen sĂ©parer la couleur jaune, ibid. CasĂ©um, L. 33, p. 7 . - On le prĂ©pare mieux par les acides vĂ©gĂ©taux que par les acides minĂ©raux, 9 . - Il se combine avec les acides, 19 .-Son analyse, 10 .-Il existe dans le sang, 26 . Cassavc, L. 27 , p. 10 . -Câest lâamidon que lâon retire du manioc, ibid. Cerveau, L. 33 , p. 3y. - Il contient du phosphore , ibid. CĂ©tine ou blanc de baleine, L. 33 , p. ig. - Son analyse , ibid. - Elle donne, par la saponification , des acides stĂ©arique et olĂ©ique, 20 . Chaleur animale, L. 33, p. provient de la formation de lâacide carbonique et de lâeau, 3g. - On ne l/ } TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES peut pas rendre compte de toute celle qui se dĂ©gage, 41 âą Chanvre, L. 3 o, p. 23 . â On emploie le chlore ou le chlorure de chaux pour le blanchir, ibid. Cheveux, L. 33 , p. 37. - Ils contiennent une huile grasse, exceptĂ© les cheveux rouges qui en renferment une rousse , contiennent du soufre, ibid. Chimie animale, L. 3 i , p. 3 o. Chimie vĂ©gĂ©tale, L. 22, p. 19. â Toutes les substances vĂ©gĂ©tales sont formĂ©es de carbone, dâhydrogĂšne et dâoxigĂšne ; quelques-unes contiennent de lâazote , ibid. - Les vĂ©gĂ©taux vivans sont soumis Ă la puissance de lâorganisation, Ă©lĂ©mens se combinent en une foule de proportions, ibid. - Produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux, se divisent en acides, bases et corps neutres, a 5 . - La dĂ©couverte des alcalis vĂ©gĂ©taux est rĂ©cente, ibid. Chlorates, L. 22, p. 24. - Action de la chaleur, Des corps combustibles, 25 . - De lâacide hydrochlo- rique, ibid. - Nombre atomistique de lâĂ cide chlo- rique, 26. Chlorate d'ammoniaque, L. 1 3 , p. 3 . - Pour le faire dĂ©toner , il faut le mĂȘler avec du sable, ibid. Chlorate de baiyte, L. 1 3 , p. 3 .-Il sert Ă obtenir lâacide chlorique, ibid. â PrĂ©paration du chlorate , ibid. Chlorate de chaux, L. i 3 , p. 5 . Chlorate de potasse, L. 12., p. 26. - Sa solubilitĂ©, ibid. -Action de la chaleur, 27. â Du charbon, ibid. â Du phosphore, 28. âDes mĂ©taux et des sulfures, ibid. - Des acides, 29. - Emploi de ce sel pour les allumettes oxi- gĂ©nĂ©es, -Danger de la poudre faite avec ce sel, ibid. - PrĂ©paration du chlorate de potasse, 3 1 ; et L. 1 3 , p. 1. DU COURS DE CHIMIE. i5 Chlorate de soude, L. i 3 , p. 3 . Chlorate de strontiane, L. i 3 , p. 5 . Chlorates oxigĂ©nĂ©s, L. i 3 ,p. io. â Poids de lâatome dâa eide, ibid. Chlorures, L. 14, p- i 3 . -Action de la chaleur, lâacide sulfurique , ibid. - De lâacide nitrique, ibid. - Il se forme dans ce cas de lâeau l'Ă©gale , i 5 . - Ils prĂ©cipitent la dissolution dâargent ; le prĂ©cipitĂ© est insoluble dans les acides et soluble dans lâammoniaque , 16. - Ils sont presque tous solubles, 17. Chlorure dâaluminium, L. 16, p. lâobtenir, on fait passer du clilore sur un mĂ©lange dâalumine et de charbon, tombe en dĂ©liquescence Ă lâair, 3 .- Cliaufte quand il est humide, il se dĂ©gage de lâacide hydrochlorique, ibid. - On lâa regardĂ© comme un acide analogue Ă lâacide fluosilicique , 4 - - En le dĂ©composant par le potassium, on obtient lâaluminium , 5 . Chlorure dâantimoine, L. 17, p. 3 .-Le protochlorure sâappelait autrefois beurre dâantimoine, On le prĂ©pare par le chlore en laissant le mĂ©tal en excĂšs, ibid. -Ou en traitant lâantimoine par lâeau rĂ©gale, 4 - -Ou avec le protoxide dâantimoine et le sel marin, ibid. - Par lâacide hydrochlorique et le sulfure dâantimoine, ibid. - Il est caustique , ibid. - Lâeau le dĂ©compose , 5 . - On obtient le deutochlorure avec le deutoxide et lâacide hydrochlorique , le prĂ©pare avec le mĂ©tal et le chlore en excĂšs, ibid. - Il est trĂšs volatil et fumant, 6. Chlorure dâargent, L. 17 , p. 24. - Il est complĂštement insoluble , hydrochlorique le dissout sensiblement, 25 . - Il se fond , ibid. - Il est absolument t6 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES fixe , ibid. - Il se dissout dans lâammoniaque , 26. - Il se dissout dans une dissolution de sel marin, ibid. - O11 11e peut Ă©vaporer ce sel dans un vase dâargent, ibid. - La lumiĂšre lâaltĂšre, ibid. â Le zinc et le fer le dĂ©composent, se sert de ce procĂ©dĂ© pour argenter les mĂ©taux , L. iB, p. 1. Chlorure dâarsenic, L. 16, p. 27. - Ce chlore se combine en deux proportions avec lâarsenic, ibid. Chlorure de barium, L. i 5 , p. 18. - Action de la chaleur, io. - Sa solubilitĂ©, ibid. - Il fond au rouge , ibid. - Sa prĂ©paration avec le chlorure de calcium et le sulfate de baryte, 20. - En unissant lâacide hydroclilorique et la baryte, il y a incandescence ,21. Chlorure de bismuth, L. 17 , p. 11. - On lâobtient par le sublimĂ© corrosif et par lâeau rĂ©gale, ibid. - Il prĂ©cipite peu lâeau, ibid. Chlorure de calcium, L. i 5 , p. 24. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse et ignĂ©e, ibid. â Fondu, il donne le phosphore de Homberg, 25 . - Sa solubilitĂ© , ibid. - Il est trĂšs soluble dans lâalcool, ibid. â Les bases alcalines en prĂ©cipitent la chaux , 26. - Il sert Ă dessĂ©cher les gaz, ibid. -Sa dissolution bouillie avec de la chaux en dissout, 27. -On le trouve dans lâeau de la mer et dans celle des puits de Paris, ibid. Chlorure de chaux, L. 1 5 , p. prĂ©paration, ibid. -Moyen dâĂ©viter la formation du chlorate, 7. â Lâeau le dĂ©compose , 8. - Action de la lumiĂšre sur ce sel, 9. -Action des acides, Câest un chlorure et non un chlorite, ibid. Chlorure de chrome, L. 17 , p. 1. - On obtient le protochlorure par le chlore, et un sel de chrome mĂȘlĂ© avec DU COURS DE CHIMIE. 17 du charbon , deutoclilorure sâobtient en traitant par lâacide sulfurique un mĂ©langĂ© de cliromate de potasse et de sel marin fondu, ibid. - Il est liquide et fumant, 3. Chlorure de cobalt, L. 17 , p. 6. - On lâobtient par le cobalt et lâacide , ibid. - Ou mieux en Ă©vaporant lâhydro- chlorate , 7. - Il devient bleu par la chaleur, ibid. - Il sert comme encre de sympathie, 8. Chlorure de cuivre, 'L. 17, p. 1 2. -Le protochlorure sâobtient avec le deutoclilorure et le cuivre, ou en calcinant le perclilorure , ibid. - Il est blanc et insoluble ; il se dissout dans lâammoniaque sans la colorer, Per- clilorure, le prĂ©parĂ© avec le peroxide et lâacide hydroclilorique, propriĂ©tĂ©s, ibid. - Il absorbe lâammoniaque, i/p - Par un alcali, il prĂ©cipitĂ© un oxichlorure, ibid. Chlorure dâĂ©tain , L. 16 , p. 18. - On lâobtient par lâĂ©tain et lâacide hydroclilorique, ibid. - Poids de lâatome dâĂ©tain, se fond et se volatilise , ibid. - On lâobtient en grand dans les arts, peu dâeau le dissout ; une plus grande quantitĂ© en prĂ©cipite un sel basique , ibid. - Les alcalis le dĂ©composent facilement, 2i. - On obtient un prĂ©cipitĂ© noir sous forme de chou- fleur, que lâon avait pris pour du mĂ©tal, ibid. - Câest du protoxide , 22. - Le protoclilorure sert comme rĂ©actif, ibid. - Action de lâair sur sa dissolution , ibid. - Ce chlorure rĂ©duit beaucoup dâoxides, ibid. - Perclilorure, 23. -On lâobtient directement, ibid. - Ou en distillant lâamalgame dâĂ©tain avec le sublimĂ© corrosif, 24. - Il fume Ă lâair, ibid. - Il agit avec force sur lâeau, ibid. -Perclilorure hydratĂ©, se dĂ©laie dans lâacide l8 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES liydrochlorique , ibitI. - Les deux cldorures dâĂ©tain forment des sels doubles, avec les chlorures de sodium et de strontium, ibid. - Le perchlorure se combine aussi avec lâammoniaque ,27. Chlorurede fer, L. 16, p. 12. - Il sâobtient directement ibid. - Il cristallise, 1 3 . â Il est soluble ; la dissolution sâoxide Ă lâair, ibid. - On sâen sert pour reconnaĂźtre la puretĂ© du deutoxide dâazote, ibid. - Il se combine avec lâhydrochlorate dâammoniaque, if - Il absorbe le chlore et donne du perclilorure , ibid. â Perchlorure , ibid .-Il est volatil, ibid. - Il est dĂ©liquescent, i 5 . - Il se dĂ©compose quand on Ă©vapore sa dissolution, ibid. - Les chlorures de 1 er existent dans les volcans, ibid. â Leur dĂ©composition par lâoxigĂšne de lâair explique la formation du fer spĂ©culaire , ibid. - Fer spĂ©culaire, L. 16, p. formation par lâaction de lâoxigĂšne sur le perchlorure de fer, 17. Chlorure de magnĂ©sium, L. j 5 , p. 28. - Le meilleur moyen de lâobtenir est l'emploi du chlore et de la magnĂ©sie, ibid. - Il fuse et se dĂ©compose sur les charbons quand il contient de lâeau, 29. - La vapeur dâeau le dĂ©compose au rouge en se dĂ©composant, ibid. â Il est extrĂȘmement soluble , 3 o. - Il est dĂ©composĂ© par les bases alcalines, ibid. Chlorure de manganĂšse, L. 16, p. g. â Il cristallise, ibid. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse et la fusion ignĂ©e, ibid. -ChauffĂ© Ă lâair, il se dĂ©compose, ibid. - Deutocldo- rure, to. -On lâobtient directement, ibid. -Tritochlo- rure, ibid. - Il correspond Ă lâacide manganĂ©sique, ibid. - On le prĂ©pare en mĂȘlant le camĂ©lĂ©on avec de lâacide sulfurique et y projetant du sel marin fondu, DU COURS DE CHIMIE. 11. â Il sc dĂ©gage eu belles vapeurs rouges et se dĂ©compose immĂ©diatement, ibid. Chlorure de mercure, I,. 17 , p. 18. - On lâobtient par le sel marin et le protonitrate, ibid. â Il faut le laver avec de lâacide liy drochlorique pour sĂ©parer du sous-nitrate, > 9 -H est excessivement insoluble, se sublime , ibid. - Quand on le sĂ©pare des vases oĂč il est sublimĂ©, il donne de lâĂ©lectricitĂ©, ibid. - Deutochlo- rure , 21. - On lâappelait autrefois sublimĂ© corrosif, ibid. â Sa prĂ©paration par le nitrate de mercure et lâacide liydroclilorique, ibid. - Ou par le sulfate de mercure et le sel marin, 22. - Il est soluble dans lâeau et lâalcool, ibid. - Il se sublime facilement, 23 . - La lumiĂšre le dĂ©compose , ibid. - Il lâest aussi par beaucoup de substances vĂ©gĂ©tales, ibid. - Sous-clilorure, ibid.â On lâobtient par le peroxide et le perchlorure, ou le cblore et le deutoxide, ou le perchlorure et le chlorure de chaux , 24. â Le deutochlorure se. combine avec lâhydrochlorate dâammoniaque, ibid. Chlorure de nickel, L. 17 , p. i 5 . - MĂȘlĂ© avec le cobalt, il donne une encre de sympathie verte, ibid. Chlorure dâor, L. 18, p. 9.â Le perchlorure sâobtient par lâeau rĂ©gale, ibid - Sous-chlorure, ibid. - PropriĂ©tĂ©s du perchlorure, ibid. â ĂY est soluble dans lâalcool et lâĂ©ther, lumiĂšre le dĂ©compose, ibid. - 11 est rĂ©duit par presque tous les mĂ©taux, le protosulfate de fer, le protochlorure dâĂ©tain et les matiĂšres vĂ©gĂ©tales, ? 1. â Les alcalis prĂ©cipitent incomplĂštement la dissolution dâor, i2. -Par la potasse, la soude et la chaux , il se forme des sous-chlorures doubles, i 3 .â Ces sels nâont pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s , ibid. - Lâammoniaque 2 .. 20 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES forme un prĂ©cipitĂ© dâammoniure dâor fulminant, 14. - PrĂ©paration du pourpre de Cassius, nature est variable selon la maniĂšre de mĂȘler les liqueurs, ibid. - Le chlorure dâ01* joue le rĂŽle dâacide , 17. Chlorure de platine, L. 18, p. 3. â On obtient le perchlo- rure en mettant le platine divisĂ© dans lâeau et y faisant passer du chlore, ibid. - Ou en traitant le platine par lâeau rĂ©gale , ibid. - Sous-chlorure, 4- _ Poids de lâa- toine du perchlorure, ibid. - Sa propriĂ©tĂ©, 5. - Il se combine avec beaucoup de chlorures pour former des chlorures doubles, ibid. - Chlorure de platine et de potassium, 6. - Il est insoluble dans lâalcool, ibid. - Chlorure de platine et de sodium, ibid. - Lâhydrochlo- rate dâammoniaque prĂ©cipite par le chlorure de platine , 7. - On se sert de ce prĂ©cipitĂ© pour obtenir le platine en excĂšs, ibid. - Le chlorure de platine et celui dâargent se combinent, ibid. Chlorure de pial inc et dâargent, L. 18, p. 8. â barium, L. 8, p. 6. â calcium, L. 3, p. 3. â potassium, L. 3, p. 6. â sodium, L. 3, p. 7. â strontium,h. 3, p. 6 et 8. Chlorure de plomb, L. 17, p. lâobtient par la litharge et lâacide, ibid. - Il se fond en une matiĂšre que lâon a appelĂ©e plomb cornĂ©, 16. - i chlorure, ibid. 7 chlorure, ou jaune minĂ©ral, 17. - Il est employĂ© en peinture, ibid. - ProcĂ©dĂ© pour le prĂ©parer , ibid. - i chlorure, 18. - Il existe dans la nature , ibid. Chlorure de potasse ou eau de Javelle , L. i3 , p. g. Chlorure de potassium, L. i5,p. 1.âEn combinant le DU COURS DE CHIMIE. 2 I chlore et le potassium , il se dĂ©gagĂ© de la lumiĂšre, ibid. â Il est anhydre , 2. - Sa cristallisation, ibid. â Il produit beaucoup de froid en se dissolvant, ibid. â Sa so- lubilite', 3 . - Il dĂ©crĂ©pite et Ă©prouve la fusion aqueuse, ibid. - Il existe dans lâeau de la mer, 4 - - Il provient du traitement des matĂ©riaux salpĂȘtres, 5 . - On peut en retirer la potasse , ibid. Chlorure de sodium, L. 1 5 , p. 5 . - Il cristallise sans eau, du sel, ibid. - Sa solubilitĂ©, dĂ©crĂ©pite fortement, ibid. - On suppose que le sel gemme a Ă©tĂ© volcanisĂ©, parce quâil ne dĂ©crĂ©pite pas, 8. - Il se fond et se volatilise , 9. - Il produit du froid avec lâeau, ibid. - Par lâabaissement de tempĂ©rature dâun mĂ©lange de chlorure de potassium et de sodium, on peut dĂ©terminer la proportion; formule pour y arriver, 10. - Le chlorure de sodium existe en grande quantitĂ© dans la nature Ă lâĂ©tat de sel gemme et dans des eaux , 12. -Graduation des eaux salĂ©es , 1 3 .-Marais salans, i 4 - Analyse de quelques sels du commerce , i 5 . -Quelques- uns contiennent beaucoup de sulfate de magnĂ©sie, 16. -Lechlorure de sodium sort aussi des volcans, II nâest pas dĂ©composĂ© par les acides anhydres, est dĂ©composĂ© par la silice sous lâinfluence de la vapeur dâeau, ibid.â Lâargile humectĂ©e le dĂ©compose aussi, ibid. - Ce fait explique son emploi pour vernir les poteries , dissout du chlorure dâargent , L. 17, ne peut Ă©vaporer du sel marin dans un vase dâargent, ibid. Chlorure de strontium, L. i 5 , p. 22. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse, ibid. - Sa solubilitĂ©, ibid. - Il donne Ă la flamme de lâalcool une couleur pourpre , 23 . - Il est dĂ©liquescent, ibid. 2 2 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES Chlorure de zinc, L. 6, p. lâappelait autrefois beurre de zinc , ibid. Chlorures, iodures , etc. les, peuvent aussi prendre le nom de sels, L. i3, p. 18. CholestĂ©rine, L. 33, p. 22 .-Elle constitue en grande partie les calculs de la vĂ©sicule du fiel, ibid. ChromĂątes, \j. 20, p. atomistique de lâacide, 26. -ChauffĂ©s avec de lâacide hydrocldorique , ils donnent une liqueur verte, ibid. - Ils sont trĂšs colorĂ©s ,27. Chromate de mercure, L. 20, p. 3o. - On sâen sert pour obtenir lâoxide de chrome, 3t. Chromate de plomb, L. 20, p. couleur varie, suivant lâĂ©tat du chromate de potasse employĂ© pour lâobtenir, ibid. Chromate de potasse, L. 20, p. 27. - En Ă©vaporant une dissolution neutre , la liqueur devient acide , et il se prĂ©cipite un sous-sel, ibid. - Chromate jaune, Bi-cliromate, ibid. - PrĂ©paration du chromate de potasse , 29. - On prĂ©pare avec ce sel tous les chromĂątes insolubles, 3o. Chromate de soude, L. 20 , p. 29. Cidre, L. 31, p. La proportion dâalcool quâil renferme est peu considĂ©rable, ibid Cinchonine, L. 26,9. lâobtient particuliĂšrement du quinquina gris, ibid. - CaractĂšres qui la distinguent de la quinine, 1 3. Cire, L. 28, p. est le rĂ©sultat du travail des abeilles, ibid. - Moyen de la blanchir , 21. - Elle ne se saponifie pas, trouve la cire dans plusieurs plantes, 23. - La matiĂšre verte des vĂ©gĂ©taux en contient, 24. - Analyse de la cire, 25. DU COURS DE CHIMIE. 23 Citrates, L. 24, p. 26. - Ils sont presque tous incristal- lisables, ibid. Cochenille, L. 3i , p. sert Ă prĂ©parer lâĂ©ca via te, ibid. - Sa matiĂšre colorante sâappelle carminĂ©, ibid. - Elle est la base du carmin, 36. Colophane, L. 29, p. 29. Corps gras du r'egne animal, L. 33, p. ĂŻ 8.â CĂ©tine, 19. - Ătlial, 20. - Butyrine , Acides butyrique , ca- pro'ique, caprique, ibid. - PhocĂ©enne et acide phocĂ©- nique, ibid. - Hircine et acide hircique , 22. -CholestĂ©rine et acide cliolestĂ©rique , ibid. Corps inflammables, L. 28, p. 1. - Ils contiennent un excĂšs dâhydrogĂšne, uns sont insolubles dans lâeau, ibid .-Les autres sont solubles, substances insolubles se divisent en deux classes les huiles fixes et les huiles volatiles, et les rĂ©sines, ne contiennent jamais dâazote, 4- â Les huiles et la graisse contiennent de la stĂ©arine et de lâolĂ©ine, 5. - On peut les extraire par la pression et par les moyens chimiques, 8. - Leurs propriĂ©tĂ©s, 9. Coton, L. 3o, p. 28. - Son alunage, ibid. Craie, L. 3 , p. i4- Cyanates, L. 32, p. 1 5 . â Il y a deux espĂšces de sels qui ont reçu ce nom, composĂ©s de mĂȘme pro- portion peuvent ĂȘtre difĂŻerens par leurs propriĂ©tĂ©s , il ormation des cyanates, du cyanate, dĂ©potasse, fulminates sont aussi des cyanates, ibid. -LâurĂ©e est un cyanate dâammoniaque, i3. Cyanoferrure de potassium, L. 3a , p. 5. - Sa composition , 6. Cyanoferrure de potassium rouge, L. 32, p. 14- - Il con- 24 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES tient les mĂȘmes proportions que le cyanoferrure jaune, ibid. â Avec les sels de fer au minimum, il donne du bleu de Prusse, 15. - Le cyanure ordinaire nâen donne quâavec les sels au maximum, ibtd. CyanogĂšne, L. 3i, p. composition, ibid. - Ses propriĂ©tĂ©s, ibid. - Avec lâhydrogĂšne, il forme lâacide hydrocyanique, 3g. Cyanosulfures, L. 32, p. 23. - Cyanosulfure de potassium, p. 24. Cyanures, L. 32, p. 3. - On peut les considĂ©rer comme des hydrocyanates, ibid. - Lâacide hydrocyanique est trĂšs faible, 4- -Leurs caractĂšres distinctifs, ibid. D DĂ©creusage de la soie , Leçon 3o, page 26. - Il sert Ă sĂ©parer la gomme de la soie, 27. - On la blanchit avec le gaz sulfureux, ibid. - Son alunage, 29. Dents, L. 33, p. contiennent plus de phosphate de chaux que les os, ibid. DĂ©suintage de la laine, L. 3o, p. enlĂšve par cette opĂ©ration une espĂšce de savon que contient la laine, ibid. Doubles dĂ©compositions, L. 4 P' 26. E ĂmĂ©tine, Leçon 26, page lâextrait de lâipĂ©ca- cuanha, ibid. - Ses propriĂ©tĂ©s, ibid. Encres de sympathie, L. 17, p. emploie ordinairement la dissolution de cobalt, ibid. - On se sert aussi dâun sel de plomb ou de bismuth, g. - On emploie aussi une dissolution de fer , ibid. DU COURS DE CHIMIE. 25 Equivalent chimiques, L. i, p. io. Espritpjro-acĂ©lique, L. i , p. 34- Ăthal, L. 33, p. 20. Ătlier acĂ©tique, L. 3o , p. 15. - Son analyse, 16. Ether hjdriodique, L. 3o, p. i3. Ăther hjdrochlorique, L. 3o, p. composition, 12. Ăthers hjdrochlorique, hjdriodique et hjdrobrĂŽmique, L. 3o, p. 11. Ether nitrique, L. 3o, p. 14. -Ses propriĂ©tĂ©s , i5. Ether oxalique, L. 3o, p. 17. Ăthers phosphorique, arsenique, phosphorique et Jluo- horique, L. 3o, p. g. - Câest le mĂȘme Ă©ther que lâĂ©ther sulfurique , ibid. Ether sulfurique, L. 3o, p. propriĂ©tĂ©s, Son analyse, 5. - Il se forme en mĂȘme temps que lâacide sulfovinique et lâhuile douce du vin, ibid. - ThĂ©orie de laformation de lâĂ©tlier sulfurique, 10. -LâĂ©ther sulfurique forme avec divers acides des composĂ©s appelĂ©s Ă©thers, i3. Ăthers vĂ©gĂ©taux, L. 3, p. 13. â Ils sont formĂ©s par la combinaison des acides vĂ©gĂ©taux et de lâĂ©ther sulfurique, i4-Ăther acĂ©tique , oxalique, 17. F Ferment, Leçon 3i, page 17. - Il ne produit plus la fermentation quand il a Ă©tĂ© bouilli, 18. - Sa propriĂ©tĂ© caractĂ©ristique est de produire la fermentation , ibid. - Le suc de raisin en renferme, ig. Fermentation, L. 31, p. la produit artificiellement, ibid. - Le suc du raisin ne fermente pas sans le contact de lâair, de reconnaĂźtre si la fer- 26 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES mentation est achevĂ©e, 21.â Nature des diverses liqueurs fermentĂ©es, 23. - Le raisin non Ă©crasĂ© ne fermente pas, ibid. - Par lâĂ©bullition du moĂ»t on arrĂȘte la fermentation, 24. - Application de ce procĂ©dĂ© Ă la conservation des substances alimentaires, 25. Fibrine, L. 32, p. prĂ©paration, par lâacide sulfuiâique elle donne la leucine, 28. -Elle ne se transforme pas en graisse comme on lâavait cru , ibid. -Son analyse, fibrine est dans les animaux comme la fibre dans les vĂ©gĂ©taux, L. 33, 2. Fluorures ou hydrofluates, L. i3, p. atomique du fluor, ibid. - Action de lâacide sulfurique , ibid. â Des combustibles, 11e prĂ©cipitent pas le nitrate dâargent, 24. Fluorure dâaluminium, L. 14, P- 5. - Il se combine avec le fluorure de calcium, celui de potassium et celui de sodium, ibid. Fluorure dâaluminium et de calcium, L. 14, p. 5. Fluorure dâaluminium et de potassium, L. r 4 5 P- 5. Fluorure dâaluminium et de sodium, L. 14 7 P- 6. Fluorure dâargent, L. 14, p. 6. Fluorure de barium, L. 14, Pâ 4- Fluorure de calcium, L. i3, p. 27.âOn le trouve dans la nature en beaux cristaux, ibid. - Il est phosphorescent, en trouve qui ne lâest pas, et qui a probablement Ă©tĂ© formĂ© par lâeau, ibid. â Il est trĂšs peu soluble , L. 14 , 2. -Lâacide sulfuriqne le tient en suspension, lâeau le prĂ©cipite, ibid. - Il se fond facilement, ibid. - Dans les essais au chalumeau, on reconnaĂźt le sulfate de chaux par le fluorure de calcium, 3. - On emploie ce sel pour faire lâacide fluorique et DU COURS DE CHIMIE. 2J graver sur verre, ibid. - On le trouve dans les os des animaux et dans quelques eaux thermales, 4- -Moyen de lâobtenir pur, ibid. Fluorure de potassium, L. i3, p. 9 . 5 . -Son nombre atomistique , ibid. â Il cristallise difficilement Ă la tempĂ©rature ordinaire, mais Ă 4 °° il donne des cristaux, 26 . - Il peut dissoudre de la silice sans devenir alcalin, ibid. - Il peut prendre une proportion dâacide liydro- fluorique, ibid. Fluorure de sodium, L. 1 3, p. 26 . - Il est isomorphe du sel marin, 27 .-Il attaque le verre, ibid. - 11 peut prendre une proportion dâacide, ibid. Fluorure de strontium, L. i4, p. 4- Force de cohĂ©sion chimique, L. 4» P* â Câest lâinsolubilitĂ©, ibid. Fulminates, L. 32, p. 18 .-Fulminate dâargent, 19 . - PrĂ©caution Ă prendre pour le toucher, 20 . - Son analyse, 2 r. - Fulminate de mercure, 23. G Galipot, Leçon a5 , page 28 . Garance, L. 3o, p. 3i. - Sa matiĂšre colorante a Ă©tĂ© nommĂ©e alizarine, 33. - Laque de garance, 34- - On fait avec le garance le rouge dâAndrinople, ibid. Gaude, L. 3i , p. 2 . - Elle sert Ă faire presque tous les jaunes, ibid. GĂ©latine, L. 32, p. 3i. - ManiĂšre de lâobtenir, Lâacide sulfurique la transforme en une espĂšce de sucre, 32. - Ce sucre ne fermente pas, ibid. - Analyse de la gĂ©latine, 33. - Fabrication de la colle-forte, 28 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES ibid. - Elle se produit dans le traitement de beaucoup de matiĂšres animales, L. 33, p. 3. Germination, L. 3 1 , p. 26. - Il faut pour quâelle ait lieu delâoxigĂšneetdelâeau, ibid. - Le clilore la dĂ©termine, 27. - LâoxigĂšne est changĂ© en acide carbonique , ibid. Gluten, L. 3i , p. i3. - Lâalcool est sĂ©parĂ© de lâalbumine , ibid. - Il existe dans toutes les cĂ©rĂ©ales , et donne la qualitĂ© aux farines , 14. GljcĂȘrine, L. 29, p. 3o. - Ses propriĂ©tĂ©s, p. 9. - Son analyse, 10. Gomme, L. 27, p. 17. - Ses propriĂ©tĂ©s, 18. -Elle donne de lâacide mucique par lâacide nitrique , ibid. - Elle forme un composĂ© insoluble avec lâacĂ©tate de plomb , 19. - Par le chlore , elle donne de lâacide citrique , ibid. - Son analyse, 19. - Elle existe dans beaucoup de vĂ©gĂ©taux , 20. - Il en existe diverses espĂšces , ibid. - Câestâune matiĂšre qui nâest pas nutritive, 21. Gomme adraganlhe, L. 27, p. Elle se gonfle dans lâeau sans se dissoudre , 22. - Elle existe dans le sa- lep, ibid. H HĂ©matine , Leçon 3o , page 32. - Câest la matiĂšre colorante du CampĂȘche , ibid. Hircine , L. 33 , p. 21. - Elle donne de lâacide hirci- que, 2. Huile douce du vin, L. 3o, p. 6. â Son analyse, ibid. Huiles grasses, L. 28, p. n. - Les huiles grasses absorbent beaucoup dâoxigĂšne , ibid. â Action du chlore , ibid. â Action des corps simples, des acides, etc. , 12 et i3. - On extrait ces huiles par pression, i/f- - 11 y DU COURS DE CHIMIE. 3 9 en a une partie qui sont siccatives , ibid. - On les rend plus siccatives par lâaction delĂ litliarge, i 5 . - On se sert de lâhuile e'paissie pour former lâencre dâimprimerie , ibid. - Lâhuile dâolive nâest pas siccative , 16. - Il y en a diverses variĂ©tĂ©s, ibid. - Sa prĂ©paration, ibid. â Moyen de reconnaĂźtre son mĂ©lange avec lâhuile de graines , 17. - Huile dâamandes douces, 18. - Huile de colza et de navette, ibid. - On purifie lâhuile de colza par lâacide sulfurique, 19. - On se sert des tourteaux pour purifier lâhuile de navette , ibid. - Huile de palme , 20. - Huile ou beurre de cacao, de laurier , de muscade , ibid. - Leur soliditĂ© est due Ă la stĂ©arine, 20. Huiles volatiles, L. 29, p. 12. -Elles absorbent delâoxi- gĂšne , 14. - Les unes contiennent de lâoxigĂšne , les autres nâen contiennent pas , i 5 . - Huiles essentielles ne contenant pas dâoxigĂšne, ibid. â Huile volatile de tĂ©rĂ©benthine , 16. â Son analyse , ibid. - Moyen dâobtenir les huiles essentielles , 17. - Elle absorbe beaucoup de gaz liydrochlorique , et forme du camphre artificiel, ibid. - La plupart des huiles volatiles se combinent avec le gaz hydrochlorique, 18. - Les huiles volatiles qui contiennent de lâoxigĂšne sont solubles dans lâeau, essentielle de lavande, ibid. - Elle forme , avec lâacide hydrochlorique, un composĂ© qui 11e cristallise pas, Les huiles volatiles se trouvent dans toute la partie des vĂ©gĂ©taux, 22. - Moyen dâextraire quelques huiles essentielles par lâimprĂ©gnation de lâhuile dâolives , 22. â Quelques-unes , en Espagne , contiennent beaucoup de camphre , ibid. Humeurs aqueuse et vitrĂ©e, L. 33 , p. 3 i. DO TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES Hydracides, L. i 3 , p. 18. - Ils 11c forment de sels quâavec lâammoniaque et les alcalis vĂ©gĂ©taux ; avec les oxides , ils donnent des chlorures , 19. Hydriodate dâammoniaque, L. 18, p 25 . Hydrochlorate dâammoniaque, L. 1 4 , p. 17. - Son poids atomistique, 18. - En le faisant avec les gaz, il est anhydre, ibid. - Il est ductile , 19. - Il est volatil, ibid. - 11 est de'composĂ© par les alcalis , Ă froid , ibid. - Et Ă chaud, par les oxides, 20. - Par les carbonates, 21. - Sa prĂ©paration en Ăgypte , 22. - En France, 23 . - On le trouve dans les houillĂšres et les volcans, 24. Hydrocyanoferrale de potasse, ou cyanoferrure de potassium, L. 32 , p. 8. - Il est employĂ© comme rĂ©actif, 10. - Il forme le bleu de Prusse en prĂ©cipitant les sels de fer au minimum , ibid. - Avec les dissolutions de fer au maximum ce prĂ©cipitĂ© contient moins de cyanure , 11. Hydrojluale dâammoniaque , L. r 3 , p. 24. - Il sert pour graver sur le verre, ibid. IJydrofluosilicates , L. i 4 , p. 11. - Action de la chaleur, ibid. - De lâacide sulfurique, ibid. - Des alcalis, ibid. - Des oxides mĂ©talliques , 12. Hydrojluosilicate de potasse, L. i 4 , p. 12. Hydrosulfates, L. 19, p. 4 - _ Leurs caractĂšres distinctifs , ibid. - Voyez Sulfures. Ilydrosulfate dâammoniaque, L. 19 , p. 3 . - Il faut le prĂ©parer dans des vases vides dâair , ibid. - Ilydrosul- fate sulfurĂ©, ou liqueur fumante de Boyle , L. p. 7. - Câest lâexcĂšs dâammoniaque qui lui donne la propriĂ©tĂ© de fumer , 8. Hydrosulfates de sulfures, ou bi-hydrosulfntes , L. 19 , DU COURS DE CHJMIE. 5l p. 12. - Leurs caractĂšres distinctifs, L. 19, p. i 5 , et L. 20, 3 . Hydrosulfate de sulfure de barium, L. ig, p. 17. Hydrosulfate de sulfure de calcium, L. 19, p. 17. Hydrosulfate de sulfure de potassium, L. 19, p. - Il cristallise, 16. -Il est dĂ©liquescent et soluble dans lâalcool , ibid. - On peut sâen servir pour analyser lâair, ibid. Hydrosulfate de sulfure de sodium, L. ig , 17. Hydrosulfale de sulfure de strontium, L. ig, p. 17. Hyponitrites , L. 12, p. 9. - Action de la chaleur , 10. - Des acides , 11. - De lâeau , ibid. - Du sulfate rouge de manganĂšse, 12. - Ilyponitrite de plomb, ibid. - J, liyponitrite , i 3 . - 5 hyponitrite, 14- - ÂŁ liyponi- trite , ibid. - Hyponitrite de cuivre , t 5 . Hypophosphites , L. 6, p. 1 4 âą - Poids de lâatome dâacide liypophosphoreux , ibid. - Action de la chaleur , ibid. â De lâair , i 5 . Hypophosphile de baryte, L. 6, p. t 5 . Hyposulfate de baryte , L. to, p. 11. - Il sert Ă obtenir lâacide liyposulfurique , ibid. Hyposulfate de slronliane, L. 10 , p. 11. Hyposulftes, L. 10, p. 6. - Action de la chaleur, ibid. - Des acides , 7. - Des combustibles , ibid. Hyposulfte de baryte , L. 10, p. 8. Hyposulfite de chaux, L. 10 , p. 8. Hyposulfte de soude, L. 10 , p. 7. - Il sâen formait autrefois une grande quantitĂ©' dans la fabrication de la soude artificielle , 8. Hyposulftes , L. 10, p. 8. - Ils sont trĂšs solubles , g. - Action de la chaleur, ibid. - De lâacide sulfurique , ibid. - Des corps combustibles. TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES 52 I Indigo, L. 31, p. existe dans plusieurs plantes, ibid. - La couleur est oxidĂ©e dans lâindigo, au sulfate de fer, 4- - Lâindigo se rĂ©oxide Ă lâair, ibid. -Lâindigo dĂ©soxigĂ©ne' agit comme un acide, PropriĂ©tĂ©s de lâindigo blanc, ibid. - De'soxigĂ©nation de lâindigo par lâorpiment et la potasse, 6. - Cuve dâindigo, de lâindigo dans lâacide sulfurique, ibid. - Pourpre dâindigo , de Saxe, ibid. Jnuline, L. 27 , p. 16. - Cette substance ressemble beaucoup Ă lâamidon, ibid. - On lâextrait particuliĂšrement delâaulnĂ©e, 27. - Elle se convertit en sucre, Elle existe dans beaucoup de vĂ©gĂ©taux, 18. lodates, L. i3 , p. 12. - Poids de lâatome dâacide, Action de la chaleur sur les iodates, ibid. - Action de lâacide sulfureux, 13, Iodaie dâammoniaque, L. i3,p. dĂ©tone facilement, ibid. Iodate de baryte, L. 13 , p. i5. â de chaux, ibid. â de soude, 16. â de strontiane, 17. Jodites, L. i3, p. 17. - Leur existence est encore problĂ©matique, ibid. lodures, L. 18,p. de lâacide sulfurique, ibid. â De lâacide sulfureux , ibid. - De lâacide hydrochlo- rique, ibid. - Les iodures dissolvent beaucoup dâiode, ibid. - Action du chlore , ibid. â Ils sont prĂ©cipitĂ©s par DU COURS DE CHIMIE. 33 la dissolution dâargent ; le prĂ©cipitĂ© est insoluble dans lâammoniaque, 19. -Pre'cipite's quâils forment avec les sels de mercure, 20. - Par lâamidon et un acide on a un beau pre'cipite' bleu ,21. Iodure dâargent, L. 18, p. 28. fodure de barium, L. 18, p. 26. - Il donne des vapeurs violettes quand on le calcine , ibid. fodure de cuivre, L. 18, p. 28. Iodure de fer, L. 18, p 28. Iodure de magnĂ©sium, L 18, p. donne de la magnĂ©sie quand on le calcine, ibid. Iodure de plomb , L. 18, p. 28. Iodure de potassium, L. 18, p. 23. -Son poids atomistique , ibid. - On le fait avec lâiode et le potassium, ibid.âOu. mieux avec le carbonate de potasse et lâiodure de fer ou de zinc, Il existe dans lâeau de la mer, y a cependant de lâincertitude Ă ce sujet; ce pourrait ĂȘtre de lâiodure de sodium, ibid. - Il est indĂ©composable par la chaleur, ibid. Iodure de zinc, L. 18, p. 27. -11 sert Ă prĂ©parer lâiodure de potassium, ibid. - Il se distille, 28. lodures doubles , L. 18, p. Ils sont en grand nombre, ibid. Ivoire, L. 33, p. 38. K KermĂšs, Leçon 20, page 20. - Sa nature est problĂ©matique , 21. - Il donne de lâeau jusquâau rouge, ibid. - Action du lavage sur le kermĂšs, ibid. - Composition probable du kermĂšs, 25. - En versant un acide dans les eaux-mĂšres , on obtient du soufre dorĂ© , ibid. 5 34 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES L Lait, Leçon 33, page 32. - Son aciditĂ©' est due Ă lâacide lactique, ibid. Laque de garance, L. 3o , p. 34- LĂ©gumine, L. 3i, p. 16. - Elle existe dans les pois, ibid. Leucine, L. 32, p. se forme par lâaction de lâacide sulfurique sur la fibrine, ibid. Lichen, L. 27, p. 16. - Il est analogue Ă lâamidon , ibid. â Il ne donne cependant pas de bleu avec lâiode , 1 7. Ligneux, L. 27, p. 23.âCâest la matiĂšre solide de tous les bois, ibid. - Il ne cristallise jamais, ibid. - Sa densitĂ© est Ă peu prĂšs la mĂȘme dans tous les vĂ©gĂ©taux , 24 -ManiĂšre de lâobtenir pur, l5. - Analyse du ligneux de divers vĂ©gĂ©taux, de charbon que donnent les bois, 28. - QuantitĂ© de chaleur que donnent le bois et le charbon, ibid. â Produits de la distillation du bois, ibid. - On en extrait de lâacide acĂ©tique, ibid. - Moyen de le purifier, ligneux donne du sucre avec les acides, 3o. -On obtient dâabord de la gomme, lesalcalis, il forme de lâulmine, ibid. Lin, L. 3o, p. 23 .âOn le blanchit par le chlore et le chlorure de chaux, ibid. Liqueur de la transpiration, L. 33 , p. 32. â Câest lâacide lactique qui la rend acide, ibid. M Mannite, Leçon 27, page 1. - Elle existe daps la manne, lĂ©s carottes, l'oignon, etc. , 2. - Son extraction delĂ tnanne , ibid. - Sa composition , 3. Marbre. , L. 3 , p. i4- DU COURS DE CHIMIE. 55 MatiĂšres animales, L. 3i, p. 3i. - Action de la chaleur , ibid. - PutrĂ©faction , 33. - Formation du nitre dans les nitriĂšres , ibid. - Action des acides, 34- - Amer de Welther , ibid. - Acide carbazotique , 35. - Action des alcalis au rouge , 36. - Formation des cyanures , ibid. MatiĂšres colorantes, L. 3o, p. 18. - On les fixe en ge'ne'ral par des mordans , ig. - Lâair et la lumiĂšre les dĂ©truisent, 20. - Le chlore les dĂ©compose plus vite encore , 21. - Pour les appliquer , il faut que les tissus soient blanchis , 22. - Blanchiment du lin et du chanvre, 23. - On emploie le chlore ou le chlorure de chaux, 24. - Moyen de dĂ©terminer leur force, 25. -DĂ©suintage de la laine , 26. - Le suint est une sorte de savon , ibid. â DĂ©creusage de la soie, ibid. - On blanchit les tissus animaux par le gaz sulfureux, , 28. -On les applique sur les tissus par teinture ou par application , 3o. - PrĂ©paration des bains de couleur, 3i. - Teinture de garance , ibid. - Teinture de bois de BrĂ©sil , 32. -Cartliame , 34. - Cochenille , 35. - Jaune de gaude, L. 3i , p. le dĂ©soxide pour lâemployer , 4- - Ou on le dissout par lâacide sulfurique , 7. - Bleu de prussiate de fer, g. - Bleu de tournesol, 10. â Teinture en noir, 11. - PrĂ©paration de lâencre , 12. MatiĂšre colorante du sang, L. 33, p. i3. - On lâobtient par divers procĂ©dĂ©s, i4- - Elle ne contient pas de fer, 16. - Les rĂ©actifs nâindiquent pas la prĂ©sence du fer quand il est avec quelques substances animales , La matiĂšre colorante du sang change de couleur parla respiration , 17. 3.. 36 TABLK ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES Mati'ete verte des vĂ©gĂ©taux, L. 28, p. i!\. - Elle sert Ă la nutrition des vĂ©gĂ©taux, ibid. Mordons, L. 3 o , p. ig. -Il y en a plusieurs dâemployĂ©s, 28. - Ils sont nĂ©cessaires pour fixer beaucoup de couleurs , 29. Morphine, L. 25 , p. 28. - On lâextrait de lâopium , ibid. - Elle y existe avec de la narcotine , ibid. - Elles sont combinĂ©es avec lâacide mĂ©conique , ibid. - On peut la prĂ©cipiter par lâammoniaque , ibid. - On la sĂ©pare de la narcotine par l'Ă©ther , 2g. - On peut employer une dissolution de sel marin pour lâobtenir , 3 o. - Ses propriĂ©tĂ©s, ibid. - Elle ne se dissout pas dans lâĂ©tlier, qui dissout bien la narcotine , 3 1. - Son analyse , 32 . - CaractĂšres des sels de morphine , L. 26 , p. 2. - Leur propriĂ©tĂ© caractĂ©ristique est de donner du bleu avec les sels de fer , 3 . - Le sulfate cristallise , ibid. - Hydrochlorate , ibid. - AcĂ©tate, l\. - Phosphate, ibid. â Nitrate , ibid. - Contre-poison de la morphine , ibid. Mucus, L. 33 , p. 3 o. - Il sert Ă lubrĂ©fier les membranes, ibid. â Mucus de la bile , 2g. - Les cornes, les sabots, les poils, les ongles sont regardĂ©s comme du mucus , 3 o. - Mucus de lâurine , 3 i. N Naphtaline, Leçon 2g, page 25 . Naphte, L. 29, p. 23 . Narcotine, L. 26, p. 4 - - CaractĂšre qui la distingue de la morphine, 5 . Nitrates, L. 10 , p. 12. - Poids atomique de lâacide nitrique , ibid. - Action de la chaleur, ibid. - Des com- DU COURS DE CHIMIE. 5 7 bustibles , i 3 . - Des acides, i 4 - - De lâacide liydro- clilorique , i 5 . - Ils sont tous solubles , ibid. Nitrate dâalumine, L. 11 , p. 16. â lise dĂ©compose facilement par la chaleur, et donne beaucoup dâacide nitrique , ibid. Nitrate dâammoniaque, L. n, p. n. - La forme des cristaux dĂ©pend de la quantitĂ© dâeau , ibid. - Il donne du protoxide dâazote par la chaleur , ibid. - Froid quâil produit par son mĂ©lange avec lâeau , ibid. â Ce fait est dâautant plus singulier quâil y a condensation, ibid. Nitrate dâargent, L. 12, p. nitrate est parfaitement neutre , 2. - Il se fond , 3 . - Moyen dâen sĂ©parer le cuivre , ibid. - Il noircit Ă la lumiĂšre , 4 âą - Il est dĂ©composĂ© par les matiĂšres vĂ©gĂ©tales , ibid. - Par le charbon, 5 . - Par le phosphore, 6. - Par lâhydrogĂšne , ibid. - On a voulu se servir de ce moyen pour argenter les Ă©toffes , ibid. - Le nitrate sert en pharmacie et comme rĂ©actif, 7. Nitrate de baryte, L. 11, p solubilitĂ©, ibid. - 11 est insoluble dans lâacide nitrique , ibid. - Il dĂ©crĂ©pite et se dĂ©compose ensuite , en donnant dâabord du deutoxide et ensuite de la baryte, i 5 . Nitrate de bismuth, L. 11 , p. 17. - Par lâeau, il se dĂ©compose et donne un nitrate basique appelĂ© blanc de fard , ibid. Nitrate de chaux , L. 11 , p. i 5 . - Il se forme dans les lieux bas et humides, ibid. - Il est dĂ©liquescent, ibid. - Il est trĂšs soluble dans lâalcool , 16. - lise dĂ©compose aisĂ©ment par la chaleur, ibid. Nitrate de cuivre, L. n , p. 18. - Pour le prĂ©parer il, 58 table alphabĂ©tique des matiĂšres faut Ă©tendre un peu lâacide dâeau, ibid. - Il est dĂ©liquescent et soluble dans lâalcool , ibid. - Nitrate basique , 19. Nitrate de magnĂ©sie, L. 11, p. 16. Nitrate de mercure, L. 11 , p. 22. Nitrate de plomb, L. 11 , p. ig. - Parla chaleur, il donne lâacide nitreux anhydre, 20. - j et 5â nitrates , ibid. â M. Berzelius tire de lâaction de lâacide sulfurique sur ce nitrate, des argumens en faveur de lâammonium , 21. Nitrate de potasse, L. 10, p. 16. - Sa solubilitĂ© , ibid. - 11 fond aisĂ©ment ; on lâappelle alors cristal minĂ©ral, ibid. - Sa dĂ©composition parla chaleur , ibid. - Action du charbon , 18. â Du soufre, 19. â Du phosphore , ibid. â Des mĂ©taux, ibid. - On sâen sert pour dĂ©partir lâor et lâargent, 20. - Action des sulfures , ibid. - On en extrait lâacide nitrique, ibid. - Il existe dans la nature , 21. -NitriĂšres artificielles , 23, et L. 11 , p. 1. -Objections au systĂšme adoptĂ© Ă cet Ă©gard , 3. - Extraction du nitrate de potasse des matĂ©riaux salpĂȘtres, 4. â Saturation procĂ©dĂ© pouv dĂ©terminer la quantitĂ© de nitredansle nitre brut, par la dissolution de nitrate saturĂ©e , 6. - Erreurs dans lâopĂ©ration , ibid. - Moyen plus exact, 'J. - Purification du nitre brut, 8. Nitrate de soude, L. 11 , p. 10. - Sa solubilitĂ©, ibid. - Action de la chaleur , ibid. â 11 est dĂ©liquescent, 1 1. Nitrate de stronliane, L. 11, p. i5. Noir de fumĂ©e, L. 29, p. 26. - On lâobtient en brĂ»lant de la rĂ©sine , ibid. Nombres proportionnels, L. 1 , p. i j- DU COURS DE CHIMIE. 39 0 Qlrates, L. 2g, p. 4 - 01 Ă©ate de potasse, ibid. - Bi-olĂ©ate, ibid. - Autres ole'ates , 5 . OlĂ©ine, h. p. 5 . - Elle constitue toutes les huiles avec la ste'arine , ibid. - Sa se'paration de la stĂ©arine par des moyens me'caniques, 6. - Far des procĂ©dĂ©s chimiques , 7. - PropriĂ©tĂ©s de lâolĂ©ine, g. - Son analyse, ibid. - Par la distillation et lâacide sulfurique , on la produit aussi, L. 2g, p. 12. i>s, L. 33 , p. 37. - Ils sont formĂ©s de beaucoup de phosphate de chaux , ibid. Oxalates, L. 24 , p. 8 .- Câest au moyen de leur analyse que lâon a trouvĂ© la loi des proportions dĂ©finies , g. - Oxalate et bi-oxalate dâammoniaque , 11. - Oxa- late et bi-oxalate de baryte , ibid. - Oxalate de chaux , ibid. â Il existe dans beaucoup de vĂ©gĂ©taux, ibid. - Il paraĂźt ĂȘtre aux vĂ©gĂ©taux ce que le phosphate de chaux est aux animaux , 14 â Il forme des calculs vĂ©sicaux, L. 33 , p. 35 . - Oxalate de cobalt, L. 24, p. i 4 - - Oxalate de fer, ibid. â Oxalate de magnĂ©sie , ibid. - Oxalate de nickel, ibid. - Oxalate de potasse , 10. - Bi-oxalate , ibid. â Il existe dans lâoseille , ibid. - Quadroxalate , 11. -Oxalate de plomb, i 5 . â En le chauffant, on obtient de lâoxide de carbone , ibid. â Oxalate et bi-oxalate de soude, 1 4 - -Oxalates de stron- tiane , 12.âOxalate de zinc, i 5 . Oxichlomre de cuivre , L. 17 , p. 1 5 . - On sâen sert pour peindre le bois , ibid. 40 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIERES P PĂ©trole, Leçon 28, page 24. - Son analyse , ibid. PhocĂ©nine, L. 33, p. donne, outre les autres acides gras, de lâacide phocĂ©nique , ibid. Phosphates, L. 5, p. 1. - Poids de lâatome dâacide phos- pliorique, 2. - CaractĂšres gĂ©nĂ©riques des phosphates, 3. - Lâacide borique avec du charbon les dĂ©compose au rouge, ibid. - On se sert de ce caractĂšre pour les essais des minĂ©raux , 4- - Le phosphate de plomb cristallise au feu du chalumeau, et donne un caractĂšre pour reconnaĂźtre les phosphates, 5. - Le potassium dĂ©compose les phosphates , 6. - Lâacide sulfurique 11e dĂ©compose que partiellement les phosphates, 18. - Lâacide pliosphorique est obtenu par ce moyen , ibid. - PrĂ©paration du phosphore, 19. - Sa purification, 23. - Moyen de le mouler , 24. Phosphate dammoniaque, L. 5 , p. 24. Phosphate dâammoniaque et de magnĂ©sie , L. 6, p. 25. Phosphate dâammoniaque et de soude, L. 5, p. 25. Phosphate d J argent, L. ĂŽ, p. 8. â Poids de lâatome de ce sel, 10. - -, phosphate, ibid. Phosphate de baryte , L. 5 , p. 8. - Bi-phosphate , 10. - Phosphate , 11. - Phosphates basiques , ibid. Phosphates de chaux, L. 5 , p. 12. - Ils ne sont pas composĂ©s dâaprĂšs des rapports simples, ibid. â 11 existe des combinaisons qui ne suivent pas les lois des proportions dĂ©finies, 13.âPrĂ©paration du phosphate de chaux, ibid. - Le prĂ©cipitĂ© est diffĂ©rent selon que lâon verse une dissolution dans lâautre, ibid. - Bi-phosphate, i4- DU COURS DE CHIMIE. 4 ' -11 se fond en un beau verre, 17- Phosphate j, ibid. - Phosphate j, ou phosphate des os, 17. - On le connaĂźt, en MinĂ©ralogie , sous le nom de clirysolithe, ibid. Phosphate de cobalt, L. 6, p. 4 - - Son nombre analytique, ibid. - PrĂ©paration du bleu de ThĂ©nard, 5 . - On peut rendre la couleur Ă ce composĂ© en le chauffant avec de lâoxide de mercure , 6. Phosphate de fer, L. 6, p. 1.âOn le trouve dans la nature Ă lâĂ©tat plus basique, ibid. â Phosphate de peroxide, 3 . - Il se trouve dans les mines de fer, ibid. - Il se forme aussi sur le fer des Ă©difices qui sont mouillĂ©s par de lâurine , 4 Phosphate de plomb, L. 6, p. 6. â On sâen sert pour re connaĂźtre la nature des phosphates, 7. - On le trouve cristallisĂ© dans la nature , ibid. â phosphate , 8. â * phosphate , g. Phosphate de potasse, L. 6 , p. 9. Phosphate de soude, L. 5 ,p. 6 â Son poids atomistique, ibid. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse et sâeiĂŻleurit, 8. - Il a une rĂ©action alcaline, ibid. â Quand on fait cristalliser une dissolution neutre , la liqueur devient acide, ibid. - 11 existe dans lâurine , ibid. - Bi-phos- pliate , ibid. Phosphate de strontiane, L. 5 , p. 12. - Nombre atomistique de ce sel, ibid. Phosphites, L. 6, p. 11. - Leurs caractĂšres gĂ©nĂ©riques , ibid. â Action delĂ chaleur, 12. - Action de lâeau, i 3 . Picromel, L. 33 , p. 27. - Il facilite la dissolution des corps gras, ibid. Pierres lithographiques , L. 3 , p. i 4 42 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES Platine, L. 18, p. 7. - Moyen de lâextraire de sa mine, 8. - Moyen de le forger , ibid. Poudre Ă canon , L. 12 , p. i 5 . - La nature du charbon a la plus grande influence sur sa qualitĂ© , t6. - 11 faut quâil soit Ă lâĂ©tat de charbon roux, 17. - Proportions de la poudre , ibid. â Fabrication de la poudre , ibid. â Moyen dâobtenir la poudre bien ronde , 19. â Fabrication par lâancien procĂ©dĂ©, ibid. â Qualite's que doit avoir une bonne poudre, ibid. â La poudre ne doit pas sâenflammer instantanĂ©ment, 21. â Produits de lâinflammation de la poudre, 22. â Effet de la poudre , 23 . - Nature du gaz de la de'tonation , 24. Pourpre de. Cassius, L. 18, p. 11. â Moyen de le prĂ©parer , i 5 . â La nature est diffĂ©rente selon la maniĂšre de mĂȘler les liqueurs , ibid. â Son analyse, 18. Produits immĂ©diats des vĂ©gĂ©taux, L. 22 , p. 24. â Us se divisent en acides , alcalis et corps neutres , ibid. â Leur analyse, ibid. - Action delĂ chaleur, L. 23 , p. 7. - Lâacide acĂ©tique obtenu dissout du goudron , ibid. - Les produits azotĂ©s donnent de lâammoniaque, 9. â Action de lâacide sulfurique, 10. - Action de lâacide nitrique , ibid. â Des oxides, 11. - De lâeau , 12. - De lâalcool et de lâĂ©ther, ibid. Pus , L. 33 , p. 3 1. Pprophore, V. Sulfate d'alumine et de potasse. â Quelques faits y relatifs, L. 20 , p. i 3 . Q Quinine, Leçon 26, Lequinquina la contient mĂȘlĂ©e avec la cinchonine, ibid. - Le quinquina jaune con- DU COURS DE CHIMIE. 45 tient plus de quinine; le gris plus de cinchonine, ibid. - Ces deux bases sont fĂ©brifuges , ibid. â La quinine lâest plus , ibid. - Leurs prĂ©parations , 9. - Moyen de les sĂ©parer, ibid. âLa. quinine cristallise difficilement, ibid. - Ses propriĂ©tĂ©s, ibid. - Son analyse, iSid. â Son nombre Ă©quivalent, ibid. R RĂ©sines, Leçon 29, page 25 . - Elles forment des savons sans ĂȘtre transformĂ©es en acides, ibid. â Elles donnent, par le frottement, lâĂ©lectricitĂ© rĂ©sineuse, 26. â Elles servent Ă prĂ©parer le noir de fumĂ©e, ibid. - Elles dĂ©gagent lâacide carbonique des carbonates, 27.âLeur analyse , 28. â Elles dĂ©coulent liquides des arbres, ibid. - Ce sont des mĂ©langes de diverses substances , ibid. RĂ©sine copal, L. 28, p. 3 o. RĂ©sine laque, L. 28, p. 3 o. Respiration des animaux, L. 33 , p. 38 . â Elle donne lieu Ă la chaleur animale , ibid. â LâoxigĂšne brĂ»le une partie du carbone de la matiĂšre colorante du sang , 39. - Il se forme aussi de lâeau, ibid. â Il se dĂ©gage de lâazote , 4 o. â On ne connaĂźt pas la cause du dĂ©gagement de toute la chaleur animale , 4 1 S Sagou, Leçon 27, page 10. - Câest lâamidon extrait de la moelle du palmier, ibid. Salep, L. 27 , p. 22. Sang, L. 33 , p. 24. - Il est formĂ© de fibrine, dâallni- 44 table alphabĂ©tique des matiĂšres mine et de matiĂšre colorante , 25 . - Il renferme de lâurine , ibid. - Par lâagitation du sang, on en se'pare la fibrine , ibid. â Il contient aussi de la stĂ©arine , de lâolĂ©ine et de la cholestĂ©rine , .26. Saponification, L. 28, p. 28. â Elle sâopĂšre sur les huiles ou les graisses, comme sur la stĂ©arine et lâolĂ©ine , ibid. â Elle donne naissance Ă des acides stĂ©arique, marga- rique et olĂ©ique, 25 . â Ou elle sĂ©pare seulement des acides , ibid. â Il se forme en mĂȘme temps de la glycĂ©rine, ibid. â SĂ©paration des acides gras , 3 o. - PropriĂ©tĂ© des acides gras, ibid. â Leur analyse , 34 - Quâest-ce que la saponification? L. 29, p. 10. Savon, L. 2g, p. 6. â Savon blanc, ibid. â Savon marbrĂ©, 7. - Analyse du savon, 8. - Moyen de dĂ©terminer la quantitĂ© dâeau que le savon contient, ibid. Sels, L. 1, p. 2. - DĂ©finition des sels, ibid. â Neutralisation , 4 - â On la dĂ©termine ordinairement par les rĂ©actifs colorĂ©s, 5 . - Elle ne peut lâĂȘtre exactement que par des considĂ©rations tirĂ©es des proportions dĂ©finies, 7. â Lois dâaprĂšs lesquelles les combinaisons sâopĂšrent , g. - Ăquivalens ou proportions chimiques , 10. â Les combinaisons sâopĂšrent entre les atomes des corps , DĂ©termination du poids des atomes , 1 3 - - Nombres proportionnels , i 4 - â On prend lâoxigĂšne comme unitĂ©, ibid. â DĂ©finition de la neutralitĂ© dâa- prĂšsâces lois, i 5 . - Rapports entre lâoxigĂšne de lâoxide et de lâacide dans les sels , 16. â Les bases sont en gĂ©nĂ©ral des oxides , ibid. - Elles renferment diverses pro- portions dâoxigĂšne , 17. â La quantitĂ© dâacide dansles combinaisons augmente avec laquantilĂ© dâoxigĂšne de lâoxide , 18. - Les combinaisons les plus stables ton- DU COURS DE CHIMIE. 45 dent Ă se former, 19. - LâaflinitĂ© est faible entre les corps de mĂȘme nature , 20. - On peut classer les sels dâaprĂšs les acides , ou dâaprĂšs les bases, 21. - Leur classification dâaprĂšs les acides , ibid. - CaractĂšres gĂ©nĂ©riques des sels , 22. - PropriĂ©tĂ©s physiques , ibid - PropriĂ©tĂ©s chimiques , 23 . - Nomenclature des sels, ibid. - Action de la chaleur sur les sels , a/f- " DĂ©crĂ©pitation, ibid. - La chaleur peut chasser lâeau de combinaison , 26. - Ou dĂ©terminer un nouvel arrangement de molĂ©cules , ibid. â Action de lâeau, ibid. - SolubilitĂ© , 27. - Fusion aqvieuse , 28. â Fusion ignĂ©e , ibid. -Action delâalcool, -Action des acides, 3 , L. 2 , p. t. - Elle peut avoir lieu par voie sĂšche ou humide, 2. - MĂ©thode de Leblanc pour avoir de gros cristaux , 3 . - Action de lâair sur les sels, ibid. - DĂ©liquescence , ibid. - Efflorescence, 5 . â Les propriĂ©tĂ©s sont relatives Ă lâĂ©tat hygromĂ©trique de lâair , ibid. - Lâefflorescence ne suit pas de lois , 6. - Moyen de dessĂ©cher les corps, ibid. - Action des corps simples sur les sels , 7. - Action des acides , 8. - Action des bases , to. â CaractĂšres des sels tirĂ©s des bases , L. 21, p. 6. - Il faut quâils soient solubles pour reconnaĂźtre leurs propriĂ©tĂ©s , ibid. - Quand le sel est insoluble , si câest un carbonate , on le dissout dans un acide , 7. - Quand ce nâest pas un carbonate, on le fait bouillir avec du carbonate de soude, ibid. - Recherches de M. Dulong sur la dĂ©composition des sels par les carbonates alcalins , ibid. â On les traite par un hydrosulfate, 12. - i cr groupe , sels non prĂ©cipitĂ©s , ibid. - Sels prĂ©cipitĂ©s , i 3 . - Par le carbonate de potasse , ibid. - Le i er groupe se subdivise en 2 groupes, ibid. - i er groupe, 46 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES sels non prĂ©cipi tĂ©spar le carbonate de potasse ; 2' gro upe, sels pre'cipitĂ©s par ce rĂ©actif, 14. - Par lâacide hydro- sulfurique , on subdivise en deux le 2 e groupe , 14. - i cr groupe, sels non prĂ©cipitĂ©s par lâacide liydro- sulfurique ; 2 e groupe , sels prĂ©cipitĂ©s par ce rĂ©actif, ibid. - CaractĂšres des sels dâalumine , 23 . - Dâammoniaque , 18. - Dâantimoine , L. 22 , p. 8. - Dâargent, i 5 . - De baryte, L. 21 , p. 18. - De bismuth , L. 22, p. 10. -De chaux , L. 21, p. 21. -De chrome, L. 22, p. 4. - De cobalt, 1.âDe cuivre, 12.âDâĂ©tain, 5 .- De fer , L. 21, p. 26. - De manganĂšse , 24. - De magnĂ©sie , 22. - De mercure , L. 22, p. nickel, L. 22, p. 2. - Dâor, 18. â De platine, 17. - De potasse , L. 21 , p. i 5 . - Moyen de les distinguer des sels de soude , 16. - De soude, 17. - De strontiane, 20. - De zinc, ibid. Silicates, L. 21. p. 6. Soie, L. 3 o , p. 26. - Elle contient une matiĂšre gommeuse que lâon enlĂšve par le dĂ©creusage, 27. â On la blanchit par le gaz sulfureux, ibid. â Son analyse, 28. Solanine, p. i 3 . - Elle se trouve dans les germes de la pomme de terre et dâautres plantes , ibid. â Ses caractĂšres , 14. SolubilitĂ© la, L. 4 » p> 24. - Exerce une grande influence sur lĂ©s. combinaisons que plusieurs corps peuvent former, ibid. Soufre dorĂ© dâantimoine , L. 20 , p. 25 . StĂ©arates, L. 29, p. 2. - StĂ©arate dĂ©potasse, ibid. - TraitĂ© par lâeau , il donne du bi-stĂ©arate , ibid. - Bi- stĂ©arate de potasse, 3 . - StĂ©arate de soude, ibid. - Bi- stĂ©aratĂ©s , 4 - - Autres stĂ©arates, 5 . DU COURS DE CHIMIE. 47 StĂ©arine , L. 28, p. 5. - Elle forme, avec lâolĂ©ine, toutes les matiĂšres grasses , ibid. - Son extraction par des moyens mĂ©caniques, 6. - Et par des moyens chimiques, 7. - Ses propriĂ©tĂ©s, 8. - Son analyse, 9. - Elle nâest pas volatile , 10. - Elle tache les Ă©toiles et le papier , ibid. â En grande quantitĂ© , elle donne la soliditĂ© aux huiles de cacao , de muscade et de laurier, 20. â On la forme aussi par la distillation des corps gras et lâacide sulfurique, L. 29, p. 10. Strychnine, L. 26, p. 5. - Elle existe dans les plantes delĂ famille des strychnos, ibid. - Une de ces plantes donne un poison renommĂ© aux Indes orientales , ibid. - Son extraction de la noix vomique , ibid. â Ses propriĂ©tĂ©s, Elle donne le tĂ©tanos, 7. â Elle existe avec la brucine , ibid. SublimĂ© corrosif. V. Chlorure de mercure. Substances inflammables solubles dans Veau , L. 29 , p. 32. - Alcool, 36. - Ăthers , L. 3o , p. 3. Substances vĂ©gĂ©tales azotĂ©es, L. 3i , p. 14. - Gluten, ibid. - LĂ©gumine, ibid. -Ferment, 17. Substances vĂ©gĂ©tales neutres ou indiffĂ©rentes, L. 26 , p. i4* - Elles peuvent ĂȘtre divisĂ©es en quatre groupes , ibid. â I er groupe, substances qui contiennent de lâoxi- gĂšne et de lâhydrogĂšne dans les rapports de lâeau, i5. -2 e groupe, matiĂšres inflammables, ibid. - 3 e groupe, matiĂšres colorantes , ibid. - Si lâon classait ces substances dâaprĂšs leurs propriĂ©tĂ©s, elles seraient reportĂ©es entre les deux groupes , ibid. - 4' groupe , substances azotĂ©es, 16. Succin, L. 29, p. 3i. - Il contient lâacide succiniquĂš tout, formĂ©, 32. 48 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES Sucre, L. 26, p. 16. - Il y en a de diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s , ibid. - Sa propriĂ©tĂ© de fermenter est la plus caractĂ©ristique , ibid. - i re espĂšce, sucre de cannes, 17. -2" espĂšce, sucre de raisin , ibid. - 3 e espĂšce , sucre de champignon, ibid. - 4' espĂšce , sucre incristallisable , ibid. Sucre dâamidon, L. 26 , p. 33. - Il ne peut remplacer le sucre de cannes , ibid. Sucre de betteraves , L. 26, p. 26. - Sa prĂ©paration, ibid. - Cristallisation lente , 28. - Cristallisation rapide , ibid. - Perfection du sucre , 3t. Sucre de cannes, L. 26, p. 17. - Sa cristallisation , ibid. - Sa phosphorescence , 18. - Action de la rĂąpe sur le sucre, ibid. - SolubilitĂ© du sucre , ibid. - La cuisson du sucre se reconnaĂźt Ă divers caractĂšres , 20. âIl peut cristalliser par fusion , ibid. - Il se combine avec les bases, 21. - Sa combinaison avec le plomb, ibid. â Le sucre dessĂ©chĂ© contient une portion dâeau, ibid. - Son analyse, dâorge, II est cristallisĂ©, ibid. - Plantes qui contiennent le sucre de cannes , ibid. Sucre incristallisable, L. 26, p. 34- Sucre de lait, L. 33, p. 17. - Il ne contient pas dâazote, 18. Sucre de miel, L. 26 , p. 33. Sucre de raisin, L. 26, p. 32. â Il ne cristallise pas , il prend en masse mamelonnĂ©e, ibid. Sucre de rĂ©glisse, L. 27 , p. 3. â Il ne cristallise pas. Suint, L. 3o, p. 26. - Câest une espĂšce de savon que renferme la laine , ibid. Sulfates, L. 7 , p. t. - Poids de lâatome dâacide sulfurique, 2. - CaractĂšres gĂ©nĂ©riques des sulfates, DU COUKS DK CHIMIE. m 49 Aucun acide ne les dĂ©compose Ă la tempĂ©rature ordinaire, ibid. - Au rouge, lâacide borique et lâacide pliospliorique les dĂ©composent, 2. - La chaleur les dĂ©compose tous , exceptĂ© ceux de potasse , soude et baryte, chaux, lithine, magnĂ©sie et plomb, 3 . - Quand ils ne contiennent pas dâeau, ils donnent de lâacide sulfurique anhydre , ibid. - Action de lâhydrogĂšne, ibid. - Du bore et du phosphore , ibid. - Du charbon, 4 - - Moyens de reconnaĂźtre les sulfates , ibid. - LâinsolubilitĂ© du sulfate de baryte fait employer ce caractĂšre dans les analyses, 5 . - Les sulfates insolubles sont dĂ©composĂ©s par le carbonate de potasse ou de soude, 6. - Moyen de reconnaĂźtre les sulfates dans les espĂšces minĂ©ralogiques , ibid. - Remarques sur la dĂ©composition des sulfates par la chaleur, L. 9, p. 25 . - Par le charbon, ibid. - Par lâhydrogĂšne , ibid. Sulfate dâalumine, L. 8 , p. poids atomistique, ibid. - Il a une rĂ©action acide , ibid. - Il est trĂšs soluble , ibid. - Il est dĂ©composĂ© par la chaleur, et donne de lâalumine , 17. - sulfate, ibid. - Il se trouve dans la nature, ibid. - Il forme des sels doubles avec beaucoup de bases , ibid. Sulfate d'alumine et dâammoniaque, L. 8, p. 4 - - Ses cristaux ont la mĂȘme forme que ceux de lâalun, ibid. Sulfate d'alumine et de potasse, L. 8, p. 18. - Son poids atomistique, ibid. - Il a une rĂ©action acide , ibid. - Sa solubilitĂ© , ibid. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse, 20. - Au rouge , le sulfate dâalumine se dĂ©compose , ibid. - ChauffĂ© avec du charbon , il donne du pyrophore , ibid. - Moyen de prĂ©parer ce composĂ© , 21. - La combustion du pyrophore est due Ă un polysulfure , 22. - 4 50 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES Alun de Rome, - On le fait artificiellement, 25 . - Alun basique , 26. - PrĂ©paration de lâalun Ă la Tolfa, 27. - A Beauvais , 28. - Moyen de purifier ce sel, 2g. Sulfate dâalumine et de soude , L. 8, p. 24. - Il est plus soluble que celui de potasse , ihid. - Il sâefĂŻleurit, ibid. >- On le purifie moins facilement que lâalun de potasse, ibid. Sulfate d 1 ammoniaque, L. 7, p. donne de lâacide sulfurique par la chaleur, i 3 . - Bi-sulfate dâammoniaque , L. 7 , p. i 3 . Sulfate dâargent, L. g, p. 24. Sulfate de baryte, L. 7, p. i 3 . - Câest un sel complĂštement insoluble, ibid. - Il se fond Ă une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, i 4 - - Son poids atomistique , ibid. Sulfate de chaux , L. 8, p. 3 . â Poids de lâatome de ce sel, ibid. - On le trouve dans la nature ; il contient ordinairement de lâeau , 4 ^ est un peu soluble, et donne aux eaux crues leurs mauvaises qualitĂ©s, 5. â Il dĂ©crĂ©pite et perd son eau par la chaleur , ibid. - Câest alors du plĂątre , ibid. - Ce sel se fond Ă une chaleur blanche, 6. - Sulfate anhydre ou karstenite , 7. - Fabrication du plĂątre , ibid. - Il y a une espĂšce de sulfate de chaux que lâon appelle albĂątre ; elle sert Ă faire des vases , etc. , ibid. - Les eaux de puits de Paris contiennent de ce sel, g. - Le plĂątre sert dâengrais, 10. - Il sert aussi Ă donner lâapprĂȘt Ă des Ă©toffes , u. - Le plĂątre exposĂ© Ă lâair, reprend de lâeau et perd sa qualitĂ©, 12. - Il forme, avec le sulfate de soude, un composĂ© que lâon trouve dans la nature, ibid. Sulfate de chaux ou de soude, L. 8 , p. 12. - Il se trouve dans la nature, et porte le nom de GlaubĂ©rite, ibid. DU COUHS DE CHIMIE. 5 i Sulfate de cobalt, L. g , p. 17. - Il donne un oxisulfure par lâhydrogĂšne, ibid. - Il forme des sels doubles avec les sulfates de potasse , de soude et dâannno- niaque , ibid. Sulfate de cobalt et dâammoniaque, L. g, p. 17. Sulfate de cobalt et de potasse, L. g, p. 17. Sulfate de cobalt et de soude, L. g, p. 17. Sulfate de cuivre, L. 8, p. 18. - Il perd son eau par la chaleur , ibid. - Au rouge , il se dĂ©compose , ibid, - Avec lâhydrogĂšne, il donne de lâoxide , ibid. - On le pre'pare par plusieurs procĂ©dĂ©s , 19. - Sulfate basique, 20. - Le protoxide de cuivre ne peut se combiner Ă lâacide sulfurique , ibid. - Le sulfate de cuivre forme divers sels doubles , ibid. Sulfate de fer, L. 5 , p. 10. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse, ibid. - Lâacide sulfurique le prĂ©cipite Ă lâĂ©tat anhydre, 11 -ChauffĂ© au rouge, il se dĂ©compose, et donne du peroxide et de lâacide anhydre , ibid. â ExposĂ© Ă lâair, ce sel attire lâoxigĂšne , 1 3 . - Il se prĂ©cipite ^ per- sulfate , ibid. - Lâalcool prĂ©cipite de la dissolution du sulfate de protoxide et de peroxide , 14- - Par lâacide nitrique ou le chlore, il passe Ă lâĂ©tat de peroxide, i 5 . - Sulfate de peroxide , ibid. - LâhydrogĂšne le transforme en sulfure , 16. - Il forme, avec le sulfate de potasse et le sulfate dâammoniaque , des sels isomorphes avec lâalun , 17. Sulfate de peroxide de fer et dâammoniaque, L. g, p. 17. - 11 est isomorphe avec lâalun , ibid. Sulfate de peroxide de fer et de potasse , L. g, p. 17. - Il est isomorphe avec lâalun , ibid. Sulfate de gluciue, L. g, p, g. 4 - 52 TABLE ALPHABĂTIQUE DES MATIĂRES Sulfate de magnĂ©sie, L. 8,p. de son atome, lâemploie en Me'decihe, ibid. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse, ibid ..-Sa solubilitĂ©, ne donne pas de sulfure avec le charbon, 14. - On le prĂ©pare en cristaux en traitant les carbonates de chaux et de magnĂ©sie par lâacide sulfurique, ibid. - Il existe dans lâeau de la 111er, ibid. - Beaucoup de sels de mer en contiennent une grande quantitĂ©, ibid. - La forme de ses cristaux change quai>d on les chauffe dans lâalcool, i5. - Il forme beaucoup de sels doubles, 16. Sulfate de manganĂšse, L. g. p. 2. -Pour le prĂ©parer, il faut ajouter une matiĂšre vĂ©gĂ©tale Ă lâacide, 3. - Sulfate de peroxide , ibid. - 11 sert comme rĂ©actif, 4- Sulfate de manganĂšse et de potasse, L. 8, p. 4*-H cristallise comme lâalun, ibid. Sulfate de mercure, L. g, p. 23. - Sulfate de deutoxide, 24. - 4 sulfate ou turbith minĂ©ral, ibid. Sulfate de nickel, L. g, p. 20. - Il forme avec le sulfate de potasse un sel moins soluble que le sulfate simple, 21. Sulfate de potasse, L. 7 , p. 7. - Poids atomistique de cc sel, ibid. - 11 est tout-Ă -fait anhydre, ibid. - Sa solubilitĂ© , dĂ©crĂ©pite, ibid. - Bi-sulfate de potasse, g. - Sa forme cristalline , ibid. - Il donne par la chaleur de lâacide sulfurique anhydre , ro. Sulfate de plomb, L. g, p. le trouve dans la nature, ibid. - 11 est insoluble dans lâeau, mais un peu soluble dans les acides, et surtout lâacide hydrochlo- rique, qui peut mĂȘme le dĂ©composer, ibid. - 11 11âest pas dĂ©composĂ© par la chaleur, 22. - Quand 011 le chauffe flans du grĂšs, il se dĂ©compose par lâaction de la silice, m; cours DK chimie. 55 ibid. - Action du charbon , ibid. - L'hydrogĂšne le convertit en sulfure j ibid. - On l'obtient en grande quantitĂ© dans la teinture, 23. - On le rĂ©duit par le sulfure de plomb, ibid. Sulfate de soude, L. 7, p. 9. - Son poids atomistique, ibid. - Sa solubilitĂ©, est plus soluble Ă 3o° quâĂ ioo°, ibid. - La force dâinertie de ce sel est trĂšs grande, dissolution saturĂ©e ne cristallise pas par le refroidissement dans quelques circonstances, 10, et L. 8, 1. Sulfate de strontiane, L. 7, p. poids atomistique , 15. â 11 est un peu soluble , ibid. - Il se dissout un peu dans lâacide sulfurique Ă chaud, 16. Sulfate de zinc, L. 8, p. 4- _ H est isomorphe avec le sulfate de magnĂ©sie, 5. - Il Ă©prouve la fusion aqueuse, ibid. - LâhydrogĂšne le transforme en oxisulfure, ibid. - On le prĂ©pare en grillant le sulfure , 6. - Moyen de le purifier, ibid. - Il est fondu par la propriĂ©tĂ© neutralisante des oxides qui est diffĂ©rente, 7. Suif tes, h. g, p. 26. - CaractĂšres gĂ©nĂ©riques, ibid., et L. 10 , p. 1. - Action de la chaleur, ibid. - Action des acides, corps combustibles, 3. - On neutralise difficilement les sulfites solubles , ibid. - Bi-sulfites, L. io,4- Sulfite de chaux, L. 10, p. 3 .-Il sert pour des bains et soufrer des tonneaux , 4- Sulfite de deutoxide de cuivre, L. 10, p. 4- Sulfovinates, L. 3o , p. 7. - Sulfovinate de chaux, ibid. -De baryte, ibid. - Son analyse, ibid. Sulfures, L. 18, p. 29. - Ou les obtient directement, ibid. - Ils dĂ©gagent de lâacide hydrosulfuriquĂš par les acides, 54 TABLE ALPHABĂTIQUE UES MATIĂRES 3i , et L. 19, 2. - Ils prĂ©cipitent les dissolutions mĂ©talliques en diverses couleurs quand ils sont solubles, L. 18, 3 sulfures insolubles se reconnaissent aisĂ©ment en les dissolvant dans lâacide nitrique, 2. - Incertitude sur la nature des combinaisons pour connaĂźtre si ce sont des sulfures ou des liydrosulfates, 3. - On emploie les sulfures alcalins comme rĂ©actifs, 4- ~ Sulfures mĂ©talliques, L. 19, 7. - Leur prĂ©paration, 8. -Les sulfures mĂ©talliques peuvent sâobtenir par prĂ©cipitation, g. - Ils contiennent alors de lâeau quâils ne cĂšdent quâĂ une tempĂ©rature Ă©levĂ©e, se dĂ©gage successivement Ă mesure que la chaleur augmente , ibid. - Leur action sur le soufre, L. 20 , p. 3. - DĂ©composition des sulfures parle charbon, de lâair sur les sulfures, Il se forme en dĂ©finitive des liyposulfites, 18. - Certains oxides produisent le mĂȘme effet quand on les fait bouillir avec ces composĂ©s, ig. Sulfure de barium, L. ig, p. 6. - On le prĂ©pare avec le sulfate dans un creuset brasquĂ© , ibid. Sulfure de calcium , L. 19 , p. 7. - On le prĂ©pare comme celui de barium, ibid. Sulfure de potassium, L. ig, p. 4- ~ On lâobtient en dĂ©composant le sulfate par lâhydrogĂšne, calcinant ce sel dans un creuset brasquĂ©, ibid. - Ou en saturant une dissolution de potasse dâacide hydrosulfurique, ibid. - Lâhydrosulfate ne cristallise pas , 6. - Le bi- hydrosulfate cristallise, ibid. - Divers sulfures de potassium, 18. - Action de lâeau sur ces composĂ©s, 23. Sulfure de sodium, L. ig, p. 6. - En dĂ©composant le sulfate de soude par le charbon, 011 obtient un poly- sulfure, ibid. DU COURS DE CHIMIE. 55 Sulfure de strontium, L. 19, p. le prĂ©pare comme celui de barium, ibid. T Tannin, L. 25, p. 12. -M. Seguin lâa signalĂ© comme matiĂšre particuliĂšre, 13. - Moyen de lâobtenir , ibid. - ProcĂ©dĂ© de M. Berzelius, ibid. - Il est accompagnĂ© par une matiĂšre que lâon a nommĂ©e extractive, ibid. â PropriĂ©tĂ©s de lâacide gallique, if - Il peut se combiner avec les acides et les bases, ibid. Tannin artificiel, L. 25, p. camphre en donne avec divers acides, Les rĂ©sines en donnent aussi, 27. Tartrates, L. 24, p- de potasse, Bi-tartrate, de soude, De potasse et de soude, ibid. - De potasse et dâantimoine, ibid.â On peut le considĂ©rer comme un acide , 21. â Le bi- tartrafte de potasse peut ĂȘtre regardĂ© aussi comme un acide, de baryte et de strontiane, ibid. Tissus animaux, L. 33, p. 36. Tournesol, L. 3i, p. lâextrait de quelques espĂšces de lichens, ibid. U Vlmine, L. 27, p. se forme par lâaction des alcalis sur le ligneux, ibid. UrĂ©e, L. 33, forme avec lâacide nitrique un composĂ© cristallin, ibid. - PrĂ©paration de lâurĂ©e, 12. -On est parvenu Ă la faire artificiellement, i3. âCâest un cyanate dâammoniaque, ibid. - Analyse de lâurĂ©e, ibid. 56 TABLE ALPHABĂTIQUE DU COURS DE CHIMIE. Urine, L. 33 , p. 33 .-Elle doit son aciditĂ© Ă lâacide phosphorique, ibid. - LâurĂ©e est son principe essentiel, ibid. - En se dĂ©composant il se forme de lâammoniaque et il se prĂ©cipite diffĂ©rens sels , 34 - - Il y existe de lâacide lactique et du lactate dâammoniaque, ibid. - Celle des animaux herbivores contient de lâacide benzoĂŻque , ibid. V VĂ©gĂ©tation, L. 3 t , p. parties vertes des plantes dĂ©composent lâacide carbonique, 28. VĂšrulrine, L. 26, p. 8. -Elle se rencontre dans plusieurs plantes de la famille des ve'ratrum, ibid. - Elle produit aussi le tĂ©tanos, ibid. J'in, L. 3 1, p. dâalcool que les disperses espĂšces renferment, 22. Z ZircĂŽne. Elle prĂ©sente, quand on la chauffe, une incandescence comme celle des antimoniates, L. 21, p. 5 . FIS DE LA TABLE ALPHABĂTIQUE DU COUBS DE CHIMIE. ; V, ' ĂŻy ? ÂŁÂŁĂŻjcaam SM s *âą;.' v&Wfi l .*. ~ t MfijĂvrii^ 1 Vâi'JBuJ^lk -AA Publications nouvelles. I CONSEILS DE MO HALE, ou Essais sur lâHomme, les CaractĂšres, le Monde, les Femmes, lâĂducation; ouvrage inĂ©dit, par Madame Guizot, prĂ©cĂ©dĂ© dâune Notice, et publiĂ© par M. Guizot; a volume in-8, ornĂ©s dâun beau portrait. Paris, 1828. i 4 fr. LETTRES DE FAMILLE SCR LâĂDUCATION, par Madame Guizot, ouvrage couronnĂ© par lâAcadĂ©mie dans sa sĂ©ance du 3 i aoĂ»t 1827, comme le plus utile aux mĆurs; 2 vol. in-8. Nouvelle Ă©dition. Paris , 1828. i 4 fr. DE LA RELIGION , considĂ©rĂ©e dans sa source, ses formes et ses dĂ©veloppemens, par M. Benjamin-Constant ; 4 vol in-8. Prix des 3 volumes parus, 22 fr. LETTRES DE JUNIUS, traduites de lâanglais, avec des Notes historiques et politiques, par M. Parisot; 2 vol. in-8. Nouvelle Ă©dition. Paris, 1828. 12 fr. MĂMOIRES SUR LES CENT-JOURS , par M. Benjamin- Constant. Nouv. Ă©dition, augmentĂ©e de nouveaux Ă©clair- cissemens. Sous presse. 1 vol. in-8 , 1828. 7 fr. COLLECTIONS DES CONSTITUTIONS, Chartes et Lois fondamentales des peuplesde lâEuropcct des deux AmĂ©riques, par MM. Dhfau, Duvergier et Guadet; 6 gros vol. in-8. Paris, 1828. Nouv. Ă©dition, sous presse . 5 o fr. HISTOIRE DE LA RĂVOLUTION DâANGLETERRE, suivie de Y Histoire de ta Restauration, par M. Guizot. Cet ouvrage formera 5 volumes in-8, dont 2 paraissent. Prix de chaque volume. 7 fr. Le mĂȘme, pap. vĂ©lin satinĂ©. i 4 fr. DICTIONNAIRE DES RIMES, suivi dâun TraitĂ© de Versification, par P. A. Lemare, auteur du Cours de Langue française, de Langue latine, etc.; 1 gros vol. in-8. Paris, 1828. âą 9fr. ISmitMEKlE DE HUZARD-COURCIE1S. *
Linguapop, "la langue vivante" Linguapop aime une langue française qui s'invente chaque jour. Il s'intĂ©resse aux expressions populaires mĂ©connues ou inconnues. C'est pour en retrouver la poĂ©sie, la saveur, la verdeur, voire la vulgaritĂ© que ce blog vous est proposĂ©. Accueil Contact PubliĂ© le 15 juin 2006 Avoir les bonbons qui collent au papier Restons dans le registre grivois qui offre des ressources inĂ©puisables, teintons-le d'une scatologie bon enfant. Pourquoi n'essaieriez-vous pas vous-mĂȘme d'imaginer, en ces temps de grosses chaleurs, ce qui arrive aux hommes, et Ă leurs bonbons ?
Comment faire la dĂ©coration dâun gĂąteau dâanniversaire ? La recette du topping est trĂšs simple du beurre, du sucre glace, un peu de lait et de la vanille pour le goĂ»t câest tout ! Vous pourrez le dĂ©cliner Ă votre grĂ© avec du chocolat blanc ou du mascarpone. Comment faire tenir des bonbons sur un gĂąteau sans glaçage ? du sucre glace fondu avec un peu de citron ? Du sucre glace et quelques gouttes de jus de citron, dâorange ou dâeau. Ăa colle super bien ! Quand mettre les vermicelles sur le gĂąteau ? virmaauco a Ă©crit ne pas le mettre avant de cuire le gĂąteau sinon il fond et ça fait des tĂąches bizarres. Comment dĂ©corer un entremet ? Peu importe la forme, vous pourrez utiliser le chocolat pour dĂ©corer vos entremets. Certains garnissent le pourtour de leur dessert de copeaux de chocolat, certains dispersent des pĂ©pites de chocolat sur le entremets, tandis que dâautres opteront pour des dĂ©cors en chocolat Ă planter dans leur gĂąteau. Comment faire coller des dĂ©corations sur un gĂąteau ? Pour coller les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments en pĂąte Ă sucre comme dans le gĂąteau des abeilles ou le fraisier de lâĂ©tĂ© on utilise du glaçage royal. Pour faire ce glaçage, il suffit de mĂ©langer une toute petite quantitĂ© de blanc dâoeuf. avec du sucre glace afin dâobtenir une crĂšme semi liquide. Comment faire un nĆud avec de la pĂąte Ă sucre ? Il suffit dâun peu de pĂąte Ă sucre, dâun rouleau, dâun petit couteau et dâun emporte piĂšce rond. RĂ©alisez votre meilleure recette de quatre quart. Recouvrez-le de pĂąte Ă sucre et dĂ©corez-le de ronds que vous aurez dĂ©coupĂ©s Ă lâaide dâun emporte piĂšce. Pour le nĆud, suivez les Ă©tapes pas pas et en image. Comment faire un dessin avec des paillettes ? Faire des paillettes ultras brillantes Ă la gĂ©latine Une cuillĂšre Ă soupe de gĂ©latine en poudre au gout neutre. 3 cuillĂšres Ă soupe dâeau. Au moins un quart de cuillĂšre Ă cafĂ© de poudre alimentaire nacrĂ©e ou de colorant alimentaire pour aĂ©rographe. Du colorant alimentaire liquide facultatif Comment faire tenir dĂ©co pĂąte Ă sucre ? Pour conserver une pĂąte Ă sucre entamĂ©e, formez une boule que vous envelopperez dans du film cellophane alimentaire, puis mettez le tout dans une boĂźte hermĂ©tique ou dans un sac en plastique vidĂ© de son air. Comment mettre des copeaux de chocolat sur le cĂŽtĂ© dâun gĂąteau ? Tu recouvres les cĂŽtĂ©s du gateau de crĂšme fraiche ou crĂšme au beurre selon tes gouts. Une main qui retiens la plaque et lautre pour faire les copeaux de chocolat. Vous pouvez utiliser des copeaux de diffĂ©rentes couleurs et de diffĂ©rentes tailles soit comme garniture ou pour dĂ©. Comment transformer un gĂąteau rond en cĆur ? MĂ©thode du papier RĂ©alisez votre gĂąteau prĂ©fĂ©rĂ© comme un gĂąteau au chocolat dans un moule rond. laisser refroidir. dessiner un cĆur sur du papier moins petit que le gĂąteau. couper le pour former un cĆur. placer le sur le dessus du gĂąteau. couper avec couteau dĂ©licatement lâexcĂ©dant jusquâĂ avoir la forme dâun cĆur. Quel quantitĂ© de bonbons pour un gĂąteau ? Ensuite, il faut des bonbons ! 1 paquet et demi de Chamallows. 1 paquet et demi de Nounours en guimauve. 3 grandes torsades en guimauve. Comment faire tenir les Smarties sur un gĂąteau ? Bon allez je rigole! fait un glacage avec du sucre glace et de lâeau quand le melange deviens miliqude-miepais, nappe le gateau avec et met les bonbon dessus sans attendre! pour plus dâeffet on peu y ajouter des collorants alimentaires jaune vert ou rouge, voire du sirop de fruit selon la couleur dĂ©sirĂ©e. Comment mettre des bonbons sur un gĂąteau ? LâintĂ©rieur Ă©tant collant, je peux les faire tenir facilement en les collant sur le contour du support du gĂąteau. Autres solutions pour faire tenir les bonbons les piquer avec des cure-dents ou utiliser un petit mĂ©lange fait de sucre glace avec un peu dâeau. DĂ©corez le gĂąteau de rubans en lâentourant. Comment on fait les paillettes ? Les paillettes sont faites de bouts de plastique et utilisĂ©es dans de nombreuses gammes de produits, y compris les cosmĂ©tiques. Une fois Ă©coulĂ©s dans les Ă©gouts, elles deviennent un sous-ensemble de dĂ©chets plastiques connus sous le terme de micro-plastiques. Comment Ă©crire Joyeux anniversaire ? Je souhaite un trĂšs joyeux anniversaire Ă la plus merveilleuse mĂšre qui soit. Je te remercie dâavoir toujours Ă©tĂ© lĂ , prĂšs de moi. ChĂšre maman, je veux profiter de ce jour particulier pour te remercier de tout ce que tu as fait pour moi. Sans toi, je ne serai pas lâhomme que je suis aujourdâhui. Comment faire pour dĂ©corer un gĂąteau ? 15 façons de sublimer un gĂąteau Avec un glaçage. Pour peaufiner votre gĂąteau au yaourt, au chocolat, misez sur le glaçage. ⊠Avec de la pĂąte dâamande. ⊠Avec des mots. ⊠Avec un moule en silicone. ⊠Avec un montage en hauteur. ⊠Avec des dĂ©corations. ⊠Avec des fleurs. ⊠Avec des jouets. Comment coller des perles sur un gĂąteau ? Si votre gĂąteau est recouvert de pĂąte Ă sucre, vous pouvez appliquer directement sur la surface du gĂąteau au pinceau de la colle alimentaire pour fixer les perles, si votre gĂąteau est recouvert de ganache, utilisez du crisco ou de lâeau pour fixer les perles et si vous placez vos perles sur un gĂąteau recouvert de crĂšme ⊠Comment faire tenir les paillettes sur le gĂąteau ? En gĂ©nĂ©ral je fais un glaçage avec sucre glace, eau et Ă©ventuellement colorant, Ă appliquer en couche fine pour ne pas trop resucrer le 4/4. Tu peux aussi faire la mĂȘme chose mais juste avec sucre et eau, et mettre un petit point de celle "colle" sous chaque smarties!! Comment dĂ©corer le bord dâun gĂąteau ? Dâabord, vous devez prĂ©parer votre glaçage selon votre choix. Il en existe diffĂ©rents type comme le glaçage au beurre, le glaçage au blanc dâĆuf et du sucre glace, le glaçage au chocolat blanc ⊠Ensuite, il faut mettre le glaçage dans la poche Ă douille et napper votre gĂąteau avec. Vous pourriez Ă©galement aimer
j ai les bonbons qui collent au papier